Nuit et matin

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 Je me réveille dans ma chambre, sur mon lit moelleux, la lumière pénètre dans la pièce avec les bruits de la ville. J’ai du mal à sortir des brumes du sommeil. Quelle journée, avec tous ces mystères et ces rencontres étranges.

 La veille, Antarès m’a invité à dîner, nous sommes retournés sur la place de l’Arsenal, dans une pizzeria réputée. Il avait réservé une table avec vue sur la place et la pension, comme quoi les habitudes terriennes ont fini par s’insérer dans sa caboche polymorphique.

 « Qu’as-tu cherché pendant toute cette journée, après m’avoir laissé en plan ? lui demandai-je, une fois installés.

 — Je devais chercher des infos sur l’activité… extra-terrestre en ville.

 — Bien sûr, toutes les villes ont une activité extra-terrestre, tout le monde sait ça.

 — Non, pas toutes, mais les villes anciennes et culturellement importantes, ont leurs contingents de touristes de tous horizons.

 — Et tu es allé te renseigner à l’office du tourisme extra planétaire ou au consulat Martien ?

 — C’est un peu ça, sauf qu’il n’y a pas de consulat Martien à Venise.

 — Qu’as-tu appris ?

 — Certaines espèces sont plutôt actives dans la ville, ou du moins l’ont été. »

 Alors que j’allais le presser de m’en dire plus, la porte du restau s’ouvrit sur le couple de petits vieux. La vieille dame croisa mon regard, me sourit et s’avança vers moi pendant que son époux prenait place à la table derrière la nôtre.

 « Quelle surprise de vous voir ici, jeune demoiselle, j’espère que vous vous êtes remise du voyage.

 — Bonsoir, quelle surprise en effet, répondis-je, confuse, je maudissais la teinture rouge de mes cheveux qui me rend si reconnaissable.

 — Je vous souhaite alors un bon appétit et une excellente soirée, termina-t-elle en rejoignant son mari. »

 Autant dire que notre conversation de comploteurs dut tourner court. Au moins, la source de nos préoccupations était juste à côté. Même si on perdait en intimité, au moins n’avions-nous pas besoin de faire beaucoup d’effort pour les surveiller.

 Lorsqu’ils finirent par partir, nous les suivîmes des yeux. Ils regagnèrent leur logement sous le regard des MIB. Je bâillais de plus en plus, nous venions de terminer notre dessert et l’heure du dodo s’approchait à grande vitesse. Antarès me proposa de me raccompagner.

 Lors de la traversée de l’esplanade, je remarquai un jeune couple dont la composante masculine était sans conteste Pierre. Accoudés sur le pont, en tenues de sport, une sorte d’embarras les habitaient, comme une attente et une indécision.

 J’essayais de mémoriser la fille. Trop loin pour voir son visage, je tentais de capter son attitude pour la reconnaître si nécessaire. Elle me donnait l’impression d’un ressort tendu, un joli ressort prêt à bondir.

 « Tu essayes d’évaluer ta rivale ? me demanda Antarès en me tirant de ma rêverie.

***

 Donc, revenons à ce matin, Je me lève et prends soin d’enfiler un jean avant de sortir sur le balcon, je ne souhaite pas subir à nouveau les regards assassins de la mégère d’en face. Je vois tout de suite Antarès. Il attend sur la placette, au milieu des riverains qui discutent, caddies à course à leur côté.

 Ses yeux sont fixés sur mon balcon, il me fait signe, je fini de m’habiller en vitesse pour le rejoindre.

 Dès que je le rejoins, il se retourne, c’est dingue comme ce gars me met comme vents, il prend le chemin familier de la place de l’Arsenal. Ses grandes enjambées m’obligent à forcer le rythme pour le rattraper.

 « Il se prépare quelque chose, commence-t-il dès que je parviens le rejoindre.

 — Quoi ?

 — J’ai dit qu’il se prépare un truc, c’est imminent.

 — D’abord, ralentis, et ensuite explique-moi ce qui se trame.

 — Je ne sais pas trop quoi, mais c’est du lourd, et je pense que les emaillebis et les vieux sont dans le coup, répond-il sans ralentir.

 — Pas besoin de ressembler à Sherlock pour deviner ça, luis rétorqué-je en me plantant devant lui les mains sur les hanches pour l’obliger à s’arrêter.

 — Les hommes en noir ont surveillé les vieux toute la nuit, ton amoureux et sa copine sont partis vers minuit.

 — Ils ne t’ont pas repéré ?

 — Pas de risque, qui tiendrait compte d’un vieux chien galeux.

 — Un gros chat roux, dont les vieux maîtres préparent un mystérieux complot sous la surveillance d’une agence secrète de l’État. »

 Il prend un air songeur, puis soudain, son visage s'illumine. Je m’attendrais preque à ce qu’il crie « Eureka. »

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