Chapitre 13 (partie 1)

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Royaume d’Arionnore. Gybor.

 La tension prenait feu entre les deux jeunes sous l’effervescence des spectateurs. L’un maintenait son épaule tandis que l’autre attaquait déjà la chair meurtrie de son adversaire. Leurs pas évoluaient en fonction de ceux de leur opposant, ils se jaugeaient, étudiaient la démarche de l’autre. Les rivaux se tournaient autour, se cherchant d’un regard agressif et guettant l’occasion de montrer leur force. La foule tapait contre les parois en bois des structures de la ville, inculquant ainsi un tempo assez lent au combat. Jad s’évertua vainement à poser de nouveau des questions.

 — Je te le redemande. Où était le sac dont tu t’es emparé ?

 — Laisses-moi tranquille !

 — Mais bon sang ! Ce n’est pas bien compliqué de répondre à cette question, s’agaça Jad.

 — Je suis pressé, on m’attend, prétendit le second adolescent.

 — Oui et bien moi c’est pareil et alors ?! Je n’en reviens pas, à cause d’un merdeux comme toi je suis obligé de me battre alors que j’ai horreur des combats. Je veux juste des réponses à mes questions, rien de plus.

 Un être revêche faisant parti du rassemblement se sentit obligé d’intervenir afin que le duel prenne de l’ampleur.

 — Arrêtez de danser ensemble et attaquez ! Non mais je vous jure, moi à mon époque quand on se bagarrait on n’attendait pas le lendemain.

 — Oh dommage, moi qui croyais vous faire plaisir avec ma petite leçon de hula, rétorqua Jad en remuant son postérieur et en agitant ses bras grossièrement tout en surveillant le chauve.

 L’humour de Jad fut véritablement bien accueilli par la personne âgée qui s’impatientait.

 — Quel culot il a celui-là ! Je l’aime bien !

 Après une révérence en direction du vieux monsieur Jad souleva son pied droit en arrière et virevolta d’un coup sec repoussant ainsi son antagoniste qui tentait une approche. Ses poings serrés malmenaient son concurrent, s’abattant sur des points sensibles. Le tempo accélérait et battait au rythme de leurs cœurs tambourinant.

 Seulement le chauve ne perdit pas une seconde pour tenter une autre attaque. Il commença à sauter de plus en plus haut sur le trampoline. Quand il jugea avoir mis assez de puissance dans ses bonds il fléchit ses genoux une dernière fois avant de les tendre pour de bon. Son corps fut propulsé dans les airs avec une facilité si déconcertante que Jad ne perçu pas immédiatement le but de cette manœuvre. En plein vol le chauve s’inclina de manière à voir son environnement à l’envers puis il en profita pour saisir fermement les épaules de Jad. Une fois les pieds de l’opposant de retour sur la surface instable, les mains qui maintenaient encore les épaules de Jad se mirent en action. Jad bascula par-dessus le chauve sans pouvoir concevoir ce qu’il lui arrivait et vint épouser brutalement le tremplin de tout son long.

 Le chauve se rapprocha et entreprit de rendre les dérouillées qu’il avait reçu auparavant par une ruée de coups de pieds dans l’abdomen du châtain. Celui-ci se contractait tout en lâchant des sons rauques emplis de douleur sous cet assaillement. Pour faire cesser ces attaques intempestives Jad attrapa la cheville de son adversaire et la tira dans le but de lui faire perdre l’équilibre.

 Les paris explosaient de toutes parts atteignant les 140 Koll’z. La masse tonitruante s’agitait de plus en plus. Le combat battait son plein au plus grand bonheur des habitants de Gybor qui lâchaient des « Oh ! » et des « Ah !» d’exclamation à chaque impact entre les deux jeunes.

 Ils étaient agrippés l’un à l’autre et roulaient sur le trampoline, ignorant tant bien que mal leurs douleurs. Chaque tentative leur était permise, ils variaient entre morsures, bourrades, coups de tête. Parfois ils brandissaient leurs poings puis agitaient leurs pieds. Les chocs étaient sauvages, à l’image des deux combattants.

 C’est à ce moment précis qu’une Kara furieuse apparue et pointa une arme à feu, empruntée à un inconnu, en direction d’un tronc d’arbre. Elle tira. La détonation mit fin sèchement aux turbulences. La foule rompit le tempo, les paris furent suspendus, les habitants interrompirent leurs acclamations, tous dévièrent leur regard vers celle qui s’était aventurée à briser l’ambiance joviale. Seuls les deux garçons continuaient à se battre, le regard fou.

 Irritée, Kara entra dans le cercle instable et pointa l’arme dans la nuque du chauve. Le cliquetis annonçant l’enclenchement du revolver immobilisa les rivaux. Jad jeta un œil vers l’origine de ce bruit et fut soulagé d’y voir un visage connu. Au moins maintenant il était certain d’avoir l’avantage.

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