« —Coéquipière... » se murmure t-elle en faisant un effort surhumain pour se rappeler, en vain.

Le blondinet, au visage qui lui est pourtant familier, grimace en comprenant.

« —C’est évident... Tu ne te souviens de rien » il descend de sa couchette pour s’approcher d’elle « Je m’appelle Dylan et on est de très bon ami depuis qu’on est ici. »

La jeune femme décide de sauter sur l’occasion.

« —Vraiment ? Donc tu vas pouvoir m’éclairer... Où on est au juste ? » demande t-elle avant qu’il ai le temps de comprendre.

« —Eh bien au bunker ? Pourquoi tu me poses ces... » il comprend et lève les yeux au ciel « Évidemment... » le jeune homme fait un pas en arrière avant de regagner sa couchette.

« —Un bunker ? » répète t’elle en faisant les cent pas « J’imagine que celà est important pour qu’on soit dans un bunker... Pourquoi on est là ? Pourquoi j’aurai signé pour être enfermé... ? »

« —Charlie... Même alzheimer tu ne peux pas t’empêcher d’être curieuse... » il pouffe.

« —J’ai besoin de réponse ! Ce n’est pas pareil ! » rétorque t-elle « Pourquoi on est là ? »

Le blondinet soupire en comprenant qu’elle ne fait que commencer son interrogatoire personnel.

[ Elle est allongée sur une table d’autopsie, Dylan et Harper sont à ses côtés.

« —Tu es sure de vouloir faire partie de ceux qui évolue en extérieur ? » demande Harper en serrant sa main dans la sienne « Erik peut sûrement faire une exception tu sais... »

« —Ton frère ne fait jamais d’exception Harper » susurre Charlie en dévisageant tendrement la brunette « Ça va aller, même si je ne retrouve pas la mémoire tout de suite, elle me reviendra. »

La brunette semble rassuré et embrasse une dernière fois Charlie avant que le sérum lui soit injecté. ]

La jeune femme se réveille en sursaut, elle plaque instinctivement sa main contre ses lèvres en se sentant prise en flagrant délit.

« Harper et moi ?! » s’écrit elle dans sa tête.

Les joues bouillonnantes, elle se lève pour passer de l’eau sur son visage.

« Comment peut-on oublier ça ? » songe t’elle silencieusement.

Charlie ne comprend pas, elle n’a pourtant aucun souvenir d’avoir était un temps soit peu attirée par sa meilleure amie... Elle se sent mal, pendant toutes ces années, elle et Harper étaient toujours ensembles, comment avait-elle pu se berner à ce point ?

Elle soupire longuement et retourne se coucher, elle sombre à nouveau dans un de ses souvenirs.

[ « —Il est hors de question qu’elle reste ici ! » hurle Erik sur sa sœur.

« —Toujours sympa quand tu parles de moi comme si je n’étais pas juste à côté de toi... » grogne Charlie assise sur le bureau de Erik.

« —Je ne t’ai pas sonné Charlie ! » s’énerve t-il.

« —Ce que tu peux être d’une laideur quand tu es en colère... » ajoute t-elle pour l’énerver davantage.

« —Elle s’en va ! » il pointe la pointe du doigt tout en dévisageant sa sœur « Dès ce soir ! »

« —Erik je t’en pris ! » Harper essaie d’avancer des arguments mais son frère est buté.

« —Tu nuis au bon déroulement de notre mission ! Tu t’es laissée aveugler, tu n’es plus maître de tes émotions Harper ! Tes soit disant sentiments pour elle ne sont qu’illusoires ! »

« —Je t’interdis de prétendre ça ! » frère et sœur ne sont qu’à deux doigts de se battre.

Charlie s’interpose en prenant le partie de Harper.

« —Harper... » susurre t’elle pour attirer son regard « Laisse tomber... Ça ne vaut pas le coup de se battre pour si peu. »

« —Voilà que madame je-fou-en-l’air-la-mission se rend utile... » siffle Erik.

Charlie lui jette un regard noir avant d’obliger Harper à sortir du bureau avec elle. ]

Charlie se réveille en grimaçant, visiblement sa relation avec Erik était loin d’être paisible, sûrement était-ce pour ça qu’il réagissait étrangement. Elle fronce les sourcils avant de se rendre compte qu’une tête dépasse de la couchette au-dessus.

« —Tu te souviens de mes beaux yeux bleus ? » lui dit-il tout souriant.

« —Tes yeux bleus ? » elle pouffe « Absolument pas blondinet » elle s’étire sous son regard rieur.

« —Je peux savoir de quoi tu te souviens si ce n’est pas de moi alors ? » il affiche un visage angélique.

La jeune femme hésite, elle et Dylan semble être de bon ami par le passé mais est-ce que cette relation cache une ambiguïté oubliée ? Elle ne l’espère pas.

« —Moi et Harper... » susurre t-elle en sentant ses joues se réchauffer « Comment est-ce possible d’avoir tout oublié de notre relation ? Et puis... Moi et Erik, je le détestais mais je ne ressens aucune haine contre lui ! Tout au contraire même... » elle parle, plongée dans ses pensées pendant que Dylan l’observe.

« —Tu auras bientôt réponse aux questions qui te troublent... »

« —Pourquoi j’ai l’impression que tu me caches des trucs ? »

Il sourit avant de dévier le sujet.

« —Bien, sa majesté est-elle prête ? Ton rendez-vous chez Erik ne devrait plus tarder... »

« —Quoi ?! » elle saute hors de sa couchette « Non mais je ne peux pas me pointer dans son bureau après ce que je viens de me rappeler ! » la jeune femme n’a pas le temps de reprendre son souffle que la porte métallique s’ouvre.

« —AV-001, Erik vous convoque dans son bureau » lui lance le gardien vêtue de noir.

Charlie déglutit, elle jette un dernier regard au blondinet avant de suivre le gardien dans les mêmes couloirs empruntés la veille. Très rapidement, elle se retrouve devant le bureau et très rapidement, elle se retrouve assise devant lui.

« —Bien, ta nuit n’a pas été trop effrayante j’espère... ? » demande t’il en jouant avec un verre remplie d’un alcool marron.

« —Je... » elle se racle la gorge pour se donner un peu plus d’assurance « Je me suis souvenue de quelques détails, comme tu me l’avais dit, mais je ne suis pas sûre de les comprendre... » ses yeux divaguent sur chaque détails du bureau qui lui semble bien plus intéressant.

« —Qu’est-ce que tu ne comprends pas ? »

Leur regards se croisent et elle ressent à nouveau cette sensation de confiance.

« —Comment est-il possible que tu me haïssais par le passé et qu’aujourd’hui tu fasses l’indifférent à tel point que je ressente cette inexplicable sensation qui me pousse à te faire confiance ! » elle s’adosse à la chaise sans le quitter des yeux.

Elle veut des réponses et elle espère en avoir.

« —Nos différents passés non plus lieu Charlie... Je t’ai soupçonné d’espionnage quand tu t’es rapprochée de ma sœur mais en te renvoyant parmi les mortels, je t’ai fait surveiller et tu n’as montré aucune interaction extérieur pouvant confirmer mes soupçons » elle en perd ses mots, elle ne s’attendait pas à une telle réponse « Mais maintenant que je n’ai aucune raison de douter de toi. »

« —Où est-ce qu’on est ? » demande t’elle brusquement.

Erik boit le contenu de son verre avant de se lever.

« —Je n’ai pas le temps de répondre à tes questions Charlie mais j’ai cru comprendre que tu étais impatiente de revoir ma sœur hier » les yeux de la jeune femme s’écarquillent « Je l’ai donc chargé de répondre à tes questions à ma place... »

Charlie se lève d’un bon de sa chaise, elle fait un pas dans la direction d’Erik pour l’empêcher d’ouvrir la porte mais Harper entre déjà, visiblement essoufflée et impatiente.

« Oh bordel à nénuphars... » se dit-elle intérieurement.

La brunette se jette dans les bras de la jeune femme et l’étreint d’une force étouffante. Charlie jette un coup d’œil à Erik qui observe la scène d’un air pensif mais la jeune femme sent la chaleur dans ses joues la trahir.

« —Bien... Je dois y aller » lâche le jeune homme avant de s’en aller sans leur accorder un regard.

Charlie tapote dans le dos de son amie en espérant qu’elle réduise son étreinte, elle ignore comment réagir.

« —Je suis désolée Charlie ! Mais ta mutation commençait je devais te ramener ici... » elle s’éloigne d’elle sans la lâcher, laissant suffisamment d’espace entre elles pour se dévisager « J’étais avec toi, tout le long de ta petite rébellion... J’étais juste derrière l’écran, tu as même impressionné Erik... »

« —Harper » l’interrompt t-elle soudainement « Je me souviens. »

Elle ne comprend pas ce qui l’a poussé à le dire aussi directement et elle sent le regard de son amie s’attendrir, un sourire timide se dessine sur son visage et Charlie comprend qu’elle va devoir être plus claire avant que tout dégénère.

« —Tu te souviens... ? » répète t-elle plus calmement.

« —Oui, Harper, mais il faut que je... » les lèvres de la brunette se plaquent sur les siennes avant même qu’elle est le temps de s’en rendre compte.

Charlie ne parvient pas à la repousser.

[ « —Oui Harper ! » s’énerve la jeune femme après d’innombrables questions « Maintenant est-ce qu’on peut se concentrer sur l’entraînement ? »

« —Ça va je demandais juste... » les deux femmes se font faces « Et du coup Erik t’a parlé du cercle restreint ? »

« —Harper... » soupire t’elle exaspérée.

« —Très bien, très bien ! Je voulais juste savoir si entre toi et lui il y avait quelque chose dont je n’étais pas au courant... » elle fait mine d’être pensive.

Charlie la fixe, elle comprend son sous-entendu.

« —Non, il n’y a rien entre moi et Erik et il n’y aura jamais rien... » elle se remet en position de combat.

« —A vraiment... ? » demande t’elle avec un sourire en coin « Ça me surprend... Il est plutôt beau gosse mon frère... »

Charlie se redresse sur ses deux jambes et la fixe.

« —Ce n’est pas ton frère qui m’intéresse Harper. »

Les deux femmes se dévisagent.

« —Oh... » susurre la brunette « Donc tu es intéressée par quelqu’un... ? »

La jeune femme pouffe et ne peux s’empêcher de sourire. Elle s’approche de Harper avec lenteur avant de prendre son cou en coupe et de l’embrasser. ]

Charlie interrompt brusquement se baiser en s’excusant, Harper l’observe tristement.

« —Je sais que tes sentiments son sincère Harper... » elle marque un temps de pause « C’est pour ça que je dois te parler... » elle se sépare de son amie en maintenant son regard « Je suis perdue, je ne sais plus qui je suis ni même qui tu es et j’en suis effrayée. Je ne sais toujours pas ce que je fais ici et je ne parviens pas a penser à autre chose que ça ! Hier je me suis surprise à vider une poche de sang... » sa gorge se noue en repensant au goût succulent « Et j’ai adoré ça Harper ! J’étais prête à tuer pour en avoir à nouveau, cette... Sensation était... » elle soupire d’aise.

Charlie se laisse tomber sur la chaise, ses yeux se perdent sur le tapis mais la main de son amie se pose sur son épaule et attire son regard.

« —Avant toute chose, sache que tu as signé par le passé pour que ta mutation soit faite. Tu t’es engagée pour défendre notre conviction commune : Que toutes les guerres cessent une bonne fois pour toute » Charlie l’écoute attentivement sans osée l’interrompre « Erik n’a pas toujours été à la tête, il a prit le flambeau à la mort de notre père, c’est de lui que venait cette idée. Mais pour gagner cette ultime guerre, il fallait des armes plus résistantes et plus puissantes : des soldats immortels qui agissaient et obéissaient aux ordres, de cette idée sont nées les vampires et les loups-garous. Les vampires, immortels, animés par leur soif de sang et les loup-garous, métamorphoses qui, une fois transformés agissent en meute pour tuer ce que l’Alpha ordonne... Il a fallu des années pour que ces sérums soient créés mais une fois fait, ils se sont rendu compte que les sérums devaient être injectés sur des enfants pour qu’ils le développent progressivement durant leur croissance. Seulement deux sérums étaient créés, AV-001 et AL-001, Alpha Vampires et Alpha Loup-garou. Tous les participants ont été soumis à des tests intensifs, tu ne t’en souviens plus mais tu les as tous réussis haut la main, c’est comme ça que tu es devenue l’Alpha Vampire, cela veut dire que tous les autres vampires sont nées de ton sang. »

Harper l’observe, cherchant une réaction mais rien, elle reste neutre, acceptant les explications de son amie.

« —Continue s’il te plaît... » susurre t-elle.

La brunette hoche lentement la tête avant de poursuivre.

« —Ce bunker a été construit afin d’entraîner toutes nos recrues et protéger les secrets de nos attaques. Un cercle restreint se réuni régulièrement pour parler des stratégies d’attaques, tu en faisais partie autrefois, même si tu étais dans le viseur de mon frère, tu étais essentielle. Quand tu seras prête et si tu l’acceptes, tu y seras réintégrée mais en attendant tu dois t’entraîner et retrouver confiance en notre système. »

Charlie ressent le besoin de s’enfuir, elle aimerait être loin, très loin d’ici mais elle est prisonnière... Elle ne comprend pas comment elle a pu cautionner une telle cause, mais après un long soupir, elle accepte la situation .

« —Et toi alors...? » demande t-elle « Tu es un vampire ou un loup-garou ? »

« —Les deux. Erik et moi sommes des hybrides, le sang des deux Alphas coulent dans nos veines, se qui nous rend plus puissant et nous indemnise au cas où l’un des Alphas s’éteindrait. »

« —S’éteindrait ? » répète t-elle « On est immortel non ? »

« —Oui, Charlie, rassure-toi, tu l’es mais il vaut mieux être prévoyant, c’était l’une des nombreuses phrases idéologiques de notre père qui s’est assuré de créer un sérum, une seule fiole je te rassure, qui peut tuer un Alpha. Une simple précaution au cas où la mutation dégénère, néanmoins, si l’Alpha est tué, toute sa lignée s’éteindra elle aussi. »

« —Une simple précaution j’imagine... » se moque Charlie pour se rassurer.

Les deux femmes s’observent.

[ Charlie est assise dans le couloir, l’enfant occupe le temps en chantonnant quand un homme la rejoint.

« —Bonjour, Charlie, c’est bien ça ? » demande t-il.

L’enfant se lève de la chaise et se tient droite devant lui.

« —Oui monsieur ! » elle tend sa main « Et vous êtes... ? »

L’homme sourit en voyant l’enfant se comporter de la sorte mais il se prête au jeu.

« —Philippe » il sert la main de la fillette et l’invite à entrer dans son bureau « L’on m’a beaucoup parler de toi, j’ai cru comprendre que tu avais des capacités admirables... »

« —C’est exactement ce que je me suis dit lorsque vos camarades sont restés dubitatifs... » elle s’assoit sur la chaise sans y avoir été convié « Ma mère pense que vos projets sont absurdes. »

« —Vraiment ? » demande t-il en s’asseyant en face de l’enfant « Et qu’en penses-tu ? »

« —Je pense que ma mère doit continuer à boire, ses propos sont ridicules quand elle est sobre » elle sourit avant de poursuivre « Je sais ce que vous vous dites monsieur, un enfant de douze ans n’a pas l’âge de comprendre mais j’aimerais que vous sachiez que je suis l’exception qui brise la règle. » ]