onze

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Hayden

- Quelqu'un peut m'expliquer le petit pétage de plomb de cet abruti ?

- Je n'en sais rien du tout Wyatt, mais ça m'intéresse aussi de savoir, répondit Lény.

Je me suis barré, en les plantant sur place. Ils m'avaient finalement suivi sans que je m'en aperçoive.
La première chose que j'ai faite en arrivant chez moi, fut de me jeter sur l'une de mes bouteilles de whisky, 20 ans d'âge, puis d'aller me poser sur la plage donnant derrière la maison.
Voilà une des raisons pour laquelle j'aime tant cette baraque. Elle est isolée, loin des agitations du show-business, mais surtout elle me donne un accès direct à la mer. Et ça, putain, c'est grisant.

- Aaron ! Vu qu'il ne daigne pas nous répondre à Wyatt et moi même, veux-tu bien te dévouer pour aller lui tirer les vers du nez ? Parce ce que son délire alcool plage, trop peu pour moi !

Autant Leny est un vrai bout en train au quotidien, autant niveau patience il est à zéro sur l'échelle de Richter.

- Ne te donne même pas la peine de me prendre la tête Aaron, je ne suis pas d'humeur, rétorqué-je.

Comment expliquer à mon frère, que la nana qui me met dans cet état est la même pour qui je lui ai demandé d'établir un contrat de confidentialité !?
De toute façon, à quoi bon ! Je ne saurai même pas quoi leur dire, je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne comprends même pas pourquoi je suis toujours en rogne.
Putain mais c'est quoi ce bordel dans ma vie en ce moment ?

Là tout de suite, j'aimerais juste qu'ils se barrent et me laisse seul. J'aimerais juste me laisser envahir par l'odeur de l'océan et me laisser porter par le bruit des vagues.

- Bonne nuit les gars, finis-je par ajouter, sans pour autant me retourner pour les regarder.

- Sérieux ? Nan mais tu te fou de nous ? C'est tout ce que tu as à dire ? Bonne nuit les gars ! Tu nous envoies nous coucher comme des chiens !? fulmine Aarron.

- Je vous laisse juste la possibilité de vaquer à vos occupations, sans me prendre la tête. Après, à vous de voir, si vous préférez rester ici à jouer les nounous, ce n'est pas mon problème !

- Connard ! Hurle Wyatt en partant.

- Tu me dois 50 balles pour le Uber abruti, renchérit Aaron.

Je ne réponds rien. Je les entends retourner à la maison, en me traitant de tous les noms.
Je ne m'en fais pas, je sais que demain, notre prise de tête sera oubliée.

Par contre, ils ont raison... je suis un vrai connard !

Je reste là, assis, avec une seule image en tête. Ses yeux de chat, magnifiques, qui me font apparemment perdre la tête.

Ttois jours, trois putain de jours que cette nana, au regard de félin, tourne en boucle dans ma tête.
Trois jours que je fais le con, en venant tous les soirs dans ce club pourri. Pourquoi ? L'espionner ? Je ne sais même pas...
Les gars ont bien essayé de savoir ce qui ne tournait pas rond chez moi en ce moment, mais je ne sais pas quoi leur dire. Donc, je ne dis rien, comme un gamin qui ne saurait expliquer la bêtise qu'il est en train de faire.
Aaron m'a téléphoné ce matin, pour m'informer que l'avocat de Christalle souhaitait organiser une rencontre à l'amiable, afin de trouver un terrain d'entente pour notre bébé.
Notre bébé... ! J'ai failli balancer mon téléphone contre le mur en entendant ce mot.
Cette garce aura ma peau !

En attendant, je continuai d'aller au club, à regarder Lena rose se déhancher, bien trop lascivement à mon goût, devant tous ces mecs pleins aux as, qui n'ont qu'une seule envie... la baiser !

A chaque fois que je suis venu la voir, je suis resté à distance, sans qu'elle ne me voie. Mais ce coup ci, ce fut plus fort que moi...
Un des connards installé sur un tabouret près de la scène, avec sa bande de pote, essayé de la caresser. Être témoin de cette scène me fait sortir de me gonds, mes neurones, déjà mis à mal ces derniers temps, explosent...

- Si tu la touches... Je t'explose la gueule connard !

                    **********
Lena-rose

Je suis une fois de plus, sur la scène principale, à danser à la barre. Ça me répugne au plus haut point, mais je n'est pas le choix, je dois continuer, je sais pourquoi je m'oblige à fait ça...
La fille que j'ai dû remplacer l'autre jour n'est toujours pas revenue et je doute sincèrement qu'elle le fasse.
Depuis que j'ai vu Hayden au club, l'autre fois, je me sens encore plus mal de faire ce boulot. Encore plus humiliée...
Ce soir là en rentrant dans ma petite chambre à l'airbnb, j'avais pris la décision de tout arrêter. Tant pis pour les conséquences.
J'ai vite changé d'avis le lendemain matin, quand ce pervers de Will m'a soit disant frôlé la cuisse avec sa main, sans le vouloir, dans la cuisine, en voulant lui aussi se servir un café.

A ce moment précis, je me suis rappelée pourquoi je bossais là-bas.
Prendre un appart pour me retrouver loin de ce type, qui me glace le sang à chaque fois que je le croise.

Je suis sortie de mes pensées par une voix grave, et pas n'importe qu'elle voix... LA SIENNE ! Celle d'Hayden.
Je relève la tête et reste paralysé par le spectacle. Il est là, près de la scène, face à un type. Son visage est tordu par la colère...

- Qu'est ce que tu veux connard ? Je paye pour toucher la marchandise ! Alors dégage !

- Écoute-moi bien sale petit morveux ! Lui répondit Hayden, en l'agrippant par le col de son polo. Ta mère ne t'a jamais appris à respecter les femmes ? Si ce n'est pas le cas, je vais me faire une joie de corriger ça en explosant ta sale tronche, jusqu'à ce que ça rentre dans ton petit crâne.

Je ne peux toujours pas bouger. Je suis paralysée par ce qui ce passe sous mes yeux. Hayden est hors de lui, je ne sais même pas pourquoi, je ne sais même pas ce qu'il fait là...

Je suis à la fois terrifiée et... heureuse de le voir ici, malgré tout.
J'entends un des copains du type qu'Hayden est en train de malmener dire aux autres gars de son groupe, que c'est l'acteur que l'on voit partout en ce moment.

Ce petit commentaire ne me dit rien qui vaille...
Heureusement, je vois Marco, accompagné de l'un des videurs, approcher vers nous.

- Que se passe-t-il messieurs ? Ce n'est pas un club de boxe ici ! De plus, vous empêchez les danseuses de faire leur travail ! Je vais donc devoir vous demander de quitter l'établissement.

Marco parle toujours très calmement. Il est d'autant plus impressionnant, mais pas autant qu'Hayden à cet instant.

- Ce petit con essayait de tripoter l'une de vos danseuses. Réponds ce dernier.

Marco compris vite à qui il a à faire et s'empresse de répondre.

- Monsieur Anderson. C'est un réel plaisir de vous avoir parmi nous. Permettez-moi de vous offrir un verre, pendant que mes hommes se chargent de faire sortir ces jeunes hommes de mon club.

Hayden n'a toujours pas posé les yeux sur moi, depuis le début de cette altercation. Cela me blesse profondément. Je ne mérite même pas un regard. Il me méprise totalement...

Je vois autour de moi les filles reprendre leurs danses.

Le groupe de jeunes hommes est reconduit vers la sortie. Et moi, je suis là, debout à moitié dévêtue, à me demander pourquoi j'accorde autant d'importance à un homme que je connais à peine.

- Merci pour le verre, mais j'ai juste deux mots à dire à cette danseuse avant, répondis Hayden, en me pointant du doigt, avec un regard de dégoût.

Finalement, j'aurais préféré qu'il continue à m'ignorer.

- Sans vouloir vous vexer monsieur Anderson, les danseuses ne sont pas autorisées à parler à la clientèle quand elles sont sur scène.

- J'm'en fous pas mal de ce qu'elles ont le droit de faire ou non !

- Écoutez. Lena rose est suffisamment perturbée pour ce soir. Je vais donc la faire descendre de scène, afin qu'elle se remette de ces émotions, lui réponds mon patron.

Marco est un type bien au fond.

- Néanmoins, poursuit-il, je peux vous proposer l'une de nos prestations.
Si vous le souhaitez, Lena rose peux vous faire une danse dans l'un de nos salons privés. Cela vous laissera le loisir de discuter avec elle, entre autres choses...
Et au vu de ce qu'il vient de se passer, j'appliquerai le tarif réservé à nos fidèles clients.

A ces mots, ma vue se brouille, mon cerveau reste bloqué, la panique m'envahit....
C'est quoi ce délire ??? Je ne suis pas une pute !!! Hayden est peut être un connard arrogant mais cela m'étonnerait fortement qu'il accepte cette proposition.

Je croise les doigts en le suppliant du regard de ne pas faire ça.
Mais trop tard, il tourne les talons pour suivre Marco dans son bureau.

Je descends de la scène, la bil au fond de la gorge.
En fait, tout ce qu'il souhait depuis le début, c'est me baiser.

Je ne peux pas laisser cela arriver. Je dois me changer au plus vite et partir loin. Je suis vraiment pathétique et d'une naïveté sans limite. Tous les mêmes !

Arrivée en loge, je ne prends pas le temps de me changer. Je saute dans mes baskets et enfile mon gilet noir, celui qui descend en dessous des genoux. J'attrape une lingette démaquillante posée sur la table où se mélange maquillages, strass, crèmes de beauté de toutes les filles du club et enleve le plus possible de noir qui assombrit mes yeux, pour ne pas attirer l'attention dans la rue.

Au moment de sorts du Ying Yang, je suis arrêtée net, par un torse dur et chaud, qui m'envoye des décharges électriques dans le bas du dos. Sans lever la tête, je comprends qui se trouve devant moi. Je fais un pas en arrière et découvre Hayden, devant la porte de la loge, droit comme un piquet, son magnifique visage dénué de toutes expressions.

- Toi ! Tu viens avec moi !

Je n'ai pas le temps de protester, qu'il me tire par le bras et me fait rentrer dans une pièce, en me poussant violemment, puis ferme la porte à clef derrière lui.

Je recule le plus loin possible, jusqu'au fond de la pièce où je percute, ce qui me semble être un canapé. Mes jambes me lâches et je tombe lourdement dessus, sans me rendre compte que ses yeux sont fixés sur moi. Il avance doucement vers moi, tel un animal sauvage et me dit sur un ton qui me fais tressaillir :

- A nous deux chaton ! 

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