31. Insouciance

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Le soir tombe rapidement sur Rennes. Après des pâtes bolognaises, nous avons envoyé Maelys se coucher et avons poursuivi la soirée à papoter à table, une bouteille de Manzana entre nous deux. Elle regarde la bouteille au trois quarts vide et dit :

— Et bien, on l’a bien descendue.

— Il faut la finir.

— Faut en garder un peu pour demain soir. Tu veux prendre une douche ?

— Volontiers.

— Vas-y. Je vais débarrasser pendant ce temps.

Hélas seule, je regagne la salle d’eau étroite. Elle est tenue particulièrement propre. Je me brosse les dents au ralenti, un peu brisée par la liqueur de pomme. Ensuite seulement je me déshabille pour découvrir avec plaisir mon tatouage dont le reflet ne me lasse toujours pas.

Soudain, la porte s’ouvre. Je sursaute en m’attendant à ce que ça soit Maelys. Marion sourit :

— Je t’ai fait peur ?

J’enlève mes mains de devant ma poitrine et mon entrejambe. Après avoir refermé la porte, elle murmure :

— Whaooo !

— Tu veux compter les fées ?

— T’en as partout.

Elle pose ses doigts et les compte par deux, laissant l’empreinte d’une caresse. Je lui tourne le dos. Ses phalanges glissent délicatement le long de ma colonne vertébrale. Mon dos se cambre malgré lui, alors je m’appuie sur le lavabo, faisant tomber le gobelet lapin crétin et la brosse à dents qu’il contient. Les ongles de Marion glissent délicatement entre mes deux monts jusques sur la ligne de mes pétales. Légère, sensuelle, elle n’arrête pas ses caresses, me regardant frissonner, jouant entre le creux de mon dos, la raie culière et la fente de mon abricot. Ses habiles caresses ne se font pas une seule fois appuyée, et font perler malgré tout l’humidité qui bouillonne en moi.

Un baiser chatouille le bas de mon dos et elle murmure :

— Je te laisse prendre ta douche.

Mes doigts glissent sur son poignet en essayant de la retenir pendant qu’elle s’éclipse de la salle d’eau. Bouillonnante de frustration je m’enferme dans la cabine. Mes doigts voudraient soulager ce feu, mais je me savonne sagement, dans l’espoir que Marion poursuivra ses douces attentions entre les draps. Après tout, si elle est allée me stimuler jusqu’au plus intime des fruits, c’est qu’elle n’est pas exempte d’arrière-pensées.

Ma douche finie à la hâte, les tétons dardés par l’eau froide, je m’enveloppe de la serviette puis parcoure pieds nus la véranda jusqu’à la chambre. Marion est assise avec son téléphone sur les genoux. Elle sourit en me voyant puis me dit :

— Je prends la place !

Je regarde le téléphone qu’elle abandonne sur le lit. La photo du Lucas torse-nu remplit l’encart et une cinquantaine d’échange les a occupés pendant que je me douchais. Je les lis : des descriptions banales de l’instant présent saupoudrées de sous-entendus. En remontant le fil des conversations, je m’aperçois que Lucas a bavé dès le dimanche soir au sujet de mon homosexualité. Marion n’a rien dit sur nous deux, mais elle prend ma défense et ils critiquent tous deux le comportement de Tristan.

Lucas lui a parlé de Lydie, et Marion dit que j’ai peut-être trouvé l’amour mais que je ne veux pas le dire. C’est évident que Marion ne sent plus légitime, et c’est peut-être pour cela qu’elle tient ses distances.

J’arrête de remonter le fil lorsque je croise des photos de mon frère nu, fièrement membré. Les photos de Marion dévoilent toujours un bout de sein, une courbe postérieure, mais jamais complètement.

Leur relation à distance n’a rien de chaste et je pense bien que ce week-end, il s’attend à découvrir de ses propres yeux les formes effilées de la belle brune.

Marion revient de la salle de bain en serviette de bain et s’étonne :

— Toujours pas en pyjama ?

— Non, je… J’ai lu tes SMS.

— Quelle honnêteté !

— Tu l’as laissée sciemment déverrouillé, non ?

Elle sourit, ferme la porte puis s’approche de moi comme un chat.

— Qui est donc cette Lydie ?

— Ma tatoueuse. Mais elle est en couple, c’était juste une… un coup comme ça.

— Tant mieux, j’ai un comptage à terminer.

Ses mains ouvrent ma serviette, la font tomber au sol, puis caressent mon buste doucement. Elles remontent sur mon cou puis mon visage pour inviter nos nez à s’effleurer. Quand sa serviette tombe sur nos pieds sans prévenir, son rire souffle sur ma bouche :

— Si on ne peut même plus compter sur ses seins pour tenir une serviette.

Je l’embrasse aussitôt qu’elle a fini sa phrase. Sa peau encore chaude de la douche se love contre la mienne, et sa langue me laisse la découvrir. Mon ventre se réchauffe de l’intérieur, préparant en secret un bouillon de sécrétions. En y réfléchissant, c’est ce qui m’excite le plus chez une fille : sa bouche. Obtenir un baiser est un fantasme continuel. Lorsque le baiser cesse, je questionne malgré-moi :

— Et Lucas ?

— Lucas attendra.

Un baiser nous unit, alors je descends mes mains dans le creux de son dos et sur ses fesses. Comme la première fois, il y a une part de maladresse, puisque nous nous retrouvons debout, mes mains dans son dos, les siennes sur mon visage, sans savoir de quelle manière aborder l’étape suivante. À ses yeux clos, je constate simplement qu’elle se délecte de mon baiser. Mon cœur jaloux espère en secret la faire virer d’orientation sexuelle.

— C’est fini ? demande-t-elle.

— Attends.

Je me décale pour mieux la regarder. Contrairement à notre dernière rencontre, nous sommes toutes deux épilées. Elle se laisse un ticket de métro très ras et très fin. L’a-t-elle dessiné pour moi ? Pour Lucas ? Tout en parcourant ses formes osseuses du bout des doigts, je tourne autour d’elle et contemple ma victoire. La plus belle fille du collège à ma merci. Malgré les années, le sentiment de gloire irradie en moi. Je vais maintenant lui faire regretter de ne pas m’avoir draguée dès ces années-là.

Je prends délicatement sa main pour la conduire sur le lit. Puis une fois qu’elle est allongée, je glisse au-dessus d’elle pour effleurer le premier téton du bout de la langue. Par quelques baisers légers, je parviens à l’autre, puis le flatte délicatement de la même manière. D’une main glissant sur ses flancs, j’aguiche son épiderme tandis que ma bouche vient s’emparer du premier téton pour l’aspirer délicatement. Les soupirs ne se font pas attendre. Un détour par le second, et ainsi de suite, prolongeant chaque fois plus mon jeu de langue et de succion avec la satisfaction de leur fermeté.

Enfin il est temps de lui faire comprendre qu’une lesbienne vaudra tous les machos qu’elle a pu côtoyer dans sa vie. Mon nez glisse sur ses abdominaux, puis sur sa jambe. Arrivée au genou, je remonte en baisers à l’intérieur de sa cuisse. Les chatouilles provoquent des micro-contractions et des poussières de rires. Mais lorsque j’écarte en grand ses deux cannes, sa respiration se coupe brutalement. Ma langue pourfend alors son con déjà détrempé. Ses muscles se tétanisent, et j’attends qu’ils se décontractent pour un nouveau passage.

Mon visage s’écrase contre ses chaires pour enfoncer ma langue du mieux qu’il peut dans le puits inondé. Un jeu de léchage précis pour faire bouillir à feu doux. Ce n’est qu’en sentant son impatience dans un mouvement de bassin, que je me décide d’allumer la grande flamme. La pointe de la langue sur le bouton, je fais claquer les étincelles à l’intérieur de son corps.

Marion se tord, en échappant des couinements nasillards. Elle plaque son second oreiller sur son visage pour atténuer les sons qu’elle ne parvient pas à contrôler. Alors repensant à Élisa, je place mes pouces sur ses grandes lèvres pour la masser délicatement, faisant saillir son petit interrupteur rose. Régulièrement, je viens l’aspirer, et ce jusqu’à ce que ma grande brune se contracte si fort sur ses cuisses qu’elle en décolle le fessier. S’en suivent les spasmes qui font ressortir ses côtes, dans des petits cris étouffés par l’oreiller.

Je m’allonge près d’elle en caressant son ventre. Elle m’a dit qu’elle était incapable de lécher une fille, je n’attends donc pas de retour de sa part sous cette forme. Elle fait glisser l’oreiller à côté d’elle puis tourne des yeux étincelants vers les miens.

— C’était vraiment génial !

Marion rit et la porte s’ouvre :

— Maman, j’ai…

Marion tourne brutalement la tête vers sa fille, sans pour autant être capable de se lever :

— Qu’est-ce qu’il y a ma puce ?

— Pourquoi vous êtes toutes nues ?

— Et bien, moi je n’ai pas encore eu le temps de mettre mon pyjama, et Élodie me montrait son tatouage.

La menteuse accomplie se lève puis s’enroule de sa serviette avant de s’accroupir, pendant que je cache mes hanches avec l’oreiller

— Tu voulais quelque chose, ma puce ?

— T’as pleuré ?

Un sourire fait sautiller les épaules de Marion :

— J’ai pleuré de rire, ma puce. Qu’est-ce que tu voulais ?

— J’ai soif.

— C’est la pizza, ça. Tu prends ton gobelet.

— Mais il est trop haut.

M’en souvenant, je m’excuse :

— Je crois que je l’ai mal rangé.

Marion prend sa fille par la main.

— Viens. Il y a un Monsieur qui va venir demain soir.

— Lucas ?

— Oui. Ne lui dis pas que tu nous as vu toutes les deux toutes nues.

— Pourquoi ?

— Parce que… parce que Lucas voudrait que je sois son amoureuse et que les garçons qui veulent des amoureuses veulent être les seuls à voir leurs amoureuses toutes nues. Et moi, j’aimerais bien être son amoureuse.

La voix de Maelys porte depuis la salle de bain :

— Quand tu étais amoureuse de papa, il voulait aussi être le seul à te voir toute nue ?

— Ben oui. D’ailleurs, tu n’es pas obligée de raconter ça non plus à ton père. Parce qu’il ne comprendrait pas… Et il serait triste.

La petite boit son verre d’eau, Marion prend son temps pour la border et s’assurer qu’elle n’aura besoin de rien d’autre. Lorsqu’elle revient, elle lève les yeux au ciel en souriant d’amusement :

— Les enfants !

— C’est adorable, mais je ne voudrais pas en faire.

— Tu passes à côté de quelque chose.

— Il paraît. La grossesse, ça ne m’attire pas, et les enfants des autres, au moins, on n’en voit que les bons côtés.

— Tu peux adopter.

— Nan.

— En tout cas, je suis bien contente que tu sois lesbienne. J’en ai encore le ventre qui fourmille.

— Jamais un mec ne t’a léchée ?

— Hélas, si. Tu devrais ouvrir une affaire de coaching des mecs.

— Pfff.

— Genre tu sais, tu mets des chattes en plastocs et puis des capteurs qui allument des lumières, et eux ils sont assis à leur petit bureau en train d’apprendre.

Nous éclatons de rire et je lui dis :

— Tu crois que j’ai envie que les mecs deviennent bons là-dedans ? Ou sera mon petit plus ?

— Alors coache-moi.

Elle enlève l’oreiller de mes mains puis me fait plier le genou droit vers le plafond. Ses doigts se posent à plat sur ma vulve détrempée et ils enflamment des braises qui s’étaient à peines endormies. Marion glisse doucement pour s’allonger sur le ventre. Les pieds vers le luminaire, son nez approchant de mon entrejambe, le bout de sa langue darde vers les chaires roses puis goûte avant de me confier :

— Ça fait trop… bizarre.

— Ne te force-pas, susurré-je.

— Je regretterai de ne pas l’avoir fait avant de devenir ta belle-sœur.

— Ça veut dire que tu vas dire oui à Lucas ?

— C’est juste que je compte bien en profiter avant.

Elle ferme les yeux, retient sa respiration, puis me prend à pleine bouche pour aspirer mes sucs. Mon état d’excitation est trop fort pour exiger d’elle une habileté quelle qu’elle soit. C’est Marion, mon amour d’adolescente, maladresse ou non, c’est trop bon d’avoir son visage entre mes cuisses.

J’attire ses jambes vers mon menton puis je lui rends la pareille, juste pour m’assurer de préserver son excitation. Cette nuit, elle ne dormira pas. Aussitôt que j’aurai jouis, ce sera caresses et tribadisme. Elle aura droit au même sort qu’Élisa. Je les veux toutes deux accrocs !

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