Chapitre 44 - La nouvelle moi

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Histoire d'aboutir à mon projet de changement total, j'arrive en retard. Alyssa me saute presque dessus dès mon arrivée. Mélange d'admiration et de soulagement, elle perd une minute à m'observer et me lance un petit sourire coquin.

Mais, la secrétaire, n'a pas le temps de se pencher sur mon allure. Très vite, ses sourcils s'arquent d'une drôle de façon, me montrant ainsi son désarroi.

— Tu es en retard, chérie. Me lance-t-elle comme un reproche.

— Désolée j'avais quelque chose d'urgent à faire.

Ce qui est complètement faux.

En fait, j'avais passé une bonne heure dans la salle de bain. Je pensais que discipliner mes cheveux fous s'avèrerait la pire des épreuves de la matinée, mais finalement, ce n'était rien comparé au maquillage. Mon désir de faire enrager Riley était-elle, que je m'étais parée de la robe la plus sexy mais non vulgaire de ma garde-robe.

Mon plan est simple.

Cela consiste à me comporter de la même façon que mon tombeur. Comme un chat qui méprise sa proie, je m'apprête à frôler tous ce qui l'entoure, sans jamais poser mes yeux sur lui d'une façon désirable. Je vous l'accorde c'est pitoyable. Mais à charge de revanche.

— Monsieur Kingsrock t'attend dans son bureau et il n'est pas très commode ce matin.

Continuant ma petite mise en scène, je m'apprête à introduire Alyssa dans mon scénario.

— Nous n'avions pas rendez-vous. S'il souhaite me voir, arrange-toi par rapport à mon agenda s'il te plaît... Et tu me préviendras par téléphone. Je ne quitte pas mon bureau avant onze heures. Tu feras venir Mark et Max s'il te plaît ?

— Max ? Mais tu détestes max ! D'habitude, tu fais toujours passer tes pages par Marc.

Et oui, quelle injustice d'avoir posté l'homme le plus charmant du magazine, c'est-à-dire Marc, avec le plus méprisable...

Quoique, en ce moment, Max et Riley se battent la première place de mon podium.

La toute nouvelle Kira se montre sous son meilleur jour, Katherina est au placard, et Birdy on l'oublie. Je suis une collaboratrice pour DCK magazine. Ni plus, ni moins.

Un dernier sourire d'encouragement vers Alyssa, et je me dirige droit dans mon bureau. Au même moment, la porte de celui de Riley s'ouvre et je me précipite à l'intérieur du mien, refermant la porte sur moi.

Curieuse, je colle mon oreille contre le bois fin qui me sépare de lui.

La voix de Riley s'étire jusqu'à mon tympan, et j'arrive même à sentir sa colère.

— Toujours aucune nouvelle ?

Alyssa hésite un instant.

La pauvre, je l'ai mis dans une drôle de situation !

— Si Monsieur, elle a annulé le rendez-vous, elle m'a dit qu'elle était occupée ce matin. J'ai quatorze heures trente à vous proposer.

— Sérieusement ?

Très vite, je quitte ma position pour m'installer derrière mon bureau. J'enfile mes lunettes carrées qui par chance s'adapte parfaitement à ma nouvelle tenue. J'ouvre mon ordinateur et patiente. Soufflant un grand coup pour me donner du courage, c'est sans surprise que ma porte se brise presque, à l'arrivée de mon Riley en furie.

Pianotant sur mon ordinateur, je feins l'indifférence, voire l'ingratitude.

— QU'EST-CE QUE C'EST QUE CE CIRQUE ?

En hurlant ces mots, Riley prends le temps de me contempler. À peine son venin craché que sa voix se meurt d'étonnement. Le PDG reste figé un moment. Puis, avance prudemment vers moi. Je sens sa présence, et continue mon travail. J'attends qu'il arrive à ma hauteur, pour le regarder en souriant comme une imbécile heureuse.

— Bonjour Monsieur Kingsrock, si vous voulez me voir ce matin ça ne va pas être possible. Mais je pense avoir un créneau cet après-midi.

À sa place, je me giflerais !

Un souffle de désespoir viens frôler mon visage. Riley baisse les bras, et vient s'asseoir à ma hauteur pile en face de moi. Je continue de pianoter et lui jette de petits regard ou coin, alors que ce dernier ne cesse de me décrire des pieds à la tête.

— Vous voulez me demander quelque chose ?

— À quoi tu joues Crossley ?

La même chose que toi crétin !

— Je ne joue pas je bosse.

— Tu ne m'as pas envoyé de mail.

Bah tiens, tu ne veux pas cent balles et un mars non plus ?

— Vous m'avez mise en repos, j'avais une migraine affreuse. Je ne pouvais pas vraiment travailler.

Et à qui la faute, hein ? Le coup de la culpabilité, ça marche à toujours !

Une vague de tristesse traverse son regard, juste assez longtemps pour que je m'en aperçoive.

— Kira ...

— Oui Monsieur Kingsrock ?

Devant mon hermétique mauvaise foi, il se résigne, puis se lève lentement avant de s'adresser à moi sans même me regarder.

— Très bien, on verra ça plus tard. En attendant, évite de mettre le feu au magazine !

— Le feu ?

Sa mise en garde me surprend, et je lève les yeux sur son incroyable carrure de footballeur à la retraite.

— En jouant au pyromane des cœurs accoutrée de cette façon, c'est ce qui risque d'arriver...

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