Chapitre VI : Isolement.

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Charlie est enfermée dans une cellule complètement blanche et la lumière éblouissante la rend d’autant plus horrible à supporter.

« —Bordel à nénuphars ! » gémit t-elle en plaquant ses mains contre ses paupières « C’est pas une punition ça, c’est de la torture ! » se plaint t-elle.

Elle cherche d’une main le mur le plus proche tout en veillant à protéger ses yeux de l'autre. Elle se laisse glisser dans l’un des coins de la pièce et se recroqueville sur elle même. L’éclairage est si puissant qu’il lui est impossible d’ouvrir les yeux sans se provoquer une migraine insoutenable.

[ Les deux femmes sont enlacées, la tête de Harper au creux de la nuque de l’Alpha, elles suivent le rythme de la musique en adaptant leur pas de danse. La brunette dépose des baisers dans le cou de Charlie.

« —Erik voudra ma mort si il apprend qu’on est ensemble... » dit-elle en resserrant son étreinte avec la brunette.

« —Mon frère veut la mort d’un bon nombre de gens Charlie... Crois-moi, même si il veut te tuer, sa liste est déjà bien remplie avant toi... » elle embrasse sa nuque « Et puis je serais là pour te protéger... » son souffle caresse sa peau.

Charlie sourit, satisfaite de cette réponse. ]

La jeune femme sent sa gorge s’assécher et sa force s’affaisser. Elle est étendue sur le sol, les yeux bandés, sa bouche sèche entre-ouverte.

Charlie est pâle, ses canines piquent sa lèvre du bas. Elle est faible, elle le ressent.

Un bruit soudain fait sursauter Charlie, le son de la porte lui arrache une grimace.

« —Je suis là... » lui parvient la voix à l’autre bout de la pièce.

« —J’ai le droit aux visites maintenant... ? » demande t-elle avec un brin d’ironie même si sa voix est à peine perceptible, sa gorge est si nouée qu’elle en grimace de douleur.

« —C’est presque ça » lui dit le blondinet en venant s’accroupir en face de sa camarade adossé au mur « Ce bandeau te va à ravi... » se moque t-il.

« —Je suis sûre qu’il s’assemble parfaitement avec mon teint... » susurre t-elle difficilement.

« —Tu es tellement pâle qu’il passerait quasiment inaperçu si tu n’avais pas les cheveux aussi noir... » il pose sa main sur son épaule, elle frissonne de ce contact.

« —J’espère que le toutou est dans un état pire que le miens... »

« —Elle est transformée en loup depuis cinq jours, j’imagine que c’est la conséquence pour les loups-garous en isolement » se moque t-il.

Il parvient à lui décrocher un sourire mais la jeune femme ressent à nouveau la fatigue.

« —Je t’ai amené une poche de sang Charlie... »

Elle ouvre la bouche pour lui demander si il est sérieux mais une odeur lui parvient, Dylan lui donne la poche et observe son acolyte la vider. Elle presse le plastique, espérant que celui-ci lui donne un peu plus que son contenu, en vain.

« —J’en veux plus... » supplie t-elle en attrapant les poignets de son ami.

« —Je sais... » susurre t-il désolé « Je sais Charlie... » il embrasse son front « Je dois sortir mais je te promets de tout faire pour te faire sortir de ce trou. »

Elle sent son ami s’éloigner d’elle, elle l’entend marcher et sortir, il la laisse seule...

La jeune femme fait les cents pas dans sa cellule, même avec les yeux bandés, elle semble visualiser chaque mur dans la pièce ainsi que la couchette dans le coin.

[ Elle se promène dans les couloirs en compagnie de Genny, Charlie admire ses qualités, c’est une femme brillante. À de nombreuses reprises la rouquine a démontré ses compétences, c’est d’ailleurs pour ça que les deux femmes s’entendent à merveille.

« —Les mortels n’ont tout bonnement aucune chance avec nous dans le camp des immortels » dit l’Alpha d’un ton ironique.

« —Ils céderont, tous. Le plan d’Erik sera bientôt infaillible, les humains n’auront que pour choix de capituler ou mourir » ajoute la rouquine. ]

Charlie reste immobile en plein milieu de la salle, réalisant l’ampleur de ses souvenirs. Elle a signé pour cette ultime guerre, elle y a même contribué mais elle n’a jamais été convaincue par les arguments de ce combat...

« —Est-ce qu’on peut me rappeler l’intérêt de cette guerre ? » demande t-elle soudainement en sachant qu’elle est observée.

Elle affiche une moue pensive quand une voix remplie la salle.

« —L’intérêt ? » se moque Erik « Alors quoi, depuis le temps que tu tournes en rond tu n’as pas trouvé toi même la réponse ? »

« —Donc tu t’amuses à m’observer faire des rondes ? » elle sourit « Espèce de pervers... » pouffe t-elle avant de reprendre son sérieux « Évidemment que j’y ai réfléchis, je me suis même souvenue de certain détail et c’est justement pour ça que je pose cette question, cette guerre, comment peut-on la gagner ? » demande t-elle en reprenant sa marche.

« —Nous sommes immortels, nous ne pouvons que gagner Charlie... »

« —Justement ! Et si les mortels refusent de se plier à ta règle Erik ? Devrons-nous tous les tuer ? »

Un silence, le jeune homme semble réfléchir à la question.

« —Les humains ne sont pas tous suicidaires, certains nous rejoindront avant que cette guerre aboutissent. »

« —Tu sembles sûr de toi... Mais tu ne leur offres aucuns intérêts à te suivre » ajoute t-elle « Pliez-vous ou mourrez ? Je préfèrerai mourir à leur place... »

La porte de sa cellule s’ouvre, le chef entre en s’approchant de la jeune femme qui s’arrête de marcher pour lui faire face.

« —Bienvenue dans ma cellule ! » lance t-elle « Je t’inviterai volontiers à prendre ton bourbon préféré mais... » elle fait mine de se tourner vers un bar invisible avant d’ajouter « Je crois que cette option n’existe pas ici... » elle sourit puis visualise les gestes du jeune homme grâce à ses sens.

Il se tient droit, face à elle, elle parvient à percevoir sa silhouette et à voir qu’il approche ses mains de son visage. Charlie ne comprend pas tout de suite son intention mais le retient aussitôt en sentant ses mains commencer à détacher le bandeau qui lui permet de supporter la lumière.

« —Qu’est-ce que... »

« —Laisse-moi faire » l’interrompt t-il, elle relâche son emprise « J’ai enlevé la lumière depuis un petit moment déjà... »

Il desserre le noeud derrière sa tête, Charlie ferme instinctivement les yeux en sentant le bandeau glisser de son visage.

« —Tu te réhabitueras rapidement... » dit-il doucement en faisant traîner sa main dans ses cheveux noirs.

Charlie ouvre lentement ses paupières en essayant de s’habituer à la faible luminosité.

« —Bien... On a du travail ! » lance t-il en l’invitant à sortir.

« —Quoi...? » demande t-elle confuse « Tu me laisses sortir comme ça...? »

« —Évidemment, tu viens de me prouver que tu es aptes à te consacrer au déroulement de notre projet, pourquoi je nous ferais perdre plus de temps ? »

« —Et tu veux que je fasse quoi ? Je ne suis pas certaine de te suivre... » elle le dévisage.

« —Je te réhabilite à toutes tes fonctions » cette fois il pose sa main en bas du dos de la jeune femme en la poussant vers la sortie « Tu rejoins le cercle restreint et tu participes activement à tes objectifs. »

Il la fait sortir, sans décoller sa main de ses reins.

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