La Geôle

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Résumé des chapitres précédents : Juan, Miguel, Franck, Julie et Marie faisaient partie d'une expédition qui visait à sécuriser une grotte dans une mine. Suite à un effondrement, ils ont émergé dans un désert inconnu. Après avoir perdu connaissance, ils se sont réveillés dans un village de montagne. Les habitants y parlent une langue inconnue et cet endroit est bercé par le cycle de deux soleils. Par un concours de circonstances obscur, Julie a appris la langue locale. Le groupe s'est fait capturer par des soldats chevauchant des griffons, qui les ont emmenés vers une forteresse.

Ailleurs, ?

Cela faisait maintenant des heures qu’ils étaient enfermés dans la geôle où leurs ravisseurs les avaient jetés. Julie avait froid et faim. Le sol était d’une saleté épouvantable. Pour elle qui gardait toujours son appartement impeccable, c’était une épreuve de supporter cette crasse. Elle était venue à Naica à la demande de Marie, sa responsable, pour l’assister dans la sécurisation d’une galerie, et se retrouvait maintenant en prison, Dieu seul savait où, après avoir vécu des événements invraisemblables. L’adrénaline redescendait et le désespoir prit son relais. Julie ne voulait pas craquer à nouveau devant les autres. Elle qui s’était targuée toute sa vie d’être une jeune femme forte et indépendante s'en voulait d'avoir perdu le contrôle. Se jeter dans une mare d'eau bouillante était un comportement stupide, et elle avait mis ses collègues en danger. La dure réalité l'avait frappée de plein fouet : sortie de sa zone de confort, elle n'était pas prête. Elle n'était pas la super-nana qu'elle croyait être. Devait-elle s'en vouloir pour autant ? Qui pouvait être préparé à ce qu'ils avaient vécu ? La jeune ingénieure ne put retenir malgré elle la vague d’émotion qui la submergea et la fit éclater en sanglots. Marie s’assit a côté d'elle et l’enlaça. Un peu de réconfort était bienvenu à ce moment.

  • Je suis désolée Julie, ça n’aurait jamais du se passer comme ça, tenta-t-elle pour la rassurer
  • Je sais bien, je suis juste complètement dépassée, tout ça n’a aucun sens, répondit la jeune femme en essuyant ses larmes de ses mains sales

Julie essayait de faire bonne figure, le visage couvert de traces de terre. Marie n'en menait pas large non plus. Ses vêtements avaient mal supporté les derniers événements. Franck s’accroupit en face d’elles et entama une tirade pour rompre la monotonie de leur isolement forcé.

  • Je suis d’accord, tout ça n’a aucun sens. Nous venons de traverser des montagnes transportés par des griffons. Si je fais abstraction du fait que je trouve ça absolument génial et que j’ai rêvé d’un truc comme ça toute ma vie, honnêtement c’est dingue. Et est-ce qu’on parle de ce foutu insecte bouffeur de chair humaine ?
  • Heu, non, je préférerais éviter, dit Julie en esquissant un sourire forcé.
  • Où est-ce que vous croyez qu’on est, franchement ? demanda Marie.

Franck se leva et crispa ses mains sur les barreaux froids de la prison.

  • Cette porte, ou ce tunnel ou je-ne-sais-quoi qu’on a traversé dans la mine nous a amenés ici. Une seule chose est sûre : on est loin du Mexique.

Il fixait maintenant la pénombre du couloir, l'esprit agité par de multiples plans d'évasion aussi hypothétiques qu'irréalisables.

  • Il faudra qu’on trouve un moyen de repartir, mais à court terme, on doit déjà sortir de cette cellule, conclut Franck.

Le jour baissait au dehors. La lumière qui pénétrait par la haute meutrière faiblissait à chaque minute. Un courrant d'air glacial coulait par la minuscule ouverture, comme un voile de mort qui se répandait sur le dallage de pierre rustique de la prison. Aucun indice n'avait été donné sur la raison de leur enfermement, ni sur sa possible durée. Tous portaient encore les vêtements légers prévus pour l'exploration de la grotte à l'atmosphère étouffante. De fins tissus qui ne pouvaient les protéger de la fraicheur de cette cellule. La nuit qui s'annonçait serait dure.

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