Ch 4 (3/7)

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Udiir poursuivit sa charge pendant quelques secondes avant de se dégager de la mêlée pour franchir à nouveau la crevasse. Le chaman invoqua une fois encore le pouvoir de la reine de la terre, les piliers de pierres se multiplièrent donnant naissance à un mur de dix mètres de haut. En quelques secondes la troupe ennemie fut piégée dans un enclos d’un rayon de plus de 200 mètres. La seule sortie constituait en un passage large d’à peine plus de deux mètres dans lequel se tenait l’architecte de l’enclos et sa monture.

Udiir mit pied à terre. L’adrénaline étant retombée, il profita de ces quelques secondes de lucidité pour observer les ennemis qui lui faisait face. Les démons étaient cornus, leurs langues semblables à celles des serpents. Leurs mâchoires étaient garnies de crocs aussi effilés que des pointes de lances et des épées.

Certains étaient de vrais mastodontes haut de trois mètres aux muscles saillants et armés de puissantes masses ou d’espadons à lame large. D’autres à l’inverse étaient sveltes et ne dépassaient pas le mètre quarante. Leur peau allait du rouge sang au bleu pâle. S'étant remis de l’assaut éclair du jeune homme, l’ennemi se rassembla. Très remontées, les amazones étaient les premières à vouloir en découdre. L’une d’entre elles, une guerrière aux cheveux argentés armée d’une hallebarde, s’avança. Tout comme Udiir elle mesurait dans les deux mètres. Elle arborait une armure légère en maille et en cuir qui ne couvrait que sa poitrine modeste et ses épaules, laissant visible son torse musclé. Ses jambes étaient couvertes par des bandes de cuir reliées par des genouillères en plaques.

Le jeune forgeron se retint de lever les yeux au ciel à la vue de cet équipement dépourvu de la protection la plus élémentaire. Il connaissait la force hors norme des amazones ainsi que leur résistance qui dépassait l’entendement. Mais le maître forgeron qui était en lui ne pouvait ignorer l’inconscience dont faisaient preuve certains artisans et combattantes qui choisissaient de mettre en avant le physique avant de penser à leur survie au combat.

Il n’arrivait pas à croire à l’excuse fumeuse selon laquelle ce genre de design minimaliste était nécessaire pour permettre une bonne liberté de mouvement aux combattantes. L’amazone qui se trouvait en face de lui n’avait comme protection à la tête qu’un simple serre tête en bronze. Cette dernière se lécha les lèvres comme un fauve devant une belle pièce de viande. Après une poignée de secondes la guerrière prit la parole :

« Qui es-tu, petit mâle insolent pour t’opposer à nous ?

Udiir ayant gardé sa pelisse d’ours sur le visage, l’amazone ne pouvait pas voir son visage. Le jeune chaman garda le silence, il n’avait aucune envie de fanfaronner ni de tailler une bavette avec cette harpie.

Ladite harpie se retourna vers ses camarades, l’une d’elles qui était visiblement sa supérieure dit et tendant la main :

-Je t’en prie.

Le sourire de requin de l’amazone s’élargit davantage. Elle empoigna sa hallebarde à deux mains et s’élança droit vers sa cible, Udiir se mit en garde. Son adversaire se déplaça si vite que son corps devint flou aux yeux de beaucoup des spectateurs. Mais pas pour Udiir, il voyait parfaitement les mouvements de l’amazone. Il la vit armer son coup et exécuter une frappe verticale de bas en haut. D’un revers de son marteau Udiir repoussa l’arme de son ennemi, l’amazone perdit son équilibre et le chaman saisit l’occasion.

Il plaqua la paume de sa main sur l'abdomen de l’amazone :

-AHR'ANGUE IGNIS !!

Une violente déflagration éclata, la balayant comme une plume soufflée par le vent. Elle effectua un vol plané d'une dizaine de mètres, puis rebondit plusieurs fois avant de finalement s'effondrer au sol, le ventre carbonisé. Elle se mit à convulser alors que ses camarades l'entouraient. Si certains ennemis restèrent médusés devant le tour de force d’Udiir, d’autre étaient plus que déterminés à lui faire mordre la poussière. Déjà trois démons et deux amazones se lançaient à leur tour. Le premier démon, svelte et agile à la peau ocre lui fonça dessus, un poignard acéré dans chaque main.

Un rictus malfaisant aux lèvres, il s’élança avec la célérité du vent bavant à l’idée de dévorer la chaire du chaman, mais son crâne rencontra l’acier de Gal’Rash. Un écœurant son d’os et de chaire broyés suivit le choc, la mâchoire et la moitié du visage de la créature avait été broyé comme une coquille d’œuf.

Un immonde sang noirâtre gicla avec force de la blessure de la créature alors que sa tête s'enfonçait dans la boue et que sa cervelle se mêlait à l’eau du marais.

Le second à attaquer, fut un ünbolck, le monstre mi-homme mi-bouc voulut décapiter son adversaire d’un coup de hache bien placé. Mais le fer de son arme rencontra celui du marteau du chaman. Hurlant de colère le monstre réitéra son attaque, une fois, deux fois, trois fois.

Une gerbe d’étincelle accompagnait chaque choc entre les deux armes, l’ünbolck frappa une quatrième fois et la hache se brisa. À la vue de son arme brisée l’homme bouc enragea de plus belle et voulut encorner Udiir, mais ce dernier lui enfonça le crâne d’un coup de Gal’Rash. La tête du monstre, réduit à l’état de bouillis d’os et de sang, s’enfonça entre ses épaules avant qu’il n’expire dans un immonde gargouillis.

Le troisième démon, à la peau sombre et mesurant 3 mètres de haut, tenta de broyer le chaman d’un coup de massue. Mais Alka s’interposa et plaqua l’assaillant au sol de toute sa masse, avant de l’égorger d’un vif coup de mâchoire à la jugulaire. Le colosse mourut sur coup.

Il ne restait plus que les deux amazones, l’une était armée d’un espadon à lame large l’autre maniait une hache à double tranchant. Udiir saisit Gal’Rash des deux mains et invoqua la foudre.

-BRAH’ZISH BAL’ASH !!

Des éclairs jaillir du marteau et d’un coup bien placé Udiir l'abattit sur ses assaillantes. Une onde de choc foudroyante balaya les amazones, les repoussant de plusieurs mètres. Mais contrairement à leur consœur elles retrouvèrent leur équilibre.

-Ne nous confond pas avec cette idiote de, dit l’amazone à la hache en désignant sa comparse dont Udiir avait carbonisé l’abdomen.

La guerrière à la hache avait des cheveux blonds presque blanc coupés courts et sa partenaire de long cheveux noirs coiffé en une multitude de tresses fines. Les deux se relevèrent de concert avant de prendre une étrange posture : elles joignirent leurs mains comme pour prier, Udiir crut les entendre murmurer quelque chose.

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