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Il raccroche et je sors du bureau pour me diriger vers la salle de repos. Je la trouve déverrouillée et Steph est déjà à l’intérieure. Elle a offert un thé à Sophie André et discute avec elle. Je m’adresse d’abord à ma collègue.

- Tu as pu confirmer ?

- Oui, j’ai découvert en plus des mouvements bancaires illicites à partir de deux comptes cachés. J’ai des échanges entre M André et nos trois lascars, via des adresses mails. J’ai trouvé un compte aux îles Caïmans. Les écoutes de tous les portables que j’ai trouvés sont lancées .Tout semble confirmer ce que nous croyons.

- Ok, continue tes recherches. Vas le plus profondément possible. Et essais de localiser des lieux. En attendant, laisse-nous, je dois discuter avec Madame.

Je regarde Steph quitter la pièce et refermer derrière elle. Je me tourne alors vers notre « invitée ».

Elle est assise sur le lit que nous utilisons pour piquer un roupillon quand le besoin s’en fait sentir. Elle flippe, ça se voit, elle ne doit pas comprendre ce qu’il arrive. Poursuivie par trois mecs armés jusqu’aux dents, elle se retrouve dans un local avec des gens qui eux aussi doivent passer pour des dangereux à ses yeux. Elle tremble de tous ces membres et doit poser sa tasse de thé pour ne pas en foutre partout.

Je la regarde un moment, me demandant comment elle a pu se fourrer là-dedans ou si elle est plus impliquée qu’elle ne semble l’être. Je décide d’y aller franco.

- T’es dans une belle merde ma jolie. Les mecs qui te cherchent sont vraiment pas gentils. Alors tu va me raconter ce qu’il s’est passé avec le tien de mec et comment t’en es arrivée là. Et pas d’entourloupe. Si t’es clean et qu’on peut t’aider on le fera, mais je dois tout savoir.

Elle se met à chialer. Je m’assois sur une chaise face à elle et la laisse se calmer cinq minutes. Quand son cerveau semble reprendre du service, je reprends.

- Accouche, j’ai pas qu’ça à foutre.

Elle relève la tête, les yeux rouges, on dirait un lapin atteint de mixo. Et elle attaque son histoire.

- Philippe et moi nous sommes mariés avant qu’il n’entre en politique. Il est chef de cabiné du ministre des finances depuis deux ans. Tout allé bien jusque là, mais il y a trois mois, il a changé. Il est devenu plus soucieux, plus sombre, plus secret. J’ai tout de suite pensé à une liaison, alors je me suis mise à fouiller ses affaires, son portable. Il n’y a pas une liaison, mais il me trompe allègrement, avec des putes.

La semaine dernière, j’ai pu voir un sms d’un numéro au nom de Féline, avec un rendez-vous pour aujourd’hui. J’avais le lieu et l’heure, alors j’y suis allée pour prendre des photos et demander le divorce.

Elle semble revivre la scène, les yeux hagards.

- C’était au parc de la Tuilerie, à dix heure ce matin. J’ai mis un peu de temps à le trouver. Et quand je l’ai aperçut, il était en compagnie de ces trois types. Je me suis approchée en essayant d’être discrète. J’ai entendu une petite partie de leur conversation. Ca m’a tellement surprise que je n’ai pas fais attention qu’ils pouvaient me voir. Et c’est mon mari qui m’a vu le premier. Lui aussi a été surpris, ce qui fait que les autres ont tourné la tête vers moi et m’ont vu. Je me suis enfuie en courant. Et ils m’ont couru après.

- Comment êtes-vous arrivée ici ?

- Je ne sais pas trop, j’avais peur, j’avais vu leurs armes. J’ai pris toutes les directions possibles pour les semer. Mais quand j’ai vu qu’il n’y avait plus personne là où je me trouvais, j’ai commencé à frapper aux porte. C’est là que vous m’avez ouvert. Merci, vous m’avez sauvé la vie.

Elle semble vraiment effrayée, et j’ai tendance à la croire. Sophie André est vraiment canon, elle parait fragile et elle est vraiment bandante comme ça. Je me lève de la chaise et vais poser mon cul à côté d’elle.

- T’es en sécurité ici. Et on va s’occuper de cette affaire. Qu’as-tu entendu de leur conversation ?

- Ils parlaient d’une nouvelle arrivée de filles et d’armes.

Elle se met à chialer de plus belle. Je pose la paluche dans son dos et elle vient naturellement se coller contre moi. Elle se calme peu à peu, et relève la tête pour me regarder. Cette nana me trouble, si elle continue, je vais devoir me tirer pour pas lui sauté dessus, Steph continuera l’interrogatoire.

Justement, quand on parle du loup. Steph entre dans la pièce et nous trouve donc collés l’un à l’autre.

- Hé bien Nico, tu t’attendris ?

- Racontes pas de connerie. T’as trouvé autre chose ?

- Ho oui, et Fred à appelé, il les a logés, il est en train de rentrer.

Steph se rapproche de nous et pose une main sur la joue de Sophie qui lève la tête vers elle.

- Tu vois, c’est un gentils, un dur, mais avec le cœur tendre.

La blonde lui souri timidement et… Mais putain qu’est-ce qu’elle fait là ?

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