Chapitre 19 - Retour à DCK

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La nuit avec Carl a vraiment été inoubliable, peut-être même la meilleure que l'on a passé ensemble...

Dommage que ce soit Riley qui se soit matérialisé dans mon esprit à sa place et m'ait provoqué orgasme sur orgasme.

Ce matin, ce sont les faibles rayons du soleil traversant les persiennes qui m'arrachent une grimace et me sortent d'une inertie partielle. Mon corps me fait souffrir. Des courbatures m'assaillent aux cuisses à l'intérieur de ma féminité. Carl est parti. Carl ne s'attarde jamais. De longues minutes s'écoulent avant que je ne récupère assez d'énergie et de courage pour me lever. Je me prépare moralement à écouter les messages vocaux en attente sur mon téléphone professionnel.

Annabelle :

" Mademoiselle Crossley, merci, de nous fournir un justificatif de votre absence sous peine d'une sanction. Ne dérangez pas Monsieur Kingsrock pour ça, je reste à mon bureau cet après-midi en cas de besoin."

Froid et sans cœur, cela lui va bien !

Monsieur Kingsrock :

" Mademoi... Kira, où êtes-vous passé bon sang ? Je vous ai envoyé pas moins de quatre mails. Ayez au moins la décence de répondre à quelqu'un si vous avez des soucis avec moi."

Riley, semblait s'inquiéter sur le message, mais la colère et un soupçon d'énervement, perçaient sa voix malgré lui.

Annabelle :

" Mademoiselle Crossley, il est dix-huit heures et toujours aucun signe de vous. Vous me faites perdre mon temps... Je vous fais une fleur en vous laissant jusqu'à demain matin dix heures pour m'apporter un justificatif."

Mince, la pauvre! Je l'ai fait travailler plus longtemps... C'est bête, elle qui quitte son bureau à dix-sept heures , tapante, alors que je reste deux bonnes heures de plus à terminer mon travail, seule au sixième étage...

Alyssa :

" Kira ma chère, je ne sais pas où tu es, ni ce que tu fais avec ton bellâtre mais c'est la débandade ici, la dragonne et Sexy King n'arrête pas de se crier dessus. Kira, j'ai entendu le mot licenciement... Je serais toi j'agirais. Tu as encore jusqu'à dix heures..."

Alyssa est adorable, elle me fait penser à Dorothée parfois. À l'occasion j'organiserais une rencontre entre elles deux.

Dernier message et non des moindres, de Riley tôt ce matin :

" Kira... Je vous en prie, je deviens fou. J'ai attendu votre appel une partie de la nuit. Le lancement du magasine s'est très bien passé, j'ai ordonné à Anna de be pas toucher votre travail et de le publier tel quel... Qu'est-ce que je vous ai fait ? Êtes-vous en sécurité avec ce... type ? Je ne vous lâcherai pas comme ça. Je n'ai pas d'accusé de réception pour mes mails, mais vous allez être surprise, je... Je m'excuse d'avance si je vous fais peur..."

Cet ultime message me trouble. Je n'avais jamais entendu une voix pareille sortant de la bouche de Riley, même pendant nos années lycée, où bien entendu, je l'observais de loin comme un Dieu intouchable.

Puis, mon cerveau m'envoie des alertes dans tous les sens. J'oublie instantanément le Riley de mon adolescence et regarde la pendule au-dessus de ma porte d'entrée alors que le téléphone est encore collé à mon oreille. "Tu as encore jusqu'à dix heures..." La réalité me frappe alors de plein fouet. Il est onze heures trente. Non, je suis virée !

Même si, j'avoue, avoir eu un gros moment de faiblesse la veille, je ne souhaite pas perdre mon emploi. Alors, sans réfléchir, je me prépare à la vitesse de la lumière. Un jean moulant et un pull échancré feront très bien l'affaire.

Les cheveux flottant au vent, je cours vers le bâtiment DCK aussi vite que je le peux. Je n'ai même pas encore réfléchi à ce que je vais bien pouvoir dire pour me dédouaner. Tant pis !

Les lumières indiquant le mouvement de l'ascenseur défilent au ralenti. J'observe nerveusement ma montre. Douze heures vingt-trois.

Diding "Rez de chaussé"

Le géant de fer est vide. Parfait. Le stress monte alors que les portes se referment. Tapotant nerveusement les lanières de mon sac que je tiens fermement, j'ai des sueurs froides. J'ai l'impression d'être en retard à un entretien d'embauche. En tout cas, je ressens la même angoisse et la même peur de ne pas convenir au poste désiré.

Diding " 1er étage"

Tiens ! C'est l'étage des archives. Je n'ai encore jamais vu quelqu'un monter ou descendre de ce niveau.

Surprise !

Un envoutant parfum musqué envahit l'étroite boîte de métal. Un pas vers moi et je sens mon corps quitter terre. L'acier de ce regard aussi froid et impersonnel que cet ascenseur brille à me brûler la peau. Un instant de plus et j'aurais pu vendre mon âme.

Déboussolée, je n'ai pas le temps de parler que :

— Ri...

Ses bras puissants, à l'étroit dans cette veste cintré m'englobent presque les épaules et une partie de mon dos. Je suis obligée de fléchir les jambes si je ne veux pas perdre l'équilibre. Son odeur m'enivre, m'habite. Mon pouls s'accélère et je n'arrive plus à penser. Seul les battements de mon coeur vibrent à l'intérieur de ma tête.

Son étreinte se resserre, il ne dit pas un mot. Mon corps s'accommode plus vite que je ne le souhaiterais de son corps viril et majestueux. Dans un déchirement total, Riley finit par s'éloigner lentement de moi. Le temps se suspend. Ses yeux me dévisagent avec une infinie tendresse et je ne peux réprimer le désir de sentir le goût de ses lèvres.

A cet instant, j'oublie son histoire avec Annabelle, j'oublie Carl, j'oublie le mal que King m'a fait... J'oublie tout...

Ses doigts chauds englobent mon visage. Comme pour m'assurer de ne pas être prisonière d'un rêve, je tâte sa peau sur mes joues à en caresser les veines apparentes sur le dos de sa main.

Nos têtes se rapprochent, si bien que son haleine fraîche m'effleure les lèvres comme une douce brise au printemps. Mes yeux passent des siens à ses lèvres au dessin parfait, et une horde de papillon ne demandent plus qu'à s'échapper du fond de mes entrailles.

A bout, mon souffle s'intensifie à mesure que ses lèvres approchent dangereusement des miennes...

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