Chapitre 69 - Le matin

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Bip Bip Bip

Le lendemain matin, le réveil se fait difficile. Je n'ai plus aucun souvenir d'après notre danse alors j'en conclus que j'ai dû continuer à boire pendant mon trou noir.

Bonne nouvelle, ma robe est encore sur mes fesses. Encore mieux, je sens l'odeur de ma lessive partout autour de moi, je suis à l'appartement.

Bip Bip Bip

Mais qui peut bien me déranger aussi tôt ?

Ma surprise est grande lorsque je saisis le portable vibrant sur le rebord de ma table de chevet.

Treize heures, mon Dieu !

J'avais promis à Sharon de la rejoindre à la galerie pour dix heures. Il nous reste encore pas mal de chose à préparer pour la vente aux enchères de ce soir, notamment établir la liste de passage de mes œuvres, ainsi que de disposer les fleurs et vérifier le travail des déménageurs pour l'emplacement des chaises et de l'estrade.

Soudain un étrange gémissement me comble d'effroi et me fait oublier la galerie quelques instants.

— Dor ?

— Ne hurle pas comme ça...

Sa voix provenant du salon fait pitié à entendre. Si je ne la connaissais pas, je pourrais penser qu'elle a fumé deux bons paquets de cigarettes en moins de quatre heures.

Bip Bip Bip

Sharon ! Normal...

— Oui Sharon ? ... Oui... Oui je suis désolée. Laisse-moi le temps de prendre une douche et je te rejoins à la galerie au plus vite.

En raccrochant, j'ai l'impression que c'est une autre fille qui vient de parler avec mon amie Sharon. Le timbre de ma voix est tellement rugueux et cassé, que cela me surprend d'être ne serait-ce que capable de sortir un tel son de ma bouche.

Rien que le fait de me découvrir de mon cocon douillet me fait tressaillir. L'air ambiant est tellement frais, que j'ai la sensation que mes os claquent entre eux tout seul. Mais cela, devient carrément pire lorsque je pose un orteil au sol. Tout mon corps me fait souffrir.

Même mes cheveux me donne l'impression d'avoir des courbatures...

M'enroulant dans la couette pour traverser ma chambre, j'aperçois Dorothée avachie sur le Divan en string, uniquement.

Wow !

Déjà, la veille, j'avais eu du mal à ne pas la regarder tellement, je la trouve magnifique mais là, ses seins nues et généreux m'appellent encore de plus belle.

Vite, je chasse cette idée étrange de mon esprit.

— Tu as dormi là ?

La blonde s'étire et m'offre une vue imprenable, sans pour autant se soucier d'une éventuelle pudeur.

— Oui, la pièce du fond était fermée, mais ça ne fait rien, ton canapé est confortable...

Évidemment, c'est ma pièce secrète pour faire de la peinture !

— Dis-moi qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir, je ne me rappelle pas...

Ses yeux s'arrondissent soudainement en m'offrant un petit sourire coquin qui me fait craindre le pire.

— On a dansé avec Sexy Riley. Tu as insisté pour boire un verre... Et tu en as bu trois. J'ai proposé à ton Apollon un petit plan à trois , vu comme tu avais l'air chaude... Mais, il s'est comporté en vrai gentleman. Il a refusé poliment et nous à payer un taxi pour nous ramener jusqu'ici en un seul morceau.

Je ne sais pas ce qui me choque le plus. L'attitude héroïque de Riley face à une telle tentation, ou bien la facilité à laquelle Dor me raconte son envie soudaine de coucher avec moi ...

— Et... On n’a pas ...

Je sens mes pommettes rougir, mais le regard amusé de Dorothée me rassure

— Tu es canon Kira, mais c'était la folie de l'instant... T'inquiète pas !

Je ne lui dit pas, mais bien sûr que ça me rassure.

J'avoue avoir été contente de passer la soirée avec elle. J'ai appris à mieux la connaître et me ravis que cela ne soit pas intimement. J'ai vraiment réussi à me changer les idées jusqu'à ce que Riley intervienne.

Mais est-ce vraiment sa faute ?

Après tout, il ne serait pas venu si je ne l'avais pas appelé. La seule fautive, c'est moi ...

Mon Dieu mais que doit-il penser ?

— Je vais prendre une douche, j'ai un rendez-vous, et je suis très en retard ! Fais comme chez toi Dor !

— Je peux venir ?

— A mon rendez-vous ?

— Non, sous la douche avec toi ...

Gloups ...

Mon teint blêmit, et Dorothée se met à rire à gorge déployée, ravit que sa petite blague produit l'effet escompté. Je secoue la tête pour tenter de tout remettre à sa place.

Prenons les problèmes dans le sens où ils arrivent :

— Prendre une douche.

— Rejoindre Sharon.

— Allez chez le coiffeur.

— Me faire un ravalement de façade.

— Et vivre la dernière soirée du reste de ma vie...

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