Petites expériences

4 minutes de lecture

J'étais à présent vautré dans le canapé. Pardon, je vais la refaire : après cette découverte légèrement traumatisante, je m'étais installée dans le canapé. Oui, là c'est mieux. Pardonnez-moi, j'ai encore un peu de mal à m'habituer... Le souffle court, le cœur battant à un rythme soutenu. Cela faisait presque une heure que j'avais vu mon reflet dans le miroir. Après avoir touché ma poitrine, j'avais voulu le voir de mes propres yeux, retirant mes vêtements pour me contempler nue dans le reflet de la vitre. Bon... Que dire ? Homme, je n'avais pas spécialement de forme, j'étais grand et sec. On pouvait facilement voir mes côtes car j'étais maigre. Forcément, je n'avais pas de fesses non plus. La transition en femme n'avait pas tout modifié, c'était toujours mon corps mais avec quelques modifications de mon anatomie.

 D'ailleurs, mes jambes qui à la base étaient imberbes, l'étaient toujours, elles ne me semblaient pas différentes. Oui, je commence par les jambes car c'est une partie du corps qui m'a toujours inspiré, peut-être suis-je fétichiste mais on a tous nos préférences. Mes hanches étaient quant à elles, plus prononcées, donnant plus de relief à mon corps. Certes, le changement le plus flagrant se situait entre mes cuisses, j'étais restée à regarder pendant plusieurs secondes : choquée et intriguée. Adieu le service trois pièces et bonjour l'abricot. J'avais alors pensé qu'un miroir à main aurait été pratique, pour mieux regarder. Quoi ? Je n'étais pas contorsionniste, lever la jambe suffisamment haute pour voir dans le miroir mural, me semblait être hors de mes compétences. Ou alors, c'est l'idée que j'ai voulu regarder qui vous choque ? Genre, je serai la seule à être curieuse d'observer mon anatomie ? J'en avais déjà vu mais... Voir la sienne, c'est différent. Surtout quand on n’en avait pas la veille. Bref, passons.


J'étais toujours filiforme, des hanches en plus. Pas de ventre mais une petite paire de seins que je trouvais plutôt mignonne. S'en était suivit l'inspection de mes fesses, qui elles aussi n'avaient pas beaucoup changé. Possédant au départ une virilité proche du néant, le changement en femme semblait subtil et un peu décevant. Ouais, à choisir, j'aurai bien voulu un corps plus classe, plus sexy. Quitte à changer de sexe, autant être désirable à l'excès. Mais c'était moi, il ni avait pas de doute. Je reconnaissais les grains de beauté sur ma peau, mon teint pâle, la couleur de mes yeux et de mes cheveux. Malgré tout, la contemplation de mon corps avait quelque chose d'excitant. Je pouvais regarder cette femme nue à loisir, lui faire faire ce que je veux... D'accord, ça devenait étrange, j'en conviens.


C'est donc tout naturellement du monde que j'étais sortie de la salle de bain, récupérant mon café pour me poser dans le canapé. J'avais juste remis mon t-shirt, trouvant plus sexy de me promener ainsi. Oui, je me sentais belle ou l'idée de l'être en tout cas, m'amusais. Après plusieurs gorgées de boisson chaude et une cigarette, je fixais un point dans la pièce sans vraiment le voir. Perdue dans mes pensées, dans mes doutes. Et si c'était définitif ? Comment j'allais expliquer ça à mes parents ? A mon travail ? Ou encore à mes amis ? On notera que je m'inquiétais déjà moins à le dire à ma copine : elle était gay, enfin bisexuelle, je ne pensais pas que ce changement de sexe lui poserait un véritable problème. Parfois, j'avais même peur de n'être pour elle qu'une passade et qu'elle se rende compte que les femmes lui manquaient. Au moins maintenant, je serai la femme qui lui manquait dans sa vie. Peut-être ? Ouais... Avec elle aussi, ça risquait d'être compliqué.

 Observant mes jambes étendues sur le canapé, j'y passais alors ma main. Caressant ma peau douce, ce qui était un peu comme avant : mes cuisses avaient toujours été ainsi. Je remontais lentement vers mon entrejambe, curieuse de la sensation que je pourrai ressentir, excitée même par cette idée. Quoi ? Je ne suis qu'un homme, évidemment que ça m'intrigue, que j'ai envie d'essayer. C'est primaire comme réaction. Ce fut moins facile que ce que j'aurais pensé : je n'étais pas nul pour donner du plaisir à mes partenaires, mais découvrir son propre corps est un exercice, une expérience aussi étrange que satisfaisante.


C'est donc après cet "exercice" que je gisais sur le sofa, le souffle court. Je m'étais amusée avec moi-même pendant un bon moment, jusqu'à en avoir mal aux doigts, jusqu'à ce que mon corps me fasse comprendre qu'il lui fallait un peu de repos. C'était incroyablement différent, intensément meilleur et il y avait plusieurs façons de faire. Ce qui changeait de la monotone masturbation masculine, rien à voir ! Mes gémissements avaient été troublant, entendre cette voix qui n'était pas la mienne, si je redevenais un homme, ce souvenir suffirait longtemps à mon imaginaire, bien plus que toutes les vidéos pour adulte que j'ai pu visionner jusque-là.

 Les jambes encore tremblantes, je m'étais levée pour me refaire un café et prendre, cette fois, un vrai petit-déjeuner. Restait une question en suspens qui me taraudait : que devais-je faire ? Rester chez moi à découvrir mon nouveau corps, sortir pour renouveler ma garde-robe ou encore... Prévenir mon entourage ? Il aurait été mieux de réfléchir à ça plutôt que de m'amuser toute seule. Insouciante que j'étais...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Isoshi ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0