La nuit, tous les hommes sont gris

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Flavia avait laissé Dieter prendre en charge l’addition exorbitante, même pour une table étoilée, sans s’en soucier le moins du monde. Peut-être, pour asseoir son image de femme forte et indépendante, aurait-elle dû au moins protester pour en payer la moitié, mais sa seule préoccupation se portait vers Fabio, la seule personne pour qui elle comptait, qui se terrait à quelques centaines de mètres de là.

Arrivée sur le perron devant l’entrée du restaurant, elle perçut un concert de sirènes de voitures de police au loin. Pour en connaître la cause, elle sortit son téléphone.

« Fusillade en cours au Parc de l’Insugherata », titrait le site Il Messaggero.

Que faire ? Une envie irrépressible la prit de se rendre sur les lieux, car elle était certaine que Fabio s’y trouvait, mais à quoi aurait-elle pu bien servir là-bas ?

Elle possédait bien quelques rudiments dans le maniement des armes, que lui avait rapidement inculqués Leandro, mais à présent, elle était démunie, titubant sur ses talons hauts.

Cela n’avait aucun sens, de seulement penser y aller.

Un pas rapide se rapprocha d’elle et un bras passa autour de sa taille.

— Viens, Flavia, allons chez moi… susurra la voix enrouée de Wetterwald dans son cou.

L’haleine était chargée d’alcool, elle pressentit qu’il ne ferait pas long feu. Cela lui donnait l’occasion de l’expédier en un rien de temps.

Sans répondre, elle enlaça doucement son bras, comme on guide un enfant, et l’amena dans une ruelle adjacente, peu éclairée. L’homme se laissait faire sans broncher, mais Flavia sentait à sa main qui se crispait dans la sienne que la fébrilité le gagnait.

Elle s’arrêta dans l'encadrement d’une haute porte cochère, à l’abri de la lumière et des regards indiscrets.

— Pourquoi vouliez-vous que je vous accompagne chez vous ? lui lança-t-elle en le confrontant brusquement.

Comme les fois précédentes, elle espérait s’imposer en jouant la domination, car l’homme avait alors invariablement perdu ses moyens face à elle. Il fronça les sourcils, cela ne se passerait pas comme ça, il avait visiblement pris la résolution de ne pas se laisser avoir cette fois-ci.

— Pour boire un dernier verre, et vous m’avez promis… commença-t-il en tentant de ne pas se démonter.

Un sourire fugace traversa le visage de la jeune fille.

— Je ne sais pas si je suis d’humeur à attendre si longtemps, prétendit-elle en lissant les revers de soie de son smoking.

— Vous voulez dire que vous voudriez ?…ici ? balbutia-t-il en s’avançant vers elle.

— Je ne dirais pas que ça me déplairait…

Sur ces mots, elle s’adossa aux fortes ferrures de la porte, rejetant la tête en arrière.

— Ainsi, vous me laisseriez… bafouilla l’homme, le souffle court.

Ses doigts effleurèrent les cuisses, dont la chair s’hérissait sous la bise nocturne, les empoignant bientôt sous le coup de fouet du désir qui le tenaillait. Loin de s’émouvoir de cette brusquerie, elle les écarta, provocante.

En le poussant à bout, elle savait qu’à nouveau, il s’effondrerait lamentablement. Elle releva les pans de la jupe jusqu’à découvrir sa culotte, et commença à se caresser à travers le fin tissu, dernier rempart de sa pudeur.

— Mais serez-vous capable de me satisfaire. Je suis gourmande, vous savez ? fit-elle d’un ton sarcastique en glissant les doigts directement sur son bourgeon de chair.

Elle jouait l’excitation mais le contact sur le clitoris était froid et ne déclenchait nulle réaction. Tout n’était que simulation, et elle redoutait qu’il découvre le pot aux roses en la trouvant sèche s’il la pénétrait.

Mais cette mascarade produisit son petit effet sur le jeune homme, qui sortant son phallus rigide, commença à l’astiquer frénétiquement. Cela ne pourrait suffire, et elle se décida à le prendre en main pour hâter l’explosion finale.

Alors que ses mouvements gagnaient en amplitude et en rapidité, elle continuait à activer ses doigts entre ses cuisses, mimant une pénétration brutale et saccadée, provoquant enfin l’humidité espérée. L’homme ne perdait pas une miette du spectacle et son visage s’abandonnait à toutes les expressions du plaisir. Cessant une seconde son ballet sur le sexe dressé, elle porta les doigts ballants de l’homme à sa bouche et les inséra en elle, pour l’inviter à satisfaire son appétit luxurieux, à elle aussi.

Il s’affaira aussitôt à fouiller son intimité, plutôt maladroitement, constata-t-elle froidement.

Mais son souffle se muait en râle, annonçant la vague de jouissance qui le balaierait. Pour l’accompagner, elle se mit au diapason, renversant et roulant sa tête, les yeux clos, repassant sa langue sur les lèvres avec lubricité.

Alors qu’il poussait un grognement rauque, elle sentit, vaguement dégoûtée, la semence tiède se répandre entre ses doigts, mais ne cessa pas pour autant de caresser le membre. Les hommes aimaient cela, qu’on continue à cajoler leur virilité même s’ils étaient parvenus à l’extase suprême, se souvenait-elle. Ainsi continua-t-elle jusqu’à ce, qu’épuisé, ses épaules s’avachirent dans le relâchement de la satiété. Enfin, elle put abandonner le sexe maintenant flasque pour s’essuyer la main sur le mouchoir de poche du costume, qu’elle remit ensuite en place, avec un rictus dédaigneux.

Nulle culpabilité, nulle honte ne l’aiguillonnait désormais, quand elle accomplissait ces actes qui autrefois lui auraient répugné.

— Dieter, je suis très fatiguée, je vais rentrer chez moi. On s’appelle, conclut-elle, afin de trouver un moyen de se nettoyer du sperme qui s’entêtait à coller ses doigts.

Elle effleura la joue hâve de l’homme avant de le planter là, le fuyant avant qu’il reprenne ses esprits et qu’il cherche à la retenir.

Elle s’était souvenue d’une fontaine, rencontrée peu avant sur le trajet, qui lui permettrait de faire disparaître les dernières traces du liquide visqueux, très désagréable au toucher.

Les lions crachaient de leurs gueules de marbre un maigre jet, d’une eau glacée qui la gela jusqu’aux os, et la poche doublée de polyester ne la réchauffa pas, mais au moins elle était propre, désormais. Pour tromper le froid qui s’insinuait partout dans son corps, les cheveux emmêlés par la bise d’octobre du libeccio, elle sortit de nouveau son téléphone pour s’informer de l’évolution de la situation.

Un nouvel article précisait que les policiers encerclaient la pointe de la Riserva , à quelques centaines de mètres de sa position actuelle.

Que faire ? Si elle s’y rendait, à quoi pourrait-elle servir ? Ne risquait-elle pas ’envenimer la situation?

Malheureusement, seul le silence de la rue déserte répondit aux questions qui agitaient la jeune fille.

Une rafale souleva la jupe qui virevolta autour des jambes nues, provoquant une vague de frisson qui, la bousculant, lui fit prendre une brusque résolution.

Elle avait souvent pris des décisions insensées dans sa vie, des décisions qui l’avaient amenée là où elle était. Elle pourrait en ajouter une de plus à ce désolant palmarès.

« Qu’est-ce que je fais, là ? » se demanda-t-elle en s’élançant dans la direction du théâtre des opérations.

Chemin faisant, elle observait les avenues arborées du quartier résidentiel dont la modernité jurait avec la vieille ville, pour éviter de s’avouer à quel point que ce qu’elle s’apprêtait à faire était délirant d’imprudence.

Quelques minutes plus tard, elle aperçut au loin les lumières pourpres des gyrophares ensanglantant le parfait alignement de haies et d’immeubles de brique de la Via del Forte Trionfale.

Que pouvait-elle faire maintenant ? Elle ne pourrait franchir les barrages sévèrement gardés qui se profilaient au bout de la rue. Tout autour d’elle lui était étranger, mais il devait bien y avoir un moyen de contourner les gardes postés devant les véhicules stationnés en travers de la route.

Le plan des lieux lui donna une idée. Une avancée du parc creusait son sillon au milieu du tissu urbain à sa droite, et elle la rejoignit bientôt, en se fiant à la navigation de son téléphone.

Alors qu’elle dépassait le dernier pâté de maisons pour s’enfoncer dans les bosquets qui se profilaient dans la pénombre, une main vigoureuse se plaqua sur sa bouche. Sans perdre une seconde, une force irrésistible l’entraîna en arrière, contre l’un des grands arbres qui ponctuaient les haies bordant la viale.

« Mais qu’est-ce que tu fous là ? Ci fai o ci sei ? Non mais, tu t’es vue ? Tu penses faire quoi, là ?» lui chuchota, furieuse, une voix masculine qu’elle reconnut instantanément. Oui, elle était folle, et il faisait bien de le lui rappeler. Sa présence ici le mettait en danger, plus qu’autre chose.

« Repars d’où tu viens, babbea ! » lui enjoignit-il avant qu’elle n’ait le temps de répliquer.

De toute manière, aucune défense valable ne lui venait à l’esprit, son entreprise était le produit d’un esprit inconséquent. Mais alors que Marco la chassait sans ménagement, une cavalcade de pas empressés se fit entendre, se rapprochant rapidement. Flavia fut éblouie l’espace d’une seconde par l’éclat d’une arme, empoignée par un homme vêtu de noir.

D’autres ombres le suivaient en file indienne, et de nouvelles étincelles égratignèrent sa rétine. Son sixième sens, aiguisé par l’habitude du danger, lui asséna une idée, claire comme l’eau de roche.

Ce n’était pas des policiers, elle en était certaine. Dans le renfoncement peu profond où ils étaient tapis, aucune échappatoire ne leur permettrait de se soustraire à la vue des poursuivants, qui seraient près d’eux très prochainement.

Se retournant brusquement pour faire face à Marco, elle s’empara de ses lèvres dans un simulacre de baiser langoureux et de ses deux mains, cerna le visage du mafieux pour le masquer aux yeux de tous. Ce faisant, sa jambe dénudée s’enroula autour de celle du tueur, dans un mouvement passionné. Son corps blotti contre le sien découvrit une chaleur inattendue qui la fit frémir.

Car, de son côté, Marco avait immédiatement compris la manœuvre de la jeune fille, et à sa grande surprise, s’y prêta avec ardeur. Sa bouche s’entrouvrit, livrant passage à une langue douce et chaude qui s’entremêla à celle de sa compagne, tandis que ses doigts suivaient la courbe de la cuisse frissonnante pour l’attirer davantage à lui. S’il semblait se complaire dans l’étreinte, elle sentait qu’il surveillait d’un œil vigilant l’avancée des hommes, qui étaient maintenant tout proches d’eux.

« Oh mais voyez ce que nous avons là… », lança une voix rocailleuse, « il y en a qui ne s’emmerdent pas, pendant qu’on nous force à nous les peler dans ce trou paumé ! ».

Marco pressa sa complice dans ses bras de plus belle, sans répondre au sarcasme.

« Toi, tu as de la chance, ragazzo ! Fais-lui sa fête à cette pute, elle a l’air chaude à point », persifla le gangster.

« Ascagno ! Ferme-la un peu, tu crois pas qu’on a autre chose à faire en ce moment ? En route, cretino ! » le semonça une autre voix, agacée de cette diversion.

Submergée pas les sensations irradiant du contact suave des lèvres et de la douce paume contre sa peau, Flavia perdait peu à peu le sens de la réalité. Tout comme son cœur, ses belles résolutions de rester de marbre en toutes circonstances fondaient comme neige devant le soleil brûlant de Marco. Elle n’entendait pas les insultes, seules comptaient les lèvres qui assaillaient les siennes, elle n’était plus occupée que de leur répondre avec ferveur. Cependant, la bise s’engouffra à nouveau entre eux, le cercle des bras musculeux qui l’enserrait se brisa soudainement,l’arrachant à son rêve voluptueux. Il s’était brusquement détaché d’elle, comme les pas s’éloignaient d’eux.

Il la poussa vivement de côté, et sans prêter attention au déséquilibre qui la faisait basculer en avant, il se glissa furtivement à la poursuite du groupe, sortant deux silencieux des holsters dissimulés dans les pans de sa veste.

Étourdie par sa chute, à peine avait-elle relevé les yeux pour rechercher Marco, qu’elle distingua quatre formes immobiles au sol et la large silhouette du Napolitain qui les dominait orgueilleusement. Après s’être assuré qu’ils étaient neutralisés, il fit volte-face pour la rejoindre.

Il la découvrit, grimaçant sur le trottoir, se massant la cheville tordue par la chute.

— Oh madonna ! Il ne manquait plus que ça … gronda-t-il en l’aidant à se relever.

Flavia baissa les yeux, les joues empourprées, vexée d’être encore considérée comme un boulet. A cause de sa chétive constitution, elle n’avait pu résister à la poussée et s’était lamentablement écrasée au sol, chancelant sur ses hauts talons.

— C’est bon, laisse-moi, je peux me débrouiller par mes propres moyens, se rebiffa-t-elle néanmoins sourdement.

— Oui, c’est ça… pour peu que tu sois capable de t’éloigner toute seule, ironisa-t-il en lui montrant les corps à terre, d’où ruisselaient des filets de sang.

Devant elle, l’amant fougueux qu’elle avait entrevu le temps d’un baiser avait disparu, remplacé par l’impitoyable meurtrier qui avait liquidé tous ces hommes sans sourciller. L’ancien Marco avait reparu, et ses résolutions aussi avec lui.

— Je préfère encore me traîner sur les genoux jusqu’à chez moi que subir encore ton mépris, Marco. Laisse-moi ! répéta-t-elle avec force cette fois, rejetant la main qui la supportait.

Et joignant le geste à la parole, elle se traîna cahin-caha, se tenant comme elle pouvait aux arbustes de la haie dans la direction d’où elle était venue.

Elle grimaçait cependant, retenant tant bien que mal les gémissements coincés dans sa gorge. Se déplacer avec une cheville probablement foulée était une torture, juchée sur ses escarpins, mais elle essayait de donner le change.

Sans succès, toutefois, car le bras puissant de Marco enlaça sa taille, la soulevant presque, soulageant la lancinante douleur qui tenaillait son pied quand elle le posait à terre.

Il retint le juron qui lui venait aux lèvres et ils cheminèrent ainsi, s’entêtant chacun dans un silence obstiné, animés d’une vague rancœur à l’égard de l’autre.

Si la fierté méridionale de Marco combattait la reconnaissance qu’il sentait devoir à la jeune fille pour son initiative, celle-ci, en retour, tentait d’effacer les exquises impressions qui avaient jeté le trouble dans son âme.

Ils se mentaient ainsi à eux-mêmes, l’un s’accrochant à la piètre opinion qu’il se faisait de l’autre, lui reprochant sa maladresse et les bouleversements qu’elle avait amenés dans sa vie, en menant le chef auquel il était dévoué à la mort.

L’autre étouffait rageusement sous le linceul de l’indifférence les sentiments qu’elle lui avait autrefois portés, se concentrant sur la rancune dont il l’avait toujours accablée.

Tous deux pareillement maussades, ils s’engouffrèrent dans une porte latérale de l’ancien hôpital Santa Maria Della Pietà, alors en travaux.

Flavia eut un moment de flottement avant de s’y engager, car l’ensemble était d’aspect sinistre, drapé dans des bâches de plastiques en lambeaux.

— Il n’y a personne, nous pouvons y aller déclara-t-il pour la rassurer.

— Et Fabio ? se rappela-t-elle subitement, honteuse d’avoir oublié qu’elle s’était rendue là dans le but de lui porter assistance.

— Je te raconterai, mais là, on n’a pas le temps, éluda-t-il en serrant les dents.

Un malaise avait pris l’homme, lui d’ordinaire si stoïque. Elle venait de le réaliser bien qu’elle ne discernât pas ses traits, si bruns dans la brune.

Que lui cachait-il ? Était-il arrivé malheur au jeune mafieux ?

Mais Marco ne la laissa pas s’abîmer dans ses incertitudes et la tira en avant, l’aidant à lever le pied pour franchir les nombreux gravats qui jonchaient le sol. Sous la pâle lueur de la lune qui filtrait par les hautes fenêtres, les échafaudages, et les rares pièces de mobilier subsistant prenaient des allures fantomatiques qui épouvantèrent son imagination romanesque. Il y avait un je-ne-sais-quoi de glauque dans les hôpitaux abandonnés, plus que nulle part ailleurs.

Elle se serra contre l’homme, secouée d’un tressaillement irrépressible mais elle se fustigea immédiatement d’avoir laissé transparaître un mouvement de panique, devinant qu’il levait les yeux au ciel.

— Est-ce que tu peux éclairer notre chemin avec ton téléphone ? lui demanda-t-il bientôt, on va pénétrer dans le réseau souterrain qui sillonne la ville pour rejoindre ma voiture à Sant’Onofrio. C’est tout près d’un hôpital, je pourrai t’y déposer pour qu’on examine ta cheville…

— Des souterrains ? reprit-elle, perplexe.

Non qu’elle eût peur du noir, mais elle ne savait pas si ses nerfs déjà mis à rude épreuve tiendraient le choc de cette lugubre exploration. Elle avait toujours étudié les récits de Rome du temps de sa splendeur, non comme un cimetière de vestiges figés pour toujours dans l’immobilité du temps passé.

— C’est une extension de la Vicus capriarius, expliqua-t-il , la ville de l’eau que l’on peut visiter en partie sous la fontaine de Trevi. Tout un réseau d’eau souterrain qui est lui-même relié aux catacombes et aux vestiges des vicus, les antiques rues romaines. Tu y es en terrain connu, il me semble.

Flavia acquiesça à peine, toutes les connaissances qu’elle avait emmagasinées lui semblaient futiles, inutiles dans ce contexte. D’une main, elle actionna la lampe-torche du téléphone et le braqua vers une porte de bois en piètre état qui donnait accès à un escalier de métal rongé par la rouille, s’enfonçant dans l’obscurité.

Marco n’avait pas tout dit, il ne voulait pas désarmer le courage de sa comparse. Il n’était pas le seul à connaître les passages qui sillonnaient les entrailles de Rome. Des ennemis accoutumés à les emprunter devaient les quadriller en ce moment même.

Il enserra la taille gracile de la jeune fille, la pressant doucement contre lui, pour l’inviter à avancer vers les ténèbres qui se déroulaient devant eux.

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