Lena-rose

Je ne sais pas combien de temps je me suis assoupie, mais quand j'ouvre les yeux, j'aperçois Hayden devant la baie vitrée contemplant le paysage. même s'il parle assez bas au téléphone, je comprends à l'intonation de sa voix que la conversation est tendue.
J'essaie de me faire discrète , mais en bougeant, je pousse un petit cri étouffé, en raison de la douleur encore plus vive dans mon genou.

Hayden se retourne alors vers moi. Mon regard accroche le sien sans le vouloir. Et je reste captivée par ses yeux si perçants.

- J'te rappelle Aaron. Dit-il en raccrochant dans la foulée.

Puis il s'avance vers moi, tout en me demandant.
- Bien dormi petit chaton ?

Il va vraiment falloir que l'on ait une discussion à propos de ce surnom débile. À chaque fois qu'il le prononce j'ai l'impression qu'il se moque de moi. Je mets ça pour le moment dans un coin de ma tête, car actuellement, le vrai problème est tout autre.

- Oui, désolé. Toutes ces émotions m'ont épuisée je crois.

- Pas grave! Dit-il.

- Du coup, dans combien de temps arrive votre médecin Hayden?

- Justement, j'allais t'en parler. J'ai eu des nouvelles du docteur Lee au téléphone pendant ta petite sieste. Y'à un problème.

- Ok! Lequel ?

- Sa secrétaire m'a informé qu'il était absent aujourd'hui. Je ne le savais pas, je viens de l'apprendre. Qui plus est, il ne revient que demain dans la soirée.

Je ne vois pas où est le problème ! Il suffit que je revienne demain, c'est tout !

- Dans ce cas, je vais prendre un taxi pour rentrer chez moi. On peut convenir d'un rendez-vous pour demain, avant que je parte ? Ça sera plus simple.

- Ah ! nan, nan! Tu ne m'as pas bien compris. Tant que le médecin ne t'aura pas examinée, mon avocat ne pourra pas remplir les documents qui me protégeront, il a besoin du certificat médical.
Donc ! en attendant, toi tu restes dans mon champ de vision !

- Pardon ?

- Tu a très bien entendu, il n'est pas question que tu partes ! Et vu que je n'ai rien de prévu, on va rester tous les deux ici en attendant bien gentiment.

Ok ce mec est encore plus malade que ce que je pensais. D'abord il est parano et ensuite il pense qu'il va me séquestrer. Dans quel pétrin je me suis mise encore.

- Et moi je dis qu'il n'est pas question que je reste! Nan mais sérieusement, je ne vais pas rester chez un inconnu comme ça, parce que monsieur est parano!

J'y vais un peu fort en lui balançant ça, mais j'ai pas envie qu'il me voit comme une potiche bien docile.

- Bon, la comédie a assez duré ! Sincèrement, tu peux me le dire maintenant, tu sais qui je suis en réalité ?

- Heuuu... je devrais?

- Merde! Tu ne sais vraiment pas alors ? Tu ne faisais pas semblant !?
Dans ce cas je comprends mieux que tu me prennes pour un malade, me dit-il avec un petit sourire à faire mouiller les petites culottes.

Ok, Lena rose, du calme, ta culotte va bien, pas de panique ! Et pour l'amour du ciel, arrête de t'imaginer des trucs pareils.

- Ben je dirais que vous êtes un type arrogant, énervant, bizarre et j'en passe.

Je passe bien sûr sous silence, qu'il est, canon, envoûtant et sensuel. C'est fou, mais en sa présence, je n'arrive pas à garder la langue dans ma poche. Habituellement, je ne suis pas aussi impertinente! Ce mec me met les neurones en vrac.

Il rigole un peu plus franchement. J'ai envie de me marrer aussi, mais il faut avant tout que je trouve une solution pour partir d'ici. Ce n'est pas le moment de sympathiser.

- Ok ! J'ai compris ! Alors je m'appelle Hayden Anderson. Je suis acteur, réalisateur, producteur et pour faire court, en ce moment ma tête apparaît dans tous les magazines à scandale depuis plusieurs semaines. Et ce à cause d'une affaire que je qualifierais de compliquée. Voilà maintenant je ne suis plus tout à fait un inconnu pour vous. On va donc pouvoir se calmer un peu

- Compliqué ? Comme une ex par exemple ? Ne puis- je m'empêcher de répondre.

C'est la seule question qui me soi venue à l'esprit, alors que le gas vient de m'annoncer qu'il était une vrai star américaine. Décidément ça tourne pas rond dans ma tête.

- Par exemple. Me dit-il.

Houuu ! En plus de ça, je suis sûre que monsieur l'arrogant doit en briser des cœurs. Les pauvres, je les plains.

- Je comprends un peu mieux maintenant, en effet. Je vous assure que je ne savais pas qui vous étiez. Je ne suis pas le genre de personne à lire la presse à scandale ou à passer mon temps sur les réseaux sociaux. Même si j'aime bien regarder un film de temps en temps, je préfère mille fois un bon roman.
En plus j'imagine très bien les films dans lesquels vous jouez et à mon avis, il n'y a aucune chance pour que je les ais vus. Si vous voyez ce que je veux dire ?

- Non, je ne vois pas du tout ! Me répondit-il avec un air mi-outré mi-amusé.

- Ben vu votre carrure et votre physique avantageux, je suppose que vos films sont plus de bons vieux scénarios avec de multiples effets spéciaux, des planètes à sauver ou encore des courses de voitures improbables où dans la vraie vie n'importe qui finirait six pieds sous terre !?

- Ok, je vois le genre, dit-il en essayant de rester sérieux. Et dit moi chaton ? Tes livres ? Ce sont bien sûr des histoires qui prônent l'écologie ou encore la paix dans le monde !? Me rétorqua-t-il avec un sourire en coin.

Outch ! Touché ! Je vire au rouge comme une adolescente prise la main dans le sac. Et en même temps, ça repartie m'a fait sourire.

- Vu la couleur de tes joues, je pense avoir vu juste ! Donc, juste pour info, tu dois connaitre Nicholas Sparks? N'est-ce pas ?

- Ouais carrément ! J'ai lu tous ses livres ! Réponds-je emballée. J'adore son écriture.

- pourquoi ? ça ne m'étonne pas !

- ben quoi ? Je ne vais pas m'excuser d'aimer lire.

Bon ma réponse est pathétique ! mais je ne vais pas laissée rabaissé.

-rassure toi comme tu veux, chaton ! En tout cas, tu n'es pas sans savoir que certains de ses romans on était adapté au cinéma ?
Et du coup, tu as devant toi l'un des ces acteurs. Tu sais, le rôle de ce gars qui t'as tant fait fantasmer dans tes livres !?

Oh merde, là c'est sûr, ma culotte ne va pas rester indemne très longtemps !

Mais attendez 2 secondes... oui, comme tout le monde, en plus d'avoir lu les livres j'ai vu les adaptations !
Je vois bien de qui il s'agit maintenant. Mais... il n'était qu'un jeune adulte à l'époque.
Oh, merde, merde, merde! C'est la cata ! Car en effet, que ce soit dans les livres ou dans le film, j'ai plus que fantasmé sur lui ! Han la honte !

Je crois que je devins carrément écarlate à cette prise de conscience et je donnerai n'importe quoi pour avoir le pouvoir de disparaître, là tout de suite.

- Hey ? Tu vas bien ? Me demanda-t-il. Ne vas pas me faire un malaise en plus ! Respire !

- Oui oui, ça va! Essayé-je d'articuler avec une toute petite voix gênée.

J'imagine que bien évidemment, monsieur mon fantasme d'ado s'aperçoit de ce qui se passe dans ma tête. Quand je suis embrasser à ce point, mes sentiments se lisent sur mon visage.

-Ok ! Je pense deviner. Tu as effectivement vu mon film. On va maintenant pouvoir reparler de notre petit problème.

- Il n'y a pas de problème! Comme je vous l'ai dit, je reviendrais demain, à l'heure qu'il vous conviendra, afin de rencontrer le médecin et signer vos papiers, dont je ne sais même pas à quoi ils vont vous servir.

- Tu n'as toujours pas compris ? Je t'ai dit que tu ne bougeais pas d'ici ! Et ces papiers vont me servir à me protéger. Tu comprends vite mais il faut t'expliquer longtemps ! Me dit-il un tantinet agacé.
Si l'envie te prends d'aller raconter à n'importe qui une version complètement arrangée de notre accrochage, pour te faire de la pub ou de l'argent par exemple. Ces documents t'en empêcheront, c'est une clause de confidentialité.

- Nan mais vous êtes malade ! Pour qui vous me prenez ? Je ne suis pas du tout ce genre de fille !

- Peut être ou peut-être pas. Je veux m'en assurer avant de te laisser filer. Signe ces documents et je te laisserais tranquille.

Nan mais s'il pense que je vais rester ici parce qu'il l'a décidé, il prend ses rêves pour des réalités.
Il n'est pas question que je reste cette nuit ici. Sous le même toit qu'un homme que je n'ai rencontré pour la première fois de ma vie que ce matin. Même si, sans le vouloir, j'ai fantasmé sur lui dans mon adolescence. Je ne suis pas folle à ce point !

Bon ok, je l'avoue, je suis peut être folle. Puisque que me voilà trois heures plus tard, dans une chambre d'amis, et pour ne rien arranger à mon malaise, vêtue d'un tee-shirt et un short de monsieur « fais ce que je dis point barre !"
Je sens que la nuit va être longue...

B