Chapitre 87 - La canne

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— La presse ?

Simon souffle, et sort son portable d'une taille imposante avant de chercher quelques pages de différents journaux.

Bakes me tend l'engin, et je défile les gros titres en me décomposant sur place. Just Dress mis en examen pour vol et plagiat. DCK fin de l'empire ? Kingsrock aussi à un squelette dans son dressing. Le King, perd ses deux collaboratrices. PDG de DCK mis en examen pour détournement de mineure. Le fils caché de Kingsrock, suite au détournement de mineure.

— Mon Dieu, mais c'est horrible ! Qu'est-ce que c'est que tout ça ?

— Je pensais que tu étais au courant, vu ta tête. Après notre petite soirée folle, quelques journalistes se sont intéressés de près à Kingsrock. Apparemment, ils ont trouvé quelqu'un qui a quelques casseroles sur lui et qui en profite pour se faire un max de blé.

Ma tête va exploser ! La seule qui m'aies jamais parler de ces histoires de fesses au bureau, c'est Alyssa. Jamais je n'aurais cru qu'elle pourrait divulguer de telles informations à la presse. Un enfant ? Non, il m'aurait caché ça ? Mon Dieu, dans quel état il doit être.

— Je... Il faut que je réfléchisse Simon. Riley doit...

— Tu le défends encore ? J'ai été patient...Je te prouve noir sur blanc que c'est un malade, et tu crois encore en lui.

— C'était il y a plusieurs années Simon, il était jeune, presque autant que la jeune fille et ...

— Parce que tu étais au courant ?

Merde !

— Bah, j'ai, entendu des choses oui, mais je t'assure, tout ça est bien loin derière lui. Il n'est plus le même aujourd'hui.

Mais Simon ne me laisse pas terminer, qu'il embarque sa veste en se levant, puis claque la porte d'entrée en me laissant seule et désorientée, au beau milieu du salon. Il me faut du temps pour me remettre les idées en place.

Désormais, je ne m'inquiète plus pour Simon. Une fois de plus, seul Riley habite mes pensées en unique locataire. Je repense aussitôt à Sharon et au fait que le père de mon ancien boss a tenté à plusieurs reprises de me joindre par son biais.

— Allô Sharon ? Dis-moi, est-ce que Monsieur Kingsrock t'a laissé un numéro de téléphone où le joindre ?

Mon empressement soudain, n'échappe pas à mon amie, qui marque un petit temps d'arrêt avant de me répondre d'une voix basse.

— Tu devrais venir Katherina. Monsieur Kingsrock est ici...

Je pense avoir atteint un nouveau record de vitesse à passer sous la douche, enfilé une robe car mes pantalons flottent sur mes hanches. Les cheveux retenus par un seul pinceau entortillé dans ma tignasse, je le repousse d'un coup sec en franchissant les portes de la galerie. Le souffle court, je cherche des yeux Monsieur Kingsrock.

Le vieil homme est là, assis sur un des canapés rouges de l'entrée, le regard perdu entre deux de mes anciennes toiles, que Sharon a conservés dans le seul but d'accueillir les clients. Toujours vêtu de façon élégante, je m'attarde cependant à la canne de bois brun, surplombé d'un arrondi en métal très chic, accroché dans le creux de ses mains croisées l'une sur l'autre.

Tiens, depuis quand a-t-il une canne ?

Mais je ne reste pas à tergiverser plus longtemps et avance sur les devants de la scène pour le saluer, ignorant presque la présence de Sharon qui explique un de mes tableaux à un jeune couple aux yeux pétillants de curiosité.

— Monsieur Kingsrock ?

L'homme cligne à plusieurs reprises des yeux. J'imagine le tirer de pensées profondes, puisqu'un sourire se dessine légèrement en retard par rapport à ses yeux qui me fixent.

— Mademoiselle Crossley, c'est un plaisir de vous voir enfin.

Il a l'air fatigué. Sa souffrance lisible sur son visage lorqu'il se lève, me fait mal au cœur. C'est maladroitement que je tente d'alléger sa peine en lui tendant mon bras, une fois debout sur ses faibles genoux.

— Merci ma petite, ce n'est pas beau de vieillir.

Sa main qu'il enroule autour de mon bras est violacée par endroit. Fronçant un sourcil, l'ex-chef d'entreprise intercepte mon regard et me rassure.

— Ne vous inquiétez pas, j'ai fait une petite chute. À mon âge, on marque plus vite qu'un enfant.

Nous traversons la grande salle d'un pas régulier afin de nous installer dans le bureau de Sharon, isolé du reste de la galerie. Par égard envers lui, je l'emmène directement à la place habituelle de mon amie, sur une chaise de bureau en cuir et molletonnée, tandis que je me garde la chaise en bois, réservée aux visiteurs.

Comme deux étrangers, nous nous toisons un moment. Je torture mes doigts rongés par l'inquiétude et finit par rompre la glace.

— Comment va-t-il ?

— Je désespérais que vous me le demandiez ma chère...

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