Chapitre 63 -  Un ange passe

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Passant en dessous de son bras, je me glisse rapidement entre ses deux tas de muscles tendus et prends le risque de me faire aplatir entre ses muscles gonflés. La tempête dans ses yeux ne s'apaise pas. Plus par nécessité que désire, je colle mes lèvres siennes sans bouger, dans un espoir déchirant.

Il lui il faut un instant pour réaliser ce que je suis en train de faire. Très vite ses muscles saillants roulent pour se décontracter sous mes doigts toujours posés sur ses bras meurtriers. D'un coup, il lâche sa victime, pour venir m'enserrer dans une tendre étreinte.

À présent, ce sont ses lèvres qui s'attaquent aux miennes, sans pouvoir me défendre ni même protester, sa langue vient pénétrer ma bouche, et me caresser comme pour s'assurer que je suis bien sa propriété. Je ne perçois pas Adam protégé de mon dos, mais son souffle reprend avidement sa place.

Comme impatient, Riley me torture dans un baiser effréné qui ne respire pas le désir mais le soulagement. La transpiration d'une telle douleur suintant de ses gestes me poignardent en plein cœur. Je déteste le voir ainsi à cause de moi.

J'aimerais le rassurer, lui promettre monts et merveilles en restant à ses côtés, mais c'est impossible. Aussi des larmes coulent sur mes joues pour venir s'évanouir sur les siennes.

Une telle intensité, nous fait oublier Well qui ne rate rien de ce spectacle indécent. Au bout d'un moment, je parviens à suspendre ce baiser qui me brule les lèvres gonflées de désir.

— C'est bien ce que je pensais ....Risque Adam, suffocant.

Au son de sa voix, les doigts de Riley se crispent en s'enfoncent malgré lui dans mon dos. Ses yeux torrides me fixe pour devenir menaçant et dévie son regard sur Well. Je pivote sur moi-même pour me coller au corps de Riley et l'empêcher de lui sauter dessus.

Machinalement, je toise Adam, qui nous scrute un sourire mauvais en coin, tout en se massant la gorge, les cheveux ébouriffés. Son teint redevient rapidement blafard.

Mais quel con ! C'est à croire qu'il aime ça !

— Partez, lui murmuré-je avec dégoût.

Dans un ultime effort, Well se redresse et manque de tomber, avant de corriger sa posture qui lui donne un air supérieurement grotesque vue la situation.

— On n’a pas fini de se voir, chérie ! Riley...

Le mécréant salut du chef le PDG et bat en retraire sans même se retourner. C'est seulement lorsque la porte se referme derrière lui, que je me permets de relâcher mes muscles crispés.

Mes genoux tremblent sous le choc, mais la main de Riley poser sur mon ventre depuis un temps qui m'échappe, me retient, le souffle encore discontinu. Furieuse de son immaturité, je me tourne vers lui, les mains sur les hanches et chasse sa main de mon corps.

— Non, mais à quoi tu penses ? Tu es le PDG, tu ne peux pas te comporter de la sorte !

L'inflexion de ma voix se fait plus étranglée que je ne le souhaite. Un air penaud passe sur le visage du bellâtre, avant de retrouver sa stature impressionnante.

— Tu ne l'as pas entendu parler de toi ... Je ne peux pas faire la sourde oreille !

Oh si, j'ai entendu !

— Quand bien même, il faut que tu te reprennes !

Ses mains passent dans ses cheveux et ses yeux se ferment, comme relâchant une certaine pression.

— Tu me rends fou ! Je n'arrive plus à penser ...

Je tressaille sous ses mots que je m'étais également dis un peu plus tôt. Comme je n'arrive jamais à être en colère un temps suffisant pour être crédible, je pose mes mains sur son torse puissant qui se contracte à mon contact.

Les pulsations de son cœur ralentissent doucement et viennent danser sous mes doigts avec douceur.

— Il faut que tu te reposes Riley. Les choses reprennent leur cours ici. Tu as donné toutes tes instructions, vas te reposer !

Amusé, un sourcil bien fourni monte sur son front en me délivrant un regard brillant.

— Tu me donnes un ordre ?

Soulagée de son accalmie, j'opine et lui souris amoureusement.

— Bon ... Mais, fais-en autant alors. Je ne veux pas te savoir ici au milieu de ces loups, alors que je serais chez moi à me branler en pensant à ses fesses divines claquant sur mes hanches.

Je ne peux contrôler les quelques pulsations qui se cachent sous mon boxer, lorsqu'il se risque à caresser mes fesses avec ses mains brûlantes qui ont failli étrangler Well dix minutes plus tôt.

— Si ça peut te rassurer, je finis d'envoyer mes mails et j'y vais, si tu me promets de te reposer.

— Bien madame. Est-ce que tu me rejoindrais après ?

Sa question m'interloque puis m'attriste.

— Tu sais bien que c'est impossible...

— Annabelle ne vit pas avec moi...

Bien tenté, mais ce n'est plus vraiment elle qui me retient...

— Non, on se voit demain.

— Tu as bien bossé aujourd'hui. Je t'en dois une bonne... Je te donne ta journée ...

— Ce n'est pas de refus ! Merci Riley.

Alors que je m'apprête à franchir la porte de service en lui lançant un sourire, il m'attrape par la main et m'étreint une nouvelle fois, pour m'embrasser langoureusement.

Ma tête s'embue de couleurs printanière, comme à chaque fois que je suis heureuse dans ses bras...

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