Huit

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Hayden

15 jours ont pass , depuis le passage éclair de Lena rose dans ma vie. Je m'aperçois que ce joli petit chaton m'a fait plus d'effet que je ne voulais bien l'admettre.
Pour une fois qu'une nana ne veut pas juste que je la saute ou à contrario n'espère pas devenir la femme de ma vie, pour apparaître dans tous ces foutus magazines et se voir dérouler le tapis rouge.
Je dois avouer que ça change et ça fait du bien.
Elle ne ressemble pas aux femmes que je fréquente d'habitude. Elle est spontanée et drôle malgré elle.
Elle a un charme naturel, sans artifices. Elle ne se maquille pas comme un pot de peinture ni ne porte des fringues dix fois trop petites pour mettre ses formes en valeur... Elle dégage vraiment quelque chose de charnel. Comme dirait mon frère, « elle a du chien cette meuf ! »

En parlant de Leny, je suis dans ma voiture, garé devant chez lui. Il m'a téléphoné hier soir pour que l'on déjeune ensemble ce midi.
J'ai failli décliner son offre, mais après réflexion, je me suis dit que ça me changerait certainement les idées. Il n'y a pas meilleur que Leny pour me divertir et transformer l'une de mes journées merdiques, en sympathiques.

- Salut brother ! C'est quoi cette tête de déterré ? me demanda-t-il en montant dans ma voiture.

- Premièrement, ça fait 15 minutes que je poirote comme un con devant chez toi. Deuxièmement, au cas où tu ne t'en souviendrais pas, ma vie est un vrai bordel en ce moment.

- Aller Hayden, lâche prise un peu. Et t'inquiète, j'ai un truc de fou à te raconter sur ma vie. Tu vas halluciner ! Et ça aura le mérite de te changer les idées, promis ! se marre-t-il.

- Ooooh ! Je n'en doute pas une seconde ! Ta vie sexuelle est pire qu'un film réservé aux adultes. J'ai hâte de connaître tes dernières aventures, lui dis-je en rigolant rien qu'en y pensant.

Et voilà je l'avais dit ! Leny m'offre une parenthèse plus que bienvenue. Une grande bouffée d'air frais.
Nous filons direction le restaurant, en nous marrant comme des gosses.

30 minutes plus tard, nous arrivons devant un de nos restos préférés, le Seafood.
Un endroit idyllique en bord de mer mais peu fréquenté par les touristes où les mets sont à tomber par terre.
Tout ce que l'on aime : assortiments de grillades, fruits de mer accompagnés essentiellement de garnitures faites maison.
Tout ce qu'il faut pour nourrir et satisfaire de grands gaillards comme nous.

Nous nous installons en terrasse et comme à chaque fois, Cindy la fille des propriétaires vient nous saluer et prendre notre commande.
Même si je perçois bien les regards qu'elle nous lance, j'apprécie le fait qu'elle reste professionnelle et nous laisse manger sans se comporter comme une groupie.

Nous commandons tous les deux le menu du jour et deux bières bien fraîches.

- Alors tombeur ! Vends moi du rêve et raconte-moi tes dernières péripéties, dis-je à mon frère en me moquant gentiment de lui.

- Écoute moi ça brother. Tu sais, le shooting photo en Italie dont je t'avais parlé ? Celui pour une pub de parfum.

- Ouais, il me semble. Comment oublier !?
Tu parles sans arrêt de ta belle gueule, de ton corps soit disant parfait... T'es tellement narcissique que de toute façon je ne vois pas ce que tu aurais pu faire d'autre que mannequin sérieux, lui balancé- je avec un sourire moqueur.

- J't'emmerde connard! me dit-il en se marrant à son tour, tout en me mettant un petit coup de poing dans l'épaule.

- Bon allez, raconte !

- Je disais donc. Je suis allé en Italie 5 jours. Et dès le premier jour, le petit photographe m'a tapé dans l'œil. Au début je ne pensais vraiment pas qu'il avait les mêmes intentions que moi. Et puis à la fin de la journée, il m'a proposé d'aller boire un verre. Je me suis dit que finalement j'allais peut être faire plus qu'exposer ma belle gueule. Que j'allais aussi trouver une utilité sympa à mon corps de rêve.

Ce con rigola comme un gamin à sa connerie. Putain j'adore mon frère ! Mais plus égocentrique que lui tu meurs ! Malgré tout je me mis également à rire.

- Ok, mais bon, comme d'hab quoi ! Tu fais le beau gosse devant un objectif, tu te trouves un p'tit mec à baiser le temps que tu es sur place et après tu me racontes ton aventure, lui dis- je pour le taquiner.

- Ouais, mais attend la chute !

Au moment où il s'apprête à poursuive, Cindy débarque avec nos bières et tout un tas de fruits de mer grillés accompagnés de riz sauvage.
Comme toujours on entrechoque nos bières en salivant devant nos plats.

- Tu sais beau gosse, la petite Cindy ne parait pas insensible à tes charmes. Elle ne serait surement pas contre te dévorer toute une nuit !

- Ta gueule Leny ! Elle doit avoir 20 ans, tout au plus. C'est une gamine.
Je sais très bien qu'il a raison, mais elle est bien trop jeune pour moi.

- Comme tu veux. Moi je dis ça pour toi. En ce moment tu aurais bien besoin de te détendre un peu, me dit- il avec un clin d'œil.

Je préfère ne pas répondre à son commentaire. A la place je lui fis un clin d'œil.

- Alors ? Ton italien ?

- Ah ouais ! Donc, on s'est bien éclaté pendant les 3 jours qui ont suivi. Je te jure, ce mec était chaud comme de la braise, un soir il m'a même...

- Hé c'est bon, pas besoin des détails putain ! T'as pas de pudeur sérieux ! C'est fou ça, je ne te raconte pas mes ébats sexuels en détail moi !

- Tu pourrais ! Mais pas sûr que ça me fasse grand-chose. Moi, si la personne en face n'a pas un truc bien dur entre les jambes et...

- Ta gueule Leny !

Il n'est pas possible ! Mais putain qu'est que ça fait du bien autant de légèreté. Il me fait vraiment marrer ce con.
Sans se braquer de l'avoir coupé dans son élan, il continue de me raconter son histoire.

- Donc, la veille de mon départ, je me suis aperçu qu'il ne m'avait pas donné les rushes, qu'on avait faits en plus, pour mon book perso. Comme il ne répondait pas à mes appels, j'ai contacté mon agent pour avoir son adresse. Et tu ne devineras jamais ce que j'ai découvert !?

Je ne sais pas comment il fait. Il arrive à m'embarquer dans son récit. Je lui demande même :

- Nan, vas-y, dis moi, j'ai hâte de savoir !

- Le mec était marié avec deux gamins ! Et le pire dans tout ça, c'est que c'est sa femme qui m'a ouvert la porte. Quand j'ai débarqué avec elle dans le salon où mon italien était tranquillement installé sur son canapé à regarder un match de foot. Il a levé la tête vers nous. Quand il m'a vu, j'ai bien cru qu'il allait clamser devant nous, me dit-il complètement hilare et fier de lui.

- Nan, mais t'es sérieux ? Le mec a une double vie ?

- Mieux encore! C'était sa première expérience homosexuelle. Et franchement, pour une première il était plutôt doué.

Je me marre franchement à tout ce qu'il vient de me raconter. Je l'envie !
Leny vit au jour le jour. Il profite de l'instant présent et ne se prend pas la tête. Il a toujours assumé d'être gay. Il croque la vie à pleines dents et vit à cent à l'heure, sans se soucier de ce que les autres pensent.
Il est super important pour moi. Il est essentiel à ma vie. Il m'apporte ce côté plus léger et je-m'en-foutiste que j'ai du mal à laisser sortir.
Nous continuons notre repas et je lui parlai du prochain film que j'allais tourner.
C'est l'adaptation d'une comédie musicale, sur le thème du cabaret. Je dois interpréter le rôle d'un patron un peu sévère mais très droit dans ses bottes.
Je ne sais encore pas aujourd'hui pourquoi j'ai accepté ce rôle. Je n'aurais d'ailleurs jamais choisi ce genre d'interprétation moi-même. C'est mon agent et cela dit en passant, mon meilleur ami, qui m'a convaincu que ça allait cartonner.
Alors bon, pourquoi pas. Je n'ai jamais interprété ce style de personnage. Cela ne peut être qu'enrichissant.

Tous à coup, je vis Leny passer de, je suis le plus heureux du monde à, je vais tous vous tuer.
Je n'ai pas le temps de lui demander ce qu'il lui arrive, que je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne brusquement. Et là, c'est l'horreur ! Christalle Miller est là, derrière moi, tout sourire, au bras de sa mère.
Sérieux, comment c'est possible ? Cette même personne qui est responsable de ma vie chaotique ces dernières semaines, soit là, me toisant comme si de rien n'était ?

Je dégage sa main de mon épaule et lui demande.

- Qu'est ce que tu fou là toi ? Je pensais que tu étais à New York !?

- Bonjour à toi aussi Hayden. Non, comme tu peux le constater, je suis de retour. Et le hasard fait bien les choses. A peine arrivée en ville et voilà que je tombe sur toi. Ça tombe vraiment bien car il faut absolument que nous ayons une petite conversation.

Je vis Leny perdre patience et lui répondre à ma place :

- Qu'est ce que tu n'as pas compris dans c'est fini Christalle ? Lâche le ok et surtout arrête de raconter n'importe quoi à qui veut l'entendre, pour te venger d'avoir été larguée. T'as vu les titres des magazines sérieux ! T'es pathétique ma pauvre fille !

- Ce n'est pas à toi que je m'adresse Leny ! dit-elle d'une voix douce et mielleuse. Et ce n'est pas de ma faute si les journalistes s'intéressent à moi et qu'ils interprètent et déforment, comme ils l'entendent, mes paroles.

- Arrête donc tes conneries Christalle, lui dis- je en colère et en tapant du poing sur la table.

Je vis alors Madame Miller sursauter et Christalle mettre sa main sur sa bouche, comme pour avoir l'air choqué.
Putain, il faut que je me reprenne, car si les gens nous voient ensemble, entrain de s'engueuler, ça ne va pas du tout arranger les rumeurs. Bien au contraire.

Je me lève et Leny en fait autant. Je me tourne vers elle, pour que personne ne me voie lui dire :

- Écoute-moi bien espèce de garce. Toi et moi savons très bien que je n'ai jamais levé la main sur toi . Je ne sais pas comment tu t'es débrouillée pour le faire croire, mais...
Elle me coupe et me dit :

- Mais... Hayden... je ne comprends pas, je t'assure ! Ils ont inventé toute cette histoire, je te le jure ! Je t'aime tellement, je ne te ferais jamais ça, crois-moi ! Essaie-t-elle de me convaincre, en me regardant avec des yeux de chien battu.

Leny me tire par le bras pour rentrer dans le resto afin de payer l'addition et partir. Je le retins deux secondes pour répondre :

- Mais oui bien sûr Christalle ! Je n'en doute pas une seconde ! Ils ont trouvé ça tout seul et ils ont aussi trouvé la photo de ton bras avec les bleus que je t'avais soit disant fait. Je ne sais même pas d'où sortent ces marques ! Si ça se trouve, c'est même pas ton bras ! Telle que je te connais, tu es capable d'inventer n'importe quoi pour faire parler de toi. Alors maintenant dégages et oublie-moi !
Il n'y a jamais rien eu de sérieux entre nous ! Nous étions d'accord là-dessus dès le début de notre relation. On a juste passé du bon temps au pieu ensemble et rien d'autre ! C'est terminé, maintenant tu sors de ma vie !

Je commençe à partir, soulagé d'avoir vidé mon sac, mais elle me retient par le bras et me parle avec un air qui ne me dit rien qui vaille :

- Ça va être très compliqué de sortir de ta vie mon chérie ! Nous allons avoir un enfant ensemble.
SURPRISE ! Je suis enceinte Hayden !

A cet instant même, tout s'effondre autour de moi...

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