Sur la route, onze heures trente

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Sam s’empara de son paquet de cigarettes dans sa boîte à gants. En alluma une, et inhala une longue bouffée tout en essayant de se détendre. Il s’était arrêté trente mètres plus loin et était sorti jeter un coup d’œil vers l’endroit ou il avait failli perdre la vie. Il en tremblait encore. Ce qui était incroyable fut qu’il ne se rappelait même pas comment il était arrivé sur cette route à double sens.

Cinq cents mètres plus bas, un large fleuve déferlait entre d’énormes rochers qui jalonnaient ses berges. Un frisson lui parcourut l’échine lorsqu’il imagina sa chute en voiture dans cet amas d’eau en furie. Bizarrement, ce scénario lui parut bien trop réel à son goût.

Il pensa à sa femme Myriam, et à sa fille Joanna. À Phil aussi - il ne savait pas pourquoi. À ce moment, une drôle de question lui traversa subitement l’esprit. Peut-on réellement mourir ? C’était Joanna qui la lui avait posée au cours d’une discussion.

— S’il y a lieu, on ne fait que transiter quelqu’un part. On laisse sa place à soi différent, qui continuerait là où l’un s’est arrêté, lui avait-il répondu en ce temps-là.

— Ou, peut-être que le suivant reprendrait sur de nouvelles bases, lui avait-elle rétorqué à son tour.

Au moment où il se remémorait cette discussion, il eut la vision d’un petit garçon à la place de sa fille. Une profonde impression de déjà vécue traversa ses pensées. N’ayant pas la force d’approfondir la question, il tira une bouffée de sa cigarette, l’œil rivé sur la route. La pluie avait cessé, et quelques rayons de soleil apparaissaient à travers les nuages qui se dissipaient. Il se sentait calme, avec le sentiment que quelque chose de nouveau venait de naître en lui. Il lui tardait d’en finir avec ce rendez-vous.

A l’instant même, Joe s’assit sur son lit, à moitié réveillé. Il avait dormi jusqu’à tard dans la mâtinée, et sortait à peine d’un profond rêve. Il ressentait les choses différemment sans en connaître la raison. Il se leva et se dirigea vers la salle de bain, y prit une douche, se lava vigoureusement le corps. Ensuite, Phil sortit de sa toilette ragaillardie. Il se regarda dans le miroir. Après un moment de réflexion, il décida de raser sa barbe.


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