Chapitre 20 - Fin du rêve

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DiDing "Sixième étage"

À peine, le son de la voix monocorde annonçant l'arrivée au sixième étage entendu que les porte s'ouvrent sur Annabelle. Je ne sais pas comment Riley a réussi à reprendre une position tout à fait adéquate au fond de l'ascenseur en faisant mine de rien, mais je me trouve encore en travers face au miroir, et rouge pivoine.

Ses grands yeux bleus se plissent à l'extrême en me lançant des couteaux avant de me sortir plein d'ironie:

— Bonjour mademoiselle Crossley, vous venez débarrasser votre bureau ?

Kingsrock intervient rapidement, ne me laissant aucune chance de défendre mon bifteck.

— De quoi parlez-vous, Justo ?

— Regardez son contrat à la page trois, article deux, paragraphe quatre "Si vous ne respectez pas les délais imposés par votre supérieur hiérarchique référent, en ce qui concerne un justificatif d'absence non-autorisée par ce même supérieur, le licenciement sans préavis sera la seule sanction appliquée". Voyez-vous ma chère, je suis votre référente. Enfin, plus maintenant, puisque vous êtes virée.

Le corps de Riley se déplace très vite. En un clignement de paupière, le dos de Riley forme un mur devant moi, comme pour me soutenir.

— Dorénavant, je serais le référent de mademoiselle Crossley, je vais faire le nécessaire pour faire un avenant à son contrat dans les plus brefs délais. Je lui accorde un congé pour la fin de semaine et ce, valable depuis hier à la même heure.

La folie anime le visage d'Annabelle alors qu'elle nous tourne les talons. Même si, elle en meurt d'envie, elle ne peut décemment pas me renvoyer sans l'aval de Riley. La main de King pousse le bouton de fermeture des portes de l'ascenseur alors que nous sommes encore à l'intérieur.

—Mnsieur Kingsrock, je... Ne sais pas comment vous...

Sans me laisser finir, Riley se tourne vers moi. Sa taille me parait démesurée avec un regard tout aussi menaçant. Le visage fermé, je crains le pire en reculant de quelques pas alors que l'animal avance à pas de velours. Sa main me pince le bout du menton m'obligeant à relever la tête vers son visage. Riley met tout un moment à me scruter. Sa voix rauque et profonde provoque un tremblement de terre en moi :

— Tu m'en dois une ma belle. Ne me fais pas regretter. Sa main puissante quitte mon menton pour caresser ma gorge avant de tourner mon visage délicatement sur le côté, laissant donc libre place à ses lèvres embrassant avec douceur ma gorge. C'est plus fort que moi, un gémissement discret sort de ma bouche, ce qui le fait grogner.

— Sois à moi... Rien qu'à moi.

Mon corps se laisse aller à ses baisers tendres et contenus. Alors que sa langue parcourt l'arête de mon visage, je sens la pointe de mes seins durcir au point d'être douloureux. Comme par enchantement, Riley les soulage en passant une de ses main sous mon pull. M'effleurant simplement la peau, je me cambre d'excitation, pendant que ses doigts agiles agrippent le bord de mon soutien-gorge pour le faire glisser vers le bas. Le bout de ses doigts effleurent mes mamelons en feu. Un deuxième gémissement me fait haleter et déforme mon visage d'une euphorie éphémère.

"Rien qu'à moi". Sa phrase résonne en moi comme un mensonge tortueux. Et lui, sera-t-il à moi ? Je ne pense pas. Au lycée, j'avais appris qu'il trompait régulièrement des filles. Moi, je ne m'étais jamais senti visée vu que nous n'avions pas ce que l'on pourrait appeler de vrai relation à tromper. Mais aujourd'hui je connais sa réputation de goujat.

Je l'ai vu plusieurs fois avec Annabelle, et étant donné la façon dont le regarde Linda de la publicité un étage en dessous, je dirais qu'il en fait de même avec elle. Alors même si l'idée est très tentante, je préfère passer mon chemin, au moins le temps d'avoir confiance en lui. Là, celui qui m'embrasse le cou et caresse mes tétons est typiquement le Riley Kingsrock qui sortait avec Chelly et couchait avec Kim derrière les gradins du stade de l'école. Je ne suis plus Katherina.

Je mérite mieux. Je mérite plus...

Déterminée et convaincue, je parviens à repousser d'une main mon chef d'entreprise loin de mon corps, malgré que cette sensation me déchire l'âme.

— Non, je ne peux pas être à vous...

Volontairement, je reste énigmatique, consciente de ce mystérieux avantage sur lui. Riley me sonde, visiblement déçu. J'observe sa bouche, qui quelques secondes avant, était collé dans mon cou. Sa chaleur me manque déjà, mais je résiste malgré tout.

— C'est le grand benêt ?

King fait référence à Carl sans aucun doute. Amusée du fait qu'il croit plus en cette histoire avec Carl que moi-même, je suis toujours persuadée qu'elle n'a même jamais existée et cela me fait sourire en coin, les yeux dans le vague. Riley prend cela pour un affront et fronce des sourcils, agacé de mon comportement involontaire.

— Il te baise ! C'est ça ! C'est pour ça que tu es partie hier !

Je repense alors à son aveu offert à Annabelle dans son bureau alors que j'étais caché à écouter. "Elle n'est rien pour moi". J'avais quitté le bâtiment à cause de cette maudite phrase. L'opportunité de la vengeance est trop belle, je veux qu'il sache à quel point cela peut faire mal.

— Oui, tous les soirs... Comme toi avec Annabelle. Mais cela ne doit pas te perturber vu que je ne suis rien pour toi.

Ses yeux s'écarquillent, ses épaules se relâchent. il comprend que je sais... un dernier regard et j'ouvre les portes de l'ascenseur pour prendre l'escalier de service afin de redescendre les étages du bâtiment sans m'adresser une fois plus à l'objet de mes désirs...

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