Qui étaient ces marins?

de Image de profil de Christophe HuléChristophe Hulé

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Qui étaient ces marins, leurs femmes, leurs enfants ? Cette vieille épave crevée ne dit rien. Étaient-ils quatre ou cinq à bord ? S’entendaient-ils bien ? Il fallait tenir de semaine en semaine. Le travail devait être dur. Je vois les silhouettes jaunes s’agiter. Je ne suis pas spécialiste, mais j’imagine les cordes qu’on tire, les manivelles et un tas de machins, ça court dans tous les sens.

C’est pas du travail de bureau, où on aligne les crayons et démêle les trombones

L’épave est belle mais fait un peu peine à voir. De grandes plaies ouvertes sur des os tout droits. Des éclats de bois ou de peinture, comme les églises peintes d’autrefois, on devine un peu la couleur. Un peu de rouge, un peu de bleu, beaucoup de rouille. Les vieux clous saignent. La cabine en métal s’en est un peu mieux sortie. Les portes en bois sur le pont sont éventrées, les chaînes sont noires.

Je devine la lutte pour la pèche au gros, on en a lu des romans à ce propos. C’est sans doute une des raisons qui font que les épaves nous fascinent. En extrapolant un peu et plus loin dans le passé, toutes ces histoires de pirates et de corsaires qui hantaient nos nuits de gosses.

Les épaves sont fantasmagoriques, tout comme le décor autour. La marée basse fait comme un miroir. Les épaves contemplent au loin leur ancien lieu de travail. Pour les marins et leurs proches, on ne saura jamais. Que leur cimetière soit marin ou pas, quelle importance ?

On pourrait en dire autant des mines désaffectées et des gueules noires. Tous ces vestiges laisse une trace du passé.

« C’était mieux avant », on y réfléchit à deux fois en les observant.

On lève son portable pour la photo.

Les mains calleuses, on en trouvent encore dans les campagnes, ou pour quelques métiers. Les percherons n’étaient pas moins bien lotis que leurs propriétaires. On vit bien mieux que tous les nobles ou les bourgeois d’antan. Avec ou sans dents, pour ne pas citer un de nos chers présidents.

Pourtant, confusément, en feuilletant un almanach ancien, ou sur ces vieilles photos ou cartes postales, on ressent une certaine nostalgie. Être nostalgique d’un temps qu’on a pas vécu, c’est comme vouloir retourner dans un pays que l’on a pas connu.

Ce cimetière de bois et de fer vaut bien les mégalithes et leur mystère.

Tous les cimetières se valent, on y trouve les trésors que l’on veut bien trouver.

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