Réveil

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 Il est 8 heures quand le soleil perce les rideaux plastiques du wagon et me tire d’un sommeil douloureux, entrecoupé de multiples réveils. Dehors, les maisons de couleur ocre, rose ou jaune, arborent des toits peu pentus aux tuiles romaines. Les feuilles des arbres semblent plus vertes qu’en France, ici le printemps est déjà là. Pas de doute, nous sommes en Italie !

 En bas, madame Dumonteil est déjà rhabillée, Ingrid regarde le paysage, uniquement revêtue de sa nuisette. Je parierais volontiers que, si un adolescent observe ce train traverser la campagne du Veneto, il en gardera un souvenir éternel.

 Ma nausée s’est calmée, il faut dire que le train file moins vite, j’enfile mon jeans au prix d’acrobatiques contorsions et rejoins Ingrid à la fenêtre. Elle me fait une place en me lançant un de ses sourires désarmants et ensemble nous participons à notre arrivée dans la lagune de Venise.

 D’abord nous traversons Mestre et son architecture sans grand intérêt, puis les usines et les infrastructures portuaires cèdent devant mer qui s’infiltre dans la terre par des canaux parcourus de barges et de péniches. Notre convoi roule ensuite sur un pont de métal et de béton. Il surplombe l’eau de couleur brun-vert. Sur le côté, une route parcourue par des voitures, vers l’avant, se dessinent les bâtiments de la ville. Venise, nous voici !

 L’inconvénient d’être en tête de train est de devoir marcher sur toute la longueur du quai pour gagner sa cabine. L’avantage par contre, est de débarquer au plus près de la sortie. Ingrid m’aide à porter mon sac, puis s’occupe des bagages de madame Dumonteil. Nous nous séparons avec à peine un au revoir et juste un grondement courroucé du chat de la vieille dame. Je réviserais mon opinion sur les fantastiques rencontres qu’on peut faire en train. Certes, Ingrid est tout à fait charmante, mais sa façon d’expédier les adieux rapporte notre voyage à une simple occasion, sans échange fraternel.

 Du coin de l’œil, je vois la troupe du MIB descendre, ils n’ont pas l’air très frais, eux non plus. Je ne m’attarde pas. Non que je les craigne, non, mais depuis que ma vie a croisé des aliens et ceux qui veulent leur peau, je préfère me tenir à l’écart de tout ce qui me rappelle les geôles russes.

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