Chapitre 13

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    Heureusement, le lendemain matin, nous commencions plus tard. Je pus donc dormir un peu plus. Je fis un bond de deux mètres en sentant une truffe humide souffler dans mon oreille. J'avais installé Cookie au pied de mon lit, mais il avait apparemment réussi à monter ! Il avait l'air en pleine forme, il me regardait avec la tête de travers, la langue pendante et la queue toute frétillante. Ça suffisait à me remonter le moral pour bien démarrer la journée !

    Je passais la main dans ses poils en riant. Je plissais le nez, il aurait quand même besoin d'une bonne douche. J'y avais pensé la veille, mais je ne voulais pas le traumatiser plus que ça.

    Je m'étirai avant de sortir du lit quand mon téléphone sonna. C'était qui ? Je fronçais les sourcils, je ne reconnaissais pas le numéro.

— Elena Erine bonjour,

— Bonjour Elena ! C'est Théodore. Je ne te dérange pas ?

— Non pas du tout ! Comment vas-tu ?

    Et surtout, qu'est-ce qu'il me voulait ? Merde ! J'avais bien une idée ...

— Je suis désolée pour hier ! Je suis partie sans payer, je repasse ce soir pour régler ça.

    Je trouverais bien un créneau entre les cours et mon service à l'Apocalypse. Je bossais dans ce bar plusieurs fois par semaine pour payer mes factures et je ne pouvais pas me permettre d'être en retard. Bill ne me virerait pas mais je n'aimais pas ça.

    Il eut un petit rire avant de me répondre.

— Ce n'est pas pour ça. Laisse tomber ce n'était vraiment rien. Ça m'a fait plaisir de pouvoir te rendre service. J'appelai pour savoir comment allait ton nouveau pensionnaire ?

— Merci beaucoup mais ça me gêne quand même. Et bien il a l'air d'aller mieux ! Il vient de me réveiller en me soufflant dans l'oreille alors que hier soir il était en bas de mon lit ...

— Sacrées bestioles ! Ils savent bien trouver la bonne place, s'amusa-t-il. Plus sérieusement, il n'a aucune identification et aucun signalement de recherche pouvant lui correspondre. Que souhaites-tu faire ?

— C'est à dire ?

— Et bien, soit tu le gardes chez toi et dans dix jours tu peux officiellement l'adopter, soit le ramener à la clinique pour ces dix jours, soit le déposer au refuge.

    Je n'avais pas trouvé, enfin pris, le temps de réfléchir à tout ça. Ce n'était que depuis hier soir que j'étais tombé sur Cookie. Je ne savais pas si j'allais savoir m'occuper de lui. Pour autant, je ne me voyais pas le déposer où il allait être enfermé dans une cage. J'en fis part à Théodore. Et d'ailleurs, après ces dix jours, que se passerait-il au refuge ?

— Ça dépend desquels. Dans certains ils sont piqués par manque de place. Heureusement, celui de la ville ne fait pas ça. Mais il pourrait se passer des mois voir des années avant qu'un potentiel adoptant ne soit intéressé par lui. D'autant que d'après sa morphologie, il doit avoir dans les 4 ans, ce qui intéresse bien moins que les chiots.

    Rien qu'à entendre ça, mon coeur se serra et mon estomac se noua. Je ne pouvais pas le laisser dans cette situation-là.

— Je vais le garder. Et si personne ne le réclame, je le garderai. Le plus chiant sera si je dois partir en vacances.

— Tes parents ne peuvent pas le garder ?

— Mes parents sont décédés depuis mes 5 ans. Mais ma tante et ma cousine accepteraient peut-être de le garder, elles ont l'habitude de recueillir des animaux abandonnés.

    J'avais dit ça sur le coup mais en fait ça faisait des mois que je ne les avais pas contactés. Je trouverais bien une solution.

— Je suis vraiment désolé Elena. Comment s'appellent-elles ?

— Sarga et Magnolia Dupree.

    Il y eut un moment de flottement. Comme s'il était surpris de ma réponse.

— Et bien ma chère, on peut dire que vous vous révélez pleine de surprises. Sarga et Magnolia sont bien connues dans notre milieu. Tu t'entends bien avec elles ?

    Je ne savais pas trop comment interpréter le « dans notre milieu ». J'avais l'impression qu'il ne parlait pas du monde animalier.

    Il était bien curieux. Mais je me demandai aussi où allait nous mener cette conversation.

— Je n'ai pas ma tante tous les jours au téléphone, mais avoir habité quelques mois chez eux, forcément ça crée des liens.

— C'est toujours bon à savoir ! s’esclaffa-t-il. La prochaine fois que tu les vois, n'hésites pas à leur dire que Théodore Dumont et Axel Heron leur passent le bonjour. Bon désolé, je dois te laisser, on m'appelle pour mon prochain rendez-vous. Bonne journée et à bientôt ! On devrait passer au bar ce soir.

— Ok et bien bonne journée à toi aussi ! répondis-je avant de raccrocher.

    Ils me prenaient tous pour un pigeon voyageur ou quoi ? Le chauffeur de taxi, Henry qui me demande de faire passer un message à Axel, maintenant Théodore qui se sert de moi comme intermédiaire pour ma tante. C'est quoi la prochaine étape ? J'étais pas une agence de speed-dating !

— Aller mon petit, maintenant à la douche !

    Il poussa un soupir à fendre l'âme avant d'enfouir son museau entre ses pattes. A croire qu'il comprenait ce que je disais. Je ne pus m'empêcher de rire.

    Je retrouvai une ancienne brosse dans ma salle de bain. Elle deviendra celle du chien. J'avais beau être l'amie des bêtes, pas question qu'elle resserve pour mes cheveux. Après passage à la douche et démêlage, il avait beaucoup plus d'allure. Il était encore plus beau et ses poils devenait soyeux.

    Théodore avait pensé à déposer un paquet de croquettes dans ma voiture. Je lui en mis dans un de mes bols, avant de me mettre en route pour le reste de ma journée. J'espérais qu'il ne ferait pas de dégâts en mon absence. Je l'avais bien sorti et je n'avais rien de très important, mais sur le principe, je n'avais pas envie de retrouver mon cocon sens dessus dessous.

    Le reste de la semaine se passa calmement. Je racontais à Emma que j'avais adopté un chien et lui montrait quelques photos. Elle semblait contente pour moi, mais ne parlait encore et toujours que de Stan. Je ne lui parlai pas du rendez-vous approchant avec Mike. J'étais tiraillée. J'avais hâte et en même temps j'appréhendais. Ça faisait très longtemps que je n'étais pas sortie avec quelqu'un. Même en tout bien tout honneur.

    Heron nous jetait des regards noirs de temps à autre. D'une manière générale, nous nous évitions. Nous avions beaucoup plus d'interaction au bar. A croire que l'Apocalypse était devenue leur fief. Ils se mettaient toujours dans ma zone de service. J'étais amenée à frôler Heron et j'en jouai. J'aimai le voir se crisper chaque fois que je passais à côté de lui. Je faisais exprès de passer plus proche que nécessaire. Je n'avais toujours pas digéré le coup de la dernière fois.

    Parfois je me disais que j'avais été plus clémente avec Mike qu'avec lui. D'un autre côté, le premier m'avait présenté ses excuses ...

    Régulièrement Théodore me demandait des nouvelles de Cookie. Ce dernier se portait bien et était sage comme une image. Il était toujours super content de me voir. On s'était déjà habitué ensemble et j'appréhendais chaque jour de recevoir un appel me disant que ses proprios le réclamaient. Il était à moi.

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