Je suis née d’amour, tellement rêvée fille, mais pourtant garçon.

Ma mère l’avait pensé, espéré, peut être trop, peut être pas assez, en tout cas me l’avait gravé.

Mon physique n’était pas mon identité, je voulais être celle qui s’habillait en robe, celle qui était

dans la chambre rose, celle qui jouait à la poupée.

Ma mère cédait souvent à mes demandes, me transformait, me maquillait, me rendait fille.

Je me sentais belle , partageais des moments avec elles avec eux, mes camarades, ils me disaient sublime, je ressentais le bonheur simplement.

Plus tard la nature me faisait un cadeau, je sentais mes seins se transformer grossir, je jubilais, mon désir avait été entendu, un sentiment de devenir fille, un réel plaisir.

Seulement l’homme , le père ne tolérait pas, il se sentait blessé, la normalité était son souhait, cloîtré dans une éducation sans dérive. Il me fit traiter, normaliser, redevenir le garçon, son souhait.

L’adolescence avec toujours plus d’envies, les habits, la mode qui rend les jeunes femmes belles, et

ce plus; envie de plaire, d’être sexy.

Bientôt un premier amour, en homme je devait être, mais pouvait ne taire mon secret, me confier, avouer. Une compagne, compréhensive, tolérante, elle m’aimait à ma façon, elle m’avait compris, une idylle parfaite, une cohésion, l’amour sans reproche, enfin comprise…

Les aléas de la vie, une séparation, une douleur, tout s’effondre, se reconstruire, recommencer.

Ma double identité, envie de la vivre sans retenue, sans ce soucier des ont dits, du regard des autres. Etre femme, devenir celle qui détourne les regards , celle qui sublime une photo, qui anoblit les fêtes, séduit par sa grandeur, sa classe.

Merci à ma compagne, à sa tolérance, son amour, son approbation à mon droit à être, de paraître, de devenir celle que je suis, appelez moi Emma!

je suis Emma,

Claude Moulin a écrit mon histoire, merci, il a su trouver les mots justes...