Chapitre V : Guerre des clans.

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Charlie suit Jessica jusqu’à la salle d’entraînement, remontée à bloque. Elle marche vers l’agaçante blondinette lorsqu’une brunette s’interpose devant elle.

« —Très mauvaise idée ! » lance t-elle en la retenant de sa force surhumaine « Charlie ! »

« —Laisse-moi juste lui refaire son horrible brushing Harper... » siffle t-elle les joues bouillonantes.

Mais la brunette l’attire à l’écart pour la raisonner.

« —S’il te plaît ! » l’interpelle t-elle désespérément en prenant le visage de la jeune femme entre ses mains « Je peux t’assurer que l’isolement t’a marqué la dernière fois ! Je te demande de me faire confiance quand je te dis de m’écouter, tu ne veux pas y retourner, crois-moi ! »

Harper plonge son regard dans celui de son amie qui se détend en réalisant que la colère a prit le contrôle sur elle.

« —Je... » susurre t-elle désorientée « Je suis sortie du bureau et je ne sais pas pourquoi... Je l’ai suivis, c’était la seule chose qui me passer par la tête... » Charlie fronce les sourcils en s’accrochant aux poignets de Harper positionner sur ses épaules.

Elle la dévisage tendrement avec un sourire en coin pendant que Charlie reprend lentement ses esprits.

« —Tes émotions prennent le dessus, c’est un effet secondaire de la transformation mais il faut absolument que tu les contrôles Charlie, parce que je t’assure que si Erik s’en mêle, tu en seras dépourvu... »

« —Dépourvu ? » répète t-elle « Comment il peut faire ça ? » insiste t-elle.

Harper ressent dans la voix de son amie la curiosité malsaine de cette idée.

« —Tu plaisantes... » ricane t-elle en essayant de se rassurer « Tu me demandes ça pour rigoler j’espère ? »

Mais Charlie veut savoir ce qu’il l’attend si elle désobéit, Harper s’arrête immédiatement de rire.

« —Non » lâche t-elle brusquement en lâchant les épaules de son amie « Je ne te reconnais pas Charlie ! Tu n’étais pas comme ça avant ! C’était pas comme ça entre nous ! »

« —Mais quoi ?! » Charlie gesticule son incompréhension « Je t’ai juste demander comment il allait si prendre ! »

« —Tu te sers de moi pour avoir des réponses ! » ses yeux s’emplissent de larmes « C’est tout ce que je vaux à tes yeux, après ce qu’il s’est passé entre nous ? Comment tu peux avoir oublié nos sentiments ? » elle recule de deux pas.

« —Tu te sens blessée parce que je n’éprouve pas les mêmes sentiments que toi ? Mais c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! C’est toi qui m’a manipulé pendant plusieurs années et tu veux que je t’embrasse et te remercie de m’avoir menti ?! » s’énerve la jeune femme.

« —Je n’ai fait qu’obéir ! » se justifie t-elle désespérément en essuyant ses yeux humides.

Charlie fronce les sourcils, ce qu’elle dit n’a aucun sens.

« —Hilarant... » susurre t-elle froidement avant de la contourner.

« —Charlie ! » hurle t-elle dans l’espoir de la retenir.

Mais la jeune femme a déjà quitté la salle d’entraînement, elle marche en direction de son dortoir en espérant que Dylan y soit toujours lorsqu’elle sent son corps s’affaiblir soudainement.

[ L’enfant suit Philippe dans les couloirs du bunker et l’invite à entrer dans la salle d’entraînement.

« —Intéressant » dit-elle « Donc vous compter entraîner des adolescents ici ? Puis-je savoir comment vous les entraîner ? »

Elle le dévisage du haut de sa petite taille.

« —Mon fils s’en chargera, sa sœur l’épaulera. Ils sont encore jeunes, mais dans quelques années ils seront à la hauteur de mes espérances. »

« —Donc, deux adolescents s’occuperont de faire respecter votre autorité ? Avouez que c’est plutôt léger monsieur... » lance t-elle en s’aventurant dans la salle « Il vous faut un peu plus que ça pour vous faire valoir... »

« —Et que proposes-tu ? » demande t-il attentif.

« —Il faut que vous puissiez vous assurez de leurs activités, créer un implant qui vous permet d’avoir ces données, réduisez leur l’accès à certaines zones, trop de liberté leur donneront du pouvoir. »

Il l’observe, maintenant habitué aux inventions brillantes de l’enfant.

« —Ceux sont vos armes monsieur, ils ne seront plus mortels, plus humains. Le contrôle est la clé de votre aboutissement. ]

Charlie réouvre les yeux, elle se redresse sur son flanc droit en réalisant qu’elle n’est pas dans le couloir.

« —Généralement, quand je donne congé à mes hommes, ils restent dans leur cellules pour se reposer... » lui parvient la voix masculine de l’hybride.

Elle tourne la tête vers le son de sa voix et manque d’air quand elle le voit vêtu d’une simple serviette autour de sa taille. Elle détaille son torse dessiné par ses muscles, elle observe ses mouvements avec ferveur lorsqu’il disparaît derrière le rideau. Elle ferme les yeux en essayant de reprendre ses esprits.

« —Comment tu te sens ? » demande t-il.

« —Bien... » s’essouffle t-elle en s’asseyant « J’essaie de comprendre l’incompréhensible... » la jeune femme se lève du canapé, elle se dirige vers la sortie du bureau quand Erik réapparaît.

« —Je t’ai retrouvé inconsciente au milieu du couloir Charlie. »

Elle se retourne vers lui, le bas de l’uniforme mit et torse nu, encore...

« —Je sais... » dit-elle sans se retenir d’observer la vue.

« —C’est la deuxième fois que tes souvenirs te font perdre conscience. Ton corps est sensé s’habituer, ça ne devrait pas se reproduire mais s’il te plaît, sers-toi de ton temps libre pour te reposer. Tu seras bientôt débordé par tes obligations... »

« —Quand ? » l’interrompt t-elle bien trop rapidement.

« —Bien plus vite que tu le penses... » dit-il avec un sourire en coin.

Charlie hoche lentement sa tête, elle ouvre la porte du bureau pour sortir quand quelqu’un entre brusquement, Charlie manque de se prendre la porte puis de percuter Harper.

« —Toi ? » lâche soudainement la brunette « Ici ? » elle dévisage son frère à moitié nu « Avec lui ? » sa voix semble s’effacer.

« —Je vais y aller moi... » Charlie s’éclipse rapidement du bureau avant d’être confronté à cette pseudo dispute.

Elle s’aventure dans les couloirs, intriguée par l’implant dans son poignet.

Charlie entre dans la salle d’entraînement après être passée dans sa cellule, elle cherche Dylan du regard tout en s’avançant entre les vampires et les loups-garous métamorphosés, quand l’un des loups s’interpose sur son chemin. La jeune femme est obligée de s’arrêter en observant le loup au pelage blanc et aux yeux grisâtres. Les deux êtres se dévisagent mais Charlie ressent son aura : ce loup ne l’apprécie pas.

« —Que d’honneur... » grogne Charlie en comprenant que Jessica souhaite à nouveau la mettre sur la touche « Tu ne peux pas t’en empêcher, n’est-ce pas ? » ajoute t’elle d’un air ironique.

La louve Alpha lui répond d’un grognement pendant que la jeune femme constate que toutes les bêtes autour d’elle sont bien plus grandes que les loups normaux.

« —C’est une mauvaise idée blondinette, si ton chef adoré apprend que tu t’es encore fait mettre minable, tu le décevras... » se moque t-elle en anticipant la réaction de la bête.

La louve bondit dans sa direction essayant de l’attraper avec sa mâchoire mais Charlie l’évite facilement.

« —Il n’est pas trop tard pour renoncer » l’agace t-elle en mimant un intérêt particulière pour sa manucure.

Charlie marche en cercle autour d’elle, elle ne fait pas l’effort de se presser, tout au contraire : elle prend un malin plaisir de rire de la situation. L’Alpha tente de l’attaquer mais à chaque fois Charlie l’esquive d’une vitesse impressionnante, elle observe la contraction des muscles de la bête avec attention ce qui lui permet d’anticiper ses attaques et de les rendre prévisibles. La louve grogne de rage et la jeune femme s’amuse lorsqu’un autre loup-garou, cette fois d’un pelage noir entre dans leur cercle de combat, la jeune femme s’attend à se qu’il l’attaque lui aussi mais il chasse Jessica du combat, Charlie perd son sourire mesquin, son aura dominante se fait ressentir, elle est bien plus forte que celle de Jessica, bien plus démarquée... Ce loup-garou fait en sorte que sa position soit dominante et ça fonctionne car tous les loups et tous les vampires reculent de plusieurs pas en chuchotant des messes basses. Les loups se mettent à aboyer, comme pour encourager leur nouveau représentant, la jeune femme essaye de ne pas leur prêter.

« Mauvaise idée, ce loup est bien plus puissant que Jessica... Aucun des loup-garous dans cette pièce dégage une aura aussi impressionnante, celle de l’alpha domine toutes les autres mais celle de ce loup-garou la surpasse davantage... » songe t-elle « Il n’est pas l’un des bêtas, c’est tout bonnement impossible ! »

La jeune femme et le loup noir se dévisagent à leur tour, elle le pressant, la puissance qui émane de lui est supérieure à la sienne.

« Erik » comprend t-elle.

Charlie ne baisse pas son regard mais son insolence lui coûtera chère si elle ne se fait pas violence. Elle lâche un soupire, tirant sur l’agacement, avant de croiser les bras et renoncer à ce battre. Les voix reprennent autour d’elle mais elles s’arrêtent brusquement lorsque Erik se métaphose en humain, Charlie ne rate pas une miette de ce spectacle. Le loup se redresse sur ses pattes arrières pendant que son corps subit des craquements d’os impressionnants qui lui redonnent son apparence, son pelage disparaît sous sa peau et pendant qu’elle le dévisage de haut en bas, comme émerveillée d’un tel spectacle, elle réalise qu’il est complètement nu. Erik se tient droit, face à elle, face à ses soldats sans une once de pudeur. La jeune femme soutient son regard afin de lutter contre son envie de le détailler.

« —Afin que cette leçon soit profitable à tous, je vous rappelle que ce genre de combat personnel est strictement interdit. Par conséquent, ce genre de pratique entraînera dorénavant un séjour indéterminé en isolement » dit-il énervé « Peu m’importe de la personne, désobéir au règlement s’est me désobéir directement. Qu’on les escorte à leur nouveau dortoir » ordonne t-il aux gardes entrant dans la salle.

Charlie fulmine, elle sent la chaleur de la colère se répandre en elle.

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