Le blanc. Couleur de vertu, vertu du temps froid
Où tu couvres les monts, les cimes des arbres.
Que j'aime ces instants où ton luisant éclat
Apréhende le temps et te change en marbre.
C'est d'éternité que tu gèles les saisons
Comme le peintre au sommet de son art,
Et tu figes la faune et la flore, et tu pares
De ta longue trainée les boutiques et maisons.
Mais j'ai peur de ta faux, impitoyable amie,
Qui du corps des égarés ôte la chaleur
Et dans leur coeur transi y enfouit la terreur.
Le blanc. Couleur de vertu, vertu du temps froid
Où les corps s'endorment, où les âmes s'échappent,
Car c'est de marbre aussi que les défunts se drapent.