Chapitre 3

12 minutes de lecture

Erwan marchait d’un pas vif et déterminé, décidé à présenter ses excuses à Ilona. Alors qu’il arrivait dans la cour du collège, il chercha cette dernière du regard. Ne la voyant nulle part, il partit à sa recherche dans la masse de collégiens.

Ilona n’avait en fait aucune envie d’aller au collège. Elle traînait les pieds, forçant Léna à marcher à l’allure d’un escargot.
- Qu’est-ce que tu as, Ilona ?
- Rien, je suis juste crevée, mentit la jeune fille en ralentissant de plus en plus.
Léna finit par s’arrêter et fixa Ilona, qui avançait centimètre par centimètre.
- Tu comptes arriver au collège demain ? s’exclama-t-elle.
- J’aimerais bien, oui, soupira Ilona en fixant le sol.
- Vas-tu enfin me dire ce qu’il se passe ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
Ilona lâcha un soupir triste et décida de tout dire à son amie, sans pour autant accélérer l’allure.
- C’est Marka... J’en ai marre.
- Qu’est-ce qu’elle t’a fait encore cette sale sadique ?
- Ben... Elle est venue me voir hier et... depuis je suis super triste.
Léna, compatissante, passa son bras au-dessus des épaules d’Ilona.
- Elle va m’entendre, celle-là ! Je te jure qu’elle va passer un sale quart d’heure. J’en ai marre, moi aussi ! Ça suffit comme ça ! grommela-t-elle en fronçant les sourcils.
- Laisse tomber, Léna, ça ne sert à rien. On est deux et quasiment toute la classe est avec Marka. Et je n’ai pas envie de me faire encore humilier devant tout le monde.
Ilona jeta un regard désespéré à son amie. Le sujet était clos.

L’entrée du collège était sur le point d’être refermée, et les deux jeunes filles se glissèrent dans la cour juste avant que le portail ne se ferme. Ilona avala sa salive : elle espérait ne pas tomber sur Marka et sa bande. Heureusement, la sonnerie retentit. Léna lui adressa un clin d’œil et partit se ranger avec sa classe. Rassurée, Ilona rajusta son sac sur ses épaules. Mais son soulagement retomba bien vite ; elle avait cours d’anglais. Que n’aurait-elle pas donné pour que la professeure soit absente ?! Mais ce n’était qu’un faux espoir car elle voyait cette dernière arriver. Suivant madame Lett dans la classe, la jeune fille s’assit à sa place en soupirant. Elle sortit ses affaires avec la ferme intention d’ignorer son voisin. Justement, celui-ci entra dans la classe et se dirigea vers elle d’un pas vif. Ilona se retint de lever les yeux au ciel en pensant :
« Il est obligé de se faire remarquer ! ».
L’adolescente vit Marka adresser un signe au jeune homme, qui l’ignora royalement. Cela surprit considérablement Ilona.

En réalité, Erwan semblait déterminé à lui parler.
« Il va encore me reprocher des choses que je n’ai pas faites ?! » se demanda la jeune fille sans une certaine appréhension.
« Eh bien tant pis ! J’en ai marre ! Qu’importe ce qu’il me dira, je n’écouterai pas ! Ses remarques me glisseront dessus ! »
Lorsqu’Erwan s’installa à côté d’elle, elle ne lui adressa pas un regard, monopolisant toute son attention sur le cours qui venait de débuter. Néanmoins, une voix l’interrompit dans sa concentration :
- Ilona, l’appela son voisin.
Celle-ci l’ignora, refusant d’entrer dans son jeu.
- Ilona ! reprit Erwan d’une voix plus insistante.
Nouveau silence.
- Laisse-moi juste te parler !
- Laisse-moi tranquille, marmonna l’adolescente.
- Écoute, j’étais là hier soir, dans la forêt, reprit le jeune homme.

« Il était là ? » s’étonna Ilona avec consternation.

- J’ai vu Marka te harceler et te brutaliser.
Un blanc s’installa, uniquement interrompu par la voix de Madame Lett. Erwan déglutit bruyamment et chuchota :
- Je me suis trompé sur toi, désolé.
Ilona en resta bouche bée, puis finit par articuler :
- Tu veux dire... Que tu es désolé de m’avoir harcelée, humiliée, brutalisée, et t’être moqué de moi ? énuméra la jeune fille dans un souffle.
- Oui, répondit Erwan d’une petite voix.

Le jeune homme culpabilisa d’autant plus en entendant toutes les accusations d’Ilona. Il ne s’était vraiment pas rendu compte du mal qu’il lui avait fait.

- Et tu crois vraiment que je vais te pardonner ?
- Non... balbutia le jeune homme, honteux.
- Bien sûr que si ! répliqua l’adolescente en frappant la table de son poing.

Mais dans son emportement, Ilona donna un coup dans sa trousse, et toutes ses affaires tombèrent avec fracas.
Tous les regards de la classe se tournèrent vers elle, et elle se baissa pour ramasser ses stylos. Erwan la regardait avec étonnement, stupéfait. Jamais il ne se serait attendu à une telle réponse de sa part. La sincérité qu’elle dégageait en affirmant pouvoir lui pardonner le rassurait, mais le sidérait tout autant. Justement, Ilona se redressa, les stylos à la main, et fronça les sourcils en voyant l’air surpris de son voisin.

- Quoi ? j’ai un truc sur le visage ?
- Euh... Non, non pas du tout, répondit Erwan en reportant son attention sur le cours.

Mais malgré sa bonne volonté, il n’en comprenait pas un traître mot. Il jeta un coup d’œil à sa voisine qui semblait très concentrée.

- Eh ! chuchota-t-il. Tu comprends quelque chose ?
- Non, je n’écoute pas.
Erwan esquissa un sourire.
- Cours nul qui ne sert à rien.
- Tout à fait ! renchérit Ilona. It’s very nul !
Son voisin retint un gloussement.
- Je déteste ça ! En plus je ne comprends rien ! fit-il en mâchouillant son crayon.
- J’avais remarqué, lâcha Ilona. Mais de toutes façons on s’en fout puisque ce cours est le plus nul de tous ! Et...
- Je... J’adore les cours d’anglais, la coupa soudain Erwan d’une voix mal assurée.

Surprise, Ilona se tourna vers lui en fronçant les sourcils. Que signifiait ce brusque changement d’avis ? Un mouvement des yeux de son voisin l’invita à diriger son regard derrière lui. Ilona cilla. La professeure d’anglais se tenait derrière eux et les dévisageait, les bras croisés sur sa poitrine avec colère.

- Vous disiez ?

Ilona détourna les yeux et déglutit. Si elle les avait entendus, alors il ne servirait à rien de mentir. Erwan lui lança un regard de détresse.

- Une heure de colle. Non seulement vous n’écoutez pas, mais en plus vous empêchez les autres de travailler en critiquant le cours. Je vous rappelle toujours à l’ordre, mais vous n’êtes pas fichus de vous calmer ! Vous avez assez perturbé le cours comme ça, tous les deux.

Madame Lett s’éloigna à grands pas et rejoignit son bureau pour couper court aux commentaires des autres élèves. Erwan poussa un soupir de soulagement.
- Ouf, j’ai cru qu’elle allait nous envoyer en prison ! murmura-t-il.
- Ce n’est pas drôle du tout. Mes parents vont me tuer !
A cet instant, Ilona se rendit compte qu’Erwan avait l’air tout à fait sérieux. Aucun signe d’amusement ne transparaissait sur son visage.
- Attends. Tu pensais vraiment qu’elle allait nous jeter en prison ?! s’étonna-t-elle.
- Bah oui ! Pas toi ?

Ilona faillit hurler de rire. Soit Erwan était vraiment naïf, soit il se payait sa tête. Mais dans tous les cas, ça commençait à l’amuser. Elle ne put s’empêcher de pouffer.

- Heu...non. Un prof ne ferait jamais un truc pareil ! Mais d’où tu sors, pour croire ça ?!
- D’un monde lointain où des animaux bleus et roses sautillent dans l’eau, répondit Erwan sans se départir de son sérieux.
Ilona éclata de rire. Comment pouvait-il dire de telles inepties si sérieusement ? Un sourire se dessina sur les lèvres d’Erwan. Bientôt, tous deux pouffaient sans retenue. Un cri de Madame Lett les interrompit :

- Deux heures de colle !

*********

Assise à côté d’Erwan, Ilona ruminait ses sombres pensées.
Elle avait été collée, elle ! Ses parents lui avaient passé un sacré savon, et le week-end qui avait suivi avait été un calvaire pour elle. Les vacances de Noël étaient passées, et la plupart des élèves de troisième étaient partis en sortie. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle il n’y avait qu’Erwan et elle dans la salle de permanence. Le surveillant qui faisait la permanence semblait manifestement s’ennuyer ; sa tête disparaissait sous plusieurs cols roulés, et seuls ses cheveux et ses yeux fatigués dépassaient du tas de pulls qu’il formait. Cela faisait déjà une heure qu’il les surveillait, dans un silence total.
Soudain, le téléphone de la permanence sonna, rompant la monotonie de la première heure de colle. Le surveillant décrocha, hocha la tête à plusieurs reprises comme si son correspondant pouvait le voir, puis prononça une sorte de grognement qui devait être un « oui » car il les prévint qu’il allait s’absenter. Il se leva et s’éclipsa sans un bruit.
Quelques minutes s’écoulèrent dans le silence.

- Le gros nounours est enfin parti ! s’exclama Erwan.
- Quel gros nounours ?
- Bah le surveillant !
- C’est ça que t’appelle un gros nounours ?! Mais les nounours c’est mignon ! Moi j’appellerais plutôt ça « une montagne de pulls poilus » !
Erwan et Ilona éclatèrent de rire. Une fois calmés, le silence retomba dans la salle, soudainement interrompu par le crissement de la chaise d’Ilona.
- Ça fait une heure qu’on attend là sans bouger ! J’en ai marre, il faut que je fasse quelque chose ! s’exclama celle-ci.

Sur ce, elle se dirigea vers le tableau à grands pas sous le regard intrigué d’Erwan. Attrapant une craie qui traînait, Ilona se mit à dessiner. Le jeune homme se leva à son tour et vint la rejoindre en observant son dessin, tout en jetant des coups d’œil à la porte pour vérifier si le surveillant revenait. Une fois « l’œuvre » d’Ilona terminée, il ne put s’empêcher de demander :
- Heu... c’est quoi ça ?
- Bah c’est un nounours ! répliqua très sérieusement la jeune fille.
- Ah ouais, d’accord...
- Qu’est-ce qu’il y a, il n’est pas beau ? Ce n’est pas ma faute si t’es aveugle !
- Je me demande bien qui de nous deux est aveugle...

Erwan regardait avec amusement les formes tarabiscotées du dessin d’Ilona, essayant en vain de voir le nounours qui lui semblait toujours inexistant. Au bout d’un moment, il se saisit d’une seconde craie et dessina à son tour sur le tableau. Mais contrairement à l’adolescente, le trait était fin et son dessin très reconnaissable. Se frottant les mains sur son jean pour enlever la poussière blanche qui les couvraient, il dit :
- Ça, c’est un nounours !
- Mouais, répliqua Ilona avec une petit grimace.
- Jalouse ?
- Pas du tout ! rétorqua-t-elle.
Elle reprit sa craie et griffonna le dessin d’Erwan.
- Hé ! s’exclama ce dernier.
- Voilà ! Comme ça, le mien est plus beau !
- N’importe quoi !
La jeune fille regarda son dessin un instant, puis arrondit les oreilles et rajouta des moustaches ainsi qu’un chapeau.
- Il est magnifique, maintenant !
Erwan acquiesça avant d’éclater de rire, suivi par Ilona.
- Bon, reprit-il plus sérieux, arrête de faire n’importe quoi.

Prenant la brosse, il effaça le tableau et redessina. Quand ce fut terminé, Ilona ne put s’empêcher d’être admirative devant la finesse et la précision des traits.

- Ça, expliqua Erwan, c’est un Triquon. Il est vert et vit en montagne en se nourrissant d’arbustes. Il fait son nid en haut des falaises et peut vivre plus de cinquante ans.
« Ah ouais, c’est toute une histoire qu’il invente, pensa la jeune fille. Ça ressemble à un griffon en plus ! » Prise d’une soudaine inspiration, elle dessina un cercle avec deux yeux et présenta sa création :
- Et ça, c’est une huître qui vit dans les plaines arides du désert amazonien !
- Ça existe, le désert amazonien ? demanda Erwan, perplexe.
- Évidemment ! Il existe depuis plus de six mille ans, et il y a des poissons à tête de singe qui y habitent. Tu ne savais pas ça ? fit mine de s’offusquer Ilona.
- Euh... Non.
Erwan fronça un instant les sourcils avant de comprendre que la jeune fille se moquait de lui. Il lui tira la langue et effaça l’huître avec la brosse du tableau, pour dessiner le portrait d’un homme à la place.
- Lui, c’est Youarechelou. C’est un monstre sans cœur qui martyrise tout le monde.
- Si c’est un monstre, il faut lui en donner l’air ! Moi je rajouterais des trucs comme ça.
Ilona se saisit d’une craie rouge et dessina des cornes et une queue à « Youarechelou ». Elle fronça les sourcils et fit remarquer avec amusement :
- You are chelou ? Je croyais que tu étais nul en anglais ?!
- Il n’y a pas besoin d’être fort en anglais pour ça !
- C’est vrai. Bon, on pourrait parler d’autre chose, là ? Parce que l’anglais c’est le meilleur sujet de conversation pour me voix exploser !
- Si tu veux. L’anglais n’existe plus dans notre vocabulaire à partir de maintenant !
- Ne prononce plus ce mot !
- Oui, oui. Ne parlons pas de la langue du pays qui se trouve de l’autre côté de la Manche.
- Tout à fait !

Des pas se firent entendre dans le couloir. Ilona et Erwan se regardèrent, paniqués : le surveillant revenait. S’emparant de la brosse, Ilona effaça le tableau à toute vitesse, tandis qu’Erwan rangeait toutes les craies. Soudain, la porte s’ouvrit à toute volée et claqua contre le mur.
C’était Marka.
- Erwan, je peux te parler ? fit-elle en jetant un regard noir à Ilona.
- Pourquoi ?
- Parce que. C’est très important. Viens dans le couloir, c’est urgent !
- Mais je suis en colle, en fait. Je ne peux pas sortir de la salle.
Marka croisa les bras et prit un air triste et suppliant. Ilona leva les yeux au ciel : cet air accablé était à coup sûr du bluff.
- Mais c’est à cause d’Ilona ! Elle m’a encore frappée !
Ilona jeta un coup d’œil à Erwan. Celui-ci s’appuya sur le bureau et lâcha :
- Elle a bien fait.
- Quoi ?! Comment ça, « elle a bien fait » ? s’écria Marka.
- Marka, tes petits plans sont terminés. Je sais que tu m’as manipulé, et ne compte plus sur moi pour embêter Ilona.

Surprise, Marka leva les yeux vers Ilona. Rouge de colère, elle la pointa du doigt sans pour autant dire un seul mot. Elle ouvrit la bouche, la referma, ses yeux passant d’Erwan à Ilona sans pouvoir prononcer un mot.

- Nous ne sommes plus amis, annonça Erwan. Tu t’es bien jouée de moi, hein ? Je ne m’y laisserai plus prendre. Ne t’avise plus de faire du mal à Ilona !

Cette dernière se tourna vers le jeune homme avec stupeur, agréablement étonnée qu’il prenne sa défense. Marka, elle, semblait tellement en colère qu’elle s’écria à l’adresse d’Ilona :
- Toi ! Tu l’as hypnotisé ! J’en suis sûre ! Tu lui as raconté n’importe quoi en l’hypnotisant !
La jeune fille prit Erwan par les épaules et le secoua de toutes ses forces.
- Erwan ! Réveille-toi ! Ne succombe pas à l’esprit maléfique de cette fille que j’ai dû subir pendant tant d’années !
- Hé ! Non mais ça ne va pas la tête ! s’exclama l’adolescent en se dégageant d’un coup sec de la poigne de Marka.
- Tu ne comprends donc pas ? Elle est en train de t’hypnotiser ! Sur les réseaux sociaux, il y en a plein qui disent qu’elle est peut-être une sorcière ! dit-elle en insistant sur le dernier mot.

Ilona se retint d’éclater de rire. La réputation qu’elle avait ne l’avait jamais intéressée, de toute façon. Elle poussa Marka pour se planter devant Erwan.

- Elle a raison ! Je suis en train de t’hypnotiser, fit-elle en levant les bras comme pour invoquer un esprit. Tes paupières sont lourdes... Ton esprit brumeux va se dissoûûûûdre, les ténèbres brumeuses envahissent ton espriiiit ! scanda-t-elle d’une voix profonde.

Erwan dévisagea Ilona, se retenant de rire, et décida de se prendre au jeu. Marka allait avoir la peur de sa vie. Il plissa les yeux et laissa sa tête tomber sur le côté en marmonnant :

- Oui, maîîître ! Mon esprit brumeux se dissoudra dans la brume brumeuse qui est brumeuse dans la brume !
- Très bien, esclave ! Tue cette fille ! s’exclama Ilona.
- Quoi ? s’écria Marka. Attends, tu blagues, non ? Tu ne vas pas vraiment faire ça ?

La jeune fille fixait Ilona avec des yeux ronds. Apeurée, elle commença à reculer vers la porte avec incertitude. Quelques minutes plus tôt, elle n’y aurait pas cru, mais le visage hébété d’Erwan et le sourire triomphant d’Ilona l’avait fait changer d’avis. Effrayée, elle se précipita dans le couloir en se retenant de hurler, et descendit les escaliers quatre à quatre sans demander son reste. Dès que le son de ses pas se fut estompé, Erwan et Ilona ne purent s’empêcher d’hurler de rire. Mais ils n’eurent pas le temps de se dérider plus ; le surveillant apparut dans la salle et leur fit comprendre à renfort de protestations qu’ils auraient dû rester assis.

- Le nounours est de retour ! chuchota Ilona à l’oreille de son camarade avant de se rasseoir.

Tous deux pouffèrent discrètement. La sonnerie indiquant la fin de l’heure retentit dans le couloir. La deuxième heure de colle allait commencer, mais cette fois le silence allait sûrement être interrompu par quelques rires.



Note :
Nous tenons à nous excuser de l'attente de ce chapitre. Le délai entre les prochains devrait être plus court normalement.
Merci à tous ceux qui nous lisent et nous corrigent !
Sur ce, bonne lecture !

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