Chapitre 22 - Un rat dans la cuisine

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Je suis heureuse de constater qu'aucun comité d'accueil ne m'attend ce matin à DCK. Très naturellement, Alyssa me sourit par-dessus l'écran de son ordinateur lorsque je passe devant elle pour accéder à mon bureau.

Quelques stagiaires tournent dans les couloirs à la recherche de leurs tuteurs de stages qui tentent de les semer et Annabelle semble être enfermée dans sa tour d'ivoire.

Parfait !

Mon sourire s'efface lorsque j'entre dans mon bureau qui semble avoir été visité à de nombreuses reprises pendant mon absence. Une pile gigantesque de dossier s'est gentiment installée sur le rebord de la table. Alyssa y a déposé une liste d'appels pour moi avec les messages correspondants; Justo, une pile de photos de modèle à étudier et choisir pour le shooting du prochain magasine.

Des monceaux de tissus jonchent le vernis du bureau et colore mes dossiers d'une palette unique. Il me faut pas moins de deux heures pour tout remettre en place et je me décide enfin à lire le premier mail de Riley. La fatigue ayant pris sa place la veille, je m'étais endormie le pc sur le genou avant d'avoir ouvert ma messagerie.

« De Kingsrock

PDG de DCK Ent

Collaborateur DCK magasine


Mademoiselle Crossley,

Que vous arrive-t-il ?

Vous pouvez me parler si besoin, ma porte est ouverte.

Kingsrock. »

Ouais, un peu trop ouverte si tu veux mon avis. Je secoue la tête, et redresse mes lunettes sur le nez lorsque la porte de service s'ouvre en grand et me fait sursauter.

— Kira...

Riley semble surpris.

Un dossier à la main, il vient certainement dans le but de l'entasser sur les quelques autres de la semaine précédente, pensant que je serais absente.

Raté !

— Hum ... Monsieur Kingsrock. Je m'efforce de prendre une stature presque hautaine, faisant semblant d'être concentré sur l'ordinateur et enchaîne :

— Vous désirez ?

— Ne me forcez pas à répondre.

Intriguée, je lève les yeux, mais lui a déjà quitté les miens, pour se coller dans mon dos, les yeux rivés sur l'ordinateur. Enfin plus exactement sur le message qu'il m'avait envoyé.

— Faites-moi plaisir Mademoiselle Crossley, allez me chercher Alyssa.

Bizarre !

— Oui tout de suite.

En me levant, Riley n'hésite pas à me reluquer les fesses sans même s'en cacher et je passe ma tête derrière la porte donnant presque sur l'accueil du sixième étage en appelant Alyssa.

Mais King a été plus malin que moi. Je le vois pianoter sur mon ordinateur en ordonnant à Alyssa de rester à sa place par la ligne interne. Il voulait détourner mon attention. Je reviens à toute allure et affiche une mine colérique.

— Que faites-vous au juste ?

— Vous n'aviez pas lu mes mails ?

— Non, pas encore.

— Bien. J'ai réfléchi

— Ah.

C'est, spectatrice que je le vois enlever sa veste, concentré et impassible.

— Je ne te demande pas l'exclusivité. Je ne compte pas te forcer non plus...

Le temps que je réalise ce qu'il se passe, toujours assis, il tend ses bras vers moi et me tire vers lui. Sa tête vient se poser à hauteur de ma ceinture et ses bras musclés enserrent mes cuisses de telle façon que je ne peux bouger. Dans une ultime tentative, il me sort :

— Laisse-moi un instant. C'est tout ce que je veux pour l'instant.

Tremblante, je suis au bord de l'infarctus tant mon cœur bat pour cet homme viril aux aspects si cruels. Alors comme pour satisfaire une envie irrépressible, mes mains viennent se perdre dans ses cheveux et cajoler sa tête pendant quelques minutes. Puis, Riley se lève, remet sa veste et me murmure presque un "merci" avant de m'achever :

— Je suis heureux que tu sois là...

Comme assez souvent en ce moment, je n'ai pas le temps d'analyser la situation, qu'un coup de téléphone gêne mes pensées et m'oblige à toucher terre.

— Allô Sharon? ...

— Oui...Oui

Sharon m'explique que les toiles sont arrivées à bon port et que le client enverra un autre livreur les récupérer après une exposition vendredi. Je profite de son blabla pour prendre un café à la machine et passer rapidement aux sanitaires me recoiffer.

Tout ceci, ne m'a pris qu'une dizaine de minutes.

C'est peu. Et pourtant, c’est bien assez pour retrouver un homme dans son bureau en train de fouiner.

— Vous désirez ?

Lorsque ce dernier se retourne, un élan d'effroi me saisit de la tête aux pieds.

— Well, que faites-vous là ?

Ma voix est froide et pleine de reproches. Le sourire décadent d'Adam Well le violeur me dégoute. En même temps, j'espérais ne pas le revoir aussi vite, même si les visites des actionnaires sont assez fréquentes dans la boîte, il est bien rare que ces derniers se promènent dans la partie administratif. En général, ils restent en confection au deuxième étage.

Le rustre est penché sur mon ordinateur et ne se sent pas pris sur le fait puisqu'il prend le temps de me sourire avant de fermer le clapet de l'écran.

Décidément, il faut que je le bloque !

— J'étais en visite ma belle et je passais te voir pour t'inviter à dîner.

Rouge de colère je lui réponds :

— Vous ne manquez pas d'air. La première fois ne vous a pas suffi ? Vous avez eu de la chance que je ne porte pas plainte espèce de...

— Haha beauté, pas de grossièreté venant de ta jolie petite bouche. Je sais bien que tu ne dis rien pour ne pas entacher l'image de la boîte. Je pourrais faire la une des journaux et DCK aussi...

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