Chapitre 8 – Marcel

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Chapitre 8 – Marcel


Mardi 4 mars 2014


En se réveillant ce matin-là, Marcel dirigea instinctivement son regard vers le cadran de l’horloge, qui indiquait six heures. Jamais il n’avait éprouvé une telle fatigue après avoir dormi aussi longtemps. Il découvrit, non sans étonnement, que la place habituellement occupée par Lucie à ses côtés était vide. L’homme essaya de se redresser mais son corps endolori ne lui en laissa pas la possibilité. Impuissant, une sourde angoisse l’assaillit, comme s’il pressentait que cette journée ne serait pas comme les autres. Pris d’un éblouissement inhabituel, il ferma les yeux quelques instants et attendit. Malgré ses membres engourdis, le jeune antillais rassembla ses dernières forces et réussit, non sans difficulté, à se mettre debout.


D’un pas las et hésitant, Marcel parvint à se rendre au salon où il trouva sa femme profondément endormie dans le canapé ; il ne l’avait même pas entendue rentrer. Son mari l’observa quelques instants, attendri, avant qu’un nouveau vertige ne le déséquilibre à nouveau, l’obligeant à se rattraper de justesse au dossier du sofa. Il ne tenait pas à la réveiller, ni à entendre ses jérémiades habituelles, n’ayant rien à lui dire pour se justifier. Bien que son compagnon réalise la chance qu’il avait eue de la rencontrer, il savait qu’il n’arrivait pas à combler ses attentes, et cela le rendait profondément malheureux. Mais qu’aurait-il bien pu faire ? Il n’en avait vraiment aucune idée.


Un sifflement strident et ininterrompu lui vrilla brusquement les tympans, le ramenant à la réalité. Il devait absolument avaler quelque chose, n’ayant rien mangé depuis son retour tardif de la veille. Et même s’il n’avait aucun appétit, cela ne pourrait lui faire que du bien. Prenant alors son courage à deux mains, Marcel se dirigea vers la cuisine et tout en s’appuyant sur la table, s’assit sur la première chaise disponible. Bon Dieu, qu’est-ce qui lui arrivait ? Il avait l’impression que son crâne allait exploser ! Mais avant de pouvoir atteindre la porte du réfrigérateur, le jeune homme s’écroula, inconscient. Son corps en heurtant le sol réveilla Lucie. Elle se précipita aussitôt, affolée, et comme il ne se réveillait pas, composa le numéro des urgences. L’ambulance, toutes sirènes hurlantes, arriva quelques instants plus tard. Les médecins du Samu lui prodiguèrent les premiers soins avant de l’emmener en toute hâte au CHU de Fort-de-France. Lucie obtint l’autorisation de l’accompagner.


En ce mardi matin jour de mardi gras, les rues étaient calmes et paisibles pour encore quelques heures, avant que les diables rouges et leurs diablotins accompagnés de leurs carnavaliers n’envahissent le boulevard dans une longue parade.









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