Sept

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Lena-rose

Cela fait dix jours que je suis coincé dans ma petite chambre du airbnb, chez les colins.
Autant où Julia est adorable, autant son mari... je ne peux pas. C'est du feu sur ma peau.
A chaque fois que je me retrouve dans la même pièce que lui, j'en ai des frissons dans le dos. Il me met mal à l'aise. Il est malsain ce type, ça se sent.

Heureusement, Julia est au petit soin pour moi. Depuis qu'elle m'a vu rentrer avec une attelle et des béquilles, elle met tout en œuvre pour me faciliter la vie. Allant même jusqu'à m'apporter mon repas dans ma chambre de temps en temps.
Je lui ai pourtant dit à plusieurs reprises que ce n'était pas nécessaire, que je peux me déplacer, mais elle ne veut rien entendre. C'est un amour !
Je lui ai raconté ce qui sc'était passé mais bien évidemment sans passer par la case Hayden Anderson, car le contrat me l'interdit.

En parlant de lui justement, je pensais qu'une fois retournée à ma vie, je ne penserais plus à lui.
Ben.....! il faut croire que malgré son air arrogant, sa façon de me parler comme à une gamine et son attitude parfois détestable, ma tête ne veut pas le repousser.
Hayden a du mal à sortir de mes pensées malgré toutes ces caractéristiques de lui, qui devraient me le faire detester. Si je dois être honnête avec moi même, il m'arrive même de rêver de lui.
Il faut dire que ça fait un bail que c'est le calme plat dans ma vie sexuelle et pas que je sois frigide hein.
Mais c'est un choix.
Pas d'homme, pas de sentiments, pas d'attaches, pas de déception !
Voilà comment je vois ma vie sentimentale depuis mes 17 ans.
Bon ok, j'ai peut être dérogé à ma règle quelque fois. Je suis humaine après tout. Mais pas sûre que mes quelques coups d'un soir se souviennent de moi.
Je pense que c'est plus par manque que cet homme me fait cet effet là. Rien d'autre.

Quelques coups donnés à ma porte me font sursauter et du coup sortir de mes pensées par la même occasion.

- Oui, entrez !

- Ma belle, je venais voir comment tu allais ?

- Merci Julia, vous êtes vraiment adorable. Ça va un peu mieux. Les douleurs sont de moins en moins fortes, mais je me fais du souci...

- Il ne faut pas t'en faire. Même si ça va prendre plusieurs jours, ton genou va finir par guérir et tu oublieras vite ce passage desagrèable de ta vie, me dit-elle avec un doux sourire.

- Oui, oui, bien sûr! Je sais, mais ce n'est pas que mon genou. Vous connaissez la situation, et si je ne trouve pas un travail, je ne vais pas pouvoir rester ici encore bien longtemps.
J'arrive au bout de mes économies... et je serai bientôt en situation irrégulière, lui dis-je avec une boule serrée au fond de la gorge.

- Oooh ma belle, je comprends. Mais dit moi, en France, personne ne peux te soutenir un peu financièrement ? Au moins le temps que tu te rétablisses ?

Là je sens que je vais craquer. Je ne veux pas expliquer à Julia les raisons pour lesquelles je me retrouve seule ici. Même si je l'ai décidé, je ne veux pas qu'elle découvre pourquoi. Alors je lui répondis juste :

- Nan, personne ! En baissant la tête, pour me reprendre.

- J'en suis désolé pour toi ma belle ! me dit-elle.

- Je vais trouver un travail Julia, même si cela m'oblige à enlever cette fichue attelle avant l'heure. Lui dis-je sur un ton décidé.

- Pas question ma petite ! Écoute-moi. L'airbnb marche bien et tu es la plus adorable de mes clientes. Donc, s'il le faut, je peux attendre pour le règlement de ta chambre, tu me payeras plus tard, quand ta situation se sera arrangée et sera plus stable. Ne t'en fait pas !

Sans réfléchir, je la prend dans mes bras. Cette femme est un ange.
Elle répond tendrement à mon étreinte et cela me fais un bien fou d'avoir un peu de tendresse et d'affection dans cette mauvaise passe.
Elle finit par m'embrasser chaleureusement sur le front. Et me conseille de me reposer, avant de quitter ma chambre.
Et je fais, ce que je fais toujours quand je sens que mes émotions m'envahissent, je me plonge dans un roman dans lequel l'homme parfait existe et où tout se finit bien, dans le meilleur des mondes. Dans lequel j'oublie tout de ma vie chaotique.

J'ouvre un œil et me retrouve dans le noir. J'ai dû m'endormir sur mon roman.
Une sensation de malaise m'envahit subitement. J'ai l'impression de ne pas être seule dans ma chambre. Comme si on m'observait. Je me précipite sur ma lampe de chevet et quand la pièce s'éclaire , mon cœur manque de s'arrêter.
Will Colins est là, à deux pas de moi, un sourire étrange sur le visage et des yeux vicieux qui me dévisagent.

Je suis figé par la peur. Mon sang se glaçe. Mon visage se liquéfie et un étourdissement me prend tout à coup.

- Ah ! Vous vous réveillez enfin Lena rose.
Désolé pour l'effet de surprise, je ne voulais pas vous faire peur.
Ma femme m'a dit que vous n'étiez pas en grande forme aujourd'hui. Elle est partie à son club de lecture, avec ses amies. Je me suis dit que j'allais donc vous apporter votre repas, dans votre chambre.

Il me dit ça comme si c'était tout à fait normal qu'il se trouve là, dans le noir, à me regarder pendant que je dors.

Depuis combien de temps est-il là au juste ?
Il s'approche doucement de moi, tel un animal chassant sa proie, comme s'il n'avait pas remarqué mon malaise, et déposa le plateau sur mon lit.
De mon côté, je n'ai pas bougé d'un poil, ni même parlé. J'ai l'impression d'être paralysée.

- Ça va ma jolie ? me dit-il en tendant sa main vers moi.

Je lui répond avec un mouvement de recul.
- Oui, oui, mais vous m'avez fait peur, c'est tout.

- Il ne faut pas avoir peur, je suis là pour t'aider, me rétorque-t-il tout en balayant mon corps de haut en bas de son regard qui me donne la chaire de poule.

- Heuuu... Oui, mais il ne fallait pas vous embêter à venir m'apporter mon repas. Je serais allé me chercher quelque chose à manger. En plus, il faut que je marche un peu pour que mon genou ne s'ankylose pas et guérisse plus rapidement.

J'essaye de lui faire comprendre que je n'ai pas besoin de lui, sans qu'il ne le prenne mal. Car je suis loin d'être en position de force.

- Mais ce n'est pas très poli de ne pas être reconnaissante jeune fille. Je suis attentif à vos besoins et c'est comme ça que vous me remercier ?

Il a répondu cela en me regardant droit dans les yeux, son faux sourire s'étirant sur son visage. Ce qui me met encore plus mal à l'aise.

- Ne vous méprenez pas, c'est juste que, je sais que vous êtes très occupé et que je ne veux pas vous déranger. Je ne voulais surtout pas vous vexer !
Essayé-je de calmé la tension qui règne dans ma chambre.

Il ne répond rien, continuant de me fixer intensement, se qui me fout encore plus la touille. Puis d'un seul coup, il se retourne vers la porte tout doucement.
Je me remets à respirer normalement. Sans m'en rendre compte, j'avais bloqué ma respiration depuis plusieurs secondes. Il commençe à sortir,
mais s'arrête à la dernière seconde. Puis se retourne une dernière fois vers moi avant de passer la porte. Cette fois, il n'y a plus de traces de sourire, juste un visage dur et froid rehaussé d'un regard malveillant.

- Hey Lena rose ! Julia m'a dit que vous étiez seule aux États-Unis et que vous alliez avoir des difficultés à nous régler votre loyer.

Mon cœur s'affole et bat de plus en plus vite.
Will poursuit calmement, ce qui le rend encore plus effrayant.

- Je sais que ma femme vous apprécie énormément et qu'elle vous a proposé de vous accorder un délai de paiement. Mais vous savez Lena rose ! les temps sont durs.
J'ai expliqué à Julia qu'on ne pouvait pas se permettre ce genre de folie, ni de faire exception à la règle.

Un peu troublée et déstabiliser par se qu'il vient de m'apprendre.
Je lui réponds d'un ton mal assuré:
- Je comprends oui ... Enfin... C'est que... avec mon genou...

- Écoutez, ajouta-t-il, je vous donne jusqu'à la fin de la semaine pour nous régler. Vous allez bien trouver un travail avec un si joli visage.
Et puis, rajoute-t-il sournoisement, vous l'avez dit vous-même, il faut que vous vous bougiez afin que votre genou se rétablisse plus vite.

En disant ces mots, je pense voir une lueur dans ses yeux, que je ne saurai définir.
Je ne trouve rien à répondre à cela. Je n'en vois d'ailleurs même pas l'intérêt. Il a dit ça en sous-entendant que c'est pour mon bien, à quoi bon !?
J'en viens à me demander si c'est moi qui suis parano ou si cet homme à vraiment un double visage.

Il quitte enfin ma chambre et ferme la porte.
mais l'angoisse qui m'a envahie dès que je l'ai supris ne me quitte pas pour autant.

Est ce que j'ai bien fait de venir ici ?
Sérieusement, j'attends quoi ? Qu'il m'arrive un truc de grave !
Mais je ne sais pas quoi faire.
Je suis tétanisée par tout ça, et c'est autant le bazar dans vie que ma tête.

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