Chapitre 6

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À l’aube, un groupe de silhouettes encapuchonnées passait les portes de Solanisk. Le soleil à peine levé, ils n'aperçurent que peu de gens. Seuls ceux bien matinaux se trouvaient hors de leur maison. Le groupe ne s’arrêta pas pour autant. Valait mieux avoir le moins de contacts possibles avec les humains. Ils arrivèrent dans la partie est de la Prairie Lulis. Des nuages blancs et floconneux couvraient le ciel, une légère brise fraîche frottait leur visage. Des oiseaux multicolores volaient au-dessus d’eux. Leur chant mélodieux résonnait dans leurs oreilles. Naevys en tête, ils marchaient dans l’herbe verdoyante en silence. Cela faisait des kilomètres de marches et ils mirent quelques heures avant d’arriver à destination. L’entrée de la grotte se démarquait par les pierres argentées tout autour. Illythia reconnaissait l’un des portrait de l’auberge de Negasta.

— Oh ! C'est de là que vient le nom de Grotte argentée ! C'est joli !

Les autres ne purent qu’approuver.

— Suivez-moi et faites attention, l'entrée est plutôt abrupte.


Comme avait prévenu Naevys, l’entrée descendait très vite. Ils devaient faire attention à ne pas tomber sur le sol boueux. L’endroit entier empestait l’humidité et il faisait sombre comme la nuit. Pour les vampires, marcher dans le noir n'était pas un soucis. Leurs amis, en revanche, ne voyaient rien. Le jeune sorcier sortit son grimoire.

— Lumea stulini.

Une sphère lumineuse apparut devant lui et illumina le passage. Ils voyaient bien mieux. Maintenant en mesure d’avancer sans problèmes, ils continuèrent. L’elfe était en tête, suivie de Dregan et ses soldats. Klyn restait auprès d’Illythia à l’arrière, Nicolae fermant la marche. Sous terre, la température descendait sous 0. Suivant leur guide, ils s’enfoncèrent encore plus profond.

— Jusqu'où vont ces tunnels ? demanda Illythia à voix basse.

— Nous n’allons pas descendre plus bas.

Devant eux, le chemin se séparaient en trois. En silence, ils suivirent Naevys qui prit le chemin de gauche. Ils devaient avouer que l’aide de l’elfe s’avérait fort précieuse. Elle voyageait souvent par la Grotte argentée. Pour leur amie, trouver la sortie était un jeu d’enfant.


Un après l’autre, chacun marcha dans le passage étroit. Malgré l’espace restreint, avancer n’était pas bien difficile. Même les soldats plus costaux s’en sortaient sans problèmes. Naevys continua tout droit vers un autre tunnel et ils partirent ensuite vers la gauche. Le chemin se termina par une impasse. L'elfe approcha du cul-de-sac.

— Normalement, la sortie la plus proche se trouve par ici. Pourtant...

Naevys posa une main sur le mur, qui n'en était pas un. Une pierre bloquait le chemin.

— Je ne me suis pas trompée de chemin. Il n’y avait pas ce rocher avant. Nous ferions mieux de ne pas le bouger, ça pourrait faire effondrer toute la grotte.

Cette éventualité leur eut tôt fait de les décider.

— Il y a-t-il un autre chemin ? demanda Dregan.

— Suivez-moi, les incita Naevys.

Ils prirent le chemin inverse et traversèrent encore de nombreux tunnels. Chaque passages se ressemblaient et il serait bien facile de s'y perdre sans guide.


Soudain, Naevys s'arrêta de marcher et se tourna vers le groupe.

— Ne faites pas de bruit, chuchota-t-elle.

— Que se passe-t-il ? demande Dregan sur le même ton.

— Nudayth.

— Qui ? demanda Illythia, tremblante.

— Il s'agit d’un dragon qui vit dans la Grotte argentée depuis bien longtemps, répondit l'elfe. Il est un peu comme le gardien de cet endroit. Nous pouvons passer sans problème si nous ne le dérangeons pas.

Sans un mot, ils se remirent à marcher. Au bout de quelques mètres, ils passèrent devant une grotte très large. Illythia vit une paire de yeux jaunes brillants dans l'obscurité. Ils semblaient la fixer avec intensité. Cela lui donnait la chair de poule et elle voulait partir au plus vite. Si l’endroit semblait sûr à l’origine, joli malgré l’oscurité. Elle ne se sentait plus si rassurée. Savoir qu'un dragon habitait ces lieux la terrifiait. Ses jambes tremblaient. Ils continuèrent d'avancer avec la discrétion d'un chat. Puis Illythia frappa une pierre posée sur le sol. Celle-ci fût projetée contre un des murs de la grotte. Ils virent le dragon bouger. La créature quitta sa tannière et son corps immense leur apparut. La créatures aux écailles argentées atteignait presque le plafond. Personne ne bougea. Ils se demandèrent tous ce qu'il allait faire. Naevys fut la seule assez brave pour s'approcher.

— Mademoiselle Naevys ? demanda Dregan.


Aucun d'eux ne savait ce que l'elfe avait en tête. Elle approcha encore plus du dragon. Il se pencha pour se mettre à sa hauteur et elle lui caressa la tête. Tous se tendirent. Naevys se mit à murmurer d'une voix calme. Elle parla dans une langue qu'ils ne comprenaient pas.

— Chut, calme-toi. Tout va bien. Nous ne te ferons pas de mal. Laisse-nous passer, s'il-te-plaît.

Le dragon sembla la comprendre et se calma.

— Vous parlez la langue des dragons ? demanda Klyn, sa voix trahissant de l'étonnement.

Peu de gens pouvaient comprendre la langue des dragons. Encore moins la parlaient. Le fait que Naevys y arrivaient, même un peu, était incroyable. Cette compétence leur sauva tout de même la vie. Qu'aurait fait le dragon ? Il valait mieux ne pas y penser. Le dragon s’endormit et ils purent se détendre.

— Juste un peu, murmura la jeune elfe pour ne pas réveiller la créature. Continuons.

L'elfe les guida dans les souterrains sombres et humides. Ils prirent plusieurs tournant et tombèrent sur un chemin se séparant en deux.

— Nous y voilà, annonça Naevys. Si nous passons par la droite, nous quitterons vers la plaine.

Ils prirent ce passage et sortirent dans la partie l'est de la Prairie Lulis.

— Enfin de l'air frais ! s'exclama Illythia en s'étirant.


De l’herbe verte s’étendait à perte de vue. Même les sens aiguisés des vampires ne leur permettait pas de voir quoi que ce soit dans cette mer verte.

— Nous sommes vraiments près de la capitale ? demanda Illythia en observant autour d’elle. Il n’y a rien qui ressemble à une ville.

— Vous allez la voir bientôt, fit Naevys. Continuons.

En effet, au bout de quelques mètres, la princesse s’écria:

— Je crois la voir.

À l’horizon, on pouvait apercevoir de hauts murs de pierres noires. À chaque pas dans leur direction, ils devenaient de plus en plus visible. En peu de temps, ils atteignirent la ville et tombèrent sur des rues désertes. Humains comme orcs, personne ne se trouvaient près d’eux. Ce qui ne s’en retrouvait pas plus rassurant et ils demeuraient tendus. Baisser leur garde, surtout ici, pourrait s’avérer fatale. Si pour le moment, ils n’apercevaient personne, ils se trouvaient malgré tout en plein cœur des terres des orcs, à quelques mètres à peine de leur cité. Les hauts murs noirs de cette dernière trônaient au-dessus de la capitale. Sa présence de rassurait point le groupe. Leur voyage touchait à leur fin mais le plus dûr viendrait plus tard. Dregan, juste derrière l’elfe, se tourna vers ses soldats.

— Allons-y et soyez discrets.


Leur cape couvrant la majorité de leur corps, le capuchon baissé, ils se déplaçaient en silence. Près de la place principale, les rues étaient animées, camouflant le groupe dans la foule.

— Soyez prudents, murmura Naevys. Il n’est pas impossible de croiser des orcs ici.

La capitale, point principal de l’île, grouillait de vie, et pas qu’humaines. Des orcs passèrent juste à côté d’eux avec leur démarche lourde. Ils retinrent leur respiration. Les créatures s’éloignèrent sans leur prêter attention. Soit leur capuchon les cachaient suffisamment pour que personne ne devine leur identité, soit les créatures ne leur avait même pas jeté un regard.

— Restez discrets et suivez-moi, murmura Naevys.


Avec la plus grande discrétion, toujours dissimulés par la foule, ils prirent le chemin de la citée des orcs. Cette dernière rappela un peu la citée des vampires à Illythia. Des maisons de bois partout autour des rues, de tailles variées. En revanche, les créatures dans les rues ne la rassuraient point. Elle avait vu les orcs qui avait attaqué, grandes, des traits humanoïdes mais plus bestiaux que ceux presque humains d’elle et de ses compagnons. Devant le mur de la cour du château, des gardes bloquaient la porte.

— Que voulez-vous ? demanda l’un d’eux.

— Rien, répondit Naevys en modifiant sa voix pour qu’ils ne comprennent pas qu’il s’agissait d’elle. Nous partons justement.

Les orcs restèrent à leur poste et Naevys s’éloigna avec le reste du groupe vers le mur est. L’elfe grimpa et une fois en haut, fit signe à ses amis de l’imiter. Devant eux se trouvait une trappe de bois dans le sol. La jeune elfe s’en approcha et l’ouvrit avec autant de discrétion que possible. Sous la trappe, ils aperçurent des marches de pierres grises.

— Si nous passons par les souterrains, nous pourrons plus facilement passer inaperçus.

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