Épilogue

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Chapitre 7


Face à cette maison, dernier vestige de son enfance, son coeur se serra à nouveau. Il se revit petit garçon traînant dans les jupes de sa mère, se remémora toutes ces années où il n'y avait eu qu'eux, où ils avaient été là l'un pour l'autre, et ne put s'empêcher de les comparer à celles passées avec Lana. C'est alors qu'il se fit la réflexion, non sans amertume, qu'ils ne vieilliraient pas ensemble, qu'elle avait choisi de continuer sa vie sans lui. Il pensa à ce père qui l'avait abandonné lui aussi. Décidément, la vie ne faisait pas de cadeau. 


En montant l'escalier, il se retrouva face à son ancienne chambre et ne put s'empêcher d'y pénétrer. Malgré le fait qu'elle ait été transformée en bureau, il remarqua, non sans un pincement au cœur, que tous ses jouets étaient à leur place, il n'en manquait pas un seul, sa mère les avait tous conservés. À cet instant, il se laissa submerger par une immense vague de tristesse, et repensa à tous les espoirs qui étaient nés dans cette pièce, à tous les rêves qu'il avait pu faire... Combien en avait-il réalisé au bout du compte ? Aucun, même son mariage, il l'avait raté. 


Lorsqu'il ouvrit la penderie, son regard fut attiré par un éclat métallique. En se penchant, il reconnut avec étonnement le fusil de chasse de son grand-père. Un cadeau de ce dernier le jour de ses dix-huit ans, qui ne manquait pas de lui rappeler les innombrables battues auxquelles il avait participé à ses côtés. Sa mère lui avait pourtant affirmé, à de nombreuses reprises,  s'en être débarrassée. Il faut dire que les armes avaient toujours exercé sur lui une réelle fascination.


Après avoir remis la main sur les cartouches, il s'empara du fusil et se dépêcha de quitter les lieux avant le retour de sa mère, histoire de ne pas avoir à subir ses sempiternels reproches. Comme il n'avait pas d'autre endroit où passer la nuit, il décida de rentrer chez lui. 


C'est en arrivant à l'appartement qu'il réalisa pleinement le gâchis de son existence. N'avait-il pas tout raté dans la vie ? Son emploi qu'il avait perdu chez HP, et le nouveau qu'il s'était senti obligé d'accepter, ses amis qui un à un ne lui avaient plus donné signe de vie... Jusqu'à sa femme qui l'avait quitté pour un autre. Heureusement, ils n'avaient jamais pu avoir d'enfants. Que laisserait-il derrière lui, une fois sa mère disparue ? Rien. La colère avait depuis longtemps laissé place à l'abattement. 


Il se dirigea vers le bar, histoire de chasser ses idées noires. Il avait toujours eu une prédilection pour le whisky. Après trois verres, cette boisson avait le bon goût de l'anesthésier. Sauf que cette fois-ci, il en but beaucoup plus avant d'atteindre l'ivresse libératrice. Et c'est dans un état d'ébriété avancé qu'il se saisit de son arme. 


Ce soir-là, alors que je tendais l'oreille, oppressée malgré moi, je fus bien obligée de reconnaître que les bruits qui filtraient de chez mes voisins du dessus n'étaient pas habituels. Il ne s'agissait plus de cris ou de simples projectiles lancés avec force contre un mur ou sur le sol. Non, rien à voir. Cela me faisait plutôt penser à... Au bruit d'une arme à feu ! 













 

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