9

4 minutes de lecture

A peine trente seconde plus tard, la porte d’entrée s’ouvre sur Philippe André. Le futur ex chef de cabinet est étonné de me voir. Il devait attendre sa femme, mais certainement pas un type d’un mètre quatre vingt, habillé de noir et taillé dans le bois dont on fait les gourdins.

Alors qu’il s’apprête à causer, et certainement à me renvoyer bouler vu le regard agacé qu’il me renvoi, on entend derrière lui le bruit d’un premier corps qui s’effondre, puis un deuxième une seconde plus tard.

Philippe André tourne la tête pour regarder dans le salon et retourne le regard vers moi. Cette fois, il n’est plus du tout agacé. Il se demande certainement pourquoi ses deux potes sont allongés par terre, et je peux lire dans ses yeux qu’il ne va pas tarder à se pisser dessus.

Je lui souris de toutes mes dents.

- Bonjour M André, je viens de la part de votre veuve.

- Hein ?

Ma tête part en avant et je lui balance un magistral coup de tronche dans le pif. Son tarin explose et il part en arrière sur quelques pas avant de s’écrouler sur le parquet.

Fred surgit dans le salon, vérifie que les deux endormis le sont définitivement et s’adresse à moi.

-La maison est clean.

-Ok. On va transporter nos deux amis décédés dans le fourgon, mais d’abord, attachons monsieur.

On assoit le mari de Sophie sur une chaise que Fred ramène de la cuisine et on le ficelle comme un jésus. Fred va ensuite chercher le fourgon et nous y enfermons les deux corps. Ensuite j’appelle Steph.

- C’est bon, bloque tout ce que tu peux.

- Ok, ce seras fait dans deux minutes. Méli est en route, elle sera là demain en fin de matinée.

- Ca roule. Prends soin de Sophie, mais ne lui dis rien pour l’instant.

- Avec plaisir.

Je l’entends se fendre la poire avant qu’elle ne raccroche. Sophie André va passer une bonne soirée. Nous, on a encore du boulot, surtout que M le Directeur de cabinet est en train de se réveiller.

Il nous regarde sans comprendre. Cherche autour de lui avec un regard affolé et fini par se rendre compte qu’il ne peut pas bouger d’un pouce.

- Mais qui êtes vous ? Où sont mes amis ?

Je lui réponds gentiment.

-Ils sont en train de négocier avec Saint Pierre, mais ça m’étonnerait que ça marche.

-Hein ?

-Ho, ça fait deux fois. Tu comprends pas c’que j’dis ? Ils sont clamsés, out, morts si tu préfère. Là on est que tous les trois, et on a à causer.

-Qu’est-ce que vous voulais ?

-Dans un premier temps, on a un petit message de la par de ta femme.

- Ma femme ?

- Oui, ta femme. T’es long à la comprenette. Celle que tu voulais faire buter y a pas cinq minutes. Tu te rappels que t’es marié ?

-Hein ?

-Tu manque vraiment de conversation. Alors je vais causais à ta place. Mais d’abord, le message.

Je lui balance une énorme tartine dans la gueule qui fait tomber la chaise et le bonhomme qui est dessus. Quand on le relève, on s’aperçoit qu’il s’est pissé dessus.

- Mais tes un porc en plus d’être un con. Bon, je t’explique.

Il a le regard hagard, il ne comprend visiblement pas ce qui lui arrive.

-Ce matin, ta femme, t’a surpris en grande conversation avec des méchants messieurs. Ils n’ont pas réussis à la rattraper, comme quoi ils sont méchants et cons à la fois, mauvais cocktail dans leur boulot. Elle a eu un peu de chance de tomber sur nous, et du coup toi et tes potes vous en avez moins maintenant.

-Mais putain, qui êtes-vous ? Vous savez qui je suis ? Je vais vous faire vivre un enfer. Vous allez avoir toute la police de France sur le dos.

-Ho ! Mais c’est qu’il ferait péter les galons M l’ancien Directeur de cabinet.

Derrière moi j’entends Fred pouffer de rire. Sur sa chaise l’autre vient de comprendre que nous ne sommes pas du tout impressionnés par sa fonction. Il fait la carpe, sa bouche s’ouvre et se ferme sans qu’aucun son n’en sorte.

-Hé ben quoi ? T’as avalé ta langue ?

-Hein ?

-Bon, va quand même falloir que tu sois plus loquace, on a plein de choses à ce dire.

Je regarde ma montre.

-Mais on manque de temps là. Fred, tu t’en occupe, j’appelle Steph.

Fred passe derrière lui et sort une seringue de sa poche. Il en appuie l’aiguille sur le cou de Philippe André. Je lui fais signe d’arrêter.

- Avant que mon pote ne t’envoie dans les bras de Morphée, il faut quand même que je te dise quelque chose. Tu peux être fière de ta femme, elle suce comme une reine.

Le type écarquille les yeux.

-Hein ?

-Encore ? T’as pas compris ? On a baisé ta femme, c’est mieux là ?

-Hein ?

Et Fred enfonce l’aiguille, injecte le liquide et l’ex-directeur de cabinet part pour un gros dodo. De toute façon, il n’a pas assez de conversation.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire GabrielAnge ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0