Chapitre XVII : Philippe.

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Charlie est réveillée par une bassine d’eau froide, elle pousse un cri de surprise en reprenant son souffle, accompagné d’un mal de tête et d’une douleur insoutenable dans l’épaule qui lui vaut un gémissement. Elle est attachée à une chaise en métal fixée dans le sol, ses poignets et ses chevilles sont menottés. Le rire de Philippe lui parvient et un frisson d’effrois se répand dans son corps.

« —Impossible... » susurre t’elle en dévisageant l’homme face à elle « J’étais là quand tu es mort... »

L’homme dépose la bassine vide par terre puis regarde froidement son mutant.

« —Je te pensais bien plus maligne AV-001... » il attrape son épaule droite pour l’obliger à ressentir la douleur.

La jeune femme mort son tee-shirts pour étouffer son hurlement.

« —Tu dois certainement te demander comment il est possible que cette balle t’ais blessé... »

Elle reprend son souffle.

« —C’est parce que ce sont des balles créées pour tuer un Bêta. »

« —Sans déconner... » siffle t’elle.

Philippe enfonce ses doigts dans la blessure soudainement, Charlie pousse un hurlement en essayant de le repousser, sans succès. Il prend plaisir à la voir souffrir, les muscles de l’Alpha se crispent sous la douleur, elle s’agrippe aux accoudoirs, poussant un grognement qui lui arrache la gorge.

« —Maintenant tu sais ce que ça fait d’être trahie. »

Il arrête sa torture pour l’observer. Charlie souffre, la balle est toujours dans la blessure et elle ne cicatrise pas, son teint est pâle, ses vêtements couverts de sang. Elle reprend difficilement son souffle.

« —T’as fini ? » lance t’elle essoufflé « Je trouve ça plutôt rapide pour un préliminaire... » crache t’elle en gardant son insolence.

« —J’imagine que tu n’es pas s’en savoir qu’un immortel peu en blesser un autre ? » dit-il calmement.

Le regard de Charlie est illisible, les services secrets lui avaient déjà apprit à ne pas céder dans un cas similaire. Ne rien laisser paraître est la meilleure solution, elle doit résister, malgré la torture. Elle renifle, chassant l’idée de revoir la lumière du jour d’aussi tôt.

« —Vas-y, j’adore me prendre des coups... »

Philippe frappe dans son abdomen, elle se recroqueville en poussant un cri qui s’étouffe dans sa gorge.

« —C’est tout ce que tu sais faire ? » ricane t’elle en grimaçant « Pour quelqu’un qui s’est fait mettre hors jeu par une gamine, je trouve ça léger... » elle pouffe en se redressant.

« —Toujours aussi insolente... »

Elle rit en s’adossant à la chaise.

« —Ça te fait bander. »

Elle se prend un autre coup, elle retient son gémissement cette fois-ci.

« —Tu m’as leurré, je l’admets. Tu fais partie des services secrets depuis que ta maman c’est tirée une balle dans la tête... »

Elle sourit en le dévisageant, il essaie de trouver son point faible.

« —Oh... » elle mime une fausse larme au coin de l’œil « Ma pauvre maman... Comment tu peux être aussi méchant... » mais elle éclate de rire « Si seulement j’éprouvais de l’empathie ! »

Il attrape soudainement sa mâchoire pour l’obliger à le dévisager droit dans les yeux.

« —Je sais exactement comment m’y prendre avec toi, je sais exactement comment te rendre docile. »

Elle rit.

« —Je suis au courant de tous tes messages cryptés, je sais tout ce que tu divulguais au services secrets... » il marque une pause, essayant de lire en elle sans succès « Tu t’es servie de ma fille pour piéger son frère, tu lui as fait croire que le monde vous appartenez alors que tu lui soutirais des informations... »

Elle hausse les épaules.

« —C’est mon job, manipuler. »

Philippe relâche sa prise pour se placer derrière elle lorsque la porte s’ouvre sur la brunette.

« Harper ?! » s’écrit t’elle dans sa tête.

« —Tiens... Réunion de famille ? » lance t’elle en regardant l’hybride par dessus son épaule.

« —Harper s’est joint à moi lorsqu’elle m’a reconnu. »

« —Tu m’as manipulé... » lâche la brunette en la dévisageant tristement.

Charlie lève un sourcil, surprise.

« —Sérieusement ? C’est comme ça que tu apprends à tes enfants à gouverner le monde ? » l’Alpha pouffe mais Philippe l’arrête en appuyant sa main sur son épaule meurtrie.

Elle grogne en serrant sa mâchoire.

« —Comment tu as pu me faire ça... »

« —Mais pourquoi ça semble si improbable ! C’est pas comme si je n’excédais pas dans ce domaine... N’est-ce pas Phill ? » elle sent l’hybride resserrer son emprise sur sa blessure, elle pousse un grognement peu raffiné « Aller ! De toute façon tu sais très bien que c’est une perte de temps de me torturer. C’est d’ailleurs pour ça que tu m’avais choisi pour être l’Alpha... » elle pouffe en regardant le plafond miteux de la cellule.

« —Erik avait raison quand il te soupçonnait d’espionnage. »

« —Et oui... Mais sa sœur était persuadée du contraire » elle sourit.

« —Espèce de... » jure son amie.

« —Laisses-moi deviner : Folle ? Garce ? Salope ? » elle ricane à nouveau « Oui Harper, c’est exactement ce que je suis. »

La porte s’ouvre à nouveau et une femme en tailleur entre, ses cheveux blonds sont attachés en un chignon parfait et son regard se porte immédiatement sur Charlie.

« —Laissez-nous » ordonne Christine.

Philippe prend alors sa fille dans ses bras et les deux sortent.

« —As-tu oublié le but de notre mission ? » demande t’elle énervé.

« —Je vais bien, merci de t’en inquiéter... » siffle Charlie en s’adressant à la mère de Dylan.

« —Vous deviez empêcher ce genre de problème ! Des gens sont morts Charlie ! »

« —C’est pas faute de vous avoir prévenu ! » elle fronce les sourcils « Depuis que je suis enfermée dans ce bunker, j’ai éliminé Philippe mais ses enfants ont prit le relais ! Je fais de mon mieux pour repousser les attaques ! »

« —Tu as échoué. Philippe est toujours en vie. »

« —Je t’en pris Christine, si tu penses faire mieux que moi tu n’as qu’à prendre ma place ! »

« —Harper vas te remplacer. »

Charlie rit.

« —Elle est incapable d’y arriver. »

« —Alors donne-moi une bonne raison de te laisser une dernière chance. »

La jeune femme réfléchit.

« —Erik » dit-elle dans un soupire « Je suis au premier rand quand il prend des décisions, il me fait confiance... » son cœur se ressert dans sa poitrine.

La blondinette dévisage la jeune femme souffrante puis dans ce même silence, elle quitte la cellule, laissant l’Alpha seule.

Charlie est prise de sueur froide et de fièvre, elle lutte contre le sommeil depuis plusieurs heures. La nuit est tombée, elle voit dans le noir grâce à sa vision nocturne. Sa blessure ne cicatrise pas, elle semble même s’infecter.

« —J’ai une bonne nouvelle ! » lance soudainement la voix perçante de Philippe « Si tu survies, tu auras une seconde chance ! » il rit en s’approchant d’elle, un couteau dans la main « Tu fais peur à voir... »

Il s’accroupit en face d’elle, agitant la lame sous son nez.

« —Harper et toi allez devenir les meilleures amies... » il pouffe.

Elle le dévisage et il la fusille du regard, elle fronce légèrement les sourcils sans comprendre lorsque Philippe enfonce la lame dans sa cuisse. Un hurlement douloureux arrache la gorge de l’Alpha sous les rires mesquins du fou.

« —Quelle lâcheté ! » s’écrit t’elle en essayant chasser la douleur « T’en prendre à moi alors que je suis attachée ! » elle lui crache au visage.

Le père essuie sa joue avec lenteur sans baisser le regard.

« —Nous sommes seuls, les services secrets ont déguerpi. Alors crois-moi, la suite des événements risque d’être vraiment très long... » il tourne le couteau pour la faire souffrir.

Elle essaie de se libérer en poussant des cris stridents mais elle échoue.

« —Plus fort, je t’entends a peine... »

Elle sert ses mâchoires pour étouffer ses hurlements lorsqu’il arrête brusquement sa torture. Elle en profite pour reprendre son souffle, penchée en avant.

« —J’ai presque faillit attendre... » siffle t’il.

Il lui jette un regard noir, murmurant une dernière fois que son cauchemar ne fait que commencer avant de prendre la fuite. Elle lâche un soupire douloureux, sa cuisse saigne abondamment alors que son pouvoir d’Alpha est censé l’immuniser contre les armes... Le poison dans la balle n’a vraisemblablement pas fini de la surprendre. Charlie sert les dents en reprenant son souffle, elle doit chasser la douleur pour que son corps puisse la supporter mais c’est bien trop difficile. Aucun de ses entraînements ne l’avaient préparé à survivre dans de tel circonstance.

« —Bordel à nénuphars... » gémit t’elle en regardant sa jambe.

Sa peau est très pâle, son front couvert de sueur et ses vêtements tachés de sang.

« —Charlie... ?! » une voix lointaine lui parvient.

Elle lève ses yeux épuisés vers l’entrée de la cellule, sa respiration résonne dans sa tête.

« —Je suis là... » lui dit t’il.

L’hybride arrache les attaches qui la retiennent à la chaise, il s’agenouille face à elle en prenant son visage entre ses mains.

« —Charlie ? » l’interpelle t’il.

« —Erik... » somnole t’elle.

Il la dévisage longuement en s’attardant sur chacune de ses blessures, il prend le couteau dans sa main en s’excusant avant de l’arracher soudainement. Charlie pousse un hurlement en s’agrippant aux accoudoirs, le jeune homme s’excuse à nouveau en faisant pression sur la plaie. L’Alpha sert à nouveau ses mâchoires, laissant passer ses cri douloureux.

« —Je vais te sortir de là... » lui parvient sa voix « Pourquoi ça ne cicatrises pas... ?! » s’impatiente t’il en voyant la blessure saigner d’avantage.

Le regard de Charlie s’assombrit, elle voit tout noir alors que ses yeux sont grands ouverts. Sa respiration se fait difficile et est presque inexistante, elle se sent enveloppée d’une étrange sensation, comme bercé par une intense fatigue...

« —Charlie... » résonne la voix inquiète de Erik dans sa tête.

La jeune femme sombre, tous ses muscles se détendent et un goût de sang apaise son palais juste avant d’expirer une dernière bouffée d’air.

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