Chapitre 73 - Que le spectacle commence !

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Discrètement, Sharon quitte son auditoire et vient se glisser à son tour derrière le rideau rouge sang pour venir à ma rencontre.

— Tu as vu ce monde ? Je n'en reviens pas. Me lance-t-elle, en perdant toute son assurance apparente.

— Détends-toi ma belle tu vas cartonner ! La rassuré-je d'un sourire qui sonne faux, tellement le stress me bouffe.

Son visage s'illumine un instant puis laisse place à une vague de tristesse traverse inondant ses traits fins.

— Kira ...

— Non ne t'inquiète pas pour moi. Je me suis fait une raison. Profite de ta soirée, fais-nous une belle vente, et on fait comme on a dit, d'accord ?

— Ok...

Lasse, mon amie quitte ma cachette pour se retrouver confronter à la face du monde, alors que je reste là, comme une idiote. La soirée est longue à se mettre en place. Au bout d'un moment, Sharon prends le micro pour inviter les gens à rejoindre le buffet, avant d'ouvrir la vente aux enchères.

Le champagne coule à flot. Les rires s'élèvent bien plus fort qu'il n'est acceptable de les entendre. La foule se mêle et se démêle afin de se saluer et se complimenter à tour de bras. Maisy finit enfin, par monter sur l'estrade où je me trouve toujours planquée, puis elle contemple la salle, fière de son œuvre, avant de sourire gaiement à toute l'assemblée.

— Mesdames et messieurs... Mes amis... Je suis ravie de vous voir tous réunis autour de cette magnifique cause pour laquelle je me bats depuis des années afin d'éradiquer je l'espère un jour la pauvreté dans le monde. Je tiens à remercier mademoiselle Sharon pour l'investissement et le dévouement dont elle a fait preuve lorsque je lui ai proposé cette tâche et pour nous avoir prêté ce magnifique endroit, symbole de notre toute première vente aux enchères. Soyez généreux, soyez heureux. Que le spectacle commence !

Tous applaudissent chaleureusement.

Un peu plus et on se croirait à l'ouverture des Oscars... En plus petit bien sûr...

La vente commence par les lots offerts gracieusement par les partenaires de l'association. On peut y voir un collier de diamant, une sculpture en bronze, une pendule du quinzième siècle, et bien d'autres trésors plus fabuleux les uns que les autres. Simon Bakes m'a gardé une place à ses côtés, et je mets un certain temps avant de pouvoir l'atteindre sans me faire remarquer pas le reste de l'assistance. Mon regard tombe néanmoins sur celui de monsieur Kingsrock père, qui me reconnaît tout de suite.

Un sourire en coin, il opine sans surprise, comme s'il avait lui-même orchestrer toute la scène. Suspendus aux lèvres de Sharon, qui remercie une énième fois les richissimes invité de leur générosité, il garde le silence et me laisse opérer en toute discrétion. Je m'assieds à côté de Bakes, alors que des applaudissements retentissent.

Surpris, il se tourne vers moi et m'immole d'un sourire charmeur.

— Décidément, c'est une manie chez les belles femmes de se faire désirer à ce point ! Me glisse-t-il à l'oreille en se penchant vers moi.

Je rougis et souris à ce fin charmeur, avant le lui offrir un baiser sur la joue en guise de pardon.

De ma tour d'ivoire, j'avais analysé où chacun de mes précieux invités s'était installé. Carvin se trouve au second rang accompagné de sa fille et de son futur gendre.

Monsieur Kingsrock qui m'a intercepté malgré mon arrivée pudique est à l'écart à l'arrière. Bakes et moi-même nous trouvons vers le milieu du côté de l'allée centrale et cette sang-sue de Well est malheureusement pile poile dans mon champ de vision à deux rangs de nous.

Maisy répond à chaque coup de marteau engagé sur le pupitre en tant que maîtresse de cérémonie et Sharon brille tout autant par son charme et sa simplicité.

Pour le moment tout se déroule comme prévu...

J'observe fréquemment Sharon qui en fait de même. La pauvre se triture sans arrêt les doigts, ce qui me vaut de comprendre qu'elle aussi, sent la pression monter en elle. Avec Grâce, mon amie se dirige de nouveau vers le pupitre et s'approprie le micro :

— Mesdames et Messieurs, à présent, nous avons le plaisir d'entamer la série de tableaux...

Un mélange d'émotions me submerge. L'excitation, la peur, le stress... Je me sens légèrement défaillir.

Mais Bakes presse gentiment sa main sur la mienne et me lance un regard inquiet, ce qui me ramène sur le droit chemin...

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