Chapitre 26

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Versailles


Boris s’installa confortablement dans l’open-space affecté au groupe. Il s’était aménagé une zone exclusive, à l’abri des regards, derrière ses écrans. Il avait quitté le bureau en même temps que ses collègues pour aller avaler un hamburger et un coca dans un fast-food voisin. Il savait que la soirée serait longue, mais cela lui était indifférent. C’était un oiseau de nuit, habitué aux veilles dans la pénombre des ordinateurs.

Il sortit un casque sans fil et lança sa playlist dédiée à ces moments, une alternance de musique électro pour la concentration et de heavy metal pour rester éveillé.

Il commença par le bornage des téléphones portables. L’application utilisée ressemblait à celle proposée pour retrouver un IPhone égaré, mais elle ne se limitait pas à la localisation instantanée.

Boris s’était assuré que, officiellement, Jean-Charles Delaveaux ne possédait qu’un téléphone mobile, un Samsung de dernière génération. Cela rassura le policier, un jeune homme qui se paie ce type de mobile le conserve toujours avec lui.

Pour le moment, le téléphone se trouvait dans une zone correspondant à la résidence familiale, au Vésinet. Boris remonta l’historique des mouvements de la journée. La trace des déplacements s’affichait sur son écran. Déplacements lents, à pied, déplacements plus rapides, en voiture, ou période d’immobilité. L’emploi du temps de Mad Dog se reconstituait sous ses yeux.

Lever tardif, vers neuf heures, déplacement jusqu’à la Porte Dauphine puis stationnaire jusqu’à midi trente. Déplacement lent dans un petit périmètre. Pause déjeuner. Déplacement rapide en fin d’après-midi vers la Porte Maillot puis arrêt, un verre avec des copains ? Retour au Vésinet vers vingt heures.

Boris remonta le temps jusqu’au jour précédent la découverte du corps tatoué. En début de soirée, le mobile avait effectué des déplacements à vitesse réduite dans les rues du Vésinet. Trop rapide pour un piéton. Un vélo ? Boris n’y croyait pas trop, cette vitesse ne correspondait pas aux habitudes de sa cible. Une maraude en voiture alors.

Après quelques minutes, le mobile se stabilisa, pour reprendre un déplacement plus lent. Il est à pied. Un arrêt, puis retour sur ses pas et déplacement plus rapide. Il est remonté en voiture. Il rentre chez lui. Il est presque vingt-deux heures. Boris accéléra le défilement. Peu après minuit, le mobile se remit en mouvement, plus rapide, direction ouest, jusqu’à Saint Germain puis nord, la route des Loges, droit jusqu’à Achères. Bingo !

Boris regarda l’heure. Vingt-trois heures. Le jeune geek attrapa son téléphone pour appeler son collègue.

—Ivo, je viens de pister le portable de Delaveaux. Il s’est rendu à Achères la nuit précédent la découverte de la quatrième victime. Tu crois que je dois appeler Sega ?

— Non, pas la peine de le déranger pour le moment, j’arrive d’ici une heure. Continue les recherches sur Landraud.

Boris croisa l’historique des appels des numéros des deux suspects. Il ne trouva aucune correspondance. Ils ne sont pas complètement cons, se dit-il. Ils communiquent par messagerie cryptée.

Il changea les paramètres dans le logiciel de localisation pour entrer le numéro du skinhead. L’historique faisait apparaitre de nombreuses discontinuités, en particulier la nuit. Tu as quelque chose à cacher ? se demanda-t-il.

Boris reconnut de manière assez régulière le trajet des Mureaux à Limay, parfois à vitesse anormalement élevée. Les déplacements en moto, se dit-il. Le trajet se faisait en sens inverse, en fin d’après-midi. En soirée, la localisation montrait des parcours plus erratiques, avec des arrêts plus ou moins prolongés avant un retour aux Mureaux à une heure avancée.

Sur les trois dernières semaines, le téléphone avait été déconnecté quatre fois, pour plusieurs heures, avant d’être rallumé, toujours aux Mureaux. L’une de ces interruptions correspondait à la nuit du troisième meurtre. La dernière antenne ayant capté le signal ce soir-là se situait à Mantes-la-Jolie, à proximité du Val Fourré.

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