Charlie met des vêtements propres après s’être lavée, elle sèche brièvement ses cheveux en s’observant dans le miroir de Erik. Son reflet la déstabilise, ses joues se sont légèrement creusées, son teint semble avoir pâli. L’Alpha soupire puis rejoint Erik en traversant la chambre cachée derrière les rideaux, elle est tellement dans ses pensées qu’elle ne remarque même pas la présence de Harper.

« —Tu as de la compagnie visiblement... » siffle la brunette en dévisageant la jeune femme.

Charlie fronce les sourcils en se retenant de répliquer.

« —Et vous vous êtes lavés ensemble ? » conclut-elle en voyant leurs cheveux humides « Vraiment trop mignon... » murmure t’elle froidement.

Harper est en colère, l’aura qu’elle dégage est si intense que tout le bunker doit la pressentir. Mais Charlie s’en contre fiche, Harper n’est qu’un dommage collatéral...

« —Bien... » intervient la jeune femme « Maintenant je vais aller régler mon problème avec Genny » elle se tourne vers Erik qui l’observe avec un étrange regard « Merci pour la douche et désolée du dérangement... »

Elle évite soigneusement la sœur hybride puis s’apprête à sortir lorsqu’elle prend la parole.

« —C’est ça, fuis, tu le fais si bien ! »

Charlie reste sans voix, elle essaie de canaliser sa colère en se retournant face à Harper, Erik se lève aussitôt pour s’interposer entre les deux femmes et les empêcher de s’entre-tuer.

« —Okay ! » s’interpose celui-ci « Charlie, tu peux y aller, je dois visiblement rappeler à ma sœur certaines choses ! » il tourne le dos à l’Alpha qui quitte le bureau.

Elle s’élance dans les couloirs en direction de la salle de réunion, là où se trouve toujours Genny. Elle entre tel une furie.

« —Très marrant ! » lance t’elle à la rouquine qui affiche un sourire faussement innocent en la reconnaissant « Maintenant rends-moi l’accès à ma cellule, j’aimerais vraiment passer une nuit dans mon taudis ! »

« —De quoi elle parle ? » demande Dylan à la rouquine sans comprendre « Et où est-ce que tu étais Charlie ? Ça fait je ne sais combien de temps que je ne te vois plus ! »

« —Ta garce de petite amie m’a bloqué l’accès à notre cellule pour m’obliger à me rendre dans le bureau de Erik ! » grogne Charlie.

Dylan questionne Genny du regard.

« —Il est possible que mon instinct m’ait soufflé une certaine tension sexuel chez ton amie lorsqu’elle est avec le bigboss ! » se justifie t’elle « Je n’ai fait que les inciter à soulager leurs pulsions ! » ajoute t’elle en regardant malicieusement Charlie.

« —T’es pas sérieuse ?! » s’écrit alors Dylan avant de se tourner vers la jeune femme debout « C’est vrai ce qu’elle dit ?! T’es attiré par... » il fronce les sourcils avec une once de dégoût « Erik ?! »

Charlie lève les yeux au ciel en lâchant un long soupire afin d’évacuer son exaspération.

« —Des conneries ! »

« —C’est pas ce que j’ai ressenti hier soir cocotte... » rajoute Genny.

« —T’as couché avec lui ?! » s’écrit alors le blondinet.

« —Non ! »

« —Ça c’est ce qu’elle dit... » murmure Genny en continuant d’agacer l’Alpha « En tout cas, elle était vraiment très... » elle insiste sur ce dernier mot « Heureuse. »

« —On a fait que discuter ! » se justifie maladroitement Charlie.

« —C’est pour ça que tu n’es pas revenue ? Parce que tu étais trop occupée à... » Dylan soupire en grimaçant « “discuter” avec Erik ? »

« —Redonne-moi l’accès à ma cellule Genny ! » change t’elle soudainement de sujet.

Dylan se renferme sur lui-même pendant que Genny pouffe.

« —T’es sure de ne plus vouloir une bonne raison pour te rendre dans son bureau ? » ajoute t’elle avec un regard remplis de sous entendu.

Charlie affiche une mine soudainement fâchée qui stoppe les rires de Genny.

« —Très bien... » susurre t’elle en bidouillant sur sa tablette.

L’Alpha quitte la salle une fois l’accès réactivé.

Elle est allongée sur sa couchette depuis plusieurs heures, elle fixe la couchette au dessus d’elle plongée dans ses pensées lorsque Dylan fait son entrée. Il semble renfermé et affiche un air grave.

« —J’ai parlé à Erik » lui lance t’il froidement.

« —Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? »

Il la dévisage.

« —Il m’a confirmé que vous avez discuté toute la nuit. »

Elle tourne la tête vers le blondinet en dissimulant sa surprise.

« —Tu te rapproches trop de lui Charlie » ajoute t’il froidement « Ce n’est pas bon pour la mission. Il pourrait se douter de quelque chose ! »

« —Il se doute de rien Dylan alors arrête ! Comme il te l’a dit, on a juste parlé ! »

« —POURQUOI ? » hurle t’il soudainement.

Charlie sursaute, son haussement de voix lui provoque un frisson glacial.

« —Mais “pourquoi” quoi ?! » s’énerve t’elle en se redressant sur la couchette.

« —Pourquoi tu me mens ! » elle ouvre la bouche mais il l’empêche de parler « Je te connais par cœur Charlie ! On a grandi ensemble je te rappelle ! Je sais exactement quand tu me mens ! Et je vois très bien comment tu réagis quand tu es avec lui ! »

« —Mais vous avez quoi aujourd’hui ?! » se vexe t’elle.

« —Je vois très bien l’effet qu’il a sur toi ! Et ce n’est pas bon pour la mission ! »

Elle se lève d’un bon pour lui faire face.

« —Si je réagis de la sorte c’est justement pour la mission Dylan ! » ment-elle en haussant le ton « Erik doit croire que je suis sous son emprise, sous son charme ! »

« —Et tu veux me faire croire ces balivernes ?! »

« —Continues a agir de la sorte et c’est moi qui aura des doutes sur ta fiabilité ! » riposte t’elle « Tu fais ton taf, je fais le miens ! »

Les deux individus se fusillent du regard.

« —Je cherches les sources et tu les transmets aux services secrets, c’est tout ! » ajoute t’elle afin de le ramener à la raison « La prochaine fois que tu me reproches de faire mon travail, je me poserai de réel question sur ton comportement. »

Ils ne disent rien, ils encaissent leur dispute. Mais Charlie ressent le besoin de fuir, elle voudrait oublier ou au moins ne plus penser à ce qu’il vient de se passer. Une idée lui vient en tête et elle contourne le blondinet pour sortir.

« —Où est-ce que tu vas ?! » s’écrit t’il soudainement.

« —Je passe à la vitesse supérieure » lance t’elle en quittant le dortoir.

Elle ignore royalement les personnes qu’elle croise sur son chemin et elle s’empresse de passer son poignet devant le boîtier lorsqu’elle arrive enfin devant la porte métallique. La porte s’ouvre sur un Erik surpris.

« —Charlie ? Je pensais pas te revoir aussi vite... »

Il la détaille de haut en bas avant que son regard affiche la même confusion qu’à son départ précipité. Elle entre et referme la porte derrière elle sans détourner son regard du sien. Elle le sait, elle l’a toujours su, le regard qu’il lui porte est le même qu’Harper lui portait, l’attirance, le désir et ce fichu sentiment. Elle n’est qu’à quelques centimètres de lui, elle le détaille et elle comprend que Dylan a raison. Elle est attirée, elle le désir et elle ressent cette affreuse sensation lui dicter comment se comporter en sa présence.

« —Est-ce que ça va... ? » susurre t’il déstabilisé.

Sa bouche s’entre-ouvre, elle voudrait parler mais ne sait pas par où commencer. Les deux individus se dévisagent jusqu’à ce que Charlie ferme un instant ses yeux, prenant un instant pour reprendre son souffle quand elle sent la main de Erik effleurer ses lèvres de son pouce. La jeune femme frissonne à son contact, pendant que sa main prend délicatement son visage en coupe, elle sent son souffre caresser son visage.

« —Charlie... » susurre t’il en l’incitant à ouvrir les yeux.

L’Alpha plonge son regard dans les iris grises de l’hybride, les pensées de la jeune femme se dissipent dans un brouillard et tous ses problèmes disparaissent grâce à ce touché. Mais ce n’est que lorsque ses lèvres s’écrasent sur les siennes qu’elle perd le contrôle. Ce baiser, à la fois passionné et sensuel, fait naitre en elle une pulsion grandissante au file des baisers de l’immortel. Cette sensation prend les devant et Charlie, sans maîtriser sa force sur humaine, plaque son beau brun contre le métal froid de la porte. Erik laisse échapper un grognement si sensuel contre ses lèvres qu’elle lui arrache son tee-shirt sans une once d’hésitation. Ses petites mains glissent de sa nuque pour suivre avec lenteur la démarcation de chacun de ses muscles qui se contractent à son touché... Un sourire satisfait s’étire malicieusement, elle apprécie l’effet qu’elle lui provoque... Elle pourrait perdurer pendant des heures mais plus son ascension s’effectue, plus l’hybride perd en docilité... Lorsque sa main atteint l’élastique de son pantalon et qu’elle s’en sert pour l’attirer contre son corps brûlant, il lui fait comprendre son désir en inversant brusquement leur position. Charlie se retrouve ainsi à sa merci, quand elle sent ses mains se glisser sous son uniforme, l’une en l’attirant contre son torse et l’autre descendant avec sensualité vers son entre-jambes... Charlie grogne avant de pousser un gémissement qu’elle ne peut retenir lorsque sa main caresse son intimité, cette fois-ci, c’est l’hybride qui prend un malin plaisir...