17. Indulgence

14 minutes de lecture

La visite terminée, je suis revenue sur cette peinture à 400 €. Pendant que mes frères sont partis tester des jeux vidéo, je préfère me complaire face à ce miroir figé. Mes amours, mes tourments, mes attirances, mes pulsions… je ne sais comment les appeler, mais ils me font mal plus que jamais.

Je reste devant mon portrait masculin si longtemps que l’artiste se libère du groupe qui gravite autour de sa table. C’est un petit trentenaire, affublé d’une veste de costume et son sourire dévoile des incisives chevauchées par ses canines.

— Intéressée ?

— Non, désolée… Je… Je la trouve magnifique, mais ça ne serait pas raisonnable de l’avoir chez-moi.

— Pourquoi pas ?

N’ayant pas envie de lui dire que ça serait ruminer mon handicap physique, je hausse les épaules. Aimable, il me dit :

— En tout cas, laissez-moi vous dire que votre maquillage est réussi ! Franchement, si vous le voulez bien, on fait une photo devant.

Habituée depuis ce matin aux photos, j’accepte de poser avec lui. Ensuite, préférant fuir cette peinture plutôt que de l’accrocher dans mon salon, je profite de l’occasion :

— Je dois y aller.

— Vous ne voulez pas encore l’admirer un peu ?

— Non.

— Si l’envie vous reprend, elle sera en vente sur mon site Internet. Bonne visite.

Après m’avoir tendu sa carte de digitalpainter, il retourne vers sa table en balançant les bras, déçu que la fille qui a passé presqu’une heure devant sa toile n’ait pas craqué.

Élisa surgit comme un diable entre deux groupes de personnes :

— Je te cherchais.

— Je suis là. Les garçons ont fini ? Je suis fatiguée.

— On peut les faire finir, après on va boire un coup, on mange, et on rentre.

— Non, s’il te plaît, je suis vraiment lessivée.

Elle nous écarte de la foule puis questionne :

— C’est à cause de ce que je t’ai dit ?

— Non !

— J’ai organisé la soirée, j’ai réservé le restaurant. Je pensais qu’on finirait posés. Ce serait con de rentrer maintenant.

J’ai envie de lui expliquer que je ne suis plus le genre de fille à s’amuser, à aller boire des shots dans les bars, à danser jusqu’à pas d’heure. J’ai envie de lui crier qu’être prise en photo toutes les dix minutes m’agace, et que mon seul souhait est d’être enfermée chez moi, seule, à écouter le silence. Mais elle a organisé cette journée juste pour moi, et malgré l’incident des sanitaires, aucune volonté au monde ne peut dire non à ses yeux bleus.

Quelques minutes plus tard, Lucas s’est rhabillé au parking. Tristan et Élisa ont gardé leurs costumes pour ne pas détoner avec moi et ne pas modifier les regards de la rue, comme du restaurant.

Nous parcourons Paris à pieds à cause de l’heure peu tardive. Cette ville que j’ai pu regarder d’un œil nouveau en arrivant, m’apparaît comme elle est en réalité : crade, parcourue de gens stressés.

Nous arrivons aux portes d’une pizzeria assez classe, encore vide de client. Et s’il y a bien une chose dont la capitale peut se vanter, ce sont des bons restaurants du monde entier.

— C’est ici, indique la petite blonde sexy en tirant la porte.

Le patron à l’accent italien s’avance à notre hauteur et elle lui dit :

— J’ai réservé au nom d’Élisa, il n’est pas trop tôt.

— Au nom de Mademoiselle Élisa ? Oui, vous êtes en avance, mais entrez, entrez. Voilà votre table. J’imagine que vous prendrez un apéro en attendant les autres ?

En regardant les deux couverts supplémentaires, je pense d’abord à une erreur, mais Élisa répond oui. Les yeux du restaurateur brillent à l’idée de vendre un apéritif hors de prix. Je commande un whisky, puis m’assois sans poser de question. Élisa non plus ne pose pas de question, pourtant son regard montre combien elle s’inquiète de ne plus me voir sourire. Après que notre premier verre soit vide, tandis que les garçons débattent des jeux vidéo qu’ils ont testés, Élisa vient s’asseoir à ma gauche et me dit :

— Je vais te faire une natte, ça t’irait bien, non ?

— Si tu veux.

Même si je ne me montre pas jouasse, elle commence à coiffer les cheveux qui me restent avec ses phalanges blanches. C’est apaisant, reposant, et agréable. Sa douceur est telle qu’il me faut respirer profondément pour ne pas verser de larme. Hélas, le passage de ses mains magiques est de courte durée, interrompu par l’élastique violet de ses propres cheveux, avec lequel elle finit la tresse. C’est alors que les deux invités manquants arrivent avec des grands sacs : Papa et Maman.

Mon père s’avance en premier, pose ses grandes mains légères sur mes épaules :

— C’est classe ce costume.

— Merci.

Il me fait la bise, puis ajoute :

— Bon anniversaire, ma fille.

Mes yeux cherchent au fond de mon cerveau quel jour nous sommes. Ensevelie dans les brumes opaques de calcul mental, la vérité sort : mon anniversaire était hier. Je me sens particulièrement idiote de ne pas l’avoir vu venir. Sans travail, déconnectée du temps, centrée sur moi, les évènements m’ont fait tout oublier.

— Bon anniversaire ma chérie !

Ma mère me fait une bise appuyée sur ma joue gauche, singeant une accolade maladroite pour ne pas avoir à m’embrasser sur le côté vert.

Elle ne me regarde pas dans les yeux et s’empresse de demander d’une voix essoufflée pour ne pas que je le remarque :

— On s’assied où ?

Dégoûter ma propre mère me rend malade. Élisa est complètement à côté de la plaque de les avoir invités. Le serveur italien revient avec un sourire malin.

— Ces gens désirent-ils boire quelque chose ?

Tandis qu’ils hésitent en cherchant la carte, je réponds :

— Un whisky triple, je vous prie.

La main d’Élisa glisse sur ma cuisse gauche pour essayer de canaliser ma colère, mais sans effet. Une partie de moi veut chasser ses doigts, l’autre voudrait qu’ils continuent en remontant au fil des minutes. Je fais tourner la pièce sur la table pour savoir quoi faire : face rayée. Je saisis donc son poignet et le chasse de ma jambe. Élisa lève une seconde des yeux inquiets dans ma direction, puis essaie de se concentrer sur la carte.

Dire que l’anniversaire-surprise est une réussite, serait un mensonge terrible. L’ambiance n’est pas celle de mes vingt-sept ans. Non… un an de plus ! Vingt-huit, me rapprochant au grand galop de la trentaine. Si ce n’était que ça ! Ma mère regarde mon buste quand elle me parle, mon père est souriant comme si de rien était, Tristan est inquiet parce que sa petite amie a perdu son énergie de la journée. Une vérité tout de même : les pizzas sont excellentes.

Avant le dessert, ma mère se penche sur ses sacs.

— Alors, le temps que nous digérions, je propose que nous passions aux cadeaux. Alors ces deux-là sont de ton père et tes frères.

Je saisis le paquet et déballe le plus petit pour découvrir le guide des whiskies à travers le monde. Je souris, touché par cette attention. Mon père dit :

— Quand j’ai dit que c’était pour ma fille, le vendeur a écarquillé les yeux.

L’autre paquet est un ensemble de trois bouteilles. Un whisky japonais, un canadien et un écossais. Je ne me lève pour les embrasser. Voyant mon sourire revenu, celui d’Élisa a fait de même.

Ma mère sort un second paquet :

— Ça c’est de moi et ta tante a participé.

J’ouvre le paquet et découvre un livre « Se reconstruire après une agression. »

Je lâche un merci monocorde et ne me lève pas pour l’embrasser. Élisa, plus psychologue remet sa main sur ma cuisse pour m’apaiser. Cette fois-ci, je la laisse, trop énervée pour vouloir la virer. Le pire, c’est de savoir que ma mère part toujours d’une bonne intention. Elle termine en concluant :

— Et ça, c’est d’Élisa.

Je saisis le petit paquet que ma mère me tend et l’ouvre délicatement. À l’intérieur, il y a un attrape-rêve avec trois grandes plumes qui pendent. La symbolique me touche. Je me tourne vers elle, puis résistant à l’envie de goûter à son rouge à lèvre, je lui présente ma joue saine pour lui faire la bise. Elle tient en m’en faire deux, appliquant sa bouche sur ma joue défigurée, comme pour me montrer combien ça ne la dérange pas. Sa main n’a pas quitté ma jambe et mon père lance :

— Qui prend un dessert ? Qui veut du limoncello ?

— Je vais aux toilettes avant, confie-je.

Aussitôt passé le premier espace des WC en marbre noir, je m’enferme dans la cabine et tâche de me soulager sans toucher la lunette avec mes cuisses. Quel anniversaire pourri.

Lorsque j’en ressors Élisa attend de prendre ma place, sa veste violette à la main. Je m’approche des lavabos entre lesquels trône un bouddha bienheureux. Elle ne bouge pas un me dit avec sa voix douce :

— J’ai un autre cadeau pour toi.

— Le premier est très bien.

— Ouais, mais j’ai trouvé ça à l’expo.

— Ah ?

— Ce n’est pas grand-chose, mais… bref.

Sa main plonge dans la poche intérieure de sa veste, elle s’interrompt, puis me dit :

— C’est juste un cadeau d’anniversaire.

— Oui, d’accord.

— Je veux dire : j’aime Tristan. Je ne veux pas que tu prennes ça pour une déclaration.

Elle garde la main dans la poche, souriante, les yeux pétillants. C’est délicieux de la voir joyeuse, alors je lui promets :

— Non.

— D’acc. Ferme les yeux !

Qu’a-t-elle déniché pour me l’offrir en cachette ? Une figurine lesbienne ? J’utilise ma vision pour dessiner les contours des muscles de son visage.

— On voit ton œil vert à travers la paupière, c’est glauque.

— Et je peux rouvrir les yeux ?

— Attends.

Elle retire sa main de la poche, vide de tout objet, puis elle avance d’un demi-pas en tendant son menton vers moi. Je souris avant se sentir ses lèvres se poser sur les miennes. J’entrouvre la bouche, l’étreins contre moi et viens chercher le bout de sa langue de la mienne. Ses mains laissent tomber sa veste au sol pour venir se perdre sur ma chemise. Je l’embrasse comme j’ai toujours rêvé qu’on m’embrasse, suçant sa langue entre deux caresses délicates du bout des lèvres Ma vision verte perçoit les pulsations au travers de ses artères. Son cœur bat comme une licorne au galop contre mes côtes. Et que dire du mien ? Mon ventre est si brûlant que je sens son humidité imprégner mon string. Je ne cesse pas notre baiser aux premières secondes, fondant l’espoir que Tristan ouvre la porte à ce moment, nous tape un scandale et la plaque en pleurs dans mes bras.

Ma jambe calée entre les siennes, je la maintiens dos aux lavabos en appliquant des pressions infimes de la cuisse sur son pubis. C’est elle qui interrompt le baiser, le souffle brûlant, les hormones envahissant tant la pièce que je peux presque les sentir. Elle avoue à mi-voix :

— Je n’ai pas embrassé de fille depuis le collège.

— C’est mieux qu’un mec.

Elle sourit en secouant la tête.

— C’est… strictement pareil, sourit-elle. Il y a ceux et celles qui embrassent bien, ceux et celles qui embrassent moyennement, ceux et celles qui embrassent mal.

— Et par rapport à Tristan ?

— Je ne te le dirai pas, parce que je l’aime.

J’essaie de ne pas me formaliser à cette vérité, et elle passe ses deux mains sur mon visage, l’une dans mes cheveux, l’autre sur mon crâne nu.

— T’es vraiment une fille hot. Tu trouveras un homme ou une femme qui s’en fichera que tu sois à moitié défigurée.

— Tu dis ça parce…

— Parce que si je n’aimais pas ton frère si fort, peut-être que je t’aurais dit oui. Et j’ai kiffé ton baiser.

Elle me laisse l’embrasser quatre secondes supplémentaires.

— Je t’ai dit que ce n’était pas grand-chose.

— Merci quand-même pour ce cadeau.

— Tu trouveras la fille de tes rêves, j’en suis certaine.

— Ou le garçon.

Elle sourit en essayant de percer mes yeux :

— Je ne suis pas certaine que tu sois du genre à aimer les garçons. En fait, tu caches bien ton jeu. Je te promets que je ne dirai rien.

M’apercevant que nos jambes sont toujours entremêlées et ses mains sur ma chemise, je la libère pour qu’elle gagne la cabine de WC. Je rejoins mes parents et leurs souris. Mon père a des yeux étincelants, et ma mère fuit mon regard.

Je m’assois, ramasse mes cadeaux et vois la carte cadeau pour un magasin de lingerie, glissé dans le livre. Je remarque alors la dédicace :

« Parce que la vie ne s’arrête pas après un accident, parce qu’avec ou sans masque une femme peut rester séduisante, voilà une lecture pour t’aider si besoin, et de quoi poursuivre ta collection de lingerie, pour continuer à plaire à tes amants secrets. Maman et Tata Josiane. »

Émue, je fais celle qui n’a rien vu pour ne pas pleurer, surtout pas après le baiser merveilleux que je viens de voler. Élisa nous rejoint, ne laissant transparaître aucune attitude suspecte.

Personne ne prend de dessert finalement. Après un petit digestif, chacun m’aide à porter un cadeau, et nous retrouvons la nuit douce. Me tournant vers ma mère, je lui dis :

— Je ne t’ai pas embrassée pour ton cadeau. Tu étais de l’autre côté de la table.

Je lui fais la bise, en prenant garde à ne lui présenter que mon profil gauche et ajoute :

— Tu remercieras Tata.

— Elle sourit.

— Bon, ma fille ! m’interpelle mon père.

Il m’étreint comme si j’étais la plus fragile de ses enfants, puis il me dit :

— Tu prends soin de toi, ma grande, hein ?

— Oui, Papa.

— Tu passes pour un week-end à la plage.

— Papa ! soupiré-je.

— Tu peux te baigner quand même, non ?

— Oui.

Il me fait un clin d’œil, octroie une accolade plus virile à mes frères, puis ils prennent la direction de leur hôtel, et nous celle de la voiture. Tout en marchant le long des trottoirs encore pleins de monde, Tristan dit à Lucas :

— Le parking, tu vas douiller.

— T’as payé l’expo, et je me suis bien amusé.

— Cool ! Ça fait plaisir, brother !

Tristan doit être le seul à ne pas avoir capté que son frère s’est tapé une princesse dans les WC. Les escaliers puant la pisse nous mènent à la voiture. Je m’installe à l’intérieur, mes cadeaux sur les genoux, soulagée que ça se termine, avec l’envie de dormir.

Un silence béni berce tout le long du trajet retour, exempt des bouchons de l’aller. Lucas s’arrête en face de mon immeuble et s’assure :

— Tu as tes clés ?

— Oui.

Je leur fais la bise, non sans croiser le regard brûlant d’Élisa qui me demande avant que je n’ouvre la portière :

— Tu veux qu’on t’aide à porter tes cadeaux ?

— Ça ira… tant que je ne brise pas les bouteilles.

Je prends les sacs puis, les bras pleins, je rejoins le hall, l’ascenseur, et enfin mon chez-moi.

Une fois la porte fermée à clé, je laisse tomber un à un mes vêtements, plie le costume, accroche l’attrape-rêve à la poignée de la table de nuit, puis termine par mes sous-vêtements juste avant d’enjamber le rebord de la baignoire.

L’eau tiède coule directement sur ma tête depuis la paume de douche, puis se réchauffe tout doucement. Finalement, c’était une bonne soirée. Il en reste principalement ce baiser torride, le seul et le dernier de la jolie blonde… à moins qu’elle ait les mêmes idées cadeaux tous les ans. Je défais la natte en repensant aux doigts d’Élisa.

Je m’éloigne de l’eau puis verse le shampooing sur mes cheveux. C’est désagréable à quel point je ne m’habitue pas à sentir la peau déformée de mon crâne au lieu de mes cheveux. Cela me rappelle que je suis un demi-monstre, et accentue l’idée que le baiser d’Élisa était parfait. C’était un baiser unique, peut-être le dernier de ma vie. Peut-être-même devrais-je mourir ce soir pour garder l’imagine d’un bon moment de ma vie. Le rasoir posé sur le rebord attire mon regard. Un coup sur les poignets, et je me viderai tranquillement toute la journée de demain avant que quelqu’un s’inquiète. Je pourrai mourir sans risque de me réveiller à l’hôpital. Pas de lettre d’adieux, c’est trop long à écrire et ça fait chialer.

Je ne bouge pas, fixant toujours de mon œil vert les quatre lames posées sur le rebord. La crainte qu’Élisa culpabilise me retient. Elle pensera sûrement que c’est à cause de mes sentiments pour elle, et ça je ne le veux pas. Les conseils de prudence de mon père remontent depuis mes souvenirs de fin de soirée, alors je m’ordonne à voix haute :

— T’es en train de déprimer, réveille-toi, Élodie !

Suivant mon propre conseil, je réduis l’eau chaude pour la rendre froide. Je reste dessous jusqu’à ce que ma chair de poule ce transforme en frémissements.

Je quitte la baignoire, revigorée, la peau tendue, les seins raffermis. Face à mon reflet de demi-zombie, la colère grimpe en moi pour remplacer la mélancolie. Je m’enveloppe dans une serviette, récupère un sac poubelle et du scotch dans la cuisine puis reviens. Je plie un carré de plastique noir puis le col sur le miroir, juste pour effacer la moitié de visage qui me dérange.

J’ouvre la serviette pour me voir nue et sans horreur. Élisa a raison : je suis un peu hot. Mon visage ne m’a jamais autant plu que depuis que j’ai perdu sa moitié. Il faudrait apprendre à se satisfaire de qui on est… bien avant que la tragédie nous l’enseigne.

— Vingt-huit ans. Tu vas avoir trente ans bientôt, ma belle. Bilan ?

Je plante mon regard droit dans le mien. Mes histoires d’amours n’ont jamais démarré. Le compte de mes relations s’arrête à trois filles, trois instants de quelques minutes : Mylène, Marion, Élisa. Chacun de ces instants est un souvenir délicieux. Pourquoi nous encombrons-nous de la recherche de l’amour hollywoodien, du partenaire idéal à la fidélité éternelle ? Le docteur Leroy a raison, nous sommes avant tout des animaux, avec nos envies, nos pulsions qui vont au-delà de la raison sociale. Une histoire d’amour conventionnelle m’apporterait-elle satisfaction ? Je ne crois plus. Alors qu’un doigt sur mon clitoris, ou même un simple baiser, sont des plaisirs réels, aussi fugaces sont-ils.

Il est temps de changer de vie. Devenir une fille hot et rester une timide réservée croyant au grand amour ? Plus jamais ! Si je dois voler un baiser, je le savourerai sans plus m’intéresser à l’après. Désormais, je laisserai mes rêveries de gamine sur le paillasson, pour profiter égoïstement de plaisirs adultes. Pourquoi choisir Marion ou Élisa quand les deux ne s’offriront jamais en entière ? Pourquoi se limiter au jeu d’une unique séduction, quand on peut avoir plusieurs amantes ? Avec ce visage de demi-gobelin, faut-il attendre le miracle ou profiter des quelques aventures que la vie acceptera de me lâcher, comme des os à un chien ?

Mon œil gauche droit dans le mien, je me fais la promesse de profiter égoïstement des bonnes choses. Sans ramasser les fringues semées dans l’appartement, sans même enfiler de pyjama, je me jette dans mon lit convaincue qu’une nouvelle vie commence pour moi. Dix secondes, vingt secondes… je m’endors en me répétant ma résolution.

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