Chapitre 8

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Dans la chapelle peinte de couleurs sombres, ils aperçurent Raelinn à l’autel. Un orc avec une couronne et une tenue dorée se tenait face à la princesse. Naevys leur murmura: “C’est lui.” et ils comprirent qu’il s’agissait de la cérémonie de mariage. Un sorcier habillé en prêtre présidait la cérémonie.

— Votre Majesté, voulez-vous prendre princesse Raelinn comme épouse ?

— Oui.

— Et vous, princesse ?

— Je… Je…

— Maintenant, murmura Dregan.

Ils entrèrent et tous se tournèrent vers la porte qui semblait s’être ouverte toute seule. Nicolae retira l’écran d’invisibilité, les révélant aux yeux de tous.

— Dregan, Illya ? s’étonna Raelinn.

Si la présence du commandant ne l’étonnait pas tant, celle de sa sœur la surprenait. L’orc, déjà furieux de l’interruption, devint fou de rage en voyant Naevys.

— Toi ? Sale petite… Comment oses-tu ? Tu m’appartiens.

Naevys ne réagit pas aux paroles du monarque. L’heure de gagner sa liberté était arrivée.

— Non, je m’appartiens à moi-même. Et aujourd’hui, votre règne de terreur se termine.

Cela ne fit que réussir à enrager encore plus l’orc.


— Nous récupérons Son Altesse, ajouta Dregan. Qu’importe ce qui arrivera.

Il dégaina son épée, suivit des autres.

— C'est de ma femme dont vous parlez ! hurla l'orc. Sa voix devenait de plus en plus bestiale et incontrôlée. Raelinn courut rejoindre Illythia et les deux sœurs se prirent dans une étreinte.

— Nous ne sommes pas mariés et ne le seront jamais, le rabroua la princesse.

— Vous ne vous en sortirez pas, raga l’orc. Soldats, attaquez les intrus.

Les quelques soldats se trouvant dans la chapelle pour la surveillance vinrent se poster aux côtés du roi.

— Bien Votre Majesté.

— Tenez-vous prêts, ordonna Dregan.


Les orcs venaient dans leur direction. Les épées des vampires frappaient contre les boucliers de métal solides des orcs. Les quelque archers se tenaient à distances et attaquaient avec des tirs précis. Nicolae à leur côté, tenait son grimoire magique, un regard déterminé dans ses yeux bleus.

— Torm streva!

Des éclairs sortirent de la main du jeune sorcier et vinrent frapper les boucliers des orcs. Si les lames et les flèches n'eurent aucun effet, ce sort paralysa les orcs. Ils en profitèrent pour attaquer. Sans cette défense, ils seraient plus facile à toucher. Illythia tenta elle aussi d'aider en invoquant des oiseaux de feu. Ils parvenaient à les maintenir à distance et donc à les empêcher de s’approcher de Raelinn.


— Quel est le plan, Dregan ? demanda Klyn.

— Attaquer, continuer de les attaquer. Nous pouvons les vaincre. Princesse Raelinn, partez d'ici. L'un des soldats vous accompagnera.

Malgré ses hésitations à partir et les laisser s’occuper de tout, la jeune femme savait qu’elle ne pouvait rien faire. Elle avait passé son temps en captivité et n’avait pas bu une goutte de sang depuis un moment. Elle hocha la tête et suivit le soldat.

— Arrêtez-les ! Ils emmènent ma femme !

— Princesse Illythia, fit le commandant en remarquant qu’elle était toujours là, partez vous aussi.

— Non. Je reste. Je veux vous aider.

Dregan soupira. La princesse était butée et quand elle prenait une décision, elle ne changeait pas d’avis.


Les orcs approchaient d’eux. Leurs pas lourds et lents venaient dans leur direction. Avant même qu’ils ne les rejoignent, Dregan avança lui aussi.

Dregan pouvait voir le regard dans les yeux de Klyn, un qui criait à la vengeance.

— Klyn, ne prend pas de décision hâtive. Nous risquons notre vie si nous faisons des faux pas.

Le plus petit avait la main serrée sur son arc, comme s'il tentait de se retenir. Personne ne pouvait lui reprocher de vouloir la vengeance. Des orcs avaient pris la vie de ses parents.

— Je sais, grommela Klyn, les dents serrées.

— Venez ! hurla Dregan aux autres.

Il jeta un bref coup d’œil et vit que Raelinn avait déjà quitté la pièce. Les créatures s’apprêtaient à poursuivre la princesse et son garde.

— Pas si vite !

Klyn tira une flèche dans le dos des orcs.

— Foeri poleyni ! ajouta Nicolae.

Les orcs prirent feu avant d’avoir le temps de faire quoi que ce soit.


Ils crurent en avoir finit en voyant les corps sans vie des soldats orcs.

— Comment osez-vous vous débarrasser ainsi de mes soldats ? Ne croyez pas que se soit terminé. Alexander, toi et ta troupe, occupez-vous de ces intrus.

— Bien, Majesté.

Un groupe d’une demi-douzaine de sorcier sortit de l’ombre. Ils portaient tous des vêtements sombres et une cape noire. En voyant le chef des sorciers, le dénommé Alexander, ils restèrent sous le choc. Leurs yeux passèrent de Nicolae à l’autre sorcier. Deux paires de yeux identiques. Alexander ressemblait trait pour trait à Nicolae, mais blond. L’adolescent se figea et ne prononça qu’un mot.

— Al… Alexander.

— Nicolae ? Toi ici ?

— Vous vous connaissez ? demanda Dregan.

— Alexander… est mon frère.


Sous les yeux étonnés du reste du groupe, il expliqua :

— Il y a une dizaine d'années, les orcs l'ont emmené ici. Père et Mère ont abandonné toute chance de le revoir. Et le voilà, servant le roi des orcs comme un gentil toutou.

Alexander se contenta de les regarder avec mépris. Comment ce jeune homme, à peine sorti de l’adolescence, avait fini ainsi ? La réponse semblait évidente, bien que difficile à accepter. Il avait été corrompu. Alexander sorti son grimoire.

— Vous êtes des indésirables qui gênent les plans de sa Majesté.

Nicolae imita son frère.

— Laissez-le moi. Occupez-vous des autres.

Le garçon était prêt pour ce combat. Car il savait que le frère qu’il avait connu n’était plus. Ce fils que ses parents croyaient mort avait en effet disparu.


— Inmena sfia.

Une sphère d’énergie magique obscure se dirigea vers Nicolae qui sauta sur le côté pour l’éviter. Alexander en lança d’autres, de plus en plus nombreuses.

— Skriya.

Le plus jeune se protégea de l’attaque.

— Pourquoi travailles-tu avec les orcs ? Rentre avec nous. Mère et Père t’attendent.

Alexander se moquait de ses paroles. Avec un rictus flippant, ce fut ces paroles qu’ils prononça.

— Quelle naïveté, petit frère. Ne vois-tu donc pas ? Les humains, quand ils n'ignorent pas nos pouvoirs, nous voient uniquement comme des démons. Ici, nul besoin de se cacher.

— Foeri balé !

Une boule de feu fonça vers Nicolae et brisa son bouclier. Le garçon vola en arrière et peina à se relever.

— Ils enlèvent des innocents pour les réduire à l'esclavage. C'est toi qui es naïf ! Et si tu crois que les orcs en ont quelque chose à faire de toi, tu te trompes ! Lumea sfia !

À l’instar d’Alexander, Nicolae envoyage des boules d’énergie magique. Les siennes, en revanche, étaient dorées. Alexander tomba au sol. Nicolae approcha de son frère. L’aîné s’étonna de recevoir une main tendu.

— Viens Alexander. Retournons auprès de Mère et Père.

— Pourquoi me donner une chance ?

— Parce que je n’ai pas la force de tuer mon frère et je sais que toi non plus.

— Nicolae, tu…


Soudain, un cri de colère résonne dans la chapelle. Le roi des orcs, dont les yeux brillaient de haine, lança à l'intention d'Alexander :

— Bande d'incapables !

Le blond regarda les corps sans vie de ses camarades et réalisa qu'il était le seul à avoir survécu.

— Vous aviez une mission, une, ramener Raelinn. Et vous l'avez laissée s'enfuir.

Alexander balbutie des paroles inintelligible et ne trouvait rien à dire qui jouerait en sa faveur.

— Je veux bien te donner une dernière chance Alexander. Tues ces invités importuns et ramène moi Raelinn. Ainsi j’accepterai de te faire à nouveau confiance.

Ils se préparèrent à un autre combat. Rien ne vint. Ils voyaient l’hésitation dans les yeux d’Alexander, et comprirent que Nicolae ne semblait pas se tromper. Face à eux ne se trouvait pas un meurtrier de sang froid mais un jeune homme égaré du droit chemin. Alexander tremblait et s’il ne prit pas la main de son frère, il ne la repoussa pas.

— Il faut vraiment tout faire soi-même, grogna le monarque face à l’inaction d’Alexander.


Il approcha à pas lourds de Nicolae. Tout se passa très vite. L’orc n’atteignit pas sa cible.

— Hurikan !

Le roi fut projeté contre le mur environnant.

Tout le monde jeta des regards confus, et, dans le cas de l’orc, même furieux, en direction d’Alexander.

— Comment ose-tu ? hurla la créature en se relevant avec peine.

— Lumea Spaya !

Une épée brillant d’une lumière dorée se manifesta dans la main d’Alexander. Il retint l’épée du roi avec cette dernière.

— Je vous ais suivis, j’ai obéis sans question. Mais je refuse de tuer mon frère. Et je refuse de vous laisser le tuer.

Un combat à l’épée débuta entre le sorcier et l’orc.

— Je ne suis pas un meurtrier !

— Alexander, mais, pourquoi ?

— Pour toi. Nicolae, toi et tes amis, partez d’ici sans tarder.

Le blonde évita une autre attaque, prenant avantage de son agilité pour contrer l’orc, bien plus lourd.

Nicolae laissa son frère à son sort, à contrecœur. Ils devaient partir, les gardes finiraient par réaliser la situation et les prendraient en chasse. Nicolae devait le reconnaître, il ne reverrait plus Alexander. La seule chose qui attendait son aîné à présent, était la mort.

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