Chapitre 79 - Simon est arrivé... Sans se presser...

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— Comment savez-vous où j'habite ?

Le rire sensuel de Bakes frémit dans mes tympans.

Touchée malgré moi par ce charme indéniable, je déglutis et tente de m'assoir correctement alors que mes fesses sont toujours collées à ses cuisses à l'étroit, sur la banquette arrière d'un taxi.

Un violente douleur s'empare de ma nuque alors que celle-ci s'ambitionne désespérément à s'aligner au reste de ma colonne vertébrale. Je ne réprimer une certaine grimace ce qui n'échappe pas à Simon qui fronce un sourcil.

— Tu as mal ?

Depuis quand il me tutoie ?

— Non ça va ? Juste un peu tendue.

— Approchez, je vais vous masser !

Tiens ! Il a lu dans mes pensées... Pour le tutoiement... Pas le massage !

— Non merci, ça va all...

Il ne me laisse pas finir que sa main chaude et douce me provoque une électrocution à la base de mon oreille. Maladroitement, ses doigts appuient avec parcimonie là où la gêne se fait la moins intense. Je souris en silence devant cette gaucherie attendrissante appréciant sa bienveillance à mon égard.

Au bout de quelques minutes, je m'autorise un regard à son attention et je m'aperçois que mon changement de position m'offre un meilleur éclairage sur son visage. Le halo explosant des lampadaires, s'écrase l'un après l'autre sur son menton rasé de près, entre deux d'obscurité éphémères.

Abasourdie, je constate horrifiée que ses traits fins et réguliers sont tuméfiés au niveau de la pommette.

Mon cœur cavale soudainement en imaginant le poing de Riley qui s'écrase sur son visage d'ange. Au fond de moi, j'espère qu'il en est la cause, même si je ne parviens pas à me l'expliquer.

— Que vous est-il arrivé ?

— Oh ça ?...

Le sourire charmeur de Simon s'efface tandis que sa main me quitte pour se porter à sa joue, cherchant vainement de se dissimuler.

— J'ai eu un petit incident.

Il essaie de me cacher quelque chose...

— Oui, entre le moment où je vous ai regardée avant de tomber, et le moment ou nous sommes entrés dans ce taxi !

L'inflexion de ma voix se fait plus autoritaire que je ne l'aurais voulu, mais j'ai horreur qu'on me mène en bateau. D'autant plus, que je suis dorénavant libre comme l'air... J'avoue que cela me donne des ailes.

— Ce n'est pas moi qui vous ai récupéré quand vous êtes tombée de l'estrade.

Une chaleur indescriptible monte en moi et me coupe le souffle. Je n'entends presque plus que mon cœur tambourinant dans ma poitrine essoufflée, les lèvres pendues à celles de Bakes. Il met un certain temps à continuer ce qui me vaut de le haïr pendant quelques secondes. Puis enfin c'est la consécration.

— En fait c'est ... Well qui vous as réceptionné.

— QUOI ?

Là, c'est clair, je ne peux pas cacher ma déception et ma colère !

— C'était la cohue, mais je l'ai vu vous emmener rapidement dehors en appelant un taxi. J'ai attendu qu'il vous dépose dedans et je l'ai interpellé. Il n'a pas cherché et m'a cogné en plein visage. J'ai réussi à riposter, mais c'est quand certains invités sont sortis et nous sont tombés dessus, qu'il s'est enfuit...

Wahou ! Qu'est-ce qu'il me choque le plus ? Que Well n'est pas eu sa dose pour toutes les fois ou il a tenté son coup ? Ou le faux héroïsme de Bakes, qui attend que je l'interroge pour m'avouer ma vérité ?

— Bien merci ... Lancé-je poliment et un peu froidement.

— Je suis désolée, je ne voulais pas me faire passer pour ce que je ne suis pas. Je comprends que vu comme ça, vous ayant cru que c'était moi qui vous...

Le pauvre tente tant bien que mal de se rattraper aux branches. J'analyse son comportement et sa gestuelle, ce qui me fait rapidement penser qu'il est sincère ce qui le fait immédiatement remonter dans mon estime.

Sans hésiter, je pose ma main sur la sienne pour le rassurer et lui offre un doux sourire avant d'aller à la pêche aux infos.

— Et Monsieur Kingsrock, il n'était pas là ?

— Le fils ? ... Non. Il est parti quand vous aviez juste fini votre discours... Quasiment en même temps que Carvin.

— Comment avait-il l'air ?

Ma question le subjugue, puisqu'il détaille chaque point de mon visage confronté à la même lumière des lampadaires que lui. Quelque chose traverse furtivement son regard et je ne comprends pas ce que c'est ,avant qu'un petit sourire arrogant vienne l'animer de cette passion singulière qui lui est propre.

— Vous l'aimez, n'est-ce pas ?

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