Chapitre XIX : Étrange sensation.

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Charlie se réveille en sursaut après avoir été tuée par Philippe dans un de ses cauchemars. Sa respiration est forte, son corps tremble de froid alors que la fièvre sévi.

« —Erik... » murmure t’elle d’une voix rocailleuse.

L’hybride apparaît une fraction de seconde après avoir entendu son prénom, il se précipite vers elle et l’aide à se redresser en la voyant en difficulté.

« —Je suis là... » susurre t’il en l’enlaçant.

Elle enfouit son visage au creux de sa nuque, inspirant son odeur...

« —Ça empire... » dit-il d’une voix pleine de remords.

« —Ça va... » ment-elle alors que la douleur se répand.

« —Évidemment que non ! » il prend le visage de sa belle entre ses mains.

Ses lèvres sont sèches, son teint très pâle et les cernes noires sous ses yeux montrent que le sommeil n’arrange pas son état. Elle reste silencieuse pendant que ses doigts caressent les lèvres du jeune homme.

« —Il n’aura fallu que quelques secondes pour que ma triste existence bascule... » elle sourit « Je t’ai détesté puis aimé, sans même me soucier des conséquences... » il l’attire vers lui « T’aimer me rend faible et pourtant je n’ai jamais autant désirer que cette faiblesse continue... » elle soupire « Quoi qu’il arrive... Je serais avec toi... »

L’hybride s’empare de ses lèvres, d’un baiser farouche, Charlie comprend qu’il ressent la même chose. Elle aimerait que cette instant perdure mais elle est à bout de souffle.

« —Charlie... » il murmure « Dis-moi comment tu te sens vraiment... »

Elle sait ce qu’il essaie de faire.

« —Je vais bien Erik... »

« —Non, ça ne va pas, je le vois bien que tu souffres... »

Elle reprend son souffle, hésitante.

« —J’ai froid... » avoue t’elle « Et j’ai mal... »

L’hybride ressert son étreinte avant de prendre le visage de sa belle entre ses mains.

« —Vas-y » dit-il soudainement avant d’enfoncer ses crocs dans son poignet « Bois »

Il lui offre son sang, Charlie hésite un instant mais voit qu’elle n’a pas le choix. Alors elle prend son poignet entres ses doigts et le porte à ses lèvres... Le liquide se répand dans sa bouche, agréablement sucré et savoureux. Elle ressent toutes ses émotions, ses sentiments, sa force et toutes ses capacités en même temps...

« Je ne te laisserais pas tomber... » lui parvient t’elle.

Elle laisse échapper un gémissement de satisfaction, elle se sent si bien... Ce lien est indescriptible, intense et orgasmique. Elle se sent revive à travers lui. La fièvre disparaît, le son corps cesse de trembler, sa peau reprend des couleurs... Le sang de Erik l’a guéri.

« —Merci... » dit-elle en reprenant son souffle.

L’hybride la dévisage avec cette étrange lueur dans les yeux. Il ne peut s’empêcher de la détailler avec un sourire au coin des lèvres. L’Alpha dépose un petit baiser au coins de celle-ci, avant qu’il prenne son cou en coupe pour l’embrasser langoureusement. Elle l’attire contre elle tout en jouant de ses atout pour l’inciter à poursuivre... Erik retire leur haut et ses baisers s’aventurent sur le corps de la jeune femme, savourant chacun de ses points faibles...

La douleur la réveille. Charlie ouvre les yeux en grimaçant, elle se lève en veillant à ne pas réveiller l’hybride, elle se rend dans la salle d’eau et constate avec horreur que sa blessure a l’épaule s’infecte.

« —Bordel à nénuphars... » susurre t’elle en comprenant que rien ne pourra retarder l’inévitable à long terme.

Son regard s’emplie de tristesse, elle savait qu’elle devait mourir, elle espérait seulement avoir plus de temps... Elle s’appuie sur le lavabo et observe son reflet dans le miroir. Le troue de la balle est visiblement profond, le sang noir et ses veines ressortent foncées autour de la plaie. C’est douloureux. Affreusement douloureux... Elle doit prévenir Dylan, elle doit lui dire qu’il sera seul pour le reste de la mission. Elle enfile un tee-shirt propre après avoir couvert sa blessure d’un pansement puis sort du bureau. Elle recommence a avoir froid mais elle est déterminée.

« —Charlie ? » lui parvient la voix insupportable de l’Alpha loup-garou.

Elle s’arrête au milieu du couloir, se retournant lentement vers sa pire ennemi. Mais Jessica n’est pas là pour lui créer des problèmes.

« —Je voulais m’excuser... » dit-elle le plus sérieusement du monde « Je t’ai accusé à tord en pensant que tu étais une espionne mais j’ai eu tord. »

« —Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis... ? » demande t’elle sans comprendre.

« —Harper a trouvé des messages cryptés envoyés à l’intention des services secrets, Dylan s’est servi de toi pour nous soutirait des informations et il a fourni l’endroit exact de notre attaque... »

Le cœur de l’Alpha cesse de battre, l’air devient irrespirable et sa vue s’assombrit.

« —Charlie... ? » la voix de Jessica lui semble lointaine.

« Dylan est fichu » cette pensée se répand en écho dans sa tête.

« —Je veux le voir. »

« —Il est en isolement mais Erik refuse qu’il est de la visite... »

Charlie l’ignore royalement, elle doit le voir, s’assurer qu’il va bien...

Elle entre dans l’avant salle, tremblante, effrayée de ce qu’il l’attend. Elle aperçoit la tête blonde de son acolyte, il est attaché à une chaise comme elle l’a été, son corps couvert de son sang, il est recroquevillé sur lui même. Une lame invisible transperce son cœur à la vision de son ami.

« —Non... » le son de sa voix s’étouffe dans sa gorge avant même que sa main se plaque contre ses lèvres pour retenir un sanglot.

« Dylan est fichu. »

Elle s’avance jusqu’à la porte métallique quand une personne s’immisce devant ses yeux.

« —Erik refuse que ce traite est des visites. »

Charlie fusille du regard Harper.

« —Je te conseille de la fermer et de mettre tes belles paroles là où je penses ! » elle lui crache au visage toute sa haine.

Harper essaie de faire barrage mais c’est peine perdu contre l’Alpha. Charlie la repousse sans aucune difficulté et ce malgré la douleur dans son épaule. Elle entre dans la salle en refermant la porte derrière elle.

« —Je me demandais quand est-ce que tu me rendrais visite... » lui parvient la voix fracassée du blondinet.

Le regard de son ami lui brise le cœur, il souffre, Erik ne ménage pas ses coups.

« —Ils ont vu les messages cryptés... » dit-elle difficilement.

« —Et ils ont comprit que je me servais de toi. »

Évidemment. Les caméras les empêchent de parler librement, maintenant que Dylan est fichu, il prend toutes les responsabilités pour blanchir son acolyte.

« —Des morts ont été évitées grâce à moi. Je regrettes de ne pas être allé au bout de ma mission... »

« —Et je regrette de t’avoir fait confiance... » ment t’elle douloureusement.

Elle voit dans son regard qu’il s’excuse silencieusement.

« —Tu étais la parfaite suspecte. Tu te caches derrière un masque, tes faiblesses ne sont pas différentes des autres, il suffit que tu donnes ta confiance à la mauvaise personne pour qu’elle soit mise à nue... Te faire rompre avec Harper pour Erik était d’une simplicité... »

Le visage de Charlie se renferme, elle ne peut plus laisser place à sa peine, elle doit être en colère, énervée contre son ami.

« —Évidemment, une fois sous le charme de ton hybride, il me suffisait de te souffler mes plans pour que ta voix convainc le patron. Un jeu d’enfant. »

Dylan s’adosse à la chaise, il la dévisage faussement écœuré puis la supplie silencieusement. Charlie le sait, rester ici, enfermé, ligoté et à la merci d’un hybride enragé, est la pire torture qu’il existe. Le blondinet lui demande d’abréger ses souffrances. Le silence. L’Alpha s’avance vers lui, faussement enragé. Son acolyte pouffe froidement, Dylan joue à la perfection le fou.

« —Tu m’as manipulé... Sans aucun regret » répète t’elle froidement « Tu t’es servi de moi pour défendre une cause qui n’a pas lieu d’être ! Par ta faute, j’ai été torturé... »

Le regard de la jeune femme se fait foudroyant, elle parvient même à se convaincre que tout est de la faute de son ami.

« —Et je referais exactement la même chose si s’était à refaire » dit-il malicieusement.

Charlie laisse sa raison de côté, animée par une rage incontrôlable, elle enfonce sa main dans la cage thoracique du blondinet, s’immisçant à la recherche de son cœur pour lui arracher. La porte s’ouvre derrière elle, Erik hurle de ne pas le faire mais Charlie retire sa main avec, entre ses doigts couverts de sang, le cœur de son ami. Le regard du blondinet perd la lueur qui l’animait, son sourire disparaît, son corps ne bouge plus. La douleur dans son épaule est agréable comparé à la douleur qui broie son cœur...

« Il est mort... » un sanglot sort malgré elle « Je l’ai tué, j’ai tué mon meilleur ami, mon seul acolyte... »

Ses jambes cèdent mais Erik la retient dans sa chute, il la sert contre lui. Le regard de la jeune femme est figé sur le blondinet, les joues ruisselantes de ses chaudes larmes. Elle pleure, pour la première fois, la mort d’un être chère. Le corps de Dylan reste immobile, sa poitrine ne se soulève plus au rythme de sa respiration, c’est terminé, Charlie s’en est assurée.

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