Chapitre 42

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Paris

Lorsque Ange ouvrit les yeux, il lui fallut quelques secondes pour reconnaître l’endroit où il se trouvait. La texture des draps, le moelleux de l’oreiller et surtout l’odeur capiteuse qui l’enveloppait le désorientaient. Il se redressa sur les coudes et reconnut la pièce. Les murs étaient presque entièrement garnis d’étagères couvertes de livres de tous styles et de tous âges. Des grands formats illustrés, des ouvrages plus anciens reliés de cuir, des livres modernes brochés, étaient rangés de façon plus ou moins ordonnée sur des étagères qui montaient jusqu’au plafond. Il ne restait que peu de place pour circuler autour du lit dans la petite chambre.

Ange enfila son caleçon et partit à la recherche de la salle de bain. Au moment où il l’atteignait, la porte s’ouvrit sur la silhouette de Julie, qui en sortait nue, les cheveux enveloppés d’une serviette blanche.

— Alors, monsieur le policier, on a bien dormi ? Si tu veux prendre une douche, c’est là. Je t’attends dans la cuisine. J’ai fait du café. Qu’est-ce que tu prends ?

— Un café, noir, sans sucre, répondit Ange machinalement. Je n’avais pas aussi bien dormi depuis longtemps, quelle heure est-il ?

— Un peu plus de neuf heures, mais on est samedi. Je crois bien que rien ne presse. Prends ton temps, je vais me couvrir un peu, le voisin va avoir une attaque.

— Hum, moi je trouve que c’est très bien comme ça.

Ange attira la jeune femme pour un baiser langoureux, qui se transforma rapidement en une étreinte fougueuse.

Julie laissa glisser les mains vers les hanches de son partenaire pour faire glisser le sous-vêtement.

— Je crois que le café va refroidir, dit-elle en entrainant le commandant vers la chambre.

La matinée était bien avancée lorsque les deux amants se retrouvèrent face à face dans la petite cuisine de Julie.

— Tu sais que lorsque je t’ai vue débarquer au milieu de mon équipe, je n’étais pas vraiment emballé, commença le policier, mais je dois reconnaître que tu as fait un super boulot. Tout le monde a apprécié ton travail et ils se sont sentis valorisés par le fond de l’article, à l’opposé de ce que l’on lit d’habitude sur la police dans les journaux.

— Moi aussi, j’ai aimé travailler avec vous. Au-delà de ce travail, j’en ai tiré quelques idées pour d’autres articles et je vais sûrement creuser certains aspects. Certains de tes gars sont un peu bougons et les filles sont hyper-sensibles, mais tu sais les faire avancer tous dans le même sens. Ce n’est pas facile, je pense.

— Je ne sais pas trop comment le dire, mais j’aimerais que ça ne s’arrête pas là, bafouilla Ange.

— Moi non plus, mais tu as appris un peu à me connaître, tu sais que je suis farouchement indépendante et que j’ai besoin de goûter à d’autres plaisirs de temps en temps. Je ne suis pas prête pour une relation exclusive.

— J’ai aussi une autre maîtresse, la Grande Maison, et je ne suis pas non plus le genre d’homme dont une femme puisse rêver pour fonder une famille.

— Je croyais que la famille était sacrée en Corse ?

— Justement, mon père va prendre sa retraite dans quelques semaines et retourner vivre dans la maison familiale à Porto-Vecchio. Il me laisse son appartement dans le XIVe. Ce sera plus digne que ma garçonnière de Versailles.

— N’allons pas trop vite, jeune homme. De toute façon, je ne quitterai pas cet endroit, du moins pas durablement. Ce n’est pas seulement l’endroit où je dors, c’est surtout l’endroit où je travaille.

— Je ne te propose pas de déménager, tu peux garder ton cabinet de travail ici, et y dormir seule ou même accompagnée, mais tu pourrais aussi avoir une brosse à dents chez moi.

— Ne me tente pas trop, je pourrais bien accepter. Quand est-ce que le commissaire Ségafredi doit prendre sa retraite ?

— Officiellement, en octobre, mais avec tous les congés accumulés, dans un mois mes parents auront quitté Paris.

— Tu pourras tenir jusque là ?

— Je ne sais pas, mais en attendant, ton lit est bien assez grand pour nous deux.




*** Fin ***

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