Chapitre VIII : Mission.

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Les heures s’écoulent dans la salle de réunion quand Charlie décide de prendre une pause. Elle décroche de la discussion entre Genny, Dylan et elle pour s’adosser en soupirant, son regard divague sur les personnes s’activant dans la salle. Tous ont les yeux rivés sur leurs écrans numériques, s’acharnant à satisfaire l’ordre de Erik. Elle fronce les sourcils en se rappelant soudainement de sa présence, elle se tourne vers la grande table et constate que les yeux gris du jeune homme l’observent. Respirer devient la tâche la plus difficile. Erik est assit à côté de Harper mais son attention est porté sur l’Alpha, sa sœur ne l’a pas remarqué et continue de lui expliquer quelque chose sur la tablette, le jeune homme affiche un sourire en coin. Charlie l’observe, prise en flagrant délit quand elle sent un coup de coude dans ses côtes la ramener à la mission confié. Elle s’excuse en prétextant être fatiguée puis se reconcentre temps bien que mal sur le système de piratage.

« —Craquer toutes les antennes de la terre... » soupire Genny « Ça n’a rien d’une tache facile... »

« —Ne soit pas si rabat-joie, tu as réussi à craquer le système de la NASA en moins de vingt minutes, pirater les antennes c’est un jeu d’enfant à côté de ça ! » répond Charlie pour la rassurer.

« —Comment tu comptes t’y prendre ? Tu vas les pirater une par une ? » demande Dylan un brin ironique.

Genny grimace mais Charlie réplique d’un ton lasse.

« —Évidemment que non, ça lui prendrait une éternité ! » elle dévisage Dylan comme si la réponse était évidente « Le piratage par satellite est bien plus fiable et bien plus rapide. »

Le regard de Dylan se fait insistant envers sa camarade, il se retient de lui dire quelque chose devant Genny mais Charlie ne comprend pas quoi.

« —Bien ! » s’élève la voix de Erik derrière eux « Je mets fin à cette réunion pour aujourd’hui, nous reprendrons demain. Pour l’heure retourner à vos occupations principales. »

Les groupes se lèvent en s’empressant de partir mais Genny, Charlie et Dylan reste assit à ce dévisager l’un l’autre.

« —Les satellites... » répète Genny « Je t’ai déjà dit que tu étais brillante Charlie ? » dit-elle en tapotant sur le clavier.

L’image de la planète s’affiche avec les points rouges désignant tous les potentiels satellites capables de supporter le virus de la rouquine.

« —Ça fait encore beaucoup de satellites... » constate le blondinet.

« —Oui, mais c’est déjà beaucoup moins que le nombre d’antennes » ajoute Charlie « Peut-être que l’on peut encore réduire par rapport à leur portée ? »

« —J’apprécie votre dévouement mais je vous veux demain en pleine forme » Erik fait sursauter Charlie en se tenant juste derrière elle.

Les trois associés se lèvent de leur sièges après avoir sauvegardé leur progression, Dylan et Charlie s’apprêtent à partir après Genny mais la voix de Erik les stops avant qu’ils ne passent la porte.

« —Charlie, je dois te parler... » les deux acolytes se dévisagent avant de se tourner vers l’hybride « Seul à seul » ajoute t-il à l’intention du blondinet.

Dylan observe son amie une dernière fois avant de sortir de la salle de réunion, laissant Erik et Charlie seuls.

« —Jessica est encore en isolement parce qu’elle refuse de coopérer » dit-il une fois la porte fermée « Et elle ne sortira pas tant qu’elle ne se sera pas montrée apte à reprendre ses fonctions... »

Charlie affiche une moue confuse, elle ouvre la bouche pour parler mais la referme en ne sachant pas quoi répondre. Il s’avance vers elle, après avoir vérifié que toutes les machines soient éteintes. Elle observe ses moindre faits et gestes, intriguée par l’homme face à elle.

« —Je ne comprend pas... » susurre t-elle en le dévisageant confuse « Pourquoi me dire ça alors qu’il y a à peine cinq heures tu étais près à me renvoyer en isolement pour avoir voulu connaître la raison... »

Il hausse les épaules en contournant la jeune femme, il passe son poignet devant le boîtier pour ouvrir la porte.

« —Et je n’ai aucune réponse à cette question » il lui tient la porte en l’invitant à sortir, un sourire en coin.

Elle lève inconsciemment les yeux au ciel en soupirant avant de sortir de la salle, Erik referme la porte derrière eux et tous deux marchent côte à côte dans le long couloir désertique.

« —Belle prestation aujourd’hui » dit-il en brisant le silence.

« —Je fais juste en sorte que ton projet ne soit pas complètement raté... » le rectifie t-elle « Comment vous avez pu faire sans moi ? » ricane t-elle.

« —Nous faisions qu’appliquer les plans de mon père » ajoute t-il un brin rieur « Et visiblement ils ne sont pas au point... »

« —Sans déconner ? » se moque t-elle.

Le jeune homme la suit dans son rire mais les voilà déjà arrivés devant le bureau. Ils se dévisagent un instant, échangeant silencieusement un regard complice.

« —Bien... » interrompt la jeune Alpha en comprenant ce qu’il se passe « Je vais y aller... ! » elle recule d’un pas en marche arrière « On se voit demain »

Erik réalise à son tour que cette complicité est de trop et se racle la gorge en affichant un comportement plus professionnel.

« —Oui » sa mâchoire se crispe légèrement « J’ai des papiers à remplir... » ajoute t-il maladroitement « Sois à l’heure demain. »

Puis il s’empresse d’ouvrir son bureau pendant que Charlie prend la direction de sa cellule, massant sa nuque nouée par ce malaise.

Elle entre dans la cellule et surprend Dylan à faire les cents pas.

« —Bon sang tu étais où ?! » lui lance t-il en se jetant presque sur elle.

« —J’étais avec Erik... »

« —Je sais ça ! »

« —Alors pourquoi tu me poses cette question si tu sais... ? » demande t-elle en essayant de s’asseoir sur sa couchette « Et puis qu’est-ce qu’il te prend ? Tu t’inquiètes vraiment pour pas grand chose... »

« —Qu’est-ce qu’il te voulait ? De quoi vous avez parlé ? Il a toujours des doutes sur toi ? » la bombarde t-il de question.

« —Okay Dylan ! » s’écrit t-elle en essayant de le rassurer « Tu vois, je suis là donc il ne s’est rien passé ! » elle le regarde s’adosser au mur en face d’elle « Il a simplement répondu à la question que je lui avais posé avant la réunion, rien plus... » elle hausse les épaules « Mais je ne comprends pas pourquoi il aurait des doutes sur moi ? C’est insensé comme question... » elle rit nerveusement mais s’arrête en voyant le visage de Dylan grimacer « Quoi ? » elle ne comprend pas sa réaction « Qu’est-ce qu’il y a ? »

Le blondinet évite son regard pensivement.

« —Je sais que je t’ai promis de ne rien te dire avant que tu aies retrouvé la mémoire mais tu aurais déjà dû retrouver l’intégralité de tes souvenirs... » dit-il en plongeant ses yeux gris dans ceux de sa complice.

Charlie fronce les sourcils, mais ne comprend toujours pas où il veut en venir.

« —Si tu continues d’ignorer la raison de notre présence ici tu risques de compromettre notre mission » ajoute t-il en s’approchant de Charlie, il affiche un air sérieux, bien différent de son attitude comique.

L’Alpha l’observe, méfiante. Elle ne dit rien, elle se contante d’analyser son comportement.

« —Charlie, nous ne sommes pas ici pour mener à bien cette guerre, on a été infiltré dans ce projet pour le corrompre et tu fais exactement le contraire en donnant tes idées brillantes à Erik. Le sérum qui t’a été injecté a complètement banni tes valeurs, j’ignore si ça fait partie de la procédure mais Charlie : On est ici pour mettre fin à ce projet meurtrier ! » il attend une réaction de sa camarade qui reste figée sans dire un mot.

« Impossible » songe t-elle.

« —Dis quelque chose... » la supplie t-il.

« —Je... » elle rit nerveusement sans trouver les mots à cette confession incohérente.

« —Ne me dis pas que tu es de son côté Charlie... » susurre t-il « Ne me dis pas que toi aussi, tu es prête à mettre fin à des vies innocentes pour que la dictature soit réinstaurée ! »

Elle se lève de sa couchette en essayant d’éviter qu’il comprenne sa pensée.

« —Charlie ? » dit-il d’une voix suppliante « Je t’en supplie, souviens-toi de ce qu’on a traversé pour arriver là, des sacrifices endurés, de nos entraînements,... »

Elle le contourne, en cachant le dégoût qu’elle éprouve.

« —Je t’ai fait confiance... » susurre t-elle en s’approchant de la porte en reculant « J’ai cru qu’on était proche, je pensais qu’on avait les mêmes convictions mais tu es le seul dont aucuns souvenirs me soit revenue » elle ouvre la porte de la cellule.

« —Non Charlie ! » s’écrit t-il en réalisant soudainement son erreur.

Mais elle sort de la cellule sans le quitter des yeux, il la dévisage apeuré, les yeux grand ouverts. Il est paniqué.

« —Charlie ? » l’interpelle une voix venant du couloir.

La jeune femme détourne son regard pour dévisager Harper quand elle resent soudainement un goût métallique dans sa bouche, la jeune femme fronce les sourcils. Sa vision devient floue par moment, elle porte sa main au dessus de sa lèvre et regarde le liquide rouge sur ses doigts. Une douleur insupportable longe sa nuque en se répandant dans son crâne, elle lâche un cri étouffé dans un soupire douloureux avant de perdre l’équilibre. Elle s’effondre par terre à bout de force et dans l’incapacité de se rattraper, sa tête frappe si fort contre le sol d’un bourdonnement s’ajoute à la douleur. Ses yeux parviennent à voir la couleur blanche du sol glacé, une dernière fois avant de sombrer.

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