Chapitre 30 - La concurrence

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Annabelle a séquestré Riley pour le reste de la soirée suite à cela.

C'est éreintée que je franchis les portes de mon appartement. Ma vie est un fiasco total ! Décidément l'artiste en moi, n'a pas de chance depuis le début de l'aventure. Tout comme Kira, depuis que j'ai retrouvé la trace de Riley.

Tout va de travers lorsqu'il se trouve être dans les parages.

L'idée qu'il puisse faire l'amour avec Annabelle en ce moment même me frôle l'esprit et un frisson de dégoût m'assaille jusque dans les os. Lessivée, je me laisse tomber sur le lit, toujours vêtue de ma robe pull et je sens mes bras s'alourdir de plus en plus. Le lendemain matin, je me réveille avec une heure de retard, ce qui me vaut de partir de l'appartement à l'heure où j'embauche habituellement.

Merde !

Mark attendait mes croquis, et je n'ai pas corrigé les dernières pages du book pour la sortie du magasine de demain.

Alyssa m'adresse une petite grimace en guise de salutations et c'est monsieur Kingsrock, PDG de DCK Ent, qui m'accueille les poings serrés et la bouche pincée.

— Monsieur King...

— Pas de manières, je vous prie. Les plans pour Mark n'ont pas été transmis. Je veux vous voir dans mon bureau immédiatement.

Alyssa roule ses yeux ronds en se concentrant sur l'écran de son ordinateur, ouvert très certainement à une page de solitaire en attendant un rendez-vous pour King. Il faut dire qu'en ce moment, j'ai la sensation que les rendez-vous se font plus rare pour King, comme pour Annabelle.

Moi en revanche, cela n'arrête pas, et c'est tant mieux car avec ce que j'ai appris sur eux hier soir, je préfère avoir l'esprit bien occupé lorsque je suis ici. Riley maintient galamment la porte le temps que je rentre dans son bureau puis la ferme totalement avant de s'avancer vers les deux portes de service donnant sur le bureau d'Annabelle et le mien, en les fermant à clé.

— Kira, j'ai un service à vous demander.

Évidemment, je m'attendais à tout sauf à cela. J'opine, curieuse de ce qui va suivre.

— Vous avez été approché par Just Dress?

— Notre concurrent ? Non, bien sûr que non, pourquoi ?

— Les connaissez-vous ?

J'adore quand on me répond par une autre question. Surtout lorsqu'il s'agit de lui. Inspirant profondément pour contrôler mon énervement, j'essaie de me concentrer sur le PDG de DCK et non sur Sexy Riley.

— Non monsieur. Un frisson semble le saisir un instant. Il me regarde une fraction de seconde comme il l'avait fait la veille avant de m'embrasser fugacement puis se ressaisit en toussotant.

— Alyssa a reçu un coup de téléphone pour vous ce matin. Vu que vous étiez en retard, elle a pris un message et a jugé bon de me le signaler.

— Ah, je vous écoute.

— C'était Monsieur Richard Josh J. Carvin en personne.

— Le PDG?

Ma voix est bien plus aiguë que je ne l'ai prévu, mais la nouvelle est tellement énorme que cela me passe bien au-dessus de la tête.

— Il demande un entretien avec vous, dans les plus brefs délais.

— Ah, et on sait pourquoi ?

— Il te veut Kira. Depuis cinq ans Just Dress m'a volé deux collaborateurs et un styliste. Ils nous collent au train question chiffres de vente pour le magasine, et c'est la deuxième couverture qu'ils nous dépouillent.

Visiblement agacé, il lance machinalement un magasine sur son bureau et me fait sursauter de surprise par son geste théâtral. Mais je comprends bien vite son tracas. Mis à part le nom du magasine, la structure est égale à la nôtre. Pire encore, l'idée de Frida qui avait retenu toute l'attention des collaborateurs concernant le maquillage du mannequin pour la couverture a également été copiée.

En le feuilletant, j'y trouve différents sujets abordés par tous les magasines, enfin à part ma rubrique de lingerie propre à DCK puisque le poste a été crée sur mesure à mon arrivée.

— Oh, mon Dieu!

C'est tout ce que je trouve à dire !

— Ils veulent la seule chose qu'ils ne peuvent pas me copier. Toi. On a un mouchard parmi nous. J'essaie de faire ce qu'il faut de mon côté pour adoucir les choses, mais je pense qu'ils vont passer à l'attaque d'ici peu. Nos ventes dégringolent et je suis quasiment sûr que l'on se maintient à flot avec ta rubrique.

— Quel service voulez-vous que je vous rende ? demandé-je sérieusement.

— Je veux que tu me promettes de refuser leurs offres et de me faire un rapport de cet entretien.

La détermination dans les yeux de Riley s'effritent à grande vitesse. Désemparé, j'assiste à la chute de l'empereur lorsqu'il s'affale sur sa chaise de bureau en soufflant bruyamment tout en se massant les tempes.

Ce n'est plus le PDG que j'ai en face de moi mais un Riley de dix-huit ans à court d'idée.

Cherchant une réponse satisfaisante, je tourne la tête vers le tableau ancien signé de Katherina sur son mur et sans réfléchir, je ne retiens plus mes gestes. Me glissant derrière lui, je pose mes mains sur ses épaules le sentant se raidir avant d'entamer un massage tout en douceur...

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