Raphael

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1ere année vacances de pâques : (1/20) (Restau U)

C’est la dernière journée avant les vacances de Pâques, la salle du restaurant universitaire le ressent déjà car beaucoup d’étudiants prennent de l’avance sur les vacances en zappant les derniers cours.

La bande d’amis par contre est au grand complet, écoutant Sébastien raconter les progrès de Mélanie la petite sœur de son ami Sylvain.

Carole observe attentivement Florian qui écoute lui aussi attentif à ce que son frère raconte avec tant d’émotion, captant son sourire quand Sébastien vante le mérite du chirurgien qui l’a opéré.

Connaissant déjà tout ce qui se dit sur lui à la fac, plus l’histoire que Marc et Flavien ont raconté suite à leur visite au CHU, elle commence à s’interroger sérieusement sur son ami.

Flavien lui n’écoute que d’une oreille car pour l’instant il contemple le visage de Carole et depuis l’appel téléphonique qu’il a eu avec elle, il n’a pas encore osé avoir une conversation sur un sujet plus personnelle en se demandant bien pourquoi étant donné qu’il n’a pas d’habitude la langue dans sa poche avec les filles.

En fait, il commence à se poser sérieusement des questions sur ce qu’il ressent réellement pour elle.

Lui qui à Orléans collectionnait les conquêtes féminines, est resté anormalement chaste depuis qu’il est à Reims et qu’il a rencontré Carole.

Marc pense au surlendemain quand il va revoir Alexie car Flavien n’a pas manqué de le réinviter chez ses parents arguant du fait que Ludovic voulait les voir tous les deux, bien sûr il a très bien compris que c’était une excuse pour ne pas que son ami se sente mal à l’aise d’accepter de peur de passer pour un profiteur ne recherchant qu’à se rapprocher de son cousin.

Florian est heureux d’entendre que la petite Mélanie avance comme il l’a prévu dans sa rééducation, que d’ici quelques semaines avec l’aide de Jordan elle pourra envisager de s’essayer à ses premiers pas et envisager sérieusement de mettre son fauteuil roulant au placard.

Eux aussi repartent le lendemain à Aix et il sourit en se rappelant comment Aurélien a amené tout naturellement le sujet en demandant d’un air innocent s’il fallait prévoir des pulls ou si dans le sud de simples sweat-shirts suffiraient.

Carole voulant en avoir le cœur net sur ses soupçons envers Florian.

- Dis-moi « Flo » ? Ce ne serait pas toi par hasard qui serais ce fameux chirurgien qui a opéré « Mél » ?

Elle capte les regards surpris que lui lancent les garçons, mais voit bien surtout les joues de Florian devenir rouge de confusions.

- (Flavien ahuri) C’est quoi cette histoire ?

Carole de plus en plus sûre d’elle.

- Vous n’avez qu’à regarder la tête qu’il fait !! Alors « Flo » ? Tu passes au vert et tu nous dis tout ou tu attends de prendre feu ?

Sébastien en fixant à son tour Florian attentivement.

- Tu nous caches quelque chose « Flo », sinon tu ne ferais pas une tête pareille.

J’éprouve alors un grand moment de solitude, n’ayant pas envie de mentir à mes amis.

- Heu !!!!!

Marc qui jusque-là n’avait rien dit.

- Laissez le tranquille !!! Le principal c’est que Mélanie aille mieux non ?

Carole qui ne démord pas et veut savoir.

- Réponds « Flo » !!!

Sébastien aussi curieux que sa sœur.

- Tu ne nous fais pas confiance ? Rien ne sortira de cette table pas vraie les gars ?

Marc et Flavien hochent la tête en signe d’accord.

- Jurer !!!

- (Carole) Alors !!! C’est toi ou pas ?

Je réponds dans un souffle.

- Oui !!

Un long moment de silence où tous me regardent encore sur le coup de l’aveu que mon « oui » timide implique.

- (Carole joyeuse) J’en étais sûr !! Tes yeux brillaient quand Sébastien vantait les mérites du chirurgien qui avait réalisé l’intervention et j’ai trouvé ça louche.

Je leurs explique alors une partie de la vérité, celle qui ne fait appel qu’à l’intelligence et à la dextérité en prétextant du fait que je suis considéré comme un surdoué et que de ce fait j’apprends beaucoup plus vite que les autres.

Ce qui n’est en fait pas un mensonge, tout du moins pour ce qui concerne mon intervention sur Mélanie.

Ils sont tous attentifs à mes explications qu’ils ne mettent d’ailleurs à aucun moment en doute, jusqu’au moment où je vois Marc changer de tête et avec un énorme espoir dans la voix me demander.

- Dans tout ce que tu as appris, il n’y aurait pas un truc sur des médicaments ou des préparations ?

- (Surpris) Peut être pourquoi ?

Flavien lui comprend tout de suite et sourit en regardant Marc.

- Genre un truc pour guérir de l’acné qu’un certain Alexie aurait sur le visage ?

- (Marc souriant) Dans ce genre-là oui !

Il me fixe anxieusement, attendant ma réponse.

- Tu pourrais faire ça ?

Faisant celui qui cherche.

- Heu !!! Faut voir !! Peut-être, il en a vraiment beaucoup ?

Flavien en redevenant sérieux.

- Oh oui !!! C’est même une sacrée plaie pour lui de vivre avec ça.

Je les fais mariner encore un peu.

- Je crois pouvoir te préparer une crème qui sera efficace.

Connaissant bien entendu la réponse.

- Tu voudrais ça pour quand ?

Un énorme sourire de reconnaissance illumine son visage.

- Pour demain ça ira ?

- Tu te rends compte de ce que tu me demandes ? Bon !! Je ne te promets rien, mais je m’y mets ce soir et si ça marche, je te donne ça pour demain midi. J’espère juste trouver tous les ingrédients dont j’aurai besoin.

Marc en bégaye de joie.

- Tu...tu es un Chi …que ty…pe « Flo »

- (Flavien) Merci « Flo », tu sais ce n’est vraiment pas drôle pour Alexie et Marc l’aime beaucoup tu comprends ?

Bien sûr que je comprends.

- Si mon Thomas avait un truc pareil et que quelqu’un puisse l’aider, je serais dans le même état que toi Marc.

Tous ensemble sidérés.

- Ton Thomas !!!!

1ere année vacances de pâques : (2/20) (Une préparation spéciale)

Florian sort du supermarché avec ses achats et attend le bus pour retourner à la maison, il repense alors amuser à la tête qu’ils ont faite quand il leurs a parlé de Thomas et toutes les explications qu’il a fallu donner ensuite tellement leurs curiosités étaient à son comble.

Le plus étonné fut Flavien qui de ce fait se retrouve le seul hétéro de la bande et Florian s’est bien amusé quand il leur a répondu que du coup Carole n’avait plus le choix que de se mettre avec lui, ce qui les a transformés aussi sec en tomates bien mûres.

Ce qui n’a d’ailleurs pas échappé aux autres, qui ne se sont pas privés eux non plus de les charrier gentiment.

Arrivé à la maison, j’entre direct dans ma chambre et en sort les deux pots de crème pour le visage que je viens d’acheter, ainsi que le petit sachet que j’ai eu dans la galerie marchande à la boutique farce et attrape.

Guillaume entre, curieux de connaître la raison de mon entrée précipitée dans la chambre en remarquant les deux pots posés sur le bureau.

- Depuis quand tu as besoin de ça toi ?

- Ce n’est pas pour moi ! C’est pour l’ami d’un copain qui a des problèmes d’acné !!

- (Étonné) Bah !! Ce n’est pas avec ça qu’il va aller mieux.

- Sauf si j’y rajoute ma potion magique, tiens !! Aide-moi plutôt à enlever les étiquettes et comme c’est censé être une préparation, il ne vaudrait mieux pas qu’il voit la marque.

Faisant ce que son copain lui demande.

- Pourquoi tu en as pris deux ?

J’ouvre le premier pot en déversant dedans le sachet, puis je remue bien pour que rien n’apparaisse de mon mélange.

Ensuite je referme le pot en le mettant de côté, j’ouvre l’autre et pendant quelques minutes sous l’œil un peu écœuré de Guillaume, j’y envoie des flots de salive que je mélange au fur et à mesure à la crème jusqu’à ce que j’estime qu’il y en a assez et après avoir remué l’ensemble une dernière fois je referme et vais ranger le pot dans ma table de nuit.

- (Guillaume) Et l’autre tu en fais quoi ?

- (Amusé) J’attends un petit curieux qui s’il fait ce que je pense qu’il fera, ne résistera pas et va passer une sacrée nuit.

Guillaume prend le sachet vide et lit ce qui est inscrit dessus, puis après m’avoir lancé un regard appréciateur se met à rire aux éclats.

- Tu ne vas pas faire ça ? Si ? Non !! Je n’y crois pas, le pauvre.

- (En riant) Peut être qu’il ne le fera pas qui sait !!!

Je pose le pot sur le bureau et nous abordons la discussion que j’ai eue à la cantine, ainsi que des aveux que j’ai acceptés de leur faire.

- (Guillaume) Tu n’as pas peur qu’à force ça finisse par se savoir ?

- J’ai confiance en eux et puis j’en ai marre de mentir à mes amis, tu te rends compte que même Thomas ne sait rien alors que Chloé et vous tous êtes au courant de quasiment tout.

Guillaume hausse les sourcils.

- Quasiment ? Tu nous caches quoi encore ? Et pour Thomas c’est pas cool !! C’est lui qui aurait dû tout savoir sur toi avant les autres tu ne crois pas ?

Un peu honteux, je suis bien obligé d’admettre qu’il a raison.

- Il saura tout dès qu’on arrive à Aix, en fait c’est juste que quand je suis avec lui je ne pense plus à toutes ces choses-là.

- (Guillaume sourit) Tu sais que tu as une sacrée chance toi !! Un mec pareil que « Thom » il n’y en a pas des mille et des cents.

Le plus sérieusement du monde.

- Je sais !!

Un petit coup à la porte suivit d’un « je peux entrer ? » nous ramène à la réalité, aussitôt je prends le pot dans mes mains, ouvre le couvercle et pendant que Guillaume dit « entre », je commence à saliver dedans.

- (Damien moqueur) Je vois que vous êtes sage ?

Guillaume trouvant ce prétexte pour pouvoir se soulager du rire qui le prend.

- Ah ! Ah ! Très drôle !! Mais là nous venons en aide à un copain de « Flo » !!

Damien faisant le dégoutter.

- Beurk !! C’est pourquoi faire cette mixture ?

- (Guillaume) C’est pour un gars qui a plein de boutons sur la figure, « Flo » a dit qu’il préparerait une crème de sa composition pour les faire partir.

Damien me regardant toujours déversant ma salive dans le pot.

- Et à part ta salive il y a quoi dedans ?

Guillaume sort l’étiquette de la poubelle.

- Tiens lis !! C’est juste une crème de nuit pour le visage.

Damien ne peut s’empêcher d’avoir l’œil qui brille.

- Ah oui ? Et tu crois que ça va marcher ?

Je me tourne vers lui en terminant de mélanger l’ensemble et en refermant le pot.

- Pourquoi ça ne marcherait pas ?

- L’autre fois tu disais que tu ne savais pas si ça se conservait rappelle toi ?

Je pose le pot sur le bureau en prenant un repère pour me rappeler ou je l’ai placé exactement.

- Je pense que j’avais tort et puis j’ai bien rebouché pour ne pas que ça s’évente.

Guillaume qui décidément est toujours au diapason avec moi quand il s’agit de faire une connerie.

- Bon !! J’ai envie de me dégourdir les jambes, vous venez ?

Je rentre aussitôt dans son jeu.

- Bonne idée je viens avec toi.

- (Damien) Je vous rejoins, j’ai besoin d’aller aux toilettes. Vous m’attendez en bas les gars.

Pendant que nous descendons l’escalier quatre à quatre mort de rire, Damien fonce dans la cuisine avec le pot, en prend une grosse noisette de crème avec un doigt qu’il emballe dans un petit sac pour congélation et retourne à toute vitesse remettre le pot sur le bureau pour porter ensuite le sachet dans sa chambre.

Puis après s’être lavé les mains, il descend à toute allure nous rejoindre avec un grand sourire satisfait aux lèvres.

1ere année vacances de pâques : (3/20) (Chez les Viala)

Notre promenade pour ne pas changer nous amène le long du canal que nous longeons tranquillement en profitant d’un temps très doux pour la saison, nous répondons au signe de la main amical du jeune gars dont nous ne connaissons même pas le prénom et qui nous a vus arriver de loin du haut de sa péniche.

C’est en traversant pour la première fois un pont que Guillaume reconnaît les lieux.

- Dis Damien ? Ce n’est pas la piscine où nous sommes allés une fois avec papa là-bas ?

- On dirait bien oui !! C’est cool !! Je pensais qu’elle était plus loin que ça, ça vous dirait d’y aller un de ses quatre ?

- (J’adore l’eau) Pas qu’un peu mon neveu !!

- (Guillaume) Alors on se fait ça dès qu’on rentre d’Aix

- (Damien) Vous croyez qu’entre « Aurel » et Chloé ça pourrait marcher ?

- Il y a de grandes chances oui.

- (Guillaume amusé) Je suis certain qu’il est encore puceau le frangin !! Si ça marche avec Chloé il n’a pas fini de nous charrier parole !!

Damien pense tout d’un coup à un truc et sans réfléchir il pose la question.

- Dis-moi « Flo » tu n’aurais pas un copain de mon âge? Du genre « Thom » ou Éric ?

Guillaume s’arrête net et dévisage son jeune frère qui se rend compte aussitôt de la portée de ses paroles et prend un fard maison.

- Attends-toi ? Tu ne vas pas me dire que tu penses aux mecs ?

Je regarde Guillaume surpris.

- On dirait que tu tombes des nues ?

- Pourquoi ? Tu le savais toi ?

- Oui bien sûr, mais je pensais réellement que toi aussi.

Il comprend de quoi je parle.

- Tu parles de la foi ou… oui en fait j’aurais dû m’y attendre, alors c’est vrai ?

Damien toujours en transe.

- Oui !! Mais tu ne le dis pas aux parents hein ? Ni à « Aurel » ? Je préfère le leurs dire quand je serais prêt tu comprends.

Guillaume sur le cul.

- Eh bien ça alors !!!

Je souris en les regardant.

- Il n’y a pas de quoi en faire une montagne non plus et puis c’est cool comme ça, j’ai quelqu’un avec qui je pourrais parler mec.

- (Guillaume amusé) Il va vite avoir fait le tour avec toi vu que tu n’en as qu’un dans le collimateur.

- C’est sûr mais quel mec !!! D’ailleurs tu ne diras pas le contraire après notre conversation de tout à l’heure.

Damien qui voyant que tout baigne pour Guillaume, reprend du poil de la bête.

- Tu n’as pas répondu à ma question ?

Je suis étonné de ne pas y avoir pensé plus tôt.

- En fait si j’en connais un, mais attention !! Je ne dis pas qu’il aime les garçons, alors ne te fait pas un film d’avance.

Damien qui frétille sur place.

- C’est qui ? Il a quel âge ?

- (Guillaume surpris) Eh bien, ce n’est pas du chiqué !! Regarde-le comme il est excité ? Faudrait peut-être attendre que ta nouille se développe un peu frangin, parce que là tu vas le faire mourir de rire avec ta bistouquette.

Damien qui se vexe d’un coup.

- T’es con ou quoi ? Je n’ai pas dit que je voulais coucher avec !! Juste déjà qu’on soit copain comme « Flo » et Thomas jusqu’à maintenant.

Son regard se reporte sur moi.

- Tu ne m’as pas répondu « Flo » ?

- En fait je pensais au cousin de Thomas, il doit avoir à peu près ton âge et je ne devrais pas te le dire parce que j’ai peur qu’on ne puisse plus te tenir après.

Damien qui boit mes paroles.

- Si dis-le s’il te plaît !!

- Eh bien c’est le portrait tout craché de « Thom » en plus jeune.

Damien me regarde avec des yeux ronds.

- Wouah !!!! Et il s’appelle comment ?

- Mathis !! Tu verras c’est un gamin super-sympa, mais qui ne se fait pas facilement des copains à ce que je me rappelle en avoir entendu.

- (Damien) Ah bon !!! Et tu sais pourquoi ?

J’ai envie de rire même si je reconnais que…

- Bah !! Je n’en sais rien, peut-être parce qu’il est cul-de-jatte.

La tête de Damien nous explose de rire, il me regarde bizarrement et d’un coup comprend que je me suis moqué de lui.

Voyant qu’il va me sauter dessus, je m’enfuis à toutes jambes et nous voilà mort de rire à prendre le chemin du retour avec Damien qui nous insulte en essayant en vain de nous mettre des coups de pied au cul.

Enfin, une fois rentré, tout le monde se calme et la dernière soirée avant notre départ le lendemain en début d’après-midi se passe en famille devant un bon film, jusqu’au moment où nous partons tous nous coucher.

Une fois lavé et en pyjama dans notre chambre, je regarde le pot sur le bureau en tapant sur l’épaule de Guillaume.

- Regarde !! Il a bougé de place, je pense qu’on va bien rire d’ici peu.

- (Guillaume amusé) Bah ce n’est pas méchant quand même.

- Tu oublies juste un truc mon pote.

- Quoi donc ?

En montrant ma salive.

- J’y ai mis du produit miracle et je ne sais pas ce que ça va donner.

- (Guillaume grimace) Aïe !!! Ça craint !!

Nous nous couchons et chacun installé sur le dos les mains derrière la tête nous attendons la suite des événements qui d’ailleurs ne tarde pas, car à peine cinq minutes plus tard des gémissements puis des cris sortent de la chambre de Damien.

- Ouille !! Aïe !!! Putain ça gratte !! Merde !! Aïe !! Bordel !!

Nous sommes écroulés de rires à l’entendre se plaindre et pousser des injures, Frédéric et Annie complètement paniqués, se lèvent et vont dans la chambre de leurs fils.

Ils assistent alors au spectacle de Damien le pantalon de pyjama en bas des jambes, qui se gratte fébrilement le sexe en sautant sur place et en injuriant la terre entière.

Voyant qu’il y a un produit gras qui lui couvre le pénis, ils l’emmènent directement sous la douche et c’est avec un gant de toilette qu’Annie lui nettoie la quéquette toute rouge sous les regards de honte de son fils.

Aurélien déboule dans notre chambre et en voyant le tableau que nous formons son frère et moi à pleurer de rire chacun dans notre lit, il se doute aussitôt d’un truc pas net de notre part que nous finissons par lui expliquer pour qu’enfin comprenant le pourquoi du comment il se mette à rire avec nous.

- Vous avez mis quoi dans le pot à part la salive de « Flo » ?

Guillaume encore en larmes, prend le sachet dans la poubelle et le lui tend.

- Tiens, lis toi-même !!

Aurélien attrape le petit sachet transparent et lit à haute voix en repartant en fou rire.

- Du poil à gratter… !! Non… !! Les cons !!

1ere année vacances de pâques : (4/20) (Fac et départ pour Aix)

Bien sûr nous avons droit à la demande d’explication de la part des parents, qui comprennent très vite que Damien s’est fait prendre à cause de son geste malheureux de venir barboter le fameux mélange dans notre chambre et qu’il a été pris pour être appris, ce que ne manque d’ailleurs pas de lui dire Frédéric qui comme sa femme cache très mal l’envie d’en rire à leurs tours.

Nous décidons le lendemain en fin de matinée d’aller tous au campus, moi pour remettre le flacon (Le bon) à Marc et les autres par pure curiosité pour faire connaissance avec mes copains.

Damien est toujours un peu vénère contre nous, mais la soufflante qu’il a prise par ses parents quant au fait « d’emprunter » sans la permission le fait réfléchir.

Chacun notre tour nous lui balançons des petites phrases assassines, phrases qui finissent à la longue par le faire pouffer de rire.

- (Guillaume) Elle est si grosse que ça maintenant que tu n’arrives plus à suivre ?

- (Aurélien) Va falloir lui acheter une attelle pour qu’il puisse l’attacher sur la cuisse !!

J’en rajoute une couche.

- Va pas t’exciter hein ? Tu pourrais t’assommer sur ce coup là.

- (Damien) Bande d’abrutis !! J’aurais bien aimé vous y voir.

- (Aurélien amusé) C’est Maman qui a dû être surprise quand elle t’a nettoyé le molosse !!

Guillaume dans le même état que son grand frère.

- Et papa donc !! Sûr qu’il ne va plus oser se mettre à poils devant elle de peur de paraître ridicule.

Damien est éclaté de rire.

- Gnia ! Gnia ! Aller y, amusez-vous bien !! Mais en tous les cas je peux vous dire que ça a marché, si je sors popole vous allez en baver d’envies les mecs.

Du coup il nous cloue le bec, nous demandons si c’est du lard ou du cochon qu’il nous raconte avec son air moqueur.

- (Aurélien) Tu aurais mieux fait de te taire parce que maintenant va falloir qu’on vérifie, hein les gars ?

- (Guillaume) Ouaih !! Tu ne perds rien pour attendre frangin, attends qu’on te chope dans un coin et tu fanfaronneras moins crois-moi.

Damien en chantonnant.

- Paroles, paroles.

- (Aurélien amusé) Et en plus il se fout de notre gueule le nabot.

C’est une fois devant l’entrée du campus que nous changeons de sujet, au plus grand plaisir de Damien qui va se demander un moment si nous allons réellement ou pas faire tout ce que nous lui avons promis.

Je vois mes amis devant l’entrée de la bibliothèque comme prévu la veille et tous ensemble nous partons casser la croûte dans un fast-food pas trop loin d’ici.

Nous restons presque deux heures tous ensemble à faire connaissance et je remarque combien la carrure de Flavien impressionne mes amis, Marc me remercie plusieurs fois en prenant précieusement le pot d’onguent et me sourit jusqu’aux oreilles quand après sa question sur le fait que je sois sûr que ce sera efficace, je lui réponds par un oui franc qui lui ôte tous ses doutes.

Je lui conseille quand même pour ne pas me faire repérer, d’en appliquer un petit peu chaque jour afin que ça paraisse plausible.

Mais c’est déjà l’heure pour nous de les quitter, après les embrassades en nous souhaitant chacun de bonnes vacances et surtout la joie de nous retrouver dès la rentrée, nous reprenons le chemin du retour.

En effet nous avons juste le temps de prendre nos sacs pour que Frédéric nous emmène à la gare, puisque c’est la solution la plus facile pour tout le monde en évitant ainsi deux longs allers retours à Philippe.

Pour nous c’est la deuxième fois mais ce n’est pas évident quand même, aussi quand nous nous retrouvons gare de l’Est, c’est avec inquiétude qu’on se retrouve une nouvelle fois dans le métro.

Les frangins me suivant comme des toutous pour la bonne et simple raison qu’ayant visualisé le trajet au premier parcours l’année précédente, ils me font entièrement confiance pour le reste du trajet.

En fin de compte nous arrivons comme prévu en gare d’Aix et cette fois nous y sommes attendus par Alain le père de Thomas, qui nous fait de grands signes de la main pour attirer notre attention.

Le temps est déjà nettement plus clément qu’à Noël et mes copains apprécient vraiment la petite visite de la cité déjà toute ensoleillée qui retrouve toute la beauté des villes du sud.

L’accueil est chaleureux quand nous arrivons dans mon quartier, je n’ai que le temps de passer la porte quelques minutes plus tard que je suis soulevé de terre et serrer doucement dans les bras de Thomas m’ayant attendu par discrétion à l’intérieur et qui m’embrasse les yeux remplis de bonheur.

Aurélien qui est juste derrière moi, en laisse tomber son sac à dos tellement il est impressionné par une telle marque d’amour et de passion, il est prêt à balancer une vanne bien à lui quand une belle jeune fille aux longs cheveux châtain foncé arrive derrière lui et le fait se retourner, lui enserrant les hanches de ses deux mains en lui déposant un baiser chaste mais déjà très prometteur sur les lèvres.

1ere année vacances de pâques : (5/20) (chez les Lemont)

Alexie est chez son oncle avec sa tante à attendre l’arrivée de Flavien et de Marc, il s’amuse en attendant avec « Ludo » qui du coup est hyper content d’avoir son cousin pour lui tout seul.

Bastien est encore au boulot tandis qu’Henriette mitonne le dîner dans sa cuisine en chantonnant, heureuse du retour de son fils pour les deux semaines à venir.

Elle entend les rires de Ludovic, qui joue avec son cousin depuis le début de l’après-midi et sourit en pensant qu’Alexie est au moins aussi impatient qu’elle de revoir son ami Marc.

Elle est malheureuse pour lui quand elle voit dans quel état est son visage, ce n’est pas faute pourtant d’avoir tout essayé.

Ses parents l’ont amené chez tous les spécialistes connus de la région, mais rien ni fait et c’est peut-être même pire car après chaque nouveau traitement, son visage est encore plus marqué qu’au traitement précédent.

Plus personne ne sait quoi faire pour ce garçon au demeurant si gentil, qui prend son calvaire sans en tenir rancune à qui que ce soit et en gardant en apparence tout du moins le sourire.

Elle entend la porte d’entrée s’ouvrir doucement, un regard vers celle-ci lui montre son grand fils et son ami essayant de faire le moins de bruit possible pour entrer dans l’appartement.

Quand il aperçoit l’œil de sa mère dans le coin de la porte, Flavien lui fait un grand sourire en mettant un doigt sur sa bouche pour lui demander le silence.

Ils vont ensuite poser les valises dans la chambre de Flavien et ressortent aussitôt pour venir rejoindre Henriette dans sa cuisine, refermant la porte derrière eux pour pouvoir discuter sans se faire repérer.

Marc sort alors avec précaution un flacon de son sac et demande à Henriette.

- Je peux mettre ça au frigo ?

Henriette curieuse, car elle voit bien la façon dont Marc tient le pot.

- Qu’est-ce que c’est ?

- (Flavien sourit) Un produit expérimental pour Alexie, le gars qui l’a préparé est un crack dans ce genre de médications.

Henriette avec espoir.

- Si seulement tu disais vrai mon grand, je ne sais pas quelles réactions vous allez avoir mais c’est encore pire qu’à Noël. Je me demande même comment il fait pour oser encore sortir, moi je n’oserais plus quitter ma chambre si j’étais aussi amoché que lui.

- (Marc inquiet) C’est à ce point-là ???

- (Henriette désolée) Pire les enfants !! Bien pire hélas !!

Flavien voulant être optimiste.

- On arrive à temps alors !! Avec le remède miracle du docteur « Flo ».

Henriette n’y croyant toutefois pas trop.

- Nous avons tout essayé tu sais, alors j’espère vraiment que votre pommade même si elle ne le soigne pas entièrement fera en sorte qu’il soit moins atteint.

Flavien voyant un petit bouton d’herpes sur le côté de la lèvre inférieur de sa mère.

- On pourrait déjà essayer sur toi m’man ??

Il lui montre de quoi il parle en mettant un doigt au même endroit sur sa lèvre.

- Tu veux bien qu’on essaie ?

Henriette gênée qu’il l’ait vu malgré le maquillage qu’elle y a mis pour le dissimuler.

- Pourquoi pas après tout, mais il va falloir attendre que ça fasse effet non ?

Marc se rappelant tout ce qui a été raconté sur Florian.

- Pas sûr que ce soit si long que ça, notre ami est un as pour ce genre de médication.

Il ouvre le frigo, tend le pot à Flavien qui en prend une infime noisette au bout d’un de ses doigts et d’un geste doux l’applique sur la lèvre de sa mère qui se laisse faire, quelque peu inquiète quand même quant au résultat.

Elle ressent un léger chatouillement qui dure quelques brèves secondes, puis cela passe et elle ne ressent d’un seul coup plus rien, même plus l’impression de tiraillement que ce genre de bouton fait ressentir à ceux qui ont le malheur d’en avoir régulièrement.

Devant la tête ahurie que font les deux garçons, elle va se regarder dans la vitre du four et constate éberluée qu’il n’y a plus aucune trace de ce qui encore ce matin, lui posait un gros problème esthétique devant la glace de la salle de bains.

- (Henriette stupéfaite) Mon Dieu !!! Mais c’est quoi cette pommade ?

Flavien qui se le demande aussi, se veut rassurant.

- Comme on te l’a dit m’man, c’est un essai expérimental dont il faudra garder le secret avant que notre ami dépose un brevet dessus.

Le cri de stupeur poussé par Henriette a été entendu jusque dans la chambre de Ludovic, les deux garçons se regardent en se demandant ce qui a bien pu arriver et se précipitent dans la cuisine, pour se retrouver nez à nez avec les deux vacanciers.

Ludovic en criant de joie.

- « Flav » !!! Marc !!! Youpi !!!

Alexie attend de voir leurs réactions car il est bien conscient de son aspect qui a encore empiré depuis leur dernière visite, Marc l’attrape aussitôt dans ses bras et l’embrasse sans s’occuper du reste, tant sa joie de le retrouver enfin est grande.

Le regard amical de Flavien qui assiste à leurs effusions affectives, ne montre lui non plus aucun des rictus dégoûtés qu’il est habitué à voir sur les visages des gens qu’il croise et son cœur se libère de sa gangue d’appréhension qui l’oppressait depuis ce matin à l’idée de les revoir, les larmes s’échappent de ses yeux quand il reste planté devant eux sans pouvoir rien dire.

1ere année vacances de pâques : (6/ 20) (chez les Lemont)

Flavien ressent le soulagement de son cousin et ne peut s’empêcher lui aussi d’y aller de sa larme d’émotion, il prend alors la décision de ne pas suivre les conseils de Florian.

Aussi c’est d’un geste assuré qu’il attrape Alexie et le traîne dans la salle de bains sans lui laisser le temps de comprendre ce qu’il se passe.

Marc rester pantois devant le geste presque violent de son ami regarde Henriette avec inquiétude, celle-ci connaissant bien son grand fils comprend toutes les émotions qu’il vient de ressentir et qui lui ont déclenché cette décision pour le moins brutale.

- Il ne supporte pas de voir Alexie se mettre dans un état pareil tu sais !! Alors comme d’habitude il fonce sans réfléchir ni s’expliquer.

Marc comprend d’un seul coup ce que va faire Flavien et court direct vers la salle de bains où il tambourine à la porte quand il s’aperçoit qu’ils se sont enfermés à l’intérieur.

- Flavien il ne faut pas faire ça !! Florian nous a fait confiance, Flavien s’il te plaît arrête !! J’en ai autant envie que toi mais pense aux conséquences pour « Flo ».

À l’intérieur de la pièce, Flavien a déjà débouché le pot et bloqué avec une de ses énormes paluches le visage d’Alexie, qui tremble de peur devant cet excès de brutalité qu’il ne comprend pas.

Il voit bien les larmes imprégnant le visage de son cousin et entend lui aussi les suppliques de Marc derrière la porte.

- Flavien !!! Tu me fais peur !! S’il te plaît, laisse-moi !!

D’entendre son cousin lui avouer sa peur tout comme les paroles sensées que n’arrête pas de prononcer Marc, lui font lâcher prise et réfléchir sur ce qu’il était en train de faire, il s’assoie alors sur le rebord de la baignoire en baissant piteusement la tête.

- Pardonne-moi !!! Je ne supporte pas de te voir aussi malheureux, tu comprends ?

Marc toujours en tapant à la porte.

- Alexie ouvre !!

Le jeune homme machinalement obéit à son ami, qui entre aussitôt la porte ouverte et s’aperçoit avec soulagement qu’il n’est pas arrivé trop tard.

- S’il te plaît Flavien !! Laisse-nous se sera mieux comme ça, je vais tout expliquer à « Alex » et nous ferons ensuite comme convenu avec « Flo ».

Flavien se lève, toujours aussi impressionnant.

- Pardon !!

Il sort et part dans sa chambre sans plus une parole, Marc attire Alexie contre lui et doucement lui parle, il lui explique tout de A à Z en laissant de longs moments de silence pour que son ami ait le temps de bien comprendre toutes les implications de ses paroles.

Celui-ci reste perplexe en entendant ce récit qui au début lui parait surréaliste, puis petit à petit il se met à espérer que tout cela soit vrai jusqu’à ce qu’un grand sourire vienne bientôt illuminer son visage ravagé.

- Combien de temps il faudra pour que tout redevienne comme avant ?

- Pour paraître crédible, il faut compter au minimum une semaine voire une semaine et demie.

Alexie en souriant de joie car il s’attendait manifestement à beaucoup plus.

- C’est bien !! Tu sais je ne suis plus à une semaine près, en plus tu seras encore là pour voir le changement si ça marche.

- Oh !!! Mais ne t’inquiète pas pour ça, cela va marcher je te le promets.

- On commence quand ?

Marc le regarde avec tendresse.

- Maintenant si tu veux ?

Les yeux d’Alexie sont brillant de reconnaissance.

- Et comment que je veux !! Merci pour tout Marc !!

Marc ému et tremblant légèrement.

- Assieds-toi et laisse-moi faire, tu verras ce ne sera pas long.

Une fois Alexie installé comme Flavien tout à l’heure sur le rebord de la baignoire, il prend le pot et en sort une belle noisette de produit qu’il applique par petites touches aux endroits les plus atteints, une fois qu’il estime en avoir fait assez pour une première fois et malgré l’envie qu’il a d’en mettre encore plus, il se lave les mains soigneusement en refermant le flacon puis se tourne vers Alexie.

Son visage s’illumine alors d’une joie pure, quand il constate les premiers effets positifs du produit en question et une grande pensée de remerciement part vers ce petit rouquin qui est devenu son ami malgré tout ce qui les différencie.

Alexie voit son sourire et son cœur s’emballe.

- Alors ???

Marc lui tend la main, il attrape avec une extrême douceur celle de celui qu’il aime et le fait se lever pour se placer près de lui devant la glace.

- Regarde !!

Il ne quitte pas le visage d’Alexie des yeux, quand il voit celui-ci jeter un regard vers le miroir et constater la disparition pure et simple des énormes pustules qu’il avait autour des lèvres, marquant le début de ce dont il est sûr maintenant… Sa guérison...

1ere année vacances de pâques : (7/20) (chez les Dufour)

Carole et Sébastien sont dans la chambre de la jumelle, ils discutent ferme à savoir si oui ou non il faut qu’ils mettent Sylvain au courant pour Florian.

- (Carole) Plus il y aura de personnes au courant et plus il y aura de risques pour « Flo » .

- (Sébastien) Mais !! Sylvain ce n’est pas une personne, c’est mon copain et je ne me sens pas de lui mentir.

- (Carole) Je comprends ça croit-moi, mais je trouve qu’il y a déjà beaucoup trop de monde au courant et j’ai peur pour lui.

- (Sébastien surpris) En voilà un bien grand mot !! Peur !! Peur de quoi ?

- (Carole) Peur qu’on s’en prenne à lui, le gouvernement, une secte, un taré, enfin n’importe qui sachant ce dont il est capable et qui voudrait profiter de lui.

- (Sébastien) Tu exagères là !! Faut pas pousser quand même !!

C’est à ce moment de la discussion fraternelle qu’arrive Sylvain, qui s’inquiète de ne pas les voir redescendre depuis le temps qu’ils sont à l’étage.

- Je vous dérange ?

- (Sébastien souriant) Non entre !!

- Vraiment ? Vous aviez l’air en pleine discussion, alors je ne voudrais pas passer pour un enquiquineur.

- (Carole amusée) Mais non !! Entre !! Nous parlions de nos amis de fac.

Sylvain sautant sur l’occasion.

- Tiens !! Ça tombe bien, car justement j’attendais le bon moment pour vous en parler.

Sébastien lui faisant signe de venir s’asseoir près de lui, sur le lit de sa sœur.

- Ah oui ? alors vas-y !! Parle !!

Sylvain venant se serrer tout contre lui.

- C’est au sujet d’un de vos amis, Florian !! Depuis que je l’ai vu à l’hôpital, j’ai plein de questions qui me trottent dans la tête.

Carole pas surprise du tout.

- Quel genre de questions ?

Sylvain sourit en revoyant le gamin souriant.

- Déjà il est plutôt mimi non ?

Il prend aussitôt un coup de coude de Sébastien.

- Aïe !! Je n’ai rien dit de mal !! Juste qu’il est craquant comme tout.

- (Carole amusée) Je dois reconnaître que c’est vrai, mais il est déjà en mains alors tu devras te contenter de l’autre zigoto à côté de toi.

- Bah c’est dommage !! Je vais garder ton frère alors !!

Nouveau coup de coude.

- Aïe !! Mais arrête !! Je plaisantais là !!

- (Sébastien) Encore heureux !! Et qu’est-ce que tu voudrais savoir sur « Flo » ?

- (Sylvain) J’ai trouvé plutôt bizarre la façon dont les gens du CHU le protègent et puis il se balade partout sans que personne n’y trouve à redire et tiens encore une autre chose étrange !! Le soir de l’opération de Mélanie, je l’ai vu dans l’ascenseur avec une infirmière, tout en blanc tous les deux et qui descendaient au sous-sol. Et tu sais aussi bien que moi que c’est là que se trouvent les salles d’opération, alors ?

Sébastien regarde sa sœur qui hausse les épaules, lui donnant par ce geste l’autorisation qu’il attendait pour parler.

- C’est un peu normal que tu l’aies croisé ce soir-là, puisque c’est lui qui a opéré « Mél ».

Voyant que son ami ne paraît pas surpris.

- Hé !! Tu as entendu ce que je viens de dire ?

- (Sylvain) Je m’en doutais un peu figure toi, il y avait trop de choses troublantes dans tout ça. Ce que je ne comprends pas c’est comment il a pu faire ça alors qu’on nous a serinés je ne sais combien de fois que c’était très risqué, qu’il n’y avait qu’une petite poignée de toubibs capables d’une telle prouesse ?

- (Carole) En fait ce n’est pas très compliqué à comprendre, il faut juste te mettre dans la tête qu’on parle de Florian et qu’il est comme ça un point c’est tout.

Les explications qui s’ensuivent durent un bon moment, aussi quand enfin Carole et Sébastien ont épuisé tout ce qu’ils connaissent du sujet Florian, c’est un Sylvain complètement dépassé par ce qu’il vient d’entendre qui reste muet devant ses amis.

- (Sébastien amusé) Il y a un autre de nos potes de fac sur qui tu te poses des questions ? si oui vas y, je te promets que ce sera moins long.

- Hein ?? Heu non merci j’en ai appris assez pour aujourd’hui. Ah oui au fait !! J’étais venu aussi pour vous annoncer la nouvelle !! « Mél » a fait ses premiers pas cet après-midi avec l’aide de Jordan son kiné, il a dit aux parents que ce n’était plus qu’une question de semaines avant qu’elle ne soit remise complètement.

Les jumeaux applaudissent de joie et enlacent le jeune homme dont les yeux à la pensée de sa petite sœur qu’il va enfin pouvoir revoir vivre comme avant, viennent de s’embuer de larmes de soulagement.

Sébastien ému de voir son ami aussi retourné.

- Allez viens avec moi, je crois qu’un gros câlin devrait te remonter le moral.

Sylvain fortement intéressé par la proposition.

- Hum !!! Je crois qu’en effet j’en ai bien besoin.

- (Carole en riant) Alors là !!! Je ne veux rien savoir moi !! Aller !! Oust !! C’est que je suis encore une jeune fille !!

1ere année vacances de pâques : (8/20) (chez les De Bierne)

Ils sont tous au lit ce soir-là, le trajet et les retrouvailles avec en prime un bon repas pris tous ensemble sur la terrasse les ont achevés, aussi ont-ils décidé d’aller coucher pas trop tard afin d’être frais et dispos pour le lendemain.

Au lit oui mais quand à ce qui est d’arriver à trouver le sommeil, c’est une autre paire de manches.

Du moins pour les plus jeunes, car pour ce qui est de Maryse et Michel, ils dorment du sommeil du juste sitôt la tête posée sur l’oreiller.

Aurélien ne pense qu’à ce baiser d’accueil que lui a donné Chloé, ainsi que la soirée passée près d’elle où il a osé lui prendre la main et qu’elle la lui a laissée toute la soirée.

Ils se sont donné rendez-vous le lendemain matin pour une promenade dans les environs, sous le prétexte fallacieux de lui montrer une certaine ruine magnifique qu’il ne faut pas manquer de visiter.

Guillaume quant à lui commence à trouver le temps long, pas d’être ici bien sûr car il s’y plaît trop mais d’être sans copine et le plus grave, sans même connaître une fille qui l’intéresserait.

La branlette c’est très bien pense-t-il mais bon, à un moment il faut bien passer aux choses sérieuses et à bientôt dix-sept ans, il estime qu’il est grand temps d’y penser.

Damien pour sa part est excité comme jamais, ça fait déjà deux fois depuis qu’il est arrivé qu’il s’est enfermé dans les toilettes pour se « soulager ».

Il n’ose pas trop insister auprès de Florian pour qu’il lui présente le fameux cousin de Thomas de peur d’être pris pour un dépravé, mais il cherche un moyen pour y amener la conversation le plus tôt possible.

Chloé est dans sa chambre elle aussi avec dans la tête le visage d’Aurélien qui vraiment commence à l’obnubiler de plus en plus, ce beau garçon aux cheveux clairs en brosse lui donne des envies qu’elle n’avait eues jusqu’à présent qu’en pensant à Florian.

Elle sourit en voyant son ami heureux avec Thomas et lui souhaite tout le bonheur possible, autant qu’elle se souhaite le même avec « Aurel ».

Éric souffre de la solitude, il a passé la soirée à rire avec ses amis et apprécie de plus en plus les Rémois également, mais depuis qu’ils ont arrêté lui et « Thom » de se faire plaisir entre eux il broie du noir en n’ayant trouvé personne qui lui plaise autant.

Sachant très bien de toute façon, qu’il lui sera difficile de remplacer un garçon aussi beau et gentil que son copain.

Lui-même n’est pas mal non plus et certaines qui lui tournent autour, disent même à qui veut l’entendre qu’il est super-mignon, mais voilà !! Lui les filles ce n’est pas son truc et parmi les garçons qu’il côtoie, il n’y en a pas un qui arrive à la cheville de « Thom » ou de « Flo ».

Florian sourit au plafond depuis qu’il est couché, bien sûr sa seule pensée va vers le beau blond qui doit dormir à quelques pas d’ici et il crève d’envie d’être contre lui pour dormir dans ses bras.

Une idée jaillie soudainement dans sa tête et en retenant une envie de rire, il se lève doucement en croyant que Damien et les autres dorment.

Bien sûr comme ce n’est pas le cas, il voit bientôt trois têtes curieuses se lever vers lui.

- (Damien) Où tu vas ?

- J’ai envie d’un câlin alors devine ?

- (Aurélien amusé) Tu abuses « Flo », on est déjà serré avec Guillaume.

Guillaume qui commence à rire.

- Tu n’as qu’à le faire à « Dami » je suis sûr qu’il ne dira rien, je sais que je te manque mais quand même !! « Aurel » a raison on risque d’être un peu serré, mais bon !!! Si tu insistes on te fera une petite place.

« Mais qu’ils sont cons hi ! hi ! ».

- Méfiez-vous que je ne vous prenne pas au mot les louzeurs !! Vous feriez une drôle de tronche.

- (Damien amusé) faites gaffe les gars, il en est capable et vous le savez bien en plus !!

- (Aurélien) Casse toi vite pervers !!

Thomas lui aussi est énervé, il aurait bien aimé passer ses nuits avec Florian rien que pour sentir son odeur, sa chaleur et puis ses baisers, mais aussi ses mains sur son dos et.... Il rit tout seul car il est vraiment en manque.

Thomas sent bien que ce n’est pas gagné d’avance pour qu’il s’endorme ce soir, malgré que ses yeux soient lourds et qu’il ressente la fatigue lui aussi.

Un grattement pas loin de sa fenêtre lui fait dresser l’oreille, il écoute attentivement car il est sûr d’avoir entendu quelque chose.

Un nouveau grattement encore plus près lui fait dresser la tête cette fois-ci, il entend un petit miaulement et sourit en pensant à « miquette » sa chatte, qui doit être resté dehors et qui gratte à sa fenêtre, sachant qu’il va la faire rentrer.

Il fait nuit noire, aussi il se dirige à tâtons vers celle-ci en entendant toujours les miaous ainsi que les grattements de plus en plus fort sur le montant en bois.

Il l’ouvre, puis passe la tête à l’extérieur quand il aperçoit ce qui lui semble être le poil roux d’un chat et comme le sien est blanc, il pense tout de suite à un chat de gouttière qui vient chasser par chez lui.

Il va pour l’expulser manu militari, quand d’un bond celui-ci lui saute dessus et se retrouve sur lui avec un miaou coquin qui lui fou une trouille bleue, avant de reconnaître l’ignoble individu qui se marre en restant accrocher à lui comme une sangsue

1ere année vacances de pâques : (9/20) (chez les De Bierne)

- Miaou !!

- Putain « Flo » !! Tu veux me rendre cardiaque ou quoi ?

- Miaou ???

Mort de rire, mais se gardant bien de lâcher son ami toujours dans ses bras.

- En voilà un gros matou qui veut un câlin !!

- Miaou ???

Ses narines respirent l’odeur si caractéristique qu’il aime tant, lui déclenchant sa libido qui aussitôt déforme son boxer.

- Un très gros câlin ?

- Miaou ???

La joue de Florian vient caresser la sienne, lui faisant bondir le cœur.

- Gros comment ??

J’envoie des petits coups de reins pour qu’il retourne vers le lit, mais il sent également la barre bien dure qui déforme mon pyjama.

Excité lui aussi en s’allongeant sur son lit, faisant attention à ne pas écraser son ami.

- En effet !! Un très gros je vois !!

Un son sort de ma gorge que moi-même en suis étonné de l’intensité, car le feulement qui vient de s’en échapper est très réaliste et lui fait bouillir le sang tellement il exprime l’envie que j’aie de lui.

- Ouah !!! Mon petit chat vient de se transformer en une vraie panthère.

Un bruit de pas dans le couloir nous envoie direct sous la couette, je me colle à Thomas pour ne faire plus qu’un avec lui.

La porte s’ouvre et sa mère apparaît dans l’encoignure, la mine inquiète.

- Tu as entendu Thomas ?

- Quoi m’man ?

- On aurait dit un animal dans ta chambre !!

Thomas ne peut s’empêcher de rire.

- Ce n’est que « miquette » m’man !!

J’ai trop envie là et c’est plus fort que moi.

- Miaou !!

- (Sa mère soulagée) Ah !!! Ça me rassure, bonne nuit « Thom » !

Essayant de rester sérieux malgré l’énorme envie de rire qui le prend.

- Bonne nuit m’man !!!

Elle va pour ressortir mais aperçoit derrière l’épaule de son fils une petite touffe de cheveux roux qui sort du drap, elle sourit en reconnaissant parfaitement à qui elle appartient.

- Bonne nuit Florian !!

Je n’en peux plus et j’éclate de rire ce qui bien sûr déclenche celui de Thomas qui n’a jamais pu y résister.

- Miaou !!

Elle rit encore quand elle rejoint son mari et qu’elle lui raconte l’histoire, c’est une voix masculine qui éclate alors de rire depuis la chambre d’à côté.

Son père assez fort pour qu’on l’entende.

- Va falloir que je le fasse stériliser celui-là, sinon la pauvre « miquette » ne va pas arrêter de nous faire des portées.

Je lui balance alors d’une voix outrée, très grave et très forte.

- MIAOU !!!

De l’autre côté de la cloison ce sont des hoquets à répétitions mêlés à des couinements de souris, comme quelqu’un qui cherche sa respiration en ayant du mal à la trouver.

Je remonte légèrement pour avoir ma tête au niveau de la sienne et me repositionne comme le premier jour derrière lui collé à son corps.

- (Thomas amusé) Cette fois-ci je ne ferais pas semblant de dormir, mais tu peux mettre ta main et me caresser tu sais !! C’était trop bon.

- (Ébahi) Tu ne dormais pas ?

- Bah non !!

Je frotte mon sexe en érection contre ses fesses.

- Et tu as senti ça aussi ?

- Bah oui !!

Je n’en crois pas mes oreilles.

- Alors quand je t’ai tout avoué tu étais déjà au courant ?

Il rit de bon cœur et en guise de réponse.

- Miaou !!

Pendant quelques secondes Thomas ne sent plus Florian derrière lui mais entend des froissements, puis le corps de son ami revient prendre la même position sauf qu’il frémit de plaisir en sentant la poitrine chaude de celui-ci contre son dos et sa main part en arrière pour vérifier que ce qu’il pense est exact.

Ses doigts rencontrent sa hanche et descendent jusqu’en haut de la cuisse sur la peau douce et chaude d’un Florian nu tout contre lui.

Dans un souffle à l’oreille de Thomas.

- T’attends quoi pour virer ton boxer ?

Thomas en tremblant, cherchant à comprendre ce que veut son ami.

- « Flo » ? Tu veux quoi ?

- Juste te sentir tout contre moi pour pouvoir toucher ta peau.

Et en rigolant.

- Et tes petites fesses !!

1ere année vacances de pâques : (10/20) (Chez les De Bierne)

Le lendemain matin quand Thomas se réveille d’un sommeil réparateur comme il n’en avait pas connu depuis pas mal de temps, il constate amusé que son ami n’a pas changé de position et est toujours collé contre lui.

Il se retourne doucement, pour lui faire face sans le réveiller et une fois la prouesse faite car il y a mis du temps, il contemple le visage de Florian qui sourit dans son sommeil.

Thomas repense à la veille au soir la façon dont il l’a rejoint et le naturel avec lequel il s’est amusé aux dépens de ses parents en sachant très bien que si ça avait été lui, il n’aurait plus su où se mettre.

Les sourcils frémissent, deux yeux d’un vert éclatant se posent sur lui et le font frissonner de bonheur.

- Il y a longtemps que tu es réveillé ?

- Assez oui !!

Je souris en le fixant dans les yeux, qui ce matin sont d’un bleu très clair presque limpide.

- Je n’ai pas le droit à un bonjour ce matin ?

Thomas rayonne, mais avec un zeste de malice.

- Bonjour.

- Rhaa !!! Tu le fais exprès, j’en veux un vrai moi.

Leurs corps se collent et les lèvres de Thomas avec une extrême douceur viennent s’appliquer sur celles de Florian qui en tremble, tant la sensation est divine pour lui.

Sans lâcher la bouche de Thomas, « Flo » roule sur lui et sa langue commence à s’emmêler à la sienne, en ressentant toute la saveur.

Un énorme frisson prend alors le corps des deux garçons et sans qu’ils l’aient recherché, entraîne leurs jouissances réciproques qui les scotchent l’un à l’autre les muscles tétanisés pendant les quelques merveilleuses secondes que durent leurs orgasmes.

Cet épanchement inattendu de leur corps les laisse haletants et abasourdis, leurs yeux brillent encore de la force du plaisir qu’ils viennent de se donner.

- (Florian) Eh bien dit donc !!!

Thomas amusé à voir l’expression d’ébahissement qu’exprime soudainement le visage de « Flo ».

- C’est sûr que nos corps se posent moins de questions que nos cerveaux sur ce coup là.

Je l’embrasse à nouveau.

- Je crois que je suis prêt à aller plus loin avec toi Thomas et que toi aussi, nous venons d’en avoir la preuve.

Thomas fixe son ami longuement avant de répondre.

- Tu as bien changé Florian, le petit garçon qui me faisait peur a disparu et j’ai moi aussi envie d’être plus proche de toi. Mais crois-tu que ce serait le moment ? Nous sommes séparés les trois quarts du temps et déjà en ne faisant rien avec toi, je passe de plus en plus de nuits difficiles. Alors imagine si nous allions plus loin ?

- Nous venons de commencer tu ne crois pas ? Même si ce n’était pas prévu, le fait est là et puis je t’aime trop et j’ai trop envie de tout connaître de toi. Je n’avais encore jamais ressenti un tel plaisir tu sais (Je ris) Sauf peut-être la première fois que je me suis branlé avec Guillaume, quand il m’a montré comment on faisait.

- Ah !! Parce que toi et Guillaume ?

- Mais non !! Juste que c’est plus pratique puisque nous partageons la même chambre, mais je te jure qu’il n’y a rien entre nous d’autres qu’une grande complicité et puis Guillaume il ne pense qu’aux filles, d’ailleurs va falloir qu’on lui en trouve une parce que sinon il va finir par devenir chèvre le garçon à force d’y penser.

- (Thomas étonné) Pourtant il est trop mignon, ce ne devrait pas être difficile pour lui non ?

- J’n’en sais rien !! Ou alors son problème c’est qu’il est trop avec nous ou encore qu’il soit trop timide.

- Il n’en a pas l’air pourtant ? Je vois bien qu’il est toujours partant pour se joindre à tes âneries.

- Bah !! Ça veut rien dire et puis j’ai ma petite idée qui ferait peut-être d’une pierre deux coups si ça marche.

- (Curieux) Et tu penses à quoi ou à qui ?

- Mathis et Léa !!

- Mathis ? Pourquoi il est bi Guillaume ?

- Mais non !! Lui c’est pour Damien.

Thomas complètement dans les choux.

- Reprends tout à zéro tu veux bien, parce que là je suis à l’ouest !!

J’explique alors toutes mes conversations avec Damien et le fait qu’il se sente attirer par les garçons, Thomas m’écoute et sourit de plus en plus au fil de mon récit.

- Pourquoi tu te marres ?

- Si je te le dis tu ne me croiras jamais !!

Il m’explique à son tour les dernières conversations qu’il a eues avec son cousin, quand il lui a appris pour eux deux et les aveux de celui-ci quant aux mêmes orientations sexuelles qu’il éprouve lui aussi.

- (Sidéré) Wouff !! Ils iraient bien ensemble tu ne trouves pas ? Mathis est adorable, il te ressemble comme deux gouttes d’eaux et Damien est super-mignon lui aussi non ?

- (Thomas amusé) Alors comme ça, tu me trouves adorable ? C’est trop cool ça !!


1ere année vacances de pâques : (11/20) (Chez les Louvain)

André Louvain le frère d’Alain raccroche le téléphone, puis il se dirige vers la cuisine ou sa femme Nathalie et ses deux enfants Mathis et Léa déjeunent, devant le regard interrogateur de sa femme il sourit.

- C’était Thomas, il demande si ses cousins n’auraient pas envie de venir passer quelques jours avec lui pour les voir, il dit aussi que Florian est arrivé avec des amis à lui et que ce n’est pas triste.

- (Nathalie amusée) Je suis au courant, Evelyne m’en a rapporté deux mots ce matin et elle en riait encore, paraîtrait que « Flo » est rentré dans la chambre de « Thom » hier soir en imitant un chat et crois-moi à la façon dont elle racontait ça, ce ne devait pas être triste.

- (Mathis amusé) Venant de Florian c’est sûr hi ! Hi !

- (André souriant) Depuis que mon frère m’a raconté comment le loustic s’est pointé chez eux en l’appelant « beau-papa », je ne doute plus de rien.

Léa un peu triste.

- C’est dommage quand même.

- (Nathalie surprise) Qu’est ce qui est dommage ?

Elle capte l’air déçu de sa fille.

- Ah !! D’accord !! Parce que tu t’intéressais à Florian ?

La voyant rougir.

- Il n’y a pas de mal tu sais, mais il est avec « Thom » maintenant et tu ne peux rien y faire.

- (Mathis taquin) hé oui ma poule !! Le beau petit rouquin tout mignon ne sera pas pour toi.

Léa du tac au tac.

- Ni pour toi mon chou !!!

Mathis rougit jusqu’aux oreilles.

- Pff !!! N’importe quoi !!

Nathalie sent monter l’orage entre ses deux enfants.

- Si vous avez l’intention d’y aller, il serait bien de prévenir votre tante et de nettoyer vos vélos.

Mathis saute sur l’aubaine pour s’échapper.

- J’y vais m’man !!

Une fois son fils suffisamment loin, Nathalie sermonne sa fille.

- Je t’ai déjà dit de laisser ton frère tranquille, il est encore jeune et puis ça ne te regarde pas.

- Mais m’man !! C’est lui qui a commencé avec « Flo » !!

André pour clore le sujet.

- Eh bien tu trouveras un autre garçon aussi sympathique que Florian, il faudra bien que tu te fasses à l’idée qu’il n’est plus libre et ton frère aussi.

Nathalie sent bien au ton de son mari qu’il ne vaut mieux pas que Léa insiste.

- Va préparer ton sac au cas où vous auriez à vous changer, je ne sais pas moi !! Une envie de faire du sport ou d’aller à la piscine, aller !! Oust !! Et aide ton frère à faire le sien.

Léa se lève et en grognant fait ce que lui demande sa mère, André termine son fromage puis aide sa femme à débarrasser la table.

Ce n’est qu’une fois tranquillement dans la cuisine à faire leur petite vaisselle, que les deux adultes reprennent la conversation.

- (André moqueur) Qu’est-ce qu’ils ont tous à être depuis des années après Florian ? Tu peux me le dire ?

- (Nathalie amusée) Tu connais la réponse aussi bien que moi.

- Bien sûr et c’est « Thom » qui a eu le jackpot, alors les deux autres font la gueule.

- Ils ne font pas la gueule !! Ils sont un peu déçus c’est tout et puis tu savais très bien qu’entre Thomas et Florian il y a toujours eu quelque chose, sinon comment expliques-tu qu’avec leurs différences d’âges ils étaient toujours fourrés ensemble ?

- Tu oublies Éric et Chloé, chérie.

- En plus oui !! C’est vrai qu’ils étaient aussi sur la liste !! Je t’avouerais que je n’y comprends rien, il doit avoir un fluide ou quelque chose ce gamin pour avoir un tel pouvoir de séduction.

- (André amusé) bah !! Imagine, tu rencontres quelqu’un qui soit à la fois mignon, amusant, gentil, un peu fou, serviable, câlin, toujours souriant, pas la langue dans sa poche et j’en passe, Que ferais-tu ?

- Je l’épouserais de suite.

- Merci chéri ! Ah ! Ah !

Nathalie ne s’attendant pas à celle-là.

- Tu es un peu vieux pour te mettre sur les rangs mon chéri, mais c’est vrai qu’à une époque……

André lui faisant un énorme clin d’œil.

- Ah !! Tu vois !! Tu avoues là !! Non sans rire, ce gamin est très attachant et je suis vraiment content pour Thomas, même si j’aurais préféré que leurs choix soient plus conventionnels.

Nathalie en redevenant sérieuse.

- C’est la vie que veux-tu et tu dois bien t’attendre à ce que Mathis en prenne le même chemin.

André sérieux lui aussi.

- En espérant qu’il ait la même chance que « Thom » de tomber sur un gars aussi bien.

***/***

Petite description de la famille Louvain, afin de mieux comprendre l’aspect physique des enfants tout comme leurs ressemblances frappantes :

Alain Louvain : quarante-deux ans, un mètre quatre-vingt, soixante-dix kilos, blond court, yeux bleus, mari d’Evelyne et père de Thomas.

Evelyne Louvain : quarante-trois ans, un mètre soixante-dix, cinquante-deux kilos, blonde aux cheveux longs, yeux verts, femme d’Alain et mère de Thomas.

Thomas Louvain : bientôt vingt ans, un mètre quatre-vingt, soixante-dix kilos, blond mi long bouclé, yeux bleu ciel, fils d’Alain et Evelyne.

André Louvain : quarante ans, un mètre quatre-vingt, soixante-quinze kilos, blond court, yeux bleus, mari de Nathalie et père de Mathis et Léa.

Nathalie Louvain : quarante et un an un mètre soixante-douze, cinquante-cinq kilos, châtain très clair aux cheveux long, yeux verts très clair, femme d’André et mère de Mathis et Léa.

Léa Louvain : dix-huit ans et demi, un mètre soixante-dix, quarante-cinq kilos, blonde aux cheveux longs, yeux bleus, sœur de Mathis et fille d’André et Nathalie.

Mathis Louvain : quinze ans et demi, un mètre soixante-dix, cinquante kilos, blond mi long bouclé, yeux bleu ciel, frère de Léa et fils d’André et Nathalie.

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1ere année vacances de pâques : (12/20) (Chez les Louvain)

Evelyne revient dans le salon ou son mari prend son café après le repas, tranquillement installer dans le canapé devant le journal téléviser avec son grand fils assit près de lui la tête sur son épaule.

- C’était Mathis !! Ils seront là avec Léa en début d’après-midi et ils sont tout contents que tu les aies invités Thomas !!

Thomas sans bouger sa tête de contre l’épaule de son père, lui répond en souriant.

- Cool !! On va bien s’amuser avec toute la bande et les Rémois.

Alain qui passe machinalement sa main dans les cheveux bouclés de son fils.

- N’allez pas fatiguer inutilement Maryse et Michel compris ?

- Mais non p’pa !! Ne t’inquiète pas pour eux et en plus ils adorent ça d’être entouré par nous tous, tu les verrais !! Pire que nous des fois.

Alain fait ronronner son fils en lui grattant la tête à l’endroit qu’il sait qu’il apprécie le plus.

- C’est vrai que pour avoir la santé ils ont la santé, mais faites attention quand même.

- Promis !!

Thomas sent que son père va enlever sa main.

- Non p’pa !! Encore s’t’eu plaît !!

Alain continue en riant.

- D’accord mais n’en abuse pas et puis tu pourrais demander à Florian maintenant, je suis sûr qu’il te ferait ça très bien.

Une voix derrière eux les fait sursauter.

- Mais je le lui fais très bien t’inquiète pas, sauf que ce n’est pas à cet endroit-là.

Alain machinalement cherche un autre endroit pour gratter son fils.

- Ah oui !! C’est par ici ?

- Heu non !! Je dirais plus bas, beaucoup plus bas, hi ! Hi !

Alain comprend d’un coup et se redresse, regarde Florian tout souriant et fier de lui qui fixe Thomas devenu rouge tomate et éclate de rire.

- Décidément tu ne changeras jamais, c’est quoi ce truc que tu trimballes ?

Amuser, je lui tends un paquet somme toute assez lourd emballer dans du papier journal.

- C’est pour vous, je me suis rappelé un truc d’hier soir alors j’ai pensé que ça devrait vous être utile car c’est sûr avec plus petit ce n’est même pas la peine.

Pendant que je donne le paquet à Alain, j’attrape Thomas pour le faire se lever et commence à repartir avec lui sous le regard déjà amuser d’Evelyne qui s’attend à une grosse connerie de ma part, Alain en déballant le paquet découvre un énorme sécateur pour élaguer les arbres.

- C’est pourquoi faire ?

Je commence à prendre mes jambes à mon cou, tenant toujours fermement « Thom » par la main.

- C’est pour châtrer le matou d’hier mais faudra déjà l’attraper, hein ? Beau papi !!

Je termine ma phrase par un énorme.

- MIAOU !!!

Puis nous détalons en courant, morts de rires.

Evelyne les larmes aux yeux, entre deux hoquets.

- Là !! Il t’a bien eu !!

Une fois dans la rue et après quelques dizaines de mètres en voyant qu’il ne me court pas après, je ralentis et m’arrête, laissant à Thomas le temps de s’en remettre.

Thomas avec encore quelques sursauts de rires.

- Tu vas finir par les faire mourir à force.

- Mais non, je suis sûr qu’ils aiment ça et d’ailleurs ta mère se marrait déjà avant même de savoir pourquoi.

- Tu vas devoir te méfier pendant quelque temps derrière ça, je suis sûr le connaissant que mon père va te réserver un truc pas chiadé tu verras.

Thomas rit une nouvelle fois.

- (Florian) Je sais mais bon !! Ce sera de bonne guerre.

- T’es con quand même quand tu t’y mets, ou t’as trouvé un engin pareil ?

- A la maison !! Grand père l’avait dans sa remise et ne s’en servait plus, si ton père lui ramène je lui conseillerai de s’entraîner sur les pommiers qui en ont bien besoin avant de tenter le diable.

- T’es vraiment un cas, y a pas à dire mais ne change pas je t’adore trop comme tu es !! On fait quoi maintenant ?

- Je n’en sais rien !!

Grand sourire malicieux.

- Tu n’as pas envie d’un câlin pour que je puisse te gratter derrière la tête même si ce n’est pas la même que ton père ?

- Pffttt !!! Couillon va !!!

- Non ? tu n’as pas envies ?

Ses yeux s’allument d’excitation.

- Peut-être ce soir, si tu es sage.

M’attendant à tout sauf à sa réponse.

- C’est vrai ? Je pourrai ?

Thomas rosit légèrement et me dit d’une voix timide.

- Oui !!

Je saute de joie.

- Youpi !!!

Il m’attrape, me soulève et rapidement m’embrasse, puis me repose à terre les yeux étincelant.

- Ce soir !! Mais arrête s’il te plaît.

Changeant de sujet.

- Tient au fait !! J’ai eu Mathis au téléphone, ils arrivent dans l’après-midi et ils sont d’accord pour rester avec nous.

- Ça c’est cool !! J’ai hâte de les revoir, je sens qu’on va bien s’amuser.

- Je n’en doute pas. Tien !! Voilà les frangins qui s’amènent !!

- Surtout tu ne dis rien Ok ?

- Ok !!

***/***

Damien les voit lui aussi et reste un moment à les regarder arriver vers eux, il est toujours aussi troublé par la beauté de Thomas et de Florian, mais se rappelle très bien de la conversation qu’il a eue avec « Flo » concernant leurs relations.

Il en a pris le parti, heureux d’être considéré comme un frère par ce garçon dont il sait déjà qu’il ne pourra plus jamais le sortir de sa vie.


1ere année vacances de pâques : (13/20) (Rencontre)

Mathis et Léa arrivent à fond la caisse devant chez leur oncle, ils sont passés de l’autre côté de la rue et n’ont donc pas vu les garçons à l’autre bout.

Une fois les vélos rangés soigneusement dans le garage, ils entrent et trouvent Alain ainsi qu’Evelyne encore les yeux humides du fou rire qu’ils viennent d’avoir.

Mathis amusé se demande ce qu’il se passe, c’est alors qu’il voit l’énorme sécateur que tient encore son oncle dans la main.

- Bonjour tonton !! Bonjour tata !! Mais c’est quoi ce truc ?

Alain qui repart de plus bel.

- C’est un petit outil que Florian m’a offert pour châtrer un gros matou qui rôde dans la chambre de Thomas.

- (Léa) Mais qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ?

Evelyne leurs raconte alors la soirée d’hier, en essayant de ne rien oublier malgré les éclats de rire qui entrecoupent ses paroles régulièrement.

Elle arrive enfin aux minutes qui précédent leurs arrivées en terminant par.

- Il est trop je vous jure !!!

- (Léa en pleur) C’est bien du Florian grand cru ça !!

Mathis dans le même état que sa sœur.

- Bah !! Tonton !! Il doit se vanter ou alors il a une sacrée paire de coucougnette ce greffier.

Evelyne faisant semblant d’être choquée.

- Mathis !! Voyons !!!

Mathis les yeux larmoyant, attrape le sécateur des mains d’Alain et l’ouvre en grand.

- Eh bien quoi ? Tu as vu l’engin ?

Léa en suffoquant, essayant de parler.

- C’est …sûr que… pour toi une …. Pince à épiler… suffirait…Hi ! Hi !

- (Evelyne) Léa !!! Vous n’allez pas vous y mettre aussi non ? Aller filez !!! Il y en a bien assez d’un comme Florian dans le quartier !! Oust !!

***/***

Aurélien marche main dans la main avec Chloé qui lui montre les endroits magnifiques qu’elle voulait lui faire visiter, le garçon est sur son nuage et n’entend pas vraiment toutes les explications que la jeune fille met sur chaque monument ou paysage qu’ils ont sous les yeux.

Elle finit par s’en rendre compte et sourit gentiment en détaillant le profil du garçon, malgré son âge Aurélien ne fait déjà plus gamin du tout et d’autres jeunes hommes qu’elle connaît bien qu’ils soient plus âgés que lui, non pas cette apparence virile qui auréole le visage de son (elle rit en y pensant) futur petit copain.

- (Aurélien surprit) Qu’est-ce qu’il y a de drôle ?

- Je pensais juste à mon futur petit copain.

- (Il sourit) Et ça t’arrive souvent de penser à moi comme ça ? Et d’abord qu’est-ce que j’ai de drôle ?

Souffler par les paroles du garçon.

- J’ai bien entendu là, « Aurel » ?

Il la fixe tranquillement sans se démonter.

- Je crois oui !! À moins que tu aies quelqu’un d’autre en vue, mais ça m’étonnerait et puis moi aussi je te vois bien en future petite copine.

Aurélien s’approche d’elle nonchalamment en lui enserrant gentiment la taille.

- Et pas si loin dans le futur que ça, si tu es d’accord.

Elle voit bien en frissonnant à l’avance, les lèvres du garçon s’approcher des siennes.

- Tu entends quoi par-là ?

Un léger sourire ourle ses lèvres, quand elles entrent en contact avec celles de la jeune fille frémissante.

- Pourquoi pas maintenant ?

La douceur du souffle du jeune homme sur son visage, fait cogner le cœur de Chloé très fort.

- Pourquoi pas oui !!

Leurs lèvres se scellent alors dans un long, très long baiser passionné qui leur font oublier le monde extérieur ainsi que le regard amusé ou envieux des promeneurs passant près d’eux.

***/***

Guillaume voit approcher Mathis et Léa, son regard d’abord juste curieux devient vite ébahi quand il constate avec effarement qu’il voit approcher la copie conforme quelques années plus jeune de Thomas et fait tout de suite le rapprochement avec le fameux Mathis dont leur avait parlé Florian.

La jeune fille qui l’accompagne a incontestablement elle aussi un air de famille avec Thomas et tout de suite Guillaume la trouve à son goût, mais son extrême timidité envers les filles l’empêche de réfléchir plus loin et lui fait baisser le nez, sentant déjà l’appréhension du premier contact.

Damien lui ne voit même pas la jeune fille tant il est obnubilé par le garçon qui s’avance avec un grand sourire vers eux, lui aussi pense aussitôt au fameux Mathis que lui a décrit Florian et il ne peut que constater maintenant qu’il est presque à ses côtés, l’extrême ressemblance des deux garçons.

Les mêmes cheveux blonds bouclés passant par-dessus les oreilles, les yeux bleu ciel très clairs, le sourire aux lèvres charnues et aux dents blanches régulières, le corps fin mais musclé montrant la sportivité des deux garçons, la même peau très claire et le même visage arrondis au nez bien dessiné et enfin l’allure générale identique pour les deux garçons, s’il n’y avait cette différence d’âge et de tailles incontournables, ils passeraient sans aucun doute pour des jumeaux monozygotes.

1ere année vacances de pâques : (14/20) (Rencontre)

Florian mais également Thomas qui ne les avaient pas vus venir, sont surpris quand ils leurs sautent sur le dos.

Léa la plus légère, enserre gentiment Florian alors que Mathis passe sa tête souriante sur l’épaule de son cousin et surprend tout le monde encore une fois pour l’exacte réplique qu’il fait avec lui, passant presque pour une hydre bicéphale.

Les présentations faites et une fois passée la surprise des ressemblances, toute la bande fait connaissance pour certains ou se raconte les dernières nouvelles pour les autres.

Mathis scrute les deux garçons en douce, il les trouve plutôt cool et surtout pas mal du tout.

Guillaume avec ses cheveux jusqu’aux épaules, donne une impression bohème qui lui plaît bien et le plus jeune aurait plutôt l’air sympa s’il ne le dévisageait pas aussi effrontément, ce qui ne lui plaît pas trop.

Il comprend l’effet de surprise des gens à chaque fois qu’il est à côté de Thomas, mais il ne faut pas non plus que ça dure une éternité et le garçon en face de lui commence à lui mettre les nerfs sérieusement à vifs.

Déjà qu’il n’aime pas trop les nouvelles têtes et qu’il n’est pas d’un naturel sociable quand c’est en dehors du contexte familial ou comme Florian, Éric et Chloé, des personnes qu’il connaît depuis toujours.

Damien est surpris des regards noirs qu’il reçoit maintenant de la part de Mathis, car il essaie d’être le plus avenant possible en voulant s’en faire un copain et ne comprend absolument pas qu’il en fait trop pour ce garçon très réservé avec les étrangers.

Léa s’en rend compte, elle connaît que trop bien son petit frère et trouverait dommage que sur un quiproquo ils n’arrivent pas à s’entendre, alors que le jeune Guillaume attire irrésistiblement son regard et ce ne serait pas le moment d’une dispute entre leurs deux frères pour faire connaissance.

Elle profite de toujours être contre son meilleur ami pour lui en parler à l’oreille et mettre un stratagème en place pour vite fait éloigner les deux gamins l’un de l’autre afin que Florian puisse parler avec Damien.

J’attrape Mathis, mais leurs parle à eux deux.

- Et le petit bonjour aux grands-parents ?

- (Léa) Mais c’est vrai !!! Aller vient « Mat » !! En plus ça fait une éternité qu’on n’est pas venu !!

Dès qu’ils sont assez loin, j’attrape à son tour Damien pour l’entraîner à l’écart des autres afin de lui parler.

Il est surpris de mon geste mais se laisse emmener sans protester, se demandant bien ce que je lui veux.

- Tu t’y prends très mal avec Mathis, je t’avais prévenu qu’il ne se liait pas facilement avec les nouveaux venus.

- Mais !! Qu’est-ce que j’ai fait ?

- Arrête de le dévisager avec ton sourire d’apprenti dragueur.

- Mais !! J’étais juste estomaqué par sa ressemblance avec Thomas c’est tout.

- En tous les cas il était prêt à t’envoyer dans tes quinze mètres alors si tu veux un conseil pour avoir une chance qu’il s’intéresse à toi, c’est justement de ne pas t’intéresser à lui tu comprends ?

- Heu !! Oui mais pourquoi ?

- Parce qu’il se protège et il n’a trouvé que cette façon-là.

- Putain « Flo » explique-toi, !! Je comprends rien !!

- Tu crois quoi, toi ? Qu’il n’y a que toi qui le trouves mignon ? Excuse-moi, mais si c’est le cas tu te mets le doigt dans l’œil jusqu’au coude garçon. Non, il est distant envers les étrangers justement pour éviter qu’on le saoule pour son physique, il est un peu comme nous tu sais sauf que nous avons d’autres façons instinctives d’éloigner les gêneurs !! Lui, c’est de les envoyer directement paître et crois-moi tu as bien failli y passer.

- Qu’est-ce que je dois faire alors ?

- Tu fais au maximum comme s’il n’existait pas et tu verras que c’est lui qui viendra à toi petit à petit, j’ai bien vu que tu le kiffes (sourire) et c’est normal. Je serais mal placé pour te dire le contraire, mais seulement il va te falloir être très patient et si tu éprouves quelque chose pour lui, crois-moi tu ne seras pas déçu.

- (Damien réfléchi) Pas évident ton histoire, mais je te promets d’essayer, merci « Flo ».

***/***

Aurélien aurait fumé une dizaine de pétards qu’il n’aurait pas l’air plus à l’ouest qu’en ce moment à marcher avec Chloé main dans la main, sans penser à autre chose qu’à la chance qu’il a d’avoir maintenant cette magnifique jeune fille comme petite amie.

Chloé n’arrête pas de le dévisager en souriant, elle se rend bien compte dans quel état leur début de liaison le met et s’en trouve extrêmement flattée, surtout venant d’un si beau garçon.

Les deux ans passés qu’ils ont d’écart, ne se voient quasiment pas et elle en est au même point que lui niveau relation, s’étant jusque-là très peu intéressé aux garçons en étant obnubilé comme elle l’était jusqu’alors par Florian.

***/***

1ere année vacances de pâques : (15/20) (Chez les Dufour)

Mélanie pour la première fois depuis bien longtemps, monte dans la voiture avec deux cannes remplaçant l’encombrant fauteuil.

Elle est radieuse depuis l’opération car elle est maintenant certaine qu’il n’y a plus beaucoup d’efforts à faire de sa part, quelques semaines tout au plus avant qu’elle puisse reprendre une vie normale.

***/***

Sébastien et Sylvain profitent de la belle journée de printemps pour passer un bon moment à la piscine, ils barbotent un quart d’heure puis se mettent au soleil et jouent à ce petit jeu pendant une bonne partie de l’après-midi, quand ils voient plonger du haut du cinq mètres un gars qui attire forcément leurs regards étant donné la plastique impeccable du garçon.

Un plongeon tout en finesse, se terminant par une entrée dans l’eau toute en douceur et une réapparition quelques longues secondes plus tard du jeune homme.

Il sort de l’eau et se dirige d’un pas souple vers eux, s’arrête quelques mètres avant et s’allonge à même le sol, laissant son dos aux muscles saillants à la vue des deux garçons qui ne l’ont pas lâché des yeux depuis son fameux saut.

- (Sébastien) Il me semble que je l’ai déjà vu quelque part.

- (Sylvain) Pas moi sinon je m’en rappellerais, t’as vu la bête ?

- (Sébastien) Oh !! Tu me fais quoi là ?

- (Sylvain amusé) Je dis juste qu’il est beau mec c’est tout, fais pas ta jalouse non plus.

- (Sébastien sourit) c’est vrai et maintenant que j’y repense, je me rappelle où je l’ai vu. Il est à la fac lui aussi mais en troisième année je crois, en fait je l’avais déjà repéré mais c’est sûr qu’en slip il en jette un max le loulou.

Sylvain en regardant à nouveau le jeune mec inconnu.

- Dis ? T’es partant pour qu’on aille le voir ? Il me paraît bien seul et je le sens bien.

Sébastien fixe son ami.

- Et après ?

- Comment ça après ?

- On va le voir pour faire connaissance, en admettant qu’il soit réactif et qu’il ait lui aussi envie de nous connaître, je te pose la question. Et après ?

- Mais je n’en sais rien moi !! Je n’ai pas tant que ça d’amis et quand je vois que quelqu’un me plaît, j’essaie de m’en faire un !! Après c’est suivant comment les choses évoluent. Ah !! Ok !! Je vois, tu crois que c’est pour le cul ? Mais non !! Il n’y a aucun risque.

Sylvain sourit devant le visage rassuré de son ami.

- Sauf si !!

Sébastien redresse les oreilles.

- Sauf si quoi ?

- (Sylvain amusé) Si on en a envie tous les deux.

- (Sébastien narquois) Ouah !! Bon !! Déjà faudrait qu’on se décide à aller le voir avant qu’il se barre, tu ne crois pas ?

- Tu as raison, alors ? On y va ?

***/***

Jordan n'en revient pas des progrès que réalise chaque jour la jeune fille, il suit méticuleusement le programme indiqué sur le carnet que lui a remis le jeune Florian.

Ses recommandations suivent point par point les besoins réels de Mélanie et ce avec une parfaite anticipation, n'étant pas là pour les adapter au fur et à mesure qu'elle progresse dans sa thérapie.

Son père quand ils ne sont que tous les deux ne tarit pas d'éloge sur les bienfaits que lui ont apporté les massages du petit rouquin, qui (Jordan sourit) lui rappelle d'une certaine façon son "Nath" pendant leurs jeunesses.

Il sait que son père tiendra sa promesse et ne parlera jamais à d'autres qu'à lui de tout ça.

« Sortant de ses pensées »

- C'est très bien mais ça suffit pour aujourd'hui Mélanie, mieux vaut ne pas trop forcer on ne sait jamais.

Grand sourire de la fillette.

- Je me sens bien vous savez, ça me fait tellement plaisir de pouvoir enfin tenir debout presque toute seule.

- Je te comprends, mais ça suffit maintenant et promets-moi de te reposer une fois à la maison.

Elle fait une petite moue qui le fait sourire.

- Promis "Dan".

Il lui fait un bisou sur la joue.

- Alors à demain pour ta prochaine séance.

***/***

Julien est allongé seul près de la piscine et regrette que ses amis de fac comme à toutes les vacances soient tous parti(e)s dans leurs familles, lui n'a pas d'ami(e)s sur Reims car ses parents n'ont emménagé ici que depuis deux ans et n'étant pas d'un naturel très liant, il n'a encore rencontré personne avec qui nouer des liens d'amitié.

Il aimerait bien pourtant, mais il se sait très difficile et les seules personnes l'intéressant suffisamment sont déjà dans un groupe suffisamment étoffé pense-t-il, pour qu'il puisse l'intégrer.

C'est sûrement sa forte timidité qui lui fait penser ça, car en vérité rien ne l'empêcherait au moins d'essayer de nouer un contact avec eux.

Le grand blond à la musculature impressionnante avec son copain inséparable ont pourtant l'air cool ainsi que les jumeaux et surtout le petit rouquin si marrant que tous au campus aimeraient mieux connaître, mais qui les bloque et les intimide tous, par ses prouesses tout comme son intelligence hors du commun.

Il en est là dans ses pensées quand deux ombres s'interposent entre son corps et le chaud soleil de cet après-midi de printemps, il se retourne pour voir qui cela peut bien être et reconnaît surpris un des deux garçons souriants debout près de lui.

1ere année vacances de pâques : (16/20) (Chez les Lemont)

Marc attend avec impatience Alexie qu'il n'a pas vu depuis plus d'une semaine, celui-ci ne voulant plus lui faire endurer ce qui pour lui aura été la pire des calamités de sa vie.

Ils ont profité de cette longue, très longue semaine aux yeux de Marc pour sortir le petit Ludovic qui n'a jamais été aussi heureux que ses derniers jours où il a été dorloté comme jamais par les deux grands.

Flavien voulant s'assurer que son cousin respecterait bien sa parole d'y aller progressivement afin de rester crédible sur sa guérison et surtout de respecter la promesse qu'ils ont faite à Florian est passé le voir chaque jour, heureux de retrouver enfin le jeune et beau garçon de ses souvenirs.

Il est avec lui ce jour-là, quand enfin et après ses deux années de galère, plus aucune trace même aussi infime soit elle n'affecte plus son visage et qu'il le voit rayonnant de joie en s'admirant dans le miroir.

- (Flavien) Mais oui !!! Tu es beau !!!

- (Alexie sourit) Tu trouves ?

- (Flavien) Je ne suis pas habitué à regarder les mecs, mais je sais reconnaître quand même quand j’en vois un beau.

- C’est sympa « Flav » depuis le temps que je n’osais plus me regarder, tu sais ça fait du bien d’être à nouveau comme tout le monde (Il sourit) ou presque.

- Comment ça presque ?

- (Rire) Peut être un peu mieux foutu que la moyenne et d’ailleurs je vais pouvoir en profiter maintenant, j’ai un petit mec en vue qui ne va pas résister bien longtemps.

Flavien en se raidissant.

- Ah oui !!

- Oh oui !!! En plus il est à croquer !!

Il termine de s’habiller en enfilant une veste foncée qui fait magnifiquement ressortir ses cheveux clairs en brosse et ses yeux gris, sur une bouille d’ado très craquant.

- Bon j’y vais !! J’espère que je vais lui plaire. À plus « Flav » !!!

Il sort de chez lui en laissant Flavien sidéré par ses dernières paroles et qui entre ensuite dans la cuisine pour se retrouver devant sa tante Anne Marie, le regard dans le vague.

- (Anne Marie) Eh bien Flavien qu’est ce qui se passe donc, tu me parais tout bizarre.

- C’est Alexie qui m’a pris de court, il est tellement content d’être guéri qu’il a filé comme un malade sans plus faire attention à moi.

- C’est bizarre ça ? Ce n’est pourtant pas dans ses habitudes. Au fait !! Merci pour le produit que vous lui avez ramené, je ne sais pas ce qu’il y a dedans mais en tous les cas c’est efficace.

- Je sais ma tante, juste qu’il faut te rappeler de n’en parler à personne parce que c’est encore expérimental.

- J’ai bien compris la leçon ne t’inquiète pas.

- Dis-moi ? Tu connais ce fameux copain qu’Alexie est parti voir ?

- Un copain ? Non je ne vois pas, il n’en a plus des masses depuis ses dernières années ?

- Bah !! Il nous le présentera bien va !! Aller !! Je me sauve rejoindre Marc. À plus tard, bisous.

Une fois dans la rue Flavien rumine, il pense à Alexie avec son « petit mec en vue » et la colère le gagne jusqu’à exploser en pleine rue, faisant se retourner sur lui les passants alentours.

- Putain !!! Le fumier !!! On se casse le cul pour lui redonner une apparence humaine et aussitôt que c’est fait, voilà monsieur qui part draguer en nous laissant en plan.

Plusieurs personnes s’arrêtent surprises de cet éclat de fureur de la part de ce grand costaud, celui-ci continuant à vociférer de plus bel sans s’occuper du qu’en-dira-t-on.

- Enfoiré !! Qu’est-ce que je vais dire à Marc moi ? Excuse-moi « Marco » mais celui que tu croyais être ton ami est parti se draguer un mec parce qu’il s’est vu complètement guéri dans la glace et qu’il s’est trouvé beau mec. Je vais avoir à le ramasser à la petite cuillère c’est sûr. Le connard !! S’il lui fait ça, je lui éclate la tronche.

C’est dans cette humeur de chien qu’il arrive près de chez lui furieux comme pas possible contre son cousin, mais surtout appréhendant la conversation qu’il va avoir avec Marc ainsi que les conséquences sur son meilleur ami.

Il grimpe les escaliers en bousculant un voisin sans même le voir et s’excuser, devant le palier il s’arrête et respire à pleins poumons pour essayer de se calmer.

Flavien préfère attendre avant d’entrer et va s’asseoir sur les marches en espérant réussir à calmer ses nerfs, mais sa colère est trop forte et ses yeux s’humidifient de larmes de haine, la haine envers le coup de couteau que vient d’asséner son cousin à l’estime qu’il lui portait.

Et eux pauvres couillons, qui lui ont amené le remède pour qu’il puisse aller courir tous les minets du coin avec sa gueule d’ange et son corps sans défaut, sans plus se préoccuper de ceux qui se croyaient ses amis.

Il se relève en trouvant qu’il est temps maintenant d’aller annoncer la « bonne » nouvelle à son ami, ouvre la porte d’entrée et pénètre dans le couloir.

Il entend des bruits dans la chambre de Ludovic, se doutant bien que Marc doit être à jouer avec lui comme à son habitude.

Il n’arrive pas à se décider d’entrer et trouve prétexte d’aller se changer, avant d’affronter la réalité et voir le visage déconfit de Marc à l’annonce qu’il va lui faire.

Il entre alors dans sa chambre et stoppe net devant le spectacle sous ses yeux, deux garçons enlacés s’embrassant à pleine bouche qui entendant la porte s’ouvrir se tournent vers lui et sourient pour accueillir le nouvel arrivant.

Flavien reconnaissant Alexie, comprend d’un coup qu’il s’est monté tout un film.

- Putain !!! Fumier !!! Tu aurais pu me dire que ton « petit mec » c’était Marc ?

- (Alexie surpris) Mais !! Qui voulais-tu que ce soit d’autre ?

1ere année vacances de pâques : (17/20) (CHU)

Robert laisse sortir en souriant la jeune femme qui avait pris rendez-vous avec lui et referme derrière elle, devenant plus sérieux d’un seul coup pour enfin retourner s’asseoir à son bureau en s’essuyant le front.

C’est déjà le cinquième entretien du même genre qu’il a avec du personnel de l’hôpital depuis presque deux semaines et toujours pour le même motif, des soins à apporter à des personnes proches en demandant que ce soit l’équipe spéciale à savoir celle de Florian qui s’en occupe.

Difficile de refuser pour cet homme intègre, qui reconnaît volontiers que si un tel besoin se faisait sentir pour un de ses proches il agirait de la même façon.

Cela ne lui pose pas de problèmes en soi, simplement ce bouche-à-oreille lui fait peur car il risque de finir par faire exploser la vérité au grand jour si personne n’y prend garde.

Il décroche son téléphone et après quelques secondes d’attentes, réussit enfin à avoir son correspondant à l’autre bout du fil.

- René, c’est Robert, tu peux venir me voir dans mon bureau.

- C’est urgent ? Parce que j’ai pas mal à faire ici.

Robert sourit, car il sait que ce qu’il va dire va le faire venir à lui tel une fusée.

- C‘est au sujet de Florian !!!

- J’arrive !!

Et voilà, il était certain que rien qu’à prononcer le nom du garçon le ferait venir au plus vite.

Il répète le même scénario plusieurs fois, avant de poser le combiné et d’attendre que tout le monde arrive.

Une fois que c’est le cas, il leur demande de s’asseoir et commence à leurs résumer son souci.

- Messieurs si je vous ai demandé de venir c’est pour prendre conseil auprès de vous car depuis quelque temps des demandes me sont faites, demandes que je trouve fondées mais qui je vous l’avoue risquent d’être de plus en plus nombreuses si nous n’y mettons pas tout de suite des règles.

René sachant que Florian est concerné, comprend très bien la raison de cette réunion.

- Des demandes de soins sur des proches par l’équipe de « Flo » ? J’ai eu moi aussi une de ses demandes de la part d’un infirmier de mon service.

Les autres acquiescent eux aussi, ayant eu au moins une demande de ce genre également venant d’une personne de leur entourage.

- (Denis) Qu’attendez-vous de nous ?

- (Robert) Que nous nous mettions d’accord sur une règle simple pour donner ou pas notre accord.

- (René) Tu proposes quoi ?

Robert y ayant suffisamment pensé.

- Disons en premier que ce soit la famille proche, sauf réelle exception et que ce soit également pour une raison valable, pas le bobo ou un soin ne demandant aucune connaissance particulière ou encore qui ne nécessite qu’une pratique bénigne.

- (Denis) Tu sais bien que dès que ça touche un proche, c’est toujours quelque chose qui fait peur et tu auras du mal à convaincre qui que ce soit que ce n’est pas grave.

Robert convaincu lui aussi.

- C’est clair et en plus il faut craindre l’effet boule de neige et « Flo » même s’il est d’une efficacité effarante n’a que deux bras.

- (Denis) Je propose que nous retenions en premier les enfants par priorité d’âge et que nous voyions avec Florian de combien de cas il se sent capable de s’occuper chaque semaine, ensuite il ne restera plus qu’à leurs faire des recommandations particulières de confidentialité en espérant que ça marche.

André qui prend la parole pour la première fois.

- Comment jugerons-nous des cas les plus graves ? Je prends mon service par exemple, en neurologie dès qu’une intervention chirurgicale est nécessaire et bien c’est toujours à très haut risque.

- (Robert) Il va de soi que nos priorités iront toujours vers des cas mettant le processus vital en péril et que ton service fait partie des priorités. Mais il ne faut pas non plus que nous lui demandions de nous remplacer tous, vous comprenez ? Et d’ailleurs je tiens !! Non j’exige que vous soyez présent à chaque intervention lors d’une pathologie vous concernant.

Paul le chef de service cardiologie.

- Nous ne voulons pas être remplacé mais quand il s’agira de quelqu’un de très proche vous conviendrez comme moi qu’étant donné que le risque zéro n’existe pas, il sera quand même plus rassurant pour le patient d’être pris en main par le plus compétant d’entre nous.

- (Robert) Vous vous rendez bien compte messieurs que celui que vous jugez le plus compétant d’entre vous n’est non seulement âgé que de seize ans et demi, mais en plus reconnu ainsi dans tous nos services ce qui est quand même incroyable.

- (René amusé) Et pourtant le fait est que nous parlons bien de lui et que personne ici n’oserait mettre en doute son efficacité tout comme son savoir-faire. Moi-même je mettrais ma vie entre les mains de ce petit gars sans me poser de questions et je crois même que sachant que c’est lui qui interviendra sur ma personne et bien que j’aurais même le sourire aux lèvres en descendant au bloc.

Éclats de rire général dans le bureau.

1ere année vacances de pâques : (18/20) (Aix en Provence)

Alain regarde sa femme ainsi que son fils avec un grand sourire aux lèvres, le jour de la vengeance à sonner et il leur a bien expliqué ce qu’il convenait de faire.

Depuis qu’il est arrivé, Florian a pris l’habitude chaque soir de rejoindre Thomas « en douce » dans sa chambre en passant par la fenêtre et en s’aidant de l’échelle qui traîne en permanence sur le terrain.

Alain a donc retiré cette échelle pour la ranger dans l’atelier qu’il a ensuite fermé à clé, maintenant il est plus de vingt-deux heures trente et la fenêtre de la chambre ainsi que toutes celles du rez-de-chaussée et bien entendu la porte d’entrée, sont fermées à double tour avec les volets mis.

Ils sont tous les trois à attendre les réactions du petit rouquin quand il va se retrouver portes closes, sans aucune possibilité de pénétrer dans la maison.

Toute la famille est cachée dans le salon, à regarder dans le noir par les ouvertures du store de la porte-fenêtre.

Thomas grimace car l’idée même si elle peut sembler drôle ne lui plaît pas du tout mais comme son père a insisté lourdement en riant d’avance à la farce qu’il compte faire à son amoureux, il ne dit rien et serre les dents en espérant que tout se passe comme ses parents le souhaitent.

Florian arrive en courant comme chaque soir, vêtu de son pyjama et d’un bond souple, il saute au-dessus des troènes pour rejoindre l’échelle qui va le mener auprès de son chéri contre lequel il compte bien se pelotonner toute la nuit.

Il est surpris dans un premier temps de ne pas la trouver à sa place habituelle et il fait le tour de la maison en s’attendant à la découvrir à un autre endroit, quelqu’un l’ayant sans doute utilisée sans la remettre en place dans la journée.

Ne la voyant pas, il décide d’essayer une des ouvertures du bas mais bernique elles sont toutes fermées.

Il arrive donc au niveau de la porte d’entrée en se décidant tout d’abord timidement de frapper à celle-ci, aucune réponse ne lui parvient alors qu’il sait qu’ils sont tous là pour ne les avoir quittés qu’il y a peu de temps.

Il retourne alors au-dessous de la chambre de Thomas et l’appelle tout doucement en y jetant quelques petits cailloux dans les volets.

Toujours rien, il se redirige donc en commençant à se poser tout un tas de questions vers la porte d’entrée.

***/***

« La scène vue coté famille Louvain »

Ils voient tout ce que tente Florian pour entrer chez eux et ont du mal à rire silencieusement tellement ils le trouvent comique, aussi quand Florian arrive devant la porte d’entrée ils l’entendent commencer timidement à les appeler.

- Il y a quelqu’un ? Houhou !!! C’est moi Florian !! Quelqu’un peut m’ouvrir s’il vous plaît ? Thomas !! Tu es là ? Ouvre c’est moi !!!

Ils le voient attendre et devenir de plus en plus nerveux, ce qui déclenche encore plus leur crise de fou rire.

- Thom !!! C’est « Flo » ouvre moi !! Mais qu’est-ce que j’ai fait enfin ?

Leurs rires commencent à s’arrêter en voyant bien le visage du petit rouquin devenir triste et Thomas se retient de foncer vers lui pour arrêter ce qui commence à ne plus être aussi drôle.

- C’est…moi…Florian !!! Thomas s’il… te... plaît …ouvre !!!

Ils le voient éclater en sanglots son visage mouillé de larmes dirigé vers eux, Evelyne attrape le bras de son mari le visage devenu tout pâle en le regardant dans les yeux et lui signifiant sans aucune parole qu’il est temps d’arrêter alors qu’ils entendent Florian en pleurs les supplier.

- Vous ne voulez plus de moi c’est ça ?...

Ils l’entendent de nouveau sangloter, ce qui leur remue l’estomac.

- Thomas !!!

Thomas devient blanc comme un linge au son de la voix si misérable de son ami.

- Qu’est-ce que je vous ai faits !!!

Nouveaux sanglots qui les raidissent de honte de jouer ainsi un tour aussi pendable au petit garçon en pyjama seul dans la nuit.

- M’enfin !!!!

Ils le voient baisser la tête et se retourner tristement en larmes pour finalement se diriger d’un pas lent et misérable vers le portail, pour une fois dans la rue le regarder s’asseoir et se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps, ses épaules tressautant sous les sanglots.

D’un commun accord, honteux de leur amusement ridicule, ils se précipitent vers l’entrée en ouvrant la porte en grand et en courant tous les trois vers sa silhouette afin de le réconforter pour lui dire que c’était une farce et qu’ils l’aimaient toujours autant.

Quand ils arrivent tout près de lui, ils voient son visage se tourner vers eux !!!

***/***

« La scène vue côté Florian »

En passant près du salon, Florian croit entendre un petit rire retenu et il comprend alors qu’il est en train de se faire mettre en boîte par quelqu’un de la famille, voire même par tous.

Se doutant bien qui en est l’instigateur, il décide alors de les prendre à leur propre jeu et commence à réfléchir quand une idée lui vient qui manque de le faire rire, ce qui assurément n’irait pas avec ce qu’il se prépare à faire.

Il sait que ça va être très dur pour lui de garder son sérieux, mais le fait de leur retourner leur piège l’amuse trop pour qu’il gâche tout en n’arrivant pas à se contenir.

Il arrive donc devant la porte d’entrée et commence son cinéma.

- Il y a quelqu’un ? Houhou !!! C’est moi Florian !! Quelqu’un peut m’ouvrir s’il vous plaît ? Thomas !! Tu es là ? Ouvre c’est moi !!!

Il attend un peu et recommence en prenant une voix plus stressée.

- Thom !!! C’est « Flo » ouvre moi !! Mais qu’est-ce que je t’ai fait enfin ?

Il commence alors à prendre un air terriblement malheureux.

- C’est…moi…Florian !!! Thomas !!! S’il…te…plaît…ouvre !!!

Il imite d’une façon fort réaliste trouve-t-il un début de sanglot et pour que tous le voient bien, c’est le visage tourner vers le salon qu’il fait son sketch.

- Vous ne voulez plus de moi c’est ça ? ...(Sanglots) Thomas !!! (Sanglots) Qu’est-ce que je t’ai fait (Sanglots) m’enfin !!!!

Il baisse la tête et se retourne en reniflant tristement, puis d’un pas lent repart vers le portail et une fois dans la rue, il s’assoit en se mettant à rire silencieusement sûr que les soubresauts de ses épaules vue de dos doivent leur donner l’air d’un petit garçon pleurant toutes les larmes de son corps.

Il entend alors la porte derrière lui s’ouvrir brusquement et plusieurs personnes se diriger dans sa direction en courant.

Ce n’est que quand il les sent assez près de lui, qu’il se retourne brusquement mort de rire et se lève d’un bond pour courir vers la porte d’entrée restée ouverte en s’enfermant à l’intérieur, les laissant tous les trois dehors en tenue de nuit.

Il allume alors la lumière extérieure et enclenche l’alarme qui va de cela il en est sûr, attirer d’ici peu tout le voisinage.

1er année vacances de pâques : (19/20) (Aix en Provence)

« Quelques heures plus tard »

Florian est blotti tout contre Thomas qui le regarde les yeux embués par la forte émotion qu’il ressent de l’avoir près de lui, il sourit néanmoins avec amusement du bon coup qu’il leur a fait tout à l’heure.

Une demi-heure à se les geler dehors sous les rires moqueurs de tout le quartier, lui en pyjama à rayure, son père en short de nuit et tee-shirt Marsupilami ainsi que sa mère en nuisette à petits pois.

Heureusement pour elle, qu’elle n’avait pas revêtue un de ses vêtements de nuit sexy comme elle en porte quelquefois.

Le sourire de Thomas ravit Florian qui ne voudrait pas que cette nuit s’arrête, tellement il se sent bien dans les bras à la fois doux et rassurant du garçon qui représente la chose la plus importante qu’il ait eue jusqu’à maintenant.

Sa main caresse doucement son menton en descendant très doucement vers son cou et défait un à un les boutons de sa veste, profitant entre chaque pour toucher du bout des doigts sa peau douce et chaude qui apparait alors à sa vue.

Thomas frémit à chaque avancée de cette main sur son corps et ses yeux se ferment pour que son esprit soit en entier dans les sensations qu’il ressent.

La bouche de Florian suit le même chemin, sa langue humectant sa peau suivie de son souffle lui donnant des picotements de plaisirs et de bien être tel qu’il n’en a jamais connu jusqu’à ce jour.

La main est maintenant à la ceinture du pantalon et doucement en appuyant légèrement sur son ventre s’insère à l’intérieur jusqu’à sa toison aussi blonde que sa chevelure en jouant avec et en y dessinant des courbes sur tout le pubis, déclenchant une érection phénoménale de Thomas qui vient faire claquer la hampe de son sexe sur le dos de cette main si douce et cajoleuse.

Les lèvres de Florian arrivent elles aussi à l’échancrure du pantalon et couvrent de baisers le bas du ventre de son ami qui commence à souffler très fort tant l’excitation le gagne.

D’habitude le jeune rouquin s’arrête, remontant aussi doucement qu’il en est descendu vers les lèvres charnues et gorgées de sang de son blondinet entièrement en son pouvoir.

Cette fois-ci pourtant, elles continuent leur descente en emmenant avec elles le pantalon pour venir pour la première fois depuis qu’ils sont ensemble embrasser la touffe de poils si doux jusqu’à la base du pénis tendu que sa main soulève en l’écartant doucement de son ventre.

C’en est trop pour Thomas qui sent monter dans son corps les pulsations libératrices qu’il tente par tous les moyens de retenir en contractant son sexe, ce dont bien entendu se rend compte Florian en le contrant malicieusement par une caresse lente du plat du dos de sa main.

Sa bouche descend encore, elle embrasse et mordille l’entrecuisse imberbe de Thomas, faisant le tour de l’objet si dur et si tentant mais n’osant pas encore aller plus loin, ne sachant pas les réactions de son ami.

La main de Thomas part à son tour quelques instants plus tard pour caresser ses cheveux et sa respiration reprend petit à petit un rythme normal, jusqu’à ce qu’enfin il commence à bouger en amenant son visage près du sien.

Le sourire qui illumine son visage donne des frissons à Florian et quand son ami commence sur son corps qu’il avait réussi à calmer pendant cette petite séance de caresses, le même petit manège langoureux que lui quelques minutes plus tôt, sa respiration devient vite haletante et sa peau frémissante dans l’attente des attouchements qu’il souhaite plus poussées et qui vont l’emmener lui aussi dans un délire des sens.

Thomas est tout aussi doux et caressant que son ami quand enfin sa main entre dans l’échancrure du pantalon de Florian, elle rencontre elle aussi une petite touffe de poils, roux cette fois-ci et la gratouille doucement en recevant aussitôt la visite de la chose tant convoitée, qui s’épanouit à nouveau dans une magnifique érection qui laisse comme à chaque fois Thomas pantois par son ampleur.

En effet son petit copain est peut-être petit pour l’instant de par la taille, mais il en ferait soupirer plus d’un de jalousie quant à son sexe qui doit bien dépasser les dix-neuf centimètres quand il est excité comme ça par son amant adoré.

***/***

Une partie de la nuit passe à ses jeux « humides » de découvertes, les laissant au final dans une langueur amoureuse qui finit par les emmener dans un sommeil ou le rêve prend le dessus en les amenant à réaliser les derniers pas qu’ils leurs restent à franchir avant d’être entièrement l’un à l’autre.

1ere année vacances de pâques : (20/20) (Orléans)

Flavien les attrape tous les deux par la taille en poussant un énorme « ouf » de soulagement, il les soulève comme une plume et les fait tourner jusqu’à ce qu’ils lui demandent d’arrêter, commençant à avoir le tournis et à se sentir mal.

Il les repose d’un seul coup et s’éloigne d’eux en riant de les voir vaciller comme deux mecs bourrés.

- Putain Alexie, qu’est-ce que tu peux être con !!!

- (Alexie amusé) Je me doutais bien quand je t’ai quitté tout à l’heure que quelque chose te turlupinait, mais je ne pensais vraiment pas que tu aies pu penser ça de moi.

- Bah écoute !! À la façon dont tu as lancé ton « j’ai un petit mec en vue qui ne va pas résister bien longtemps » et bien j’ai vraiment cru que tu nous laissais tomber comme de vieilles chaussettes, j’ai eu mal au ventre pour Marc encore plus que pour moi.

Marc regarde son grand copain avec une étincelle fraternelle dans le regard.

- Je ne pensais pas que je comptais autant pour toi, enfin si mais pas à ce point.

- (Flavien) Eh bien si comme tu vois, tu comptes beaucoup pour moi et l’autre tâche a tout intérêt à ne plus me la refaire celle-là, sinon son petit minois d’apollon se transformera vite en bouillie.

Alexie en lui tirant la langue.

- Même pas peur !!!

Flavien le toisant de haut.

- Ah non ? Alors attends un peu mon gaillard !!

Suis une course-poursuite dans la chambre à laquelle Alexie ne peut bien sûr pas être le vainqueur et sous les yeux rieurs de Marc, Flavien l’attrape en le ceinturant avant de le jeter comme une minuscule brindille sur le lit et commence à le chatouiller tant et tant, qu’Alexie en perd la respiration.

Flavien s’arrête enfin et rit aux éclats devant le visage rouge vif de son cousin.

- Alors ?

Alexie les yeux luisant de larmes d’avoir trop ri.

- D’accord !! Pitié !!

Flavien se relève d’un mouvement souple.

- Au fait « Marco » ? Tu ne m’as pas dit comment tu le trouves maintenant qu’il est vraiment lui-même ?

Marc rougit alors vivement, peu habitué à dévoiler ses sentiments.

- Mieux que tu me l’avais décrit, c’est moi maintenant qui ne vais plus oser me montrer devant lui. Il est trop top pour moi ton cousin, tu sais ?

Alexie à entendre ses paroles se relève d’un bond et enlace Marc dans un geste possessif.

- Si je t’ai choisi, ce n’est pas parce que je me trouvais trop moche pour espérer quelqu’un d’autre, mais parce que j’ai craqué sur toi et arrête de te dénigrer !! Même si tu trouves qu’il te manque quelques kilos, tu es super-bien foutu toi aussi et puis si c’est ton poids qui te gêne ou plutôt ton manque de poids et bien je vais te gaver jusqu’à ce que tu aies pris quelques centimètres de muscles, tu verras.

Flavien convaincu maintenant des réels sentiments d’Alexie, même s’il n’en avait jamais douté avant cet après-midi.

- Eh bien, ce n’est pas gagné tu sais ? Il bouffe déjà comme un ogre et ne prend pas un gramme, à croire qu’il a un ver solitaire.

- (Alexie sérieux) Votre pote qui fait des miracles n’aurait pas une potion pour ça ?

Flavien sursaute, il n’y avait pas pensé jusqu’à maintenant.

- Tiens !! C’est vrai ça !!

- (Marc amusé) C’est qu’il serait capable d’y arriver !! Avec lui il faut s’attendre à tout.

- (Alexie curieux) Dites les gars ? Vous ne pourriez pas me le présenter ce Florian ? Déjà pour que je puisse le remercier et puis après tout ce que vous m’en dites, je vous avoue qu’il pique ma curiosité.

- (Flavien sourit) Tu ne serais pas déçu du voyage crois-moi.

- (Marc rit) Oh oui !! Tu verrais ton cousin quand il est avec lui comment il devient tout en sucre, un vrai bonbon.

Flavien ne répond pas en sachant très bien qu’il y a du vrai dans les dires de Marc, il ne saurait définir ce qui le rend comme ça en présence du gnome mais ce gamin fait ressortir de sa grande carcasse tout en muscle ce qu’il a de plus enfantin et il est toujours en admiration devant ce petit rouquin toujours souriant et prêt à faire le pitre.

La porte s’ouvre, Ludovic entre tout pâle en se tenant la tête à deux mains, son visage exprimant l’extrême souffrance qu’il ressent en ce moment.

- « Flav » ? J’ai trop mal à la tête !! Je ne me sens pas bien !!

À peine ses quelques paroles prononcées, qu’il s’écroule au sol devant eux et reste sans bouger, Flavien vif comme l’éclair s’agenouille près de lui pour le prendre dans ses bras et va l’allonger sur le lit, lui mettant ensuite une main sur son front.

- Ludovic tu m’entends ?

Le petit bonhomme ne bouge pas en mettant aussitôt les trois garçons en panique, Marc court chercher un verre d’eau qu’il tend à Flavien qui aussitôt mouille le front de son petit frère en tentant par son geste de le faire revenir à lui.

Celui-ci n’ayant aucune réaction, commence à leurs faire peur et Flavien ne voulant prendre aucun risque, téléphone au SAMU et explique très vite la cause de son appel puis une fois avoir donner tous les renseignements nécessaires, il a l’autorisation de raccrocher et retourne aussitôt au chevet de son petit frère, qui respire mais n’a aucune autre réaction physique.

Cinq minutes plus tard les deux frères se retrouvent dans l’ambulance en direction de l’hôpital, pendant que Marc en tremblant appelle les parents de son ami pour leurs demander d’y rejoindre leurs enfants en essayant quand même de ne pas être trop alarmiste.

Le médecin qui prend en charge le petit Ludovic ne veut prendre aucun risque et décide immédiatement de lui faire un scanner, l’enfant ne s’étant toujours pas réveillé de ce qui ressemble de plus en plus à un coma et il craint une lésion au cerveau.

Une heure plus tard, il accueille dans son bureau la famille Lemont qui se ronge les sangs en attendant de savoir à quoi s’en tenir.

Bastien l’interroge d’une voix tremblante.

- Alors docteur ?

- Votre garçon s’est-il déjà plaint de douleurs à la tête ?

- (Bastien) Quelques fois oui !! Nous lui donnions de l’aspirine et cela allait mieux après.

- Jamais d’évanouissement comme aujourd’hui ?

- Non jamais !! Qu’a-t-il docteur ?

- Eh bien le scanner indique une tumeur au cerveau déjà très importante et il va nous falloir l’opérer rapidement car elle appuie maintenant très fortement sur une zone très sensible, nous avons préféré mettre Ludovic dans un coma médicalisé en attendant d’avoir les résultats des autres examens.

- (Bastien atterré) C’est si grave que ça ?

Le médecin lui répond avec douceur.

- Oui c’est très grave et les chances sont très faibles pour que l’opération réussisse, il va vous falloir beaucoup de courage à tous dans les prochaines semaines.

1re ANNEE dernier trimestre : (1/30) (Thillois)

Sébastien prépare ses dossiers pour la reprise des cours en profitant d’être seul car Sylvain, Carole et Mélanie sont partis faire un tour dans la campagne pour que la petite fille s’aère, un peu trop prise qu’elle l’est par tous les soins qu’on lui administre et sa rééducation intensive.

Sylvain quant à lui est un garçon heureux comme jamais il ne l’a été, il a le petit ami qu’il souhaitait depuis toujours et leur couple s’accorde on ne peut mieux.

Le caractère actif macho de Sylvain et celui passif soumis de Sébastien, leurs permettent de s’éclater au lit ou ailleurs de façon quasiment idéale.

Le reste du temps c’est aussi le bonheur car ils sont raccords sur presque tout ce qui fait le quotidien d’un couple, leurs loisirs, leurs besoins de conversations, leurs goûts communs et partagent également de grands moments de tendresses.

En pensant à son homme, Sébastien se masse les fesses et sourit car il sait qu’à peine rentrer il va pouvoir assouvir cette démangeaison qu’il a au bas des reins depuis qu’il est seul, apparemment ce n’est pas suffisant pour sa libido à la vue du devant qui se dresse sans pudeur et l’envie de se masturber que lui envoie son cerveau devient de plus en plus impérieux.

Il arrête ce qu’il faisait en soupirant, sachant bien qu’il n’arrivera plus à rien tant qu’il ne se sera pas soulagé.

Une fois dans la salle de bains, il se déshabille très vite et avant d’attaquer ce pour quoi il est venu, il profite de cet état d’extrême tension pour s’admirer dans le miroir.

Le reflet de la glace lui envoie l’image d’un garçon souriant de dix-huit ans, blond aux cheveux court presque en brosse et aux yeux bleus, le visage fin et légèrement ovale avec les petites oreilles au lobe qu’il trouve magnifiquement dessiné et un nez arrondi sur le bout lui donnant un petit air à la Tom Cruise.

Après le visage son regard part le long de son corps, ses un mètre soixante-quinze lui vont bien et ses soixante-cinq kilos lui donnent juste ce qu’il faut de muscle pour être des plus appétissants.

Le corps entièrement imberbe de nature à part aux aisselles et au pubis qui en ce moment est surmonté d’une érection qu’il ne contrôle pas et qui amène ses dix-sept centimètres plutôt fin devant son nombril, le gland ne demandant qu’à sortir de sa gaine de chair rose qu’il prend en main avec un soupir de satisfaction.

Pendant qu’il se fait sa petite affaire, ses pensées vont bien sûr vers son chéri et il se masturbe les yeux fermés en ayant devant lui l’image de son homme nu.

Penser à ce grand brun qui a le même âge que lui, d’un mètre quatre-vingt aux cheveux coupés court tout en arrière et aux yeux d’un vert si profond qui lui donne rien que d’y penser un frisson qui lui traverse la colonne vertébrale du bas vers le haut.

Sébastien continue mentalement à se détailler son homme et c’est toujours en s’astiquant de plus en plus vigoureusement le sexe, qu’il visualise les soixante-cinq kilos de Sylvain qui lui donnent une apparence mince ajouter à ça sa peau mate ornée d’une fine ligne de poils partant de son sexe en remontant vers sa poitrine sans s’étaler sur son ventre ou sur son torse qui reste imberbe et qui lui plaît vraiment au plus haut point.

Les sensations du plaisir auquel il s’adonne, commencent à lui donner chaud partout et pour se terminer dans un orgasme fort, il met l’image du sexe trapu et épais qui avec l'aide des dix-huit centimètres dont il est pourvu, le font grimper au ciel.

Cette pensée lui déclenche l’orgasme et ce sont les jambes tremblantes de plaisir qu’il envoie sa gourme d’une pression telle qu’il en atteint sans problème le mitigeur et le carrelage de la crédence placer derrière.

Il essuie toutes traces de son petit plaisir solitaire et s’en retourne terminer ce pourquoi il était resté à la maison avant qu’ils ne reviennent, que son envie jamais satisfaite ne le reprenne et qu’il n’aille exciter son compagnon pour rassasier cette fois-ci l’autre côté de sa personne tout aussi gourmande que la partie face, qui déjà rien qu’à cette pensée recommence à donner des signes de redressement.

Le bruit de voix à l’extérieur, active encore plus son envie de se faire prendre et quand la porte d’entrée s’ouvre, il ne peut s’empêcher en les regardant entrer de se mordiller avidement les lèvres en fixant dans les yeux son compagnon qui en reconnaît les signes et sourit à la pensée de l’envie toujours présente de son ami dès qu’ils se retrouvent après s’être quitté même simplement quelques heures, comme c’est le cas en ce moment.

Un signe impérieux de la tête lui montrant l’étage et les yeux de Sébastien se baissent serviles pour exécuter au plus vite les instructions de celui qui à ce moment-là n’est plus que le maître à satisfaire au mieux.

Il ne demande donc pas son reste et monte à l’étage, entre dans la chambre, se déshabille entièrement et se positionne à quatre pattes sur le lit, les reins cambrés le ventre touchant presque le matelas.

1ere année dernier trimestre : (2/30) (Dernier jour à Aix)

Les valises et les sacs à dos sont prêts, il ne reste plus que quelques heures pour tous d’être ensemble jusqu’aux prochaines vacances qu’ils ont chargé Chloé, Éric et Thomas d’organiser.

Ils en ont pas mal discuté et aimeraient tous se retrouver dans un camping du côté d’Arcachon et de la dune du Pilat, les cousins de Thomas promettant de faire tous leurs possibles pour convaincre leurs parents pour qu'ils donnent leurs accords afin de pouvoir les y rejoindre.

Florian est dans le salon seul avec ses grands-parents, assis dans le canapé entre eux deux et profite un maximum de la dernière occasion avant longtemps de leurs faire un « super câlin » comme il dit, câlin qui consiste à les gaver de baisers jusqu’à ce que même eux qui en sont pourtant très friands lui disent en riant d’arrêter.

- (Michel) Je vous ai entendus parler des vacances d’été, ça te plairait beaucoup à ce que je voie ?

- Oh !! Oui grand père !! Mais je ne sais pas si c’est très raisonnable.

- (Maryse surprise) Comment ça ?

- Eh bien oui quoi !! Vous me payez déjà tout et je ne veux pas que vous vous priviez pour moi.

Michel sentant que c’est le moment de mettre certaines choses au point, ne s'en étant pas senti le courage aux dernières vacances.

- Ecoute « Flo » je ne sais pas qui a pu te mettre dans la tête que nous n’avions pas les moyens de subvenir à tes besoins, mais je te rassure nous le pouvons parfaitement et sans nous priver, alors arrête de te faire du mauvais sang et profite de ta jeunesse sans penser à toutes ses histoires d’argent.

- (Maryse) Nous avons une très bonne retraite et tu n’as pas à t’en faire, en plus avec tout l’argent que nous avons mis de côté pour toi il y a largement pour te payer tout ce que tu as envie alors n’hésite surtout pas à nous en parler si tu as besoin de quelque chose dont nous ne pensons pas.

Je ris et me lève, amusé par ce que leurs paroles me remettent à l’esprit.

- Alors faudra peut-être penser à me rhabiller parce que je n’ai plus que des pantacourts maintenant, on dirait bien que j’ai grandi ses derniers mois.

Maryse regardant le pantalon de son petit-fils lui arrivant au-dessus des chevilles, ne peut s’empêcher de rire.

- C’est vrai maintenant que tu nous le dis Hi ! Hi !

Michel amusé lui aussi mais surtout ému de savoir que s’il n’avait pas abordé le sujet, Florian serait resté il en est sûr comme ça jusqu’à l’automne.

- Sers-toi de ta carte bancaire et n’oublie pas qu’il n’y a aucun souci d’argent dans notre famille.

Je reste quand même sceptique, craignant qu’ils disent ça juste pour me faire plaisir.

- Vous êtes sûr hein ?

- (Maryse sérieuse) Mais oui mon chéri sinon nous te l’aurions dit, tu sais bien que nous ne sommes pas comme ça.

- Entendu alors !! J’irais me racheter un ou deux pantalons quand je serais rentré à Reims.

- (Maryse amusée) Et profite s’en pour des sous-vêtements et des pulls, enfin tout ce qu’il te faut et de toute façon je vais téléphoner à Annie pour qu’elle s’occupe de ça avec toi parce que je te connais.

- (Michel) Quant aux vacances d’été ne te fais aucun souci, nous sommes d’accord pour que tu y ailles avec tes amis.

Je saute de joie.

- Merci !! Vous êtes trop super avec moi, toujours !!

- (Maryse émue) Nous t’aimons Florian, tu es notre seule famille.

- (En riant) Il y a Thomas maintenant.

Je me reprends.

- En fait non, il y a toujours eu Thomas.

- (Michel sourit) En parlant de lui, j’espère que tu as pris le temps de lui parler de toi ?

- (Etonné) Comment ça ?

- (Michel stupéfait) Où as-tu la tête mon garçon, presque tous tes amis connaissent ce don que tu as sauf celui avec qui tu veux passer ta vie, tu trouves ça normal ?

- Je sais !! C’est ce que je me dis quand il n’est pas là mais dès qu’il est près de moi j’oublie à chaque fois, sans doute parce que je trouve trop d’autres sujets de conversations avec lui. Mais je vous jure que ce n’est pas volontaire, vous me croyez j’espère ?

- (Maryse) Bien sûr mon chéri mais puisque nous en parlons je t’en prie, dis-lui avant de partir. Tu ne sais pas comment il le prendrait s’il l’apprenait par quelqu’un d’autre ou même par hasard.

- (Michel) Moi à sa place je ne le prendrais pas très bien je pense, alors ta grand-mère a raison. Parle-lui s’en avant de partir.

Je me rends bien compte qu’ils ont raison et que ce ne serait pas cool qu’il apprenne ça par quelqu’un d’autre.

- Entendu !! J’y vais, bisous.

Je fonce alors comme un dératé chez mon grand « petit ami » et entre en trombe dans la cuisine où ils sont tous là en pleine discussion familiale.

Ils sursautent en me voyant arriver et leurs yeux deviennent interrogatifs, curieux devant mon empressement.

- J’ai quelque chose à vous dire.

Alain s’attendant au pire.

- Aïe !!

- Non !! Sérieux !! C’est un truc sur moi que j’ai complètement zappé malgré les nombreuses fois où je devais vous en parler.

- (Evelyne surprise) Ah bon ? Comment ça ?

Je regarde Thomas en souriant.

- Juste que quand je suis près du grand gugusse, je pense à autre chose et après quand ça me revient et bien c’est trop tard, je suis à des kilomètres et je me dis que ce sera pour la prochaine fois.

Alain toujours pas convaincu de mon sérieux.

- Comment ça, tu penses à autre chose ?

Il voit mon sourire.

- C'est bon !!! Je n'ai rien dit !!! Laisse tomber, il y a des enfants ici alors je ne préfère pas savoir.

- (Mathis amusé) Tu pousses un peu tonton !! On est plus des gosses.

Léa en regardant son petit frère.

- Pour moi je suis d’accord, mais toi ? Parfois je me le demande.

Thomas préfère calmer le jeu.

- Alors c’est quoi ton secret ?

- J’ai un « don »

Alain mort de rire.

- Mais ça Florian, on le savait déjà depuis longtemps !!

1ere année dernier trimestre : (3/30) (Dernier jour à Aix)

- (Etonné) Ah oui ? Vraiment ?

Alain devant mon étonnement se déchaîne encore plus et fini par en faire rire les autres tellement le sien est communicatif.

- Nous le savions tous que tu avais un « don », celui de faire des farces pendables à tout le monde sans que jamais cela ne te retombe dessus, crois-moi, ça c’est un sacré « don ».

Amusé car en y réfléchissant bien, je me dis qu’il a raison aussi là-dessus.

- Alors j’ai deux « dons » dont un que vous connaissez pour l’avoir subi tant de fois.

- (Evelyne) J’espère que tu continueras, sinon on va s’ennuyer.

Thomas plus pragmatique car il voit bien mon sérieux.

- Et l’autre alors ? C’est quoi ?

- Celui de guérir !!!

Alain redevenant soudainement sérieux à son tour.

- Explique-toi s’il te plaît.

- En fait il est en plusieurs parties et la plus crédible aux yeux de tout le monde, se sont mes facultés d’opérer et de soigner les gens avec mes mains.

Je leurs explique pendant un bon quart d’heure, les deux derniers trimestres en fac et mes interventions chirurgicales au CHU.

Evelyne n’en croyant pas ses oreilles.

- Je sais que tu n’es pas un menteur « Flo » mais ce que tu viens de nous raconter est très difficile à croire, tu t’en rends compte ?

- Je m’en doute bien mais je vous assure que c’est la vérité, si vous avez du mal à me croire qu’est-ce que ça va être pour la suite !!

Thomas qui me croit sur parole.

- Je n’ai jamais douté de toi tu sais alors continue, quelles sont les autres parties de ce « don » ?

- J’ai également la faculté de me guérir tout seul.

Je leurs raconte l’histoire de l’accident et voyant que mon récit passe encore plus mal que le précédent.

- Mais là, je peux vous le prouver facilement.

Devant leurs airs incrédules, je fais comme avec la famille Viala et J’ouvre un tiroir pour en sortir un couteau très aiguisé et sans leur laisser le temps d’intervenir, je m’entaille une nouvelle fois le bras au-dessus de l’évier devant leurs têtes horrifiées par mon geste.

- Approchez et regardez bien !!

Comme l’autre fois à l’hôpital mon sang s‘arrête très vite de couler, je passe ensuite mon bras à l’eau pour bien montrer l’entaille profonde et je les laisse assister les yeux ébahis, à la fermeture rapide de la plaie qui au bout de quelques minutes ne laisse plus rien paraître de mon geste de tout à l’heure.

Evelyne stupéfaite, comme le sont d’ailleurs les autres.

- Mon Dieu !! Comment est-ce possible ?

- (Léa ébahie) C’est de la science-fiction !!

Alain qui doit bien reconnaître ce que ses yeux ont vu.

- Comment tu fais un truc pareil ?

- Je n’en sais absolument rien, c’est Philippe en septembre qui m’a ouvert les yeux sur ce truc comme tu dis. Il se demandait pourquoi mes grands-parents étaient aussi alertes à leurs âges, alors qu’avant mon arrivée chez eux ils étaient très affaiblis.

- (Evelyne) C’est vrai je m’en souviens, ta grand-mère avait de graves problèmes de hanches et marchait difficilement ainsi que ton grand-père qui était très usé par son ancien métier. Mais alors si je comprends bien ce que tu dis, ce serait grâce à toi s’ils sont comme ça maintenant ?

- Oui et vous aussi, ainsi que d’autres dans le quartier. C’est la dernière partie de ce que je voulais vous dire.

- (Alain stupéfait) Nous aussi ?

Thomas repense aux questions que lui a posées Annie la première fois qu’il l’a rencontrée.

- C’est pour ça que nous ne sommes jamais malades ?

- Et oui !!! Et aussi grâce à ça que toi ou Mathis avez une peau de pêche, sans boutons ou autres trucs du genre.

Mathis surpris qu’on parle de lui.

- Qu’est-ce que j’ai à voir dans tout ça moi ? C’est vrai que je ne me rappelle pas avoir été malade, ni Léa d’ailleurs !! Comment tu as fait ça ?

- En vous faisant la bise à chaque fois que je vous voyais tout simplement et c’est pareil pour Éric, ses parents ainsi que Chloé et les siens, plus quelques voisins qui ont été toujours sympas avec moi.

- (Evelyne incrédule) La bise ? Juste le fait de nous embrasser ?

- En fait c’est plutôt ma salive et sans doute un de ses composants qui a fait tout le travail, vous voulez que je vous montre ?

Devant la tête qu’ils font, je ne doute pas un instant qu’ils en ont plus qu’envie.

- Très bien !! Lequel d’entre vous a une cicatrice ou un truc qui le gêne ?

Voyant que personne ne dit rien.

- Je m’en doutais !!

Je reprends le couteau.

- Mathis !! Donne-moi ta main !!

La peur se lit sur son visage.

- Hé !! Pourquoi moi ?

- C’était au hasard !! Quelqu’un d’autre alors ? Faites-moi confiance si je vous dis que vous ne risquez rien.

Thomas en remontant sa manche.

- Vas y « Flo », je sais très bien que tu ne me ferais rien de mal.

J’hésite, car faire du mal à mon chéri même si c’est juste pour une démonstration ne me dit pas vraiment.

- Tu es sûr ?

Comprenant mon dilemme, Thomas me sourit et me prend le couteau des mains puis d’un geste sûr sans hésiter un seul instant, il s’entaille légèrement l’avant-bras en se faisant une coupure qui aussitôt fait sortir son sang.

- Aller !! Un bisou maintenant !!

Comme je l’ai fait pour moi juste avant, je nettoie son bras sous le jet d’eau de l’évier et y laisse tomber une grosse goutte de salive.

Le même phénomène recommence et ils observent tous la petite cicatrice qui se referme en très peu de temps, laissant son bras sans aucune trace quelques minutes plus tard.

- Là !! Vous voyez !!

1ere année dernier trimestre : (4/30) (retour à Reims)

Nous sommes assis deux par deux les uns en face des autres dans le compartiment du train qui nous ramène à la maison, en pleine conversation sur nos projets de vacances.

- (Aurélien) Vivement juillet les gars, j’ai hâte de faire la crêpe sur la plage.

- (Guillaume) Dis plutôt que c’est l’envie d’avoir ta Chloé à côté de toi.

Aurélien en lui faisant un clin d’œil.

- Tu peux parler beau merle.

- (Damien) Il n’y aurait pas une certaine Léa qui t’inspirerait également « Guigui » ?

- (Guillaume sourit)Je pense oui, elle est trop mignonne et puis je crois qu’elle m’aime bien elle aussi.

Damien un peu triste sur ce coup là, oubliant complètement que son grand frère est avec eux.

- J’ai vu oui, c’est sûr qu’elle en pince pour toi aussi. Tu as de la chance parce que moi avec Mathis c’est pas gagné, c’est juste s’il m’adresse la parole !! Pourtant je fais comme tu m’as dit, j’essaie de faire comme s’il n’existait pas mais c’est trop dur.

Je vois le regard en bille de loto que fait « Aurel » en écoutant son petit frère.

- Hum !!

Damien qui ne comprend pas le message.

- En tous cas tu avais raison « Flo », c’est tout le portrait craché de « Thom » à croire qu’ils sont frangins ces deux-là. Il est super-craquant et j’ai trop envie qu’on soit ensemble un jour, tu crois que j’ai vraiment une chance ?

Je lui fais des gros yeux en donnant des coups de tête vers son frère.

- Hum !!!

Damien comprend enfin et devient tout pâle.

- Oh non !!!

Il cache son visage dans ses mains et ne dit plus rien, Aurélien regarde son petit frère en souriant.

Lentement il se lève et s’approche de lui, puis d’une voix posée en lui soulevant la tête avec douceur pour le fixer dans les yeux.

- Alors petit frère ? Tu croyais que je ne m’étais aperçu de rien ? J’ai juste été surpris de la façon que tu as eu d’abordé le sujet tout à l’heure, mais ton petit manège avec Mathis n’a échappé à personne ou tout au moins pas à moi.

Il regarde Guillaume et Florian.

- Je suis quand même un peu triste d’avoir été mis sur la touche comme si je n’étais rien pour vous.

Aurélien sort du compartiment et reste debout dans le couloir le nez coller à la vitre, je n’aime pas ça du tout et j’aurais et de loin préféré qu’il nous fasse un scandale, plutôt que de nous tourner le dos comme ça après juste quelques paroles de reproches.

- « Dami » !! Va lui parler, ne le laisse pas comme ça, tu vois bien qu’il se sent exclu de notre groupe et je n’aime pas ça du tout.

Damien regarde son grand frère un moment avant de se décider enfin à aller le rejoindre dans le couloir, il arrive doucement derrière lui et l’enlace, puis pose sa tête contre son dos et lui parle tout bas.

Cinq bonnes minutes se passent avant qu’il ne se détache de lui et qu’Aurélien se retourne en passant rapidement sa manche sous ses yeux pour y essuyer les larmes qui en coulaient.

Nous nous regardons avec Guillaume le cœur serré, comprenant l’état de tristesse que ressent Aurélien par notre faute et quand sans oser nous regarder il revient s’asseoir à sa place, nous lui prenons la main en la lui serrant amicalement.

- (Guillaume ému) Pardon « Aurel », nous ne voulions pas t’exclure tu sais ? Juste que pour nous c’était des trucs de gosses qui ne t’auraient pas intéressé.

Je vois bien qu’il n’est pas convaincu.

- Nous essayons de copier sur toi tu sais, pour nous tu es notre modèle alors c’est clair qu’on te cache des trucs pour ne pas passer pour des blaireaux devant toi !! Mais ce n’est sûrement pas dans le but de t’exclure de quoi que ce soit, bien au contraire.

Aurélien relève la tête et nous scrute un moment, voyant nos visages anxieux attendant qu’il parle, il finit par nous accorder un sourire timide.

- C’est vrai ?

Je lui rends son sourire.

- Bien sûr que c’est vrai !!

Guillaume en soupirant de soulagement.

- Alors tu ne nous en veux plus ?

- (Aurélien) Si quand même mais ça devrait passer, promettez-moi de ne plus recommencer et ça devrait aller.

- (Guillaume amusé) Tu veux vraiment participer à tous nos trucs ?

- (Aurélien sourit) Hé !! Je ne suis pas si vieux que ça non plus, alors oui ce serait cool de votre part de ne plus me laisser à la ramasse quand vous êtes ensemble.

Damien l’air de rien.

- Ce soir tu vas nous rejoindre dans la chambre de Guillaume et Florian alors ?

Aurélien aperçoit mon sourire en coin.

- Pourquoi pas, mais vous y faites quoi ?

Guillaume attendant la réponse de son petit frère avec un petit air narquois.

- Oui « Dami » comment tu vas lui expliquer ça ? Je suis curieux d’entendre ta version.

Damien en riant, soulagé de voir que tout baigne à nouveau entre eux.

- Je vais te dire ça à la méthode Florian !! On se branle tous les soirs ensemble !! Et voilà !! C’est dit.

Je vois la tête « d’Aurel » et je ne peux m’empêcher de rire.

- Faudrait savoir ce que tu veux aussi ? Et puis Damien abuse un peu quand il se met dans le lot, ça ne lui est juste arrivé que quelques fois de participer.

Guillaume en se moquant de son plus jeune frère.

- Tu connaîtras « coquillette man » comme ça.

Aurélien amusé, mais légèrement choqué quand même.

- Bon !! Eh bien on verra !! Mais c’est plutôt spécial votre truc non ?

- (Guillaume étonné) Pourquoi ça ne t’arrive jamais de le faire toi ?

- (Aurélien) Si bien sûr, mais je le fais dans ma chambre moi !!

Guillaume en me regardant d’un œil grivois.

- Nous aussi, hein « Flo » ?

- Oui nous aussi, c’est comme toi.

- (Aurélien amusé) Et l’autre nain ? Il est arrivé comment ?

- (Guillaume) Par le trou de la serrure !!

Il lui raconte en deux mots.

- Et je ne serais pas étonné qu’il en est fait autant avec toi.

Aurélien voyant Damien rougir jusqu’aux oreilles.

- Eh bien c’est du propre !!! J’espère que tu t’es bien rincé l’œil ? Le prochain coup si tu vois mal, il te suffira de gratter à la porte et je me rapprocherais pour que tu puisses mieux voir, d’accord ?

Damien ne comprenant pas que ce n’est qu’une boutade, répond sans réfléchir.

- D’accord !!! Merci « Aurel » !! !

1ere ANNEE dernier trimestre : (5/30) (Chez les Viala)

Annie est au téléphone l’air grave quand Frédéric rentre à la maison, il s’approche d’elle et essaie de suivre la conversation.

- (Annie) Bien sûr dès qu’il rentre je lui demande d’appeler, je vais également en parler avec mon mari qui vient de rentrer et nous vous donnerons des nouvelles au plus vite.

- ………………

- Oui, j’ai bien noté !! Allons, calmez-vous !! Florian ne devrait plus tarder et il rappellera, ne laissez pas vos parents tout seuls ils ont besoin de vous.

- ………………..

- Entendu à tout à l’heure.

Elle raccroche et soupir un grand coup.

- Il ne manquait plus que ça !!

- Qu’est-ce qu’il se passe chérie ?

- Il se passe que c’est la cata !!! Flavien l’ami de Florian vient d’appeler et ce n’est pas joyeux chez eux, c’est le moins qu’on puisse dire. Son petit frère est dans le coma et apparemment il n’a que très peu de chances de s’en sortir, une tumeur au cerveau si j’ai bien tout compris.

- Aïe !!! Tu as le nom de l’hôpital où il est ? Celui du médecin qui s’occupe de lui ?

- Oui, tiens !!! Justement je venais de tout noter !! Tu crois que…

- On va voir ça !! Si Florian arrive je suis dans mon bureau, j’ai quelques coups de fil à passer.

Frédéric referme la porte de son bureau et va s’asseoir à son fauteuil, il réfléchit quelques minutes puis en soupirant se décide à passer plusieurs coups de fil.

Le premier à son patron, le second à Maxime un des infirmiers de l’équipe à Florian pour qu’il prévienne les autres, un autre à André son collègue chef du service neurologie et enfin au patron de l’établissement où est hospitalisé le petit garçon.

Rendez-vous est donné pour le lendemain matin au CHU de Reims où l’enfant devrait être redirigé le soir même par hélicoptère.

Le responsable du CHU d’Orléans, trop content de renvoyer la patate chaude à ses collègues de Reims et ceux-ci satisfait que cela se passe chez eux, car ils ne voyaient pas trop comment procéder dans le cas contraire.

André vient de recevoir le dossier médical de l’enfant et soupire car pour lui le cas semble désespéré, la tumeur est beaucoup trop importante et les dégâts collatéraux à l’opération risquent d’être encore plus graves que la tumeur par elle-même.

La trépanation lui paraît inévitable et connaissant bien le pourcentage de réussite sur ce genre d’intervention il est curieux de voir ce qui va se passer le lendemain avec Florian, ne doutant pas un instant qu’il soit le plus apte à la réussite de l’opération il a hâte de voir ça et se sent fébrile comme à ses débuts.

***/***

Flavien et Marc sont en route pour Reims accompagnés des parents, le véhicule file sur l’autoroute à bonne allure et ils pensent arriver suffisamment tôt en cette fin d’après-midi pour discuter avec le chirurgien qu’ils ont eu au téléphone et qui avec maestria a tout organisé en un temps record.

***/***

Les garçons entrent dans l’appartement et sont surpris de l’accueil des parents loin d’être comme ils s’y attendaient.

La mine sérieuse voir attristée qu’ils affichent en remplacement du sourire habituel, les stoppe nets dans leurs élans de joies de les revoir.

Malgré tout, ils affichent un léger sourire et après les embrassades de rigueur, ils leur demandent de venir au salon afin de leur parler des appels qu’ils ont eus pour Florian dans la journée.

- (Frédéric) Florian ! C’est au sujet de ton ami Flavien, il est complètement affolé suite à l’hospitalisation de son jeune frère.

- C’est grave ?

- Pour qu’il t’appelle je pense que tu te doutes bien que oui, en fait l’enfant a fait un coma presque dans les bras de son frère et les examens ne sont pas très rassurants pour ne pas dire catastrophique.

- Tu as prévu quoi ? Te connaissant je ne pense pas que tu sois resté sans rien faire depuis tout ce temps.

- Exact !! J’ai tout organisé pour demain matin, il faut juste qu’on passe ce soir voir Denis et aussi le gosse qui ne devrait plus tarder à arriver.

- Tu as eu « Max » ?

- Oui, il doit rappeler dès qu’il a prévenu les autres.

Guillaume qui comme ses frères écoute la conversation.

- Flavien c’est l’armoire à glace qui est avec toi en fac ?

- Oui c’est bien lui et le connaissant j’imagine dans l’état où il doit être mais c’est normal aussi, ce serait un d’entre nous tu imagines un peu ?

- (Guillaume sérieux) Je n’ose même pas y penser.

Frédéric en regardant l’heure.

- On y va « Flo » ? Si tu ne veux pas rentrer trop tard, tu dois être déjà assez crevé de ta journée non ?

- Bah !!! Ça va, allons-y !!


1ere année dernier trimestre : (6/30) (CHU)

L’hélicoptère arrive les brancardiers attendant au pied de la piste, l’enfant inconscient est transporté rapidement en chambre où il est aussitôt connecté aux différents appareils de surveillance.

André arrive rapidement et ausculte l’enfant puis donne ses instructions pour des examens approfondis que son équipe s’empresse d’en exécuter les consignes, sachant déjà par le téléphone arabe que le petit garçon a quelque chose à voir avec Florian.

Celui-ci arrive avec Frédéric dans le grand hall principal, aussitôt accueillit par de grands sourires dès qu’il croise un employé de l’établissement.

Des murmures un peu partout vont bon train et tous sur le même thème, la chance du petit bonhomme d’être pris en charge par le jeune garçon.

Arrivé dans le bureau d’André, ils ne perdent pas de temps et préparent l’intervention de Ludovic en se servant du dossier médical qui l’a suivi depuis Orléans ainsi que des résultats d’examens qui arrivent petit à petit, amener avec diligence par l’équipe de neurologie.

Bouleversé par l’examen du dossier.

- Quel est l’imbécile qui l’a traité jusque-là ? Ludovic était déjà en coma avancé, il n’était pas nécessaire de lui injecter tous ses produits pour l’y maintenir !!!

- (André) Ils n’ont sûrement pas voulu prendre de risques.

J’écris vite fait sur une feuille du calepin qui ne me quitte jamais et la donne à un des assistants d’André.

- Tiens !!! Il faut lui mettre dès son arrivée une poche en goutte à goutte avec ses produits afin de le débarrasser de tout ça.

Le garçon ne demande même pas l’accord de son responsable qu’il quitte aussitôt le bureau, Frédéric est toujours dans la lecture des résultats d’examens et tique sur le diagramme de l’électroencéphalogramme.

D’une voix attristée.

- Je ne crois pas qu’on puisse y faire grand-chose, son « encéphalo » est presque plat ce qui indique clairement qu’il est pratiquement entré en phase de mort cérébrale.

Inquiet, je lui prends le papier des mains.

- Fais voir ? Merde !!! Il date de quand ? Trois heures ? Plus le temps d’attendre, il faut opérer dès ce soir.

André comprenant tout de suite les intentions de « Flo ».

- Les chances sont quasi inexistantes mais nous devons essayer, je fais préparer un bloc immédiatement.

- (Frédéric inquiet) Ton équipe ne sera jamais là à temps !!

- Je sais aussi tu m’aideras avec André, à nous trois cela devrait aller. Tu veux bien t’occuper de tout préparer avec lui ? Je vais voir si Ludovic est arrivé.

En chemin je croise Julien un des infirmiers qui m’assiste, une fois mis au courant il fonce donner un coup de main.

Nous sommes quatre maintenant et c’est suffisant aussi je continue ma route jusqu’à la chambre où le petit garçon inconscient s’y trouve déjà, hélas également aux portes de la mort.

Quel n’est pas ma surprise de voir Flavien en pleurs à ses côtés, ainsi qu’un couple d’adulte dans le même état dont je présume qu’ils sont ses parents.

En me voyant entrer, Flavien pousse un énorme « ouf » de soulagement et se lève pour venir me serrer dans ses bras sous l’œil étonné de ses parents.

- « Flo » !!! Merci d’être là !!! Tu vas le sauver dis ?

- Tu sais bien que je ferais tout mon possible mon grand, nous préparons un bloc pour le prendre en charge immédiatement car nous n’avons plus beaucoup de temps. Nous aurions attendu comme prévu jusqu’à demain il aurait été sans doute trop tard.

- (Bastien ahuri) Mais qui êtes-vous donc jeune homme ?

Flavien comprenant qu’il a oublié d’avertir son père.

- C’est Florian p’pa !!

Henriette en me dévisageant.

- Le Florian d’Alexie ?

Flavien tentant un sourire.

- Oui m’man c’est lui et il va s’occuper de « Ludo ».

Bastien n’en croyant pas ses oreilles.

- Quoi !!! Comment ça, qui va s’occuper de ton frère ?

Flavien voyant que je ne m’intéresse plus à la conversation, mais que j’ausculte maintenant Ludovic.

- Sortons !! Je vais tout t’expliquer, mais laissons « Flo » faire son travail.

Pendant qu’avec réticence ses parents le suivent dans le couloir, je grimace face aux constatations que je fais de visu sur l’état de l’enfant.

Je profite qu’il n’y a personne dans la pièce pour décrocher la poche de perfusion et en l’ouvrant y envoyer le plus de salive que je peux.

Je me rends bien compte que sans l’aide miraculeuse de celle-ci il n’a aucune chance de sortir vivant du bloc, son cerveau ne répond déjà quasiment plus et je doute même qu’il soit encore temps pour quoi que ce soit.

Julien arrive avec Frédéric suivit d’une infirmière réquisitionnée dans l’urgence, pour placer avec précaution Ludovic sur un lit roulant et sans aucunes paroles à part le numéro du bloc où je dois les rejoindre, ils emmènent le petit garçon devant l’air atterré de ses parents en pleurs.

1ere année dernier trimestre : (7/30) (CHU)

Frédéric et André assistent alors à l’opération de la dernière chance, sans un mot ils passent à Florian ce dont il a besoin pendant les quatre heures où ils sont enfermés avec lui dans le bloc.

Une tumeur grosse comme un œuf de poule est emmenée pour analyse, pendant que Florian s’évertue à réparer les dommages sur le lobe cervical qu’elle a occasionnés.

La partie compressée du cerveau reprend petit à petit sa place en retrouvant une couleur plus conventionnelle, Frédéric comprend le regard que lui lance Florian ainsi que la bulle de salive sortant de ses lèvres qu’il lui montre en soulevant légèrement son masque.

Il s’arrange alors pour faire paravent entre lui et les deux autres personnes dans la pièce, pendant que le petit rouquin envoie une grosse quantité de salive directement sur le lobe endommagé du petit garçon.

Après avoir observé quelques secondes en faisant semblant de s’activer encore à nettoyer quelques scories, Florian constate avec un sourire que cela agit comme il le souhaite et après un énorme soupir de soulagement il commence à refermer l’ouverture faite sur la boite crânienne, y apposant une plaque qu’il faudra ôter dans quelques semaines quand l’os se sera ressoudé et commence ensuite à suturer les chairs de façon à ce que cela n’apparaisse pas plus tard comme une affreuse cicatrice.

Une fois les bandages avec son harnais de maintien mis en place, Florian se retourne en soupirant une dernière fois en regardant l’équipe qui l’a aidé et il découvre pour la première fois de cette longue nuit, les visages sérieux mais aussi respectueux qu’ils posent tous en ce moment sur lui.

La nuit n’est pas terminée pour Florian qui après s’être changé et douché, enfile une blouse propre et s’en retourne d’un bon pas vers la chambre de soins intensifs où a été emmené le petit patient.

Il évite de passer devant la salle où se trouve la famille Lemont, du moins tant qu’il ne saura pas exactement quoi leurs annoncer en espérant de tout son cœur que ce soit une bonne nouvelle.

Une fois dans la pièce, il actionne le voyant rouge indiquant que personne n’est autorisé à entrer et s’assoie près des moniteurs, ses yeux restant fixer sur les courbes de l’encéphalogramme.

Muni d’une petite aiguille, il prend la main de l’enfant alternant sur celle-ci caresses et petites piqûres le regard toujours fixé sur l’appareil, surveillant un éventuel changement suivant si oui ou non le cerveau les perçoit.

Deux longues heures passent ainsi, avant qu’enfin les oscillations de l’appareil commencent à montrer des signes encourageants qui lui amènent un sourire triomphal aux lèvres.

Dans le couloir assis chacun sur une chaise, André et Frédéric visiblement anxieux, attendent eux aussi.

- (André admiratif) Si je racontais ce que je viens de vivre cette nuit, c’est sûr qu’on m’enfermerait chez les fous. Et pourtant je n’ai pas rêvé, tout ça c’est bien produit devant nos yeux n’est-ce pas ?

- (Frédéric) Je sais ce que tu ressens pour en avoir fait les frais il n’y a pas si longtemps, mon f… heu !! Florian, est un jeune garçon qui surprend sur beaucoup de points. Tu le connaîtrais comme nous avons appris dans ma famille à le connaître, tu saurais que c’est un garçon à part et qu’il ne sert à rien d’essayer de le comparer à ce que nous connaissons, aussi bien sur la médecine comme sur beaucoup d’autres de choses.

- Tu sais Frédéric, j’opère dans cet hôpital depuis que j’ai vingt-cinq ans et maintenant j’en ai le double, mais jamais !! Tu m’entends, jamais je n’ai vu une chose pareille. Je n’aurais pas donné cher de la vie du petit Ludovic si c’était moi ou d’autres que je connais qui s’étaient occupés de lui, mais là j’ai l’intime conviction qu’il va s’en tirer.

Frédéric regarde sa montre, déjà deux heures que Florian est enfermé avec lui dans la pièce et il espère sincèrement que son ami ait raison.

Florian se lève enfin un grand sourire aux lèvres, les appareils indiquent maintenant tous des courbes encourageantes et après avoir réglé une dernière fois les gouttes à gouttes des poches branchées en perfusions sur l’enfant, il sort de la chambre pour se retrouver surpris nez à nez avec les deux hommes discutant assis dans le couloir.

Le regard qu’ils ont sur lui en s’apercevant de sa sortie est tellement explicite de toutes leurs interrogations, qu’il ne peut que laisser échapper un rire d’amusement.

- (Frédéric) Alors ?

- Il devrait s’en remettre !! Il faudra juste le maintenir en état de coma pendant encore trois jours et ensuite programmer un réveil progressif mais normalement il devrait reprendre connaissance d’ici quatre ou cinq jours, après nous verrons s’il y a des séquelles ou pas. C’est encore un peu tôt pour se prononcer mais j’ai bon espoir et de toute façon sa vie n’est plus en danger.

André devant l’assurance du gamin en face de lui.

- Tu m’en bouches un coin, je ne sais pas quoi dire (Il rit) même ma femme n’a jamais réussi à me faire taire, alors rends-toi compte !!

- (Amusé) Va falloir que je lui donne la recette alors ?

Redevenant sérieux.

- Flavien et ses parents sont toujours là ?

- (Frédéric) Ce serait étonnant du contraire tu ne penses pas ? Ils doivent être en salle de repos et d’ailleurs si nous y allions ? j’ai besoin d’un bon café après toutes ses émotions et tu pourras leurs annoncer la bonne nouvelle.

Je pense soudainement à un truc.

- Il faudrait aussi voir à les loger, à cette heure-ci ce ne sera pas évident pour eux.

- (Frédéric sourit) Ne t’inquiète pas pour ça j’y ai déjà pensé, cours plutôt rassurer ton ami et ses parents.

1ere année dernier trimestre : (8/30) (CHU) (suite)

Quand nous arrivons dans la salle, toute la famille se lève d’un bond en attendant de savoir ce qu’il en est.

Flavien voit de suite le grand sourire sur mes lèvres et éclate en sanglots, se dirigeant aussitôt vers moi pour m’enlacer et m’embrasser en tremblant comme une feuille devant ses parents, qui comprennent enfin que leur enfant chéri vivra et qui s’effondrent en larmes après toutes ses heures de tensions extrêmes qu’ils viennent de subir.

Flavien en m’embrassant.

- Merci Florian de nous avoir rendu Ludovic, tu étais déjà mon ami et maintenant tu es comme mon frère.

***/***

« CHU, cinq jours plus tard »

Flavien est assis près du lit de son petit frère à lui tenir doucement la main, ils alternent leurs visites lui et ses parents pour qu’il y ait toujours quelqu’un auprès de lui à lui parler comme leur a conseillé Florian, afin que son cerveau soit toujours un maximum sollicité.

Ses parents ont été gentiment invités chez les Viala pendant leur séjour « forcé » à Reims et une forte amitié commence à poindre le nez entre les deux familles.

Flavien pour ne pas demeurer seul et rester près d’eux, il partage la chambre avec Aurélien en utilisant le matelas de secours prévu à cet effet tandis que Damien partage le lit de Guillaume.

Il sourit en pensant à ses cinq jours passés ensemble, il voit bien l’exceptionnelle entente entre les trois frères, Florian et leurs parents en remarquant même que cela va plus loin que de l’amitié, Florian étant manifestement intégré comme un membre à part entière de cette famille.

Il raconte à son petit frère inconscient les soirées qu’il passe chez ses nouveaux amis et rit souvent en même temps qu’il monologue de toutes les bourdes et farces de « Flo » que ne se privent pas de lui raconter Guillaume et Damien, Aurélien étant plus secret en se contentant le plus souvent d’écouter en riant avec lui.

Marc passe beaucoup de temps également au chevet de Ludovic, profitant de ses visites pour amener les cours que son ami manque afin que celui-ci ne soit pas trop dépassé quand il reprendra les bancs de la fac.

Son amitié avec Marc devient de plus en plus forte au fur et à mesure du temps qu’ils passent ensemble, le jeune homme préférant et de loin sa compagnie à celle de sa propre famille.

Il n’en parle pour ainsi dire jamais et comme ses parents ne cherchent pas non plus à avoir des nouvelles de leur fils et de ses études, se contentant pour avoir bonne conscience de lui envoyer chaque mois un chèque à peine suffisant pour subvenir à ses besoins.

***/***

La porte s’ouvre doucement et la tête en pétard qui le fait tant rire apparaît à l’encoignure de la porte, Florian lui envoie un grand sourire et entre pour s’occuper du réveil bientôt imminent de Ludovic.

Après avoir changé une poche presque vide, il lit le rapport des moniteurs toujours branchés sur le petit garçon et se tourne enfin vers son ami.

- Comment tu te sens aujourd’hui ?

- Du mieux que je peux vu les circonstances, tu crois qu’il va se réveiller bientôt ?

- Normalement il ne devrait plus tarder, il revient de loin tu sais alors laisse le temps à son cerveau de reprendre doucement ses fonctions. Nous lui donnons ce qu’il faut pour qu’il revienne lentement à la conscience, il va bien crois-moi.

- Je ne saurais jamais assez te remercier pour ce que tu as fait Florian, je me pose la question depuis cette semaine à savoir que si je n’avais pas eu la chance de te rencontrer, mon petit Ludovic ne serait plus là aujourd’hui.

- Ça ne sert à rien de te biler pour ça, je suis là, tu es là et ton petit frère est en vie, alors dis-toi que ce devait être comme ça un point c’est tout.

- (Flavien ému) J’ai de la chance de vous avoir tous, Carole et Sébastien, toi et Marc et maintenant Aurélien et ses frangins. J’espère que nous serons tous toujours amis tu sais.

Ému à mon tour devant ce grand machin pris dans ses émotions.

- Et il y en aura d’autres tu verras.

- Tiens au fait en parlant de ça !! « Seb » est venu avec son petit copain et Mélanie, elle te doit aussi une fière chandelle la petite.

Je ris de bon cœur.

- Qu’est-ce que tu veux !! J’ai une réputation à me faire si je veux avoir des clients plus tard quand je serais à mon compte. Tu en as pensé quoi de Sylvain ? Plutôt cool non ?

- (Amusé) Le seul hic avec tous mes nouveaux amis c’est qu’il n’y a pas beaucoup d’hétéros, on dirait qu’il te plaît le beau brun ?

- C’est vrai qu’il est pas mal, mais tu ne connais pas encore mon copain Thomas !! Attends de le voir et surtout de le connaître, tu comprendras pourquoi je ne regarde personne d’autre. Mais c’est vrai qu’à part « Aurel » et Guillaume, tu es plutôt cerné par les gays. Heureusement qu’il te reste Carole.

- (Surpris) Attends !!! Ne me dis pas que Damien ?

Voyant mon sourire amusé.

- Si ? Eh bien d’accord !!

- Sûr qu’on respecte pas les statistiques nationales Hi ! Hi !

Flavien sent la petite main dans la sienne bouger et son cœur rate un battement, son regard devient grave en fixant attentivement le visage de Ludovic.

Les paupières de celui-ci tremblotent légèrement puis finissent enfin par s’ouvrir, le petit garçon regarde surpris autour de lui en cherchant sans doute à reconnaître les lieux.

Son visage reste indéchiffrable en faisant retenir d’appréhension la respiration des deux garçons près de lui, quand un petit sourire apparaît sur ses lèvres.

- « Flav » ? On est où ?

1ere année dernier trimestre : (9/30) (Fin du cauchemar)

« Chez les Viala, quelques minutes plus tôt »

Pendant que les femmes préparent le repas dans la cuisine en papotant comme de vieilles copines, les hommes s’octroient un petit remontant dans le salon, installés confortablement chacun dans un fauteuil.

Frédéric voit très bien dans quel état l’attente du réveil de leur fils met Bastien et il fait de son mieux pour remonter le moral de cet homme humble et sympathique qu’il apprend doucement à connaître.

Bastien après avoir bu une gorgée.

- Hum !!! Très bon !!! Alors comme ça Florian n’est chez vous que depuis la rentrée de septembre ?

Frédéric sourit alors tendrement en pensant au garçon.

- Et oui !!! Mais nous avons tous l’impression qu’il a toujours été là.

Bastien voyant bien l’expression radieuse de l’homme assis en face de lui.

- Je comprends et d’ailleurs ça nous a fait un peu pareil avec Marc l’ami de Flavien, j’ai quand même du mal à comprendre comment un jeune homme de l’âge de Florian a pu réaliser toutes ses choses que je ne cesse d’entendre sur lui depuis que je suis ici.

Frédéric en le regardant dans les yeux.

- Il ne faut surtout pas chercher à comprendre, Florian est comme il est un point c’est tout sinon nous allons devenir chèvre devant toutes ses prouesses. D’ailleurs mes enfants ne s’y trompent pas et prennent tout ce qui vient de lui comme quelque chose qui va de soi et ils le vivent très bien.

Bastien acquiesce de la tête.

- Comme je l’ai déjà dit, je comprends maintenant mais mettez-vous à ma place cinq minutes, votre plus jeune fils est à l’article de la mort et votre aîné vous persuade qu’il connaît la meilleure personne qui soit pour s’occuper de lui. Vous arrivez ici en pleine nuit pour constater que la fameuse personne dans les mains de laquelle vous allez laisser la vie de votre garçon n’est qu’un gamin de seize ans et (Il sourit) qui plus est avec une bouille de comique, vous en penseriez quoi je vous le demande ?

- (Frédéric amusé) Comme toi sûrement, mais alors !! Pourquoi as-tu laissé faire ?

- (Bastien réfléchit) Parce qu’on ne m’avait laissé que peu d’espoir et que mon fils ainsi que ma femme avaient l’air de lui faire confiance, malgré que pour ma femme je ne comprenne toujours pas pourquoi.

Henriette qui suit depuis la cuisine la conversation des deux hommes.

- Pourquoi ? Mais à cause d’Alexie !! Tu te rappelles du produit que Flavien et Marc ont ramené pour le soigner, celui qui a fait un tel miracle ? Eh bien c’est un certain « Flo » qui l’aurait préparé spécialement pour lui, si tu n’as pas vu le rapprochement avec le Florian qui a opéré ton fils et bien moi j’ai tilté tout de suite quand Flavien nous a demandé de quitter la chambre et que « Flo » devait faire son travail et ça bien avant qu’il ne nous raconte tout ce que nous savons maintenant sur ce garçon.

- (Bastien) Maintenant il ne nous reste plus qu’à attendre pour voir si Ludovic s’en sortira sans trop de séquelles.

Annie cherchant à le réconforter.

- Florian a dit qu’il était très optimiste alors continuez à lui faire confiance, jusque-là vous n’avez pas été déçu non ?

Bastien ne peut qu’approuver ses paroles.

- C’est vrai !! Excusez-moi d’avoir douté.

Il éclate en larmes d’un seul coup sans que personne ne s’y attende.

- Mon petit !!! Mon Dieu, mon pauvre petit !! Faites qu’il ne lui arrive rien !! Je ne le supporterais pas !!!

Ils viennent tous les trois autour de lui pour tenter de le réconforter, Henriette a elle aussi les larmes aux yeux mais paraît bien plus forte que son mari.

Sans doute a-t-elle plus de raison de croire en la guérison de son cadet, ayant assisté aux changements spectaculaires du visage d’Alexie.

***/***

« DRING !! DRING !! »

Annie décroche, tombant sur une voix en pleurs n’arrivant pas à placer correctement deux mots pour se faire comprendre.

Elle lâche effrayer le combiné qui vient dans un bruit sec heurter le sol, son cœur se serre en pensant immédiatement au pire.

Frédéric la prend dans ses bras et voyant son extrême détresse, pense aussitôt lui aussi qu’elle vient de recevoir une terrible nouvelle et comme ils n’attendaient que celles venant de l’hôpital, il conclut donc au pire également.

Il ramasse et raccroche le combiné, mais reste devant l’appareil en surveillant ses invités du coin de l’œil.

Ceux-ci devant la mine effrayée de leur hôtesse, en conclus également qu’elle vient de recevoir des nouvelles terribles et pensent bien sûr aux pires des scénarios possibles concernant leur enfant malade.

« DRING !! DRING !! »

Cette fois-ci c’est Frédéric qui décroche et place avec appréhension l’appareil à son oreille.

- Allô !!!

- …………..

- Oui c’est moi !! Alors ?

- …………

- Ah !! C’était Flavien !!

- …………

- Je comprends c’est bien naturel de sa part, c’est son petit frère. Mais !! Tu es sûr « Flo » ?

- …………

- Oui ils sont là tous les deux, il veut leurs parler ? Je ne sais pas si c’est une bonne chose derrière tout ça ?

- …………

- Comme tu veux !!

Il se tourne vers Bastien.

- Il veut vous parler.

Il lui tend le combiné du téléphone que Bastien prend d’une main tremblante.

- Respirez calmement d’accord ?

Bastien tétanisé, place le combiné à son oreille et d’une voix que personne ne reconnaîtrait tellement elle est sans chaleur.

- Allô !!

1ere année dernier trimestre : (10/30) (Fin du cauchemar)

A l’autre bout du fil, Ludovic d’une voix timide en ne reconnaissant pas cette voix blanche.

- Papa ? c’est toi ? C’est moi « Ludo » !!

Le petit bonhomme entend alors un grand « crac » quand le téléphone chute à l’autre bout, il tend l’appareil à son frère avec une expression d’incompréhension totale.

- Je ne comprends pas ? Ça a fait un grand bruit et puis plus rien !!

Flavien surpris, lui prend l’appareil des mains et le met à son oreille, n’entendant plus que le bip ! bip ! de la communication interrompue, il appuie donc sur la touche « bis » pour la deuxième fois en se demandant bien ce qu’il peut bien se passer chez les Viala et se sachant bien encore dans l’impossibilité de mettre plusieurs mots l’un devant l’autre, il le passe à Florian qui lui est rester depuis le début parfaitement maître de lui.

***/***

Justement chez les Viala c’est la panique et Bastien venant de s’évanouir devant leurs yeux, ils se précipitent pour aller l’étendre sur le canapé devant son épouse Henriette blanche comme un linge ne sachant plus que penser.

« Dring ! Dring ! »

Pour la troisième fois en moins de cinq minutes le téléphone sonne, Frédéric étant occupé avec Bastien, c’est Annie qui répond de nouveau d’une voix voilée par l’émotion.

- Allô oui !!

- ……

- Ah !! C’est toi Florian ? Mais que ce passe-t-il enfin ?

- …….

Elle sourit devant Henriette qui en a le cœur qui s’emballe à son tour.

- Je comprends mieux pourquoi son père vient de s’évanouir.

- …….

- Non je crois que ça va aller, mais vous êtes fous d’annoncer la nouvelle comme ça !!

Vous ne vous rendez pas compte de l’état dans lequel nous sommes depuis ce matin ?

- …….

- Non !! Dis-lui que nous arrivons !! Ça suffit pour aujourd’hui des émotions pareilles, je vais leur annoncer moi-même et il n’y aura pas de quiproquo cette fois.

- …….

- Oui !! Dès que Bastien sera remis nous arrivons, merci « Flo » à tout à l’heure.

Elle raccroche avec un sourire rassurant, Annie s’approche ensuite d’Henriette et la fait asseoir, puis d’une main elle lui tapote doucement l’épaule.

- Ludovic s’est réveillé et il va très bien, il se souvient de tout et c’est lui que son père a eu au bout du fil tout à l’heure. Ils n’ont pas pensé au choc que ça lui ferait et ils sont tous désolés.

Henriette en pleurs, ses nerfs durement mis à l’épreuve depuis une semaine lâchant d’un seul coup sous l’effet de la nouvelle.

- Excusez-moi mais je suis tellement heureuse.

- (Annie) C’est tout naturel, ne te retiens pas, cela ira mieux après tu verras. La première fois c’était Flavien au téléphone, il était tellement content qu’il en pleurait de joie et n’arrivait plus à dire un mot, aussi j’ai pensée qu’il était arrivé quelque chose de grave.

Frédéric voyant Bastien revenir à lui.

- Après c’était « Flo » qui m’expliquait un peu mieux et qui me disait que Ludovic voulait vous parler, quand il a eu son père…

Il sourit gentiment à l’homme qui vient de rouvrir les yeux.

- Eh bien le choc a été trop fort pour lui.

- (Henriette) Mon petit Ludovic va bien !! Merci mon Dieu !!

Annie est émue au plus haut point elle aussi et ses larmes coulent également sur ses joues, Frédéric se rappelle la promesse faite à Florian de venir le plus rapidement possible.

- Eh bien !! C’est que du bonheur, non ? Si nous allions voir notre petit bout de chou qui demande après ses parents ?

Bien sûr il ne faut pas le leur dire deux fois et les voilà quelques minutes plus tard en route pour Maison blanche où se trouve le CHU.

Ils vont pouvoir y retrouver les garçons et pour les Viala, voir pour la première fois le petit bout d’homme autrement qu’allonger sur un lit inconscient à l’article de la mort.

***/***

André avec son équipe entre dans la chambre, pour observer de visu ce qu’ils entendent en rumeurs joyeuses depuis plus d’un quart d’heure et constatent eux aussi, que ce qui semblait impensable s’est bien réalisé.

L’enfant assis souriant sur le lit les accueille avec un « bonjour » jovial, ne semblant plus affecté le moins du monde par ce qu’il vient de subir.

1ere année dernier trimestre : (11/30) (Thillois deux semaines plus tard)

L’ambulance qui ramène Mélanie de sa séance de kiné, s’arrête près de chez elle et le chauffeur en sort pour lui ouvrir la porte, il sourit à la petite fille qu’il connaît bien à présent car chaque jour depuis plusieurs mois il l’emmène et la ramène pour ses soins en constatant chaque jour un peu plus avec un réel plaisir, l’amélioration de son état physique.

- Te voilà arrivée « Mél », je te souhaite bonne chance car je crois que c’était ta dernière séance.

- Merci « Max » tu es gentil, je vais faire la surprise à tout le monde chez moi ce soir.

- Petite cachottière va !! Il y a un moment que tu aurais dû te débarrasser de ces béquilles.

- Hi ! Hi ! Oui c’est vrai, mais j’attendais d’être complètement remise pour qu’ils me voient comme avant.

- Crois-tu réellement que ton père soit dupe à ce point alors qu’il travaille au CHU ?

- Bah !! Je n’en sais rien, mais si c’est le cas il cache bien son jeu.

Maxime s’approche d’elle et lui tend sa joue.

- Aller !! Un bisou et peut être à bientôt.

Mélanie regarde amicalement le grand et beau jeune homme qu’elle a appris à apprécier tout comme sa gentillesse depuis tout ce temps et l’embrasse très fort.

- J’espère bien qu’on se reverra tu sais, au revoir « Max ».

Grand sourire amical du beau brun ténébreux avant qu’il ne remonte dans l’ambulance.

- Au revoir ma puce.

Mélanie prend ses béquilles et après un dernier clin d’œil à son ami qui démarre en s’éloignant ensuite rapidement, elle traverse la cour toujours en s’appuyant sur elles en attendant ce soir pour arriver vers eux en marchant normalement comme elle le fait déjà avec « Dan » depuis plusieurs jours.

Une fois rentrée elle se dirige tranquillement vers la cuisine, c’est en passant devant l’escalier qui mène à l’étage, qu’elle entend de drôles de bruits qui lui amènent le sourire en se disant que son grand frère et son petit ami n’en ont décidément jamais assez.

***/***

Dans la chambre des garçons en effet l’ambiance est très chaude, Sylvain et Sébastien s’en donnant à cœur joie dans une partie de sexe qu’ils ont appris à apprécier au plus haut point et qui les mènent vers un plaisir toujours plus intense.

Sébastien est nu sur le tapis, les épaules et la tête contre le sol avec les deux pieds posés de chaque côté de ses épaules, dans une posture pour le moins acrobatique demandant une extrême souplesse de sa part et amenant ses fesses bien ouvertes au regard de Sylvain, qui debout dos à lui les jambes écartées et légèrement pliées, le prend avec ardeur.

***/***

Une fois rassasié par tant de plaisirs, Sylvain doucement sort de l’antre soyeux de son compagnon qui s’étale alors au sol complètement vidé, la respiration haletante et s’allonge près de lui, laissant à leurs cœurs le temps de reprendre un rythme normal après cette folle chevauchée.

Après ce long moment de sexe pur, ils éprouvent comme à chaque fois le besoin d’être langoureusement l’un contre l’autre à se bécoter avec une tendresse que seul l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre leur permet d’exprimer à ce point.

Sylvain d’une voix devenue douce, maintenant qu’il n’est plus dans son trip de dominant.

- Je t’aime trop « Seb » j’ai l’impression de vivre un rêve éveillé avec toi.

Sébastien ressentant la même chose.

- Moi aussi je t’aime Sylvain et je regrette trop d’avoir attendu si longtemps avant de m’en rendre compte.

Un long moment de silence où les deux garçons pensent à leurs chances de s’être trouvé et de s’apprécier un peu plus chaque jour, leurs mains se cherchent et se referment l’une dans l’autre, leurs doigts se croisant avec tendresse.

Leurs pensées dérivent alors tout naturellement vers d’autres sujets et bientôt les amènent vers Flavien et son petit frère hospitalisé.

Sébastien entend le petit soupir que pousse son ami.

- A quoi tu penses ?

- A « Mél » et au petit « Ludo », ils ont de la chance que nous ayons Florian comme ami.

Enfin que toi et Flavien l’ayez comme ami je veux dire.

- (Sébastien sourit) Pourquoi ? Ce n’est pas le tien ?

- Bien sûr que si, mais si tu ne l’avais pas connu ce ne serait pas le cas et puis merci à toi aussi d’avoir pensé à ma petite sœur.

- Normal non ? Quand je me suis rendu compte de ce que pouvait faire « Flo », ça m’a tout de suite fait penser qu’il pourrait surement tenter quelque chose pour elle.

- Il est formidable ce mec !! J’espère que nous resterons très proches de lui.

1ere année dernier trimestre : (12/30) (Retour à Orléans)

La guérison de Ludovic à comme de bien entendu fait le tour de tous les services et depuis bientôt deux semaines, reste toujours le principal thème de discussion à la salle de repos avec celui de la petite paraplégique.

C’est d’ailleurs le seul endroit de l’établissement où les personnels parlent de Florian, car ils sont tous absolument d’accord pour préserver le jeune garçon de la curiosité populaire.

Chaque jour qui passe renforce leur envie de le protéger et depuis qu’il s’occupe avec son équipe chaque après-midi d’un cas privé concernant un des leurs, il ne serait pas bon pour quiconque d’étranger à l’un des services de venir l’ennuyer pour quelque raison que ce soit.

Florian occupe actuellement un des blocs opératoires et termine de soigner le petit garçon de deux ans d’une femme de salle qui quelques heures plus tôt est arrivée en pleurs en le tenant dans ses bras, le petit ayant visiblement de gros problèmes respiratoires.

René la voyant arriver dans cet état de panique l’a tout de suite prise en charge en la rassurant, lui disant que l’équipe « spéciale » allait s’en occuper sans attendre.

Quand elle a aperçu le petit rouquin souriant arriver vers elle dans sa blouse d’un blanc immaculé, elle lui a tendu son enfant en pleurant de soulagement en démontrant par ce geste toute la confiance qu’elle lui porte.

L’enfant sur la table d’opération est maintenant en bonne voie de guérison, Florian terminant les derniers points de suture sur sa poitrine en ayant pu extraire l’objet minuscule que le garçonnet a aspiré et qui l’empêchait de respirer normalement, lui bloquant un poumon à un endroit impossible d’accès autrement qu’en opérant.

- « Max » ? Tu peux prévenir sa mère que tout va bien maintenant ? Nous sommes assez pour ce qu’il reste à faire.

- Bien sûr !! Après ça on va se prendre un pot si tu veux ?

Je souris à celui qui est devenu un ami très proche.

- D’accord !! Rendez-vous à la « chaise » d’ici une petite heure.

Maxime en regardant Julien et Émilie.

- Bien sûr l’invitation va aussi pour vous deux.

Un signe d’acquiescement des deux infirmiers et le voilà parti annoncer la bonne nouvelle comme à chaque fois pense-t-il en souriant car depuis qu’ils ont monté cette équipe, il est vrai qu’il n’y en a jamais eu de mauvaises.

Maxime retrouve la jeune femme avec ses collègues aux vestiaires des aides-soignantes qui en le voyant arriver le sourire aux lèvres, s’assoie en tremblant se libérant enfin du stress et de la pression de ses dernières heures.

***/***

C’est en quittant le bar après avoir passé un petit moment avec ses amis, que Florian repense que c’est ce jour même que Ludovic doit sortir et c’est d’un pas rapide qu’il retourne jusqu’à sa chambre, ne voulant pas manquer l’occasion de lui dire au revoir.

Ludovic est dans la salle de bains à se préparer pour son départ, il rit en se regardant dans la glace avec son énorme pansement sur la tête le faisant ressembler à un fakir ou à un sultan arabe.

Depuis qu’il s’est réveillé de son coma il se sent beaucoup mieux que ses derniers mois où ses maux de tête très fréquents le perturbaient beaucoup, même s’il n’osait pas trop se plaindre de peur de passer pour un bébé aux yeux de ses parents.

Il entend la porte de sa chambre s’ouvrir et il sort aussitôt de la salle d’eau en souriant jusqu’aux oreilles quand il reconnaît son visiteur.

En effet depuis qu’il a appris ce qui lui est arrivé, il apprécie beaucoup celui grâce à qui il est toujours de ce monde et qu’il a pris en amitié depuis.

En plus il aime trop sa dégaine et cet air malicieux qu’il a quand ils sont ensemble, Florian étant loin de l’image qu’il se faisait d’un grand chirurgien.

***/***

« Je le trouve trop drôle, avec son turban il ressemble à un arabe. »

- « Salade et loukoum » son altesse !!

Ludovic mort de rire.

- « Loukoum et salade » Florian.

- (Amusé) Prêt pour retourner au bled ?

- La Fatma ne devrait plus tarder je crois, tu viendras me voir hein ? On te fera un couscous.

- Promis !! Tu n’auras qu’à dire au grand « yaka » qu’il m’invite, mais promets-moi une chose « Ludo » ?

- (Curieux) Oui, quoi ?

- (En riant) Ne met pas Marc dans le couscoussier, sinon il n’y aurait que des os à grignoter.

Ludovic part alors dans un rire énorme qui entraîne le mien et nous voilà plié en deux, même si pour le petit ce n’est pas encore vraiment conseillé.

La porte s’ouvre devant la famille Lemont au complet, qui voit leur petit dernier en pleine crise de fou rire avec Florian dans le même état que lui.

Se rendant compte qu’il est temps pour eux de partir, Florian prend le petit bonhomme dans ses bras et l’embrasse puis en fait autant avec ses parents, se retrouvant soudainement soulevé du sol quand Flavien le prend à son tour dans ses bras.

- Encore merci pour tout ce que tu as fait pour nous « Flo » et à demain au campus.

Je m’écarte de lui et en me penchant vers l’avant en signe de respect, mais en riant aux éclats en regardant Ludovic.

- « Salade et loukoum » !!

1ere année dernier trimestre : (13/30) (FAC)

L’homme marche fièrement en traversant la cour de l’université sans regarder personne, du haut de ses deux mètres il en impose certainement et sachant qu’il fait partie de ceux que nomme avec ironie le doyen « une sommité », il se la pète un maximum devant les étudiants qui le regardent se diriger vers l’hémicycle où il doit y donner un exposé de mathématiques appliquées devant les dernières années et ce jeune homme pour qui l’académie lui a ordonné de se déplacer.

Il n’apprécie pas plus que ça les ordres de sa hiérarchie surtout quand on lui impose comme aujourd’hui de se retrouver aussi loin de chez lui, pour soi-disant faire profiter de ses connaissances un gamin aux capacités sûrement surévaluées.

Il est quand même extrêmement flatté il doit le reconnaître quand il s’aperçoit en entrant dans la salle que celle-ci est bondée, croyant que c’est grâce à sa grande réputation de scientifique alors qu’en fait c’est pour savoir comment Florian va s’y prendre pour que comme pour les autres avant lui, il reparte la queue entre les jambes en se demandant si sa notoriété est réelle ou juste le fait d’une énorme tromperie.

Le silence se fait pendant lequel il prend place sur l’estrade et commence sa première demi-heure de cours en inscrivant au fur et à mesure tout en haut du tableau les algorithmes complexes concernant son exposé.

Il est tellement pris dans sa formulation, qu’il ne se rend aucunement compte que quasiment la totalité des étudiants ont déjà déconnecté de ce cours beaucoup trop compliqué pour eux surtout de la façon dont il est mené.

Aussi quand enfin il se retourne, quel n’est pas sa surprise de voir de nombreux groupes d’étudiants chuchoter et ricaner entre eux sans plus s’occuper de lui.

Il toussote et tente de reprendre ses élèves en mains, voyant que rien n’y fait il commence à s’énerver et hurle.

- Messieurs !!! Mesdemoiselles !!! Allons !!! Faites silence s’il vous plaît !!!

Florian ricane bêtement en voyant ce grand escogriffe tenter par tous les moyens de faire s’intéresser désespérément tous ses jeunes à ses explications soporifiques, car il n’a lui semble-t-il vraiment pas l’aptitude nécessaire à l’enseignement.

En plus, ce qu’il a noté précédemment au tableau aurait pu se résumer plus simplement pour le même résultat et cela pour une bien meilleure compréhension de tous.

L’homme est maintenant visiblement dépassé par les événements, n’étant pas enseignant de formation mais plutôt spécialisé dans la recherche scientifique et il commence à comprendre la difficulté d’exercer le métier de professeur et essaie donc de revenir tant bien que mal au but de sa présence ici.

- Vous avez devant vous une formule algorithmique complexe, qui parmi vous pourrait en calculer la valeur finale ? Je précise que j’ai volontairement inclus une donnée erronée qu’il est de votre niveau de rectifier. Allons !!! Y a-t-il des volontaires ?

Un murmure d’expectative dans la salle lui fait comprendre que ce ne sera pas le cas, aussi cherchant du regard le jeune homme qui devait être au début (mais c’était avant qu’il ne décide malencontreusement à en faire profiter le plus grand nombre) l’objet de sa visite.

Ne le trouvant pas, il prend son carnet afin de s’en rappeler le nom.

- Y a-t-il un Florian De Bierne parmi vous ?

Tous les visages se tournent vers un étudiant baraqué qui se voyant l’objet de l’attention générale, commence à piquer un fard maison.

Sa main faisant de grands gestes de dénégation pour indiquer au professeur qu’il n’est pas la personne qu’il recherche, geste qui bien sûr fait rire tout le monde car le gamin aux cheveux hirsutes que tous regardent fait si minus derrière lui que l’homme ne peut pas le voir.

- Alors si ce n’est pas vous où est donc Monsieur De Bierne ?

Florian penche la tête sur le côté pour se dévoiler à ses yeux et lève la main en hurlant pour bien se faire entendre.

- J’suis là M’sieur !!!

Les rires dans la salle commencent à s’amplifier devant la tête que fait le professeur en découvrant celui dont on lui a tant vanté les mérites et qui de par sa dégaine tout autant que sa façon de se présenter, ressemble plus à un gamin qui se serait trouvé là par hasard qu’autre chose.

- Approchez jeune homme !! J’aimerais constater de visu si votre réputation d’élève particulièrement doué est fondée.

Florian se lève et d’un pas tranquille va rejoindre celui qu’il nomme déjà dans sa tête le grand « échalas », quand il monte sur l’estrade et se retrouve près de l’homme, un rire tonitruant sortant de centaines de bouches envahit de nouveau la salle.

En effet de voir la différence de taille, Florian arrivant à peine à la poitrine du professeur est d’un comique plutôt irrésistible.

- Silence !!! Ce n’est pas un cirque ici !! Alors mon garçon puisque vous êtes censés avoir un niveau supérieur aux autres, vous allez sans aucun doute pouvoir reprendre cette formule là où je me suis arrêté et aussi en trouver la donnée inexacte ?

- Heu !! Non Monsieur !!

- (Surpris) Comment ça non ? Vous ? Le petit génie !! Vous auriez donc des lacunes en mathématiques ?

- Ce n’est pas ça M’sieur !!

- Et c’est quoi alors ?

Je prends une craie et je commence à sauter en l’air.

- C’est écrit trop haut !!!

1ere année dernier trimestre : (14/30) (FAC)

L’énorme éclat de rire qui fait suite à ses paroles s’entend jusque dans le bureau du doyen qui relève la tête, fortement intrigué par ce remue-ménage inhabituel.

Il se lève et va à la fenêtre constater que les personnes se trouvant à l’extérieur ont également tous la tête tournée vers l’hémicycle, se posant les mêmes questions que lui.

Beaucoup commencent à courir vers la porte y menant afin d’assouvir leurs curiosités, curiosité partagée d’ailleurs par Alain qui sort de son bureau tout autant intrigué que ceux de l’extérieur et se dirige d’un bon pas vers la salle concernée.

Une fois sur place, il remarque aussitôt la pièce pleine à craquer où essaient encore d’y entrer un bon nombre d’étudiants ainsi que des professeurs alertés eux aussi par ce déchaînement d’hilarité.

Comme tous il assiste alors à une scène qui lui amène inexorablement le sourire aux lèvres, Florian pour atteindre le haut du tableau est monté sur un escabeau laisser là par la maintenance et corrige puis termine un problème d’algorithmes mathématiques en développant à voix haute sa façon de faire, pour que ceux qui suivent le cours puissent prendre des notes.

Pour ce faire il est obligé de descendre plusieurs fois pour déplacer l’escabeau et c’est à chaque remontée quand il tortille des fesses, que l’explosion de rires reprend de plus belle.

Une fois qu’il a terminé et que le résultat final inscrit en gros apparaît aux yeux de tous, il se plante devant le professeur la tête levée vers lui et d’une voix où perce une certaine moquerie lui dit.

- Voilà monsieur, la prochaine fois vous pourriez écrire encore plus haut ? Je n’ai jamais fait de dirigeable, ça m’aurait donné l’occasion !!

Florian attend que les rires se calment.

- J’aurais quand même une question si ça ne vous dérange pas ?

Un silence s’abat alors dans la salle, Alain entend à ce moment-là un étudiant dire à un autre :

- Nous y voilà !! Il va encore lui faire bouffer son diplôme comme aux autres à celui-là.

Alain sourit car il a entendu parler des revers que se prenaient les si distinguées « sommités », dès qu’ils titillaient d’un peu trop près l’intelligence du gamin voulant ainsi lui démontrer leurs niveaux de connaissances supérieurs à la sienne.

Le grand escogriffe toise de haut le jeune rouquin qui malgré tout vient de résoudre en quelques minutes et cela sans préparation, un problème où lui a planché des heures pour ne pas dire plus afin d’en venir à bout.

- Bien sûr je vous écoute ? Si je suis venu ici c’est pour tenter de vous faire acquérir quelques bribes de mon savoir.

- Pourquoi avez-vous compliqué à ce point cette formule alors qu’il aurait suffi d’utiliser une méthode de compression algorithmique des différents facteurs de façon à poser le problème en quelques calculs de base qui n’auraient pas eu besoin d’utiliser la moitié du tableau pour en arriver au même résultat.

- Plus simple, vous dites ? Vous vous moquez de moi jeune homme !! Cette méthode dont j’avoue avoir été surpris de vous en avoir vu donner le résultat exact. Cette méthode disais-je donc, est la plus simple et très certainement la plus efficace pour en obtenir la solution.

- Si vous le dites monsieur, mais moi j’affirme le contraire et je suis prêt à vous le démontrer. Cela ne me prendra qu’une minute.

- Impossible !! Mais puisque vous insistez allez-y !! Vautrez-vous donc lamentablement devant vos camarades.

Florian, sans se démonter, reprend une craie neuve et en corrigeant les données de base du calcul, démontre en un temps record qu’une méthode plus simple pour arriver au même résultat est possible.

En un peu plus d’une minute et en une seule ligne du tableau, tout en bas duquel il inscrit d’une main dénotant l’assurance du cheminement de sa pensée jusqu’au résultat final qu’il entoure d’un grand cercle avant de reposer la craie.

Florian se retourne alors vers l’homme qui commence à perdre de sa superbe en se rendant compte que le garçon vient de lui démontrer en très peu de temps une autre méthode de calcul, qui maintenant qu’elle est inscrite noir sur blanc devant ses yeux lui paraît si « simple » et « évidente ».

Il tient à vérifier de plus près que toutes les formules sont exactes et pour cela il doit se pencher presque à l’équerre en dévoilant ainsi devant l'immense majorité des personnes présentes une bonne partie de ses fesses malingres, blanches et poilues.

Florian le constatant également, se place derrière lui et fait mine d’y approcher son visage en reniflant dans tous les sens, semblant chercher quelque chose de bien particulier puis se relève vivement d’un air dégoûté en se pinçant le nez avec deux doigts.

L’énorme éclat de rire qui s’échappe alors de toutes les personnes ayant vu son geste est si fort, qu’il en fait sursauter l’homme toujours penché et qui du coup se cogne la tête au tableau, déclenchant cette fois-ci un hurlement d’hilarité générale que même Alain les yeux remplis de larmes ne peut juguler.

Le Doyen regarde fièrement le jeune garçon paraissant si frêle dans cette immense salle, il s’essuie les yeux du revers de sa manche et en riant toujours nerveusement de sa dernière pitrerie, retourne à son bureau en se disant que décidément l’administration devrait revoir rapidement sa copie sur les « sommités » qu’ils envoient à ce garçon si brillant.

1ere année dernier trimestre : (15/30) (FAC quelque temps plus tard)

Toute la bande est réunie comme d’habitude pendant le repas de midi à la cantine, chacun racontant sa matinée en essayant d’avaler ce qui était noté de façon appétissante « aiguillette de poulet et sa ratatouille maison » et ne se trouvant être une fois dans l’assiette, qu’une mélasse insipide de légumes trop cuits assortie d’un blanc de volaille à la fadeur au moins égale à sa couleur.

Julien vient juste d’arriver et cherche des yeux une place pour s'asseoir, il passe devant la table où se trouve le groupe d’amis toujours souriants quand il croise le regard de Sébastien qui le reconnaissant lui sourit gentiment.

- Salut Julien !! Tu veux te joindre à nous ? Allez viens !! On ne mord pas.

La joie du garçon doit se lire sur son visage, car un énorme sourire apparaît sur celui des quatre autres personnes formant le groupe.

- Heu !! Bonjour « Seb » !! Vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas ?

- (Carole) Pas de soucis, tu peux te joindre à nous si tu es prêt à supporter nos bêtises.

Marc une fois le jeune homme assis.

- Salut !! Moi c’est Marc !! Le grand costaud c’est Flavien et voici Carole la jumelle de « Seb » que je ne te le présente pas car apparemment vous vous connaissez, le petit comique là c’est « Flo » mais bon !! Lui, tu en as certainement déjà entendu parler.

En souriant au petit rouquin à la bouille d’enfer.

- Oui en effet !! Enchanter, moi c’est Julien mais vous pouvez m’appeler « Ju ».

Commence alors une conversation des plus sympathique pour le garçon qui s’intègre très vite et se décoince rapidement en se demandant finalement pourquoi il a attendu aussi longtemps pour se décider à s’approcher d’eux, sans doute à cause du fait que ce ne soit que des premières années et surtout à cause du petit rouquin qui fait la une de l’établissement depuis le début de l’année.

Sébastien raconte à ses amis comment ils se sont rencontrés à la piscine pendant les dernières vacances, ne précisant pas bien sûr la raison principale qui les a faits lui et Sylvain se lever de leurs coins pour venir lui parler.

Marc comme Florian ne peuvent s’empêcher d’apprécier le physique avantageux du garçon et se l’imaginent bien en maillot de bain style « moule bite » à la piscine.

- (Marc) Tu n’as pas peur de te faire charrier par tes potes d’être avec des premières années ?

- (Julien) Je ne pense pas non !! Je dirais même le contraire.

- (Carole) Ah oui, vraiment !!

Elle voit son regard se porter sur Florian.

- Ah !! Je comprends !! Vu comme ça je dirais même qu’ils risquent de t’envier.

Julien en se retournant et constatant qu’en effet ses amis le regardent tous une lueur à la fois envieuse et respectueuse du fait que lui a osé ce qu’eux ont toujours rêvé de faire, s’inviter à la table de Florian.

- (Julien) On dirait bien oui !! Au fait « Flo » ? Tu sais que chez moi tu es un des principaux sujets de discussion à table ?

- (Amusé) Tu dois saouler tes parents non ?

- (Julien sourit) En fait c’est surtout mon père qui parle beaucoup de toi, moi je ne peux raconter que ce que j’entends par ouï-dire.

- (Étonné) Ton père ?

Julien se tapant le front avec la paume de sa main.

- Ah oui, c’est vrai !! J’ai oublié de me présenter complètement, je m’appelle Julien Malvile.

Florian percute tout de suite.

- T’es le fils à Denis ? Non !! Décidément le monde est petit. Il ne m’avait pas dit qu’il avait un fils en fac le cachottier, alors comme ça vous parlez de moi ?

- (Julien) Pour être plus exact je dirais parlions, car depuis quelque temps mon père ne dit plus grand-chose et quand nous essayons me mère et moi d’en savoir un peu plus, il détourne systématiquement la conversation. Je me demande bien pourquoi ?

Flavien qui s’en doute un peu.

- Tu sais dans les hôpitaux il y a la loi du silence et trop en dire même à ses proches peut être préjudiciable.

- (Julien) Ouaih !! Si tu le dis !! Mais quand même je ne comprends pas tout car Florian ne fait que regarder non ?

Il voit alors cinq paires d’yeux regarder le plafond, l’air innocent qu’ils se donnent fait exactement l’effet contraire que celui escompter.

Du coup Julien se demande s’il n’y a pas anguille sous roche et comprenant qu’il n’est pas au fait des secrets qu’ils ont apparemment ensemble, se lève pour ne pas les gêner plus longtemps en leur imposant sa présence.

- (Julien tristement) Excusez-moi d’avoir été si curieux, je vais vous laisser maintenant. Sans rancune j’espère ?

Florian le regarde, visiblement surpris par ses dernières paroles.

- Hé !! Tu nous fais quoi là !! Tu veux bien te rasseoir s’il te plaît et arrêter ton cinéma.

- (Julien étonné) Mais !!

1ere année dernier trimestre : (16/30) (Aix en Provence)

Thomas se demande ce que lui veut son patron, il est convoqué ce matin-là sans que personne ne lui en donne la raison et il vient de passer un très mauvais week-end à cause justement de ça.

Michel s’en est rendu compte tout de suite quand comme chaque dimanche, il est venu passer quelques heures près d’eux.

Pourtant Michel a essayé de lui ôter cette pression en lui remontant le moral et en lui faisant bien comprendre que s’il n’avait rien à se reprocher, il ne craignait rien et que cette convocation n’était sans doute que pour lui signifier un changement d’affectation ou d’horaire, qu’il n’avait pas à s’en faire.

Bien sûr ce que ne sait pas Thomas c’est qu’à peine il les a quittés ce dimanche là, Michel était déjà au téléphone avec le responsable de l’agence DBIFC d’Aix en Provence.

Celui-ci le rassurant aussitôt car cette convocation a été donnée à tout le personnel, suite à la visite du grand patron le mardi suivant.

***/***

Thomas donc arrive impeccablement vêtu pour l’occasion et remarque aussitôt le rassemblement dans la cour de l’agence.

Quand ils le voient, ses collègues ne peuvent s’empêcher d’admirer comme à chaque fois la prestance de ce jeune homme qui en quelques mois a su prouver des compétences certaines dans leur secteur d’activité alors qu’au début ils l’avaient plutôt pris pour un « beau blond » ce qui voulait bien dire ce que ça voulait dire en termes d’ironie et de moquerie.

Ils se sont vite rendu compte que derrière cet aspect « flashions » il y avait un cerveau et qui plus est, qu’il savait très bien s’en servir.

Après le petit discours du responsable de l’agence prévenant tout le monde de la venue prochaine du grand patron, discours qui immédiatement le rassure en lui amenant un sourire en pensant que Michel avait entièrement raison et qu’il a stressé tout le week-end pour rien, Thomas va donc pour retourner à son poste quand celui-ci l’appelle en lui faisant signe de venir le rejoindre.

- Oui monsieur ?

En souriant, voyant bien combien le garçon est impressionné.

- Relaxe Thomas je ne vais pas te manger !! Juste une question et après je te laisse retourner à tes occupations, tu connais Michel De Bierne ?

- Oui monsieur !! C’est un peu comme mon grand-père vous savez.

- Justement non, je ne savais pas et je me demandais quels liens vous pouviez avoir.

- Nous vivons dans le même quartier depuis ma naissance et comme son petit-fils est mon meilleur ami depuis toujours, bien sur ses grands-parents sont devenus les miens également à force de passer mes journées chez eux vous comprenez ?

Oh que oui, maintenant il comprend.

- Si je comprends bien ce sont des liens d’amitié ? Mais j’y pense !! Son petit-fils si je me rappelle bien de son âge, doit être plus jeune que toi ?

- De deux ans à peu de chose près en effet !!

- Et c’est ton meilleur ami ?

- Oui je sais que ça peut paraître bizarre mais c’est comme ça, Florian et moi c’est à la vie à la mort et vous monsieur si je puis me permettre ? Comment vous avez connu Michel ? Votre différence d’âge me paraît encore bien plus importante ?

L’homme cherche ses mots.

- Disons qu’il a quelques intérêts dans l’entreprise et que nous avons eu des affaires ensemble à une époque. Dis-moi ? Connais-tu le libellé exact du sigle de notre société ? Non ? Tu n’es pas très curieux mon garçon, bon !! Je te laisse retourner à ton travail.

Thomas s’en retourne auprès de son tuteur qui lui sourit en le voyant si pensif, des apprentis BTS qu’il a eus il doit reconnaître que « Thom » sort nettement du lot et qu’il lui est largement plus utile que nombre de ses collaborateurs.

Au début comme les autres quand il est arrivé chez eux, il l’a considéré comme on considère une gravure de mode, super canon, sourire Colgate, propre sur lui avec sûrement un petit pois en guise de cerveau comme toutes les personnes de son genre comptant sur leur attrait physique plus qu’à développer leur intelligence.

Il ne lui a pas fallu longtemps malgré tout pour commencer à l’apprécier à sa juste valeur et ses collègues ne s’y sont pas trompés eux non plus, car ils ont tout fait le premier mois pour se le voir attribuer à sa place.

- Tu t’es pris une remontrance ? Tu fais une drôle de tête Thomas, en tout cas je t’assure que si c’est le cas, cela ne vient pas de moi.

- Non !! Non !! Ce n’est pas ça, juste qu’il m’a posé des questions personnelles sur mes sentiments envers un ami commun et ça m’a laissé une impression bizarre, comme s’il me cachait quelque chose.

- Ah !! Ce n’est que ça !! Bah !! Il n’y a pas de quoi en chier une pendule et tirer une tronche pareille.

Thomas essaie de sourire.

- Tu as raison, mais je me demande quoi quand même.

- C’est étonnant que tu aies un ami en commun avec le « vieux » ?

- Ce n’est pas vraiment un ami, mais plutôt une personne très âgée que je considère comme étant de ma famille.

- Ah !! Ok !! Je comprends mieux, je le connais peut-être aussi qui sait. Après tout (Il rit) je suis aussi vieux que le « vieux » moi mine de rien.

Thomas amusé mais se rappelant du coup de pouce qu’il a eu pour entrer dans l’entreprise et du fait qu’il ne doit pas l’ébruiter autour de lui.

- Ce serait étonnant car c’était il y a très longtemps si j’ai bien compris, bon ! Je vais terminer le rapport sur les coupes en Australie et je t’amène ça pour ce soir.

- N’hésite pas s’il y a quelque chose que tu ne comprends pas à venir me voir, Ok ?

- Ok !!

Thomas retourne à son poste de travail et allume son pc, pendant que celui-ci se charge il repense à la conversation de tout à l’heure et quand la fenêtre Google s’ouvre, il tape machinalement dans la fenêtre de recherche les cinq lettres de l’entreprise « DBIFC » puis lance la machine.

Quand il voit enfin la page s’ouvrir et qu’il lit le premier lien, son visage change soudainement de couleur en lisant ce qui est noté en caractère gras.

« De Bierne International Forestière Compagnie »

1ere année dernier trimestre : (17/30) (Reims)

Julien arpente de long en large la cuisine sous l’œil légèrement agacé de sa mère, il a prévenu ses parents qu’il invitait un ami à manger ce soir en souriant intérieurement de la surprise qu’il va lui faire depuis le temps qu’elle entend parler de Florian.

Son père n’est pas encore rentré bien qu’il lui ait promis d’être présent, voyant bien que son fils tient à cœur de montrer à ce fameux copain qu’il vit dans une famille unie.

Ce qui d’ailleurs est le cas, juste qu’il n’est pas facile pour eux d’avoir des horaires traditionnels quand il s’agit des repas du soir.

- (Simone agacée) Bon !! Ne reste pas dans mes pattes, tu m’énerves à tourner en rond comme ça !! J’espère que ton ami ne sera pas aussi stressé que toi ? Ma parole on dirait que tu attends une star de la télé !!

- (Amusé) Bah non quand même, juste que p’pa devait être là et qu’il ne donne pas de nouvelles.

***/***

« Pendant ce temps-là au CHU. »

Denis aperçoit Florian camper devant sa voiture et s’en étonne, il presse le pas en s’attendant à quelque chose d’urgent que le jeune garçon aurait à lui dire.

- (Denis) C’est moi que tu attendais ?

- Oui !! Comme nous allons au même endroit, j’attendais le taxi pour éviter de prendre le bus. Si ça ne te gêne pas bien sûr.

- Au contraire !! Tu as raison, n’hésite pas si tu as besoin qu’on t’amène quelque part.

Florian prend place sur le siège passager et se laisse conduire en discutant de tout et de n’importe quoi avec Denis, qui apprécie vraiment beaucoup la démarche du garçon de profiter de sa compagnie pour se rendre dans le même secteur que lui.

- Je te dépose où ?

- (Surpris) Pourquoi, tu n’es pas au courant ?

- (Étonné) Au courant de quoi ?

- C’est « Ju » qui m’a invité à dîner chez toi !!

Sursaut de Denis, suivit d’une embardée de la voiture.

- Tu connais mon fils ? Mais alors c’est donc toi son nouveau copain de fac qui vient ce soir ?

- On dirait bien oui !! Il voulait peut-être te faire une surprise parce qu’il savait qu’on se connaissait.

- Il y a longtemps que vous êtes amis ?

- Non pas trop, quelques semaines mais on a bien accroché tous les deux quoique ce n’était pas évident au début.

- La différence d’âge ?

- Heu !! Non, plutôt qu’il est arrivé dans un groupe déjà très soudé et qu’il a eu l’impression à un moment d’être de trop alors j’ai dû lui mettre les points sur les « I » et depuis ça va bien.

- Je peux te poser une question un peu indiscrète ?

- Faut voir !! C’est à quel sujet ?

- Julien !! Tu sais s’il a une copine ? Il n’en parle jamais chez nous et vu qu’il va avoir bientôt vingt et un ans je m’inquiète un peu tu comprends ?

- Pourquoi tu ne lui demandes pas ?

- Ce n’est pas facile tu sais et puis nous attendons toujours sa mère et moi qu’il nous en parle. Toi je suis sûr que tu ne le cacherais pas te connaissant.

- Bien sûr !! Chez moi et parmi mes amis tout le monde est au courant.

- (Surpris) Tiens !! Pourquoi tu as déjà une copine à ton âge ? Tu me diras plus rien ne m’étonne venant de toi.

- Ben oui en fait j’ai quelqu’un mais c’est un garçon, Thomas mon ami d’enfance pour tout te dire.

Deuxième sursaut suivit d’une deuxième embardée du véhicule.

- Quand je disais que plus rien ne m’étonnait venant de toi, j’étais un peu optimiste sur ce coup là. (Il sourit) Décidément tu ne peux rien faire comme tout le monde !!

- C’est un problème pour toi que j’aime un garçon ?

- Non !! Pas du tout !! C’est juste la façon naturelle que tu as quand tu en parles.

- (Amusé) Je ne trouve pas ça surnaturel pourtant ?

- (En riant) Tu m’as très bien compris, tu n’as pas répondu à ma question sur Julien ?

Redevenant sérieux.

- Je ne sais absolument rien mais même si je le savais, je ne t’en parlerais pas. Tu comprends bien que si je suis au courant c’est que ton fils m’aurait fait confiance et donc que ce n’est pas à moi d’en parler.

Ils arrivent devant chez Denis qui se gare à sa place réservée, le quartier où il habite paraît sympa et les appartements comprennent de grandes terrasses où il doit faire bon passer d’agréables moments quand le temps s’y prête.

Après avoir traversé un grand hall et pris l’ascenseur, nous arrivons sur un palier hyper lumineux, de chaque côté duquel se trouve l’entrée d’un appartement.

Nous prenons celui de droite et nous entrons chez Denis, des bruits de voix nous font sourire car apparemment Julien agace énormément sa mère à tourner autour d’elle sans arrêt, ils l’entendent quand justement il répond à sa mère.

- (Amusé) Bah non quand même, juste que p’pa devait être là et qu’il ne donne pas de nouvelles.

Denis me fait signe d’attendre ici et se dirige vers les voix venant de la cuisine.

- Mais je suis là mon fils !!

- Ouf !! Je pensais que tu avais oublié qu’on avait un invité ce soir.

- Je n’ai rien oublié du tout et en plus moi aussi j’ai amené un ami pour dîner.

Il regarde sa femme.

- Ça ne te dérange pas chérie ?

- (Simone) Il y en aura bien assez, mais quand même tu pourrais prévenir !

- Ça s’est fait à la dernière minute, mais je ne pense pas qu’il te faille mettre un couvert supplémentaire pour lui.

- (Étonnée) Comment ça ?

Denis regarde son fils qui commençait à faire la gueule et répond en souriant.

- Juste parce que c’est la même personne. Tu peux venir « Flo » ?

1ere année dernier trimestre : (18/30) (Aix en Provence)

La journée a paru vraiment très très longue pour Thomas, qui depuis le matin se pose tout un tas de questions concernant l’entreprise « DBIFC » mais surtout sur Florian.

Avant de se monter la tête et de commencer à ruminer, il préfère passer chez Michel pour déjà avoir ses explications car en le faisant rentrer dans la compagnie qui porte son nom, il devait bien se douter qu’un jour ou l’autre il l’apprendrait et donc qu’il serait prêt à ce moment-là pour lui donner la raison de son mutisme sur le fait qu’ils en sont les propriétaires.

Comme d‘habitude, il frappe trois coups brefs et entre directement, Michel le voyant entrer et aux traits marqués de son visage comprend qu’il y a eu un problème mais ne sachant pas lequel, pense immédiatement qu’il fait suite au fameux rendez-vous qui lui avait-on assuré ne le concernait qu’indirectement.

Après avoir embrassé le jeune homme.

- Bonsoir Thomas, tu fais une drôle de tête ? Ton rendez-vous s’est mal passé ?

Thomas lui tend la feuille de papier imprimée depuis son ordinateur.

- Ce n’est pas ça, mais plutôt ça.

Michel comprend tout de suite en lisant la première ligne.

- Je m’attendais à cette conversation bien plus tôt tu sais, si je n’ai rien dit c’est pour te laisser un maximum de temps à t’intégrer de toi-même sans connaître mes objectifs pour toi.

- (Étonné) Tes objectifs ? Pas ceux de « Flo » ?

- Florian est comme toi, il ignore tout de la société qui porte notre nom et qui lui appartient en propre.

- (Rassuré) Il ne m’a donc pas menti ?

- Non et comment l’aurait-il pu puisque comme je viens de te le dire, il ignore tout.

- Et pour moi ? Je fais quoi moi dans tout ça ?

- Tu deviens le futur patron de la société, car tu te doutes bien que Florian est parti sur une autre carrière et comme pour nous tu es comme un petit-fils et qu’en plus maintenant vous vous êtes déclaré votre flamme !!!

- Je deviens quoi ???

- Le grand patron !! Bien sûr ce n’est pas pour demain !! Mais maintenant que tu es au courant, nous allons pouvoir accélérer tout ça. Il faut que dans cinq ans maximums tu puisses prendre les rênes de l’entreprise, Franck le patron en place prendra sa retraite à ce moment-là.

- Et si je n’y arrive pas ?

- Pourquoi, tu ne t’en sens pas capable ?

- Je n’ai pas dit ça ?

- Eh bien dans ce cas-là nous vendrons la société pendant qu’elle est en très bonne santé financière, ce n’est pas plus compliqué que ça.

- Tu te rends compte de la pression que tu me mets ?

- (Michel sourit) Bien sûr que je m’en rends compte, mais tu sais Thomas ? Si j’ai prévu ce poste-là pour toi ce n’est pas juste parce qu’on t’aime beaucoup ni parce que tu es le petit ami de Florian. C’est tout simplement parce que je t’en sais capable et d’ailleurs puisque tu es là, tu préviens tes parents que tu restes dîner et je vais te présenter comme il se doit à Franck l'actuel PDG qui ne devrait plus tarder à arriver.

- Entendu !!

Il va pour prendre le téléphone quand Thomas repense à un truc.

- Au fait !!! Et Florian ?

- Oui ? Quoi Florian ?

- Quand dois-tu lui dire la vérité ? Parce que moi je n’ai pas l’intention de lui mentir.

Michel se redresse et regarde Thomas très sérieusement, ne laissant aucune place au doute quant à ses prochaines paroles.

- Florian ne doit encore rien savoir tu m’entends !!!! Je ne te demande pas de lui mentir mais simplement de ne pas lui en parler.

- Mais !!!

- Je ne plaisante pas Thomas !!! Quand il aura ton âge alors il saura tout je te le promets, mais avant ça je t’interdis tu m’entends !!! Je t’interdis de lui en parler, promets-le-moi Thomas.

- Mais enfin, pourquoi ???

- Pourquoi ? Mais voyons tout simplement pour qu’il vive sa jeunesse sans stress comme tout jeune garçon de son âge voilà pourquoi, J’attends ta promesse Thomas !!!

- (Thomas réfléchi) Bon !!! D’accord je te le promets mais tu sais (Il rit) question vivre une vie de jeune gars normale, il est plutôt mal parti non ?

- Justement !! Ce n’est pas la peine d’en rajouter, tu ne crois pas ? Et puis à toi de prouver à ce garçon que tu aimes qu’il puisse toujours s’appuyer sur toi pour l’aider en t’occupant et en développant l’entreprise que lui ont léguée ses parents.

Thomas remet dans sa poche de veste le téléphone qu’il tenait toujours en main et préfère aller à pied prévenir ses parents afin de s’aérer la tête, toute cette histoire lui semblant tellement incroyable !!

Apprendre du jour au lendemain qu’on va être le futur PDG d’une multinationale comme l’est la « DBIFC » étant suffisamment flippant pour qu’il ressente le besoin de prendre l’air.

***/***

« Quelques instants plus tard »

Une Audi A 8 arrive au ralenti et s’arrête puis se gare devant chez les De Bierne, un homme de forte stature en sort et après avoir pris un sac de voyage dans le coffre, se dirige avec un grand sourire vers la maison.

L’accueil chaleureux entre cet homme et les grands-parents de Florian, prouve qu’il existe entre eux une très solide amitié qui ne date pas d’hier.

Franck étant pour Pierre le père de Florian un peu comme Thomas avec son petit fils, tout du moins avant qu’ils ne se déclarent amoureux l’un de l’autre.

Ils ont passé leur enfance ensemble puis leur adolescence avant d’entamer chacun de leur côté une carrière qui ne les intéressaient pas réellement, jusqu’au jour où Pierre décida de monter sa propre entreprise et que Franck fut son premier salarié.

Ensuite l’ascension exceptionnelle de la « DBIFC » alla à une telle vitesse, qu’il fallut rapidement créer une structure dirigeante et que tout naturellement Franck s'en est vu promu le directeur adjoint.

Au décès de son ami d’enfance et de sa femme, il prend les rênes de la société et en développe encore plus l’aspect international pour en faire ce qu’elle est devenue à ce jour, une entreprise des plus prospère engrangeant des bénéfices après impôts à huit chiffres chaque année.

C’est au moment où ils sont tous les trois avec Maryse installés dans le salon, que Thomas de retour de chez ses parents rencontre pour la première fois du moins le croit-il alors, l’homme qui se tient en face de lui.

- (Michel) Ah !! Thomas !! Tu te souviens de Franck ?

Ne voulant pas paraître impoli.

- Excusez-moi mais je ne me rappelle pas vous avoir déjà rencontré.

- (Franck amusé) C’est sans doute parce que tu étais trop jeune mon garçon, car à l’époque où j’étais encore dans la région je te voyais souvent avec Florian.

- (Michel souriant) Eh bien comme ça, ce sera plus rapide pour ce qui va suivre, Thomas voici Franck l’actuel PDG de la « De Bierne International Forestière Compagnie ». Franck je te présente Thomas le futur président de l’entreprise quand tu décideras qu’il est temps pour toi de prendre une retraite bien méritée, en attendant il devra continuer ses études de BTS puis d’ingénieur pour ensuite prendre le temps qu’il sera nécessaire la place d’adjoint que tu as tenu à l’époque de mon fils.

Franck soufflé car ne s’y attendant pas.

- Eh bien !!! Je vois que tout est prévu pour ma succession !! Mais je pensais bien que « Flo » prendrait la relève de son père.

- (Michel) Florian veut devenir chirurgien et crois-moi il est très bien parti pour.

- Attends Michel ne me dis pas qu’à pas encore dix-sept ans, tu peux déjà dire ça de lui ?

- Justement si, mais je te donnerais plus d’information dans la soirée si ça t’intéresse. Pour l’instant nous parlons de Thomas et de son avenir, d’ailleurs tu le reverras demain à l’agence puisque c’est là qu’il a commencé son apprentissage.

Franck regarde le garçon en face de lui qui écoute sans aucune trace de stress au vu des paroles de Michel, il admire également son physique très avantageux et ses boucles blondes lui donnant un air de jeune éphèbe.

Pourtant habitué comme il l’est à juger les hommes qu’il rencontre, il voit bien que derrière cet aspect beau garçon, il y a autre chose de plus intéressant.

Commercialement ce garçon a tous les avantages pour accrocher les contrats, un physique de rêve d’une grande prestance avec un visage magnifique aux yeux d’un bleu irrésistible et un sourire qui sera décisif face à la concurrence.

Reste plus qu’à tester l’intellect du jeune homme, mais Franck se doute bien que Michel l’a déjà jugé sûr.

Celui-ci n’étant pas de ceux à mettre des incompétents aux postes clés de l’entreprise de son petit-fils.

1ere année dernier trimestre : (19/30) (CHU)

René sort du bureau d’Alain visiblement satisfait, ils ont enfin réussi à convenir d’une gratification pour Florian pour toutes les heures qu’il passe auprès d’eux.

Déjà il a obtenu que l’hôpital lui fournisse enfin un portable et en plus un de la dernière génération alors que l’administration en est encore aux vieux Nokia, ensuite une enveloppe mensuelle lui sera allouée avec en bonus l’argent qui sera retiré chaque mois également d’une urne placée dans la salle de repos et ce afin que le personnel puisse aider financièrement aux études du jeune homme en remerciements des services qu’il leur rend, ou qu’il serait susceptible de leur rendre un jour.

René est étonné de l’enveloppe qu’il tient dans la main depuis qu’il vient de sortir du bureau, autant les quatre cents euros mensuels alloués sur la caisse spéciale de l’établissement lui paraissent modiques voire mesquins au vu des services et du coût des opérations qu’effectue régulièrement Florian, autant le premier contenu de l’urne lui donne le sourire et lui montre à quel point les gens sont reconnaissants des interventions « gratuites » qu'il effectue avec brio et compétence car bien sûr l’équipe spéciale n’existant pas officiellement, ils n’allaient quand même pas faire payer leur propre personnel.

Au total ayant obtenu également un trimestre d’arriéré, l’enveloppe contient à quelques euros près la somme modique de trois mille euros avec en prime un magnifique portable et la gratuité des communications.

C’est pour cette raison qu’avec un grand sourire aux lèvres, il va tout droit au service maternité où il sait le trouver ce jour-là pour lui remettre cet argent et voir dans quel état ça va le mettre.

Il le regarde un long moment depuis la large vitre donnant sur le couloir et ne peut s'empêcher d'être ému à le voir prendre un à un tous ces nourrissons pour les dorloter et les embrasser affectueusement avant de les reposer doucement dans leurs petits lits.

René se décide enfin à révéler sa présence en entrant dans la nurserie, le silence exceptionnel qui y règne n’est seulement interrompu que par les infirmières et les sages-femmes vaquant elles aussi aux divers soins à apporter.

Ce calme est impressionnant par apport au quotidien du service, plus enclin aux cris stridents des bébés en pleurs qu'à ce silence de cathédrale.

Florian l'aperçoit et vient de suite l'embrasser chaleureusement en guise d'accueil, car leur amitié à maintenant largement dépasser le stade purement professionnel de leurs débuts.

- C'est gentil de passer me voir !!

René lui tend la boîte et l'enveloppe.

- Tiens "Flo" c'est pour toi.

J'ouvre la boîte en premier, me demandant ce que ça peut bien être.

- Ouah !!! Un téléphone !!! C'est vraiment pour moi ?

Amusé de voir ses yeux s'agrandir de bonheur.

- Non !! C'est pour le pape figure toi !!! Bien sûr que c'est pour toi et tu as aussi un forfait illimité, le tout offert par la boîte.

J'ouvre ensuite l'épaisse enveloppe et reste un moment ébahit par son contenu.

- C'est pourquoi faire tout cet argent ?

- (René ému) Il est pour toi !!

Il lui explique en quelques mots à quoi il correspond, puis voyant qu’il reste toujours figer, René éclate de rire.

- Florian muet ??? Une première pour moi Hi ! Hi !

- Je n'ai jamais eu autant d'argent !! Qu'est-ce que je vais faire de tout ça moi ?

- Tu pourrais déjà te faire plaisir et puis ça t'aidera pour suivre tes études.

J'en ai les larmes aux yeux.

- Tu sais, c'est une petite fortune pour moi !! Je vais pouvoir nous payer nos vacances avec ça.

- Nous ? Comment ça ?

- Avec Thomas et tous mes amis, d'ici juillet je devrais avoir largement assez.

- (René attendri) Tu ne sais pas ce que je donnerais pour avoir un fils comme toi, surtout ne change pas mon garçon !! Oui vraiment, ne change pas.

***/***

Annie serre Florian dans ses bras depuis qu'il est rentré et les larmes coulent lentement sur ses joues depuis qu'il est venu se serrer contre elle tout tremblant d'émotion des présents qu'il tient toujours dans ses mains.

Elle est heureuse pour lui, mais apprécie surtout son geste de venir se réfugier sur ses genoux pour y chercher l'amour maternel qui lui manque en ce moment où tout se bouscule dans sa tête.

Elle comprend qu'il ait été touché par ce geste de reconnaissance qu'il a reçu des personnes qu'il côtoie chaque jour et profite à fond elle aussi de ce moment privilégié où il redevient le jeune garçon affectueux et avide de câlins qu'elle a toujours pressenti au plus profond de lui.

Florian lui explique d'une voix émue la venue de René avec la conversation qui en a suivi et qui l'a mis dans cet état émotionnel intense qu'il partage avec elle en ce moment.

Annie l'écoute sans dire un mot en comprenant son besoin de s'épancher auprès d'elle, son cœur comme le sien battant très fort à l'unisson d'un même moment de relâchement et de besoin affectif.

Frédéric surpris, les découvre ainsi quand il rentre du travail à son tour et sourit ému lui aussi de voir toute cette tendresse qui émane de cette mère et de ce jeune garçon enlacés les yeux larmoyant.

- Eh bien !!! En voilà un joli tableau que vous nous faites là tous les deux !! Si vous m'expliquiez ce qui vous a mis dans un état pareil ?

1ere année dernier trimestre : (20/30) (Aix en Provence)

Mathis et Léa discutent dans la chambre du plus jeune, la discussion familiale sur leurs envies à tous les deux de rejoindre Thomas et sa bande au camping n’a pas pour l’instant abouti au oui franc auquel ils s’attendaient.

Apparemment cela coincerait au niveau finance et même si l’autorisation n’a pas encore été vraiment refusée, ils sentent bien que c’est encore loin d’être gagné pour eux.

- (Léa) J’aimerais trop y aller tu sais ? Tu te rends compte !! De vraies vacances sans les parents.

- (Mathis) Et surtout avec « Thom-Thom » et « Flo » tu imagines un peu ?

- (Léa) Tu crois que les Rémois seront là toi ?

- (Mathis) Pourquoi ? Il y en a un qui te plaît donc ?

- (Léa en rosissant) Guillaume est trop cool et puis j’adore trop son look.

- Oui c’est sûr qu’il sort de l’ordinaire, remarque c’est déjà un bon pote avec qui je devrais bien m’entendre.

- Juste avec lui ? Pas les deux autres ? Pourtant ils sont sympas aussi Aurélien et Damien.

- (Mathis amusé) Tu as vu la tête de Chloé avec « Aurel » ?

- Oui bien sûr, mais il faut dire qu’il faudrait qu’elle soit difficile avec un beau gars pareil.

- A croire que « Flo » a fait exprès de les amener pour plus que vous pensiez à lui !!

Léa hoche la tête, entièrement d’accord avec les dernières paroles de son frère.

- C’est pourtant vrai qu’ils arrivent au bon moment, donc le troisième si je suis ton raisonnement serait pour toi non ?

Mathis rougit jusqu’aux oreilles.

- Tu tiens vraiment à ce que je sois homo toi, ce n’est pas possible !!!

- Écoute petit frère, je ne suis pas née d’hier alors arrête et sois toi-même, d’ailleurs les parents ne s’y trompent pas eux non plus la preuve en est que je me suis faite engueulée l’autre fois quand je t’ai charriée sur Florian.

- (Mathis hébété) Quoi !!! Ils t’ont dit ça ?

- Hé oui !! Tu t’es fait capter frérot alors maintenant assume une bonne fois pour toutes, en plus qu’est-ce que ça change ? bien au contraire, comme ça nous pourrons nous dire nos secrets comme avant.

- Hum !!!

- Alors ? Pour Damien tu dis quoi ?

Mathis s’avouant vaincu.

- Que c’est plutôt mal barré !!

Heureuse de l’entendre enfin se confier à elle, sa sœur l’embrasse sur la joue.

- Eh bien tu vois, ce n’était quand même pas si compliqué ? pourquoi tu dis que tu es mal barré ?

Soulagé que sa grande sœur le prenne aussi bien avec lui.

- Déjà rien ne dit qu’il est comme ça et ensuite depuis le premier soir, il fait comme si je n’existais pas et ça me met les boules.

- Faudrait savoir ce que tu veux aussi !!! Tu as bien failli l’envoyer promener non ? Heureusement que je m’en suis aperçue et qu’avec « Flo » on a fait diversion.

- (Mathis stupéfié) Vous avez fait quoi ?

- Diversion !! Et c’est Florian qui lui a conseillé de te foutre la paix, connaissant ton caractère de vache envers ceux que tu ne connais pas.

- Il a fait ça !! Je n’y crois pas !! Alors Damien ne me fait pas réellement la gueule ?

- Et non !! Juste qu’il attend que tu fasses les premiers pas et crois-moi il en a envie au moins autant que toi, il n’a pas arrêté de te regarder dès que tu avais le dos tourné.

- Allez !! Tu me charries là !!

- Je n’y vois vraiment pas mon intérêt, au contraire si vous vous entendiez bien ce serait cool pour les trois frangins. Remarque que je ne sais pas si c’est juste pour être copain avec toi ou plus, je te dis seulement qu’il a envie de mieux te connaître et de ça j’en suis sûre.

- Je dois faire quoi alors ?

- Lui parler et être sympa pour une fois !! Après ça vous verrez bien, mais dis-moi ? Il te plaît Damien ou pas ?

Mathis sourit à sa sœur.

- Florian ne l’a peut-être pas fait exprès, mais c’est sûr qu’il nous a trouvé des remplaçants du fait qu’il est maintenant avec « Thom-Thom ».

Léa lui rend son sourire.

- J’en conclus donc que c’est un bon gros oui ?

- (Clin d’œil) Hé !!!

Elle s’approche de son petit frère pour le prendre dans ses bras, heureuse de la complicité qui de nouveau s’instaure entre eux deux.

- Maintenant il ne te reste plus qu’à connaître ses sentiments réels envers toi, au pire tu te feras un bon copain et au mieux un petit ami.

- (Rire) J’espère que ce sera au mieux alors, parce que moi je suis déjà accroché grave.

- Eh bien !! On ne l’aurait pas dit !! Tu n’aurais pas fait l’andouille tu le saurais déjà.

- Ok !! Tu ne vas pas remettre ça sur le tapis, je sais comment je suis alors ce n’est pas la peine d’en rajouter. Je te laisse, je dois aller aux toilettes là.

- (Léa amusée) Maintenant qu’il y a Damien dans tes pensées, profites en pour jeter les bouquins de cul que tu planques derrière la chasse d’eau ou sous le matelas, comme ça on n’aura pas besoin de les remettre en place quand ils tombent ou quand maman refait ton lit.

Passage au rouge du jeune Mathis se sachant découvert.

- Putain !!! Tu aurais pu me le dire plus tôt !! J’ai l’air de quoi maintenant ?

- D’un jeune branleur !! Et puis pourquoi te le dire ? J’aime bien aussi moi voir des beaux mecs à poils, d’ailleurs si tu les enlèves ça va me manquer Hi ! Hi !

Suffoqué par les paroles de sa sœur.

- Ah !! Parce que toi aussi tu … ?

Amusée de voir les yeux qu’il fait en la regardant.

- Ah !! Parce que tu croyais qu’il n’y avait que les garçons qui font ça ?

Elle voit sa tête.

- Eh bien !!! Il te reste encore pas mal de choses à apprendre alors.


1ere année dernier trimestre : (21/30) (FAC)

Florian tient son plateau en cherchant des yeux ses amis car il n’y a personne à leur table habituelle et voyant qu’ils ne sont pas là, il va pour s’y installer quand il aperçoit Julien qui termine de se faire servir.

Le jeune homme s’étant aperçu qu’il l’attendait, se dirige droit vers lui en souriant.

- (Julien) Salut « Flo » !! J’ai vu Flavien et Marc, ils m’ont demandé de les excuser car ils ne seront pas là à midi. Marc est parti pour sa prise de sang comme tu lui as demandé et Flavien reste avec lui pour je ne sais quelle raison, mais en tout cas ça le faisait bien rire.

- Et comme les jumeaux ont aussi un truc de prévu, nous voilà seuls tous les deux.

Julien regarde la table où se trouvent ses amis et a un mouvement d’hésitation.

- Heu !! Ça te dirait si je te présentais à des potes à moi ?

- Bien sûr !! C’est cool !! Aller go !!

Il y a déjà quatre personnes à la table où se dirige Julien, trois filles et un garçon d’une bonne vingtaine d’années chacun.

Quand ils voient Julien arriver vers eux un grand sourire chaleureux illumine leurs visages, ensuite quand ils s’aperçoivent que Florian est avec lui, ils s’empressent de lui faire une place.

Les regards amicaux et ravis qu’ils lui jettent, amusent fortement le petit rouquin.

- Bonjour !! Ça ne vous dérange pas si je m’installe à côté de vous ?

- (Le garçon) Tu plaisantes là !!

Il voit mon sourire.

- D’accord !!

- (Julien amusé) Vous verriez la tête que vous tirez tous les quatre, ça vaut une photo parole !!

- (Une des filles) Tu pourrais nous présenter à ton ami !!

- Bien sûr où ai-je la tête !! Florian je te présente Patricia, Laurence, Claudie et l’escogriffe en face de toi c’est Pierre.

***/***

Flavien est mort de rire dans le laboratoire d’analyse en regardant Marc devenir blanc comme un linge lorsque l’infirmière approche l’aiguille de son bras dénudé.

Marc voit bien son ami se bidonner comme un fou et il serre les dents pour résister à l’envie qu’il a de partir en courant.

Quand ils ont demandé à Florian ce qui empêchait Marc de prendre un peu de poids bien qu’il dévore comme un ogre à chaque repas, celui-ci leur a répondu qu’il pouvait y avoir plusieurs raisons et qu’il fallait que Marc fasse des examens très poussés pour en trouver la cause principale.

Depuis plusieurs jours ils passent donc leurs temps libres lui et Flavien à courir les laboratoires et les cliniques suivant leurs compétences pour passer toute la liste inscrite par « Flo » et valider en ordonnance par un médecin du CHU.

Le bilan sanguin étant le dernier, car tant de fois reporté par Marc pour cause de trouillomètre à zéro rien qu’à penser à l’aiguille qui comme en ce moment précis va lui traverser la peau.

Flavien attend le bon moment pour déclencher le petit scénario qu’il a mis au point avec l’infirmière pour détourner l’attention de son ami à l’instant qu’il appréhende le plus.

Il capte le regard de la femme et sort de sa poche une photo avec un message écrit dessus avec la signature de l’expéditeur et la montre à Marc qui du coup apercevant Alexie tout souriant avec écrit en grosses lettres « je t’aime », en perd la notion du lieu et ne ressent quasiment pas la piqûre quand l’aiguille vient se ficher dans la veine de son avant-bras.

- (Flavien) Je l’ai reçu il y a deux jours.

- (Marc étonné) Et c’est seulement maintenant que tu me la donnes ?

Flavien amusé, voyant la femme retirer l’aiguille et lui mettre un petit pansement sur la marque de la piqûre.

- Tu devrais me remercier au lieu de râler.

Il lui montre son bras.

- Quoique ça aurait peut-être été marrant de te voir tomber dans tes « papillotes » Hi ! Hi !

Marc ahuri, voit les deux petites fioles remplies de son sang dans les mains de la jeune femme.

- C’est déjà fini ?

- Comme quoi ce n’était pas si terrible que ça non ?

***/***

Damien repose la règle en soupirant de satisfaction, un centimètre de plus qu’en début d’année.

Son sexe commence à se développer en longueur et en grosseur, treize centimètres c’est déjà pas mal pense-t-il et ça ne fait que commencer.

Un de ses copains lui a dit que plus on s’en sert et plus le développement s’accélère alors suivant ce conseil avisé qui d’ailleurs lui va très bien, il s’astique le manche dès que l’occasion se présente.

Il sourit en se disant que les circonstances actuelles s’y prêtent à merveille et attrape la bestiole toujours bien raide de sa manipulation en vue de la mesurer pour se donner le petit plaisir solitaire qu’il a appris à apprécier de plus en plus.

Damien qui se sert de son pouce et de deux de ses doigts alors qu’au début il n’en mettait qu’un, s’active donc en allers-retours rythmés sur sa hampe au-dessus de laquelle se dessine maintenant un beau gland qu’il décalotte pour l’observer de plus près.

Ses jambes s’écartent d’elles-mêmes et son autre main par à la cueillette des deux petites boules qu’elle caresse doucement jusqu’à ce qu’elles remontent très vite se coller à son périnée quand le plaisir monte et l’envahit soudainement.

1ere année dernier semestre : (22/30) (à la DBIFC)

L’Audi A8 se gare sur le parking de l’entreprise à un des emplacements réservés pour la direction, le personnel de l’agence est agglutiné aux vitres de leurs bureaux pour apercevoir le grand patron qui réalise sa tournée d’inspection annuelle.

La prestance et la réussite de ce quinquagénaire sont tel, que beaucoup en ont presque de l’appréhension à l’idée de la poignée de main virile que ne manquera pas de leur donner cet homme qu’ils voient descendre de l’auto et grâce à qui leur emploi s’est pérennisé à la mort de celui que les plus anciens dans l’entreprise se rappellent comme un personnage juste et bon d’un idéalisme extraordinaire, qui savait mieux que quiconque rassembler et motiver autour de lui.

Thomas sourit dans son coin en ressentant le stress ambiant qui lui est pour sa part complètement inconnu, l’ayant rencontré la veille dans des circonstances somme toute moins solennelles qu’aujourd’hui.

Quand l’homme disparaît à leurs vues, ils reprennent tous leur travail en ne voulant en aucun cas se faire remarquer en état d’oisiveté par cet homme qui mène l’entreprise d’une poigne ferme mais humaine.

Franck se dirige tout droit vers le bureau de Louis qui est le responsable de l’agence d’Aix en Provence, deux petits coups brefs à la porte et il entre dans la foulée, n’ayant pas à attendre l’autorisation de celui qui comme lui a commencé au tout début de l’entreprise alors qu’ils n’étaient qu’une dizaine à parcourir le monde pour acheter les droits d’exploitation de milliers d’hectares de forêt.

Franck avec un grand sourire amical.

- Alors Louis, toujours en pleine forme à ce que je vois ?

Louis lui rendant son sourire avec en prime une poignée de main chaleureuse.

- Francky !!! Je ne t’attendais pas si tôt ? Michel et Maryse vont bien ?

- (En riant) Quand je les vois, j’ai l’impression à chaque fois qu’ils rajeunissent.

- Je sais !! Pour moi c’est pareil, à croire que le temps n’a pas d’emprise sur eux deux !! Ce dont je suis content pour eux ils le méritent bien. Tu as vu Florian ?

- Non, il est à Reims en FAC tu le sais bien. Par contre j’ai vu son copain et j’ai appris qu’il faisait son apprentissage chez nous.

- Thomas ?? Oui il est avec nous depuis septembre et crois-moi je ne regrette pas de l’avoir pris.

- (Franck amusé) Tiens donc !! Je ne te savais pas attiré par les beaux blonds Hé ! Hé !

- C’est vrai qu’il a un physique ce garçon mais c’est surtout pour ce qu’il a dans la tête que je te dis ça, mon avis qu’il ne va pas rester en bas de l’échelle très longtemps.

- (Franck étonné) Michel ne t’a rien dit ?

- Dis quoi ? Que Thomas est un ami de la famille ? Non !! Je l’ai appris par hasard il n’y a pas longtemps, hier pour tout te dire quand je l’ai convoqué comme les autres pour annoncer ta visite et qu’il a cru sans doute que c’était pour lui infliger un blâme ou un truc comme ça. Michel en le voyant stresser comme ce n’est pas possible m’a téléphoné dimanche pour en savoir plus et sans doute pour le rassurer, du coup ça m’a mis la puce à l’oreille et j’ai interrogé Thomas sur ce qu’il était pour lui.

- Michel l’aime beaucoup et je ne serais pas étonné qu’il considère ce garçon beaucoup plus qu’il ne m’en a dit. Tu savais que Florian voulait faire médecine ?

- (Louis étonné) Non !! Mais alors qui va prendre les rênes de la boîte quand tu ne seras plus aux commandes ?

- (Franck sourit) Devine un peu ? Je te le donne en mille !!

Voyant que son ami est en plein brouillard.

- Si je te disais que c’est un ami de la famille et le meilleur ami de Florian ?

- Thomas !!!

- Bingo !! Je t’avoue que quand Michel m’a annoncé la nouvelle hier soir, je n’étais pas très chaud mais qu’après l’avoir rencontré et passé la soirée à discuter avec Thomas, l’idée a fait son chemin. Tu en penses quoi toi ? Réponds franchement sans réfléchir.

- (Louis sourit) Que ce n’est pas la plus mauvaise idée pour l’entreprise.

- Vraiment ??

- Oui Franck vraiment, ce garçon a des qualités certaines et mes collaborateurs ne s’y sont pas trompés car au début quand il m’a fallu désigner parmi eux un tuteur pour Thomas, ils sont tous venus se proposer ce qui m’a beaucoup surpris de leur part car habituellement c’est loin d’être le cas.

- Bon !! Puisque c’est ainsi je vais le prendre sous mon aile, il sera rattaché à moi en direct à partir de la prochaine rentrée. Il va bien falloir qu’il s’habitue à voyager souvent et à connaître nos différentes agences de par le monde, alors autant commencer le plus tôt possible tu ne crois pas ?

- Tu as raison comme d’habitude, mais tu fais chier merde !! Pour une fois que j’en ai trouvé un qui va bien il faut que tu me le piques.

- (Franck en riant) Normal, c’est moi le chef non ?

1ere année dernier trimestre : (23/30) (Chez les Viala)

Annie sourit en triant le linge dans le bac des affaires sales, elle tient dans la main un boxer de son plus jeune fils et constate avec un certain amusement les traces blanches séchées sur le devant de celui-ci.

Elle remarquait déjà très souvent le même genre de taches révélatrices sur les sous-vêtements des trois autres garçons mais de savoir que jusque-là elle n'avait rien remarqué de son dernier croyant même un moment qu'il ne s’intéressait pas à la chose lui fait quelque chose de plus, ses enfants grandissent et bientôt quitteront le nid et rien ne pourra y faire car c’est dans la nature des choses.

Elle soupire et le boxer va rejoindre les autres vêtements dans la machine, quand elle termine d’y mettre le reste du « blanc » elle referme le tambour et met le lave-linge en marche.

Cette pensée de se retrouver seule un jour avec son mari lui donne le bourdon, une boule lui noue l’estomac et elle doit se faire violence pour retrouver un semblant de sourire.

Frédéric la voit arriver dans le salon et constate tout de suite que quelque chose ne va pas, il s’approche alors d’elle en la serrant dans ses bras avec tendresse.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Je vois bien que ça ne va pas !!

Annie sourit tristement à son mari.

- Juste que nos enfants grandissent et ça me fait drôle de penser qu’un jour ils ne seront plus là.

- Et tu réfléchis à ça rien qu’en mettant une lessive en route ?

Elle lui raconte alors ce qu’elle a constaté et rit malgré elle de sa bêtise, Frédéric se moque alors gentiment d’elle.

- Il va falloir que tu fasses une tournée spéciale pour tes petites culottes, sinon elles vont prendre des risques avec tous ses fauves en rut.

- (Elle rit) Qu’est-ce que tu peux être bête quand tu t’y mets, non mais ça me montre juste qu’ils deviennent tous des hommes et qu’un jour ils ne seront plus là.

- Tu pourras toujours pouponner tes petits enfants et puis ce n’est encore pas pour demain, d’ici là tu seras peut-être contente d’avoir moins de travail et plus de temps pour nous deux.

- Peut-être oui mais ça m’a fait tout drôle de constater que notre « Dami » lui aussi fait ses « gammes »

- (Mort de rire) Oh !! Comme c’est bien dit !! Tout en poésie pour dire que ton cadet te surprend d’être devenu un homme.

*** /***

Thomas tient le paquet que vient de lui remettre le facteur en recommandé, il ouvre l’enveloppe qui est scotchée dessus et sourit en reconnaissant l’écriture de Florian.

Il monte alors dans sa chambre pour pouvoir lire tranquillement la lettre que lui adresse son chéri, il ne peut s’empêcher de rire dès la première phrase.

***/***

" Mon blondinet énamouré"

Déjà je te souhaite un bon anniversaire avec tous pleins de bisous tout partout.

N’ouvre pas le colis maintenant, attends ce soir, quand ce sera le moment de le faire tu le sauras tout de suite.

Je pense sans arrêt à toi et je fais le décompte chaque jour du temps qu’il reste avant que je puisse me lover entre tes bras, j’espère que notre projet de vacances avance bien.

Tu me manques trop tu sais, vivement que nous nous retrouvions ensemble pour toujours et que plus jamais je ne sois éloigné de toi aussi longtemps.

Reste près du colis à sept heures ce soir et tu auras droit à une surprise.

Je t’embrasse et encore un bon anniversaire pour tes dix-neuf ans

« Miaou »

***/***

Thomas relit le message plusieurs fois le cœur battant et résiste à l’envie d’ouvrir tout de suite le paquet qu’il range alors dans son armoire, la lettre précieusement déposée dans le tiroir de sa table de chevet afin de pouvoir la relire à l’envi quand il sera seul dans son lit.

L’état de nervosité qu’il éprouve en attendant l’heure finit par agacer ses parents, qui l’envoient dehors en lui conseillant d’aller se défouler ailleurs que dans leurs pattes.

Quand il revient en ayant profité du conseil pour faire un petit footing autour du quartier, il est presque l’heure et il remonte vite fait prendre sa douche puis patienter et s’enfermer dans sa chambre, attendant le « tu le sauras tout de suite » promis par son chéri.

« DRING !! DRING !! DRING !! »

La sonnerie le fait sursauter, il cherche d’où ça peut provenir et finit par trouver.

C’est du paquet que vient le bruit aussi il en déchire rapidement le papier d’emballage et en ouvre la boite à l’intérieur, un magnifique téléphone portable de marque Ericson apparaît à sa vue et quand la sonnerie retentit pour la deuxième fois, il appuie en tremblant d’émotion sur la touche verte avant de le porter à son oreille.

- Allô !!

- ………..

- « Flo » ???

- ………..

- Il est super-beau oui !!

- ………..

- À moi ?? Tu es fou !! Il a dû coûter une fortune.

- ……….

- Comment ça tu gagnes plein d’argent ?

- ………

Il fouille dans le paquet et y trouve les recharges de communications.

- Je les ai !! Mais tu es fou !!

- ……….

- (Il rit) Toi alors !! Bien sûr que ça me fait plaisir, qu’est-ce que tu crois ?

- ……….

- Tous les soirs !! Oh oui !! Merci « Flo »… je t’aime.

- ……..

- Moi aussi bisous et à ce soir.

Thomas raccroche et les yeux embués de larmes, regarde le magnifique appareil que son chéri lui a fait cadeau pour son anniversaire afin qu’ils puissent se parler chaque soir et s’endormir au son de leurs voix.

Il redescend alors quatre à quatre les marches pour montrer à ses parents ce qu’il a toujours rêvé d’avoir et que lui a offert son petit ami avec l’argent qu’il gagne de ses propres mains.

1ere année dernier trimestre : (24/30) (Thillois & piscine)

Mélanie est satisfaite de sa façon de réaménagé sa chambre depuis qu’elle remarche correctement, elle sourit en se rappelant la tête qu’ils ont tous fait le soir où elle leurs est apparue sans ses béquilles.

Depuis elle s’organise des moments de marche autour du village, de plus en plus long au fur et à mesure que ses forces lui reviennent.

Quand ils sont allés offrir son fauteuil roulant à une organisation pour handicapés de Reims, la gérante directrice après avoir reçu les explications qu’elle demandait par curiosité, a également voulue connaître le nom du chirurgien qui a osé et réussi une telle opération, afin de le conseiller vivement aux parents ayant un enfant dans le même cas que Mélanie.

Fabienne a bien retenu la leçon et lui a communiqué celui de Frédéric Viala, que la femme s’est empressée de noter afin d’en faire part lors d’une prochaine réunion de l’association.

André ne lâche pas sa petite-fille du regard, tellement le fait de la voir se mouvoir normalement est encore ressenti par lui comme un miracle.

Quand il a fini comme sa femme par apprendre la vérité sur le jeune Florian, il s’est empressé pendant une pause d’aller lui montrer sa gratitude.

Quand quelque temps plus tard il a découvert à quoi servait l’urne déposée dans un coin de la salle de pause, il s’est de nouveau empressé devant les yeux ébahis de ses collègues présents ce jour-là d’y déposer une somme non négligeable.

Somme d’argent destiné aux soins qu’il prévoyait pour sa petite fille et qui n’en a plus besoin maintenant grâce à lui.

***/***

C’est un jeudi après-midi n’ayant aucun cours, que toute la bande d’ami(e)s s’est donné rendez-vous à la piscine.

Sébastien et Sylvain apprennent à plonger du cinq mètres avec leur nouveau copain Julien, sous les yeux amusés de la fratrie et de Florian.

Carole, Flavien et Marc sont allongés tranquillement à l’extérieur, prenant plaisir à se dorer au soleil.

Marc regarde le jeune couple et sourit en constatant qu’ils se tournent autour sans arriver à se décider de franchir le pas et de s’avouer leurs sentiments réciproques, il fait un grand signe à Florian pour qu’ils les rejoignent avec les frangins qu’il apprécie de plus en plus également malgré leurs jeunes âges.

Florian et Damien arrivent les premiers et lui sautent dessus pour lui faire profiter en riant du fait qu’ils soient encore tout mouillés car sortant à peine de l’eau.

- Arrêtez, bande de vache elle est glacée !!

- (Damien) Aller !!! Remue-toi un peu !! Ce n’est pas comme ça que tu vas te muscler « Marco ».

Je regarde amuser Flavien et Carole.

- Alors !! Vous attendez quoi pour vous faire un gros bisou au lieu de vous regarder sans arrêt avec des yeux de merlans frits ?

Flavien en rougissant regarde la jeune fille.

- On fait vraiment ça ?

Carole qui y voit là l’occasion ou jamais pour elle de faire avancer les choses.

- Je le crois bien oui.

J’insiste gentiment, comprenant qu’ils sont prêts à sauter le pas.

- Alors allez-y !! Qu’est-ce que vous attendez ?

Flavien, le cœur battant à tout rompre.

- Et si on leur faisait ce plaisir, rien que pour voir leurs têtes après ça ?

Carole ne répond pas et se rapproche du grand gaillard qui lui fait tourner la tête depuis si longtemps, celui-ci comprenant qu’il est temps pour lui d’agir enfin comme son cœur le lui commande, approche également son visage de la jeune fille et doucement applique ses lèvres sur les siennes.

Le premier baiser timide qu’ils se donnent, n’est que dans l’attente du suivant qui devient plus passionné et enfin du troisième qui scelle leur union et qui les envoie au paradis des amoureux, ne faisant plus attention à ce qui les entoure.

Les trois garçons assis à côté d’eux se regardent et se sourient, heureux de voir qu'enfin ils se sont décidés à reconnaître ce que tous avaient déjà pressenti depuis longtemps.

Aurélien, Guillaume, Sylvain et Julien les rejoignent en constatant avec joie qu’un nouveau couple vient de se former dans le groupe.

Guillaume les envie un peu et voudrait déjà que le temps des grandes vacances soit là pour retrouver Léa.

Il espère de tout son cœur que la jeune fille éprouve des sentiments réciproques aux siens et soupire comme un amoureux transi en pensant à sa belle.

Aurélien qui vient comme ses frères de faire la connaissance de Julien, essaie d’en savoir un peu plus sur lui et il s’en rapproche pour amorcer la discussion.

- Alors comme ça, tu fais toi aussi médecine ?

Julien sourit au jeune garçon à l’air sympathique qui vient de lui parler.

- Oui, je suis en troisième année et chez nous c’est de famille. Mon grand-père était médecin et mon père chirurgien alors tu vois je suis la troisième génération et toi tu veux faire quoi plus tard ?

- Heu !! Je ne sais pas trop encore mais sûrement pas comme toi, il y a déjà mon père et « Flo », ça suffit pour une famille tu ne trouves pas ?

- (Julien surpris) Je ne savais pas que toi et Florian vous étiez apparentés ?

- (Aurélien amusé) En fait non, mais depuis que je le connais c’est comme un petit frère pour moi.

- Je comprends !!

Il regarde le petit rouquin.

- J’aurais aimé avoir un petit frère comme lui, mais bon !! Mes parents ont fait le choix de n’avoir qu’un enfant, alors c’est mort.

- Tu as quel âge toi ?

- Vingt et un et toi ?

- Dix-huit ans (Il sourit) mais ma copine me dit que je fais plus vieux.

Julien en riant de bon cœur.

- C’est vrai qu’on t’en donnerait au moins dix de plus !!

Aurélien en riant avec lui.

- Ah !! Ok !! T’es un comique, c’est ça ? Comme s’il n’y en avait pas déjà assez autour de nous. Et toi tu as quelqu’un ?

Julien retrouve son calme.

- Hélas non !! Mais il n’y a pas très longtemps que j’ai emménagé par ici.

Aurélien détaille le jeune homme qu’il trouve très séduisant, du moins pour un garçon.

- Gaulé comme tu l’es, tu devrais très vite trouver de quoi faire t’inquiète. C’est quoi ton kif ?

Julien pas vraiment surpris par la question, car il se l’est déjà tant de fois posée lui-même.

- En fait je n’en sais rien, j’ai beau regarder souvent autour de moi je n’ai encore pas trouvé la personne qui m’intéresse.

Aurélien ne voulant pas l’embarrasser en voyant sa gêne soudaine.

- Bah !!! Tu finiras bien par trouver !!

Il regarde ses frères et ses amis.

- Nous l’avons bien fait nous tous autant que nous sommes. La preuve !! Regarde Flavien et Carole !! Ils y ont mis le temps et tu vois c’est cool pour eux maintenant.

1ere année dernier trimestre : (25/30) (Piscine)

Julien surpris du « nous l’avons bien fait nous tous ».

- Ils font un beau couple oui !! Mais dis-moi ? Vous avez vraiment tous quelqu’un ? Pourtant tes frères paraissent encore bien jeunes tout comme Florian d’ailleurs.

- (Aurélien) Je me suis mal fait comprendre, disons que certains ont déjà quelqu’un et que pour les autres c’est en bonne voie.

- (Étonné) Tiens ? Je ne savais pas que « Seb » était maqué ?

Aurélien regarde le blondinet qui roucoule avec son Sylvain.

- Tu dois être miro alors !!

Julien se tourne à son tour vers son ami et finit par comprendre.

- Non !!! Tu veux dire que… !! Eh bien ça alors !!!

Aurélien le dévisage, cherchant à comprendre si les exclamations de Julien sont juste de la surprise ou autre chose.

- On dirait que ça te choque ?

- Hein !! Heu… non !! Juste que je ne m’y attendais vraiment pas… et ça fait longtemps qu’ils sont ensemble ?

- (Soulagé) Qu’ils se connaissent oui, qu’ils sont ensemble ça ne fait que depuis la rentrée de septembre mais c’est du sérieux crois-moi !!

- Eh bien ça alors !!! Tu parles d’une surprise !!! Remarque, ils forment un beau couple.

Comprenant à cette réflexion qu’il peut en dire plus.

- Il n’y a pas qu’eux tu sais, tu verrais le pote de Florian !! Même moi qui suis complètement hétéro j’en reste sur le cul de son Thomas, une vraie bombe ce mec.

Julien de plus en plus surpris.

- Parce que Florian aussi est homo ??

- Il n’y a pas que lui !! Maintenant comme je vois que ça n’a pas l’air de te déranger plus que ça, je peux bien te le dire. Parait que celui de Marc est super-beau mec aussi. Quant à mon petit frère si ça se concrétise comme il le souhaiterait, il vise Mathis le cousin de Thomas l’ami de « Flo ». Les deux cousins se ressemblent trait pour trait, donc tu imagines un peu le lascar que c’est.

- Wouah !! Tu parles d’une équipe !! Je suis sur le cul là !! C’est sûr que Flavien doit se sentir un peu seul avec Carole.

- Bah non, pas tant que ça quand même !! Je suis là et Guillaume aussi, ma copine vit à

Aix comme Thomas et Mathis.

Aurélien reste un instant plonger dans ses pensées, avant de reprendre.

- Guillaume lui a de gros espoirs avec la sœur de Mathis, Léa est très mignonne.

Julien à la fois sidéré et amusé par ce qu’il apprend sur ses nouveaux amis.

- Il ne resterait pas quelqu’un pour moi là-bas par hasard ?

Aurélien regarde Julien et en rigolant.

- Il resterait bien quelqu’un dans les tiroirs et en plus c’est du lourd aussi côté beautitude, mais seulement c’est un mec. Éric le copain d’enfance de « Flo » et de « Thom » et c’est aussi celui de Chloé ma copine, sinon coté fille faudra voir avec « Flo » Hi ! Hi ! Mais comme avec lui les surprises n’arrêtent jamais, je pense qu’il pourrait t’en tirer une de son chapeau et le connaissant je ne serais qu’à moitié étonné qu’il t’en dégotte une façon miss France.

Julien en regardant Florian.

- Plus rien ne m’étonnerait venant de lui, j’ai bien envie d’aller y faire un tour moi à Aix histoire de voir un peu tout ce beau monde.

Aurélien repensant aux prochaines vacances qu’ils vont passer tous ensemble.

- Pour ça c’est facile !! Si tu n’as rien envisagé pour cet été, tu n’as qu’à venir avec nous. On a prévu d’aller tous ensemble passer les vacances dans un camping, ça va être super-sympa.

Julien retrouvant sa timidité.

- Je ne voudrais pas m’imposer.

- Si je te le propose c’est qu’il n’y a pas de lézards.

Il élève la voix.

- Hein « Flo » ? Qu’il peut venir avec nous Julien, au camping ?

Je redresse la tête vers eux quand j’entends la question d’Aurélien.

- Bien sûr !! Tu seras le bienvenu et d’ailleurs j’en profite que vous soyez tous là pour vous l’annoncer, c’est moi qui paye les gars !! Je gagne un tas de fric où je bosse, largement pour payer le camping et la bouffe. Restera plus qu’à vous débrouiller pour le trajet, plus les à-côtés et toi Marc tu préviens Alexie qu’il est invité également, comme ça nous le connaîtrons aussi.

Flavien connaissant bien la valeur de l’argent, déjà parce qu’il doit faire avec très peu.

- Tu es fou !! Tu ne vois pas ce que ça va coûter avec tout ce monde ?

Je le regarde droit dans les yeux.

- On fera avec ce qu’on aura et je n’accepterais pas qu’il y en ait un ou une qui ne viennent pas à cause de ça, tu m’as bien compris ?

- (Carole) En se serrant un peu, je peux prendre deux personnes avec mon frère et Sylvain

- (Julien) et moi quatre et comme on ne passe pas loin d’Orléans, je peux vous prendre en route.

Je fixe Flavien toujours droit dans les yeux.

- Alors tu vois !!

Flavien regarde Marc qui hausse les épaules en faisant oui de la tête.

- Bon c’est d’accord, mais je vous préviens que je ne suis pas riche.

- (Sylvain) Comme nous tous alors !! Le soleil et la plage sont gratuits et puis nous serons ensemble.

- (Guillaume) Et en plus il y aura les Aixois, ça va faire une sacrée équipe je vous le dis.

Marc qui n’avait rien dit jusque-là.

- Combien exactement ?

Je compte rapidement.

- Une petite vingtaine à peine.

Aurélien qui s’était mis à compter lui aussi.

- Tant que ça ?

- Oui !! Dix-neuf exactement car j’ai aussi l’intention d’invité mes amis du CHU, Maxime, Julien et Émilie. En comptant Alexie ça fait dix-neuf, vingt si Émilie vient avec son copain.

- (Damien) Wouah !! Ça va te coûter un bras la bouffe et le camping ? Et on restera combien de temps ?

Je positive ne sachant pas exactement combien j’aurais d’argent d’ici fin juin.

- Le temps qu’on pourra tenir avec l’argent que j’aurais reçu d’ici là mais si c’est proportionnel à ce qu’on m’a déjà donné, ça devrait suffire pour plusieurs semaines je pense et puis quand il n’y en aura plus et bien, il suffira de rentrer. On aura au moins profité d’être tous ensemble un moment, non ?

- (Aurélien) Et ceux qui en ont les moyens pourront mettre un peu au pot, pour ma part j’avais prévu de descendre de toute façon.

Je préfère clore la conversation, ne voulant pas faire revenir de malaises parmi mes amis moins bien nantis.

- Allez les gars !! Ce sera à la bonne franquette comme on dit ici et il nous reste encore un mois pour tout mettre au point !! Qui m’aime me suive, je retourne nager.

Tous se lèvent alors en riant et courent jusqu’au bassin sauter à l’eau pour entamer les jeux qui vont nous éclater le restant de l’après-midi.

1ere année dernier trimestre : (26/30) (FAC trois semaines plus tard)

Les derniers partiels se terminant d’ici la fin de la semaine, la question se pose de l'orientation des étudiants et pour les plus anciens de les diriger vers les différents hôpitaux ou cliniques, afin de démarrer leurs internats qui amèneront quelques années plus tard aux diplômes de leurs choix suivant leurs spécialisations.

Alain Dupré s'est rendu la semaine précédente au CHU pour deux raisons, la première pour s'enquérir des places disponibles dans les différents services avec pour but d'y guider ses étudiants et la seconde plus personnelle pour se rendre compte par lui-même des "bruits" qui courent sur le jeune De Bierne.

***/***

Il s’est donc retrouvé dans le bureau du directeur et en l'espace d'une petite heure, il a pu se faire une idée générale de la place qu'a prise Florian au sein de l'établissement.

Cela n'a pas été sans quelques révélations qui lui ont amené de forts moments de stupeur en apprenant tout ce qu'il y réalise et l'autorité que tous lui confèrent, sans compter l'adoration pour ne pas dire plus de l'ensemble du personnel envers lui.

Il a dû ensuite par réciprocité répondre aux questions du directeur sur les études du jeune homme, réponse qui a laissé le brave homme tout aussi pantois.

Il connaissait les talents de Florian pour la médecine, mais était loin de penser qu'il en allait de même sur toutes les matières enseignées.

Ils se sont détendus chacun leur tour, en racontant les anecdotes ponctuant cette première année de Florian en Fac et au CHU.

Ensuite et après ce long moment de détente il ne restait plus que la question cruciale pour les deux hommes, faut-il oui ou non le laisser poursuivre son cursus en continuant comme à ce jour de garder sous silence une grande partie de ses facultés tant médicales qu'intellectuelles ou faut-il aller un cran plus loin et lui faire sauter les étapes pour l'amener plus rapidement à la reconnaissance de sa vraie nature.

- (Robert) Peut être que la première chose à faire serait de lui poser la question ?

- (Alain) Sans doute, mais le connaissant !!!

- (Robert) Peut-être faudrait-il le laisser encore faire une année, après tout il est encore bien jeune et je ne sais pas ce que tu en penses mais j'aimerais bien pour ma part qu'il profite un peu de cette jeunesse, tu sais bien ce qu'il risque de lui arriver ensuite.

- (Alain) Je m'en doute un peu et pour n'en citer que quelques-uns je dirais l'argent, la renommée, la perte d'une certaine vie privée, le stress et j'en passe.

- (Robert) Tu as cité les meilleurs voir les moins mauvais certainement, j'en aurais d'autres beaucoup moins plaisantes pour lui. Ce garçon ne mérite pas d'être lâché si tôt dans le monde des adultes, il le regretterait certainement plus tard et risquerait de nous en tenir rigueur, ce que je n'accepterais pas car je l'apprécie vraiment énormément.

- (Alain) Sois certain que moi non plus, alors que faisons-nous ?

- (Robert) Laissons-lui encore une année et après nous prendrons avec lui les décisions qu'il faudra prendre. J'ai déjà une petite idée là-dessus.

- (Alain) Ah oui ? Comme quoi par exemple ?

- (Robert) Comme pour ses années de primaire et de secondaire, le faire changer de classes en milieu d'années. En pratiquant ainsi il devrait obtenir tous ses diplômes pour ses 20 ans, ce qui serait déjà un exploit non négligeable.

- (Alain) L'idée me plaît bien à moi aussi (Il sourit) Et puis comme ça, il restera encore un peu avec nous.

- (Robert amusé) Ah !! Nous y voilà !! Toi aussi !!

Alain en se levant pour se retirer.

- Comme beaucoup non ?

Robert se lève à son tour pour le raccompagner.

- Comment y échapper ?

- (Alain) Pourquoi, tu en as envie ?

- (Robert moqueur) Non et toi ?

- (Alain) Moi non plus! !

Ils ont rigolé ensemble quelques longues secondes avant de se séparer encore meilleurs amis qu'avant, avant qu'un petit rouquin si extraordinaire entre dans leurs vies et qu'il les lie par un secret commun.

***/***

Alain regarde l'heure et soupire, s'apercevant que ses pensées l'ont amené assez loin dans ce début d'après-midi et qu'il est temps de rejoindre ses collègues pour le conseil d'orientation qu'il doit présider en tant que Doyen.

Il fera comme décider, même s'il se doute bien que ça ne va pas forcément plaire à tout le monde autour de la table.

Quand le cas Florian arrive et qu'il relate de façon concise ses exploits hospitaliers mais en omettant volontairement les points amenant trop de questions, la polémique enfle dans la salle jusqu'à ce qu'un des participants pose une question qui fait instantanément taire tout le monde.

- Et si nous faisions pareil qu'eux ?

1ere année dernier trimestre : (27/30) (Comme quoi une promenade peut être profitable)

Florian comme il le fait une fois chaque semaine, rentre à pied en prenant un chemin différend en cherchant par ce moyen à mieux connaître cette ville bourgeoise qu’est Reims.

Ses pas le mènent dans une rue qu'il apprécie au premier regard, les maisons de style milieu du dix-neuvième y sont nombreuses et joliment entretenues.

Les jardinets fleuris flattent sa vue et son odorat quand il respire avidement les essences de tous ses rosiers en fleurs qui parfument agréablement sa marche.

Il s'arrête devant une petite maison aux volets bleus comme ceux de sa région natale, entendant une vieille femme l'interpeller gentiment.

- Jeune homme !! Pourriez-vous m'aider s'il vous plaît ? Mes chats sont perchés dans l'arbre et ils ne veulent plus descendre.

Je lève les yeux dans la direction qu'elle m'indique et j'aperçois deux magnifiques chats siamois perchés sur une branche, hésitants manifestement à redescendre.

- Je vais voir ce que je peux faire madame.

- Faites attention quand même, ils ne sont pas habitués aux étrangers.

- Ne vous en faites pas, j'ai l'habitude des chats et je les aime beaucoup. Normalement ils devraient sentir que je ne leurs veux pas de mal.

J'entre dans le petit jardin en m'approchant de l'arbre où ils sont tous les deux perchés, ils me voient approcher et se hérissent en feulant un avertissement, mêlant la peur à la colère.

Un son instinctif sort alors de ma gorge qui stoppe rapidement leurs velléités agressives, je monte ensuite lentement sans geste brusque sur la première branche tout en continuant mes bruits de gorge.

J’attrape la branche suivante et en souplesse je me hisse dessus, je teste celle d’après plus fine afin de voir si elle est assez solide pour mon poids puis d'un coup de reins je vais m'asseoir dessus.

Estimant être à la bonne hauteur, je me redresse et tends les bras vers les deux matous qui me suivent maintenant des yeux avec curiosité, toute trace de colère disparue.

Les sons s'échappant toujours de ma gorge deviennent plus doux, le premier d'un bond souple vient se percher sur mon épaule.

L’autre hésite un petit peu plus longtemps mais finit lui aussi par imiter son compagnon et d'un même saut gracieux, vient se positionner sur mon autre épaule.

Je replie lentement mes deux bras jusqu'à ce que mes doigts caressent doucement leurs gorges, un ronronnement s'échappe aussitôt des deux félins en me montrant ainsi leurs confiances.

Je descends alors lentement de l'arbre, sous les yeux ébahis de la vieille femme et me retrouve bientôt devant elle, le sourire aux lèvres.

- Et voilà le travail !! Ils avaient juste peur de redescendre, ça arrive souvent surtout quand ils sont jeunes comme ceux-là.

Elle regarde les deux matous frottant leurs têtes dans mon cou.

- Ils ne sont jamais comme ça avec personne, c'est étonnant de leurs parts vous savez ? Mon défunt mari les a dressés à la garde et vous êtes bien le premier à qui ils font ça.

- J’ai toujours eu des affinités très fortes avec les chats, je ne sais pas d’où ça provient mais je l’ai souvent remarqué.

La vieille femme fixe Florian, visiblement étonnée.

- C’est surprenant car vos yeux sont de la même couleur que les leurs !!!

J’attrape les deux félins, les place près de mon visage et je ne peux que constater qu’elle a raison, car les deux paires d’yeux qui me fixent sont d’un vert éclatant identiques aux miens.

Je les repose au sol devant leur maîtresse après une dernière caresse, je m’éloigne de quelques pas et me retourne pour dire au revoir à cette charmante grand-mère.

Je suis étonné de ne plus les voir, aussi je les cherche du regard en me demandant où ils peuvent bien être passés.

Ce sont les yeux de la vieille femme fixant mes jambes qui me font diriger le regard vers elles en constatant étonné qu’ils se trouvent tous les deux assis de chaque côté de mes pieds, la tête levée et les yeux me fixant intensément.

- (La vieille femme) Je crois bien que nous allons avoir un problème jeune homme.

- Vous pouvez préciser ?

- Ils étaient ainsi avec mon mari, je vous ai dit qu’ils étaient dressés à la garde ? Oui ? Eh bien apparemment ils ont choisi leur nouveau maître.

- Bah !! Il vous suffit de les rappeler ?

Elle hoche la tête, prenant une petite mine désolée.

- Je n’ai jamais réussi à me faire obéir d’eux, tout juste m’acceptent-ils pour les nourrir et encore très rarement car pour ça ils sont assez autonomes, ils adorent partir en chasse.

Je reporte mon regard sur eux en constatant avec stupéfaction qu’ils n’ont absolument pas bougé d’un poil et restent figer comme des statues de porcelaine à me fixer intensément.

Je ressens comme un attrait irrésistible pour eux, j’hésite un instant avant de demander à la vieille femme.

- Vous ne me les vendriez pas par hasard ?

- Comment ça vous les vendre ? Mais vous perdez la raison mon garçon ? Ses bêtes sont de pure race avec un pedigree, classé hors concours et vous voudriez que je vous les vende ? En connaissez-vous seulement le prix ?

- Non madame !!

Elle regarde longuement les deux félins qui n'ont toujours pas bougé une moustache les yeux rivés sur le jeune garçon, puis soupire doucement.

- Vous les vendre !! Vous n'y pensez pas ? (Elle sourit) Mais vous les offrir oui, ça je le peux !! Je suis trop âgée pour leur courir tout le temps après alors que je sens bien qu'ils seront heureux avec vous. Si vous les voulez vraiment, alors je vous en fais cadeau.

Stupéfait par la générosité de cette vieille femme.

- Vous êtes sûr ?

Souriante devant le trouble du garçon.

- Je ne suis pas gâteuse à ce point mon garçon, je ne dis pas que je les laisse partir sans en éprouver de la peine mais c'est le mieux pour eux. Attendez-moi un instant que j'aille chercher leurs affaires.

Elle s'absente quelques minutes, puis revient les bras chargés d'un magnifique panier et de deux écuelles où je peux lire leurs noms « Tic » et « Tac », ainsi qu'une enveloppe contenant leurs papiers.

- Voilà jeune homme !! Ils sont à vous maintenant.

- (Ému) Merci beaucoup madame.

Je lui souris en montrant les écuelles gravées.

- Ce sont leurs noms ?

Elle me rend mon sourire, malgré les quelques larmes se perdant dans les rides de ses joues.

- Mon mari les a appelés comme ça parce que c'était l'année de la lettre "T" pour les papiers et puis c'est facile à retenir.

Je pose le panier à terre et l'ouvre.

- « Tic » !! « Tac » !! Dans le panier, aller !!

Les deux siamois se décident aussitôt à bouger et d'un bond tout en souplesse entrent à l'intérieur.

- Ils sont vraiment très obéissants.

- (Ahurie) Je vois ça oui !! Venez me rendre visite quand vous voulez jeune homme, je serais toujours heureuse de vous revoir tous les trois.

Je vais l'embrasser.

- Vous pouvez compter sur moi, nous n'y manquerons pas et encore mille fois merci de votre magnifique cadeau.


1ere année dernier trimestre : (28/30) (Aix en Provence)

Le jardin de Michel et Maryse cet après-midi-là commence à se remplir des visiteurs qui arrivent les uns derrière les autres sans s’être donné le mot, Philippe est venu assez tôt le matin restant pour déjeuner.

Après le repas pour profiter du soleil, ils s’installent sur la terrasse, rejoints quelques instants plus tard par Thomas et ses parents.

Alain et Évelyne sont restés incrédules ce matin-là quand leur fils les a mis au courant pour la « DBIFC » et de son avenir prévu par Michel dans l’entreprise, ils viennent pour avoir de plus amples explications avec lui en voulant s’assurer que Thomas ne se faisait pas de fausses idées sur les propos tenus par le vieil homme.

Une fois installés devant un bon café, ils écoutent éberlués les intentions de carrière qu’ils ont envers « Thom » et les raisons qui les ont poussés à prendre une telle décision.

Philippe souriant devant l’incrédulité grandissante qu’il les voit ressentir au fur et à mesure qu’ils comprennent l’avenir doré qui attend leur fils, se disant très certainement qu’ils n’auraient sûrement pas pu rêver mieux pour lui.

Éric depuis sa chambre les voit bien discuter et pense que c’est au sujet des prochaines vacances, aussi c’est tout naturellement qu’il vient se joindre à eux suivit peu de temps après par Chloé qui elle venait faire un petit coucou à ses grands-parents de cœur.

Bien sûr quand les deux jeunes gens arrivent, la conversation dévie sur des sujets moins sérieux du fait que Michel a fait promettre aux parents de Thomas le secret absolu sur ce qu’ils viennent d’apprendre car il estime qu’il n’est pas encore temps de tout dévoiler au grand jour.

Parler des futures vacances fut donc une heureuse échappatoire et devint alors le sujet phare du moment.

- (Chloé) J’ai envoyé des demandes de brochures aux campings et nous ne devrions pas tarder à avoir des nouvelles.

- (Éric) Le hic c’est que vu combien nous serons, il ne sera pas facile à cette période déjà avancée de trouver un emplacement pour autant de personnes.

- (Maryse) vous serez combien au juste ?

- (Thomas) J’ai eu « Flo » au téléphone et il m’a dit de voir pour une vingtaine de personnes, il espère que tout le monde pourra venir mais je n’en suis pas aussi sûr que lui puisque mon oncle n’a pas encore donné son accord pour que mes cousins puissent nous rejoindre.

- (Philippe) Ils pensent peut-être qu’ils sont trop jeunes ?

- (Thomas) Je pense que c’est plutôt une question de finance.

- (Alain) Je sais que mon frère a actuellement quelques soucis, mais je vais essayer d’aller lui parler.

- (Thomas) Au fait en parlant de ça, « Flo » m’a dit qu’il prenait la location et les repas à son compte. Vous étiez au courant ?

- (Philippe étonné) Ah bon ? Il t’a dit ça ?

- (Thomas) J’ai été autant surpris que toi mais il m’a assuré qu’il gagnait suffisamment pour se le permettre.

- (Philippe ahuri) Pourquoi il a un travail ?

Il regarde Michel.

- C’est quoi cette histoire, tu étais au courant ?

- (Michel amusé) Plus ou moins oui, c’est l’hôpital qui lui verse une indemnité pour le remercier du travail qu’il fait pour eux.

- (Évelyne) Il ne doit pas se rendre compte de ce que coûtent les emplacements de camping en plein été et du prix de la nourriture ou alors ils sont très généreux avec lui.

- (Michel sourit) Apparemment c’est le cas.

Il leurs raconte en quelques mots ce qu’il a appris de son petit-fils.

- Mais rien n’empêche qu’on puisse l’aider un peu, qu’est-ce qui vous manquent pour cet été ?

- (Chloé) Les toiles de tentes et du matériel de camping, j’ai pu récupérer quelques trucs mais si nous sommes une vingtaine ça sera loin de suffire.

- (Thomas) J’ai mis pas mal d’argent de côté depuis que je fais mon apprentissage, c’était pour mon permis mais ça peut attendre, alors nous ferons la liste de ce qui nous manque et j’irais chercher le reste.

- (Éric) On partagera alors car pour moi c’est pareil.

Michel heureux de les entendre s’arranger entre eux sans ne rien réclamer à personne.

- J’ai peut-être ce qu’il vous manque, j’ai un ami qui m’a dit l’autre jour qu’il possédait toujours deux ou trois grandes tentes militaires et je pense qu’il ne verra pas d’inconvénient à vous les prêter pour quelques semaines.

- (Philippe) Et moi j’ai également un ami qui me doit un grand service et qui est justement gérant d’un camping aux pieds de la dune du Pilat, c’est là-bas que vous voulez aller je crois ? Je verrais avec lui pour qu’il vous trouve une place suffisamment grande et pas trop cher pour vous installer.

- (Chloé heureuse) Vous nous enlevez un sacré poids si ça marche, il ne restera plus qu’à trouver des couchages et des ustensiles mais ce n’est pas insurmontable.

Michel très sérieux.

- Alors vous nous laissez deux jours pour contacter nos amis et nous nous revoyons ensuite pour faire le point, d’accord ?

Un oui franc et surtout soulagé des trois amis sort de leurs lèvres en même temps, suivit d’un grand sourire de reconnaissance envers Michel et Philippe.

- (Alain) Et moi je vais faire en sorte que mon frère accepte de laisser partir avec vous Mathis et Léa.

Thomas saute de joie et embrasse ses parents.

- C’est cool !! Merci p’pa.

- (Michel attendri) Bon laissez nous organiser ça les enfants et vous revenez après-demain d’accord ?

Les trois amis partent tout joyeux pour faire l’inventaire de ce qu’ils doivent encore trouver pour ses vacances qui s’annoncent de mieux en mieux, soulager d’un grand poids de ne plus avoir à se préoccuper du logement et de l’emplacement.

Une fois qu’ils sont partis, les adultes partent d’un grand fou rire en comprenant bien que sans eux ce n’était pas gagné d’avance.

Maryse en regardant son mari.

- C’est qui ce copain dont tu parles ?

- (Michel) Il ne me reste plus qu’à le trouver Hi ! Hi !

- (Philippe) Et moi à aller passer la journée là-bas pour leurs trouver des places.

- (Maryse amusée) Parce que pour toi aussi cet ami était imaginaire ?

Philippe en haussant les épaules.

- Hé !!!

Évelyne en regardant son mari.

- Il ne te reste plus qu’à convaincre « Dédé » et le tour est joué.

1ere année dernier trimestre : (29/30) (Reims)

Quand Florian rentre à l’appartement avec son chargement, il n’y a personne aussi va-t-il directement dans sa chambre pour poser tout le barda qu’il trimballe depuis une heure et qui commence à lui peser sur les bras.

Il ouvre le panier après l’avoir installé au pied de son lit pour en faire sortir « Tic » et « Tac », heureux de pouvoir enfin se mouvoir à leurs aises.

Florian va chercher de l’eau fraîche et en remplit les écuelles en laissant ensuite les deux félins se désaltérer tandis qu’il les dévore des yeux.

Le bonheur qu’il ressent à avoir ses deux magnifiques siamois est immense, c’est un rêve d’enfant pour lui que de posséder ce genre d’animal et voilà qu’il se réalise grâce à cette vieille femme si gentille, en pensant soudainement qu’il ne connaît même pas son prénom.

Il s’installe à son bureau pour réfléchir à comment il va s’organiser avec eux pour les nourrir et les sortir afin qu’ils se sentent bien avec leur nouveau maître.

Déjà voir lequel est lequel pense-t-il, aussi il se tourne vers eux et les appelle tour à tour.

- « Tic » ? Viens ici mon gars !!

Un des deux félins en entendant son nom lève la tête et vient prestement sauter sur ses genoux, l’autre les regarde attendant l’ordre d’en faire autant.

- « Tac » ? Tu peux venir aussi tu sais ?

L’animal ne se le fait pas dire deux fois et vient rejoindre son compagnon sur les genoux de son maître.

Florian en les caressant remarque alors une petite différence qui lui permettra maintenant de les reconnaître, « Tic » a le bout des oreilles d’un noir le plus pur alors que « Tac » les a marron foncé.

Florian se relève doucement pour aller ouvrir la fenêtre sur le rebord de laquelle les félins viennent de suite le rejoindre en prenant position de part et d’autre de lui, scrutant avec intérêt ce qui sera pour eux dorénavant leur nouveau terrain de chasse.

Le garçon les laisse à leurs observations du paysage et retourne s’asseoir en ne s’occupant plus d’eux, parfaitement conscient qu’il leurs faut une certaine indépendance.

Il prend un de ses livres de cours et profite de sa tranquillité toute relative pour étudier tranquillement.

***/***

Quelque temps plus tard un bruit de porte qui s’ouvre suivit par des paroles joyeuses qui annoncent l’arrivée des garçons, un regard vers les siamois qui aussitôt se sont dressés et un sourire amusé apparaît sur les lèvres de Florian.

- Pas bouger !!!

Satisfait de les voir se figer tel des statues grecques, il reprend son livre et attend que ses amis se décident à venir vérifier s’il est rentré.

Il n’a pas longtemps à attendre avant de voir la porte de la chambre s’ouvrir et les visages souriants des garçons qui constatant sa présence, entrent pour venir discuter avec lui.

C’est Damien qui le premier voit les animaux sur le rebord de la fenêtre.

- Tiens !!! Tu fais les brocantes maintenant ?

Guillaume qui suit le regard de son frère.

- Wouah !! Ils sont magnifiques !! On croirait des vrais.

Aurélien aperçoit le panier et les gamelles à côté du lit de Florian, il sourit en le fixant et en cherchant à connaître ses intentions, puis ses yeux se reportent sur les deux statues qui ornent la fenêtre.

Maintenant il en est sûr, il vient de voir ciller les yeux d’un des deux chats et reste pantois de les voir aussi statufiés depuis qu’ils sont arrivés dans la chambre ses frères et lui.

- (Damien) Dis « Flo » ? Ça te dérange si j’en mets un dans ma chambre ? Ils sont trop beaux.

- Bien sûr !! Choisis celui que tu veux, mais ce n’est pas certain que tu arrives à le porter.

- (Damien surpris) Pourquoi c’est si lourd que ça ?

- Heu !! Pas exactement non, mais vas-y essaie !!

Ma gorge émet un son apaisant vers les deux siamois.

- (Damien ahuri) Hé !! Tu fais quoi là ? Je vois bien que ce sont des statues, alors n’essaie pas de me foutre les jetons tu n’y arriveras pas.

- (Amusé) Si tu le dis, aller choisis celui qui te plaît le plus !! C’est vrai que deux dans la même chambre ça fait beaucoup, mais comme ils étaient vendus ensemble j’ai été obligé de prendre le lot.

Damien s’approchant des chats toujours parfaitement immobiles, il les regarde tour à tour et choisit « Tac » qui apparemment lui plaît plus que l’autre.

- Je prends celui-là, il me paraît plus réaliste, c’est à s’y tromper alors que l’autre moins.

- Je t’ai dit de choisir, alors fais comme tu veux.

Damien tend alors ses deux mains vers « Tac » qui lui saute aussitôt dans les bras, rassuré par les sons que j’ai émis vers eux peu de temps avant.

Damien tout comme Guillaume d’ailleurs qui ne s’y attendaient pas, poussent un cri de frayeur qui éclate Aurélien n’attendant que ça.

- (Damien) Ahhh !!!! Bon Dieu mais qu’est-ce que c’est !

Mort de rire devant la tête qu’ils font car pour Guillaume ce n’est pas mieux.

- Nos nouveaux pensionnaires !!

Je caresse celui qui est dans les bras de Damien et qui lui lèche le visage, rendant « Dami » heureux comme tout maintenant que la peur est passée.

- Lui, c’est « Tac »

Je me tourne vers Guillaume qui regarde toujours le deuxième chat immobile.

- Aller !! Tends-lui les bras !! Il ne te fera pas de mal tu sais.

- Tu es sûr ?

- Mais oui vas-y !!

Guillaume comme son petit frère quelques instants plus tôt, tend les bras vers le deuxième animal qui aussitôt saute dedans et comme « Tac » pour Damien, lèche gentiment en ronronnant le visage du jeune homme qui s’illumine de bonheur.

- Lui, c’est « Tic ».

Les montrant du doigt tour à tour.

- « Tic », « Tac ».

- (Aurélien) Quand tu auras fini d’imiter la comtoise, tu pourras peut-être nous dire d’où ils viennent ?

1ere année dernier trimestre : (30/30) (Orléans)

Bastien regarde l’heure à sa montre pour constater que les garçons ne devraient plus tarder à arriver, ils ont profité du premier week-end des grandes vacances pour inviter Florian à passer deux jours chez eux avant qu’ils ne repartent tous pour leur séjour au bord de la mer.

Ludovic est sur ses genoux à attendre nerveusement lui aussi son grand frère et ses amis.

Depuis qu’il a subi l’opération qui lui a sauvé la vie, le petit dernier de la fratrie a beaucoup changé.

Ses parents ne reconnaissent plus le gamin insouciant qu’il était avant, ils trouvent qu’il a mûri et ses notes s‘en ressentent à l’école, passant du C+ au B+ de moyenne.

Ce qui les surprend autant que sa maîtresse, qui les a d’ailleurs convoqués ce vendredi pour leurs en parler.

***/***

Florian sort du train à la gare d’Orléans suivit de Guillaume, Flavien et Marc, Guillaume est là aussi puisque Aurélien et Damien partiront d’ici trois jours avec Julien et les chats en voiture, alors qu’eux cinq avec Alexie poursuivront le voyage en train jusque Aix ou ils passeront la nuit avant de repartir ensuite jusqu’au camping que Thomas lui a dit qu’ils ont réservé grâce à Philippe.

Un petit quart d’heure de bus et les voilà devant chez Flavien, une fois les étages montés ils entrent dans l’appartement où ils sont accueillis par des cris de joie venant aussi bien du petit bout d’homme que de ses parents tout aussi heureux de les voir enfin.

Bien sûr Alexie est là lui aussi, il saute dans les bras de Marc avant même de dire bonjour aux autres.

Guillaume découvre alors le fameux petit copain de Marc et sourit en pensant que décidément les couples quels qu’ils soient que forment tous ses amis jusqu’à présent sont plutôt bien appariés.

Fabienne sort de sa cuisine qu’elle n’a pas quitté de la matinée et vient embrasser tout ce petit monde, heureuse de les voir souriants et en pleine forme, s’apercevant qu’ils ne se sont pas encore défaits de leurs sacs à dos, elle leurs indique les chambres qui seront les leurs pour passer la nuit afin qu’ils puissent se débarrasser.

- Marc tu dormiras chez Alexie ce soir, ses parents ont tenu à te recevoir chez eux. Flavien, Ludovic et Guillaume dans la chambre de « Ludo » où nous avons installé un deuxième lit pour Guillaume et toi Florian tu t’installes dans la chambre de Flavien.

- (Surpris) J’aurais pu partager le lit avec Guillaume ? Ce ne serait pas la première fois et ça aurait évité de tout chambouler pour une nuit.

Fabienne semblant réfléchir.

- Tiens !! C’est vrai !! Je t’avouerais que je n’y ai pas pensé. Bah !! Maintenant que c’est installé, autant rester comme ça.

Elle élève légèrement la voix à la plus grande surprise des quatre garçons.

- Et puis ça te fera du bien d’avoir un peu d’intimité.

C’est à ce moment-là que le téléphone de Florian sonne, il regarde l’écran et sourit aux anges en s’apercevant que c’est son chéri qui l’appelle.

-Allô !!

- ……….

- Pourquoi je n’ai pas de secrets pour eux tu sais ?

- ……….

Je cherche un endroit tranquille pour avoir un peu plus d’intimité et Fabienne m’indique la pièce juste derrière moi qui s’avère être la chambre de Flavien, je lui souris pour la remercier et toujours l’appareil collé à mon oreille, j’entre dans la pièce baignant dans l’obscurité.

- C’est bon tu peux parler, je suis seul.

- Vraiment ?

- Oui si je te le dis !! C’est drôle j’ai l’impression que tu es tout près, le son est vraiment bon ici.

- Si tu te retournais, il serait encore meilleur j’en suis sûr !! Hi ! Hi !

Mon cœur frappe un grand coup dans ma poitrine et je me retourne vivement en me retrouvant nez à nez avec mon amoureux.

- « Thom » !!!!!!!!!!! Et ben ça alors !!!

- Tu peux raccrocher tu sais ?

Je lance le téléphone sur le lit et lui saute dans les bras, trop heureux de le voir depuis le temps que j’attends ce moment.

Mes yeux s’embuent de larmes de joie qu’il ne manque pas de voir et qui le mettent dans un état similaire au mien.

Nos lèvres se soudent alors dans un long, très long baiser passionné, j’entends nos cœurs qui s’emballent et je sens ses bras qui m’enserrent doucement.

Je m’enivre de son odeur, de sa douceur et le temps semble soudain s’arrêter, me laissant dans une bulle de bonheur indicible.

Nous nous détachons l’un de l’autre au bout d’un long moment, mais qui nous a paru si court.

- Il y a longtemps que tu es là ?

- Je suis arrivé hier soir, c’est Annie qui a organisé ça avec Fabienne.

- Ils sont sympas les parents de Flavien ?

- Sûr !! Et le petit « Ludo » est super, il m’a raconté ce que tu as fait pour lui. Tu sais que tu es son héros maintenant ?

- Non !! Sans déconner ?

- Si je te le dis, bon !! Si tu me présentais à tes amis maintenant ?

- (Je ris) D’accord mais il faut que tu me laisses quelques minutes seul avec eux pour que je les prépare.

- (Curieux) Que tu les prépares à quoi ?

Je l’embrasse très fort, lui déclenchant un long frisson sur tout le corps.

- Mais !! À voir un si beau mec voyons !!

Ses yeux prennent un éclat d’azur.

- Pour ça !! Ils ont déjà l’habitude tu sais.

- (Surpris) Comment ça, je ne comprends pas, tu les as déjà vus ?

- (Il rit) Non mais ils te voient toi, donc plus rien ne peut les surprendre.

Je ne peux m’empêcher de rougir sous le compliment.

- Pff !!! Allez viens blondinet, au lieu de dire des stupidités.

1ere année vacances d’été : (1/14) (Orléans)

Pour Marc et Flavien, comme pour ses parents et Alexie la veille, la première apparition de Thomas les laisse sur le cul, bien sûr ils en avaient entendu parler et s’attendaient à voir un garçon bien fait de sa personne, mais pas le Bad-boy qui se présente à eux tout sourire en tenant son petit ami amoureusement par la hanche.

Flavien en les voyant tous les deux serrés l’un contre l’autre ne peut que reconnaître qu’il serait difficile de trouver mieux dans un couple de garçons, « Flo » avec sa taille fine et élancée surmonter d’un visage poupin grêlé de tâches de son toujours rieur, aux cheveux éternellement hérissés tel un porc-épic et ce grand blond au corps souple et au visage rond, magnifique sous sa chevelure ondulée lui tombant sous les oreilles et lui couvrant en partie les yeux d’un bleu si pur et limpide qu’on croirait se mirer dans l’eau d’une rivière.

Marc en reste la bouche ouverte, le jeune apollon qui tient tendrement son ami mérite tous les superlatifs qu’il a entendus sur lui depuis presque un an et encore plus pense-t-il car il n’arrive pas à détacher son regard de lui, tant il représente pour lui la quintessence de la beauté masculine.

Alexie lui détaille plutôt le petit rouquin au sourire si communicatif qu’il en sent ses lèvres s’épanouir dans un même sourire en réciprocité du sien, le couple qu’il voit devant lui dégage un tel pouvoir de séduction et de complicité, qu’il en tremble intérieurement.

Bien sûr cela ne va pas jusqu’à lui faire douter de ses sentiments envers Marc mais il reconnaît que s’il ne l’avait pas connu, ces deux garçons lui auraient donné l’occasion à plus d’une nuit blanche.

Bastien et Henriette ne restent pas de marbre eux non plus devant ce beau petit couple, qui ne laisse aucun doute de par leur comportement l’un vis à vis de l’autre sur leurs sentiments réciproques et même si ce sont deux garçons qu’ils voient aussi amoureux, ils ne peuvent s’empêcher de reconnaître qu’ils forment un joli couple à qui ils souhaitent tout le bonheur possible.

Ludovic regarde tout le monde et se demande ce qu’il se passe à cet instant précis pour qu’ils restent ainsi figés comme des statues, il aime déjà beaucoup Thomas avec qui il a discuté longtemps hier soir et ce matin.

Quant à Florian il est devenu pour lui comme son grand frère l’a toujours été, un modèle d’adoration que le petit garçon sent croître un peu plus à chaque fois qu’il le voit.

- Qu’est-ce que vous avez tous à rester comme ça dans le couloir ?

Sa remarque enfantine remet tout le monde à l’instant présent et c’est un peu gêné d’avoir autant dévisagé le nouvel arrivant, qu’ils se décident enfin à reprendre le cours des présentations.

Quelques minutes plus tard et après avoir bien ri de leur comportement, ils décident de s’installer dans le salon où les discussions reprennent alors un cours normal jusqu’à l’heure du repas.

Repas dont ils terminent les plats sans y laisser une miette, mettant le doute à Henriette sur le fait d’en avoir fait assez pour tout le monde.

Néanmoins elle se rassure vite en les voyant chipoter sur le dessert, tellement ils se plaignent avec le sourire d’avoir le ventre plein.

L’après-midi les garçons décident d’aller tous ensemble faire une grande balade dans la ville, emmenant comme il va de soi le petit Ludovic avec eux et laissant ainsi aux parents le loisir de se retrouver un peu au calme pour pouvoir discuter en toute intimité.

- (Henriette) Il n’y a pas à dire, il en jette le beau Thomas !! Il ferait une sacrée carrière dans le cinéma ce garçon je te le dis.

- (André) Je veux bien te croire chérie, tu as vu la réaction de Marc et de Flavien ? Ils en sont restés comme deux ronds de flan quand ils l’ont vu.

- Je ne serais pas certaine des goûts sexuels de ton fils je me poserais des questions, quant à Marc il est resté au moins cinq minutes la bouche grande ouverte c’était drôle à voir.

- Oui c’est vrai Hi ! Hi ! Je les aime bien en fait, Flavien s’est dégotté une sacrée bande d’amis et j’en suis heureux pour lui. Moi qui avais peur qu’en allant faire ses études à Reims il devienne dépressif et bien j’ai le plaisir de constater que ce n’est pas le cas. Ça me rassure, du coup j’ai repris plaisir au travail et tout va bien maintenant.

- (Henriette) Je crois que ses vacances s’annoncent bien pour eux, j’ai entendu Guillaume qui disait qu’ils seraient une vingtaine.

- En effet ça fait du monde, mais je crains le pire avec « Ludo » pas toi ?

- J’y ai pensé oui, mais il sait bien qu’il n’a pas leur âge et puis il est encore en convalescence même s’il ne donne aucun signe de rechute, je préfère le savoir près de nous. D’ailleurs maintenant que j’y pense, il va falloir demander à Florian quand nous devons retourner à Reims pour qu’il lui enlève sa plaque.

- Sûrement en septembre après les vacances quand il aura repris ses cours, de toute façon nous attendrons qu’il y soit car je préférerais que ce soit lui qui le fasse.

- Tu sais à ce que nous a dit Frédéric, c’est une intervention sans risque.

- Peut-être oui, mais je suis certain que « Ludo » se sentira plus rassurer si c’est Florian qui s’occupe de lui.

- (Henriette amusée) Il n’y a pas que « Ludo » je crois, quand je me rappelle la tête que tu faisais la première fois que tu as vu Florian Hi ! Hi !

- Heu !! Excuse-moi, mais la tienne n’était guère mieux non ?

- C’est vrai mais ça a bien changé depuis et si c’était pour moi qu’il devait intervenir j’irais sans crainte de son jeune âge crois-moi.

- C’est sûr mais je préfère quand même qu’il ne t’arrive rien !! Bon ce n’est pas tout ça, tu as prévu quoi pour ce soir ? Quand les morfales vont rentrer il y aura intérêt à remplir leurs gamelles, tu as vu ce midi ? On aurait presque pu ranger les plats sans faire la vaisselle.

- Ne t’inquiète pas pour ça, Ludovic m’a dit ce qu’ils voulaient alors j’ai déjà quasiment tout préparé hier.

- Ah oui !!! Et c’est quoi ?

- (Henriette amusée) Couscous !!

1ere ANNEE vacances d’été : (2 /14) (Dans le sud de la France)

***/***

Mathis et Léa viennent d’apprendre la bonne nouvelle, ils pourront aller camper avec leur cousin et leurs amis.

Les cris de joie qu’ils poussent en apprenant ça, déchirent les tympans de leurs parents qui se bouchent les oreilles en riant.

- (André) Du calme la jeune troupe, sinon je pourrais revenir sur la décision que nous avons pris votre mère et moi.

- (Nathalie) Vous pourrez aller embrasser votre oncle pour le remercier d’être intervenu pour vous.

- (Léa) Vous êtes sûr que ça ne va pas vous mettre dans la gêne si nous y allons ?

- (André) Comme vient de te le dire ta mère, tu iras embrasser ta tante et ton oncle puisqu’ils vous payent ses vacances pour votre anniversaire à chacun. De plus il paraît que c’est Florian qui s’occupe de prendre en charge le camping et la nourriture avec ce qu’il a gagné en travaillant.

Mathis très terre à terre.

- Ils nous payent quoi alors si c’est « Flo » qui raque ?

André pas très appréciateur de la réflexion de son fils.

- Le train par exemple ou l’argent de poche, pourquoi tu trouves que ce n’est pas assez ?

Mathis se rend compte de sa gaffe.

- Excuse-moi p’pa je ne voulais pas être blessant, en effet c’est déjà sympa de sa part de nous offrir tout ça.

- (Nathalie) Je serais vous, j’irais voir comment vous devez vous organiser et la date du départ.

- (Léa) C’est vrai et en plus Papy Michel nous a demandé de passer le voir si vous étiez d’accord pour nous laisser y aller.

***/***

Philippe est assis sur un siège devant le bureau du gérant du « camping de la dune », il négocie avec lui pour l’emplacement nécessaire aux jeunes pendant leur séjour.

- (Jean le gérant) Nous sommes fin juin !!

- (Philippe) J’ai le sais bien !!

- (Jean)Et vous me demandez des emplacements pour une vingtaine de personnes ?

- (Philippe) C’est cela, oui !!

- (Jean) Vous vous rendez compte de l’incongruité de votre demande j’espère ?

- (Philippe) Bien sûr que je m’en rends compte, mais ils se sont décidés tardivement.

Jean en regardant son tableau de réservation.

- Et ce serait pour quelle semaine ?

- (Philippe) Disons juillet, août et s’ils partent avant vous garderez l’argent bien entendu.

- (Jean surpris) Les deux mois complets, mais c’est impossible !! Tout juste je pourrais leurs trouver deux semaines début juillet.

Philippe en sortant sa carte bleue.

- Je paierais le prix qu’il faudra, voyons voir !! Dix mille Euros ? Plus ce que vous leurs demanderez car il faut qu’ils pensent que ce sont eux qui paient.

Jean calcule vite, mille deux cent cinquante Euros la semaine ce n’est pas négligeable loin de là et il commence à se triturer les méninges cette fois-ci pour trouver une solution.

Pendant dix minutes il tape sur son ordinateur pour mettre à jour son plan de location, en enlevant un grand bout de terrain qu’il réserve habituellement aux campeurs ne venant passer que quelques jours.

Il soupire enfin et revient à son interlocuteur avec un semblant d’idée en tête qui le fait sourire, car il ne pensait vraiment pas à arriver à caser tous ses jeunes huit semaines d’affilée.

- Bon !! C’est d’accord !! Je devrais pouvoir m’arranger, ils seront un peu serrés à moins qu’ils aient des tentes collectives.

- Ce sera le cas ne vous inquiétez pas, trois en tout, deux pour le couchage et une pour la détente et les repas. Nous allons leurs fournir des tentes de l’armée que nous venons de louer.

- Alors c’est d’accord, mais expliquez-moi pourquoi vous voulez que je leurs fasse payer à eux aussi ?

Philippe prend le temps pour donner les explications nécessaires, lui parlant de son filleul qui tient à inviter tous ses amis avec ses économies sans trop rentrer dans les détails.

Il parle également de la nourriture et des accès aux différents loisirs de l’établissement, Jean commence à comprendre à qui il a à faire.

- Je lui demanderais quinze Euros par jour, à moins il trouverait ça bizarre mais je pourrais aussi faire quelque chose pour la nourriture comme lui proposer un prix spécial s’ils font leurs achats à la supérette du camping ou s’ils mangent à notre restaurant.

- (Philippe sourit) C’est une très bonne idée, je ne sais pas de combien exactement ils disposent car certains de ses amis ont dit qu’ils mettraient au pot avec lui. Vous m’avez l’air très intelligent, aussi je vous laisse trouver par vous-même comment vous allez faire !! Juste qu’il ne faut absolument pas qu’ils se doutent de quelque chose, sinon ça mettrait tout en l’air. Maintenant dites-moi combien vous voulez et topons là.

Jean prend sa calculette et rapidement aligne les chiffres, puis relève la tête vers l’homme qui lui tend toujours sa carte de crédit.

- Pour la location si je déduis ce que je vais demander à votre protégé, ça fera quatre mille Euros.

Il voit que Philippe hausse les sourcils.

- Je ne suis pas un voleur vous savez et j’apprécie ce que vous faites pour ses jeunes gens. Pour la nourriture disons Cinq Euros par jour et par personne donc Cinq mille six cents Euros plus les Quatre mille ça fait neuf mille six cent et je vous fais cadeau des espaces de loisirs tel que la piscine et le tennis.

- Vous êtes très généreux monsieur.

- (Jean sourit) J’ai un grand garçon moi aussi et je sais ce que c’est. Pour ce que je leur réclamerais, voyons voir !!! Sept cent soixante pour l’emplacement et quatre mille cinq cent pour le reste ça vous va ?

- Vous croyez que pour la nourriture se sera assez ?

- Je pense que oui, je pourrais essayer de leurs proposer une sorte de pension complète avec paniers spéciaux à la supérette pour le petit-déjeuner et le déjeuner, ainsi que le restaurant pour le soir avec un plat du jour et tout ça bien sûr avec la boisson, mais sans alcool.

Philippe lui tend sa carte.

- Marché conclut et restez sur les dix mille que je vous ai initialement proposés, on ne sait jamais si des fois ils ont un invité de temps en temps et puis je vais vous laisser également mes coordonnées au cas où il manquerait quelque chose. Sachez seulement que ce n’est pas l’argent qui compte, mais que nous voudrions qu’ils apprennent l’autonomie et comme ils ont insisté pour ne rien nous demander, vous comprendrez qu’il faut quand même que tout cela reste crédible.

- Entendu, compter sur moi !! Tenez voilà votre reçu, comment je reconnaîtrais votre filleul ?

- Mes filleuls pour être plus exact, ce sera facile car Florian est roux avec les cheveux en pétard quant à Thomas vous ne pourrez pas le manquer.

- (Jean surpris) Comment ça ?

- (Philippe) Quand vous vous apercevrez que vous restez la bouche ouverte trop longtemps et bien, ce sera lui Hi ! Hi !

1ere année vacances d’été : (3/14) (chez les Dufour)

Les préparatifs vont bon train vu qu’ils partent tôt le lendemain matin, la Clio est d’ailleurs presque entièrement chargée.

Il ne reste plus qu’à y mettre les trousses de toilettes, qui devront encore servir ce soir quand ils prendront leurs douches.

Carole est super-excitée à l’idée de pouvoir passer plusieurs semaines avec toute la bande.

En plus elle a bien le projet de pousser plus loin ses relations avec Flavien, la visite qu’elle a faite au médecin ses derniers jours dans l’intention de se faire délivrer la pilule en étant le prélude nécessaire.

Mélanie cache du mieux qu’elle peut sa tristesse de ne pas pouvoir partir avec eux, elle comprend fort bien qu’elle est trop jeune mais ça n’empêche qu’elle aurait bien aimé les accompagner.

Sébastien est au téléphone avec ses parents, ceux-ci sont également déçus de ne pas les voir pendant les grandes vacances mais comprennent bien malgré tout qu’à leurs âges ils aient envie de passer des vacances entre amis.

Il leurs promet néanmoins qu’ils viendront les deux dernières semaines avant la rentrée accompagnés de Sylvain, pour passer un peu de temps avec eux.

Bastien et Henriette perçoivent bien la déception de leur petite fille, mais comprennent également qu’elle est trop jeune pour les accompagner.

Ils décident alors d’aller y faire un saut quand ce sera leur dernière semaine là-bas, histoire de faire un petit coucou à tout le monde et montrer la mer à la jeune fille qui ne l’a encore jamais vue.

Le dernier repas avant le départ est vite pris car ils veulent se coucher tôt, c’est donc peu après vingt-deux heures qu’ils se retrouvent chacun dans leurs chambres.

Sylvain met le réveil pour quatre heures afin de ne pas arriver trop tard au lieu de rendez-vous et revient s’allonger près de son copain qui le regarde les yeux mi-clos, faisant semblant d’être déjà endormi.

Il ressasse toutes ses nuits où il pensait à lui sans en reconnaître la véritable signification, mais se terminant toujours par une envie d’un plaisir dit solitaire qu’il s’empressait de satisfaire.

Depuis qu’il a pris conscience de l’attachement qu’il éprouve pour celui qui était déjà auparavant son meilleur ami, sa vie a changé du tout au tout en dévoilant en lui des besoins énormes d’amour, d’affection mais aussi de ses forts moments où il n’est plus qu’un garçon soumis à un maître qu’il vénère de tout son cœur.

Sylvain s’allonge près de son beau blond et le fixe intensément, lui par contre c’est tout le contraire de Sébastien car il a eu envie de lui quasiment depuis le début qu’ils se connaissent.

Depuis qu’ils sont ensemble sa vie a changé et il ne souhaite qu’une chose c’est qu’une fois le temps des études passées, qu’ils puissent se mettre ensemble et vivre leur amour au grand jour.

Les jambes de Sébastien bougent et ses fesses se reculent vers lui, il sourit car il sait très bien qu’il ne dort pas et qu’il commence à s’énerver à trouver le temps long avant que lui ne prenne les choses en mains en lançant les hostilités.

Hostilités qui vont les mener encore une fois dans des jeux de sexe débridés qui vont les laisser comme à leurs habitudes, haletants et sans force.

La main de Sylvain passe sous la tête du beau blond allongé près de lui et doucement le fait se retourner vers lui pour se retrouver face à face afin de pouvoir appliquer ses lèvres aux siennes dans un long baiser donnant le ton aux préliminaires qui vont suivre.

Sébastien comprend par ce geste tendre que ce soir ils vont faire l’amour tout en délicatesse et non pas à la méthode hard digne des meilleurs pornos qu’ils visualisent pour se donner les idées de leurs scénarios.

Sa main part alors caresser le dos de son beau brun et lui chauffe les reins sans oublier le haut des fesses au passage.

Sylvain déboutonne un à un les boutons de sa veste de pyjama et la lui enlève avec une infinie tendresse, ce qui surprend au plus haut point son compagnon peu habitué à être traité de cette façon.

- (Sébastien) Qu’est ce qui t’arrive ce soir ? Tu es drôlement câlin, ce n’est pas dans tes habitudes.

Sylvain le fixe dans les yeux.

- Pourquoi ça ne te plaît pas ?

- Je n’ai pas dit ça bien au contraire, en fait j’ai juste été agréablement surpris car tu es souvent comme ça après avoir joui mais c’est bien la première fois que je te vois y être avant.

- C’est que j’ai envie de tendresse ce soir, nos jeux sont très bandants je le reconnais mais des fois j’ai l’impression qu’il n’y a plus que ça et moi je t’aime « Seb » !! Pas juste pour s’envoyer en l’air, non !! Je t’aime parce que tu es toi et que j’aspire aussi aux câlins et à d’autres choses tu comprends ?

Sébastien les yeux mouillés par la déclaration de son ami.

- Alors fais-moi l’amour et sache que je t’aime aussi, plus que tout.

1ere année vacances d’été : (4/14) (chez les Lorias)

Marc hésite à entrer, aussi c’est Alexie qui doit gentiment le pousser à franchir la porte de l’appartement où lui et ses parents vivent.

Il n’a pas revu les parents de son ami depuis les fêtes de Noël et il se demande s’ils auront toujours le même accueil envers lui, car depuis ils ont eu le temps de réfléchir au couple qu’il forme avec leur fils.

Anne et Bruno sont dans le salon et ne les ont pas entendus entrer, ils sont en pleine conversation justement sur les garçons et plus particulièrement sur le petit Ludovic, de la rapidité avec laquelle il se remet de son opération.

- (Anne) C’est une sacrée chance que Flavien et Marc connaissaient ce garçon, grâce à ce jeune Florian, Alexie a retrouvé son visage d’avant et « Ludo » est encore en vie.

- (Bruno) Je t’avouerais que j’ai eu du mal à croire tout ce qu’ils nous ont dit, mais comment douter après avoir vu la guérison miraculeuse de notre fils.

- (Anne) C’est vrai que ça a été un vrai miracle, en moins de deux semaines il avait repris une apparence normale.

- (Bruno) J’espère que nous aurons l’occasion de le remercier et puis j’en ferais autant pour Marc quand il arrivera puisque c’est aussi quelque part grâce à lui.

- (Anne) Je l’aime beaucoup ce jeune homme, il est très calme et gentil, Flavien a dit à ma sœur que Florian lui a fait faire des examens pour voir quel est son problème de maigreur et il espère qu’il va trouver pour que Marc se remplume un peu, c’est bien vrai qu’il lui manque quelques kilos. Après ça il sera certainement encore plus mignon j’en suis sûre.

- (Bruno) C’est un sacré coup quand même d’apprendre qu’Alexie aime un garçon.

- (Anne) Il n’y peut rien c’est comme ça, le mieux c’est de faire en sorte qu’il le vive le mieux possible et puis il s’est trouvé quelqu’un de bien que j’aime beaucoup, imagine qu’il ait amené une fille qui ne nous aurait pas plus ? Ça n’aurait pas été mieux non plus.

Bruno qui voit une ombre dans le couloir comprend que les garçons sont là à l’écoute de leur conversation, il fait un clin d’œil à sa femme en montrant l’endroit de la tête.

- (Bruno) Mais je trouve quand même que notre fils est trop bien pour lui, il aurait pu choisir beaucoup mieux vu comment il est beau gosse. Au lieu de son squelette à pattes même si c’est un gars gentil, avoue qu’il n’a rien pour lui on ne voit que la peau sur les os à ce garçon.

En disant cela, ils se sont levés sans faire de bruit et sont partis se mettre le long du mur à l’entrée du couloir en attendant la réaction qui ne tarde d’ailleurs pas d’arriver venant de son fils.

Alexie rouge de colère entre dans le salon tel un bouledogue.

- Et s’il me plaît comme il est à moi !! De quoi je me mêle enfin !!

Marc entre derrière lui, blanc comme un linge et cherche des yeux les parents de son ami, voyant le salon vide il se retourne et tombe nez à nez avec eux écroulés de rires devant la hargne de leurs fils parlant toujours au canapé vide trop en colère pour s’apercevoir qu’ils n’y sont plus.

Anne voyant le visage défait du jeune homme reprend immédiatement son sérieux car c’est sûr qu’en laissant son mari faire cette petite farce, elle n’a pas pensé un seul instant que cela le blesserait autant.

Elle vient alors vers Marc pour le prendre dans ses bras en l’embrassant gentiment sur la joue.

Alexie se rend compte enfin qu’il se passe quelque chose de pas normal et c’est en se retournant, qu’il voit le tableau de son père le fixant mort de rire et de sa mère enlaçant gentiment son petit ami.

- Vous saviez qu’on était là ? C’est encore une de tes farces pourries, hein p’pa ? et tu trouves ça drôle en plus ? Regarde dans quel état tu as mis « Marco » maintenant !! C’est malin !!

Bruno se tourne alors vers sa femme et voit lui aussi la pâleur de Marc, tout comme il ne peut manquer de remarquer son extrême tristesse.

- Mais c’était pour plaisanter !! J’ai vu votre ombre dans le couloir, alors j’ai voulu rire un peu à vos dépens.

Alexie toujours en colère.

- Je t’avais pourtant dit que Marc était super-émotif, déjà à cause de ses parents qui n’en ont rien à faire de lui ou si peu. Décidément je me demande parfois qui sont les gosses et qui sont les adultes.

Bruno ne sachant trop quoi répondre en se rendant bien compte de sa bourde.

- Je... J’avoue que ce n’était pas malin, allez Marc, excuse cette bêtise de ma part et vient t’asseoir. Pardonne-moi j’ai agi sans réfléchir, je voulais juste vous faire râler un peu.

Anne amène doucement le jeune homme encore tremblant vers le canapé, voyant avec plaisir qui reprend petit à petit ses couleurs et s’essaie de sourire devant cet homme se sentant soudain très mal à l’aise.

Bruno le regarde gentiment et trouve que malgré tout ce garçon a beaucoup de charme, aussi quand son fils vient s’asseoir contre lui et le prend dans ses bras, il ne peut empêcher la petite larme d’émotion venir lentement s’écouler sur sa joue à la vue de ce jeune couple qui malgré ses dires précédents même s’ils étaient prononcés pour plaisanter, va très bien ensemble.

L’émotivité de Marc touche toute la famille qui se met en quatre pour lui faire oublier cet épisode pour le moins sordide, c’est Alexie qui en est le plus touchant en berçant son ami avec une telle tendresse qu’il en fait vibrer la corde familiale en rendant ses parents particulièrement attendris devant autant de gentillesse.

***/***

« Après le repas du soir »

- (Anne) Bon !! Je vais finir de préparer la chambre d’ami.

- (Alexie surpris) Pourquoi ? Il y a eu le feu dans la mienne ?

Bruno se met alors à rire à gorge déployée devant la tête que fait sa femme en comprenant que les deux garçons n’ont pas l’intention de dormir autrement qu’ensemble.

- (Bruno) Non, il n’y a pas eu le feu dans ta chambre mon fils mais j’ai l’impression que cette nuit il risque d’y avoir quand même le feu quelque part.

Anne comprenant l’allusion devient rouge cerise.

- Oh !!! Chéri !! Ne va pas leur mettre un tas d’idées en tête.

Bruno toujours écroulé.

- Ah !! Parce que tu crois qu’ils ne les avaient pas déjà ?

1ere année vacances d’été : (5/14) (chez les Lemont)

Le film se termine et Flavien sourit en remarquant que son petit frère s’est endormi dans ses bras, il fait un signe de tête à ses copains pour leurs montrer le tableau ce qui ne manque pas de les faire sourire également.

Bastien et Henriette sont déjà au lit, Flavien commence également à ressentir la fatigue du voyage mais aussi de la journée passée dehors.

Guillaume à son tour chope un gros coup de barre et il commence à piquer du nez sur le fauteuil quand il comprend que ses amis ne vont plus tarder.

Il se lève et à moitié dans le gaz avec juste un léger geste de la main en signe d’au revoir, il gagne la chambre de Ludovic où un lit d’appoint lui a été installé.

Flavien se redresse doucement en tenant toujours précieusement le petit bonhomme dans ses bras, après un salut à ses amis il part lui aussi se coucher.

Florian et Thomas se regardent en n'espérant qu’un geste de l’autre pour en faire autant, ils comprennent ensemble ce que chacun attend et se mettent à rire doucement pour ne pas réveiller ceux qui dorment.

- (Thomas) On y va ?

- Je vais prendre une douche avant.

- Je peux la prendre avec toi ?

J’ai vu en arrivant que la douche était adaptée à la carrure du grand et que donc elle était largement assez spacieuse pour nous deux, aussi c’est avec un grand sourire que je lui réponds.

- Hum !! Je ne sais pas si c’est bien raisonnable, il ne faudrait pas qu’en me voyant nu tu aies envie d’abuser de mon jeune corps toujours vierge.

- (Thomas amusé) C’est en tout bien tout honneur que je te demande ça, tu sais bien que loin de moi serait la pensée d’abuser d’un si petit garçon.

- Hé !! N’abuse pas tout de même !! J’ai grandi depuis, il y a même fallu que je me rachète de nouvelles fringues alors tu vois.

Thomas se lève et prend la main de son copain.

- Non !! Sans déconner !! Viens par ici que je vérifie si tu dis vrai.

Je me lève et me colle à lui en riant, je suis encore loin de ses un mètre quatre-vingt mais ma tête dépasse maintenant légèrement sa poitrine mes cheveux chatouillant même le dessous de son menton.

- Alors ? Tu vois que j’ai raison, encore un an et je serais aussi grand que toi.

- (En riant) Va falloir encore que tu avales des litres de soupe pour y arriver Hi ! Hi !

- Beurk !!! Et puis en plus je suis sûr que tu me préfères plus petit que toi.

Thomas prend les joues de Florian entre ses deux mains, baisse la tête et l’embrasse.

- Je pense que tu as raison.

- Ah !! Tu vois !!

Sourire coquin.

- En plus ce n’est pas vrai pour tout.

- (Thomas taquin) Ah oui ? Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Rhaa !! Viens prendre ta douche et je te montrerais moi de quoi je parle.

- Et dire que c’est moi qui ne devais pas abuser de toi.

- (En riant) Je ne vois vraiment pas le rapport.

Ils se dirigent toujours main dans la main vers la salle de bains, où ils s’enferment pour préserver leur intimité.

Pendant que Thomas fait couler l’eau de la douche, Florian se déshabille entièrement et quand son ami une fois l’eau à bonne température se retourne, il reste bouche bée devant le petit corps fin musclé sec et imberbe qu’il découvre devant ses yeux.

Mais aussi de la chose se trouvant entre ses jambes, qui du fait de sa petite taille et de sa minceur, n’en parait encore que plus démesurées.

C’est une des rares fois pour Thomas que Florian se montre à lui en pleine lumière, les occasions où ils sont nus ensemble sont le plus souvent dans la pénombre de la chambre.

Florian ne remarque pas le trouble qu’il occasionne et file sous la douche, dévoilant ses petites fesses rondes et toutes blanches à la convoitise de Thomas.

***/***

Je le regarde figé devant moi.

- Hé !! Tu viens ou quoi ?

Thomas réagit aux paroles de son ami en sortant de son nuage, il se tourne pour ôter lui aussi ses vêtements en priant pour que son érection se calme avant de devoir le rejoindre sous la douche.

La vue du petit rouquin comme à chaque fois, lui ayant déclenché sa libido qui lui fait dresser fièrement son sexe entre ses jambes.

Florian repère très vite son manège et comprend aussitôt dans quel état de raideur se trouve le jeune homme qui lui présente ses fesses sous les yeux, ne le laissant pas lui non plus insensible à la nudité magnifique même de dos du grand blond dont il a la chance d’être le petit ami et il file sous le jet d’eau chaude avant que son début d’érection ne se voie trop lui aussi.

- Aller viens « Thom » elle est bonne, ce n’est pas grave si tu bandes (rire) Au contraire, comme ça il y en aura plus à laver.

Je sens le courant d’air de la porte qui s’ouvre puis le corps de mon chéri qui se plaque contre le mien, ses mains m’enserrent le ventre et sa bouche vient déposer tout un paquet de bisous sur mon cou qui en attrape la chair de poule, tellement cette sensation me fait un bien fou.

Je me retourne et nos lèvres s’ajustent alors au millimètre dans un baiser passionné, nos mains se gavant de la douceur de nos dos et pour ma part de ses belles fesses pommés couvertes d’un fin duvet blond presque transparent.

Je le sens trembler sous mes caresses et son sexe dur se frotter sur mon ventre, le mien dans le même état tape plus bas entre ses jambes tantôt sous ses bourses tantôt dans son sillon fessier.

L’eau chaude nous coulant toujours dessus, finit par nous faire revenir à la réalité et les yeux toujours dans les yeux nous reprenons nos ablutions.

Une fois terminées, nous nous séchons et chacun une grande serviette de bain autour de la taille avec nos vêtements sous les bras, nous rentrons dans la chambre avec dans le regard l’envie qui nous tient de continuer ce que nous venons de commencer d’une si plaisante manière.

1ere année vacances d’été : (6 /14) (Reims)

Annie sourit quand elle voit son mari partir vers la chambre de Damien avec la bouteille de lait, Frédéric étant devenu accro de ces deux magnifiques spécimens de la race féline.

En plus les deux siamois le lui rendent bien et ne manquent jamais de venir jouer avec lui, ou tout simplement lui quémander des caresses.

Damien voit arriver son père et peste intérieurement de son manque d’intimité depuis qu’il a pris l’habitude de s’occuper le matin de « Tic » et « Tac ».

- P’pa !! Tu pourrais frapper avant d’entrer.

- Hein !! Ah oui excuse-moi !! Minou !! Minou !! Minou !! Où ils sont les gentils minous ?

- (Damien) T’as quel âge p’pa ? Hi ! Hi !

Frédéric déçu de ne pas les voir.

- Ils ne sont pas là ?

- Non !! Ils m’ont réclamé la porte tout à l’heure, sans doute pour chasser ou pour aller faire leurs besoins.

- Ah ok !!

Il se dirige vers leurs gamelles et y verse un peu de lait dans chacune d’elles.

- On ne peut pas dire qu’ils nous coûtent cher ses deux-là, juste un peu de lait le matin et de l’eau le reste du temps.

- Tu sais bien que Florian nous a expliqué qu’ils étaient habitués à se nourrir tout seul et qu’il n’y avait pas besoin de litière pour les mêmes raisons.

- C’est vrai !! Au fait ? Il vient vous chercher quand Julien ?

- De très bonne heure demain matin, tu sais que nous nous sommes donné rendez-vous aux environs de seize heures devant l’entrée du camping.

- Dis « Dami » ? Tu ne pourrais pas oublier de prendre les chats ?

- P’pa !!! C’est quoi cette histoire ? Tu sais bien que « Flo » les attend ?

- Oui mais je vais m’ennuyer si longtemps sans eux moi !!!

***/***

Denis regarde son fils terminer de préparer sa valise, il est content pour lui de savoir qu’il s’est enfin fait des amis avec qui il a envie de bouger et de sortir.

C’est la première fois à vingt ans qu’il fait quelque chose sans eux et Denis comme Simone sa femme, sont reconnaissants à Florian de l’avoir extirpé de cette solitude où il vivait jusque-là les trois quarts du temps.

Julien ferme son bagage, le prend par la poignée et en passant devant son père qui l’observe depuis un moment va le mettre dans le coffre de la « 307 », il reste assez de place pour les affaires de Damien et d’Aurélien mais il doit encore passer les chercher avant le soir pour être quitte demain matin quand ils partiront de bonne heure.

Une fois revenu dans sa chambre, Julien s’assoit sur son lit et repense aux derniers mois depuis qu’il a fait connaissance avec ses nouveaux amis.

Sébastien est celui qui a fait que cette rencontre soit devenue possible et il lui en est redevable, mais sa préférence va quand même vers les Viala même s’ils sont plus jeunes que lui (Il sourit) surtout « Dami », Guillaume et « Flo » mais il se sent surtout de forts atomes crochus avec Aurélien envers qui il ressent une forte amitié malgré ses deux ans de moins que lui.

L’idée de ses vacances qui d’abord lui faisait peur car peu habitué pour ne pas dire pas du tout à s’échapper du cocon familial, le met maintenant dans un réel état d’excitation et il a hâte d’être déjà à demain pour retrouver toute la bande, plus ceux qu’il ne connaît encore pas.

***/***

Maxime, Julien et Émilie quittent à l’instant leurs services, ils ont obtenu exceptionnellement cinq semaines de congé grâce à Florian qui a intercédé en leurs faveurs auprès du directeur qui ne peut décidément rien lui refuser.

- (Julien) Donc nous sommes d’accord ? C’est toi « Max » qui prend ta caisse et qui passe nous chercher à l’aube demain matin ?

- (Maxime amusé) Oui ma « Tite » poule, t’inquiète !! Je ne vais pas t’oublier.

Julien faisant le gars outré.

- Hé gamin !! Déjà au vu de mon âge par rapport au tien tu me dois le respect, c’est bien compris ? Alors plus de « Tite » poule !! Non mais !! J’aurais l’air de quoi devant les autres moi !!

- (Émilie) Oui mon « ti » lapin, c’est compris et toi « Max » ne le fait pas exprès hein ? Parce que je ne veux pas qu’il se vexe devant les autres notre « ti » lapin d’amour.

Julien en soufflant très fort en sachant bien que contre eux deux il ne fait pas le poids, décide de ne pas répondre afin d’étouffer dans l’œuf ce qu’il sent déjà comme une conspiration tacite entre ses deux collègues et amis.

- (Julien) « Milie » tu ne nous as toujours pas dit s’il vient Greg ?

- (Émilie) Il vient oui, mais il ne sera en congé que la semaine prochaine alors il nous rejoindra là-bas, tu sais bien qu’il a déjà eu de la chance d’avoir des repos d’accorder en juillet. D’habitude c’est réservé à ceux qui ont des enfants.

Maxime sourit car il aime beaucoup Grégory qu’il connaît relativement bien ayant souvent à faire avec lui lors des permanences aux urgences, celui-ci étant pompier et conduisant souvent le véhicule ambulance, c’est d’ailleurs de cette façon qu’ils se sont connus avec Émilie.

1ere année vacances d’été : (7 /14) (Dune du Pilat)

La camionnette arrive tôt ce matin-là devant « le camping de la dune » chargée jusqu’aux essieux, le coupé Mercedes la suivant avec à l’intérieur Philippe, Michel et Maryse.

Deux amis de Philippe conduisant le Jumper Citroën, sont venus amener le matériel et aider à le monter, afin que tout soit prêt quand les jeunes débarqueront en milieu d’après-midi avec un long voyage dans les pattes.

Jean le gérant arrive au pas de course pour leurs ouvrir la barrière, suivit par un jeune homme en jogging qui frappe aux carreaux de la Mercedes pour pouvoir leur parler.

Philippe ouvre la vitre et observe amuser le jeune garçon qui doit être de l’âge d’Aurélien ou à peine plus âgé, mais qui ressemble tant à un autre.

- Oui jeune homme ?

- Bonjour Messieurs Dame, je suis Raphaël et mon père m’a demandé de vous montrer le chemin jusqu’à l’emplacement que vous avez réservé.

- Merci mon garçon, nous te suivons.

- Entendu, juste le temps de prendre ma bécane.

Il fonce direction l’accueil où il enfourche un vélo et à fond les gamelles, il les mène quelques centaines de mètres plus loin sur une place touchant au pied de la dune.

Il attend que les adultes descendent des voitures, puis les rejoint afin de leurs montrer les limites de l’emplacement.

- Bon !! Ça part d’ici…

Il montre le chemin.

- …jusqu’aux deux oliviers là-bas, j’espère que ce sera suffisant ?

Philippe jauge la parcelle qu’a montrée le jeune garçon et hoche de la tête satisfait.

- C’est très bien, je pense que ça devrait aller !! Merci.

- (Raphaël) Je peux rester pour vous aider si vous voulez, ça ne me dérange pas vous savez !! Et puis j’ai l’habitude du montage des tentes.

Michel conquit par le visage souriant du garçon.

- Avec plaisir, je ne doute pas un instant que tu nous sois d’un grand secours.

Et il ne s’était pas trompé eu jugeant le jeune homme, car son expérience fut fort utile lors du montage des trois immenses tentes kaki qu’ils mirent en place ce matin-là.

Deux d’entre elles le long de la dune pour le couchage et la troisième en vis-à-vis pour la journée ou la soirée, quand ils voudront rester ensemble à faire des jeux ou casser la croûte.

Ils mirent ensuite en place les rideaux de séparation dans les toiles réservées aux chambres de façon à créer des pièces, trois de chaque côté d’un petit couloir en laissant ainsi douze possibilités de couchages au total des deux toiles.

Dans l’autre tente ils mettent en place toute une ligne de tables pliables en bois avec des bancs pliables et en bois également de chaque côté, ainsi qu’une espèce d’étagère que Philippe sort du coffre de la Mercedes avec deux micro-ondes et un paquet de rallonges et de prises multiples.

Il est presque treize heures quand ils terminent enfin de tout mettre en place et la faim commençant à les tenailler, ils se dirigent donc tous avec bonne humeur vers le restaurant où une table a été réservée pour eux.

- (Michel) Tu restes manger avec nous Raphaël ?

- (Raphaël surpris) Je ne voudrais pas vous déranger.

Maryse en lui prenant le bras gentiment.

- Allons mon garçon si nous te le proposons c’est que tu ne nous déranges pas, bien au contraire.

- (Raphaël content) Alors c’est entendu, je vais prévenir mon père et ramener des couverts supplémentaires.

- (Philippe) Ce n’est pas la peine, c’était déjà prévu et ton père est au courant depuis ce matin.

Jean justement arrive, accompagné du patron du restaurant avec les plateaux d’entrées.

- Aller à table tout le monde !!

Un repas tout simple mais qui les satisfait tous autant qu’ils sont, Michel ne peut s’empêcher de détailler le jeune Raphaël qui décidément lui plaît beaucoup.

En plus d’être un garçon manifestement serviable et pas faignant, il ressemble beaucoup à son petit-fils en plus âgé avec ses cheveux roux en brosse et ses taches de rousseurs qui parsèment un joli visage toute en rondeur.

Bien sûr la différence d’âge fait qu’il est un peu plus grand, plus trapu et aussi plus mature que Florian mais cela donne une idée au vieil homme de comment sera son petit-fils d’ici deux ou trois ans.

Philippe s’est bien sûr rendu compte tout de suite de l’intérêt de son ami pour le jeune homme et en a aussi compris le pourquoi, ayant également remarqué le courage, la gentillesse, ainsi que la ressemblance qu’ont les deux garçons.

Il se dit que cela ne l’étonnerait pas plus que ça si le jeune Raphaël apparaissait un de ses jours à Aix et soit compté parmi les amis de son « filleul ».

Voulant prendre de l’avance, il cherche alors à en savoir un peu plus sur lui et en bon spécialiste se faire une opinion un peu plus formelle de ce qu’il est derrière cette apparence physique plus que sympathique.

- Dis-moi Raphaël ? Tu travailles ici avec ton père ?

- Juste pendant l’été monsieur.

- Tu peux m’appeler Philippe tu sais, c’est pour te faire un peu d’argent que tu aides ton père donc je présume que tu dois suivre des études ?

- Je ne demande rien à mon père vous savez, si je l’aide c’est surtout parce que j’aime beaucoup être avec lui. Quant aux études oui, je rentre en fac à la prochaine rentrée.

- Tu as déjà choisi un métier ?

- Bien sûr, j’aimerais être vétérinaire.

- (Philippe) Tiens donc !! Et pourquoi pas médecin ?

Raphaël avec un grand sourire.

- Parce que j’aime trop les animaux c’est pour ça et puis je ne pense pas avoir le niveau suffisant pour faire médecine, déjà que j'ai redoublé ma terminale.

Maryse qui suit depuis le début la conversation.

- Eh bien tu ne seras pas dépaysé avec mon petit-fils et ses amis, puisque justement ils sont quasiment tous pour la plupart dans le domaine de la santé.

- (Raphaël surpris) Ah oui ? Votre petit fils fait médecine ?

- (Michel amusé) Oui, c’était son rêve depuis tout petit et il est très doué pour ça semblerait-il !!

Raphaël en soupirant.

- Comme j’aimerais lui ressembler.

Le fou rire que déclenchent ses paroles le surprend au plus haut point, ne connaissant pas encore celui à qui il aimerait ressembler et à qui il ressemble déjà beaucoup.

1ere année vacances d’été : (8/14) (Dune du Pilat)

La Ford Escort avec un grand « A » rouge collé à la vitre arrière, roule tranquillement sur l’autoroute conduite par Éric tout fier d’avoir passé son permis de conduire une semaine plus tôt et de pouvoir ainsi emmener ses amis et leurs éviter à tous de prendre le train avec le chargement qu’ils avaient prévu d’emporter.

Chloé sur le siège passager avec Mathis et Léa à l’arrière, chacun transportant sur les genoux ce qui ne tenait plus ni dans le coffre ni sur la galerie.

***/***

La 307 arrive aux alentours d’Avignon avec Aurélien à côté de Julien et Damien à l’arrière côté conducteur, « Tic » et « Tac » dormant comme des loirs près de lui côté passager.

Leur coffre à eux aussi est plein de tout ce qu’ils ont pu trouver d’utile pour leur séjour.

***/***

La Clio a déjà passé Avignon et est déjà en direction de Bordeaux, à son bord Carole la conductrice avec à ses côtés une énorme valise, car Sébastien et Sylvain ont voulu à tout prix rester l’un près de l’autre pour pouvoir se câliner si l’envie leur en prenait.

***/***

La Golf trois de Maxime est elle aussi aux portes d’Avignon, avec Émilie près de lui et Julien derrière.

La place inoccupée est prise par une montagne de duvets, qu’ils avaient promis d’emporter lors du débriefing qu’ils ont eu avec Florian le mois précédent.

***/***

Les six garçons partis d’Orléans sont dans le car qui va les déposer à quelques kilomètres du Camping, il est convenu avec les deux premiers qui arrivent de venir les y chercher.

Normalement ils ne devraient pas attendre très longtemps, étant donné que l’arrivée du car est prévue pour seize heures quinze, heure approximative qu’ils se sont donnée pour rendez-vous.

La Teste-de-Buch où s’arrête l’autobus n’est en effet pas très éloignée du camping et il ne leurs faudra guère de temps pour venir les y chercher.

Une fois tous réunis, les quatre voitures, cinq même avec celle de Grégory quand il sera là, devraient être suffisantes au cas où ils voudraient faire des sorties pour visiter la région.

Florian est assoupi la tête posée sur l’épaule de Thomas qui bien sûr est sur le siège à côté du sien, le grand blond ne se lassant pas pour sa part de regarde défiler le paysage.

Si quelqu’un le voyait avec le sourire béat qu’il a depuis tout le trajet et lui posait la question de savoir ce qui le rend ainsi, il ne pourrait que répondre que c’est la vie qui lui apporte tout ce dont il rêve depuis toujours.

Alexie et Marc sont main dans la main au fond du bus et apprécient ce long moment de tête à tête pour pouvoir profiter l’un de l’autre, sans que rien ni personne ne vienne troubler leur couple.

Guillaume et Flavien juste devant eux tapent la discute comme des vieilles pies depuis plus d’une heure, heureux qu’ils sont de retrouver chacun sa petite amie et de pouvoir passer tout ce temps avec elle.

***/***

Ils rient aussi en se rappelant de la tête de « Ludo » au repas du soir, quand Florian a vu le couscoussier et qu’il s’est précipité dessus, puis en sortant un os de poulet trop cuit s’est écrié d’une voix paniquée.

- Marc !!!! Oh non !!!!

Le petit garçon s’est alors écroulé littéralement de rire en suffoquant presque, entraînant toute la maisonnée dans le fou rire.

Ensuite quand Marc est entré sans rien comprendre à part que Florian avait l’air de l’appeler, puis quand il le voit tenant toujours son os de poulet et qu’il lui demande sans comprendre.

- Eh bien oui quoi !!! Tu me cherchais ?

Et que Florian d’un air surpris remet le nez dans la gamelle, puis regarde Ludovic d’un air horrifié.

- Mais c’est qui alors ?

Que le petit bout de chou en est reparti une nouvelle fois en live et n’en tombe par terre, n’arrivant plus à contrôler ses jambes.

***/***

Raphaël jette un dernier coup d’œil sur les tentes pour voir si rien ne manque, il est curieux de voir arriver toute cette bande d’amis.

C’est la première fois depuis qu’il aide son père l’été, qu’il voit un tel groupe venir passer leurs vacances ici et aussi longtemps, il ne doute pas un instant qu’il aura encore l’occasion d’avoir le cœur serré à leur départ comme chaque année quand il s’attache à quelques personnes et que l’heure de les quitter à sonner.

Ce qui lui manque c’est quelqu’un qui fasse battre son cœur, non pas juste pour une semaine ou deux mais pour faire sa vie avec et il sourit tristement en se disant que ce n’est pas gagné d’avance vu qu’il ne rencontre que des personnes éphémères qui ne pensent qu’à profiter de lui pendant la période estivale, ce à quoi bien sûr il s’est toujours refusé d’accepter en se gardant pour la bonne personne.

De plus le petit village où il vit se retrouve quasiment désert le reste du temps, les maisons étant revendues au fur et à mesure comme résidences secondaires à des personnes déjà assez âgées ne s’y rendant que l’été accompagnés au mieux de leurs petits-enfants.

Pour couronner le tout, ses goûts en la matière sont suffisamment tracés dans sa tête pour qu’il ait la moindre chance ici et de façon durable surtout, de trouver chaussure à son pied.

Il n’espère plus maintenant que dans l’espoir qu’à Bordeaux ou à Aix en Provence là où il doit entrer en fac dès qu’il aura reçu son affectation, que ce ne sera plus aussi problématique et qu’il pourra espérer y trouver enfin l’âme sœur.

Jean au loin, regarde son fils figé devant les grandes tentes qu’il a aidé à monter et ressent toute la tristesse de ce beau jeune homme d’être seul, enviant sûrement les personnes qui vont arriver et profiter de cet emplacement, liées manifestement par une très grande amitié pour se réunir ainsi si longtemps tous ensemble.

Lui aussi est triste, triste de voir son fils partir en septembre et ne plus l’avoir comme depuis bientôt dix-neuf ans toujours près de lui.

Son cœur de père se serre quand il pense à cette séparation, son fils est pour lui comme pour sa femme le rayon de soleil de toute une vie et l’éloignement il le sait ne va pas être simple à vivre, même s’il sait le voir certains weekends et pendant toutes les vacances.

1ere année vacances d’été : (9/14) (Dune du Pilat, l’arrivée au camping)

Carole met son clignotant puis se gare sur le petit parking près de l’entrée, au-dessus du porche où est noté inscrit en énormes lettres « CAMPING DE LA DUNE ».

- (Carole) Ouf !! Nous voilà enfin arriver.

Elle regarde sa montre.

- Un peu plus de neuf heures, on a bien roulé quand même.

Les deux garçons sans répondre, sortent en trombe de la voiture pour aller aussitôt le long de la haie soulager un besoin naturel qu’ils retiennent depuis un long moment déjà.

- (Sébastien soulagé) C’est sûr même pas le temps de t’arrêter pour pisser, j’ai cru faire dans mon froc avec tes conneries.

- (Carole amusée) Mais je vous avais demandé d’y aller à la station quand j’ai fait le plein !!

- (Sylvain) Ouaih !! Sauf qu’à ce moment-là, on n’avait pas envie.

- (Carole) Rhaa !! Les mecs toujours à se plaindre, appréciez plutôt le paysage et la bonne odeur d’iode au lieu de raller !!

- (Sébastien) On dirait bien que nous sommes les premiers ?

- (Sylvain moqueur) Et ça t’étonne toi ?

- (Carole) Bon !! Ça va, vous n’allez pas en chier une pendule non plus ? Qui c’est qui a le portable de « Flo » ?

Sébastien lui tend l’appareil.

- Tiens !!!

- (Carole amusée) Tu ne peux pas l’appeler toi-même ?

- (Sébastien) C’est toi la pipelette, alors assume !!

Carole hausse les épaules et prend l’appareil que leur a gentiment prêté Florian pour que chaque groupe en ait un afin de pouvoir communiquer en cas de problème ou comme c’est le cas en ce moment, pour signaler leur arrivée et savoir où ils en sont eux de leur voyage en car.

Thomas entend son appareil sonner, il décroche aussitôt en voyant apparaître à l’écran le surnom de son ami.

- Allô !!

- …………

- C’est cool ça, nous ne sommes plus loin nous non plus. J’ai vu la pancarte indiquant dix kilomètres pour arriver à la Teste-de-Buch.

- ………..

- D’accord !!! Je préviens tout le monde, à tout !!

Il raccroche et sourit à regarder Florian qui au son de la conversation s’est réveillé, le jeune rouquin ouvrant de grands yeux étonnés en cherchant à se rappeler où il est.

Thomas lui prend la main et la lui serre doucement afin de bien montrer sa présence près de lui, le regard de son ami d’un vert profond capte le sien alors qu’un grand sourire étire ses lèvres avant qu’il ne prenne la parole pour lui demander où ils sont.

- (Thomas) Encore cinq ou dix minutes et nous serons arrivés, j’ai eu Carole à l’instant au téléphone et elle se mettait en route pour venir nous chercher. Je pense qu’elle devrait arriver en même temps que nous à peu près.

- Cool !! Et les autres tu as de nouvelles ?

- Non pas encore, mais ça ne devrait plus tarder.

Ils entendent le clignotant du bus et le sentent décélérer pour enfin s’arrêter devant un arrêt, marquer du nom de la petite ville où ils sont enfin arrivés.

Sitôt les portes ouvertes, tout le monde descend et attend que le chauffeur ouvre les énormes panneaux latéraux donnant accès aux coffres à bagages.

***/***

Pendant ce temps-là devant le camping, arrive la Golf avec Maxime au volant qui aperçoit tout de suite les deux garçons attendant devant le parking.

Il se gare près d’eux et pendant que ses passagers descendent tranquillement « eux », il ouvre son carreau pour demander.

- Salut les gars !! Il y a longtemps que vous attendez ?

Sébastien en lui serrant la main.

- Non pas trop !! Carole est partie il n’y a pas cinq minutes, tu devrais y aller aussi et je vais prévenir Thomas que tu ne seras pas loin derrière elle.

Maxime tape sur son GPS l’adresse qu’il a notée sur un calepin.

- En effet ce n’est pas loin, bon !! J’y vais, préviens-les !! A tout de suite.

La Golf repart en trombe en les laissant à tousser au bord de la route, Julien et Émilie rejoignent les deux garçons en leurs montrant un banc pas loin, leurs proposent d’aller s’y asseoir.

***/***

Thomas range une nouvelle fois son portable et s’adresse aux cinq autres près de lui.

- Carole ne devrait plus tarder et Maxime arrive lui aussi (Il sourit) à fond la caisse d’après « Seb ».

Flavien tout heureux de revoir sa copine.

- Tout ça s’annonce pour le mieux non ?

- (Guillaume) J’espère qu’on aura vite des nouvelles des autres.

Marc en faisant des grands signes vers la route.

- Voilà Carole !! Hou ! Hou ! Par ici !!

La jeune fille fait un gros ouf dans sa tête car elle se croyait perdue et tournait déjà depuis quelques minutes dans le patelin, cherchant désespérément l’arrêt de bus.

Un crissement de pneu juste derrière elle quand elle finit de se garer la fait sursauter, elle regarde inquiète dans le rétro et voit la bouille rigolarde de « Max » qui descend de la Golf, encore entourée de la poussière due à son freinage et à son arrivée sur les chapeaux de roues.

- (Maxime) Preum’s !!!

Voyant Carole sortir le visage tout pâle.

- Alors ma poule ? Tu as eu peur qu’un beau gosse te rentre dans le cul ?

Carole retrouvant le sourire.

- Un beau gosse ? Ou ça ? Mais tu es fou de rouler comme un dingue « Max », un de ses quatre il va t’arriver un accident et tu auras l’air malin.

Maxime venant lui faire la bise.

- Oui m’man !!


1ere année vacances d'été : (10/14) (dune du Pilas, L’arrivée au camping)

Quand ils arrivent au parking les deux autres véhicules ne sont pas encore arrivés, aussi Thomas leurs envoie-t-il un texto pour savoir si tout va bien et les réponses ne tardent pas, rassurant tout le monde.

Florian et Thomas laissant leurs amis attendre les retardataires, décident d’aller prendre possession de leur emplacement et de régler avant toute chose comme leur a bien recommandé Philippe, les divers points d’intendance avec le gérant.

Philippe leurs ayant expliqué les négociations qu’il avait faites pour eux afin de préserver leurs budgets, ils ont donc le sourire en entrant dans la salle d’accueil et en apercevant un homme d’une quarantaine d’années qui les fixe la bouche ouverte.

***/***

Jean entend bien la porte s’ouvrir et quand il lève les yeux, il reste bouche bée devant les deux garçons tout souriant qui viennent d’entrer dans le local.

Il repense alors à l’homme lui disant qu’il saurait comment reconnaître ses filleuls quand il s’apercevrait qu’il est déjà depuis un moment la bouche ouverte, ce dont il se rend compte aussitôt et qu’il s’empresse de refermer.

Thomas comme à chaque fois qu’il rencontre un nouveau visage, fait toujours la même impression et fini par en prendre tellement l’habitude qu’il n’y prête quasiment plus attention.

Mais pour Florian c’est une autre paire de manche car lui ne se lasse pas de voir l’expression sur les visages des gens quand ils voient son ami pour la première fois, tellement il est fier de lui et d’être avec lui.

Mais surtout que ce soit de lui, Florian que cette bombe sur pattes comme il aime l’appeler soit tombé amoureux.

- (Jean) Vous êtes les filleuls de monsieur Espinach ?

Thomas en s’approchant pour lui serrer la main.

- Heu !! Oui, comment vous nous avez reconnus ?

Jean en lâchant la main à la poigne virile qui vient de le saluer.

- La description était tellement réaliste que je ne pouvais me tromper.

Je lui demande surpris.

- Ah oui ? comment ça ?

- (Jean amusé) Il m’a dit que ce serait un jeune rouquin les cheveux en pétard accompagné d’un jeune homme que je ne pourrais pas manquer de reconnaître.

C’est vivement amusé, que je le coupe.

- Ah oui !! La bouche ouverte, c’est ça ?

- (Jean rit) C’est exactement ça oui.

Il regarde Thomas.

- Pas besoin d’en dire plus, mais je dois reconnaître que je ne me laisse pas si souvent que ça impressionner par le physique des gens et encore moins de celui des garçons, mais alors là !! Chapeau bas jeune homme.

Voyant les rougeurs commencer à s’étaler sur les joues de « Thom », je préfère passer à un autre sujet en sachant très bien comment mon ami est toujours surpris de recevoir ce genre de compliments.

En effet pour lui il n’a rien de spécial et ne comprend pas l’engouement des gens à son encontre.

Nous réglons donc les modalités que m’avait déjà expliquées Philippe dans les grandes lignes, en faisant les comptes au fur et à mesure dans ma tête, je suis heureux de constater que je vais disposer d’assez d’argent pour les deux mois.

Déjà grâce aux sommes que j’ai reçues de l’hôpital qui se sont avérées plutôt coquettes ces derniers mois, mais aussi à cause de la ristourne et de la proposition pour la nourriture qu’a négociée Philippe avec ce brave homme.

C’est donc avec le sourire que Thomas lui tend sa carte bleue qu’il avait créditée de l’argent en liquide que je lui ai confié, le gérant est surpris de nous voir vouloir payer tout d’un coup aussi en prenant la carte des mains de « Thom » il me regarde et dit.

- Ce serait peut-être bien de payer déjà un mois, puis le reste ensuite suivant combien vous serez et si vous voulez toujours rester, alors seulement vous payerez le mois suivant. Qu’est-ce que vous en dites les garçons ?

J’en pense que l’idée est bonne.

- C’est entendu comme ça monsieur, nous vous payons donc les quatre premières semaines. N’oubliez pas d’inclure le repas de ce soir.

Je me tapote le ventre.

- Parce que ça gargouille là et si vous ne savez pas ce que c’est qu’une bande de jeunes affamés, vous allez être surpris sur ce coup là.

Jean tend l’appareil à Thomas pour qu’il tape son code.

- Voilà !! Et ensuite je vais vous montrer les lieux, mon fils n’est pas là pour l’instant mais il viendra demain matin vous amener le premier panier-repas pour les petits déjeuners.

Thomas après avoir tapé son code.

- Nous le reconnaîtrons comment ?

Jean nous scie en deux quand il nous répond.

- De la même façon que je vous ai reconnus vous Hi ! Hi ! Bon !! Suivez-moi que je vous montre le restaurant pour ce soir, ainsi que votre emplacement et les sanitaires, pour le reste je laisse le soin à Raphaël de vous servir de guide demain et mon avis que si vous êtes tous aussi sympa, il ne va peut-être plus vouloir vous lâcher.

Il commence par le restaurant et nous montre une table qui nous sera réservée le soir, enfin quand on dit une table.

Ce serait plutôt cinq tables habilement disposées pour que tout le monde puisse discuter sans problème, ensuite nous passons devant le petit magasin où nous pourrons venir chercher les paniers repas et après ça, il nous pose quelques questions sur nos goûts alimentaires aussi bien du matin que du midi.

Ce qui nous impressionne le plus je crois, c’est en arrivant à l’emplacement en voyant les énormes toiles de tentes.

Nous entrons à l’intérieur sans avoir à baisser la tête car le haut central est au moins à trois mètres, ce qui nous fait sourire en pensant à Flavien qui devrait apprécier compte tenu de sa taille.

Quelqu’un qui passe devant pourrait penser à une colonie de vacances qui s’est implantée dans le camping, Thomas ouvre un des rideaux de séparation et constate comme moi qu’il y a largement la place pour deux en y mettant nos affaires personnelles.

Du coup c’est le moral au beau fixe que nous rejoignons les autres, heureux de constater qu’il ne manque plus qu’un groupe car je vois la 307 de Julien garée à côté de la Clio.

Deux frottements contre mes jambes me font baisser les yeux et me pencher pour prendre les deux siamois qui en ronronnent de bonheur ayant retrouvé leur maître.

1ere année vacances d’été : (11/14) (dune du Pilat, la bande fait connaissance)

Damien est retourné dehors prêt du parking, pour attendre les Aixois qui ne sont toujours pas arrivés.

Mais d’après le dernier texto reçu ils ne sont plus qu’à quelques kilomètres de là, aussi le reste de la bande commence à investir les lieux.

Quelques-uns foncent aux toilettes, tandis que d’autres vident les voitures et posent le tout dans la tente de jour, en attendant d’être tous là pour décider de la prise en compte des chambres.

Les « Rémois » à part bien entendu les Viala, font connaissance avec Thomas et Alexie dont certains avaient entendu parler, mais ne connaissaient pas tous encore de vues.

Ils sont tous assis sur les bancs autour de la table et discutent tranquillement en attendant les derniers arrivants, mais aussi l’heure du repas.

« Tic » et « Tac » dressent les oreilles, ce dont tout le monde s’aperçoit aussitôt car ils trônent tous les deux au milieu de la table en y faisant l’objet de l’admiration générale.

Des bruits de voix leurs arrivent quelques secondes plus tard, se dirigeant vers eux et bientôt apparaissent les retardataires chargés comme des bourricots, ne voulant pas avoir à refaire une navette jusqu’à la voiture.

Un brouhaha de sons résonne alors sous la tente pendant les présentations, les embrassades, les poignées de mains et les demandes d’explications sur leur retard.

Explications assez farfelues, car ils ne veulent surtout pas avouer qu’ils se sont perdus pour avoir voulu prendre un raccourci par Biscarosse.

Profitant d’une accalmie, Florian saute sur la table et prend la parole.

- Vous êtes tous venus et j’en suis extrêmement touché croyez-moi, j’espère que nous allons tous passer des vacances dont nous garderons le souvenir très longtemps. Sachez que comme promis tout est prévu et déjà payer, que ce soit la nourriture, l’accès gratuit à la piscine et aux tennis, ainsi que pour les douches et tout le toutim. Maintenant il ne reste plus qu’à nous organiser pour le couchage et comment passer nos journées ici tous ensemble. Je n’ai droit qu’à une voix comme vous tous, aussi toutes les idées et les demandes de chacun, devront être écoutées et discutées dans la bonne humeur. Pour ma part voici ce que je propose, pour le couchage, déjà que ceux qui sont en couples ou qui ont l’intention de s’y mettre prennent la tente de droite et que ceux qui sont célibataires prennent l’autre tente. Quelqu’un a-t-il une autre idée ?

- (Émilie) Ton idée est bonne « Flo » mais juste une chose qui me concerne ? « Greg » n’arrive que dans une semaine alors est ce que je prends la tente de droite ou l’autre ?

- Bah en fait ça va dépendre du nombre de couples.

- (Flavien) J’ai une idée, si tu nommais les couples que tu vois ensemble et s’ils sont ok, je propose qu’ils prennent leurs affaires et aillent prendre une place dans la tente.

- (Sylvain) Bonne idée ça !!

- D’accord faisons comme ça, alors je commence par ceux dont je suis sûr après si je me trompe n’hésitez pas à me le dire. Les plus anciens Sébastien et Sylvain, ok ?

Les deux garçons en prenant leurs affaires.

- Ok !!

- Après (Je ris) Eh bien je crois que c’est moi et « Thom », ok ?

- (Thomas sourit) Ok « vieux » !!

Lui aussi prend ses affaires avec les miennes et sort choisir notre future place.

- Bon maintenant je dirais Marc et Alexie, ok ?

- Ok chef !!

Eux aussi chargent leurs sacs et sortent pour s’installer.

- Il reste, voyons voir !! Flavien et Carole ? C’est bon pour vous deux ?

Le grand prend la main de son amie.

- Bien sûr qu’est-ce que tu crois, allez viens ma puce je prends les valises.

J’hésite puis en posant la question à chacun.

- « Aurel » ? Chloé ?

Comme Flavien quelques instants avant lui, Aurélien prend les valises.

- Tu viens Chloé ? Notre studio nous attend.

- (Florian amusé)Très bien donc il reste une place pour toi Émilie, tu vois il n’y a pas de soucis. Pour les autres ce n’est pas la place qui manque sous l’autre toile, alors vous faites comme bon vous semble et puis rien ne vous empêche de vous mettre par deux vous aussi même si c’est juste entre copains.

- (Léa) Il n’y a pas à dire, ça manque de filles ici. Je vais me retrouver toute seule avec que des mecs ?

- (En riant) De quoi tu te plains ? Comme ça, tu as l’embarras du choix Hi ! Hi !

- (Léa amusée) Allons « Flo » tu sais que je l’ai déjà fait mon choix, mais j’espère qu’il ne va pas mettre deux mois à se décider.

Je regarde dans la pièce, mais je n’y vois pas Guillaume qui est déjà parti se choisir sa place et je comprends mieux qu’elle ait parlé aussi franchement devant moi.

- (En riant) Il est timide alors va falloir que tu forces un peu le passage ma grande, sinon ce n’est pas gagné d’avance.

Riant elle aussi.

- Je vois ça figure toi.

Me retrouvant seul, je décide d’aller aider Thomas pour installer notre nid et je saute de la table en me retournant vers « Tic » et « Tac ».

- Alors !! Vous venez vous deux, où vous prenez une chambre à part ?

1ere année vacances d’été : (12/14) (dune du Pilat, la bande fait connaissance)

Une petite heure plus tard le temps pour tous de s’installer le mieux possible, nous revoilà réunis sous la troisième tente pour les dernières mises au point.

Je suis impressionné par tout ce monde autour de moi, quand je les vois chacun dans leur contexte ça me paraît normal mais là ça me fait tout drôle de les avoir tous réunis dans le même endroit.

C’est Maxime qui parle le premier.

- On a un gros problème « Flo » !!

- (Surpris) Ah bon !!!

- (Maxime) Oui il y a deux Julien !! Déjà qu’avec un t’imagine !! Alors deux ?

Julien « son collègue » en riant.

- Qu’est-ce que t’as contre les Julien gamin ? Tu veux voir ce qu’ils vont te faire les Julien ?

« Max » va pour se sauver, mais il est ceinturé par-derrière et se retrouve devant son collègue, qui se rapproche de lui les poings sur les hanches.

- Alors développe un peu tes paroles de tout à l’heure gamin !!

- Mes paroles m’sieur ? Mais quelles paroles ?

- J’aimerais que tu m’expliques le « déjà qu’avec un tu t’imagines » !! Je n’ai pas très bien compris à quoi tu faisais référence.

L’autre Julien derrière son dos qui le ceinture toujours fermement.

- Moi non plus, je n’ai pas bien compris !!

Maxime sachant maintenant qui le tient.

- Ah D’accord !!! Tu vois « Flo », maintenant ils se mettent à deux contre moi.

Éric qui regarde amuser les trois garçons en plein délire.

- Et ben !! Ça promet !! Ils sont toujours comme ça ?

- Les deux zigotos qui bossent avec moi oui mais je t’avoue que pour l’autre gugusse derrière, je ne m’attendais pas à ce qu’il s’y mette aussi. Bon !! Un peu de sérieux les gars, vous aurez le temps de faire « mumuse » tout à l’heure.

Quand Julien libère Maxime, celui-ci se retourne et lui met gentiment un coup de poing sur l’épaule, amenant un grand sourire aux lèvres de ce dernier.

- Déjà pour résoudre le problème des prénoms, toi le plus jeune des deux Julien se sera « Ju » et toi le vénérable ancêtre du groupe se sera Julien ou « Juju », d’accord ??

Les choses étant réglées du moins pour l’instant, car quelque chose me dit que… Mais bon, je peux aussi me tromper, alors je verrais ça plus tard.

- Sinon les gars vous voyez la troupe que nous faisons aussi je pense qu’il faut tout de suite mettre une dernière chose au point, chacun fait ce qu’il lui plaît la journée et la nuit c’est clair ? Nous serons tous ensemble pour les trois repas, mais le reste du temps pas d’obligations. Va à la piscine qui veut idem pour la plage ou les sorties, je pense que nous aurons encore plus de plaisirs à nous retrouver tous ensemble de temps en temps en faisant comme ça, vous ne croyez pas ?

Flavien tenant Carole par la taille.

- Je comprends ce que tu veux dire et tu as raison il y a des moments où nous aurons tous envie d’être seuls, ou tout du moins en moins grand nombre, voir dans l’intimité avec notre petite amie. Alors il n’y aura pas à en prendre ombrage, au moins comme ça les choses sont claires.

Thomas en se marrant comme un fou dans son coin.

- Alors vous m’excuserez, mais je vais tout de suite commencer notre bonne résolution et je vais prendre « ma petite amie » par la main pour l’emmener dans notre chambre faire un petit câlin.

Il s’avance alors vers moi, puis m’attrape le bras.

- Tu viens « ma douce » ??

Je pousse un grand cri en imitant un des héros de la cage aux folles.

- Oh !! Oui !! Oh oui !! Grand fou !! Tu as donc si faim de mon corps ?

Thomas mort de rire.

- Oh oui !! Une faim de loup !!

Je prends la voix la plus grave et virile que je peux.

- Alors tu vas être servi mec !! Si tu aimes la saucisse, tu vas avoir de quoi te caler les joues !

Éclats de rire général devant le magnifique bol que Thomas prend à ce moment-là devant mon allusion plus qu’osée sur la chose, ayant encore de gros blocages dès que l’on aborde ce genre de sujets même si c’est sous le coup de la plaisanterie.

Une fois dans notre chambre, je referme le rideau et viens me presser contre lui en le fixant dans les yeux.

Ses lèvres s’approchent, irrésistiblement attirées par les miennes et nos langues se mêlent avec voluptés pendant un long moment.

- Tu sais « Thom » je ne sais pas ce que je deviendrais sans toi.

- (Grand sourire) J’allais te dire la même chose.

- Tu ne m’en veux pas de t’avoir fait rougir tout à l’heure devant tout le monde ?

- Bien sûr que non !! Et puis je l’avais bien cherché aussi.

- Tu aurais aimé que je sois une fille ?

- (Étonné) Mais non !! Quelle idée ?

- Tu es sûr ?

- Tu me fais quoi là ? Bien sûr que j’en suis sûr !!

Sa main vient doucement se plaquer sur mon entrejambe.

- J’aime trop ce qu’il y a là crois-moi !!

Oups !! Eh bien là !!

- C’est l’air de la mer qui te rend aussi dévergondé ? Si c’est le cas nous aurions dû y venir plus tôt.

Thomas redevient rouge mais ne baisse pas les yeux pour autant.

- C’est que j’ai trop envie de toi.

Ma main part au même endroit sur lui, constatant par la même occasion dans quel état d’excitation il est.

- Je vois ça !!

1ere année vacances d’été : (13/14) (dune du Pilat, premier soir)

***/***

Mathis ronge son frein dans son coin, Damien depuis qu’ils sont arrivés s’est juste contenté de venir lui serrer la main avec deux ou trois paroles dites sur un ton neutre.

Pourtant sa sœur lui avait assuré qu’il avait envie de devenir copain avec lui, c’est à n’y rien comprendre et il sent bien que ça va péter un jour ou l’autre entre eux deux, surtout s’il continue à l’ignorer comme ça.

***/***

Damien le surveille du coin de l’œil et jubile intérieurement de voir la tête qu’il fait, Florian avait entièrement raison quand il lui a conseillé de feindre l’indifférence envers lui.

Maintenant il voit bien que ça commence à le mettre en rogne et il attend le moment où il ne tiendra plus et viendra vers lui pour lui demander des explications sur le fait qu’il le laisse dans son coin, alors qu’ils sont tous les deux du même âge et qu’ils devraient logiquement être toujours fourrés ensemble.

***/***

Maxime repense à la petite coalition des deux Julien contre lui tout à l’heure, il adore ses moments où ils se charrient avec son collègue et l’amitié qu’ils éprouvent l’un envers l’autre n’en est que renforcée à chaque fois.

Quand il a compris qui le ceinturait au moment où il voulait faire semblant de se sauver, il ne s’attendait vraiment pas à ce que ce soit l’autre Julien mais pensait plutôt à un des autres garçons qu’il connaît un peu mieux.

Pourtant il a apprécié que ce soit lui qui prenne cette initiative, leurs donnant l’occasion de rompre la glace et d’apprendre par la suite à mieux se connaître.

Maxime n’a jamais parlé à personne de son penchant pour les garçons et cette étreinte virile mais exempte de brutalité, lui a fait quelque chose qu’il n’a jamais encore ressenti jusqu’à présent.

L’envie d’appartenir à un homme tel que celui-là, il ne se fait pas d’illusion toutefois quant à la réciprocité de son ressenti mais il saura attendre pour voir et surtout pour déjà analyser si lui aurait envie d’aller plus loin si l’occasion se présentait, avec ce beau brun sportif aux yeux d’un vert si profond qui le trouble suffisamment pour que justement il se pose ce genre de questions existentielles.

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Éric se balade seul dans le camping, il pense aux amis de Florian qu’il ne connaissait pas encore.

Il les trouve tous réellement sympathique quoique complètement différents les uns des autres, il y a déjà des couples formés comme il a pu le constater.

Dans ceux qui sont seuls quoique plutôt bien foutus, il n’a pas ressenti d’attirance autre qu’amicale envers eux.

Par contre et c’est dommage qu’ils soient déjà pris, Flavien et Sébastien hum, Mais bon, aucun espoir de ce côté-là car Flavien est manifestement hétéro et Sébastien respire le bonheur quand il est près de son copain.

Il jette donc un œil sur les gens qu’il croise sans beaucoup d’espoir d’y trouver le gars qui est fait pour lui, en plus il faudrait qu’il habite pas trop loin de chez lui car il ne cherche pas qu’une rencontre d’un soir et c’est évident que les chances sont infimes de trouver les deux réunis dans la même personne à cet endroit précis.

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Guillaume se maudit d’être aussi con quand il est en présence de Léa, il voit bien qu’elle s’intéresse à lui mais c’est plus fort que lui à chaque fois qu’il veut lui parler sa gorge se noue.

Pourtant ce n’est pas faute de s’entraîner quand il est seul, à prononcer les mots qui vont bien pour faire comprendre à la jeune fille qu’il l’apprécie beaucoup.

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Julien dit « Juju » a hâte que « Greg » arrive car ce que ne sait pas Émilie, c’est qu’il est bi comme lui et que de temps en temps ils se font plaisir mais aussi qu’ils tiennent beaucoup l’un à l’autre.

D’ailleurs « Juju » reconnaît qu’il aime aussi très fort Émilie, mais ne trouve pas le courage nécessaire pour lui en parler de peur de briser cette amitié qu’ils ont ensemble depuis si longtemps.

***/***

Émilie regarde « Juju » qui manifestement n’a pas le moral ce soir, elle voit bien qu’il se sent seul entouré de tous ses couples qui ne manquent pas une occasion de se donner de fréquentes marques d’affection.

Mais quand va-t-il se décider à lui avouer ce qu’il éprouve pour elle, pourtant « Greg » en est certain car il lui en a parlé plusieurs fois de leurs petits cinq à sept, que son fiancé lui a avoué avoir avec « Juju » depuis le début qu’ils sont en couple.

Le grand fantasme de « Greg » qu’elle n’est pas loin mais alors pas loin du tout d’avoir elle aussi, serait qu’ils puissent vivre ensemble tous les trois.

Rien que d’y penser Émilie en a des frissons sur tout le corps et une humidité caractéristique mouille sa petite culotte, décidément il va falloir que cela évolue car ses sentiments elle le reconnaît volontiers sont aussi fort pour les deux garçons.

***/***

Voilà où en sont les pensées intimes de nos « célibataires » quand ce soir-là, ils sont attablés pour leur premier repas en commun sur la terrasse du restaurant.

Franck le patron est tout particulièrement satisfait de l’arrangement qu’il a pris avec Jean, au sujet des repas que ce groupe de jeunes qu’il trouve des plus sympathiques doit prendre régulièrement chez lui durant tout l’été.

Déjà une ça fait partir les réserves plus vite donc ses produits n’auront pas le temps de s’éterniser dans les frigos et de deux cela lui permet d’avoir une rentrée d’argent même plus modique qu’avec les autres clients, mais non négligeable pour autant.

Il sourit jusqu’aux oreilles quand il les voit tous applaudir son serveur qui leur amène sa spécialité, calamars farcis et son riz pilaf en garniture.

1ere année vacances d’été : (14/14) (dune du Pilat, Éric)

Quand Florian se réveille il est étonné d’être seul dans la chambre, la première soirée a duré très tard et ils se sont endormis aussitôt la tête posée sur l’oreiller.

Il s’attendait alors au petit câlin du matin, mais se dit que « Thom » n’a pas voulu interrompre son sommeil après la journée et la nuit d’hier.

Florian se lève donc en pleine forme et après avoir enfilé un short et chaussé ses tongs, il sort tranquillement sous le chaud soleil du matin.

Une envie pressante, lui fait accélérer l’allure jusqu’aux toilettes et après avoir assouvi ce besoin naturel, il retourne plus tranquillement au campement.

Il entend des voix dans la tente de jour et y entre pour constater que « Thom » et Chloé discutent ferme, deux énormes paniers ainsi qu’un tout aussi énorme sac à pain posés sur la table devant eux.

Ses narines respirent également l’odeur du café, qui termine de passer dans les deux cafetières qu’ils ont amenées avec eux.

Thomas voyant entrer son chéri.

- Bien dormi « Flo » ?

Je vais leurs faire la bise.

- Comme un loir !! Hum !! Ça sent bon ?

- (Chloé amusée) Oui et il y a ce qu’il faut pour un régiment.

- (Surpris) C’est ça qui te fait rire ?

- Oh non !! C’est la tête de Thomas, quand il a vu le gars qui nous a apporté les paniers sur son vélo Hi ! Hi !

Je me rappelle de la conversation avec le gérant.

- Il est resté la bouche ouverte ?

- (Chloé) Oh oui !! Et il n’y a pas que lui, crois-moi !!

- Raconte !!

- Je préfère te laisser la surprise, ce sera plus drôle de voir ta tête !! Hein « Thom » ?

Thomas m’observe bizarrement, les yeux brillants.

- C’est sûr !! Et puis je t’imagine à son âge et…

Chloé ne lui laissant pas le temps de finir.

- « Thom » !! Si tu lui dis, il n’y aura plus de surprise !!

- Oups !! C’est vrai tu as raison, mais avoue que ça laisse songeur ?

Chloé redevenant plus sérieuse.

- Je pense aussi à un de nos amis qui va peut-être arrêter de broyer du noir en vous regardant.

- (Curieux) Qui ça donc ?

Thomas qui a compris où veut en venir Chloé.

- C’est sûr que c’est tout à fait son type de mec.

- Mais enfin !! De qui vous parlez ?

- (Chloé) Mais d’Éric !! Tu en connais un autre toi qui bave quand il vous voit ?

Amusé en regardant Thomas.

- Je ne vois que ça figure toi ma puce.

Chloé reconnaissant que…

- Oui mais bon !! Lui s’était le premier et puis les autres je m’en fous complètement, alors qu’Éric est notre ami.

- Alors vous ne voulez rien me dire ?

- (Thomas conspirateur) Et non !! J’ai trop envie de voir la tête que tu vas faire.

- Bon !! Dans ce cas à table !! Je crève la dalle.

Je sors de la pièce et à l’entrée de chaque tente dortoir, je crie.

- À TABLEEEEE !!!!!

La demi-heure qui suit mes cris est non racontable tellement il se passe de choses en même temps, entre ceux qui grognent, ceux qui vont tout droit aux toilettes, ceux qui se font la bise, ceux qui vont direct à table se servir un café et se préparer des tartines, ceux qui chahutent, ceux qui dorment encore debout et j’en passe et des meilleurs.

Jusqu’à ce moment magique où tout le monde est à table pour déjeuner tranquillement en appréciant le pain frais et le café chaud, les paniers se vident vitesse grand V et tous commencent à émerger en souriant, le ventre plein devant cette belle journée ensoleillée qui s’annonce.

La petite vaisselle est vite faite et le reste de nourriture est rangé sur l’étagère ou dans le petit frigo qui est apparu comme par miracle ce matin.

Seul deux bols restent sous la table avec la ration de lait pour « Tic » et « Tac » qui ne se sont pas encore montrés.

***/***

Un crissement de pneus qui freinent sur les gravillons de l’allée nous fait tous nous retourner, un jeune mec d’environ dix-huit/dix-neuf ans tout souriant apparaît alors devant la porte et reste figé devant les regards qui se portent sur lui.

Je découvre alors celui dont mes amis n’ont rien voulu dire tout à l’heure et je dois avouer que je suis tout de suite conquis par ce garçon.

En fait il a tout pour plaire, je passerais sur le fait qu’il a les mêmes cheveux roux et le même visage couvert de son que moi pour ne retenir que son physique trapu qui respire la force et son sourire amical au-dessus duquel deux grands yeux d’un vert très clair, brillent de la joie de vivre qui anime tout son être.

- Salut la compagnie !! Je me présente, Raphaël le fils du patron et je vous souhaite à tous d’agréables vacances dans notre belle région. Je pourrai vous montrer les plus beaux coins si vous voulez.

Il aperçoit seulement alors les paniers vides.

- Ouah !! Pourtant j’avais fait mettre ce qu’il faut dedans !! Vous en avez eu assez ?

- (Chloé amicale) Oui ne t’inquiète pas, c’était largement suffisant.

Raphaël attrape les paniers et ressort.

- Bon !! J’y vais, j’amènerais encore ceux pour midi mais demain ce sera à vous d’aller au ravitaillement, d’accord ? Et si vous voulez cet après-midi pour ceux que ça intéresse, je vous montrerai un coin super pour aller vous baigner.

- (Chloé) D’accord, à plus « Raph » !!

Le garçon s’en va aussi vite qu’il est venu, les conversations reprennent alors desquelles il est comme de bien entendu l’un des principaux sujets car son physique et sa joie de vivre ont laissé des traces derrière lui.

Thomas me prend par le bras et se dirige vers Éric qui ne dit rien et n’a plus bougé de sur son banc depuis l’arrivée de Raphaël.

Thomas faisant claquer ses doigts près de son visage.

- Allô… Houston… ici la terre ?

Éric sortant de ses pensées en sursautant.

- Hein !! Ah c’est vous ?

Je ris car je comprends ce qui l’a rendu si pensif.

- Tu as vu un martien ou quoi ?

- (Éric sourit) Vous n’allez pas me croire les gars, mais je crois que je viens d’avoir un coup de foudre là.

Thomas en lui posant une main amicale sur l’épaule.

- Je suis content pour toi tu sais, tu le mérites.

Ne voulant pas jouer l’oiseau de mauvais augure, mais simplement lui remettre les pieds sur terre.

- Maintenant va falloir attendre de voir si c’est réciproque.

1ere année juillet : (1/34) (Mathis et Damien)

Au bout de deux jours, les habitudes se prennent et tous nos joyeux drilles commencent à prendre leurs marques, à part pendant les repas où ils apprécient d’être tous ensemble.

Le reste du temps, les groupes se forment et se reforment aux grés des envies du moment.

Quand l’un d’entre eux parle d’aller à la piscine, ceux qui en ont envie à ce moment-là vont avec lui, les autres choisissant de faire seuls à deux ou en groupe d’autres activités.

Les couples mixtes ont tendance à partir ensemble surtout le soir pour rejoindre des connaissances qu’ils commencent à se faire, les plus jeunes préfèrent et de loin les longues après-midis sur la plage tandis que les autres visitent les environs ou partent en voitures pour découvrir le pays.

C’est justement sur la plage le troisième jour que certaines choses commencent à évoluer, ils y sont venus à quatre pour bronzer et nager.

Il leurs a déjà fallu pour cela escalader la dune pour redescendre ensuite de l’autre côté, les jambes coupées par l’ascension de ce monticule de sable et prendre le temps après coup de s’allonger quelques instants pour reprendre leurs souffles.

Léa, son frère, Guillaume et Damien se déshabillent, pour ne garder que leurs maillots de bain et foncent en criant dans les vagues à l’écume blanche, qui s’abattent en grands rouleaux sur la plage.

Damien joue avec son frère et Léa, faisant bien attention d’ignorer Mathis qui tente d’en faire autant, mais qui n’y arrive manifestement pas car au bout d’un moment il n’en peut plus et les larmes aux yeux, il attrape Damien devant les deux autres en le secouant sèchement et en hurlant.

- Mais bordel !! Je t’ai fait quoi pour que tu m’évites comme un pestiféré ?

Damien surpris malgré tout par la violence de son geste et de ses propos.

- Hé !! Lâche-moi tu veux !! Je t’évite parce que tu n’es qu’un pauvre type !! Quand j’ai voulu essayer d’être copain avec toi, tu m’as dévisagé comme si j’étais un moins que rien alors maintenant fous moi la paix. J’ai autre chose à foutre qu’à tourner autour d’un caractériel dans ton genre, casse toi et fous-moi la paix… tu m’entends ? C’est tout ce que tu as gagné, je voulais être ton ami et même plus, mais tu as tout foutu en l’air.

- Pauvre con !! Tu n’as rien compris.

Damien qui sent qu’il a été trop loin dans ses propos.

- C’est ça oui !! C’est encore de ma faute !! Tu fais chier sérieux.

Damien s’échappe alors en courant, ne pouvant plus retenir les larmes qui coulent à flots maintenant que la colère est passée et qu’il se rend compte qu’il a perdu toutes ses chances avec ce garçon qu’il aime pourtant de tout son cœur, mais qui lui fait aussi tant de mal.

Mathis est devenu blanc comme un linge et regarde partir en courant le garçon qu’il aurait plutôt aimé serrer de toutes ses forces contre lui, il ne sait plus quoi faire car les paroles de Damien dites avec autant de colère avaient quand même un fort accent de vérité.

Léa approche de son jeune frère et voit dans son regard le déchirement affectif qu’il ressent, elle connaît les sentiments qui bouillonnent en lui et voit bien le chagrin de son cœur suite aux propos tenus qui ne correspondent pas et de loin aux sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.

Avec Guillaume ils en ont beaucoup discuté et elle sait maintenant que Damien tient autant à son frère que lui tient à Damien, aussi décide-t-elle que c’est le moment de leur donner le coup de pouce nécessaire.

- Pourquoi tu agis comme ça avec « Dami » ?

Mathis les yeux mouillés.

- Parce qu’il ne m’aime pas, voilà pourquoi !!

- (Guillaume) C’est là où tu te trompes, crois-moi.

- (Mathis sursaute) Quoi !!!

- (Léa) Crois-tu qu’il s’emporterait comme il vient de le faire s’il n’avait aucun sentiment pour toi ?

- (Guillaume) Tu sais, ta sœur m’a raconté vos conversations et moi j’en ai fait tout autant sur celles que j’ai eues avec Damien et bien crois-moi ou pas, mais c’était exactement les mêmes. Alors arrêtez de tourner autour du pot et dites-vous sincèrement ce que vous avez à vous dire.

Mathis s’essuyant les yeux avec un léger sourire d’espoir.

- C’est vrai ?

Guillaume lui rend son sourire.

- Tu me traites de menteur là ? Bien sûr que c’est vrai, je connais bien mon petit frère et je sais voir quand il n’est pas heureux.

Il montre Damien du doigt.

- Et là tu vois ? Eh bien il ne l’est pas du tout.

Mathis regarde la silhouette fine du garçon figer un peu plus loin, remarque les soubresauts que font ses épaules et son ventre se noue à l’idée qu’il pleure tout seul là-bas en grande partie par sa faute.

***/***

Damien en larmes essaie de se reprendre mais il n’y arrive pas, l’image de Mathis en surimpression dans son cerveau avec ses cheveux aux boucles blondes et ses beaux yeux bleus, lui déchire l’âme.

Il aurait tant voulu être avec lui comme « Flo » avec « Thom », il renifle un grand coup et sans pouvoir se retenir il se remet à pleurer.

Deux mains viennent alors enlacer doucement sa taille et une tête vient se poser légèrement sur son épaule, des cheveux blonds déjà tous dorés par le soleil lui chatouillent la joue et une voix timide mais d’une extrême douceur lui parle à l’oreille.

- Et si on reprenait tout à zéro tous les deux ?

1ere année juillet : (2/34) (Raphaël)

Un après-midi plutôt chaud, la 307 arrive devant la petite plage indiquée par Raphaël et se gare sur le parking réservé à cet effet, « Ju » coupe le contact et regarde son passager avant.

- Tu avais raison « Raph », c’est super ici et en plus il n’y a pas la dune à escalader.

- En plus tu verras, il n’y a que les gens du coin qui connaissent alors le plus souvent c’est assez désert.

- (Maxime derrière « Ju ») L’eau a l’air d’être plus propre qu’au camping ?

- (Éric derrière Raphaël) Faudra montrer ça à Florian et à Thomas, je suis sûr que ça leurs plaira.

- (Raphaël) Oui tiens au fait, pourquoi ils ne sont pas venus ?

- (Éric) Tout simplement parce qu’il n’y avait pas assez de place dans la voiture et quand tu les connaîtras mieux, tu sauras que ce n’est pas leur genre de s’imposer.

- (Maxime) C’est quoi cette embrouille !! Je pouvais aussi prendre ma caisse !! Ils sont bêtes ou quoi ?

- (Éric amusé) Moi également, mais va savoir avec eux !! Des fois je me le demande et pourtant personne ne les connaît mieux que moi.

- (« Ju ») Allez-vous installer, je vais les chercher quitte à les amener par la peau du cul !!

- (Maxime) Je vais avec toi comme ça je pourrais prendre ma voiture, vous autres allez nous trouver un coin tranquille, ok ?

- (Raphaël) D’accord, tu viens beau brun ? Je prends les serviettes et toi les parasols, c’est bon les gars et ramenez-les-nous tous les deux.

Les deux garçons avec les bras bien chargés partent sur la plage en direction d’un renfoncement qui a l’air sympathique, une fois installés ils s’assoient tranquillement en attendant le retour de leurs copains.

- (Raphaël) Ils sont cool « Flo » et « Thom », je les aime déjà beaucoup.

Éric profitant qu’il soit seul avec lui pour le sonder.

- Ils vont bien ensemble, tu ne trouves pas ?

- C’est certain !! Et puis ils sont si fusionnels que c’en est impressionnant.

- Ce n’est pas gênant pour toi que ce soit deux garçons ?

- Pas du tout !! Pourquoi tu me demandes ça ? J’ai l’air d’être homophobe ?

- (Éric sourit) Pas vraiment non, heureusement sinon tu serais plutôt mal tombé avec notre bande.

- (Raphaël) C’est sûr !!

Changeant de sujet.

- P’pa dit que je ressemble beaucoup à Florian, tu trouves aussi ?

Éric le fixe, les yeux brillants.

- Oh oui !!! Beaucoup, j’ai même entendu Thomas lui dire qu’en te regardant il le voyait un peu plus vieux et qu’il serait toujours aussi craquant.

- (Raphaël surpris) Il a dit ça Thomas ? Wouah !! Ça veut dire qu’il me trouve craquant ?

- (Éric amusé) Disons qu’il parlait de Florian, car je ne pense pas que Thomas s’intéresse à toi tu sais ?

- Encore heureux, tu me rassures !! C’est un super beau mec j’en conviens volontiers, mais ce n’est pas ce que je recherche.

Éric déçu de sa réponse.

- Ah !! Je vois !! Au fait, tu as quelqu’un ?

Raphaël scrutant le jeune homme.

- Non et toi ?

- (Éric soupire) Moi non plus, hélas.

- Pourtant tu es beau mec ?

- Oui et alors ? Toi aussi et c’est pareil non ?

- (Raphaël) Pas tout à fait, toi tu habites une grande ville alors que moi je vis dans un bled de plouc.

- Oui, mais tu dois en voir passer des occasions avec le camping de ton père ?

- (Raphaël sourit) C’est sûr que je pourrais me taper du monde. Mais tu vois, tu vas peut-être me trouver vieux jeu ou même débile, mais ça ne m’intéresse pas. En fait j’aimerais trouver la bonne personne, tu comprends.

- Oh que oui !! J’ai le même problème, figure-toi.

Raphaël surpris car se croyant un cas à part.

- Non !! Tu es encore puceau toi aussi ?

Éric heureux du « toi aussi ».

- On peut dire ça oui.

- Tu n’as jamais été amoureux ?

Éric ne voulant pas lui mentir.

- En fait si ça m’est déjà arrivé une fois je dois le reconnaître, mais c’est mon meilleur ami qui a décroché la timbale.

- Il t’a piqué ta meuf ? Tu parles d’un pote.

- C’est plus compliqué, disons que leur amour était réciproque alors que pour moi, disons que je voyais ça autrement.

- Et c’est toujours ton meilleur pote ? Je croyais que c’était Thomas ?

Éric tremble légèrement, car il sent bien que s’il dit la vérité il risque gros.

- C’est bien lui, oui !!

Raphaël ne comprend pas, il regarde son ami et s’aperçoit de ses tremblements, son visage figé par l’appréhension.

D’un seul coup ça fait un déclic dans sa tête, la stupeur vient alors se marquer également sur le sien.

- Florian !! Tu étais amoureux de Florian ?

Éric le regarde dans les yeux avec franchise.

- C’est vrai, mais je n’ai pas su l’exprimer comme il faut et il s’en est mépris sur mon compte !! J’ai même cru perdre son amitié tu sais et aussi celle de Thomas !! Et ça, je ne l’aurais jamais supporté crois-moi.

Éric explique alors toute l’histoire à Raphaël qui l’écoute religieusement, tout d’abord ses relations avec Thomas puis les paroles qu’il lui a dites sur Florian que Thomas sans méchanceté a répété à son copain.

L’engueulade qu’il a prise par Florian et le soulagement qu’il a eu de ne pas être rejeté par eux en restant leur meilleur ami.

- (Raphaël sidéré) Eh bien ma vache, t’as eu un sacré bol qu’il ne t’en veuille pas !! Ils devaient tenir grave à toi pour ne pas le faire !!

Éric en le fixant dans les yeux.

- Je sais, j’ai eu tout le temps d’y penser mais maintenant c’est fini et je suis heureux pour eux qu’ils soient ensemble.

- Tu es un sacré bonhomme toi et j’espère que tu trouveras quelqu’un qui te convient.

- Oh mais je l’ai trouvé !! Juste que comme avec « Flo », il n’est que dans ma tête et ce serait étonnant que ce soit réciproque.

Raphaël captivé par les yeux marron clair du garçon.

- Il faut le lui dire, il n’y a que comme ça que tu sauras.

Éric avale difficilement sa salive et d’une petite voix.

- C’est précisément ce que je suis en train de faire figure toi.

1ere année juillet : (3/34) (« Ju »)

Maxime regarde « Ju » pendant que celui-ci conduit, décidément il trouve que ce gars lui plaît de plus en plus.

Son petit air brun ténébreux tout comme ses gestes doux et posés, lui donnent envie de briser la carapace qu’il s’est faite autour de ses préférences sexuelles et de pouvoir enfin reconnaître qu’il a trouvé celui qui pourrait combler l’énorme solitude affective qu’il ressent depuis son adolescence.

Julien capte bien les regards en coin que lui lance son nouvel ami et se demande à quoi il peut bien penser en le dévisageant ainsi, il sourit en regardant de nouveau la route car lui aussi s’intéresse de plus en plus à son passager.

Il s’amuse intérieurement vu qu’il ne pense pas que ce soit pour la même raison que « Max » pense à lui car s’il savait qu’il lui plaît beaucoup mais alors vraiment beaucoup plus qu’un copain, il risquerait de descendre en marche ou de lui en coller une direct.

Les deux ans qu’ils ont d’écart ne se voient absolument pas et le fait qu’ils soient semblables physiquement lui va particulièrement bien.

Même taille, même poids et même chevelure brune presque en brosse, il n’y a que la couleur des yeux qui ne soit pas pareille puisque lui les a vert alors que Maxime les a noisette.

Maxime fini par s’apercevoir du petit sourire au coin qui marque les lèvres de Julien.

- C’est Raphaël et Éric qui te font rire ?

- (Julien surpris) Non pas vraiment !! Pourquoi, il y a un truc qui t’amuse avec eux ?

- Tu n’as donc pas fait gaffe comment Éric le mange des yeux le rouquin ?

- Bah non pas vraiment, mais vu ce qu’on sait de lui ça n’a rien d’étonnant !! Raphaël ressemble trop à Florian pour qu’Éric reste de marbre devant lui.

- Tu pensais à quoi alors si ce n’est pas indiscret ?

- Je me disais juste qu’on se ressemble beaucoup toi et moi, à part les yeux.

- Tu peux le dire oui, je l’avais remarqué aussi figure toi.

- Dis-moi « Ju » tu as quelqu’un dans ta vie ?

- Non pas encore mais comme nous déménageons tout le temps ce n’est pas facile non plus, j’espère que papa va rester où il est cette fois-ci !! En plus il a l’air de s’y plaire.

- C’est vrai que Denis est très apprécié au CHU, ce serait dommage qu’il nous quitte.

- Mais et toi « Max » ? Quelqu’un ?

- Non personne mais pour moi c’est surtout un manque de temps, avant c’était à cause de mes études mais maintenant c’est mon métier qui me bouffe mon temps et le soir je suis trop crevé pour sortir.

- Oui je comprends, mais quand même !! Rien qu’à l’hôpital ce ne sont pas les jeunes infirmières qui manquent.

Maxime ne répond pas car il ne veut pas mentir à ce garçon qui déjà lui donne des sueurs la nuit depuis qu’il l’a ceinturé à leur arrivée au camping le premier jour, il ne peut pas non plus lui dire de but en blanc qu’il préfère depuis toujours penser aux garçons plutôt qu’aux filles.

Julien du fait de son silence soudain le regarde avec plus d’attention et remarque la gêne que reflète son visage depuis qu’il lui a posé sa dernière question, bien sûr l’espoir naît en lui que Maxime soit comme lui mais ne veuille pas le reconnaître, aussi pour s’en assurer il décide de le pousser dans ses derniers retranchements.

- (En riant) Ou peut-être les jeunes infirmiers, ils ne doivent pas manquer non plus je pense.

- (Maxime) En fait c’est moi le plus jeune.

- (Julien) Ça ne répond pas à ma question ? Tu sais, tu n’es pas obligé de répondre mais vu que dans la bande c’est plutôt multi-sexuel, je ne vois pas où est ton problème.

- (Maxime amusé) Tu es bien curieux dis-moi ? Je t’en pose moi des questions sur tes préférences sexuelles ?

- (Julien) Non, mais tu pourrais.

- Et tu répondrais comme ça ? Sans te dire que je suis bien curieux et que ça ne me regarde pas ?

- (Julien) J’aurais mauvaise presse à me dire ça avec les questions que je te pose.

Maxime se gare car mine de rien ils sont arrivés, il se tourne alors rigolard vers le jeune homme qu’il apprécie déjà plus que beaucoup.

- Alors vas-y !! Accouche mon gars et dis-moi c’est quoi ton genre !!

Julien en le fixant dans les yeux.

- Tu veux vraiment que je te le dise ?... D’accord mais après c’est ton tour, ok ?

Maxime en avalant sa salive, ce qu’il croit lire dans les yeux de son ami lui donne de l’espoir.

- Si je sens que tu me dis bien la vérité, alors c’est d’accord.

Julien le fixe encore quelques secondes et il voit les yeux de « Max » étinceler en attendant qu’il parle.

- Bon alors je suis d’accord, ma préférence ira sans aucun doute vers le plus jeune infirmier qu’il y aura au CHU l’année prochaine quand je commencerais mon internat.

Voyant le hoquet de surprise que ses paroles déclenchent chez son ami.

- T’en dis quoi maintenant ?

Ses yeux se ferment un instant puis se rouvrent tout humide.

- J’en dis quoi ? Juste qu’il ne faut surtout pas qu’ils embauchent avant septembre au CHU !!

1ere année juillet : (4/34) (Guillaume)

Guillaume voit les deux garçons rester un long moment sans bouger et se retourne vers Léa qui elle aussi ne les quitte pas du regard.

- (Guillaume) Bon !! Eh bien ça a l’air de s’arranger non ?

- (Léa) On dirait bien, mais j’ai quand même un frangin pas facile à vivre. Quel caractère de vache il a, je n’en reviens pas !!

- Le principal c’est qu’ils reprennent tout à zéro, en espérant que cette fois sera la bonne.

Léa le regarde avec amusement.

- En parlant de lourdingue, ça me fait penser que j’en connais un autre moi et dans le genre il n’est pas mal non plus.

- (Guillaume curieux) Ah ! Oui ? Qui ça ?

Léa rit alors franchement car elle voit bien qu’il ne percute pas.

- Un certain Guillaume si tu vois de qui je parle ?

Guillaume rougit jusqu’aux oreilles.

- Je ne suis pas lourdingue, je suis timide ce n’est pas pareil.

Léa s’approche de lui et d’une main lui dégage les yeux de sa frange de cheveux qui lui cache le visage en lui souriant gentiment.

- Tu sais que tu es trop mignon quand tu rougis comme ça ?

- Surtout vas-y ! Moque-toi bien de moi.

- Je ne me moque pas, ou alors pas beaucoup. Je me demande juste combien de temps tu vas encore attendre.

- Attendre pour quoi faire ?

- Rhaa !!! Ce n’est pas possible ! Il te faut un dessin ou quoi ?

Guillaume la regarde dans les yeux et avale difficilement sa salive.

- Tu voudrais bien sortir avec moi Léa ?

Elle sent son cœur battre plus fort, enfin nous y voilà depuis le temps pense-t-elle.

- Mais !! Que faisons-nous-en ce moment ? Nous sortons bien ensemble non ?

- Je ne voulais pas parler de maintenant et tu le sais très bien, mais comme tu es décidé à ne pas m’aider vu que ça te plaît de me voir bafouiller devant toi !!

- Bon d’accord, je t’avoue que je le fais exprès. Tu es trop drôle, alors ma réponse est oui ! Oui je veux bien sortir avec toi.

Un grand sourire vient illuminer le visage du jeune garçon, son rêve va pouvoir se réaliser et il va enfin avoir une petite copine.

Et le plus fort dans tout ça c’est que c’est Léa la belle jeune fille qui est près de lui, celle qu’il voit la nuit dans ses rêves et qui vient d’accepter officiellement de se mettre avec lui.

- Youpi !!!

Son cri de joie fait sourire Léa, qui voit la transformation du jeune homme maintenant que les choses sont dites et que sa timidité a disparu comme par magie.

Mathis et Damien se retournent surpris de voir Guillaume danser comme un fou autour de sa copine, ils sont curieux d’en connaître la raison et reviennent vers eux d’un bon pas.

- (Damien) Qu’est ce qui t’arrive frangin ? Tu t’es fait piquer le cul par une abeille.

Guillaume attrape son frère dans ses bras.

- Elle a dit oui !! Léa est d’accord pour qu’on sorte ensemble, c’est le plus beau jour de ma vie.

Mathis à l’oreille de sa sœur.

- Je suis content pour vous deux mais je te surveille sœurette alors pas de bêtises, ok ?

Elle sursaute, surprise devant ce qu’elle croit comprendre.

- Ça veut dire quoi ça ?

- Juste que vous êtes encore trop jeunes pour avoir un bébé, alors faites attention.

Léa le regarde sidérée.

- Mais de quoi je me mêle ? Je suis bien assez grande pour savoir ce que j’ai à faire, je t’en donne des conseils moi ? Occupe-toi de ta vie sexuelle avec Damien et laisse-moi mener la mienne comme je l’entends.

Mathis ne comprend pas que sa sœur s’emporte après lui comme ça, vu qu’il ne pensait pas à mal quand il lui a parlé de faire attention.

- Très bien ! Excuse-moi de me faire du souci pour toi Léa, promis maintenant j’ai bien retenu la leçon et je ne t’embêterais plus avec mes discours de petit frère.

Damien écoute avec son frère ce début de dispute.

- C’est sûr que ce n’est pas Thomas niveau caractère ces deux-là.

- (Guillaume amusé) Pour ça tu peux le dire mais j’aime bien aussi, ça promet de ne pas s’ennuyer dans la vie future.

Damien en rit et part rejoindre son petit blond teigneux, il attrape Mathis par le bras pour doucement le séparer de sa sœur.

- Allez !! On se calme les pitbulls !! Rappelez-vous qu’on est ici en vacances pour s’amuser, pas pour se disputer.

1ere année juillet : (5/34) (Émilie)

Émilie est à la piscine avec Florian, Thomas et « Juju », allongée auprès d’eux à se faire dorer au soleil.

Elle écoute distraitement les garçons parler de sport, tout en regardant de profil la silhouette de son collègue et ami.

Malgré qu’avec ses vingt-cinq ans il soit le plus âgé du groupe, il ne les fait pas vraiment car Maxime ou même « Ju » paraissent plus vieux que lui alors qu’ils n’ont que vingt-deux et vingt ans.

Ce qui rend « Juju » plus jeune, c’est sans doute sa petite taille ainsi que son physique râblé.

Châtain court avec de beaux yeux vert, du haut de ses un mètre soixante-neuf il est à peine plus grand que Florian et Damien, qui sont les plus petits de la bande avec elle.

Grégory lui a raconté honnêtement dès le début qu’ils se voyaient régulièrement, qu’il aurait du mal s’il fallait qu’il choisisse entre elle et lui, s’accommodant pour l’instant de les voir tous les deux séparément mais souhaitant qu’un jour ils puissent être ensemble tous les trois.

Émilie pense sincèrement que « Greg » a de la chance, car il peut ainsi profiter de son « Juju » alors qu’elle n’arrête pas de fantasmer sur lui.

Si seulement elle était sûre que comme lui a dit Grégory, Julien soit aussi amoureux d’elle, ça arrangerait tout et ils pourraient envisager une colocation ensemble avec tout ce que ça apporterait en tendresse et câlins.

- Tiens au fait Julien ? J’ai eu « Greg » au téléphone ce matin, il arrive dimanche soir.

- Je suis au courant, il m’a appelé aussi.

Elle le regarde dans les yeux.

- Je suis au courant pour vous deux tu sais.

- Je sais, il me l’a dit aussi.

- (Surprise) Ah oui ? Quand ça ?

- Le jour où il a su qu’avec toi c’était sérieux aussi, tu le connais non ? Il n’aurait pas pu vivre ça dans le mensonge, c’est du Grégory tout craché.

- Si longtemps que ça ? Mais alors pourquoi c’est seulement maintenant qu’on en parle tous les deux ?

- (Julien) Sans doute à cause de l’autre raison et la peur de se faire mettre en touche.

- (Émilie rougit) Il t’a raconté ça aussi ?

- (Julien) Je pense qu’il a dû faire pareil pour toi.

- (Émilie timidement) Oui !

Julien voyant à son expression qu’il y a peut-être de l’espoir.

- Et tu serais d’accord ?

Les yeux d’Émilie s’humidifient de larmes de joie.

- Bien sûr que oui ! Ça fait si longtemps que j’attends que ça.

- (Julien ému) Je t’aime Émilie mais j’aime aussi « Greg », alors si tu crois que ce sera supportable pour toi de nous voir ensemble, j’aimerais vraiment que tu sois ma petite amie aussi et ne plus t’avoir dans ma tête en me traitant de tous les noms, pour ne pas oser t’en parler comme je l’ai fait jusqu’à maintenant.

Pour toute réponse, la jeune femme vient se serrer contre lui et lui donner un baiser qui en dit long sur le désir qu’elle éprouve envers lui.

Thomas et Florian les regardent bouche bée n’en croyant ni leurs oreilles, ni maintenant leurs yeux.

Ils ont suivi la conversation qui était dite suffisamment forte pour qu’ils n’aient pas à tendre l’oreille pour l’entendre.

- (Thomas) J’en connais un qui va avoir une sacrée surprise en arrivant dimanche.

- (Je souris) Pas si sûr que toi, je dirais plutôt qu’il a bien mené sa barque et que maintenant il va en récolter les fruits.

- (Thomas) En tous les cas moi je lui dis chapeau au gars, il assume et ne cherche pas à tromper les gens.

- Tu verras quand tu le connaîtras, c’est un garçon entier et fidèle en amitié. Je ne le vois pas souvent, mais ça m’a suffi pour m’en faire un ami.

Nous regardons en souriant nos deux amis s’embrasser, encore un couple qui se trouve enfin.

C’est toujours un plaisir de voir quand deux amis vont bien ensemble même si en parlant d’eux, il faudrait pour être plus juste dire trois amis.

Flavien et Aurélien arrivent avec leurs copines respectives et restent figés devant le tableau qu’ils ont devant eux, ils viennent s’asseoir près de nous et c’est Carole qui parle la première.

- C’est Gregory qui va en prendre un sacré coup quand il va voir que sa copine l’a largué

- (Chloé) Elle ferait mieux de lui dire avant qu’il ne fasse tout le chemin pour rien !!

- (Flavien surprit) Ça n’a pas l’air de vous emmerder plus que ça vous deux ?

Thomas avec un grand sourire.

- Bah non au contraire.

- Il va être aux anges « Greg » quand il va voir que sa copine et son mec se sont enfin décidés.

- (Aurélien perdu) Sa copine et son mec ? C’est quoi cette embrouille.

- Il n’y a pas d’embrouille comme tu dis mon grand, juste que « Juju » et « Greg » sont « bi » et qu’ils s’aiment et qu’en plus ils aiment la même fille et qu’en plus d’en plus, elle les aime tous les deux.

- (Carole sidérée) Eh bien ça alors !! Il ne manquait plus que ça !!

- (Chloé en riant) Et oui ma vieille !! Quelle bande nous formons Hi ! Hi !

1ere année juillet : (6 /34) (Grégory)

Le GPS indique encore une dizaine de kilomètres avant destination, Grégory soupir de contentement car seul même avec la musique, le temps ne passe pas vite sur l’autoroute.

L’Alfa a beau être confortable cela n’empêche que neuf heures de route c’est long, surtout quand on a hâte de retrouver ses amis et de connaître enfin la petite bande dont Émilie et Julien ne lui ont dit que du bien à chaque fois qu’il les a au téléphone.

Il connaît déjà Florian, car il a eu l’occasion de le rencontrer plusieurs fois au CHU où il amène régulièrement les blessés de la route.

L’omerta exceptionnelle qui règne au sein de l’établissement au sujet de ce gamin l’a longtemps laissé songeur, jusqu’au jour où il a pu avoir quelques explications de la part de Julien à qui il avait plusieurs fois posé la question.

Explications qui l’ont laissé sur sa faim, car il ne croit pas trop à cette histoire de première année de médecine qui aurait le droit de fourrer son nez partout.

Mais comme il n’a rien pu obtenir d’autre, il doit s’en contenter même si ça le laisse perplexe.

Il arrive enfin à destination et se gare sur le parking juste à côté de la voiture de Maxime qu’il reconnaît tout de suite, aussi à peine le contact coupé qu’il prend son portable et appel Julien qui décroche aussitôt en le faisant sourire car il devait être pendu devant son téléphone à l’attendre pour répondre aussi vite.

- Allô !!

- ………..

- À l’instant oui !! Je suis garé à côté de « Max »

- …………

- Ok je t’attends

Grégory sourit en raccrochant et sort de la voiture pour aller jusqu’au coffre sortir son sac de voyage.

Il a juste le temps de le refermer, qu’il voit Julien arriver à toute vitesse et le prendre dans ses bras pour l’embrasser en lui souhaitant la bienvenue.

Julien sourit jusqu’aux oreilles tellement il est heureux de voir son petit ami, ce grand jeune homme brun aux cheveux lui tombant sur les épaules lui a manqué terriblement et il est trop content de le serrer dans ses bras.

- (Grégory amusé) Hé !! Bonjour la discrétion !!

- Tu ne peux pas savoir à quel point je n’en ai rien à battre du qu’en-dira-t-on, tu m’as trop manqué et à Émilie aussi.

- Tu ne lui as pas dit que j’étais arrivé ?

- Bien sûr que si, mais elle était trop occupée à préparer la chambre. J’espère que tu tiens la forme mon gars parce que ce soir ça va être ta fête.

Faisant semblant de ne pas comprendre.

- Comment ça ?

Julien sourit à son ami.

- Nous sommes deux en manque alors imagine, en plus nous on est reposé et avec une libido du feu de dieu, alors tu sais ce qui t’attend.

- Hé !! Je viens de me taper presque mille bornes, alors allez y doucement.

- (Faussement boudeur) Pourquoi, tu n’as pas envie ?

Grégory donne une bourrade amicale sur l’épaule de son copain.

- Après une petite sieste je crois que ça va pouvoir s’arranger, vous m’avez manqué tous les deux. Tu imagines !! Une semaine entière sans câlin ?

- C’est vrai que notre beau pompier nous a manqué.

- (Grégory étonné) Nous ?

- (Julien taquin) J’imagine que pour Émilie ça a été pareil, en plus elle est tout excitée depuis ce matin. Tiens !! Voilà, c’est ici !! Nous sommes arrivés chez nous.

Grégory regarde les trois immenses toiles de tentes, il se rend compte alors du nombre de personnes qu’ils sont et il se dit qu’il n’en connaît qu’une petite partie.

Il espère qu’il sera bien accepté parmi tout ce monde qui a déjà pris bon nombre d’habitudes ensemble depuis une semaine qu’ils sont là.

- (Grégory) Il n’y a personne ?

- (Julien) Trop tôt encore, ils sont toujours à la plage ou en vadrouille. En fait il n’y a que nous trois avec Émilie, viens je te montre la chambre.

Julien le guide jusqu’à la tente des couples, une fois à l’intérieur Émilie les entendant entrer se précipite sur son chéri et l’embrasse à pleine bouche.

- (Émilie heureuse) Viens poser tes affaires mon chéri.

Il la suit jusque devant un rideau grand ouvert où il découvre deux grands matelas gonflables recouverts de duvets, avec dans le fond un petit coin aménagé pour y ranger les vêtements.

- (Grégory) Wouah !! C’est grand !! Mais pourquoi y a-t-il deux matelas ?

Julien en le poussant gentiment pour qu’il s’affale sur le lit.

- Tu ne voudrais quand même pas qu’on soit serré comme des sardines mon chéri ?

1ere année juillet : (7/34) (Petite conversation entre amis)

Les jours passent et Grégory intègre très vite la « colonie », les liens se tissent et bientôt l’amitié et la confiance régnant, les nouveaux couples se montrent au grand jour.

Les campeurs s’aperçoivent ainsi qu’il n’y a plus de « célibataire » parmi eux, mêmes si chaque couple ou trio en est à une étape différente dans leur relation.

- (Thomas) Eh bien les gars !! Ces vacances auront permis à chacun de trouver notre moitié.

- (Sébastien en riant) Et bonjour les statistiques Hi ! Hi ! Six couples homos, trois hétéros et un trio mixte.

- (Flavien amusé) C’est sûr que sur ce coup là, les minorités sexuelles sont plutôt inversées.

- (Éric) Le plus dur dans l’histoire c’est de pouvoir dormir la nuit.

- (Damien) Pourquoi tu ne proposes pas à « Raph » de venir coucher ici ? Je suis sûr qu’il ne demanderait pas mieux. À moins que tu ne veuilles juste parler du bruit ?

- (Éric en rougissant) Nous n’en sommes pas encore là dans notre début de relation.

- (Damien) Nous non plus, mais ça n’empêche pas qu’on aime bien être l’un à côté de l’autre.

- (Guillaume) Et de vous astiquer le poireau surtout.

- (Damien amusé) Tu es jaloux avoue ? Demande à Léa ? Je suis sûr qu’elle ne demandera pas mieux que de te rendre ce « petit » service Hi ! Hi !

Sylvain se posant la question depuis tout à l’heure.

- Qui c’est qui fait du bruit ? Je n’ai jamais rien entendu moi et pourtant nous sommes au milieu de la tente.

Il nous regarde tous car nous éclatons de rire dans un ensemble parfait.

- Eh bien quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit de si amusant ?

- (Aurélien) Si tu n’as rien entendu, c’est peut-être justement parce que tu es concerné, non ?

- (Chloé) Et pas qu’un peu je dirai, faudrait voir à calmer un peu vos ardeurs vous deux sinon les voisins vont finir par s’inquiéter.

- (Carole) On peut suivre vos étapes en live tu sais, le frangin a vite fait de se mettre en échappement libre avec toi.

Damien écroulé de rire.

- Surtout quand tu lui bouches le pot. Il a le moteur qui tousse grave à ce moment-là crois-moi.

Sébastien les joues en feu.

- Oh !!!!!

- (Maxime) Remarque que ça donne des idées qu’il va nous falloir creuser d’un peu plus près tout ce boucan, hein « Ju » ?

Julien faisant l’innocent qui n’a pas compris l’allusion.

- Tu veux dire quoi par la toi ?

Maxime en le fixant dans les yeux.

- Juste que ça donne des idées.

Julien rivé à son regard.

- Ah oui ? Tu peux développer ?

Maxime mort de rire.

- Pas devant tout le monde, ce ne serait pas décent et il risquerait d’y avoir des jaloux. Surtout dans la petite classe, hein les minots ?

Damien me regarde avec les larmes aux yeux.

- « Flo » t’es cap de lui montrer la bête histoire de lui mettre les abeilles ? J’aimerais bien voir comment il va passer de fier à ridicule le grand vantard !!

- (Guillaume) Aller « Flo » montre ta troisième « patate » au monsieur qu’il voit ce que c’est un homme.

Aurélien qui s’y met à son tour.

- Je ne sais pas si c’est une bonne idée ça !! On risque de passer pour des « petits bras » derrière lui.

- (Mathis écroulé) Vous m’avez l’air drôlement au courant les gars et toi « Thom-Thom », tu ne dis rien ?

Je vois mon ami devenir rouge de gêne comme à chaque fois que le sujet sexe le concernant est abordé.

- Laisse ton cousin « Math », tu sais bien comment il est pudique et puis je n’ai rien d’extraordinaire, qu’est-ce que c’est que vingt centimètres ? Hein !! Je vous demande un peu ?

- (Carole surprise) Ah !! Quand même !!

Flavien mort de rire.

- C’est qu’il va finir par nous donner des complexes, le gnome.

Marc dans le même état d’hilarité que son ami.

- Ne va pas faire du naturisme trop près d’un port, tu risquerais de te réveiller avec un bateau aux amarres au bout de la queue Hi ! Hi !

Le ton dure ainsi encore quelques minutes jusqu’à ce qu’enfin, le sujet ne trouvant plus de grains à moudre s’arrête de lui-même.

Malgré tout, des regards étonnés reviennent régulièrement sur Florian qui fait celui qui ne les remarque pas afin de ne pas rallumer le feu des projecteurs sur lui.

Ce n’est que le soir une fois enlacé tendrement sous la couette, que Thomas revient sur la conversation.

- Dis-moi « Flo » ? Tu leurs aurais montré s’ils avaient insisté ?

- Bah non quand même !! Ce n’est pas que je sois devenu pudique mais entre le faire naturellement et s’exhiber, ce n’est pas la même chose.

Profitant qu’il fasse nuit noire pour oser parler de ça.

- C’est vrai qu’elle est grosse tu sais.

- (Amusé) Ah oui !! Tu trouves ?

Sa main part se poser sur mon entrejambe et la caresser doucement, la faisant grossir dans ses doigts.

- Wouah !!

Excité par ses doigts qui m’enserrent le sexe.

- T’es content ? Eh bien maintenant tu sais ce qu’il te reste à faire ou tu veux que je te fasse un dessin ?

1ere année juillet : (8/34) (Retour une semaine en arrière) (Cinq juillet deux mille un) (1ère partie)

Thomas se lève plus tôt que d’habitude, il attrape le portable de Florian puis l’ouvre en déplaçant légèrement la carte SIM.

Satisfait de voir que le téléphone reste allumé mais ne capte plus le réseau, il referme l’appareil en souriant visiblement content de lui.

Il part alors vers la supérette chercher le petit-déjeuner comme le fait le premier lever chaque matin, sauf que ce jour-là il y est attendu par Raphaël qui le voyant arriver l’accueille avec un grand sourire.

Les deux garçons se font la bise et vont s’asseoir devant la vitrine pour mettre une dernière touche au plan pour ce soir.

- (Thomas) Alors ?

- (Raphaël) C’est bon pour Franck, mon père est d’accord pour jouer le jeu au cas où.

- Cool !! Tu es super-sympa Raphaël, tu ne nous connais pour ainsi dire pas et tu te mets en quatre pour nous aider à organiser l’anniversaire de Florian.

- Bah !! Normal puisque je suis invité et puis je l’aime déjà beaucoup le môme tu sais. En plus comme le dit si bien mon paternel, c’est moi tout petit.

- (Thomas amusé) Comme moi et « Math » ?

- Non quand même pas.

- Et pour la table ? il fera comment Franck ?

- Il nous demande juste de venir l’aider dix minutes avant pour tout mettre en place.

- Pas de soucis, les Daltons ne demanderont pas mieux, sinon il y a Batman et Robins ou encore Starsky et Hutch, voire même les Dupont et Dupond.

- (Raphaël amusé) C’est quoi ce délire ?

- (Thomas sourit) Juste les petits noms que « Flo » donne à ses copains quand il les voit ensemble.

- Ah !! Ok !! C’est vraiment un gosse ton Florian.

- Ne t’y fit pas, c’est juste une façade qu’il se donne justement pour paraître son âge aux yeux de tout le monde. Depuis que je le connais et ce n’est pas d’hier, il agit comme ça avec les gens.

- Pourquoi il fait ça ?

- Parce qu’il a peur d’être rejeté s’il montre sa vraie nature.

- (Raphaël perplexe) Et c’est quoi sa vraie nature ?

- Florian est un surdoué, rends-toi compte qu’il est déjà en fac de médecine à son âge et qu’il a eu son bac scientifique l’année dernière avec mention « excellence ».

- Il se défend le minot !!

- Comme tu dis oui, à un point que tu n’imagines même pas.

- Dis donc « Thom » ? Tu ne pousses pas un peu parce que c’est ton mec ?

- Tu te feras ton idée par toi-même avec le temps tu verras. Sinon pour les tables, tu nous diras juste à quelle heure et à combien nous devrons venir ok ?

- Pas de soucis mon pote !! Quand j’imagine la tablée et tout ce que vous lui préparez je me dis qu’il va flipper grave, j’espère qu’il n’est pas trop émotif.

- (Thomas pensif) Je n’avais pas pensé à ça, j’espère que ça ira.

- Bon j’y vais, il y a encore du pain sur la planche jusqu’à ce soir. N’oublie pas ton pain et tes paniers.

- T’inquiète et encore merci « Raph », t’es vraiment un chic type. Au fait !! Avec Éric ça donne quoi ?

Le jeune rouquin sourit.

- C’est plutôt bien parti je crois, j’ai juste peur que ce ne soit pas aussi réciproque que ça de sa part.

- Tu es fou !! Pourquoi tu penses un truc pareil ?

- Juste que je n’aimerais pas être un pis-aller.

- Mais non !! Florian c’est du passé et depuis qu’il a compris qu’il n’était pas pour lui, il est passé à autre chose je t’assure. Ok tu lui ressembles, mais dis-toi bien que c’est juste parce que vous êtes tous les deux son type de mec. En plus je le connais bien, il ne se forcera jamais avec quelqu’un et c’est le mec d’un seul gars crois-moi. J’en ai vu qui lui tournait autour et aucun tu m’entends !! Aucun, n’a reçu de lui ne serait-ce qu’un regard.

Raphaël voit bien que Thomas est sincère et respire soudain plus librement, libéré d’un grand poids qui le minait depuis plusieurs jours.

- Alors c’est bien, c’est en très bonne voie crois-moi.

Thomas lui prend les épaules entre ses mains.

- Je vous souhaite autant de bonheur que moi et c’est sincère.

Grand sourire du beau rouquin.

- Merci « Thom ».

Une fois Raphaël repartit visiblement rasséréner, Thomas entre dans le magasin prendre les provisions et s’en retourne d’un pas tranquille, un grand sourire aux lèvres.

Les quelques personnes déjà debout de si bon matin, se retournent sur lui et admirent ce grand jeune homme blond le teint déjà hâlé par le soleil, au physique et au sourire si enchanteur.

1ere année juillet : (9/34) (Retour une semaine en arrière) (Cinq juillet deux mille un) (2éme partie)

Sitôt le repas de midi terminé, Éric, Chloé et Thomas insistent pour que Florian passe l’après-midi juste avec eux, afin d’être un peu ensemble pour se retrouver dans l’intimité et la complicité de leur jeunesse.

Sur la plage ils discutent et se remémorent des souvenirs qui les font bien rire, surtout quand il s’agit des frasques de Florian qui les a si souvent pris pour cibles ainsi que leurs parents et ça sans compter les voisins.

Du coup l’après-midi passe à une vitesse folle et ne serait-ce le jeune rouquin qui regarde souvent d’un air triste son téléphone, s’est passé dans la joie de pouvoir vivre ses premières vacances tous ensemble.

Bien sûr personne ne pose la question à Florian de savoir pourquoi il surveille sans arrêt son portable, du fait qu’ils en connaissent bien entendu tous la raison.

L’idée de le mettre en panne vient d’Éric et de Chloé, afin d’éviter les appels lui souhaitant son anniversaire.

Le but étant qu’il croit que personne n’y pense et que sa surprise soit totale tout à l’heure.

Le seul hic dans tout ça c’est qu’ils n’ont pas pensé un instant que ça l’affecterait à ce point, comme c’est le cas au fur et à mesure que la journée s’avance.

Quand ils rentrent au camping pour prendre une bonne douche avant que l’heure du repas arrive, Florian ne décroche plus une parole et une fois lavé, il va seul s’asseoir au fond de la tente

Il y est rejoint aussitôt par « Tic » et « Tac », qui lui sautent sur les genoux et se frottent à lui en réclamant des caresses qu’il leurs donne machinalement, ses pensées étant manifestement ailleurs.

Flavien et Marc s’approchent de Thomas qui se mord les lèvres depuis qu’ils sont revenus de la plage, à deux doigts d’aller réconforter son compagnon en ne supportant pas de le voir aussi manifestement malheureux.

- (Flavien) C’est bon « Thom » !! Ils sont arrivés et c’est quand tu veux.

Marc regarde le petit rouquin au fond de la tente, seul avec ses chats.

- Je crois qu’il est temps pour lui, il doit se croire oublier de tous et je n’aimerais pas être dans sa tête en ce moment.

Thomas avec un sourire triste sur les lèvres.

- Passez devant vous quatre, on vous rejoint dans cinq minutes.

Thomas attend quelques instants que ses amis se soient éloignés et lentement, entre dans la pièce et vient s’asseoir près de son petit ami, son bras venant lui entourer les épaules affectueusement.

- Eh bien « Flo » ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu es tout triste on dirait ?

Je tourne mon visage vers lui en tentant de sourire.

- Bah !! C’est juste que je m’attendais à recevoir au moins un coup de fil de mes grands-parents.

- Tu les as eus hier, ils te manquent à ce point ?

Florian se jette alors dans les bras de Thomas et se met à pleurer comme une madeleine, son chagrin se libérant d’un seul coup aux questions que lui pose son ami.

- Je suis si seul Thomas, mes parents sont morts avant que je ne les connaisse et maintenant personne ne fait même plus attention à mon anniversaire. Qu’est-ce que j’ai fait pour que ça arrive ? Tu veux bien me le dire, parce que moi je ne comprends pas.

Thomas le cœur serré qu’il puisse s’imaginer une chose pareille.

- Tu es bien sûr d’avoir analysé toutes les alternatives.

- (Surpris) Comment ça ?

- Eh bien oui quoi !! Peut-être qu’ils t’ont appelé et que tu n’as pas entendu sonner ? Ou qu’ils connaissent l’heure exacte et qu’ils attendent que ce soit le bon moment.

- Il y aurait un message !! Et puis l’heure est déjà passée, je suis né à dix heures du matin.

- Ton téléphone fonctionne au moins ?

Je prends l’appareil et ouvre le clapet.

- Oui regarde !!

- Tu veux que je t’appelle pour vérifier ?

- S’il te plaît oui !!

Thomas prend alors le sien et va dans son répertoire chercher le prénom de Florian pour lancer l’appel, bien sûr rien ne se passe et il met le combiné à l’oreille de son ami, lui faisant entendre le son de sa boite vocale.

- Là !! Tu vois ? C’est ton téléphone qui a un problème.

- Je ne comprends pas, il fonctionnait encore très bien hier.

- Passe-le-moi que j’y jette un coup d’œil et suis-moi, il est temps d’aller casser la croûte.

Pendant qu’ils se dirigent tranquillement vers le restaurant où normalement tout doit être prêt pour la surprise de Florian, Thomas ouvre le téléphone puis remet correctement la carte SIM.

Après avoir refermé l’appareil, il le rallume et tape les quatre lettres du mot de passe « THOM », une fois terminé il tape le « 123 » de la boite d’appel et après ça le rend à son ami, qui pire qu’un gosse le lui pique des mains pour le placer aussitôt à son oreille, tout fébrile.

- « Vous avez vingt-quatre nouveaux messages. »

Florian écoute religieusement et petit à petit un magnifique sourire vient changer son expression triste de l’après-midi, leurs pas pendant ce temps-là les amènent dans la salle du restaurant.

Franck qui les y accueille, leurs tend à chacun une coupe de champagne et sans leurs laisser le temps de réfléchir, il les entraîne à l’arrière sur la terrasse privée où à leurs apparition les convives se lèvent tous de table en criant.

- JOYEUX ANNIVERSAIRE FLORIAN !!!!!!!!!

1ere année juillet : (10/34) (Retour une semaine en arrière) (Cinq juillet deux mille un) (3ème partie)

Florian reste tétanisé par la surprise, il en lâche sa coupe qui vient s’écraser par terre dans un fracas de verre cassé.

Le bruit le fait revenir à la réalité et ses yeux s’embuent de larmes de joie, il se resserre instinctivement contre Thomas qui en profite pour le tenir amoureusement par la taille et lui glisser doucement à l’oreille, d’une voix légèrement chevrotante due à l’émotion qu’il ressent autant que son ami.

- Joyeux anniversaire « Flo » et excuse-nous de t’avoir fait penser que nous t’avions tous oublié, mais nous voulions te faire la surprise.

Je lève la tête vers lui encore sous le coup de l’émotion et d’une main derrière son cou, j’approche ses lèvres des miennes pour lui donner un baiser enflammé devant tout le monde.

Ensuite je le laisse encore tout abasourdi de mon geste envers lui en public et en criant de joie je me jette sur mes grands-parents que je viens juste à l’instant d’apercevoir en bout de table près de Philippe, Annie et Frédéric, qui sont présents également ainsi qu’Alain et Éveline, à ma plus grande joie mais également à ma plus grande surprise.

Une soirée mémorable se passe alors pour moi, l’ouverture des cadeaux fut également un grand moment et quand ce fut au tour de Thomas, il me tendit en tremblant une petite boîte que je m’empresse d’ouvrir pour y découvrir une magnifique chaîne en or avec un demi cœur gravé à son prénom.

Il ouvre alors son col de chemise et j’y découvre l’autre moitié du cœur avec mon prénom de gravé dessus.

Une fois que je l’ai mise autour de mon cou le visage radieux, je m’approche de lui pour le remercier en l’embrassant quand je pousse un « OH ! » de stupeur car les deux demi médailles s’attirent et se réunissent en une seule par l’effet des petits aimants fort puissants qui y sont incrustés.

- (Ému) Merci « Thom », je t’aime.

Thomas d’une même voix émue que la mienne.

- Moi aussi « Flo », je t’aime.

Un tonnerre d’applaudissements de la part de mes grands-parents, « parents », « beaux-parents » et amis, vient couronner notre baiser enfiévré.

Une fois les premières émotions passées, le repas put commencer et il fut à la hauteur de la soirée qui passa en danses, plaisanteries et rires.

Thomas tout heureux car il n’était pas au courant lui non plus que ses parents aient fait le déplacement, idem pour Aurélien, Guillaume et Damien, pour qui ce fut également une surprise.

Ils profitent tous les trois chacun leurs tours au cours de la nuit pour présenter leurs petites amies et pour Damien malgré l’appréhension qui lui noue le ventre son futur petit ami.

Aurélien est le premier à venir fièrement leurs présenter Chloé qu’il tient par la taille.

- P’pa ! M’man ! Je vous présente Chloé la meilleure amie de Florian.

Annie embrasse la jeune fille en l’appréciant du regard.

- Tu as bon goût mon fils et toi aussi jeune fille.

Chloé rosissant sous le compliment.

- Merci beaucoup madame.

- Tu peux m’appeler Annie et voici mon mari Frédéric.

Frédéric pose un regard appréciateur également sur la jolie demoiselle au bras de son fils et l’embrasse.

- J’ai enfin le bonheur de rencontrer la fameuse Chloé.

Chloé qui ce coup-ci passe direct au rouge.

- Fameuse ?? Eh bien vous m’en direz tant ??

- (Frédéric amusé) En tous les cas, mon fils a aussi bon goût que moi en matière de femme.

- (Annie) J’espère pour toi Chloé qu’il n’est pas aussi baratineur ?

- (Chloé) Baratineur ? Je ne dirai pas ça, direct serait plutôt le qualificatif qui irait comme un gant à Aurélien Hi ! Hi !

Chloé raconte alors tout naturellement la façon dont leur fils a fait sa déclaration sous le regard imperturbable de celui-ci.

- (Annie rit) Cela ne m’étonne pas de lui tu sais, il lui y en faudrait beaucoup plus pour le débarrasser de son éternelle nonchalance.

Chloé regardant « Aurel » imperturbable avec toujours le sourire aux lèvres.

- Je crois aussi.

Les deux amoureux se sont à peine éloignés qu’arrive Guillaume avec une belle blonde à son bras, Frédéric et Annie se regardent surpris car ils ne s’attendaient vraiment pas à ce que leur fils, qui n’a pas dix-sept ans même si c’est pour bientôt, s’intéresse suffisamment à la gent féminine au point d’avoir déjà de façon manifestement très sérieuse une petite amie.

Frédéric regarde la jeune fille en cherchant ce qui lui titille le cerveau depuis qu’il l’a sous les yeux, un air de déjà-vu duquel il n’arrive évidemment pas à mettre le doigt dessus.

Annie elle repère immédiatement la ressemblance d’avec Thomas mais se pose toutefois la question, n’ayant pas souvenance qu’il ait une sœur.

Guillaume un peu stressé.

- Léa je te présente mes parents.

Il s’adresse à eux.

- Léa est la cousine germaine de Thomas.

Frédéric percute aussitôt.

- Ah !! Je me disais aussi !!

- (Annie amusée) La ressemblance est frappante.

- (Léa) Et encore, avec mon petit frère c’est encore pire.

Annie en regardant son fils.

- Eh bien Guillaume !! Je n’aurais pas pensé que tu puisses vaincre ta timidité envers les filles aussi vite.

Léa qui elle ne l’est pas du tout.

- J’ai dû forcer un peu vous savez, sinon ce n’était pas gagné d’avance.

Frédéric se met à rire en voyant son fils baisser les yeux.

- Sûr qu’il n’est pas comme son aîné, mais je dois avouer qu’il a autant de goût que lui.

Léa amusée, mais aussi ravie du compliment.

- Merci !! Vous permettez que je vous enlève votre fils avant qu’il se transforme en autruche et se mette la tête dans le sable ?

Annie en riant de bon cœur.

- Allez-y les enfants et bonne fin de soirée.

1ere année juillet : (11/34) (Retour une semaine en arrière) (Cinq juillet deux mille un) (4ème partie)

Une fois de nouveaux seuls, ils se regardent et éclatent de rires dans un parfait ensemble.

Ils sont très vite interrompus par un jeune garçon qu’ils ont déjà aperçu de loin, car il était placé à l’autre bout de la table et dont ils n’avaient pas réellement fait attention.

Maintenant qu’il est près d’eux, ils restent subjugués devant ce gamin blond à la ressemblance frappante avec Thomas et d’où émane le même dégagement de séduction.

- (Mathis) Bonjour !! Vous n’avez pas vu « Dami » ?

Il voit leurs troubles et se méprend.

- Je suis Mathis son ami.

- (Annie sidérée) Nous ne savons pas où il est désolé mais si tu le trouves j’aimerais que vous veniez nous rejoindre, nous avons à lui parler.

Mathis avec un grand sourire aussi enjôleur que son cousin.

- D’accord !! À tout à l’heure alors ? Promis dès que je le trouve, je vous l’amène.

Frédéric les yeux toujours fixés sur le double du petit ami de Florian.

- Entendu !! Merci mon garçon.

Mathis s’éloigne pour continuer à chercher Damien, en laissant seuls les parents de son copain qui du fait de la surprise s’assoient et se regardent ahuris.

- (Frédéric) Eh bien !! Si je m’attendais à celle-là !!

- (Annie) Je crois que ton fils a trouvé la copie en plus jeune de son mec canon.

- On dirait bien oui, c’est quand même inouï cette ressemblance.

- (Annie) Physiquement sûrement, mais j’ai la nette impression que ça s’arrête là.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Mon instinct !! Attention !! Je ne dis pas ça en mal !! Mais il m’a l’air plus déluré et surtout il n’a pas la douceur d’expression qui me plaît tant en Thomas. Mais c’est vrai que physiquement c’est bluffant et il ne nous reste plus qu’à voir si c’est juste un « ami » comme il le dit ou bien en passe de devenir beaucoup plus.

- Arrête !! Damien n’aura que seize ans la semaine prochaine et le jeune Mathis ne paraît pas beaucoup plus vieux que lui, comment veux-tu que ce soit déjà plus qu’un ami ? Ils ne se connaissent quasiment pas.

- (Annie sérieuse) Tu oublies tout ce que l'on entend de nos jours.

- (Frédéric amusé) Allons maman pas de panique, il n’y a pas de quoi en faire un fromage non plus. Attendons de voir ton fils et nous verrons bien ce qu’il en ait réellement.

Annie qui regarde derrière son mari.

- Justement le voilà.

Damien voit la main levée de sa mère et se dirige vers elle en se demandant bien ce qu’elle peut bien lui vouloir, il cherche Mathis depuis tout à l’heure et n’est pas très chaud d’aller perdre un temps précieux avec ses parents.

- Oui m’man ? Tu as quelque chose à me dire ?

Annie dévisage son fils, y cherchant à trouver quelque chose de changer en lui.

- Nous venons de rencontrer un garçon qui te cherche partout.

- Mathis ? Il est où ?

- (Frédéric) Pas très loin puisqu’il te cherche aussi, mais dis-moi fiston ? Tu nous avais caché qu’il y avait un deuxième Thomas dans tes connaissances ?

- Mais je vous en ai déjà parlé !! Nous nous sommes connus à Pâques !! C’est vrai qu’il ressemble trop à « Thom-Thom » vous avez dû être surpris en le voyant ?

- (Frédéric sourit) Heu !! Oui un peu quand même.

- (Annie) Il nous a dit qu’il était ton ami, il voulait dire quoi par-là ?

Damien devient rouge d’un seul coup.

- Comment ça ?

Damien ne sait pas quoi répondre, la peur lui noue l’estomac et sa gorge ne laisse s’échapper aucun son.

Il voit Mathis se diriger vers eux en courant et connaissant le zigoto craint le pire et commence à trembler d’appréhension, ce qui bien sûr n’échappe pas à ses parents qui se jettent un coup d’œil intrigué.

- (Mathis) Ah !! « Dami » !! Tu es là ? Ça tombe bien tes parents voulaient te parler.

- (Frédéric précise) Vous parlez les enfants !!

Mathis se serrant tout contre Damien, surprit de le voir aussi troubler.

- Qu’est-ce qu’il y a ? pourquoi tu trembles comme ça ? Vous lui avez crié après ? Qu’est-ce que tu as fait ?

- (Annie) Nous n’avons encore rien dit mais en voyant sa réaction, nous nous posons quand même des questions.

Mathis la fixe franchement de ses grands yeux bleus presque transparents.

- Quel genre de questions ?

- (Frédéric gentiment) Par exemple ce que vous ressentez l’un pour l’autre ?

Mathis reporte son regard sur le père de son ami en lui donnant le plus beau de ses sourires, ce qui trouble Frédéric et sa femme car le garçon est vraiment très mignon avec sa frange de cheveux blonds bouclés lui cachant la moitié de son regard.

Puis il se tourne vers Damien et d’une voix douce.

- Aller « Dami » !! C’est le moment tu ne crois pas ?

Damien relève les yeux en fixant ses parents tour à tour, remarquant qu’il n’y a aucune trace de colère ou de dégoût sur leurs visages mais simplement qu’ils marquent une curiosité très forte en attendant qu’il prenne la parole.

- Vous avez deviné, non ?

- (Frédéric) Oui certainement mais pour être sûr, nous préférerions que tu nous le confirmes fiston.

- Bon et bien « Math » est mon ami et je l’aime beaucoup.

Annie voyant bien que son fils hésite encore.

- Beaucoup comment ?

Damien le visage empourpré de gêne.

- Ben !! Comme « Thom » et « Flo »

1ere année juillet : (12/34) (Retour une semaine en arrière) (reste de la nuit du cinq au six Juillet) (1ère partie)

La soirée se termine vers quatre heures du matin et les adultes repartent tous ensemble à l’hôtel qu’ils ont réservé pour se reposer quelques heures car Annie et Frédéric vont passer ensuite quelques jours chez les De Bierne, invités gentiment par Maryse et Michel.

Les couples prennent alors la direction des toiles de tentes en discutant entre eux doucement afin de ne pas réveiller le camping, quelques-uns partent directement se coucher alors que d’autres s’assoient sur les bancs en prenant un dernier verre.

Flavien attrape dans sa grande paluche le médaillon qui pend au cou de Florian, le regarde attentivement et le soupèse d’un geste appréciateur.

- Tu ne t’es pas moqué de lui Thomas, tu as dû payer ça une fortune.

Thomas gêné devant son ami qui écoute.

- J’ai pas mal économisé et puis ça faisait un moment que j’avais repéré les médailles à la bijouterie.

- (Flavien) En plus c’est bien foutu les petites rainures pour guider les aimants, comme ça, ils ne peuvent que se mettre en place correctement.

- (Carole) C’est un très beau cadeau.

Je tiens à préciser quand même.

- Comme tous ceux que j’ai reçus ce soir, vous m’avez tous gâté c’est trop gentil.

- (Éric) C’est parce qu’on t’aime beaucoup tu sais et puis grâce à toi nous avons tous trouvé un compagnon ou une compagne et nous ne l’oublierons jamais ainsi que ses vacances que tu nous offres d’aussi bon cœur.

Thomas qui se lâche.

- Il y en a encore un que tu n’as pas encore eu.

- (Curieux) Ah oui ? Il est où ?

Guillaume voit bien le visage de Thomas rougir légèrement.

- Hum !! Je pense qu’il n’est pas loin et encore bien emballé, je me trompe « Thom » ?

Léa voyant le visage de son cousin prendre feu.

- Fallait rien dire « Thom » et lui faire la surprise tout à l’heure quand vous n’auriez plus été que vous deux.

Je cherche ce que ça peut être et d’un air gourmant.

- Cela se mange ?

Rire générale car tous ont ou croient avoir compris, de plus la tête de Thomas vaut le coup d’œil car il est maintenant rouge vif jusqu’au cou.

C’est Damien en fixant du même air gourmand Mathis, qui répond en riant.

- À mon avis oui ! Ça doit être comme une énorme pêche melba si tu vois de quoi je parle, et si le boulanger de la famille se tient dans sa recette, je vais me régaler aussi un de ses quatre.

- (Mathis) Elle est bonne celle-là Hi ! Hi ! Voilà qu’il veut me bouffer le cul maintenant.

- (Damien) La portion sera moins grosse mais j’ai idée que je vais bien me régaler aussi.

Je regarde Thomas et comprends aussitôt ce qu’il veut m’offrir ce soir, aussi je me lève d’un bond et le fait se mettre debout en le fixant dans les yeux qu’il a brillant d’excitation malgré la honte de s’être découvert devant tout le monde.

Je commence à l’entraîner en dehors de la tente quand une voix m’interpelle, celle de Flavien les yeux plissés de rire.

- Hé !! Tu vas où comme ça ?

- Manger mon cadeau avant qu’il ait passé la date tiens !! C’est que j’adore ça moi les pêches melba !! Surtout quand elles sont aussi appétissantes que ça. Et puis c’est mon dessert d’anniversaire non ? Alors il n’y a plus qu’à passer à table.

Là je lui mets une petite claque sur les fesses qui éclate de rire tous mes amis, autant par mon geste que par la façon qu’a alors Thomas de me regarder en se mordillant les lèvres.

Damien écroulé en attrapant Mathis au vol.

- C’est que tu m’as donné faim « Flo » Hi ! Hi ! Désolez les gars si je mange mon dessert en juif mais sur ce coup là, je ne me sens pas vraiment partageur Hi ! Hi !

Mathis en riant mais avec le même regard que son cousin.

- J’y crois pas !! C’est qu’il va vraiment le faire !!

Léa voyant les quatre garçons quittés la tente.

- Eh bien ça alors ??? C’est mon petit frère et mon cousin qui viennent de sortir ?? Je ne les reconnais plus moi, qui aurais dit ça encore ce matin ?

- (Guillaume amusé) C’est qu’ils sont gourmands mes frangins, fallait pas leurs en promettre.

Léa en le regardant bizarrement.

- Il n’y a pas qu’eux qui sont gourmands tu sais ? Je me taperai bien une petite pâtisserie aussi moi ?

Carole émoustillée elle aussi par toute cette conversation.

- Moi c’est pareil !! Dis Léa un éclair à la vanille ça te tente ?

Devant les deux garçons abasourdis.

- Hum !! Oui pourquoi pas ?

Les deux amies se lèvent en prenant leurs compagnons par la main, ceux-ci n’en croyant toujours pas leurs oreilles sur ce qu’elles se proposent de faire.

Bien sûr au fond de leurs pantalons les « pâtisseries » se développent à une vitesse grand V, donnant à penser qu’elles vont en avoir pour leur argent.

Éric se retrouve seul sur son banc encore ébahi par tous ses sous-entendus qui promettent une nuit très agitée à ses amis.

Il regrette juste de se retrouver en plan et commence à se lever pour lui aussi aller se coucher quand une ombre longe la toile et entre à son tour, Raphaël apparaît alors en tenant un pyjama dans sa main et voyant Éric seul.

- J’arrive juste à temps je vois.

- (Éric étonné) Je ne t’attendais pas ? (rire) toi aussi tu veux m’offrir un dessert ?

- De quoi ??

1ere année juillet : (13/34) (Retour une semaine en arrière) (reste de la nuit du cinq au six Juillet) (2ème partie)

Éric explique alors dans le détail la demi-heure que Raphaël a manqué, celui-ci rit de bon cœur en comprenant qu’un grand pas va se faire cette nuit pour tous ses couples d’amoureux que la soirée « légèrement » arrosée a mis dans tous leurs états.

Il fixe avec intérêt le beau brun qui a su lui prendre son cœur, il s’approche alors doucement de lui.

- Il est peut-être encore un peu tôt pour dévaliser la devanture tu ne crois pas ? maintenant si je suis venu c’est peut-être déjà pour préparer la pâte.

Éric agréablement surpris.

- Hum !! Je ne dis pas non, en plus je suis sûr que les ingrédients sont de toute première fraîcheur.

- Allons vérifier tout ça alors !!

***/***

« Chambre de Flavien et Carole »

Flavien n’a gardé que son boxer qui est à la peine de contenir tout ce qui est à l’intérieur, tellement le grand jeune homme est en état d’excitation.

Carole termine d’ôter son maillot en ne ratant rien de la chose qui met autant à mal le sous-vêtement de son chéri, elle sourit en pensant à l’allusion qu’elles ont faite Léa et elle, en se disant qu’elle en a très envie en fin de compte.

Une fois en slip et en soutien-gorge, elle vient s’allonger tout contre lui, sa main se pose sur sa poitrine musclée tout en approchant ses lèvres des siennes pour un baiser fougueux.

Baiser auquel elle éprouve l’envie depuis le début de la soirée, le corps lisse et chaud de Flavien que sa main parcourt en suivant les bosses et les creux de ses muscles surdéveloppés.

Jusque-là rien de nouveau entre les deux amants car ils ont appris à se donner du plaisir rien qu’en frottements et en jeux de mains, pourtant ce que s’apprête à faire Carole est tout nouveau pour elle mais l’envie est là et elle n’a pas l’intention cette fois-ci de le réprimer.

Aussi elle descend lentement le long du corps musclé de son beau blond et lentement refait le parcourt de sa main il y a quelques instants avec ses lèvres.

Ses genoux reculent au fur et à mesure de l’avancée de sa bouche vers sa proie qui loin d’être terrifiée, se tend et se décolle du ventre du garçon pour exprimer son consentement aux envies de ses lèvres qui maintenant ne sont plus qu’à quelques millimètres d’elle.

Flavien cherche sa respiration, des râles de plaisirs s’échappent de sa gorge de ténor et font frissonner sa partenaire qui s’excite encore plus au son de cette voix si rauque et si puissante.

La main de Carole prend la base du sexe de Flavien et suit le mouvement de sa tête dans un mouvement de va-et-vient sensuel, qui amène le garçon dans un paroxysme de sensations telles qu’il n’en a rarement connu jusqu’à présent.

Ce n’est pas la première fois pour Flavien qu’une fille lui octroie ce genre de gâterie, mais venant de celle qu’il aime le plaisir s’en trouve décuplé.

Son cerveau défaille et il n’a ni le temps ni l’envie d’avertir Carole, qui étant donné son manque de recul sur les connaissances des réactions masculines ne se doute de rien.

Quand elle se sent soudainement soulever par le corps qui se cambre avec une puissance incroyable, dans un gémissement de délivrance que pousse Flavien en tremblant sous la puissance du plaisir que lui délivrent ses sens.

Carole d’abord surprise essaie d’avaler cette matière épaisse au goût si particulier mais pas désagréable somme toute, puis fini par s’avouer vaincue par la quantité qui déferle en elle et laisse couler le trop-plein le long de ses lèvres.

L’intensité de l’orgasme de Flavien, les sons qui s’échappent toujours de sa gorge et les frottements de son sexe le long de ses jambes déclenchent le sien qui la laisse exsangue au bout d’un temps qui lui paraît interminable, ses nerfs tendus par un plaisir si pur et si animal, qu’ils la rendent sans force et la font s’affaler sur le garçon.

Un long, très long moment passe ainsi où ils reprennent tant bien que mal leurs respirations et le contrôle de leurs corps, Flavien l’attire vers lui et l’embrasse langoureusement avec passion, puis les yeux se ferment et ils s’endorment vaincus par le plaisir.

1ere année juillet : (14/34) (Retour une semaine en arrière) (reste de la nuit du cinq au six juillet) (3ème partie)

« Chambre de Mathis et Damien »

Damien referme soigneusement le rideau de séparation, puis commence à se dévêtir en louchant sur son copain qui l’imite point par point en souriant.

Il ne reste bientôt plus aux deux garçons que leurs slips, blanc pour Mathis et noir pour Damien, moulant à la perfection leurs petites fesses ainsi que la protubérance indiquant que la nuit ne fait pour eux que commencer.

Ça fait quelques nuits déjà qu’ils partagent la même chambre en tout bien tout honneur mais en mourant d’envie tous deux d’aller plus loin, n’osant tout simplement pas le proposer à l’autre.

Mais cette nuit n’est pas comme les précédentes, déjà pour Damien qui a avoué à ses parents son attirance pour le petit blond si craquant qui le regarde en ce moment d’un air espiègle.

Pour Mathis ce serait plutôt l’effet du punch, qu’il s’est servi plusieurs fois en douce pendant la soirée et qui lui monte à la tête, déclenchant sa libido en lui ôtant certaines barrières dites morales.

Damien amusé du regard troublé de son ami.

- Tu ne te couches pas ?

Mathis mi amusé lui aussi mais déjà bien excité.

- Pourquoi ? tu trouves que ce sera plus pratique pour toi ?

- (Damien) Comment ça ?

- (Mathis) Pour déguster ton dessert pardi !!

Damien troublé du fait qu’il avait dit ça tout à l’heure pour plaisanter, ne pensait vraiment pas que son ami y referait allusion.

- Hum !! Pourquoi ? Ça te plairait ?

- Assez oui !! Mais j’ai faim aussi alors je crois bien que je vais me prendre un petit truc à grignoter pour t’accompagner.

- Ah oui ? Comme par exemple ?

Mathis s’écroule sur le matelas en le tapotant près de lui pour que Damien l’y rejoigne, une fois son ami à ses côtés il se tourne vers lui et le dévore des yeux.

- Plusieurs trucs en fait !! En plus comme ce sont des petits fours je crois bien que je vais me taper un gland, un éclair et deux petits seins que je me ferais le plaisir d’honorer Hi ! Hi !

Damien l’enjambe et lui tient les deux mains fermement de chaque côté du corps, son visage rieur s’approche de celui de son ami qui n’essaie même pas de résister trop content que ce soit Damien qui prenne les initiatives.

- Salop !! Je vais t’en donner moi des petits fours !! Et puis d’abord je suis sûr que tu n’es pas mieux loti que moi mon gars.

- C’est à voir gamin !! Dans ma famille on est tous plutôt précoce, attends-toi à ne plus savoir où te mettre quand tu auras vu le monstre.

Damien se frotte doucement contre Mathis, il sourit malicieusement en constatant que ce n’est pas non plus d’une grosseur phénoménale mais plutôt dans des proportions semblables aux siennes.

- C’est ça que tu appelles un monstre ? Ma parole tu dois te branler derrière une loupe alors !!

- Très drôle !! Quand tu l’auras dans la bouche, tu déchanteras beau merle.

Damien pris d’un doute en entendant son ami.

- Dis voir « Math » ? Tu ne trouves pas qu’on brûle les étapes là ? Tu ne serais pas un peu bourré par hasard ?

Mathis ricane car c’est vrai qu’il se sent euphorique.

- Juste un petit peu alors !! Mais je me sens trop bien et j’ai envie de découvrir plein de choses avec toi, pas toi ?

- Si bien sûr !! Mais je ne voudrais pas que demain on le regrette et qu’on s’évite, tu comprends ?

- Je t’aime « Dami », de ça au moins je suis sûr et demain ce sera toujours vrai.

- Moi aussi je t’aime « Math ».

- Alors !! On fait quoi ?

- Déjà tu pourrais m’embrasser, je ne l’ai jamais fait et à voir la réaction des autres quand ils le font, ça doit être super.

- C’est ce que je te proposais de faire tu te rappelles ?

- (Damien amusé) Heu !! Je ne crois pas non !! Je parlais de ma bouche alors que toi tout à l’heure tu voyais certainement autre chose.

- Ok j’avoue, arrête de frotter ta bite contre la mienne alors !! Sinon je ne réponds plus de rien. Tu m’excites trop tu sais et puis il n’y a pas de mal à se faire du bien, tu voudrais qu’on attende aussi longtemps que Thomas ?

- Mais non !! Juste que je voudrais y aller progressivement, du genre une découverte à la fois. En plus je kiffe trop d’attendre un peu, ça me met les nerfs en pelote et c’est super bon aussi.

- D’accord !! Tu as raison, alors embrasse-moi mais je ne te promets pas de pouvoir contrôler mes mains, j’ai trop envie de te toucher.

Damien approche ses lèvres contre celles de son ami et l’embrasse doucement en appréciant le contact si doux qui le fait frissonner de bonheur, sa langue sort doucement et entre dans la bouche de Mathis qui lui aussi apprécie le contact et mêle la sienne à celle de Damien en soupirant de plaisir.

Leurs baisers durent encore un long moment avant que l’heure tardive, la journée très chargée ainsi que la soirée festive, n’arrive à bout de leurs résistances et qu’ils s’endorment dans les bras l’un de l’autre.

1ere année juillet : (15/34) (Retour une semaine en arrière) (reste de la nuit du cinq au six juillet) (4ème partie)

« Chambre de Florian et Thomas. »

J’entre dans la chambre derrière Thomas qui s’assoit sur le lit, pendant que je referme le rideau de séparation.

J’allume la petite lampe suspendue au bout de sa rallonge et une fois planté devant lui je le regarde en souriant, en constatant à quel point il me dévore des yeux.

- (Amusé) Hé !! Tu attends quoi là ?

- (Surpris) Comment ça ?

- J’attends mon deuxième cadeau d’anniversaire, ou alors c’était des paroles en l’air ?

- Tu veux maintenant !! Comme ça !!

Je vois son regard qui s’affole et je décide de m’amuser un peu.

- Allez mon gars !! Hop !! À poils !! Si tu réfléchis trop, tu ne vas plus oser le faire et j’ai trop envie de te faire l’amour pour de bon.

Thomas déglutit avec difficulté et commence à déboutonner en tremblant sa braguette en me lançant un regard effarouché qui ne me trompe pas sur ce qu’il ressent devant ma demande, demande qu’il n’ose pas refuser de peur de me décevoir.

- Allez !! Arrête !! Tu ne me connais pas donc ? Que tu plonges à chaque fois que je balance une connerie ?

Ravalant sa salive, visiblement rassuré.

- Tu plaisantais ?

Je viens m’asseoir à côté de lui et lui prends la main.

- Bien sûr qu’est-ce que tu crois ? J’en ai envie mais certainement pas de cette façon !! Et puis si c’est mon cadeau d’anniversaire, je te laisse me l’offrir à ta façon.

Sourire en retour.

- Tu aimerais vraiment ?

- Pas si tu te forces c’est clair !! Maintenant si tu en as envie alors ne sois pas timide, j’en rêve depuis des mois.

Des gémissements rauques très virils parviennent alors à nos oreilles, une mimique d’amusement apparaît sur nos lèvres.

Vite remplacé par une forte excitation d’entendre cette voix mâle que nous reconnaissons appartenir à Flavien, atteindre les limites de l’orgasme.

- (Thomas) On dirait bien que le grand est passé à la vitesse supérieure avec Carole.

- (Amusé) On dirait bien oui !! Remarque ça nous change des cris de « Seb ».

Nouveau râle qui nous dresse les poils tellement il est rempli de sensualité et de plaisir.

- (Thomas) Si elle est en train de lui faire ce que je pense, il va grimper aux arbres d’ici pas longtemps.

Mon sexe commence à donner des signes manifestes d’envie que l’on s’occupe de lui, je pose innocemment la main de « Thom » dessus histoire qu’il constate et prenne des initiatives.

- (Thomas) Hum !! Je vois qu’il y a du remue-ménage là-dedans et je présume que tu n’as pas envie de dormir, pas vrai ?

Je pose ma main sur sa braguette rester entrouverte.

- Pourquoi !! T’as envies toi ?

Thomas se lève pour débrancher la prise de la rallonge, du coup nous voilà dans le noir absolu et c’est son souffle qui guide mes yeux vers lui, cherchant à apercevoir sa silhouette.

Sa main se pose sur mon visage et ses lèvres prennent les miennes, un long baiser tout en tendresse qui me laisse haletant en attendant la suite avec impatience.

Thomas d’une voix douce.

- Tu me laisses faire, tu veux bien ?

Bien sûr que je veux.

- Oui !!

Thomas ôte alors un à un les quelques vêtements que je porte encore avec une lenteur calculée qui met mes nerfs à rude épreuve, ses mains prennent bien garde de ne pas toucher mon corps et quand enfin je me retrouve entièrement nu, il me pousse doucement sur le lit pour que je m’y allonge de tout mon long.

Thomas dans un souffle.

- Tu ne bouges pas d’accord ?

- D’accord !!

Je l’entends se dévêtir aux froissements des vêtements qui chutent au sol, puis son corps vient me recouvrir en même temps que ses lèvres retrouvent les miennes.

De très longues minutes passent alors à nous câliner, faisant monter la pression entre nos deux corps commençant à s’échauffer du fait de nos libidos exacerbées.

Je sens bien que notre première fois va nous marquer tous les deux et que cette nuit sera la plus belle de notre vie, celle qui marquera notre passage à l’âge d’homme.

1ere année juillet : (16/34) (Retour une semaine en arrière) (Six juillet) (6ème partie) (fin)

Pas la peine de préciser que le lendemain matin ne fut pas une source de souvenir intarissable, car ce n’est que vers Midi bien sonné que nous sortons tous d’un sommeil réparateur.

Le petit-déjeuner nous servit de repas, ensuite nous décidons tous de passer une après-midi loukoum à la plage.

Bien sûr nous prenons les voitures car aucun d’entre nous ne se sentait le courage d’escalader la dune à pied, même si certains endroits sont munis d’échelles en bois spécialement conçues pour cet effet.

Quand nous mettons le pied sur la plage quasiment déserte mise à part deux couples dans un coin, nous remarquons tout de suite qu’ils sont entièrement nus à se faire bronzer.

Notre arrivée les panique visiblement et ils renfilent très vite leurs maillots en nous tournant le dos, leurs fesses parfaitement hâlées nous laissent à penser que ce n’est pas la première fois qu’ils font du naturisme et que notre arrivée ne doit pas être accueillie avec le sourire.

Comme il y a toute la place nécessaire pour leurs laisser toute intimité, nous installons nos parasols ainsi que nos serviettes de plage suffisamment loin d’eux pour ne pas les gêner plus que nécessaire.

Raphaël nous regarde amuser, car j’ai bien remarqué qu’il était le seul à ne pas paraître étonné de les voir aussi peu vêtu.

- Tu savais que c’était une plage naturiste ?

- Oui et non !! En fait elle ne l’est pas officiellement, mais ce n’est un secret pour personne dans la région que beaucoup s’y adonnent et comme je vous l’ai déjà dit, très peu de touristes viennent ici.

- (Damien) Tu as vu leurs bronzages « Flo » ? C’est cool non ?

J’avoue que je trouve ça plutôt chouette.

- Oui ça donne envie.

- (Guillaume amusé) Chiche on le fait ?

Raphaël qui apparemment n’est pas contre.

- Pour moi ce n’est pas gênant, car ça m’arrive souvent de le faire en venant ici.

J’ai bien envie d’essayer.

- Je suis partant si personne n’y voit à redire.

Guillaume à haute voix pour que tous entendent.

- Hé !! Partant pour une aprèm naturiste les gars ? Qui est contre ?

Comme personne ne se manifeste pour donner son désaccord, je fais un clin d’œil à Damien ainsi qu’à Raphaël qui me font un signe de tête d’assentiment.

J’ôte mes vêtements et arrivé au slip de bain, je l’enlève tout naturellement pour ensuite partir en riant me mettre à l’eau.

- Alors bande de dégonflés !! Vous venez ?

Guillaume et Raphaël sont les premiers à me rejoindre, j’en profite alors pour mieux détailler mon nouvel ami et je constate qu’en effet il est déjà bien bronzé de partout, mais surtout qu’il est réellement bien foutu.

Damien suivit de Mathis sont les suivants, puis les voilà arrivant tous l’un après l’autre pour nous rejoindre.

Thomas ne voulant surtout pas être le dernier, fait fi de sa timidité et s’élance en courant vers moi, le visage dénotant malgré tout sa gêne par une magnifique coloration bien marquée sur ses joues.

Le dernier à venir est Aurélien, non pas à cause d’une quelconque timidité mais simplement parce qu’il est Aurélien et qu’il arrive vers nous d’une démarche tranquille.

Son attitude nous fait rire car elle reflète bien l’état d’esprit qu’il a toujours eu depuis que je le connais et qui fait entre autres que je l’adore.

Nous commençons alors une bataille rangée à nous asperger pour ensuite nous couler en riants et en criants à gorges déployées.

Les deux couples nous regardent maintenant avec le sourire, ils discutent entre eux un petit moment et finissent par enlever les maillots qu’ils avaient si vite remis à notre arrivée, se réinstallant ensuite tranquillement sur leurs serviettes de plage en nous regardant nous amuser comme des petits fous.

Un long moment passe ainsi, jusqu’à ce que nous nous lassions d’être dans l’eau et que nous décidions d’un commun accord d’aller nous étendre par couple afin de profiter nous aussi du soleil.

Thomas me tend le flacon de crème solaire en s’allongeant sur le ventre, je comprends ce qu’il attend de moi et lui badigeonne le dos avec les fesses en ne voulant surtout pas qu’il attrape un coup de soleil sur sa peau blanche de blond.

Une fois satisfait de mon œuvre, je lui assène gentiment une petite claque sur le cul afin qu’il se tourne pour que je puisse également m’occuper tout en douceur de sa face avant.

J’admire son corps avec ce sexe au repos, reposant sur son nid de poils d’un blond soyeux et doré, une fois la crème bien étalée sur tout le corps je termine en le lui badigeonnant doucement pour qu’une fois terminé, je lui tende le flacon en prenant la même position que lui auparavant.

Pendant qu’il me rend la politesse de ses mains douces qui couvrent mon corps d’huile solaire dont je n’ai pas un réel besoin, je regarde mes amis et je souris en constatant qu’ils font tous pareil que nous, sans qu’aucun d’eux n’ait de réactions indécentes.

Le fait d’être ensemble ne nous faisant ressentir qu’un immense plaisir, dépourvu de toutes pensées autres que celles de l’amitié.

Je me tourne alors vers les deux couples un peu plus loin et je remarque qu’ils ne nous quittent pas des yeux, quand je dis-nous il serait bon de préciser que c’est tout particulièrement de Thomas et de moi qu’il s’agit, car c’est évident que leurs yeux sont braqués sur nous deux et que ce ne sont pas simplement des regards de curiosité qu’ils ont envers nous.

1ere année juillet : (17/34) (Retour au présent) (Paris)

« Bureau de la DST »

Maurice raccroche le combiné et reste un moment assis devant son bureau à réfléchir, il vient de prévenir Philippe qu’une enquête vient d’être ouverte sur son protégé.

Plusieurs rapports faisant mention d’un très jeune garçon aux capacités étonnantes ont alerté ses services et il doit désigner une équipe pour vérifier le bien-fondé de tout cela afin ensuite d’en avertir les instances supérieures s’ils s’avéraient exacts.

Heureusement le choix des personnes et la décision finale de prévenir ou non Matignon est entre ses mains, mais il sait très bien qu’il marche sur des œufs et qu’il doit faire en sorte de rester crédible, s’il veut pouvoir continuer comme jusqu’à aujourd’hui à protéger le garçon.

Étant tenu au courant par Philippe des faits et gestes du jeune Florian, il choisit donc en connaissance de cause les personnes qui vont être amenées à enquêter sur lui.

Personnes qui d’ailleurs ne devraient pas tarder à arriver, l’heure de leurs convocations étant presque arrivée.

« Toc ! Toc ! Toc ! »

- Oui !! Entrer !!

Le planton de garde, entre et salut son supérieur.

- Les agents que vous attendiez sont arrivés monsieur.

- Faites-les entrer et disposer, merci.

Le temps pour lui de classer ses dossiers après avoir relu les quelques notes qu’il a fait prendre sur eux et quatre personnes entrent en le saluant.

Restant au garde à vous, en attendant l’ordre de se mettre au repos de cet homme que tous respectent et craignent dans le service.

- Repos, messieurs dames !! Asseyez-vous, je vous demande un instant et je suis à vous.

Maurice termine de lire ses notes et regarde attentivement un à un les quatre jeunes personnes qui se tiennent devant lui, attendant avec une certaine appréhension le pourquoi de cette convocation chez le grand patron.

Ils sont jeunes, la plus âgée n’a pas encore vingt-cinq ans et le plus jeune vingt-deux ans.

S’il les a choisis c’est déjà pour une part à cause de cette jeunesse, mais aussi et surtout à cause du fait qu’ils soient tous les quatre reconnus pour leurs empathies, ce qui arrange bien Maurice connaissant par les dires de Philippe celle énorme que développe son jeune protégé.

Il pense très clairement que cet aspect de leurs personnalités fera qu’ils s’attacheront très vite au garçon qu’ils seront chargés de surveiller et que du coup il y a de grande chance que comme pour son ami Espinach et beaucoup d’autres après lui, ils rédigeront leurs rapports de façon à ne pas mentir mais à ne pas tout dire non plus.

Bien sûr il sera là au cas où, mais il est bien conscient du risque qu’il encourrait alors de se faire prendre et ce serait la pire des choses à arriver, car dans ce cas-là un autre reprendrait tout à zéro et les photos du bébé avec les traces de brûlures disparues en quelques heures, referaient inévitablement surface et là !!!!

- Hum !! Bien !! J’ai une mission pour vous, elle consiste à vous intégrer dans la vie de tous les jours d’une personne qui disons-le d’après les rapports que je vais vous transmettre, pourrais intéresser au plus haut point notre gouvernement. Entendons-nous bien !! Il ne s’agit pas d’un criminel ou quoique ce soit de répréhensible venant ou pouvant venir de sa part, mais d’un jeune garçon qui aurait aux dires de certains des capacités intellectuelles défiant tous les critères en la matière connus à ce jour.

Dorian un des deux garçons.

- Un surdoué ?

- (Maurice) À mon avis oui et je pense sincèrement qu’il n’est que cela et rien de plus. Mais aux dires des rapports que je vais vous transmettre, il apparaîtrait que son intellect soit beaucoup plus exceptionnel qu’il n’y paraisse et c’est le but de votre mission de découvrir si ce jeune garçon mérite ou non qu’on s’intéresse plus particulièrement à lui.

Camille une des deux filles.

- Et si c’est le cas ? Que lui arrivera-t-il ?

Maurice jouant bien son rôle.

- Nul ne le sait, mais je ne pense pas qu’il apprécierait forcément.

- (Dorian outré) Mais c’est dégueulasse !!

Maurice prenant un air sévère.

- Je ne vous permets pas !! Si ce garçon peut servir d’une façon ou d’une autre aux desseins de notre pays, ce n’est pas à vous d’en juger. Maintenant prenez connaissance de vos feuilles de missions et envoyez-moi vos rapports chaque semaine jusqu’à ce qu’on vous rappelle. Rompez !!

Maurice sourit content de lui, car la réaction du plus jeune a été dans le sens qu’il espérait.

Déjà même avant de connaître Florian, la façon avec laquelle il a présenté les choses fait qu’ils ont déjà un a priori sur le but de leur mission.

Il parle tout seul dans son bureau.

- Espérons que j’ai visé juste en choisissant ses jeunes gens.

Maurice soupire en reprenant le téléphone pour expliquer à Philippe ce qu’il vient de faire ainsi que quelques conseils qu’il lui donne, pour qu’il prenne toutes les précautions nécessaires afin qu’il y ait le moins de choses possibles à découvrir sur son filleul.

Philippe raccroche en se levant d’un bond, ce qui pour son âge surprend au plus haut point sa secrétaire.

Il prend sa veste et après lui avoir demandé d’annuler tous ses rendez-vous pour les deux prochains jours, sort en vitesse pour monter dans la Mercedes en direction de chez ses amis les De Bierne.

***/***

C’est un vrai conseil de famille et d’amis qui se déroule alors cet après-midi-là, Les Viala ainsi que les Louvain, les Delierre (parents d’Éric) et les Jourdan (parents de Chloé).

- (Frédéric) Je crois que nous allons devoir abréger notre séjour parmi vous, il faut que je rencontre certaines personnes à Reims afin de mettre au point ce que nous venons de décider de faire ici.

- (Philippe) Tu as raison « Fred », s’ils leurs venaient l’idée de venir fureter à l’hôpital ou à la fac même si elle est fermée, il vaudrait mieux que tous là-bas se tiennent sur leurs gardes et fassent attention aux éventuelles questions que de jeunes personnes pourraient leur poser.

- (José le père d’Éric) Mais enfin !! Qu’est-ce qu’ils veulent de Florian ?

- (Philippe) Pour l’instant juste savoir s’il y a quelque chose de vrai dans les rapports qu’ils ont reçus.

- (Marc le père de Chloé) Vous savez qui a pu les envoyer ?

- (Philippe) Certainement les professeurs envoyés par l’académie, ceux que Florian a ridiculisé.

Marquant la colère.

- Pourtant je l’avais prévenu de faire profil bas avec eux, mais non !! Monsieur a encore voulu faire rire tout le monde et maintenant voilà où nous en sommes arrivés.

1ere année juillet : (18/34) (Reims)

Frédéric sort de chez Alain Dupré avec qui il vient de passer plusieurs heures pour l’avertir et mettre au point une histoire cohérente au cas où il serait interrogé sur Florian.

Alain ne décolère pas contre ses collègues qui pour se venger d’être passé pour des cancres, ont envoyé ces notes qui maintenant risquent de créer des problèmes au gamin.

Pas dans le sens où il risque quelques actions malfaisantes, mais plutôt pour sa tranquillité et surtout son insatiable envie de paraître comme tout un chacun.

Alain sait bien qu’un jour ou l’autre il sera de notoriété publique que Florian a des capacités exceptionnelles et qu’il devra assumer une renommée qui déjà à l’intérieur du campus et du CHU, n’est plus à faire.

Il voudrait juste que ça arrive le plus tard possible afin de lui laisser le temps de vivre une jeunesse tranquille, même si elle n’a déjà plus grand-chose à voir avec celle d’un garçon de son âge.

Alain décide donc de faire la tournée des popotes et d’aller rendre une petite visite à tous ses collègues présents dans la ville en ce mois de juillet.

Philippe de son côté ne perd pas de temps et il est déjà dans le bureau de Robert Mercier le directeur du CHU qui a convoqué tous les chefs de service pour écouter ce que l’éminent pédopsychiatre a à leurs dire, la pièce est comble quand il prend la parole pour donner aux personnes présentes qui l’écoutent avec attention les dernières nouvelles sur l’enquête en cours.

- (René perplexe) Les cons !! Qu’est-ce qu’ils ont à vouloir s’en prendre à un gosse tel que « Flo » ?

Philippe tenant quand même à relativiser.

- Je pense qu’ils veulent juste connaître son potentiel afin de pouvoir plus tard l’utiliser s’il s’avérait aussi prometteur que les rapports qu’ils ont reçus le laissent à penser.

- (André) En fait ils lui feraient ce que nous faisons déjà de lui, mais à plus grande échelle et sans se préoccuper de si oui ou non il en aura envie.

- (Paul) Que devons-nous faire alors ?

- (Alain) Dissoudre pour un temps l’équipe spéciale et faire ce qu’il était prévu de faire au tout début.

- (André) Tu n’y penses pas sérieusement dit ?

- (Alain) Je sais que ça paraît dément mais quoi faire d’autre ? Si quelqu’un apprend ce qu’il fait ici, je peux vous garantir les problèmes que ça va nous apporter.

- (Philippe) Déjà nous savons à quoi ressemblent les enquêteurs et grâce à mon ami Maurice nous serons au courant au fur et à mesure de leurs avancées, si avancées il y a.

- (Paul) Il faudra simplement faire passer le message à l’ensemble du personnel, le nom de Florian ne devra plus être prononcé. Du moins plus quand il sera associé à une intervention quelconque venant de son équipe.

- (Alain) Vous voulez donc que nous continuions comme avant ?

Jordan qui prend la parole pour la première fois.

- Ce n’est vraiment pas prudent j’en suis conscient, mais trop de monde en interne attend ses « miracles » et il serait bien pire de les décevoir.

- (Paul) Tu veux dire par là qu’ils seraient plus enclins à se manifester si nous arrêtions l’équipe ?

- (Jordan sourit) C’est exactement ça, croyez-moi j’ai un bon psy parmi mes parents et il dirait la même chose, si vous leurs dites que l’équipe est en danger alors ils feront tout pour la protéger car ils savent tous qu’ils peuvent un jour ou l’autre en avoir besoin. Alors que si vous y mettez fin, imaginez la suite.

- (Philippe) Je crois que « Dan » a raison vous savez !!

- (Alain) Ceux qui sont pour, lever la main !! (Toutes les mains se lèvent) Majorité à ce que je vois, donc nous ferons comme ça. Maintenant à chacun de vous d’en avertir ses équipes, je me charge des administratifs et des divers autres services. Messieurs !! J’espère seulement que tout ceci finira bien.

Philippe repart pour Aix tranquillisé, mais pas entièrement rassuré car trop de choses dépendent du silence des gens et de par son métier, il sait combien il est difficile pour certaines personnes de tenir leurs langues.

Il prie tout simplement pour que ça se passe au mieux, mais pense sincèrement qu’il va lui falloir prévoir une position de repli au cas où ça partirait en « couille ».

Le dernier mot le faisant sourire, car il n’a trouvé que celui-là dans son vocabulaire pourtant suffisamment étoffer.

Il profite d’un arrêt pipi pour appeler Frédéric et lui donner les dernières nouvelles, profitant également pour apprendre où il en est lui aussi dans ses démarches.

Il sourit malgré tout en remontant dans son coupé, heureux de constater l’implication de tous ses gens pour préserver son petit protégé et pense d’un coup qu’il ne l’a pas averti alors qu’il en est le premier intéressé.

Il va pour remédier à son oubli, quand il arrête son geste et après quelques secondes d’hésitation, décide d’appeler plutôt Thomas qui devrait être plus amène à le comprendre et ainsi à préserver son ami.

***/***

Dans la voiture banalisée, les agents de la sécurité du territoire fraîchement intégrés dans leurs fonctions sont en route pour effectuer leur première mission qui consiste à vérifier si oui ou non un jeune garçon qu’ils ne connaissent pas encore, sauf dans la description qu’ils en ont eue dans leurs fiches de mission, doit être donné en pâture à des personnes qui ne voient en lui qu’un moyen de plus pour asseoir leurs puissances de par ce monde.

Idée qui de par leurs natures sensibles et de par leurs conceptions de la justice qui leurs a fait choisir ce métier, leurs déplaît au plus haut point mais qu’ils se gardent bien de dire à haute voix de peur qu’un des leurs ne le note dans son rapport, ce qui serait somme toute des plus néfaste pour la suite de leurs carrières.

1ere année juillet : (19/34) (Camping de la dune)

Le mois de juillet arrive à sa fin et Grégory commence à tirer une tête pas possible à savoir qu’il va devoir bientôt reprendre le travail, encore quelques jours avant l’échéance qui va l’obliger à quitter tous ses nouveaux amis.

Son rêve le plus cher s’est enfin réalisé puisqu’il va pouvoir enfin vivre son histoire d’amour avec les deux personnes en qui il tient le plus au monde, il va profiter de la semaine qu’il aura seul à Reims avant que Julien et Émilie ne reviennent eux aussi, pour chercher un logement plus grand.

Ils l’ont décidé ensemble et ils ont tous donné leurs besoins pour qu’il sache quoi rechercher exactement, deux chambres dont une pour eux et l’autre pour pouvoir y recevoir des ami(e)s ainsi qu’une grande pièce à vivre, deux salles de bains et une grande cuisine.

Ils aimeraient également une grande terrasse, le tout dans un quartier sympa loin des ensembles d’HLM dont la réputation n’est plus à faire.

Ses trois semaines qu’ils viennent de passer ont été un pur bonheur et ils leurs seraient impossibles de reprendre leurs vies d’avant tellement ils sont bien ensemble.

Il y a le sexe bien sûr qui les emmène à chaque fois dans un plaisir des plus intense, mais aussi la parfaite harmonie, l’entente ainsi que la forte complicité qui soude un lien très fort entre eux trois.

De ses nouveaux amis qu’il a découverts pour la plupart depuis son arrivée, il n’a qu’un mot à dire, formidable.

Ils l’ont tous accepté parmi eux avec un tel naturel qu’il en est ému en s’endormant le soir ou comme en ce moment, quand il est seul avec ses pensées.

Florian d’abord qu’il voit sous un autre jour, un gamin plein d’entrain et d’une drôlerie telle qu’il en perd la respiration les jours où il se déchaîne et qu’il leurs offre un festival digne des meilleurs clowns de ses souvenirs d’enfance.

Une sensiblerie et une gentillesse à toute épreuve qui il le voit bien, en fait la mascotte du groupe et ce sans qu’il s’en rende compte lui-même.

Sa passion pour Thomas, ce magnifique garçon qui pourrait s’il le voulait rien que par sa présence conquérir tous les cœurs mais qui ne voit que son petit rouquin et qui se jetterait dans le vide pour lui s’il le lui demandait.

Son amour fraternel pour Aurélien, Guillaume et Damien, qui acceptent en riant toutes ses frasques à leur encontre et qui lui rendent au centuple cet attachement certain qu’il a pour eux et enfin cette amitié qu’il offre sans compter à ses autres amis.

Amis dont il fait partie intégrante désormais et qui fait le ciment qui les unit tous les uns aux autres.

Il en est là dans ses pensées, les yeux embués par l’émotion et la joie de vivre de ses vacances inoubliables, quand il entend des pas derrière lui et que deux ombres viennent de part et d’autre s’asseoir à ses côtés.

Il reconnaît le parfum d’Émilie ainsi que l’après-rasage de Julien, un frisson le parcourt en entier et sa main vient machinalement essuyer ses yeux.

Geste que bien sûr voient ses compagnons et qui les amène à le prendre tendrement par les épaules en se serrant tout contre lui.

- (Julien) Eh bien ? Qu’est-ce que tu nous fais là ?

- (Grégory renifle) Je suis bête hein ? Mais je suis tellement heureux que c’est plus fort que moi et puis je vais bientôt devoir repartir, ce n’est pas trop le top dans ma tête.

- (Émilie l’embrasse) Tu n’es pas encore parti et puis nous ne serons séparés qu’une semaine.

- (Grégory) Je le sais bien, mais il y a tous les autres et ça me fait drôle de les quitter eux aussi.

Julien en lui caressant les cheveux.

- Qui aurait dit que tu étais aussi sensible toi ? En plus ce n’est pas un adieu que tu leurs feras mais tout au plus un au revoir, nous aurons l’occasion de recommencer l’année prochaine j’en suis certain.

- (Émilie) Il n’y a pas que toi qui y as pensé tu sais ? J’en ai déjà jeté un mot aux filles et elles sont toutes d’accord avec moi là-dessus.

- (Grégory) J’aimerais beaucoup et puis je ne sais pas pour vous, mais pour moi J’ai l’impression de les avoir toujours connus.

- (Julien) Au début je me disais que d’être si nombreux il y aurait des engueulades ou même voire plus, mais c’est vrai que la façon dont nous sommes restés libres d’être avec qui nous avons envie a fait que nous nous entendons tous très bien et que c’est super sympa.

- (Émilie attendrie) Bon !! Eh bien si nous allions les rejoindre ? Ça va être l’heure du dîner et ce soir rappelez-vous qu’on va tous sur la plage pour un bain de minuit.

Grégory pense au dernier qui a eu lieu et rit aux éclats.

- Va y avoir encore « Babar » qui va nous donner des complexes.

- (Julien) C’est vrai qu’il nous en met plein la vue le salaud.

- (Émilie sérieuse) Vous savez quoi ? Eh bien quand je vois l’engin qu’il a entre les jambes, j’ai pitié pour « Thom ».

- (Grégory amusé) Il ne faut pas ma puce, à la façon dont il bave devant l’engin je suis sûr qu’il n’y a pas de soucis pour lui bien au contraire.

- (Julien) C’est quand il l’enlève que ça doit lui faire drôle, tu imagines !! Avoir l’impression d’accoucher tous les soirs ? Hi ! Hi ! Hi !

Émilie les larmes aux yeux de rire.

- Pour dire des conneries, vous êtes bien tous les mêmes.

1ere année juillet : (20/34) (Camping de la dune)

Jean regarde son fils accueillir avec un immense sourire une famille arrivant au camping pour deux semaines, la gaieté qui marque ses traits dénote à quel point il est heureux depuis que la bande de jeunes a mis les pieds ici.

Au début il s’est inquiété du fait qu’un tel groupe de jeunes se fait souvent remarquer, mais il doit reconnaître qu’il n’y a aucuns problèmes avec ceux-là et qu’ils sont mêmes d’une rare discrétion pour leurs âges.

L’amitié que leur porte Raphaël ne le surprend qu’à moitié, il sentait bien que son fils s’ennuyait ferme depuis quelque temps.

Un pincement au cœur le prend soudainement car il a bien remarqué l’attachement plus qu’amical qu’il a envers Éric, un garçon très agréable il en convient volontiers mais il espérait tellement être grand père un jour que sa désillusion est très lourde à porter.

Anne sa femme étant depuis toujours d’une santé précaire, ils n’avaient pas voulu prendre le risque d’avoir un deuxième enfant.

La venue à terme de Raphaël ayant déjà été selon l’avis des médecins, une extraordinaire chance pour les parents.

Jean voit arrivé Éric et le détaille de la tête aux pieds, il sourit malgré tout car il a appris depuis qu’ils sont arrivés à l’apprécier au plus haut point.

Déjà physiquement il le trouve plutôt pas mal, mais ce qui lui plaît le plus dans ce garçon à la musculature de nageur c’est surtout son caractère entier et franc.

Il ne doute pas un instant en le voyant agir au quotidien que l’attachement qu’il porte à son fils soit sincère, seulement il veut en avoir le cœur net et savoir si pour ce jeune homme, Raphaël compte plus qu’une amitié de vacances comme il en a tant vu se nouer et surtout se dénouer avec les peines, mais surtout les déchirements qui vont avec.

- (Jean) Bonjour Éric, tu viens voir Raphaël ?

- (Éric) Bonjour ! Oui !! Je lui ai promis de l’aider aujourd’hui, parais que c’est le rush ici le dimanche.

- Comme quasiment tous les week-ends, vous vous entendez bien tous les deux on dirait ?

- Plutôt oui !! C’est un garçon super-sympa votre fils et nous l’aimons tous beaucoup.

- Tu m’en diras tant !! Il est toujours fourré chez vous et sa mère ne le voit quasiment plus depuis qu’il passe ses nuits avec vous.

- Vous ne nous en voulez pas trop j’espère ?

- Bien sûr que non, il y a longtemps que je ne l’avais pas vu aussi bien dans sa peau. Ce que je redoute le plus c’est quand vous allez partir, lui qui s’était toujours dit qu’il ne fallait mieux pas fréquenter les touristes, ça va lui faire tout drôle.

- Vous savez, nous en avons déjà discuté et nous n’habitons pas si loin que ça.

- Vous comptez donc vous revoir ?

- Bien sûr !! Il me manquerait trop sinon.

- (Jean sourit) Te manquerait ?

Éric regarde fixement l’homme souriant.

- Oui ! Me manquerait ! Je ne parle pas pour mes amis, même si je suis certain qu’il leurs manquerait à eux aussi.

Jean hésite, soupire et se décide enfin.

- Vous êtes amis n’est-ce pas ?

Éric regarde quelques secondes son beau rouquin en plein travail, sourit tendrement et revient à son interlocuteur.

- Aucun doute là-dessus monsieur.

- Juste ami ?

Éric blêmit mais ne baisse pas les yeux qu’il a dorénavant fixés dans ceux du père de Raphaël, il déglutit avec difficulté mais sa voix reste forte quand il répond.

- Vous êtes au courant depuis quand ?

Jean reste figé un instant puis en prend son parti et soupire.

- Je me doutais bien de quelque chose, mais c’est à l’instant quand j’ai vu comment tu le regardais que j’en ai eu la conviction.

- Et ?

- A toi de me le dire mon garçon.

- Vous pensez que c’est juste une histoire de vacances ? C’est ça ?

- Je t’avouerais franchement que c’est une idée qui m’est venue, que Raphaël préfère les garçons c’est déjà un choc pour moi mais l’idée qu’il voit quelqu’un juste pour passer quelques semaines de bon temps ne me plaît pas du tout. Cela voudrait dire que je me suis entièrement fourvoyé sur son compte et c’est mon fils tu comprends ?

- Je ne sais pas ce que vous pensez de moi monsieur mais sachez-le, je ne suis pas comme ça et Raphaël non plus. D’ailleurs puisque nous en sommes aux confidences, sachez également que nous n’en sommes pas encore à faire ce que vous pourriez imaginer.

- (Jean surpris) Tu veux dire que vous n’avez pas…!

- Hé non !! Me croiriez-vous si je vous disais qu’en plus pour moi c’est la première fois et que pour « Raph » aussi ?

Jean n’en revient pas et la franchise d’Éric lui va droit au cœur, il le fixe un instant et reporte ensuite son regard vers son fils qui s’apercevant que son père l’observe et qu’il est avec son ami, lui sourit en se dirigeant vers eux d’un pas tranquille.

- (Raphaël) Eh bien !! Ça discute ferme on dirait, je suis curieux là ! De quoi parliez-vous depuis tout ce temps ?

- (Jean) De toi mon fils, ou plutôt de vous deux.

1ere année juillet : (21/34) (Camping de la dune)

Raphaël sursaute en regardant Éric qui ne quitte pas Jean des yeux, son visage constellé de taches de rousseur devient blême en comprenant le sens des paroles que vient de prononcer son père.

- J’allais t’en parler p’pa je te jure !! Je l’ai déjà dit à maman ce matin et j’attendais le bon moment pour toi, après le coup de feu.

Jean n’en croit pas ses oreilles.

- Tu en as parlé à ta mère ?

Raphaël avec sincérité.

- Ce matin oui et j’avais l’intention de te le dire à toi aussi. Si j’ai attendu aussi longtemps c’est juste pour être sûr de mes sentiments pour Éric, j’ai envie d’aller plus loin avec lui mais je n’aurais pas pu sans que vous soyez au courant tous les deux. Je vous aime trop pour vous mentir tu sais ?

Jean les yeux exorbités.

- Elle a pris ça comment ?

- Elle a été surprise tu t’en doutes bien, elle m’a posé plein de questions sur Éric et sur moi. Maman a fini par comprendre que j’étais sincère et elle a pleuré en m’embrassant.

Jean s’assoit en tremblant, aussitôt Éric et Raphaël viennent près de lui et lui prennent chacun une main, anxieux de sa réaction.

- (Éric) Ça va aller monsieur ?

Jean d’une voix ténue.

- Oui !! Laissez-moi seul les enfants, j’ai besoin de réfléchir à tout ça. Allez-vous occuper des mobile homes, je vous reverrais tout à l’heure.

- (Raphaël hésitant) Je t’ai fait du mal p’pa !! Excuse-moi !!

Jean esquisse un léger sourire.

Tu n’as pas à t’excuser, tu n’y es pour rien. Maintenant filez !! J’ai besoin d’être seul.

Les deux garçons se regardent et se lèvent, Raphaël part prendre un énorme trousseau de clés ainsi qu’un registre en faisant ensuite signe à Éric de le suivre.

Celui-ci obtempère, non sans avoir jeté un dernier coup d’œil à l’homme prostré sur sa chaise et tous deux quittent l’accueil du camping pour vérifier les inventaires des mobile-homes, avant que les nouveaux arrivants n’en prennent possession.

Éric en observant Raphaël.

- Ça va toi ?

Après un certain temps.

- Tu crois qu’il m’en veut ?

- Honnêtement ? Je ne le pense pas, il a juste été surpris de la façon de l’apprendre mais ce serait étonnant qu’il t’en veuille. Il t’aime trop et il a bien vu que tu étais heureux, d’ailleurs il me l’a dit et il se doutait déjà de quelque chose entre nous deux, cela aussi il me l’a dit.

Raphaël s’arrête et prend la main d’Éric.

- J’espère que je ne me suis pas trompé et que tu ressens la même chose envers moi que moi envers toi ? Sinon je…

Des larmes perlent sous ses yeux.

- Je…

Éric a la gorge nouée et serre très fort la main de Raphaël.

- Sinon tu rien du tout !! Tu devrais pourtant t’être fait une opinion de moi depuis quatre semaines qu’on se connaît, non ? Est-ce que je t’ai sauté dessus pour profiter de ton petit cul ? Très mignon en parlant de ça !! Non ? Alors quoi ? Tu crois que si ce n’était qu’une histoire de cul j’aurais attendu aussi longtemps ? Alors qu’il me suffirait d’aller sur la plage pour tomber un mec.

Raphaël surpris du ton vindicatif d’Éric.

- Noonnn !!!

Éric en se radoucissant.

- Alors non, tu ne t’es pas trompé et crois-moi j’ai tout autant que toi envie d’être avec toi moi aussi et pas seulement pour les vacances, je peux te l’assurer.

- (Raphaël ému) Merci !

Éric voyant bien que ça va déjà mieux.

- Tiens au fait ? Maintenant que tes parents sont au courant pour nous deux, plus rien ne t’empêche d’aller plus loin avec moi non ? C’est bien ce que je t’ai entendu dire à ton père tout à l’heure ?

Raphaël retrouvant le sourire.

- Tiens c’est vrai ça !! Mais ça ne nous avance pas beaucoup plus.

- (Éric intrigué) Comment ça ? Je ne comprends pas ?

- (Raphaël amusé) Tu ne ferais quand même pas une chose pareille derrière le dos de tes parents toi non plus ?

Éric troublé car il avait apprécié les paroles de Raphaël à son père, le regarde droit dans les yeux et sourit.

- En fait ça ne m’aurait pas vraiment gêné tu sais, mais sérieusement depuis tout à l’heure j’y pense et je crois que c’est toi qui as eu raison d’être honnête avec tes parents. Dès que je le peux, je leurs téléphone pour leurs dire pour nous deux.

- Tu ne préfères pas leurs dire en face ?

- Si bien sûr !!

- Pourquoi tu veux leurs téléphoner alors ?

- Pourquoi ???? Tu me demandes pourquoi ? Je n’y crois pas !! Tu serais capable d’attendre encore aussi longtemps toi ?

Raphaël se mordille la lèvre inférieure d’excitation en entendant les paroles de son ami, qui lui prouve avec tant de verve son envie de pousser plus loin et rapidement leur relation.

- Il ne nous reste plus qu’à trouver un téléphone rapidement alors, parce que j’en serais bien incapable moi aussi.


1ere année juillet : (22/34) (camping de la dune)

La Xantia se gare le long de la route, Patrice vérifie ses notes et relève la tête.

- C’est bien ici, on fait quoi maintenant ?

- (Dorian) On prend des vacances payées par le contribuable et on essaye d’y aller en douceur.

- (Camille) Il ne s’agirait pas de faire capoter notre première mission, on aurait l’air fin derrière ça.

- (Léonie) On fait comme on a dit, la première semaine on se contente de repérer le gamin et après on voit comment on agit. D’accord ?

- (Patrice) Et sinon pour nous, on dit quoi ?

- (Léonie) Rien !! Juste que nous sommes des amis et que nous venons ici pour passer de bonnes vacances, moins nous parlerons et moins nous risquerons de nous couper devant eux.

- (Camille) En plus comme nous avons fait l’école de police ensemble, nous sommes amis non ?

- (Patrice) J’aurais préféré que nous soyons en couple Hi ! Hi !

- (Dorian) Allons lieutenant !! Je sens un gros fantasme là.

- (Léonie amusé) Et il ne date pas d’hier son fantasme figure toi, je dirais même que notre cher Patrice a des vues sur une de nous deux depuis l’école à moins que ce ne soit peut-être après toi, va savoir ? Maintenant reste à connaître si c’est la brune, la rousse ou le châtain, j’avoue que j’aimerais bien le savoir depuis le temps.

Camille parfaitement au fait des paroles de sa collègue.

- Moi aussi, maintenant que l’idée est posée il serait temps pour toi de nous mettre au parfum.

Patrice regarde Dorian en tapant de son doigt sur sa tempe.

- T’es un grand malade toi !! En plus avec tes conneries les voilà qui se font un film toutes seules maintenant.

- (Dorian) Peut être que ce sont elles qui flashent sur toi, va savoir ?

- (Camille) Ou toi ?

Il est temps pour eux malgré tout de sortir de la voiture et d’aller s’enregistrer à l’accueil, pour régler les frais de location du mobile-home qu’ils ont retenus in extremis la semaine précédente.

Jean les voit arriver et se redresse en chassant par la même occasion ses pensées du moment, après avoir acquitté les tâches administratives et pris cinq minutes pour leur présenter le camping et ses horaires, il les amène devant leur location en leurs tendant les clés.

- Voilà !! Bon séjour parmi nous et n’hésitez pas à me contacter en cas de besoin.

Ils entrent à l’intérieur et restent stupéfiés de l’impression d’espace qu’ils voient autour d’eux, un salon suffisamment grand pour y accueillir encore quelques personnes de plus, un coin cuisine avec tout le nécessaire et un cabinet de toilette qui lui par contre leur amène la grimace tellement il est exigu.

Quand ils voient les chambres, ils ne peuvent s’empêcher de rires car si l’une des deux à bien deux lits d’une personne, l’autre par contre est doté d’un lit deux places qui encombre quasiment toute la petite pièce.

- (Patrice) Bon !! Nous y revoilà !! Qui prend le grand lit ?

- (Dorian) Laissons choisir les filles.

- (Camille) Alors c’est nous qui le prenons et vous les garçons vous vous installez dans l’autre chambre, d’accord ?

- (Patrice) Comme vous voulez, bon maintenant que les problèmes d’intendance sont résolus il ne reste plus qu’à nous faire une idée des lieux. Je propose que nous partions chacun de notre côté en repérage, de toute façon cette mission n’a rien de bien bandant !! Surveiller un garçon de dix-sept ans pour voir si oui ou non il est « super-intello » et en plus en s’y mettant à quatre !!

- (Dorian) C’est toi qui n’as pas voulu qu’on se sépare rappelle toi ? J’aurais fait autrement moi, comme je te l’ai dit j’aurais envoyé la moitié de l’équipe à Reims et à Aix pour glaner des renseignements pendant que les deux autres restaient ici à le surveiller.

- (Patrice) Je voulais que nous nous imprégnions du garçon avant de nous séparer, d’ici une semaine ou deux nous ferons comme tu dis. Deux d’entre nous iront chercher des renseignements auprès des gens qui le connaissent, de toute façon je ne crois pas non plus que nous allons découvrir des choses exceptionnelles. Ce n’est qu’un gamin doué après tout et rien de plus.

- (Camille) C’est quand même bizarre cette mission, vous ne trouvez pas ?

- (Léonie) Explique-toi, qu’est-ce que tu trouves bizarre ?

- (Camille) Eh bien déjà qu’on nous la confie, alors qu’il y a sûrement dans le service des tas de psys ou du moins des personnes plus qualifiées que nous.

- (Dorian) Tu crois que quelqu’un a fait exprès de nous désigner ?

- (Camille) Si vous voulez mon avis… oui ! Déjà comme Patrice l’a si bien fait remarquer, nous sommes beaucoup trop nombreux. Une seule voir deux personnes auraient largement suffi, c’est comme si quelqu’un voulait que l’on se fasse repérer.

- (Patrice) C’est aussi mon impression, on ne nous a pas mis sur ce coup là de façon innocente. Maintenant il nous va falloir en trouver la raison et en parallèle mener à bien la mission.

- (Dorian) Si c’est une vraie mission !

- (Léonie intriguée) À quoi tu penses ?

- (Dorian) Peut être que quelqu’un nous teste ou nous fait une énorme plaisanterie, qui sait ? Vous y croyez-vous au gamin surdoué au point de mener sur lui une enquête avec quatre agents, même débutants ?

1ere année juillet : (23/34) (Camping de la dune) (Plusieurs jours plus tard)

Les tentes sont vides cet après-midi-là et une silhouette en fait rapidement le tour afin de vérifier cet état de fait, apparemment rassuré sur ce point l’homme après un dernier regard scrutateur autour de lui pénètre dans la première où se trouve le couchage des couples.

Il commence à fouiller dans les sacs et les valises, enfournant dans un sac à dos qu’il tient à la main les objets de valeurs qu’il découvre au fur et à mesure de son avancée dans les chambres.

Quand la première toile lui a livré tous ses trésors, il entre dans la suivante et recommence sa fouille le visage souriant, son sac commence à bien se remplir et il émet un petit rire satisfait, car il a eu le nez creux en venant ici.

« Tic » et « Tac » entrent doucement derrière lui et observent le pilleur en pleine action, d’un mouvement souple ils sautent chacun sur une chaise pliante placée de part et d’autre de l’entrée et s’immobilisent comme ils ont appris à le faire.

Comme avec Damien quelque temps plus tôt, rien ne pourrait laisser croire que ses magnifiques animaux soient vivants.

L’homme d’ailleurs si méprend lui aussi et hausse les sourcils en les apercevant après s’être retourné pour ressortir le sac à dos cette fois plein à craquer des fruits de son larcin.

Il ne se rappelle pas les avoir vus en entrant, mais se dit que de toute façon ces deux magnifiques statues sont trop encombrantes pour qu’il s’y intéresse.

L’homme va pour sortir avec son butin, quand soudainement les deux « porcelaines » se mettent à devenir menaçantes et feulent de manières impressionnantes.

À tel point qu’il en laisse tomber son sac et recule de quelques pas le visage effrayé par la vue de ses animaux hérissés, toutes griffes dehors.

« Tic » et « Tac » ne le lâchent pas des yeux et gardent leurs airs menaçants à l’encontre de cet inconnu qui a pénétré chez leur maître, les paroles de l’homme qui essaye de les amadouer ne leurs font ni chaud ni froid et à chaque fois qu’il tente un pas en avant, ils crachent leurs haines vers lui au point qu’il fait marche arrière aussitôt.

- Gentils les chats ! Minou ! Minou !

Les siamois dressent l’oreille et se redressent prêts à lui sauter dessus s’il retente d’avancer, ils sentent le danger quand ils le voient empoigner une paire de boules de pétanque appartenant à Mathis et sans aucune concertation mais dans un ensemble parfait, ils passent à l’attaque en sautant sur l’individu toutes griffes dehors.

L’homme hurle de douleur en sentant les griffes acérées entrer dans ses chairs en le tailladant avec fureur, ses mains lâchent les boules pour se protéger le visage marqué par la terreur et il fonce vers la sortie en se débattant tout en essayant de se libérer des griffes des deux matous qui ne s’en laissent pas compter et le lacèrent profondément.

Les cris de l’homme attirent rapidement quelques voisins qui découvrent la scène effarés en comprenant tout de suite ce qu’il se passe, ils approchent avec circonspection des animaux en furies mais ils sont bien trop impressionnés pour intervenir.

Une femme apparemment moins effrayée que les autres, lance un ordre bref vers les matous.

- STOP !!! Ça suffit !!!

Les siamois s’immobilisent aussitôt et après quelques longues secondes, se laissent retomber au sol et prennent une position d’attente, prêts à remettre ça si l’homme redevient dangereux pour eux.

Un des voisins remarque le sac tombé par terre au milieu de la tente et va le ramasser en constatant ce qu’il contient, tournant aussitôt un visage sévère vers l’homme en sang qui geint de souffrance.

- Quelqu’un peut-il appeler la police ? Je crois que cet homme va avoir des explications à leur donner.

- (Un voisin) Je m’en occupe et je préviens également le gérant du camping.

- (Le premier voisin) Ok, vas-y et préviens-les qu’il est gravement amoché.

Il s’approche du voleur.

- Et toi tu n’essaies pas de t’enfuir sinon tu auras affaire avec moi, c’est compris ?

La femme remarquant que les chats ne cessent de l’observer.

- Je serais vous j’écouterais les paroles d’Henry, sinon j’ai bien peur qu’ils remettent ça et cette fois je n’ai pas l’intention de les arrêter comme tout à l’heure. Ses animaux sont dressés et croyez-moi, ils savent ce qu’ils font.

Henry étonné de ses paroles.

- Comment tu as vu ça ?

- (La femme) Une émission à la télé, cela m’avait tellement surprise que je m’en suis rappelée tout de suite en les voyant agir.

- (Henry) Une chance pour lui, sinon je ne veux même pas imaginer dans quel état il serait !

- (La femme) Regarde le bien et tu verras qu’ils ne s’en sont pris qu’à ses épaules, ses bras et à son torse alors qu’ils auraient tout aussi bien pu lui lacérer le visage et le défigurer pour la vie.

- (Henry stupéfait) Ils l’ont fait exprès ? Je n’y crois pas !!

La femme en s’approchant doucement des deux chats pour les caresser.

- Gentils vous deux !! Là !! Tu vois ? Ils ne sont pas méchants, ils font juste ce qu’on leur a appris à faire et ma foi ils le font bien.

- (Henry) Eh bien ça alors !! Quand je raconterai ça, c’est sûr qu’on va me prendre pour un menteur !

1ere année juillet : (24/34) (camping de la dune)

Quand Florian et quelques-uns de ses amis reviennent de la plage, ils voient passer avec curiosité l’ambulance sortant du camping.

Jean les apercevant devant l’entrée, se lève et rapidement va à leurs rencontre, l’air grave et l’empressement qu’il a en se dirigeant sur eux les stoppe net, curieux de connaître la raison d’une telle précipitation.

- (Jean) Les gars, il vient d’arriver un truc grave à votre campement !!

- (Flavien surpris) Ah bon !! Quoi donc ?

- (Jean) Un gars s’est fait prendre la main dans le sac à tenter de vous voler vos affaires, il est salement amoché et il vient juste d’être emmené à l’hôpital. Les poulets sont toujours là, ils prennent les dépositions de vos voisins.

Flavien virant au rouge.

- Merde !! Ils l’ont tabassé ? C’est bien fait pour lui, il n’a que ce qu’il mérite.

- (Jean) Si ce n’était que ça, ce ne serait pas si grave.

Carole qui commence à se demander quoi.

- Mais enfin !! Que lui est-il arrivé alors ?

Florian croit comprendre.

- Apparemment ils sont tombés sur les gardiens des lieux, j’espère qu’il s’en rappellera et qu’il n’est pas prêt à recommencer de sitôt.

- (Flavien) Quels gardiens ?

Damien en riant, ne percevant pas l’aspect grave du problème.

- Il a eu droit à l’effet « TIC-TAC », pas vrai « Flo » ??

- (Mathis) Aïe !! Je n’aurais pas voulu être à sa place, il est gravement blessé ?

- (Jean) On peut dire ça oui, mais va savoir !!! Il avait du sang partout. Le mieux serait d’y aller avant que la police ne s’en aille, sinon ils vous convoqueront et ce n’est pas tout près.

Je me rends compte qu’il a raison.

- Merci monsieur, allez !! Venez-vous autres !!

Nous y allons alors d’un bon pas et nous apercevons rapidement le véhicule de police garé juste devant chez nous.

Quand ils nous voient arriver, les voisins nous reconnaissent et nous montrent du doigt à l’un des deux agents qui se retourne et se dirige aussitôt vers nous.

- (L’agent) Bonsoir messieurs dames, vous occupez bien ces emplacements ?

- (Flavien) Exact !! Il paraît qu’il y a eu une tentative de cambriolage ?

- (L’agent) En effet, mais apparemment il ne s’attendait pas à l’accueil que vos deux chats lui ont réservé. À qui appartiennent-ils ?

Florian s’’avance alors d’un pas.

- À moi monsieur.

L’agent regarde le garçon qui vient de parler et ne peut s’empêcher de sourire.

- Votre voisine dit qu’ils sont dressés, est-ce exact ?

- Oui monsieur c’est exact, mais je ne pense pas qu’ils auraient attaqué s’ils n’avaient pas été menacés. Normalement ils auraient dû se contenter d’être menaçant, je ne comprends pas.

- (L’agent) Nous avons constaté qu’il y avait deux boules de pétanques au sol près de son sac à dos plein d’objets de valeurs vous appartenant, nous pensons qu’il a dû vouloir s’en servir contre eux. Dès que nous y serons autorisés, nous l’interrogerons sur ce fait en espérant qu’il ne niera pas.

- (Flavien) Et s’il le faisait ?

L’agent en souriant gentiment.

- Cela compliquerait juste un peu les choses mais ne vous en faites pas, nous avons déjà le témoignage de vos voisins qui ont vu une partie de la scène et il y a déjà largement de quoi étoffer notre rapport et à l’inculper. Je vous demanderai de me présenter les papiers de ses deux animaux ainsi que leurs carnets de vaccination, s’il vous plaît.

J’entre alors dans notre chambre et constate avec effarement que toutes nos affaires sont éparpillées au sol et sur le lit, malgré tout je trouve rapidement les documents demandés et les présente au policier.

Il prend le temps nécessaire pour les lire et me les rend en souriant, il se tourne vers les deux siamois que tient toujours dans ses bras la voisine.

- Je ne savais pas que l’on pouvait dresser ce genre d’animaux, ce ne doit pas être courant. J’ai vu en lisant vos papiers qu’ils ne vous appartiennent pas depuis très longtemps ?

Je lui raconte en quelques phrases ma rencontre avec la vieille femme et les circonstances qui ont fait qu’elle m’en fasse cadeau, il m’écoute fortement intéresser et quand il s’aperçoit que j’ai terminé, il me demande.

- Et ils vous obéissent vraiment ?

- Oui monsieur et ils sont même très intelligents.

- Ah oui !! Pourriez-vous les appeler jeune homme ?

- Sans problème monsieur, « Tic » au pied !!

Aussitôt le siamois entendant son nom saute des bras de la brave femme qui le caressait et vient s’asseoir à mes pieds, la tête relevée vers moi en me fixant dans les yeux.

- « Tac » sur mon épaule !!

Son frère entendant à son tour son nom, saute également à terre et vient lestement toutes griffes rentrées se placer sur mon épaule et me lécher le visage en ronronnant.

L’agent en reste estomaqué en les observant tous les deux à tour de rôle, puis son regard se reporte sur moi et il me sourit amicalement.

- Eh bien !! Vous m’en direz tant ?

Il avance sa main vers « Tac ».

- Je peux ?

- Bien sûr, il adore les caresses.

L’agent gratouille un moment le chat derrière les oreilles.

- Je vois ça !! Bon !! Je présume que vous allez porter plainte ?

- (Flavien) Cela va de soi !! Même s’il n’a rien emporté, il a quand même voulu nous voler nos affaires.

L’agent prend son carnet.

- Passez demain au commissariat et vous jeune homme je vais prendre votre identité, vous vous appelez ?

- Florian monsieur, Florian De Bierne.

L’agent après avoir inscrit le nom du garçon dans son carnet.

- Très bien Florian, je t’attends avec tes amis demain pour dresser le procès-verbal.

- (Carole) Nous devons tous venir ?

L’agent en souriant à la belle jeune fille qui vient de lui parler.

- Ce serait le mieux ou tout du moins ceux qui sont concernés par cette tentative de vol, pourquoi ? Vous êtes nombreux ?

- (Flavien) Une vingtaine monsieur.

- (L’agent surpris) À d’accord !! Alors venez de bonne heure car il va y en avoir pour un moment.

Il va pour partir, rejoignant son collègue qui l’attend déjà depuis un moment dans la voiture quand Florian lui attrape doucement le bras pour lui demander.

- Et pour le voleur monsieur ? C’est grave ?

- Quelques cicatrices et quelques vêtements bons pour la poubelle mais je pense qu’il s’en sort bien, cela aurait pu être pire si vos matous s’étaient attaqués au visage ou encore pire à ses yeux.

1ere année juillet : (25/34) (camping de la dune) (le lendemain matin)

L’agent commence sa journée en soupirant, une vingtaine de procès-verbaux à se taper dès le matin ce n’est pas trop sa tasse de thé.

C’est pour cette raison qu’il est arrivé tôt ce matin-là et qu’il commence à pré-remplir les formulaires, afin de ne pas y passer la matinée quand les jeunes gens du camping vont arriver.

Une note de l’hôpital placée sous ses yeux, lui signale que l’individu arrêté peut être entendu et emmené au commissariat.

Il dépêche alors deux de ses collègues pour aller le chercher pour interrogatoire et sa mise en préventive.

Il tape le nom de l’individu et constate avec le sourire qu’il est connu dans les services pour être expert dans ce genre de larcins.

- Ce coup-ci mon gars tu es bon pour le placard.

Son carnet devant lui, il tape machinalement le nom du jeune rouquin si sympathique à qui appartiennent les félins et envoie la recherche.

Quelques secondes se passent avant que la fiche d’identité de Florian n’apparaisse sur l’écran, ses yeux marquent la surprise quand il voit qu’il y a un renvoi sur un fichier spécial émis par Bercy.

Il clique sur le lien, plus par curiosité qu’autre chose et ahuri il lit à haute voix pour être sûr de ce qu’il découvre.

- Florian De Bierne né le cinq juillet mille neuf cent quatre-vingt-quinze à Aix en Provence, demande d’émancipation faite le premier octobre deux mille un. Héritier de Pierre De Bierne, statut décédé. Quarante-troisième fortune de France, en règle avec le fisc, aucune démarche nécessaire à l’encontre du susnommé… Hé bien ça alors !!!

Ce qu’ignore l’agent, c’est qu’en cliquant sur le lien il renvoie également une alerte sur le fichier central de la DST et qu’une recherche automatique est aussitôt mise en œuvre pour connaître l’adresse IP ainsi que le nom du détenteur de l’autorisation d’accès à ces notes confidentielles.

L’homme chargé du traitement de ses données renvoie alors les informations directement à la personne ayant mis en place ce lien de surveillance pour toutes demandes de recherches d’informations officielles sollicitées sur le nom du jeune garçon.

Maurice reçoit donc dans la minute qui suit l’avertissement, qu’un sous-officier de police judiciaire en poste à La-Teste-de-Buch vient de prendre des renseignements administratifs sur le dénommé Florian De Bierne.

Inquiet, Maurice se demande aussitôt quelle raison a nécessité une telle recherche et décroche aussitôt son téléphone pour appeler le commissariat en question.

Cinq minutes plus tard le commissaire Mattiony est à la porte de son subordonné, il frappe à celle-ci et entre devant la mine étonnée de l’agent toujours devant son ordinateur à s’avancer sur ses enregistrements de plaintes.

- Monsieur le commissaire ?

- Gérôme ! J’aimerais savoir sur quoi vous travaillez ?

- Sur un cas de cambriolage monsieur !

- En quoi cela concerne-t-il le jeune Florian De Bierne ?

- (Gérôme surpris) C’est un des plaignants monsieur.

- (Le commissaire rassuré) Ah ! Bien ! Mais pourquoi avez-vous fait des recherches internes sur lui alors ?

- Juste pour savoir s’il avait des antécédents judiciaires, monsieur.

- Vous avez des doutes sur ce jeune homme ?

- Non monsieur, mais je ne comprends pas ! Qui vous a mis au courant aussi rapidement et pourquoi ?

- Désolé mais ceci n’est pas de votre ressort, expliquez-moi plutôt ce qu’il se passe exactement avec ce garçon.

Gérôme relate alors les faits de la veille dans le détail, une fois son rapport terminé il attend nerveusement les prochaines paroles de son supérieur.

Persuadé qu’il n’a commis aucune erreur, il reste toutefois sur ses gardes car peu habitué à répondre de ses faits et gestes devant sa hiérarchie.

- (Le commissaire) Hum !! Je vois !! Continuer votre travail mais arrangez-vous pour ne pas déranger plus que nécessaire ce garçon et ses amis, surtout ne faites aucune mention de ce que vous avez découvert sur lui.

- Bien monsieur, mais je vous avoue que je ne comprends pas bien tout ce qu’il se passe.

- (Mattiony sourit) Il ne sait pas encore qui il est réellement et ses tuteurs tiennent apparemment qu’il en reste encore ignorant quelque temps pour qu’il puisse vivre normalement, vous comprenez ?

- (Gérôme impressionné) Je comprends mieux pourquoi je l’ai trouvé aussi naturel.

- (Curieux) Comment ça naturel ?

Gérôme sourit en repensant au jeune Florian.

- Je ne sais pas comment l’exprimer en paroles, mais si vous voulez je vous appelle quand il sera là avec ses amis et vous comprendrez ce à quoi je fais allusion.

- Vous piquez ma curiosité là !! D’accord !! Appelez-moi quand il sera là et je passerai vite fait, mais vous êtes sûr de ne pas pouvoir m’en dire plus ?

Gérôme cherche dans sa tête quelques secondes.

- Adorable !!

Le commissaire de plus en plus surpris.

- Comment ça ??

- C’est le premier adjectif qui me vient à l’esprit quand je revois ce gamin et n’y voyez aucune connotation malsaine monsieur, juste que quand je revois sa bouille et ses grands yeux verts et bien, c’est le mot qui me vient tout de suite à l’esprit.

Le commissaire sort du bureau et lentement repart vers le sien en s’interrogeant mentalement.

- Adorable ?? Hé bien qu’est-ce qu’un gamin « adorable » a à voir avec les services spéciaux ? Je vous le demande un peu !!

1ere année juillet : (26/34) (camping de la dune) (Le lendemain matin) (suite)

Philippe raccroche le téléphone, visiblement troublé.

- Décidément !! Le ciel s’acharne sur toi mon garçon !!

Sa secrétaire surprise.

- Pardon monsieur ?

- Hein !! Heu rien !! Je radote, sans doute l’âge.

Philippe rentre dans son cabinet d’auscultation pour s’allonger sur le grand divan en cuir qui s’y trouve depuis toujours et réfléchir intensément.

Il classe dans sa tête toutes les informations que lui donne son ami Maurice depuis quelques semaines, il n’y a pas vraiment à s’inquiéter mais il serait bon quand même que Florian commence à se faire oublier et cette histoire de cambriolage même s’il n’est impliqué qu’indirectement, ne va pas dans le bon sens.

Résigné car se sachant impuissant cette fois-ci, il se relève en soupirant en espérant très fort que Maurice saura comme à son habitude gérer la situation.

***/***

« Commissariat de La-Test-De-Buch »

L’homme menotté entre, encadré par les deux policiers et est amené directement dans le bureau de Gérôme dans le but de l’avertir de sa mise en garde à vue, mais surtout afin de lui poser une question bien précise avant qu’il ne puisse plus le faire seul à seul avec lui en se doutant bien que son avocat lui interdira de répondre à ce genre de demande.

Quand l’homme entre dans son bureau, Gérôme le dévisage et s’étonne de ne plus voir aucune marque apparente alors que lors de son arrestation, il était couvert de sang.

Son collègue après l’avoir salué lui tend une enveloppe à l’en-tête de l’hôpital, il la prend et l’ouvre afin de pouvoir prendre connaissance des résultats d’analyse, ainsi que de l’avis médical demandé expressément lors de sa prise en charge.

Satisfait de constater qu’il ne tirera aucune séquelle à part quelques légères cicatrices aux épaules de sa rencontre avec les gardiens des lieux, il remet les documents dans l’enveloppe et refixe l’homme intensément.

- Eh bien !! Vous l’avez échappé bel, pourquoi vouloir agresser ses deux animaux ?

- (L’homme) Fallait bien que je tente quelque chose pour qu’ils se sauvent, ils étaient devant l’entrée à m’empêcher de sortir.

- Vous vouliez les assommer avec des boules de pétanque ?

- J’avais que ça sous la main, ses saloperies de chats ne m’ont même pas laissé le temps de les viser qu’ils me sautaient déjà dessus. C’est pire que des clébards ces bêtes-là, pas moyen de les savater, ils vous sautent tout de suite sur le râble avant que vous puissiez faire quoi que ce soit. Ils m’ont filé une trouille bleue, aussi je demande à porter plainte.

- Ils n’ont fait que défendre le territoire de leur maître, si vous n’aviez pas essayé de voler ses jeunes gens ce ne serait pas arrivé. Vous avez le droit à un appel téléphonique pour prendre contact avec votre avocat et si vous n’en avez pas, il vous en sera commis un d’office. Votre garde à vue commence dès maintenant, en attendant la décision du juge quant à votre mise en incarcération.

Il s’adresse à son collègue.

- Emmenez cet homme en cellule et laissez-lui passer son coup de téléphone.

***/***

Les voitures se garent non loin du commissariat, toute la bande en descend en riant des grimaces qu’ils se sont faites à travers les vitres des véhicules pendant toute la durée du trajet.

Leur arrivée dans le hall d’entrée ne passe pas inaperçue et le planton les regarde mi- amusé, mi- inquiet de les voir entrer en si grand nombre.

Heureusement qu’il était averti de leurs venue, sinon il aurait sûrement appelé de l’aide en voyant débouler autant de personnes en même temps.

La salle n’étant pas vraiment conçue pour accueillir autant de monde, ils se retrouvent serrés comme des sardines en boîte une fois la porte refermée derrière eux.

Malgré tout la bonne humeur ne les quitte pas et ce sont les éclats de voix joyeux qui font sortir de leurs bureaux, Gérôme ainsi que quelques autres de ses collègues intrigués.

Un jeune policier passant par-là, s’arrête et fixe l’assemblée avec curiosité, son regard s’arrête net quand il aperçoit Flavien dont la taille et la stature imposante en jette un maximum et l’impressionne au plus haut point.

Florian est perdu dans la masse de ses copains, il ne voit plus que le haut des murs et le plafond quand il lève les yeux, il est mort de rire au vu de la situation particulièrement cocasse pour lui et le son cristallin qui s’échappe de sa gorge fait se tourner tous ses amis, qui baissent leurs regards pour voir son visage congestionné par son fou rire.

Il sort un stylo et son éternel petit carnet de sa poche pour crier ensuite à la cantonade, en sautant à pieds joints les mains tendues au-dessus de sa tête.

- Hé !!! Je veux un autographe moi aussi !! Elle est où la star ?

Éclat de rire général qui en affecte même les agents de la force de l’ordre présents dans la salle, découvrant amusés le jeune comique à la touffe de cheveux roux en bataille, les yeux scintillants de malices.

Le commissaire Mattiony est là lui aussi, il sourit en comprenant parfaitement maintenant le propos de son subordonné quant au fait qu’il trouvait le jeune garçon propriétaire des deux félins incriminés dans l’histoire, « adorable ».

1ere année juillet : (27/34) (camping de la dune) (Le lendemain matin) (fin)

Ils finissent par être installés dans le couloir menant aux différents bureaux et la cacophonie reprend rapidement car aucun d’eux n’ayant quoique ce soit à se reprocher, ils n’éprouvent pas de stress d’être dans un commissariat plus qu’ailleurs.

Quelques hommes et femmes en uniformes viennent les voir plus par curiosité qu’autre chose, mais aussi avec une réelle surprise à les entendre discuter aussi joyeusement.

Certains même n’étant manifestement pas de service ou attendant l’heure de le prendre, viennent faire la causette avec eux.

Ils sont appelés un par un et donc le temps commence vite à leur sembler long, c’est Florian qui est appelé en dernier et qui entre dans le bureau de Gérôme avec un grand sourire aux lèvres, reconnaissant le policier avec qui il a discuté la veille.

- (Gérôme) Bonjour jeune homme, asseyez-vous. Je présume que comme vos camarades vous maintenez votre plainte ?

- Oui monsieur.

- Bien !! Déjà j’ai une bonne nouvelle, l’homme qui a tenté de vous voler a reconnu avoir eu des intentions agressives envers les deux chats qui le maintenaient enfermé sur le lieu de son larcin.

- Ah !! Vous voyez ? Je vous l’avais dit qu’ils ne l’auraient pas attaqué, juste l’empêcher de se sauver le temps que quelqu’un vienne.

- Sincèrement je n’en reviens toujours pas, mais les témoignages sont là et innocentes vos animaux qui ne risquent donc plus rien.

- Il se serait passé quoi autrement ?

- Sans doute aurions-nous été obligés de les euthanasier, c’est pour ça que je tenais à l’interroger avant qu’il n’ait le temps de trop réfléchir sur une ligne de défense ou qu’un avocat ne s’en mêle.

Je souris car je sais qu’il est sincère.

- Merci pour eux et pour moi, j’aurais été vraiment très triste qu’ils leurs arrivent quelque chose.

Gérôme lui tend un formulaire.

- Tiens !! Signe ses papiers et je ne t’embêterais pas plus longtemps, je présume que toi et tes amis avez autre chose à faire qu’à perdre votre temps ici.

- Vous savez monsieur, ici ou ailleurs du moment que nous sommes ensemble nous nous amusons toujours beaucoup.

- (Gérôme) J’ai vu ça tout à l’heure Hi ! Hi ! Au fait ? Tu as eu ton autographe ?

Je me sens rougir, je n’avais pas vraiment réfléchi au lieu où nous étions quand j’ai lancé ma connerie.

- Bah non !! J’espère que ma plaisanterie ne vous a pas offusqué ? En fait j’ai lancé ça comme ça sans réfléchir, juste pour m’amuser et faire rire mes amis.

Gérôme se lève en souriant franchement.

- C’est vrai qu’ils ne doivent pas s’ennuyer avec toi, tu me parais plutôt déluré pour ton âge mon garçon. Ne prends surtout pas ça pour un reproche, bien au contraire !!

- C’est gentil monsieur, au revoir. Bonne journée à vous.

Gérôme toujours souriant.

- A toi aussi Florian.

***/***

Il est presque midi quand nous quittons les lieux, n’ayant pas envie de rentrer au camping nous décidons de faire un pique-nique sur la plage.

Pendant que Maxime accompagné d’Éric repart chercher les paniers repas ainsi que Raphaël qui nous rejoint toujours pour midi et reste les après-midis jusqu’aux lendemains matin avec nous, nous montons dans les quatre voitures restantes en chantant à tue-tête, morts de rires pour rejoindre notre endroit favori.

Comme d’habitude il n’y a pas grand monde, juste cinq ou six personnes disséminées çà et là, allongées à se faire bronzer.

Notre coin étant libre, nous nous y installons en attendant le repas avec impatience car plus d’un d’entre nous ont déjà l’estomac qui gronde, le petit-déjeuner étant déjà loin derrière nous.

Je remarque que Grégory s’est mis un peu à l’écart et je vais le rejoindre, me doutant bien qu’il broie du noir à l’idée de bientôt devoir repartir.

- Tu ferais mieux de profiter du temps qu’il te reste à passer avec nous au lieu de t’isoler comme tu le fais.

Il lève les yeux vers moi et me sourit.

- Je le sais bien mais je n’y peux rien… tu sais ? J’ai une boule à l’estomac rien qu’à penser ne plus en voir certains avant longtemps, tu comprends ?

- Tu les reverras tous je te le promets, ils t’aiment tous beaucoup eux aussi et sois sûr qu’ils ne t’oublieront pas et puis il n’y a pas que toi qui es dans ce cas-là tu sais ? Je dirai même qu’ils y sont tous au moins autant que toi.

- (Sourire triste) Ils vous restent encore un mois à passer ensemble.

- Sauf pour « Max », « Milie » et « Juju », qui eux aussi repartiront avant les autres et quand le moment sera venu pour nous aussi, je te garantis que nous passerons certainement par un sacré moment de blues également.

Grégory sourit plus franchement.

- Je sais « Flo » mais là tu vois c’est mon tour, j’espère qu’on aura l’occasion de se refaire un truc dans le même genre tous ensemble.

Je lui prends la main pour le faire se relever et rejoindre les autres.

- T’inquiète !! Tu me fais confiance ? D’ailleurs j’ai déjà ma petite idée là-dessus et pas plus tard que cet hiver. Allez !! Viens et n’y pense plus !! Regarde le bon côté des choses, maintenant tu as Julien et Émilie qui se sont avoué leur amour, vous allez pouvoir vivre ensemble. C’est plutôt cool non ?

Grégory prend Florian dans ses bras et le serre contre lui.

- T’es un drôle de petit gars tu sais ? Je t’aime « Flo », sincèrement !

En riant mais très ému aussi.

- Moi aussi, mais tu ferais bien de me lâcher avant que le grand blond que tu vois là-bas ne commence à s’imaginer des choses Hi ! Hi !

1ere année Juillet : (28/34) (camping de la dune)

Dorian aperçoit la « VW golf » immatriculée cinquante et un avec deux garçons à l’intérieur, il les suit du regard et les voit se diriger jusqu’à l’épicerie pour y prendre deux énormes paniers ainsi qu’un sac à pains rempli lui aussi.

La nourriture mise dans le coffre, ils repartent vers l’accueil et en ressortent quelques minutes plus tard en riant, accompagnés du jeune rouquin fils du patron qui les pousse à courir en leurs plaquant une main derrière le dos.

Pas le temps de prévenir ses collègues sinon il va les perdre de vue, aussi monte-t-il rapidement dans la Xantia et leurs file-t-il le train en restant le plus discret possible.

Quelques kilomètres plus loin, il les voit ralentir pour se rendre sur un petit parking ou plusieurs voitures sont déjà garées.

Toujours en leurs laissant suffisamment d’avance, il fait le même chemin qu’eux jusqu’à ce qu’il arrive à son tour devant une petite plage recouverte de sable fin.

Il aperçoit un groupe déjà installé dans un renfoncement de rochers et les deux garçons chargés de vivres se dirigeant droit vers eux en courant.

Dorian s’installe alors de telle façon qu’il peut les observer sans en avoir l’air et pour faire plus vrai, il se déshabille et s’assoit sur un rocher, profitant par la même occasion des bienfaits de cette journée d’été.

Il pose un regard sur chacun et constate en souriant qu’ils forment une sacrée belle équipe, les garçons comme les filles ayant un physique à croquer.

Dorian repère vite celui qu’ils sont chargés de surveiller, le petit rouquin qui en ce moment s’amuse à courser un gars tout maigre qu’il finit par rattraper et à faire tomber dans le sable.

Les rires des deux garçons qui se chamaillent pendant un long moment lui font briller les yeux, des amis il n’en a pas tant que ça et devant la joie manifeste de la bande en face de lui, ils lui manquent cruellement et se demande quand il pourra les revoir.

***/***

C’est Carole qui l’aperçoit la première, elle voit un garçon assis seul les bras croisés sur ses genoux et le visage rempli de tristesse, prenant alors la main de Flavien en approchant son visage du sien.

- Regarde chéri le gars là-bas !! On dirait qu’il ne va pas bien !

Flavien jette un œil discret vers le jeune homme que sa copine lui montre, remarque lui aussi que le garçon assis en face d’eux n’a pas l’air dans son assiette.

- Ce gars semble bien seul.

- Tu as raison ! Si nous allions lui parler ? Peut-être acceptera-t-il de se joindre à nous qui sait, en plus il a l’air sympa et plutôt mignon tu ne trouves pas ?

- (Flavien amusé) Dans toute notre bande, c’est à moi que tu demandes ça ?

Carole le regarde en riant.

- C’est vrai que tu n’es pas le meilleur juge en la matière Hi ! Hi ! Alexie !!! Tu peux venir une minute ?

Le jeune homme se lève et vient vers eux.

- Oui ! Qu’est-ce que tu veux ma poule ?

- Regarde le gars en face et dis-nous ce que tu en penses ? J’ai besoin d’un expert en mecs car « Flav » dit qu’il ne l’est pas.

- (Alexie amusé) Merci pour l’expert !

Il mate un instant Dorian.

- Hum !! Pas mal !! Pas mal du tout même !! Mais un peu tristounet le gars tu ne trouves pas ?

- Justement je disais à Flavien qu’on pourrait essayer de lui changer les idées en l’invitant à nous rejoindre.

Alexie regarde à nouveau le jeune gars assis.

- Bonne idée, allez-y !!

Carole regarde Flavien qui soupire.

- Tu viens ?

- Ok !! Ce que femme veut !!

Alexie mort de rire, continu sa phrase.

- Femme veut !! Tu comprendras un jour pourquoi je préfère « Marco », c’est sûr qu’il est moins chiant.

Voyant le geste de Carole, Alexie met ses deux mains sur sa tête en riant.

- Non !! Pas la tête !!

Dorian voit arriver vers lui trois des personnes du groupe et se demande d’un coup s’il ne s’est pas fait découvrir, mais comment pourraient-ils savoir.

Il n’a pas le temps de chercher le pourquoi du comment qu’ils sont déjà tout près de lui, le grand blond est suffisamment impressionnant vu de sa position pour qu’il commence à flipper.

Heureusement qu’il a un sourire rassurant qui finit par lui faire comprendre qu’ils ne lui veulent rien de mal.

Flavien de sa voix grave.

- Salut mec !! Ma copine aimerait que tu te joignes à nous, elle dit que tu ne devrais pas rester seul à te morfondre alors si tu es ok c’est de bon cœur qu’on t’invite…

Il rit en montrant les paniers.

- A notre table.

- (Dorian surpris) J’ai vraiment l’air comme vous dites ?

Alexie, amusé par le rentre-dedans de Flavien.

- C’est sûr que tu ne donnes pas l’impression de t’éclater, moi c’est Alexie, le grand machin c’est Flavien et voici notre chère « saint Bernard » Carole. N’essaie surtout pas de te servir aux tonneaux, je ne pense pas que le grand gugusse serait d’accord Hi ! Hi !

Carole en riant se tient la poitrine.

- En plus ce n’est pas du rhum.

Dorian qui en oublie qui il est tellement il se sent déjà raccord avec eux.

- Moi c’est Dorian et si votre proposition tient toujours et bien je ne demande pas mieux de vous rejoindre, vous avez l’air de bien vous entendre. Ça fait un moment que je vous regarde vous amusez et c’est ça qui m’a mis le bourdon.

- (Carole) Tu es tout seul ?

- (Dorian sincère) Oui et non, je suis avec quelques amis en vacances ici, mais mes meilleurs amis me manquent un peu.

- (Alexie) Ils n’ont pas voulu venir ?

- (Dorian gêné) C’est un peu plus compliqué que ça en fait.

- (Flavien compatissant) Nous ne voulons pas être indiscrets, aller !! Lève-toi et marche !!

Dorian amusé par les paroles de Flavien, attrape ses vêtements et se redresse pour les suivre.

- Ok je vous suis, et que la force soit avec nous !!

1ere année Juillet : (29/34) (camping de la dune)

L’arrivée de Dorian suscite rapidement toutes les curiosités et après les présentations d’usage, ils se mettent « à table » en continuant à en apprendre un peu plus sur lui.

Apparemment l’intégration se passe à merveille et à la fin du repas, il est déjà considéré quasiment comme faisant partie intégrante de la bande.

Sébastien avec Sylvain sont tous deux un peu en retrait et ils discutent, en ne quittant pas le jeune homme des yeux.

Les deux garçons fortement intéressés par le physique avenant et la voix chaude du nouvel arrivant.

- (Sylvain) Beau gosse le gars, tu ne trouves pas ?

- (Sébastien) Je veux oui !!

Sylvain en regardant son ami.

- Tu sais qu’un de mes plus gros fantasmes, ce serait de faire un plan à plusieurs pour voir.

Sébastien connait bien son envie pour en avoir déjà parler plusieurs fois.

- Et quels rôles ils tiennent tes « plusieurs » dans ton fantasme ?

- (Sylvain) Comment ça quel rôle ?

- Actif ou passif ??

- Tu aimerais quoi toi ?

- (Sébastien amusé) Qui te dis que j’aimerais ? En plus, tu penses à nous deux ??

- Ça ne changerait rien !! C’est toi que j’aime tu le sais, non ? De toute façon ce n’est qu’un fantasme et le propre d’un fantasme c’est justement d’être quelque chose qui ne se réalise pas.

Sébastien se tait un moment.

- Faudrait qu’il soit les deux alors !!

- (Surpris) Tu es sérieux là ?

- Qu’est-ce que tu crois ? Il n’y a pas que toi qui as des envies, nous en avons déjà parlé il me semble ?

- Oui je sais mais c’est râpé pour « Ju », il est trop amoureux de Maxime. En plus ce n’est pas dit que Dorian soit comme nous, mais si c’était le cas ! Miam !!

- (Sébastien rit) Oui, Miam ! Miam !

Pendant cette conversation assez piquante entre les deux inséparables, Florian et Thomas se sont rapprochés pour discuter tranquillement avec le nouvel arrivant.

- (Thomas) Tu es d’où, Dorian ?

- De Troyes et vous ?

- (Thomas) Aix en Provence.

- C’est un beau coin parait-il ? Vous êtes encore en études ?

- (Florian) Oui Thomas à Aix et moi à Reims.

- (Faisant l’innocent) A Reims ? Tiens donc, ce n’est pas très loin de chez moi ça ! Tu y fais quoi pour être aussi loin ?

- (Florian) Je suis en fac de médecine, je viens de finir ma première année.

- (Faisant l’étonné) Mais !! Quel âge tu as ? Tu me parais bien jeune pour être en fac.

- (Florian) J’ai eu dix-sept ans ce mois-ci, je n’étais pas trop mauvais en classe c’est tout.

- Ah !! D’accord !! Et toi Thomas ? Tu fais quoi ?

- BTS eaux et forêts, première année aussi et après si j’en ai les possibilités, continuer vers un diplôme d’ingénieur. Enfin ! Si ça n’est pas trop dur, mais j’aimerais beaucoup.

- (Florian) Et toi ? Encore en étude ?

- (Dorian) Non ! Je viens juste de terminer, je bosse depuis deux mois déjà.

- (Thomas intrigué) Et tu es déjà en vacances ?

Dorian regarde les deux garçons longuement et soupire.

- Non en fait je taffe en ce moment.

- (Thomas amusé) Essayeur de plage ou un truc comme ça ?

Mathis qui arrive sur eux.

- Vous parlez de quoi les gars ?

- (Florian) On était en train de deviner le boulot de Dorian, tu peux nous aider si tu veux ?

- (Thomas amusé) On en était à essayeur de plage, parce qu’il nous a dit qu’il était au boulot là.

Mathis en regardant le nouveau.

- Pfft !!! C’est évident pourtant.

- (Dorian curieux) Ah oui ? Et c’est quoi Sherlock ?

Mathis éclate de rire.

- T’es un agent secret et tu es là pour nous espionner, c’est évident.

Nous voyons aussitôt Dorian déglutir et devenir blanc comme un linge, nous nous regardons incrédule et c’est Mathis qui reprend le premier la parole.

- On dirait bien que j’ai visé juste sur ce coup là, pas vrai les gars ?

Thomas devient subitement tout rouge.

- Tu es un des mecs qu’ils ont envoyé pour espionner « Flo » ? Réponds ?

Je regarde mon ami, stupéfait de ce que je viens d’entendre et ensuite mes yeux se reportent sur le jeune homme, semblant toujours aussi honteux et mal à l’aise, qui n’ose plus nous regarder.

- C‘est quoi cette histoire ? Et pourquoi il viendrait m’espionner d’abord ? Et toi « Thom » ? On dirait que tu es au courant de quelque chose et que tu ne m’en as pas parl

1ere année Juillet : (30/34) (Camping de la dune)

Thomas comme Dorian se retrouvent gênés et ses yeux me fuient un instant avant que bravement ils ne reviennent fixer les miens.

- Déjà une ! Il n’y a pas très longtemps que Philippe m’en a parlé au téléphone et deuxièmement je ne voulais pas te faire avoir du souci alors que tu es en vacances.

- Pourquoi Philippe ne m’a pas appelé moi ?

- Pour la même raison figure-toi ! Et puis je ne pensais vraiment pas qu’ils se mettraient aussi vite après toi.

- Qui d’autre est au courant ?

- J’en ai parlé à Flavien et à Maxime, c’est tout !!

Je me tourne vers Mathis.

- Et toi ?

- Quoi moi ? J’ai dit ça au pif, mais demande plutôt à Dorian pourquoi il s’est laissé capter aussi facilement. C’est vrai quoi !! Il lui suffisait de vous dire qu’il était comme nous en vacances, vous ne vous seriez doutés de rien.

Je regarde le jeune gars qui nous écoute depuis tout à l’heure sans rien dire, mais qui ne cherche pas à s’éloigner pour autant.

Quelque chose me turlupine dans ce mec car malgré ce que je viens d’apprendre sur lui, je n’arrive pas à lui en vouloir et je m’aperçois même qu’au plus profond de moi, je l’aime déjà beaucoup.

- Tu peux t’expliquer où il faut qu’on emploie la torture pour te faire parler ?

Dorian se décide enfin à relever la tête pour nous regarder, ses yeux ne cillent pas en montrant ainsi son caractère entier par la franchise que nous pouvons lire en lui.

Il est surpris de ne pas ressentir une quelconque animosité de notre part, à part le bref accès de colère de Thomas tout à l’heure.

D’une voix qu’il essaie de maintenir calme et ferme, il prend la décision en priant pour que ce soit la bonne d’être honnête envers ceux qui l’ont accueilli de si bonne grâce en le croyant seul et tourmenté.

- Mathis a raison !! J’aurais pu vous dire n’importe quoi mais je n’ai pas pu, sans doute parce que je suis un piètre flic qui débute plutôt mal sa carrière.

- (Mathis curieux) Comment ça, tu n’as pas pu ?

Dorian sourit au gamin curieux.

- Parce que ce n’est pas dans ma nature de trahir les gens qui m’accueillent à leur table et que je commence vraiment à apprécier.

Thomas commence à mieux cerner le jeune homme dont la sensibilité ressemble étrangement à la sienne, lui aussi comme Florian n’a pas envie de lui faire la tête et ma foi, il aimerait également continuer à le voir.

- Bon !! On fait quoi maintenant ? Dorian tu fais chier !! Je n’arrive pas à t’en vouloir mais il va te falloir faire un choix, tu comprends bien que la situation dans laquelle nous nous trouvons ne peut pas continuer comme ça. D’après ce que je sais tu n’es pas tout seul ? Que comptes-tu faire maintenant ?

Dorian se prend la tête à deux mains.

- Si seulement je le savais, je sentais bien que cette mission était pourrie d’avance. Surveiller un gamin pour rendre compte s’il a des capacités aussi exceptionnelles qu’on le dit, ce n’était sûrement pas pour ce genre de mission que je me suis engagé dans la police croyez-moi.

- (Thomas amical) Je m’en doute et celui qui vous a choisis pour faire ce boulot le savait aussi, il espérait même que ça se passerait exactement comme c’est en train de le faire.

Dorian qui comprend enfin.

- C’était donc ça ? Je me disais aussi que ce n’était pas normal que nous ayons été choisis alors que nous n’avions pas l’expérience nécessaire.

J’écoute la conversation sans en comprendre toute la signification, d’ailleurs je vois bien que Mathis est dans le même brouillard que moi.

Thomas a l’air d’en savoir beaucoup plus qu’il n’y paraît et Dorian a l’air lui aussi étonné qu’il en sache autant sur lui, ses amis et surtout sur leur commanditaire.

- Reprends depuis le début s’il te plaît Thomas, j’aimerais bien tout comprendre et maintenant que j’en sais suffisamment, tu n’as plus de raisons de garder pour toi ce que nous ignorons encore.

Mon ami explique alors la conversation qu’il a eue avec Philippe sans rien omettre, au fur et à mesure qu’il avance dans cette histoire, je comprends mieux leurs paroles de tout à l’heure et quand il s’arrête de parler ayant dit tout ce qu’il avait à dire.

- Et c’est tout ? Ils ont du fric à dépenser dans la police, quatre personnes juste pour savoir si je suis un Einstein en herbe ? Suffisait de venir me le demander. Et d’abord !! Qu’est-ce qu’ils me veulent au juste ? Ils ne vont quand même pas m’enfermer pour m’obliger à travailler pour eux parce que je vous le dis tout net, ils auraient aussi court de se mettre un doigt dans le cul. Au moins ça leur ferait une découverte parce qu’ils peuvent toujours attendre que je leurs sorte quoi que ce soit, ils en seraient pour leurs frais croyez-moi.

Mes paroles dites d’un ton très sérieux pourtant les font éclater de rire, Thomas vient me prendre par la taille et m’embrasse les yeux pleins de larmes.

Je lui rends son baiser mais je reste toujours offusquer de ce que je viens d’apprendre et j’en remets une couche.

- Eh bien c’est vrai quoi !!! Quelle bande de nazes à s’imaginer qu’ils pourraient m’utiliser comme leur jouet. Et d’ailleurs pourquoi vous riez ? Il n’y a rien de comique là-dedans !! Non mais !!

Mon air outragé fait je m’en rends bien compte, un effet contraire à celui que j’attendais d’eux.

Ils sont tous les trois en larmes à me fixer en riant tous leurs saouls, ce qui m’exaspère au plus haut point aussi je me contente de les toiser en leur faisant comprendre que je ne trouve pas ça des plus horripilant.

- PFFFF !!!!! Et ça se dit des copains !!!

1ere année Juillet : (31/34) (Camping de la dune)

Il n’est pas loin de dix-neuf heures quand Dorian se gare devant le camping et rejoint le mobile-home où il loge, il entre et se retrouve nez à nez avec Camille qui ne lui laisse même pas le temps de se déchausser, qu’elle lui demande déjà des comptes sur où il était tout ce temps.

- Tu étais où ? Nous t’avons cherché partout et en plus tu as pris la voiture sans prévenir ? Patrice va te remonter les bretelles, je ne te dis que ça !!

- Je faisais mon boulot figure toi !! J’ai passé l’après-midi avec eux et j’ai commencé à faire connaissance avec toute la troupe.

- (Camille surprise) Déjà ? Et ça donne quoi ?

- Ils sont tous super-sympa, ils m’ont même invité à partager leur repas ce midi. Je t’avoue que j’ai passé une très bonne journée avec eux et nous sommes invités à les rejoindre demain sur la plage si nous en avons envie.

- Tu leurs as parlé de nous ?

- Bien sûr !! C’est ce que nous avions décidé non ? Tu verras, ils ne sont pas tristes et il y avait longtemps que je ne m’étais pas amusé autant.

- Et le garçon que l’on doit surveiller ?

- Florian ? C’est le plus comique de la bande Hi ! Hi ! Il est trop ce mec, tu sais je ne sais pas s’il est comme on nous l’a dit, mais en tous les cas c’est un sacré loustic crois-moi.

- Attendons que les autres reviennent et tu nous raconteras ça, je dois t’avouer que tu piques ma curiosité là.

***/***

C’est après le dîner juste avant que les groupes ne se forment pour passer la soirée à droite ou à gauche suivant les envies qu’ils ont de danser, s’amuser, boire un coup, aller sur la plage ou tout simplement rester là à discuter ou à passer un peu de bon temps en couple, qu’est mise au point la façon dont ils vont gérer la surveillance dont Florian est l’objet.

Ils ont été surpris d’apprendre que Dorian était policier et qu’il a été chargé avec trois autres collègues à lui d’infiltrer leur groupe afin d’en connaître les secrets.

C’est Sylvain qui émet la meilleure idée, en disant qu’il fallait simplement être naturel avec eux et qu’ainsi il y avait de grandes chances que cela fasse comme avec Dorian, qu’ils finiraient certainement par se prendre d’amitié pour eux.

- (Sébastien) Attends !! Tu rêves mon gars si tu crois qu’ils seront tous comme lui.

- (Flavien) Pas forcément !! S’ils ont été choisis justement à cause de ça comme le dit Philippe, ça pourrait marcher.

- (Léa) Je l’aime bien moi Dorian, qui dit que pour les autres ça ne serait pas pareil ?

- (Alexie) Il y a quand même un risque, ça pue cette histoire je vous le dis !

- (Damien) Jusqu’à maintenant personne n’a pu résister à Florian, non ?

- (Carole) C’est vrai mais ce n’est pas pareil, rappelez-vous qu’ils sont en mission et puis ce sont des flics il ne faut pas l’oublier.

- (Chloé) Le mieux c’est de faire comme dit Sylvain, on s’amuse tous ensemble et personne ne parle de Florian autrement que comme l’un d’entre nous.

- (Surpris) Parce que je ne l’étais pas ? Merci de l’apprendre.

- (Thomas) Fais pas ton Kéké tu veux ? Tu as parfaitement compris le sens de sa phrase.

- (Mathis) Et si on les faisait bouffer par « Tic » et « Tac » ? Je parle des trois que l’on ne connaît pas bien sûr ! Dorian ce n’est pas pareil.

- (Juju) Idée amusante !! Bon alors ? On fait quoi ?

- (Grégory) Déjà on voit comment ils sont pour que je me rappelle d’eux, je suis sûr qu’à un moment ou un autre ils vont venir fouiner au CHU et comme je repars le premier, je pourrais prévenir tout le monde.

- (Maxime) De toute façon nous n’avons pas le choix, si nous ne voulons pas griller Dorian il va bien falloir accepter ses potes en faisant semblant de ne rien savoir sur eux.

Flavien en regardant l’heure à sa montre.

- Alors c’est entendu, tout le monde tient sa langue et tout ira bien. Désolé mais nous devons sortir Carole et moi et il va être l’heure, on se revoit demain pour savoir s’il y a eu du nouveau entre-temps, tu viens ma puce ?

La bande s’éclate en plusieurs groupes, Éric s’approche de Thomas et de Florian pour leurs demander s’ils ont envie de venir avec eux sur la plage, au moment où Thomas va répondre je prends la parole.

- Nous vous rejoindrons un peu plus tard les gars, avant ça j’ai envie d’être un peu seul avec « Thom ».

- (Raphaël) Hum !! Ça sent le gros câlin pas vrai ?

- (Amusé) Pourquoi ? tu en as envie toi aussi ?

Raphaël les yeux plantés dans ceux d’Éric.

- Je ne dis pas non, qu’est-ce que tu en penses beau brun ?

Une lueur brille dans les yeux d’Éric.

- Faut voir !! Gros comment ?

- (Raphaël) Je n’en sais rien en fait, je ne l’ai jamais mesuré Hi ! Hi !

Sur ce ils nous quittent en nous faisant promettre de ne pas être trop long.

Je prends la main de Thomas et je le fixe dans les yeux, cherchant à voir sa réaction à la question que je m’apprête à lui poser.

- Et maintenant « Thom » !! Qu’est-ce que tu sais encore sur moi que je ne connais pas ?

1ere année Juillet : (32/34) (Camping de la dune)

Éric et Raphaël posent leurs serviettes de plage tout en haut de la dune loin de tout ce qui pourrait attirer un promeneur, il fait très chaud et le soleil est encore visible.

Ils leur restent encore une bonne heure de jour avant qu’il ne se couche, aussi décident-ils de s’allonger tranquillement l’un près de l’autre, main dans la main les doigts enlacés en attendant d’en admirer le coucher.

Le silence serait impressionnant s’il n’y avait le ressac des vagues se jetant sur la plage quelques mètres au-dessous d’eux pour le briser, l’air doux de cette fin Juillet les rend heureux.

Leurs visages se tournent l’un vers l’autre alors qu’un grand sourire de bonheur les éclaire dans un ensemble parfait.

Éric n’en revient pas de la chance qu’il a d’avoir trouvé ce garçon qui correspond en tout point à ses rêves les plus fous, les cheveux roux flamboyants au soleil et la peau tannée par les longues expositions qu’il s’offre chaque après-midi après son travail au camping.

Le sourire charmeur aux dents étincelantes de blancheurs, les yeux d’un vert très prenant pour qui les fixe comme lui le fait en ce moment, les tâches de rousseurs qui parsèment son visage en autant de petits points qu’il aimerait embrasser un par un.

Son corps trapu et imberbe à la musculature sculptée par des années de sport, la chute de ses reins qui se creuse en deux magnifiques fossettes bien marquées.

Ses fesses rondes et bien pleines que ses mains ont envie de pétrir tant elles sont appétissantes, ses jambes galbées dont les muscles ressortent au moindre de ses mouvements et ses petits pieds aux doigts fins à part les orteils tout en rondeur.

La forme de son sexe au repos et la petite touffe entretenue de poils pubiens de la même couleur rousse que ses cheveux et qui lui déclenchent sa libido à chaque fois que son regard s’arrête dessus.

La gentillesse et la douceur de ce garçon ainsi que son aptitude et sa rage au travail font qu’Éric en est tombé amoureux fou, depuis le premier instant où il lui est apparu dérapant sur son vélo pour venir rechercher les paniers de provisions de leur premier petit-déjeuner pris tous ensemble sous la tente.

- (Raphaël) Tu vas me connaître par cœur à me regarder comme tu le fais depuis que nous sommes arrivés ?

- Je ne m’en lasse pas tu sais, j’ai eu trop de chance de te rencontrer. Jamais je n’ai imaginé en quittant Aix pour venir ici que j’y rencontrerais le garçon de mes rêves.

Raphaël taquin mais aussi très sensible aux paroles d’Éric.

- Ah oui ? Je croyais que c’était Florian le mec de tes rêves ?

- (Éric) Tu as raison ! Il a longtemps été celui avec qui j’aurais aimé faire ma vie, à l’époque j’étais jeune et je n’ai pas su trouver les mots pour le lui dire. Et puis il y avait Thomas et Florian l’a préféré à moi, sans doute qu’il ne voyait que lui sans le savoir depuis le début et j’ai fini par le comprendre aussi quand « Thom » s’est peu à peu défilé de nos petits jeux. J’ai réussi à continuer avec lui en profitant quand il avait passé un long moment avec Florian ou quand il le voyait de la fenêtre de ma chambre, mais je sentais bien que j’étais un pis-aller et dès qu’ils se sont déclarés ça a été terminé, j’ai même failli les perdre tous les deux. Mais maintenant c’est fini et ça depuis longtemps. Toi tu es mon deuxième rayon de soleil et je ne sais pas ce que je ferais si tu me laissais tomber maintenant. Je ne crois pas que je m’en remettrais tu sais ? J’ai eu droit à une deuxième chance de trouver le garçon qu’il me fallait et ce serait étonnant qu’on m’en donne une troisième, en plus je n’y tiens pas. Je t’aime Raphaël, tu es le premier à qui je dis ses simples mots mais je peux t’assurer qu’ils sont sincères.

Raphaël fortement ému en tremble, les yeux embués de larmes qu’il n’arrive pas à contenir.

Les paroles d’Éric lui montent droit au cœur et il sent bien au plus profond de son âme que la longue diatribe que vient de lui faire son ami est comme une confession, qu’il s’est enfin libéré de tous ses démons qu’il gardait en lui.

Ses regrets de ses agissements de gamin envers ses deux meilleurs amis, mais aussi l’immense amour qu’il porte à Florian et que rien n’entachera jamais il l’a bien compris. Le fait qu’il ait terminé par sa déclaration d’amour à son encontre prouve qu’il vient enfin de tourner la page et que maintenant il n’aura plus que lui Raphaël, dans ses pensées et dans son cœur.

Il pose doucement son bras autour de son épaule et lui parle d’une voix brisée par l’émotion.

- Moi aussi je t’aime Éric, je t’ai vu aussi tu sais le premier jour !! Tu étais seul dans ton coin au bout de la table et j’ai tout de suite senti ton regard sur moi. J’ai passé le reste de la journée cette fois-là à me demander ce qu’il m’arrivait, je n’ai pas eu la chance même si cela t’a fait aussi souffrir d’avoir quelqu’un à aimer avant toi. Quand j’ai appris pour Florian je me suis senti mal, mal de n’être qu’un sosie vers qui tu te serais reporté faute de pouvoir vivre ta vie avec l’original. Thomas m’a ouvert les yeux, il m’a expliqué comment tu pensais, ce que tu étais réellement et j’ai compris avec une joie que tu ne peux même pas imaginer, que tu étais sincère. Je vais te dire une chose que j’aurai certainement gardée secrète si ce soir tu ne m’avais pas ouvert en grand ton cœur, cette nuit-là où j’ai compris vraiment tes sentiments à mon égard et bien cette nuit-là, je l’ai passé à pleurer.

Le silence qui suit devient palpable, les deux garçons essuient leurs yeux et attirés l’un vers l’autre par une irrésistible envie, s’enlacent avec fougue.

Un baiser brûlant scelle ce long moment passé à vider leur cœur et chacun d’eux en est maintenant parfaitement conscient, sous ce soleil couchant aux flammes rougeoyantes semblant pénétrer dans la mer infinie comme témoin, plus rien ne pourra les détacher l’un de l’autre.

1ere année Juillet : (33/34) (Camping de la dune)

Thomas surpris par la question.

- Je t’ai tout raconté « Flo » !! Philippe ne m’a rien dit de plus.

- Je ne parle pas de ça, mais d’autres choses que tu saurais sur moi et que tu ne m’aurais pas dit.

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- Parce que moi je ne te cache rien et je n’ai pas de secret pour toi, voilà pourquoi.

- Moi non plus je n’ai pas de secrets pour toi, enfin !! À part une promesse que j’ai faite à tes grands-parents, mais que tu apprendras le temps venu et qui n’a rien de dramatique en soi, au contraire.

- Donc tu me caches encore quelque chose ?

- On peut dire ça oui !! Mais je suis tenu par une promesse et tu ne sauras rien de plus.

Je lui jette un regard courroucé.

- Tu sais ce qui va se passer maintenant ?

Thomas en souriant tristement.

- Hélas oui !! Sauf si tu m’aimes suffisamment pour ne pas me faire trahir ma parole en cherchant à tout prix à savoir.

Je n’aime pas le voir comme ça, surtout quand j’y suis pour quelque chose et déjà le fait de m’avoir avoué qu’il me cachait quelque chose prouve qu’il ne me mentirait jamais, je suis certain qu’en lui posant les bonnes questions il y répondrait même s’il doit rompre sa promesse pour ça.

Je le respecte trop pour lui demander de le faire, aussi je décide de mettre les pendules à l’heure avec lui car malgré tout, le fait qu’il accepte de me cacher des choses ne me plaît pas du tout et ce même s’il a sans aucun doute les meilleures raisons du monde pour le faire.

- Je n’insisterai pas Thomas et je respecterai ta parole mais je tiens juste à ce que tu saches une chose, ne recommence jamais !! Tu m’entends ? Jamais !! De faire ce genre de promesses à qui que ce soit, du moins si tu veux qu’on reste ensemble.

Thomas ne se laisse pas impressionner.

- Je le referai si j’estime que c’est pour ton bien et seulement pour ça, tu es encore jeune « Flo » et je me dois de te protéger, ce ne sont pas tes menaces qui me feront changer d’avis. J’ai bien l’intention de faire ma vie avec toi et tu peux dire ce que tu veux, je sais très bien que toi aussi.

Je suis scotché à ses paroles.

- Wouah !!! Tu te rends compte que c’est notre première dispute depuis qu’on se connaît ?

Thomas voit les yeux ronds que je fais et me sourit.

- Va falloir t’y faire car ce ne sera sûrement pas la dernière fois que ça nous arrivera, mais tu sais ce qu’on dit ? Quand la dispute est passée arrive l’heure de la réconciliation sur l’oreiller.

- Dis « Thom » ?

- (Thomas amusé) Tiens ? Ce n’est plus Thomas ? On dirait que ça va mieux ?

En exagérant outrageusement.

- Mon petit « Thomounet » à moi !!

- (Thomas) Vas y !! Fais ton clown maintenant.

- Dis-moi mon « Thominou » ? On ne se dispute plus là ?

- Hi ! Hi ! Non pourquoi ? Et puis si c’est ça que tu appelles une dispute, qu’est-ce que ça va être quand c’en sera une vraie ?

- Tu crois que c’est l’heure ?

- De quoi faire ?

- Allons !! Voyons mon « Thomamour » !! Mais de se réconcilier tiens !!

Thomas se mordille la lèvre inférieure.

- Hum !! Je n’ai pas besoin de regarder ma montre pour ça.

Je prends ses paroles pour un grand oui.

- Il fait une nuit superbe, on prend ce qu’il faut et on va sur la dune ?

- Tu as envie …de… dehors ?

- Oh oui ! Rien que d’y penser, j’en suis tout excité. Aller vient et ce sera à mon tour de te faire un cadeau d’anniversaire !! Même s’il est anticipé.

Thomas n’en croit pas ses oreilles, les paroles de Florian résonnent encore dans sa tête et il se doute bien du « cadeau » que se propose de lui faire son ami car il ne reste plus tant de choses que ça qu’ils n’ont pas encore osé faire.

Si c’est bien ce à quoi il pense, il en a un énorme frisson de désir qui lui prend les reins.

***/***

Il fait presque nuit quand ils arrivent au sommet de la dune, le soleil termine son plongeon dans l’océan et disparaît petit à petit, laissant l’ombre s’épaissir derrière lui.

Les deux garçons ôtent les derniers remparts à leur pudeur et une fois nus s’allongent l’un près de l’autre, Florian sent une énorme bouffée de chaleur à la pensée de ce qu’il a envie de faire pour la première fois de sa vie.

Les soupirs d’extases, les râles de plaisir et les orgasmes de Thomas quand il le prend lui donnent une irrésistible envie de connaître lui aussi les sensations que cela fait, même s’il a une certaine appréhension à prendre un pareil engin dans ses petites fesses.

Thomas comprend l’envie et la crainte mélangée qu’il lit dans les yeux de son ami pour l’avoir vécu il n’y a pas si longtemps, pourtant pour lui le plaisir a tout de suite été là malgré les dimensions exceptionnelles dont est pourvu Florian.

Par contre ce sera la première fois pour lui d’avoir le rôle actif, tout comme pour Florian celui de passif et ce n’est pas pour lui déplaire, puisqu’ils pourront ainsi assouvir complètement tous les aspects de leur sexualité.

1ere année Juillet : (34/34) (Grégory)

Quand Grégory se lève ce matin-là c’est en faisant la grimace, la nuit marquant son départ a été très chaude et ils ne se sont pas endormis de bonne heure.

Julien et Émilie lui ont fait la totale en le laissant sur les genoux, toute énergie vidée de son corps.

Le réveil est donc difficile, aussi c’est au radar qu’il entre dans la tente et qu’il se sert un bol de café, après quelques gorgées il ouvre enfin les yeux et est surpris de voir les têtes amusées qui le regardent.

- (Alexie) C’est ça quand on fait la chouille !!

- (Marc) Veinard !! Tu as dû passer une sacrée nuit pour avoir une tête pareille ?

- (Grégory) Ne m’en parle pas !! Ils m’ont lessivé !!

- (Chloé) Tu vas pouvoir prendre la route ? Ça va aller ?

- (Grégory) Je n’ai vraiment pas le choix, il faudra bien parce que je reprends le boulot demain.

- (Maxime) N’hésite pas à t’arrêter hein ? Je tiens à te retrouver en bon état la semaine prochaine.

- (Grégory) T’inquiète je suis prudent et puis j’ai toute la journée pour rentrer, alors il n’y a pas de lézards.

C’est vers dix heures qu’il monte dans l’Alfa Roméo en s’éloignant sous les signes d’adieu de toute cette bande d’amis qu’il regarde rapetisser dans son rétro, son estomac se serre un instant pris par la tristesse de la séparation.

Thomas et Florian décident d’aller régler le mois suivant, une fois avoir fait le point de l’argent restant sur le compte de Thomas.

- (Thomas) Il reste largement pour août, je n’ai pas fait un seul retrait depuis que nous sommes ici.

- (Florian surpris) Et l’essence ?

- (Thomas) Quand j’en ai parlé à Éric et aux autres, ils m’ont dit qu’ils en faisaient leur affaire.

- (Florian) Et les sorties ?

- (Thomas amusé) Quelles sorties ? Partout où nous sommes allés tous les deux c’était gratuit et je me suis servi du liquide que j’avais emporté avec moi pour nous payer les à-côtés.

- (Florian) Tu n’as quand même pas payé pour nous deux tout ce temps-là ?

- Bien sûr que si !!

- T’es fou « Thom » !! Ce n’était pas prévu comme ça !!

- Gaspille pas ta salive pour rien, c’est comme ça et pas autrement. Manquerait plus que je n’ai pas le droit de payer ce que je veux à mon mec !!

Il imite le ton et la façon de parler de Florian.

- Non mais !!

C’est donc en riant gaiement qu’ils arrivent à l’accueil et se plantent devant Jean qui se demande ce qui arrive.

- Oui ? Vous cherchez « Raphi » ? Je le croyais avec vous.

Thomas en sortant son portefeuille.

- Non !! C’est cool il est avec nous, nous venions juste pour payer le solde de la location.

Jean regarde le calendrier.

- Vous n’êtes pas en retard, vous comptez rester jusque quand exactement ?

- (Florian) Fin août comme prévu.

- Aussi nombreux ?

- Oui !! Comptez pour une vingtaine de personnes.

Jean fait ses comptes et annonce la somme aux deux garçons, ceux-ci sont surpris car ils avaient prévu quelques centaines d’euros de plus et s’en inquiètent aussitôt.

- (Florian) Si je ne me trompe pas vous avez fait une erreur ? Vous nous demandez moins que prévu, nous vous devons deux mille six cent trente euros et vous n’en réclamez que deux mille quatre cent ?

Jean appréciant l’honnêteté des garçons.

- C’est voulu, vous hébergez Raphaël depuis que vous êtes là alors je vous fais une petite ristourne.

- (Thomas) Eh bien nous vous remercions beaucoup, dites ? En parlant de lui, vous avez des nouvelles pour ses études ? Je crois qu’il attend de savoir à quelle fac il va se rendre.

- (Jean) En effet il s’est inscrit à Bordeaux et à Aix en Provence.

- (Florian) Ce serait bien qu’il vienne à Aix vous savez !! En plus comme la fac n’est pas loin de chez moi, je pourrais lui passer ma chambre et je suis sûr que mes grands-parents seraient ravis de l’accueillir à la maison, ils me voient en plus âgé quand ils le regardent et j’ai bien vu qu’ils l’apprécient beaucoup.

- (Thomas) Et « Flo » habite la maison voisine des parents d’Éric.

- (Jean amusé) Tiens donc !! Comme par hasard !! Et s’il est pris à Bordeaux ?

- (Florian) Ce serait dommage reconnaissez-le !! Vous risqueriez de ne plus le voir beaucoup.

- (Jean surpris) Comment ça ? Je ne vois pas le rapport ?

- (Thomas) Si Éric et Raphaël ne se voient pas la semaine, quand croyez-vous qu’ils voudront se voir ?

- (Florian) Donc je serais vous, je ferais mon possible pour qu’il vienne à Aix, comme ça les week-ends et les vacances, il les passera chez vous avec son copain. En plus ce n’est pas la place qui manque ici pas vrai ?

Thomas en tendant sa carte bleue.

- Vous avez encore un peu de temps pour y penser, tenez payez-vous !!

Ce n’est qu’une fois sortis que les deux garçons se regardent en souriant.

- (Thomas) T’es doué « Flo », Il n’y a pas à dire !!

- (Faisant l’étonné) Ah oui ? Comment ça ? Je lui ai juste proposé de loger « Raph » à la maison au cas où il irait à Aix. C’est toi qui lui as fait comprendre son intérêt il me semble ?

- (Thomas amusé) Alors disons plutôt que nous sommes doués. (Rire) J’en connais un qui va nous être redevable d’un énorme service.

- Je le crois bien aussi. (Rire)

1ere année août première partie : (1/15) (« Ju »)

La semaine qui suit passe très vite, une certaine routine s’installe du fait que c’est déjà la sixième qu’ils passent tous ici.

Maxime, Émilie et Julien savourent leurs derniers jours avant leur retour à Reims et profitent au maximum du beau temps pour parfaire leur bronzage sous les quolibets amicaux de leurs amis.

« Ju » regarde son petit ami avec une pointe de mélancolie, il voit venir l’heure de la séparation et se pose tout un tas de questions sur l’avenir qu’ils ont ensemble.

Il ne quitte plus Maxime un seul instant, mais n’ose pas lui en parler de peur de brusquer les choses.

Aurélien et lui en ont discuté à plusieurs reprises et celui-ci lui a maintes fois conseillé d’avoir une discussion sincère avec Maxime, mais les mots ne viennent pas et son amoureux ne fait de son côté allusion à rien quant à ses intentions de le revoir une fois rentré chez ses parents.

C’est Guillaume qui en toute innocence aborde le sujet plus par curiosité qu’autre chose, en venant s’asseoir près de Maxime qui est allongé sur le ventre les yeux fermés.

- Alors « Max » ? Pas de regrets d’être venu avec nous ?

Maxime ouvre un œil et sourit au jeune garçon.

- Oh que non !! Je crois bien que se sont les plus belles vacances que j’ai passées de ma vie.

- Vous allez faire comment avec « Ju » une fois à Reims ?

- J’aimerais lui demander de venir vivre avec moi, mais j’ai peur qu’il n’ose pas quitter ses parents tant qu’il est étudiant.

- Tu lui en as déjà parlé au moins ?

Maxime se redresse sur un coude et fixe Guillaume.

- C’est lui qui t’a demandé de venir me parler ?

- Non ! Pas du tout ! Juste que je me demandais c’est tout et s’il reste chez ses parents, tu feras quoi ?

- Je l’inviterais chez moi et puis ce n’est pas si grave, nous n’habitons pas très loin l’un de l’autre. Ce n’est pas comme s’il vivait à Aix comme Thomas, je ne sais pas comment ils font en sachant combien ils s’aiment ces deux-là.

- Ne cherche surtout pas, tu te dis que c’est « Flo » et « Thom », un point c’est tout. Vous devriez plutôt en parler tu sais, imagine ce qui peut bien se passer dans sa tête à se demander quoi pour vous deux.

- Toi tu sais quelque chose ?

- Non pas vraiment, mais je sais qu’il en parle avec « Aurel » et que ça le turlupine car il tient vraiment à toi. Il est fou de toi le Julien, c’est trop visible pour que tu ne t’en aperçoives pas.

- Tu as raison !!

Maxime se lève souplement.

- D’ailleurs je voulais lui en jeter deux mots, alors pourquoi attendre plus longtemps ! Merci de m’en avoir fait la remarque.

Julien le voit se diriger vers lui l’air sérieux, pour le prendre par un bras en le faisant se lever et l’emmener un peu à l’écart des autres pour pouvoir lui parler tranquillement.

Maxime voit bien l’inquiétude se dessiner sur les traits de son compagnon et il se dit qu’il est temps en effet de mettre les pendules à l’heure avec lui afin qu’il se rassure sur ses intentions à son égard.

Guillaume sourit en voyant l’air décidé de « Max » et pense qu’il a bien fait de venir lui parler des inquiétudes de « Ju », même si ce n’était pas le but initial de sa conversation quand il est venu aux nouvelles sur le plaisir que « Max » a pris d’être venu passer quelques temps avec eux tous.

- (Maxime) Faut pas te faire de soucis pour nous deux « Ju », je t’aime et je veux croire que toi aussi, alors sitôt rentrer à Reims je te prépare un double de mes clés d’appartement et tu fais comme chez toi. J’aimerais que tu viennes y vivre avec moi mais si tu ne te sens pas prêt, tu pourras toujours venir quand bon te semblera et j’espère que ce sera très souvent.

- (Julien rayonnant) C’est vrai ? Merci « Max », je n’osais pas t’en parler mais moi aussi j’ai trop envie qu’on soit ensemble.

- Alors réfléchis à ma proposition, surtout prends ton temps il n’y a pas le feu et puis que tu choisisses l’une ou l’autre des solutions, le principal c’est qu’on puisse se voir quand on en aura envie (rire) De toute façon je me suis renseigné et je serais toujours le plus jeune infirmier de service au CHU à la rentrée, alors tu n’auras pas trop le choix.

Julien se serre contre lui.

- Je ne l’avais déjà plus tu le sais bien, déjà que l’idée d’être séparé de toi pendant trois semaines me noue l’estomac.

Maxime lui sourit avec tendresse.

- Il ne faut pas, profite de tes amis et nous nous reverrons sois en sûr sitôt ton retour. À moi aussi tu vas me manquer tu sais ? Mais bon ! Je dois reprendre le travail, même si c’est bien la première fois que je le ferais sans réelle envie.

Julien retrouvant le moral maintenant que les choses sont dites.

- N’oublie pas que je vais moi aussi commencer mon internat et que nous aurons aussi souvent l’occasion de nous voir. Peut-être même de travailler ensemble qui sait ?

- (Maxime) Si tu fais toi aussi partie de l’équipe de « Flo » c’est sûr !! Tu verras c’est super et tu apprendras beaucoup de choses avec lui, juste attends toi dans ce cas-là à faire des jaloux parce qu’il y en a plus d’un qui aimerait être à ta place.

Julien bouche bée.

- L’équipe de « Flo » ?? Mais je croyais qu’il n’était qu’observateur ? Mon père ne m’a jamais parlé de ça ? C’est quoi cette histoire ??

1ere année août première partie : (2/15) (Marc)

Alexie marche au côté de Marc, il dévore des yeux son ami en s’arrangeant pour être légèrement en retrait afin qu’il ne le remarque pas.

Ils ont la même taille mais les vingt kilos qu’ils ont d’écart en font deux garçons très différents, lui est plutôt robuste avec ses soixante-dix kilos et son mètre soixante-quinze alors que Marc paraît chétif et presque maladif tellement sa maigreur est saisissante.

Il se dit qu’il faut qu’il en reparle à Florian, afin de savoir ce qu’il en est quant aux résultats de ses examens.

Lors de leurs joutes amoureuses, il est sans cesse à faire attention de ne pas lui faire mal et il y a des moments où ça lui ôte une partie du plaisir, tellement son esprit en est obnubilé.

Ils arrivent au campement en constatant qu’il est vide, l’heure n’étant pas assez avancée et de loin s’en faut, pour qu’ils commencent tous à rentrer.

Une lueur coquine illumine alors son beau visage, du coup il accélère légèrement l’allure afin de se retrouver près de lui et pouvoir doucement enlacer ses reins en se resserrant contre lui.

Marc sourit en sentant ce bras doux et cette main chaude lui enserrer la taille, il connaît suffisamment bien son copain maintenant pour comprendre ce que sont ses intentions.

Comme ce n’est certainement pas une chose qu’il envisagerait même quelques secondes de refuser, il attrape sa main dans l’une des siennes pour la caresser doucement.

Tout naturellement ils se dirigent vers leurs chambres et une fois à l’intérieur en referment ensemble le rideau puis sans besoin d’exprimer leurs envies, ils s’embrassent en s’allongeant sur le lit.

Comme à son habitude c’est Alexie qui entame les préliminaires, il connaît suffisamment l’extrême timidité de Marc quand il s’agit de se mettre nu, pour avoir pris l’habitude de s’en occuper à sa place.

Pour le plaisir de ne pas tout découvrir tout de suite, il lui conserve son caleçon puis le laisse dans cette tenue le temps d’ôter à son tour ses vêtements et de venir ensuite s’allonger sur lui, en faisant très attention à ce que son poids ne l’écrase pas.

La timidité de Marc s’arrête au déshabillage car sitôt le corps d’Alexie sur lui, il se déchaîne en prenant magistralement en main la suite des événements.

Ses lèvres fines entrent en contact avec celles charnues de son amant, leurs langues s’emmêlent dans un ballet sensuel qui leur fait monter l’adrénaline dans tout le corps et déformer irrésistiblement les maigres centimètres carrés de tissu qu’ils leur restent encore.

Alexie se frotte de plus en plus nerveusement contre la virilité de son compagnon, ses mains lui parcourent le corps en de douces caresses qui font frissonner Marc en lui arrachant de temps en temps quelques petits gloussements à cause des chatouilles qui parfois le font se raidir mécaniquement.

Marc connaît le moyen qui va stopper toutes ses papouilles en déclenchant les envies de jouissances d’Alexie, ses mains passent sous la ceinture du sous-vêtement pour malaxer fermement les deux fesses rondes et fermes qui en frémissent sous le contact viril.

***/***

« Quelques temps plus tard »

Une fois leurs ardeurs enfin calmées, leurs yeux se cherchent et se trouvent rapidement, leurs lèvres s’épanouissent dans un sourire reconnaissant et rempli de béatitude.

Les corps deviennent flasques alors que les nerfs se relâchent lentement et que leurs respirations reprennent un rythme normal.

Un dernier frisson traverse leurs corps repus pour quelques temps mais pas trop car ils connaissent bien leurs énormes besoins sexuels, besoins qu’ils ont découverts ensemble et dont leurs corps d’adolescents en sont entièrement dépendant maintenant qu’ils se sont enfin trouvés.

1ere année août première partie : (3/15) (Confessions)

Maurice ne peut décidément pas empêcher le sourire satisfait de s’épanouir sur son visage, le rapport qu’il lit pour la deuxième fois ne laisse aucun doute sur son choix d’envoyer cette équipe-là plutôt qu’une autre.

Rien ne vient argumenter de façon positive la raison de la mission, bien sûr il connaît par les explications de Philippe la propension qu’à Florian depuis son tout jeune âge à vouloir paraître comme tout le monde, ce qui l’aide beaucoup dans le cas présent.

Seul le fait de le mettre en situation pourrait faire qu’il se découvre, comme il l’a fait « malheureusement » lors des divers passages des scientifiques envoyés lui donner des cours de perfectionnement et qui sont tous revenus en se posant la question de savoir s’ils méritent réellement la renommée qu’on leur prête.

Les cinq feuillets qu’il tient en mains ne dévoilent de lui que l’exceptionnelle sympathie qu’il dégage auprès des personnes qu’il rencontre, ainsi que l’amitié tout aussi inhabituelle que tous éprouvent envers lui à son contact.

Le rapport fait bien entendu mention de la tentative de vol dont ils ont été l’objet, ainsi que la façon somme toute curieuse qui a fait qu’elle n’ait pas abouti.

Il est aussi noté le fait qu’il soit en couple avec un garçon, mais également que beaucoup de ses amis présents avec lui ont les mêmes spécificités sexuelles que la sienne.

Maurice range dans un dossier le premier rapport, attendant maintenant plus sereinement les suivants qui il n’en doute pas un instant seront de la même teneur.

***/***

Dorian est avec ses collègues et amis, en route justement pour rejoindre Florian et sa bande sur la plage où ils se sont rencontrés la première fois, les présentations ayant été faites le lendemain même.

Il sourit en constatant qu’il n’y a rien de professionnel dans l’engouement qu’ils ont depuis à les retrouver tous pour passer les après-midis avec eux, ou du moins avec ceux qui s’y trouvent car il a remarqué avec curiosité qu’ils n’y sont pour ainsi dire jamais tous ensemble.

- (Camille) J’espère que Chloé et Carole seront là, elles doivent m’apprendre la brasse.

- (Patrice) Flavien m’a promis de m’apprendre des prises de self-défense, c’est qu’il touche grave en combat le gaillard.

- (Léonie) Léa va sûrement venir encore une fois me questionner sur les garçons. (Rire) Comme si j’étais la science infuse sur le sujet.

Patrice s’apercevant que Dorian ne dit rien.

- Et toi Dorian tu comptes faire quoi cet aprèm ?

Dorian en souriant en réponse aux paroles de son ami.

- Nous avons prévu une partie de volley avec les garçons.

- (Léonie amusée) Tu es drôlement devenu pote avec Sylvain et Sébastien en douce !! Ça ne te dérange pas qu’ils soient en couple ?

- (Dorian) Bah non !! Pourquoi ? Ça devrait ? Et puis tu sais, ils y sont tous en couple de toute façon alors si cela gêne l’un d’entre vous il serait temps de le dire.

- (Camille) Moi personnellement ça ne me dérange pas, ils sont trop cool et je passe des après-midis super avec eux.

- (Patrice) C’est vrai qu’ils sont plaisants à fréquenter, on en oublie la mission qui nous a fait venir ici d’ailleurs.

- (Léonie) « Flo » est un mec génial, il n’a rien du type qui se prend la tête et ce n’est pas le dernier à déconner avec les autres.

- (Camille amusée) C’est sûr qu’il n’a rien de l’archétype de l’intello ce gamin, quel clown !! Vous savez qu’avant-hier j’en ai pissé dans mon maillot de bain, vous vous rappelez ? Quand il s’est mis à nous imiter Johnny avec sa guitare imaginaire et sa voix en pleine mue.

- (Patrice) Déchainer qu’il était le garçon Hi ! Hi ! Son pote Thomas n’en pouvait plus à se tenir les côtes.

- (Léonie) Ils sont mignons tous les deux vous ne trouvez pas ?

Camille reprenant son sérieux.

- Dommage qu’ils ne s’intéressent pas aux filles, sinon j’en ferais bien mon quatre-heures de ces deux-là.

Léonie hoche la tête, complétement d’accord avec elle.

- Et moi donc !! Thomas est à tomber, vous avez vu comment tout le monde se retourne sur son passage ?

- (Patrice) C’est vrai qu’il en jette le mec !! Et son cousin sera de la même trempe comme il est parti là.

- (Dorian narquois) Mais ils ne seront pas pour vous les filles, Damien et Florian ont tiré le jackpot et ça a l’air d’être du solide, croyez-moi.

- (Camille dépitée) J’ai vu oui !! Dommage quand même, ils sont trop canons ses deux-là.

- (Patrice amusé) Eh bien les filles !! Il ne vous reste plus qu’à essayer de les convertir.

- (Dorian) Ce n’est pas gagné d’avance je vous le dis, mais bonne chance tout de même. Tu parlais de la mission tout à l’heure ? Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Parce que je vous rappelle tout de même que nous ne sommes pas là en vacances, nous !!

Patrice en faisant la grimace.

- Je vous avoue qu’elle me déplaît de plus en plus cette mission et que je n’ai qu’une hâte, c’est de la boucler au plus vite. Quoique j’aimerais encore passer un peu de temps avec eux, je ne sais pas si vous serez d’accord mais je suis bien tenté pour laisser Florian tranquille et d’oublier pourquoi nous sommes là. Suffit d’envoyer nos rapports en n’y mettant rien qui pourrait lui causer du tort.

1ere année août première partie : (4/15) (Confessions) (suite)

Dorian entièrement d’accord depuis le premier jour va dans son sens.

- Pas de problèmes pour moi et puis en plus nous n’avons rien découvert sur lui qui pourrait corroborer qu’il est plus que ce qu’il paraît être, non ?

- (Camille) Vous savez ? J’ai parfois honte de leurs cacher qui nous sommes réellement, ils ne méritent vraiment pas qu’on leurs mente comme nous le faisons. Regardez comment ils nous ont acceptés parmi eux, je suis sûre qu’ils nous considèrent comme des amis et pour moi ils le sont.

- (Léonie) Pour moi aussi ils le sont tu sais.

- (Patrice) C’est vrai que je les considère tous comme tels également, peut-être devrions-nous être honnête avec eux et tout leur dire.

Dorian stupéfait que ce soit si simple en fin de compte.

- Oui mais si cela se découvre, bonjour notre avenir dans la police !!

- (Patrice) Alors c’est très simple, faisons-en sorte que cela ne se sache pas. Quand nos rapports démontreront qu’il n’y a rien de vrai dans ce qu’on lui prête, nos supérieurs finiront bien par nous demander de rentrer et nous pourrons toujours rester amis avec eux pour nous revoir par la suite.

Camille en levant le bras.

- Je vote pour !!!

Léonie imitant son amie.

- Moi aussi je vote pour.

Patrice lève le bras en se tournant vers Dorian.

- Moi aussi, il ne reste plus que toi. Qu’est-ce que tu décides ?

Dorian soupire de satisfaction, il sourit à ses trois collègues et amis.

- Ma décision est prise depuis que nous sommes ici vous savez.

Patrice lui rend son sourire.

- Maintenant il ne reste plus qu’à voir leurs réactions quand nous leurs dirons la vérité.

Dorian se mord les lèvres pour ne pas tout leur dire.

- Je vous promets que leurs réponses vous surprendront, ne me demandez pas pourquoi vous le verrez bien par vous-même.

Comprenant qu’il n’en dira pas plus, ils se regardent intrigués du sens des paroles du jeune homme.

Ils ne vont d’ailleurs pas tarder à en comprendre la raison, car ils aperçoivent leurs nouveaux amis sur la plage et se dirigent alors vers eux d’un bon pas.

C’est Sébastien qui les voit arriver en premier, un léger coup de coude à Sylvain en souriant.

- Tiens !! Voilà Dorian et ses potes.

- On va pouvoir commencer la partie, c’est cool.

Poignées de mains et embrassades, puis quelques minutes plus tard les voilà tous dans les activités qu’ils avaient prévues.

Camille part avec Chloé et Carole pour sa leçon de natation, Patrice se met légèrement à l’écart avec Flavien et commence à apprendre quelques prises de self-défense qui amènent les deux amis dans un corps à corps endiablé.

Léa ne manque pas d’attirer Léonie afin de poursuivre la conversation sur la gent masculine qu’elles avaient débuté la veille, Dorian lui rejoint les garçons pour la partie de volley qu’ils s’étaient promis de mener avec Marc contre Thomas et Florian.

L’après-midi passe ainsi en jeux et discussions, trop vite pour tout le monde et c’est vers dix-huit heures quand ils sont tous assis en cercle sur le sable, que Patrice décide de prendre la parole pour avouer à ses amis leur principale raison d’être ici.

La chose n’est pas simple à avouer, aussi il se tortille un moment sur ses fesses avant de prendre le taureau par les cornes et d’y aller franchement.

Advienne que pourra se dit-il avec quand même une certaine appréhension, son seul vœu étant qu’ils ne prennent pas cela trop mal et qu’ils ne remettent pas en question l’amitié qui les lie déjà si bien ensemble.

Patrice en se raclant la gorge.

- Les gars nous avons quelque chose à vous dire d’important sur nous, bien sûr nous aurions pu nous taire mais nous pensons que ce ne serait pas la bonne solution car nous tenons tous les quatre très fort à votre amitié.

Je souris en sachant très bien de quoi il va nous parler.

- Avant que tu commences, j’ai quelque chose à vous dire moi aussi. Mon tuteur Philippe a un ami que vous connaissez tous les quatre, il m’a expliqué avant même votre arrivée que vous viendriez pour moi.

Patrice la bouche grande ouverte de stupéfaction.

- Tu sais depuis le début qui nous sommes ?

- Et oui !! Maurice son ami vous a choisis parce qu’il était sûr que cette mission ne vous conviendrait pas, il avait plus ou moins prévu cette discussion que nous avons en ce moment.

Camille soufflée par les paroles de Florian.

- Mais !! Comment pouvait-il savoir ça ?

- À cause de vos dossiers personnels, il y est noté votre grande empathie et votre propension à la justice. Le fait que certaines personnes pourraient m’utiliser contre mon gré, vous est tout autant qu’à moi intolérable et il a choisi votre équipe avec soin. Vous vous rendez bien compte qu’il a délibérément pris le risque de mettre sa carrière en l’air, ou tout du moins celui de se mettre en fâcheuse position vis-à-vis de ses supérieurs.

Flavien tout sourire.

- Comme vous êtes en train de le faire vous aussi d’ailleurs, vous y avez pensé ?

- (Léonie) Bien sûr qu’est-ce que tu crois ?

Thomas d’une voix amicale.

- Pourquoi aujourd’hui ?

- (Patrice) Parce que nous avons enfin osé en discuter tout à l’heure, mais c’était déjà dans nos têtes depuis un moment tu sais ? Juste que nous avions peur de ne pas être sur la même longueur d’onde que les autres, c’est ce qui nous a fait mettre autant de temps à vous en parler. D’ailleurs Dorian nous a même avoué qu’il le pensait depuis votre première rencontre, pour moi c’est venu petit à petit et je pense que pour les filles aussi.

- (Thomas) C’est bien que vous soyez venus nous en parler.

Camille pose la question qui lui brûle les lèvres.

- Nous restons amis ? Enfin si nous le sommes un peu pour vous bien sûr !!

Je comprends sa soudaine appréhension.

- Nous aurions pu nous contenter de vous éviter si nous n’en avions pas eu également envie, s’il y a une chose que je ne sais pas faire c’est bien de feindre l’amitié et pour vous le prouver, je vais moi aussi vous avouez quelque chose. Je suis bien ce qu’on vous a demandé de découvrir sur moi.

1ere année août première partie : (5/15) (Reims)

Gregory range la petite chambre qu’il a à la caserne en souriant de satisfaction, sa recherche d’appartements ne s’est pas trop mal passée et il en a retenu deux qu’il doit visiter dans la journée, l’agence immobilière qu’il a contactée ayant justement le genre de logement recherché dans ses disponibilités.

Son métier ainsi que celui des deux autres futurs colocataires répondant largement aux critères d’acceptation de leur demande, il s’est vu proposer un nombre non négligeable de solutions desquelles il n’a retenu que celles qui correspondaient le mieux à leurs recherches.

Son service étant terminé, il dispose de quarante-huit heures de liberté pour prendre une décision pour ensuite pré remplir les papiers nécessaires qu’il ne restera plus à Julien et à Émilie de venir contresigner pour prendre possession des lieux.

Son ami « Van » lui a demandé s’il pouvait venir avec lui, il recherche lui aussi mais sans être autant pressé que Grégory, un logement pour lui et son ami

Celui-ci étant handicapé, il lui faut trouver un appartement facile d’accès et si possible pas trop éloigné du centre-ville où son compagnon a son emploi.

Pendant qu’ils rejoignent en bus l’agence où les attend la jeune femme qui doit leurs faire la visite guidée, ils discutent en toute amitié des derniers événements liés à cette recherche.

- (Vanyel) Alors comme ça, tu as enfin trouvé l’âme sœur ? J’espère que tu ne tarderas pas trop à me la présenter ?

- (Gregory amusé) Pas de soucis « Van » je t’inviterai à pendre la crémaillère et tu pourras les rencontrer.

Vanyel étonné, sursaute aux dernières paroles de son ami et capte son regard.

- Comment ça !! Les !!

- (Gregory sourit) Je ne fais pas dans la demi-mesure comme tu peux le constater, nous allons faire un ménage à trois et je n’aurai jamais cru que mes rêves les plus fous d’être avec les deux personnes que j’aime se réalisent un jour.

- (Vanyel) J’espère qu’ils feront bon ménage ensemble ?

- (Gregory) Pas de soucis t’inquiète !! Ils s’aiment aussi beaucoup.

- (Vanyel) Ils ? Tu veux dire elles ?

Gregory le connaissant pour l’avoir déjà rencontré plusieurs fois sait que son ami partage sa vie avec un garçon, aussi il n’éprouve aucune difficulté à lui parler à cœur ouvert.

- Non !! Tu m’as bien entendu, j’aime Julien et Émilie mais tu les as sûrement déjà rencontrés. Ils sont infirmiers au CHU et on les voit souvent aux urgences.

Vanyel cherche dans sa mémoire.

- Ça me dit quelque chose, ce ne serait pas le petit mec aux cheveux courts et la fille avec qui il est tout le temps ?

- Ce sont bien eux en effet.

- (Vanyel appréciateur) Eh bien tu as du goût il n’y a pas photo, tu étais avec Émilie depuis déjà quelque temps je crois ?

Gregory en hochant affirmativement la tête.

- Oui depuis plus d’un an et j’étais aussi avec « Juju » depuis à peu près aussi longtemps.

- Tu cachais bien ton jeu mon salaud et pour eux deux ça s’est fait comment ?

- Ils s’aimaient aussi mais n’osaient pas se l’avouer, c’est quand je suis arrivé au camping que j’ai eu la surprise de les voir ensemble.

- Mais dis-moi « Greg » ? Ils ont dû avoir un choc quand ils ont appris pour toi ?

- Pas vraiment car je ne leur ai jamais caché que je les voyais chacun leur tour et comme je connaissais leur attirance l’un envers l’autre, j’ai fait en sorte qu’ils finissent par se l’avouer et c’est enfin arrivé il y a quelques semaines.

- Quand je vais raconter ça à « Ana » !! Je suis super-content pour toi tu sais, je vous souhaite tout le bonheur du monde.

Ils arrivent enfin à destination et moins d’une heure plus tard accompagné de la jeune femme de l’agence immobilière, ils visitent le premier appartement.

Il se situe dans un quartier calme de la ville non loin de l’hôpital, les chambres sont ensoleillées et l’ensemble a été rénové il n’y a pas longtemps.

Une grande cuisine avec une immense pièce à vivre couronnent le tout, c’est quand la jeune femme leur montre la terrasse que Gregory est définitivement conquis.

- (La jeune femme) Alors qu’en pensez-vous messieurs ?

Gregory avec un énorme sourire.

- C’est tout à fait ce que je cherchais.

Il regarde par la fenêtre.

- Et en plus il n’y aura aucune difficulté pour garer les voitures.

La jeune femme en inspectant ses fiches.

- Il y a également deux emplacements privatifs de parkings souterrains prévus avec la location.

- (Gregory) C’est parfait alors, le loyer est de combien ?

- Mille deux cents euros charges comprises, il faut rajouter trois mois de garantie et les frais de l’agence qui sont de quatre cents euros. Cela vous va toujours ?

Gregory faisant vite les comptes.

- Pas de problème, c’est dans la fourchette de ce que nous avions prévu.

- (La jeune femme) Vous n’avez pas visité l’autre ?

- Ce n’est pas la peine, celui-ci convient parfaitement.

- Alors il ne reste plus qu’à repasser à l’agence pour remplir les papiers, vous souhaiteriez en prendre procession pour quand ?

- D’ici une semaine si possible, le temps que les autres colocataires rentrent de congé.

- C’est parfait, si vous voulez bien me suivre pour les formulaires à remplir.

Gregory franchement enthousiasmé.

- Ne tardons plus alors !! Allons-y.

C’est quand ils rentrent à la caserne, que Gregory appelle ses amis pour leurs annoncer la bonne nouvelle et qu’il raccroche quelque temps après la mine souriante et satisfaite, devant le regard bienveillant de son ami qui se dit qu’ils ont bien de la chance et qu’il ne manquera pas d’aller leurs rendre souvent visite.

1ere année août première partie : (6/15) (ce soir-là au campement)

Maxime ne sait pas s’il a fait la boulette du siècle quand il a parlé à Julien de Florian et de son équipe, il est avec lui ce soir-là en s’approchant piteusement de Florian qui les regarde venir vers lui d’un drôle d’air.

Maxime a la tête de quelqu’un qui va se prendre une remontrance et sur celle de Julien, il peut lire une certaine tristesse qui ne manque pas de l’interpeller.

Florian pense d’abord à quelque chose de grave qui se passe entre les deux garçons et il en est véritablement désolé pour eux.

- Ça va les gars ? On dirait qu’il y a un truc qui ne tourne pas rond entre vous deux, j’espère que ce n’est pas grave ?

- (Julien) Je croyais qu’on était amis toi et moi « Flo » ?

- (Surpris) Bien sûr qu’on est ami !! Qu’est ce qui peut te faire penser le contraire ?

- (Maxime) C’est de ma faute, je croyais qu’il était au courant pour nous. Je veux dire à l’hôpital.

- Tu lui as parlé de l’équipe c’est ça ?

- (Maxime dépité) Oui !! Je lui disais qu’avec un peu de chance comme il entre au CHU comme interne cette année, il pourrait en faire partie et en apprendre beaucoup sur la médecine avec toi.

Je regarde Julien en lui prenant la main.

- Je sais que j’aurais dû t’en parler, excuse-moi si je n’y ai tout simplement pas pensé.

Julien ouvre grand les yeux, sidéré.

- Elle est bien bonne celle-là !! Pas penser ? Comme la première fois qu’on s’est rencontré ? Ou comme mon père qui faisait toujours en sorte de détourner la conversation ? Tu sais ce que je ressens en ce moment ?

- Je m’en doute un peu mais crois-moi tu te fais du mal pour rien, d’ailleurs Thomas a lui aussi été un des derniers à le savoir alors qu’on est ensemble.

- Tu es parfois bizarre tu sais ? Je suis ton ami « Flo » n’en doute jamais, mais c’est très dur d’apprendre des choses sur toi par hasard alors qu’apparemment tout le monde est au courant.

- Personne n’en parle comme tu peux le constater et parfois j’en oublie ce que je suis, je pensais que tu en savais autant que les autres depuis le temps.

- Personne n’en parle comme tu dis, alors comment veux-tu que je l’apprenne ?

- Tu as raison !! Je t’en dirais une partie tout à l’heure quand Dorian avec nos autres amis seront là et quand ils seront repartis je vous expliquerai le reste, très peu parmi vous connaissent tout de moi mais je ne veux plus qu’il en soit ainsi. Ce soir vous saurez tout, je te le promets et à toi aussi Maxime, car ce que tu vas entendre te surprendra crois-moi !!

- (Maxime curieux) Qu’est-ce que tu nous caches encore ?

- Tout à l’heure « Max », promis !! Quand les parisiens seront partis, il y a des choses sur moi que je ne veux pas encore qu’ils découvrent.

- (Julien) Tu ne leurs fais pas confiance ? Pourtant ils ont l’air d’être sincère, non ?

- Peut-être oui, mais ce sont quand même des policiers et on ne sait jamais, même si je suis persuadé qu’ils sont corrects avec nous et qu’ils nous ont dit la vérité.

- (Maxime) C’est si important que ça ?

- Vous comprendrez tout à l’heure, j’espère juste que ça ne changera pas la vision que vous avez de moi.

- (Julien) C’est si grave que ça ?

Je leurs souris en me voulant rassurant.

- Grave ? non !! Du moins pas dans le sens que vous pourriez le penser. Disons plutôt pour faire court, extraordinaire. Oui c’est ça « extraordinaire », c’est le mot juste et à part Thomas, ses cousins et les trois frangins, personne ne connaît l’entière vérité sur moi. Vous voyez bien pourtant que pour eux rien ne diffère de vous tous envers moi.

- (Maxime) Tu ne peux pas en dire un peu plus ?

- Désolé les gars mais je préfère que vous soyez tous là, ce n’est pas facile à entendre et surtout à croire, sauf si je vous fais une démonstration et je ne tiens pas vraiment à la faire plusieurs fois, vous comprendrez pourquoi ce soir.

Julien en me souriant timidement.

- Ce soir alors, promis ?

- Promis, vous saurez tout !! En attendant si vous alliez voir où sont les autres, j’ai faim et comme ça risque de durer un moment, il vaut mieux que ce soit le ventre plein. D’ailleurs faites-moi penser à prévenir Raphaël pour qu’il ne pose pas trop de questions tant que les parisiens seront avec nous.

***/***

Le repas fut comme à l’ordinaire excellent, les conversations et les rires comme à l’habitude partent dans tous les sens, au grand dam des personnes étrangères au groupe qui regardent l’immense tablée que nous formons.

Habitués pour certains qui sont là depuis un certain temps, intrigués pour d’autres qui viennent juste d’arriver.

Nous avons invité les parisiens, aussi une autre table a été rajoutée exceptionnellement pour ce dîner.

Raphaël mis au courant que ce soir des révélations seront faites me regarde intrigué, Je lui souris amicalement en me disant qu’il aurait été dommage de ne pas le rencontrer, déjà parce qu’il a permis à Éric d’être enfin lui-même mais aussi parce que tout simplement je l’aime beaucoup.

1ere année août première partie : (7/15) (ce soir-là au campement) (suite)

Ils sont tous installés sur les bancs dans la tente à attendre que je prenne la parole, certains sachant ou tout au moins croyant savoir ce que je vais apprendre aux parisiens qui depuis la phrase que j’ai prononcée devant eux sur la plage n’attendent que de connaitre exactement de quoi il s’agit.

Je reprends donc tout à zéro, depuis mon apprentissage de la lecture à l’âge de deux ans jusqu’aux turpitudes que j’ai fait subir aux divers scientifiques envoyés spécialement pour approfondir mes connaissances à la fac.

Je dévoile également une partie de mes agissements au CHU, depuis mon arrivée devant le directeur le premier jour jusqu’à la mise en place de l’équipe spéciale et des diverses interventions que celle-ci a réalisées sous ma houlette.

J’ai omis volontairement l’opération du petit Ludovic, sachant bien que si quelqu’un y regardait de plus près il pourrait y trouver quelques bizarreries.

Le fait des résultats d’examens qui annonçait sa mort cérébrale par exemple, ou encore la rapidité extraordinaire de la façon dont il s’est remis de son opération.

Jusqu’ici à part les parisiens, Julien et Raphaël qui me regardent les yeux écarquillés de stupeurs, les autres écoutent simplement en n’en connaissant déjà les grandes lignes.

C’est plus tard dans la soirée quand Dorian et ses collègues sont repartis en me remerciant de ma franchise envers eux, que je demande à Flavien et à Carole de se rasseoir parce que j’ai encore des choses à leur dire, que les regards deviennent plus insistants en se demandant bien ce qu’ils pourraient encore apprendre qu’ils ne sauraient déjà.

Raphaël va pour se lever, estimant sans doute qu’il serait de trop car ne nous connaissant pas depuis suffisamment longtemps pour être au fait de mes derniers « secrets », quand je le retiens.

- Reste « Raph », tu fais partie intégrante de mes amis maintenant et j’estime que tu dois être mis au courant de ce qu’il reste à savoir sur moi.

- Tu es sûr « Flo » ? Ça ne me dérange pas tu sais ?

- Le fait de poser cette question me donne encore plus l’envie que tu sois au courant, assieds-toi et écoute ce que j’ai encore à vous dire. Seulement six d’entre vous connaissent ce qui va suivre, à part peut-être quelques détails, même si d’autres en ont une vague idée. En fait voilà !! J’ai été victime à l’âge de trois mois d’un terrible accident d’avion en Afrique causé par des météorites, mes parents ainsi que les deux pilotes n’en ont pas réchappé et je me suis retrouvé seul, le corps entièrement brûlé au milieu d’une clairière. Jusque-là vous me direz que j’ai eu une chance phénoménale, c’est vrai mais ce n’est pas tout. D’après un jeune Africain qui a assisté au crash, j’aurais été sauvé par une panthère noire qui aurait passé des heures à me lécher le corps pour soulager mes brûlures. Quand je me suis senti mieux et que j’ai eu faim, elle se serait placée au-dessus de moi et m’aurait laissé téter ses mamelles. Je sais que cela paraît extraordinaire mais ce n’est que le début, c’est sans aucun doute une des causes de ma précocité intellectuelle mais cela m’a fait développer ce que Philippe appelle un don. Vous me direz que cela pouvait aussi très bien venir des météorites qui étaient tout autour de moi, en tous les cas j’ai développé une fonction nouvelle qui est celle de guérir. D’abord c’est apparu peu de temps après l’accident quand mes brûlures très graves d’après les photos qu’on m’a montrées par la suite, se sont soignées toutes seules à une vitesse ahurissante. J’ai pu vérifier il y a moins d’un an que j’avais cette faculté de réparer mon corps quand j’ai eu cet accident où je me suis fracturé un membre, arrivé aux urgences j’étais déjà guéri.

- (Raphaël) Eh bien ça alors !!!

- Je n’ai pas fini « Raph » et tu n’as pas fini toi non plus de ne pas en revenir, avant ça Philippe m’a parlé de l’étonnante bonne santé de mes grands-parents qui étaient avant mon arrivée chez eux dans un état physique déplorable. En quelques mois ils se sont complètement remis et depuis comme vous avez pu le constater, ils ont une pêche d’enfer. Philippe a lui aussi testé ça sur lui et il en a conclu que c’était grâce à ma salive quand je les embrassais. Depuis j’ai eu plusieurs fois l’occasion de vérifier le bien-fondé de ses paroles, Alexie en a profité car c’est avec ma salive que j’ai conçu la crème qui lui a permis de soigner son visage.

- (Alexie) Ouah !!! C’était donc ça ?

- Et oui !! Le petit frère de Flavien n’aurait pas pu être sauvé si je ne l’avais pas utilisé également lors de son opération. Maintenant vous connaissez les grandes lignes de ce qu’il y a à savoir sur moi et je vous demanderai de ne jamais en parler à qui que ce soit, même entre vous car vous comprenez bien que si ça s’apprenait s’en serait terminé de ma tranquillité voire même de ma liberté.

- (Sylvain) Et pour ma petite sœur ? Tu as aussi employé ta salive ?

- Non car ce n’était pas la peine, l’opération avait parfaitement réussi et je n’ai pas eu besoin d’en arriver là. Je verrais un peu plus tard quand son handicap sera oublié pour faire disparaître ses cicatrices afin qu’elle redevienne la belle jeune fille qu’elle était, je ferais la même chose sur Ludovic mais il faudra attendre également que les gens oublient.

- (Flavien) Et il n’y a que ta salive qui a cet effet-là ? Je veux dire est ce que tu as testé avec ton sang ? Ta sueur ? (Il rit) ou autre chose ?

Je commence à rire moi aussi.

- Je n’en sais rien !! Demande à Thomas ? Hi ! Hi !

Thomas qui ne pige pas l’allusion.

- Pourquoi me le demander à moi ?

Il remarque alors les sourires de ses amis et finit par comprendre.

- Oh !!!

Damien mort de rire.

- Ça te fait quoi d’être un super Thomas ?

Thomas dont le rouge vif de ses joues fait fi de son bronzage.

- Pfft !!!! Tout de suite !! Vous ne pensez qu’à ça.

Je viens à son secours.

- Jusque-là rien ne dit que cela ait une action quelconque, mais qui sait !! Peut-être que nous allons lui découvrir des particularités cachées Hi ! Hi !

- (Raphaël troublé) Comme quoi par exemple ?

Guillaume mort de rire également.

- Thomas pourrait peut-être se retrouver enceinte qui sait.

Thomas outré en touchant son ventre plat par pur réflexe.

- Manquerait plus que ça !! À partir de maintenant Florian tu vas me faire le plaisir de mettre des préservatifs.

- (Mathis en pleurs) N’importe quoi !! Tu devrais plutôt penser à prendre la pilule Hi ! Hi ! Je suis sûr qu’un toubib serait ravi de te la prescrire Hi ! Hi !

A entendre les rires énormes qui enflent dans la tente, je pense aux voisins qui auraient eu envie de dormir et je les plains, enfin Juste un petit peu.

1ere année août première partie : (8/15) ( ce soir-là au campement) (fin)

Patrice est tout pensif assis sur le canapé du salon de leur mobile-home, qui aurait pu penser en voyant Florian qu’il était bien le jeune surdoué auxquels les différents rapports faisaient mentions et qui ont déclenché cette surveillance de la part de la DST.

Il aurait préféré finalement ne pas avoir été mis au courant parce que maintenant qu’il sait la vérité, il risque de se couper sans le vouloir alors qu’hier encore il aurait juré devant Dieu que Florian était un gamin tout à fait normal.

D’un autre côté la confiance du garçon le touche plus qu’il n’aurait cru possible, mettre un tel secret dans les mains de personnes qui étaient justement censées les découvrir est une réelle preuve d’amitié qui lui va droit au cœur.

Dorian sort de la chambre et vient s’asseoir près de lui, le jeune homme s’étant rendu compte qu’il n’arrivait pas pour se coucher s’est relevé pour aller voir ce qui le retarde autant.

- (Dorian) Alors !! Tu ne viens pas te pieuter ? Il est déjà trois heures du matin.

Patrice lève les yeux vers son ami.

- J’arrive dans un moment, j’étais encore avec les confidences de « Flo » dans la tête.

Dorian après un moment de réflexion.

- Qui aurait pu penser ça en le voyant ?

- (Patrice) C’est clair !! Il ressemble à tout sauf à un intello. Tu m’aideras à taper les rapports ? Il va nous falloir une grande imagination pour mettre juste ce qu’il faut dedans pour ne pas qu’ils nous rappellent, tout en ne dévoilant rien sur Florian bien sûr.

- (Dorian amusé) On a qu’à demander à « Flo » de nous les écrire !! (Rire) Ce serait le comble, tu ne trouves pas ?

- (Patrice) Tu sais que ton idée me plaît beaucoup ? En plus maintenant que l’on sait que celui qui va les lire est de notre côté ou plutôt que nous sommes maintenant du sien, cela ne me gêne pas du tout de le lui demander.

- (Dorian) Ce qui serait bien également, c’est que Florian le lui fasse savoir par l’intermédiaire de son tuteur.

- (Patrice) Viens ici que je t’embrasse toi !! Tu m’enlèves une sacrée épine du pied avec tes idées, on en parle aux filles demain matin et si c’est ok pour elles, nous irons voir Florian dans la foulée.

***/***

« Du côté de nos amis »

Raphaël est tellement troublé par ce qu’il vient d’apprendre qu’il entre dans le lit comme quand il est chez lui, c’est-à-dire entièrement nu et le pyjama type pantacourt qu’il met habituellement depuis qu’il dort avec Éric, reste plié sur la chaise.

Les deux garçons malgré l’envie qu’ils en aient, n’ont toujours pas franchi le pas qui consiste à se donner entièrement l’un à l’autre.

Quand Éric entre lui aussi dans la chambre, il voit tout de suite les vêtements éparpillés avec le pyjama bien en évidence et Raphaël allongé sous la couette, les yeux déjà fermés.

Les siens s’allument alors d’excitations en pensant à son petit copain entièrement nu car il aperçoit son boxer dans le tas de vêtements étalés sur le sol de son côté du lit et ne prenant pas le temps de réfléchir aux éventuelles conséquences, il ôte lui aussi tous ses habits pour se coucher dans la même tenue d’Adam que son beau rouquin.

Le garçon sent sa respiration devenir saccadée et son cœur s’accélérer, en percevant par tout son corps la douce chaleur du jeune homme endormi tout contre lui.

Sa main légèrement tremblante d’être pris comme un gamin en faute vient doucement se poser sur la poitrine de Raphaël qui au contact pousse un petit grognement de bien-être, ouvre les yeux puis tourne la tête en souriant malicieusement à son chéri.

- J’ai oublié de mettre mon pyjama tout à l’heure, j’espère que ça ne te dérange pas ?

Éric comprenant qu’il faisait semblant de dormir, se lâche et poursuit lentement l’avancée de sa main jusqu’à ce qu’il rencontre l’obstacle tant attendu qui lui barre le passage juste au-dessous du nombril.

Il attrape alors la chose toute dure en la caressant doucement, sentant bien les frissonnements que son geste occasionne sur le corps lisse de son ami.

- Pas du tout au contraire, mais dis-moi ? C’est bien dur tout ça ?

Raphaël prenant lui aussi en main le membre dressé d’Éric.

- Hum !!! Je vois ! Je vois ! Va falloir s’en occuper sérieusement.

Éric avec une idée très précise en tête.

- Ce n’est pas ce soir ton anniversaire par hasard ?

Le sexe de Raphaël fait un bond dans sa main, lui faisant comprendre qu’il a parfaitement entendu le message et qu’il en a envie tout autant que lui.

Raphaël lui répond d’une voix chaude.

- Ou alors peut-être le tien, pourquoi ? Tu as une idée de cadeaux ?

Éric dans un souffle à son oreille.

- J’ai bien aimé celui de Thomas pour les seize ans de Florian, pas toi ?

Raphaël faisant l’innocent.

- C’est vrai que les deux médailles sont magnifiques.

- (Éric amusé) Je ne pensais pas à ce cadeau-là mais plutôt au deuxième.

- (Raphaël excité) Et tu voudrais m’offrir le même ?

Toujours en caressant le sexe qu’il sent tressauter d’envie entre ses doigts.

- Et comment que je le veux, j’attends depuis déjà assez longtemps et je sais que j’ai enfin trouvé l’homme qu’il me faut.

Raphaël ravalant sa salive.

- Moi aussi je l’ai trouvé, embrasse-moi et j’aimerais bien que tu m’offres ton cadeau même si ce n’est pas la bonne date.

1ere année août première partie : (9/15) (Paris/Aix/camping) (Le lendemain)

Maurice raccroche son téléphone en souriant jusqu’aux oreilles, ce que vient de lui annoncer son ami Philippe l’a d’abord laissé incrédule puis l’idée faisant son chemin, ils en ont ri ensemble de bon cœur.

Même lui qui pourtant en a déjà vu dans sa carrière n’aurait jamais pu imaginer ce qu’il vient d’entendre, non seulement il a réussi son coup en choisissant avec soin l’équipe chargée de l’enquête mais en plus il apprend que c’est la personne qu’ils surveillent qui va à présent s’occuper de faire lui-même leurs rapports.

Il note dans un coin de sa tête l’extrême honnêteté des jeunes gens à avoir tenu à ce qu’il soit mis au courant et se promet de s’occuper de les faire muter définitivement dans son service pour les aider à avancer dans leurs carrières.

Il a bien compris qu’ils n’ont pas envie de clore rapidement l’affaire et il l’accepte de bon cœur, leurs laissant profiter de leurs nouveaux amis encore quelque temps.

Maintenant qu’il est rassuré, il va pouvoir se donner à fond sur d’autres sujets beaucoup plus importants et sérieux qui nécessitent son attention.

Il referme donc pour l’instant avec un énorme soupir de satisfaction le dossier Florian, puis se lève pour se diriger d’un pas serein à la réunion qu’il a ce matin avec son staff pour faire le point des dossiers en cours.

***/***

Philippe de son côté passe quelques coups de fil pour rassurer tout le monde, pour ensuite s’accorder le reste de la journée dans le but de se détendre et de pouvoir reprendre demain matin ses activités professionnelles, l’esprit soulagé d’un grand poids.

***/***

Le départ de l’équipe de Florian ce matin-là, laisse tout le monde abattu et silencieux pendant le petit-déjeuner, la séparation n’est agréable pour personne même si comme avec Grégory une semaine plus tôt, ils savent bien tous qu’elle n’est que temporaire et qu’ils se reverront en de multiples autres occasions.

Malgré tout ils ne peuvent s’empêcher d’avoir le moral dans les chaussettes à l’idée de la séparation, « Ju » bien entendu en est le plus affecté car c’est son petit ami qui part alors que tous les autres couples seront encore ensemble.

Éric et Raphaël sont encore plus proches que d’habitude, la nuit qu’ils viennent de passer sera pour eux la plus belle de leurs vies.

Ils se sont enfin donnés l’un à l’autre, ça a été pour eux un grand moment de découverte de leurs corps et des plaisirs futurs qui vont avoir un impact très fort sur leur couple.

Aussi ils ne doutent plus un instant qu’ils sont faits l’un pour l’autre et qu’ils ont envie d’être ensemble pour toujours.

Une fois la voiture chargée à part les duvets qu’ils laissent à la disposition de leurs amis, c’est le moment des embrassades et des recommandations d’usage de faire attention à la route et de s’arrêter régulièrement.

L’auto s’éloigne alors lentement pour disparaître petit à petit à la vue de ceux qui restent, le bras levé en signe d’au revoir.

Le retour au campement se fait le pas traînant sans l’habituelle joie qui les anime, ils rentrent aux tentes toujours silencieux pour se reprendre un café très fort avant de débuter cette journée qui ne sera ils s’en rendent tous compte, pas à graver d’une pierre blanche.

Ce n’est qu’au cours de l’après-midi le beau temps aidant, qu’ils retrouvent le sourire en reprenant avec plaisir le chemin de la plage.

Marc et Alexie se promènent un peu à l’écart des autres la main dans la main, les paroles ne sont pas utiles tellement ils se sentent bien à être ensemble en profitant du paysage et de l’instant présent.

Au détour d’une dune, ils s’arrêtent un instant en ayant l’irrésistible envie de s’embrasser.

Leurs lèvres se soudent dans un baiser passionné, quand ils entendent des pas se dirigeant dans leur direction et qu’ils ouvrent les yeux pour voir qui cela peut bien être.

Ils n’ont pas le temps de réagir qu’ils se sentent séparés de façon brutale, commence alors pour eux un des moments les plus durs qu’ils connaîtront dans leurs vies.

Des coups de poings et de pieds pleuvent sur eux à une vitesse et une force incroyable, dans un silence juste interrompu par leurs cris de douleurs.

Ils se protègent le visage comme ils peuvent en se retrouvant rapidement au sol recroquevillé par la douleur, Marc étant le plus fragile tombe le premier dans l’inconscience.

Alexie s’en aperçoit et essaie de le protéger en venant placer son corps déjà couvert de contusions sur le sien, Un dernier coup encore plus violent que les autres l’atteint à la tempe et il sombre lui aussi dans l’inconscience.

Les quatre hommes qui viennent de s’acharner sur eux s’en aperçoivent, ils stoppent leurs coups et les regardent un moment d’un air dégoûté, le plus âgé leurs crachant même aux visages.

- Aller les gars on se casse !! Ses tafioles ont eu leur compte.

1ere année août première partie : (10/15) (Paris/Aix/camping) (Le lendemain) (fin)

Florian et Thomas sont allongés l’un près de l’autre sur leurs serviettes de plage en somnolant les yeux fermés, la chaleur plus le repas du midi ayant eu raison d’eux.

Ils entendent bien la sirène d’une ambulance suivit de près de celle d’un véhicule de police, ce n’est que quand elles continuent à hurler non loin d’eux sans changer de volume qu’ils comprennent qu’il y a quelque chose d’arriver pas très loin et qu’ils se redressent afin de voir ce qu’il se passe.

- (Thomas) Ça m’a l’air de se passer tout près.

Je vois des personnes se diriger à notre droite en courant.

- On dirait bien !!

Thomas la mine soucieuse.

- J’ai un mauvais pressentiment « Flo » !! Marc et « Alex » sont partis dans cette direction-là tout à l’heure et je ne les vois plus.

Je me tourne vers la mer et en effet je vois bien les autres qui barbotent toujours ensemble, mais pas de traces de nos deux copains.

- Allons voir si ça peut te rassurer !! Mais je suis sûr que tu te fais de la bile pour rien, ils doivent être à se bécoter dans un coin comme d’habitude.

- Viens, je te dis !! Je suis sûr qu’il s’est passé quelque chose.

Son inquiétude malgré tout est communicative car après seulement quelques pas dans la direction des sirènes, nous accélérons le pas pour finir par courir nous aussi.

Un attroupement retenu par plusieurs policiers ainsi qu’une civière qu’on emmène vers l’ambulance nous attire vers le lieu de l’accident, nous sommes sur place au moment où la porte claque et que le véhicule démarre rapidement, toujours avec son pin-pon assourdissant et ses feux bleus clignotants.

J’approche d’une femme d’un certain âge qui a la main plaquée contre sa bouche avec les yeux emplis d’horreur, je l’aborde gentiment afin d’essayer de savoir ce qu’il en est.

- Excusez-nous madame, pourriez-vous nous dire ce qu’il se passe ?

Elle se tourne vers moi, le regard encore effrayé de sa vision.

- Des voyous ont frappé ses deux garçons et les ont laissés inconscients.

Elle nous montre du doigt un endroit de la plage où je peux voir un parasol et deux sièges vident, elle reprend la parole d’une voix tremblotante.

- J’étais là-bas avec mon mari, alors nous avons tout vu. Les deux garçons s’embrassaient quand ils leurs ont foncé dessus et les ont roués de coups. Mon mari a aussitôt appelé les secours, c’est lui là-bas qui parle avec le policier.

Thomas devient livide.

- Parmi les deux garçons, il n’y en avait pas un tout maigre ?

- Oui c’est ça !! J’avais remarqué son beau visage mais aussi qu’il n’avait que la peau sur les os, pourquoi ? Vous le connaissez ?

Je réponds car je vois bien que « Thom » en sera incapable.

- Ce sont nos amis madame, vous savez s’ils vont bien et où on les emmène ?

- Voyez ça avec les policiers, ils cherchaient justement à savoir si quelqu’un les connaissait.

- Merci madame.

J’attrape Thomas par le bras pour l’entraîner jusqu’à un homme en uniforme, il se retourne quand il nous entend approcher et nous regarde l’air stupéfié en nous reconnaissant aussitôt.

- Florian ???

Il réfléchit quelques secondes.

- Alors c’est ça ? Je me disais aussi que j’avais déjà vu ces deux garçons quelque part, ce sont vos amis ?

- Oui monsieur, vous pouvez nous dire comment ils vont s’il vous plaît ?

- Pas très fort !! Ils sont toujours inconscients mais d’après le médecin du SAMU qui les a auscultés, ils devraient s’en remettre !! Avec quand même pas mal d’hématomes et quelques côtes cassées.

- Vous savez qui a fait ça ?

- D’après ce couple…

Il nous désigne la femme avec qui nous venons juste de parler, qui se trouve maintenant avec un homme qui doit être son mari.

- Ils auraient été agressés par quatre hommes qui leurs sont tombés dessus alors qu’ils s’embrassaient. Encore sans doute cette bande d’homophobe qui fait parler d’elle depuis quelques temps dans la région !!

Il appelle un de ses collègues.

- Alain ? Tu peux venir ? Nous avons l’identité des deux jeunes gars.

Un petit quart d’heures plus tard une fois que nous avons donné tous les renseignements demandés, je lui demande où ils ont été emmenés.

- Ils sont partis à Lège-Cap-Ferret, vous voulez que nous nous chargions d’avertir leurs familles ?

- Non merci !! Nous allons nous en occuper, je préférerais en savoir un peu plus avant de les mettre dans tous leurs états.

- Ils sont majeurs ?? oui ?? donc je n’ai rien contre, nous passerons les interroger dès qu’ils seront en état de pouvoir répondre aux questions. Je présume que vous allez vous rendre à l’hôpital sans tarder ?

- Le temps d’avertir nos amis et de prendre les voitures pour nous y rendre.

- (Il sourit) Un conseil quand même, évitez d’y aller tous en même temps et ne refais pas le coup des autographes.

Amusé à l’idée, le policier préfère préciser.

- Ce serait mal venu là-bas.


1ere année août première partie : (11/15) (Marc et Alexie)

L’annonce de l’agression de nos amis quand nous retrouvons le reste de la bande, met tout le monde dans un état de stress terrible.

Les larmes, l’angoisse et la colère sont les expressions les plus marquées sur les visages, tout comme également l’incompréhension que de tels actes soit encore possible à notre époque.

Arrive ensuite l’inquiétude sur leurs états de santé, leurs visages commençant un à un à se tourner vers moi en attendant de connaître mes intentions.

Ma décision est vite prise, privilégiant l’amitié à la discrétion en me faisant du souci pour Marc qui n’a pas le physique d’Alexie et qui doit être dans un état à mon avis beaucoup plus grave.

- Flavien ! Carole ! Faites vite fait un saut à la pharmacie et ramenez-moi les deux plus grosses seringues que vous trouverez. Au cas où le pharmacien poserait trop de questions, prenez Dorian avec vous. En passant, dites à Patrice et aux filles de nous rejoindre. J’aurais besoin d’eux pour faire diversion… ah oui !!

Je griffonne quelques mots sur une feuille de mon carnet et je déchire la page pour la lui tendre.

- Tiens !! Achète également ses produits s’il te plaît et arrange-toi pour que Dorian n’entende pas les réflexions du pharmacien s’il devait en faire.

Pendant que le couple s’éloigne, j’envoie les autres nous attendre au camp et j’entraîne Thomas vers le coin de la plage où se trouve toujours le couple de personnes âgés qui a tout vu de l’agression.

- Excusez-moi de vous déranger, mais j’aurais une dernière question à vous poser.

La dame en souriant tristement.

- Nous avons tout dit de ce que nous savions à la police mon garçon, j’ai bien peur de ne pas vous servir à grand-chose de plus et comme mon mari est à moitié myope, C’est encore pire pour lui.

- Justement madame, je me demandais si vous ne pourriez pas m’en décrire au moins un ? Je dessine très bien les portraits et cela pourrait aider la police.

La femme réfléchit un instant.

- Pourquoi pas !! Je veux bien essayer.

Elle décrit alors avec une certaine précision l’un des quatre agresseurs et en même temps que je me mets à en croquer le portrait, je cherche dans ma mémoire si j’ai un souvenir quelconque d’une personne qui pourrait ressembler à la description.

Une scène me revient alors d’un groupe d’hommes la semaine dernière qui sont passés plusieurs fois devant nous en observant avec curiosité les personnes profitant de la plage ce jour-là.

Un des gars correspondant justement à la description que la brave femme me fait en ce moment, je fais un arrêt sur image dans ma tête et à coups de crayons précis, je commence à en faire les portraits.

- Il me semble les avoir déjà croisés par ici, laissez-moi quelques minutes et vous me direz si c’est bien ses personnes qui ont frappé nos amis.

Pendant que je dessine de mémoire sur mon carnet, Thomas regarde par-dessus mon épaule et le couple intrigué en fait bientôt autant.

Au bout d’un petit moment le mari s’exclame, le visage marquant l’étonnement.

- Ce sont ces gars-là !! Je les reconnais très bien, je ne suis pas aussi myope que tu le dis maman !! Vous êtes un artiste jeune homme, la ressemblance est saisissante.

- (Sa femme) Quelle mémoire !!! C’est incroyable !!! On croirait presque une photo, tenez !!

Elle montre une des quatre têtes du doigt.

- Celui-là !! C’est celui qui doit être le meneur, je l’ai entendu quand il a dit aux autres que vos amis avaient leurs comptes et qu’il était temps de partir. Vous avez appris à dessiner où pour être aussi doué ?

Je referme mon carnet.

- Il y a longtemps, j’aimais beaucoup ça quand j’étais plus jeune. En fait c’était un peu avant d’apprendre à lire, alors vous voyez cela ne vient pas d’hier !! Je vous remercie, je donnerais ce croquis à la police. Ils viendront sans doute vous voir pour que vous puissiez témoigner que ce sont bien eux, désolé pour tous ses ennuis que cela vous cause.

- (Le mari) Il n’y a pas de mal, si ça permet d’arrêter ses voyous.

Nous les quittons alors pour retourner rejoindre nos amis qui doivent nous attendre aux tentes, Thomas n’arrête pas de m’observer du coin de l’œil avec un air bizarre.

- Qu’est-ce que tu as ? J’ai une tache sur le nez ?

- Ce n’est pas ça, juste que je suis surpris de ce que je viens de te voir faire.

- Tu savais pourtant que j’avais une mémoire photographique ?

- Entre le savoir et te voir faire il y a une sacrée différence, dis-moi « Flo » ? Si je me souviens bien tu nous as dit avoir appris à lire vers deux ans ?

- Exact !! Presque trois quand même pourquoi ?

- Mais tu te rends compte que tu as dit à ses gens que tu dessinais avant de savoir lire ?

- C’est vrai, mais je ne vois pas ce qu’il y a de bizarre là-dedans ?

Thomas s’arrête, me regarde un instant puis soupire en secouant la tête.

- Si tu le dis !!

Thomas reprend sa marche en suivant son ami, il repense aux dessins que sa mère garde précieusement et qui datent de son enfance.

Il revoit les traits grossiers représentant une maison, un soleil et un arbre, se souvient de ce que Florian a dessiné il y a quelques minutes à peine devant eux et se repose la dernière question de son ami en souriant malgré lui. « Je ne vois pas ce qu’il y a de bizarre là-dedans ? »…

1ere année août première partie : (12/15) (Marc et Alexie) (suite)

Marc et Alexie sont dans la même chambre, le premier toujours inconscient alors que le second a les yeux rivés sur son ami à écouter le bip lancinant de l’appareil électronique surveillant ses fonctions vitales.

Alexie ne ressent déjà plus beaucoup la douleur, mais les pansements et les bandages dont il est couvert ne le rassurent pas sur son état physique, il essaie quelques mouvements des bras et des jambes mais déchante très vite car les courbatures sont bien là et la douleur qui va avec aussi.

La porte s’ouvre, un homme d’un certain âge vêtu d’une blouse blanche entre et sans faire attention à Alexie, se dirige vers Marc.

Il l’ausculte puis le palpe un long moment, prenant ensuite le temps d’en faire autant sur Alexie en se voulant rassurant.

- Eh bien jeune homme !! On peut dire que vous êtes plus chanceux que votre ami, d’ici à quelques jours il n’y paraîtra plus rien.

- Et pour Marc ?

- Pour votre ami c’est plus délicat, il faudrait déjà qu’il sorte de son état d’inconscience. Il est d’une stature très fragile, j’ai bien peur qu’il ne garde des séquelles assez graves de cette agression mais tant qu’il ne se sera pas réveillé c’est difficile à dire.

La porte de la chambre s’ouvre, Alexie voit apparaître Dorian et Patrice accompagnés de Florian, Flavien et Sylvain qui entrent dans la chambre, Dorian met tout de suite sous le nez du médecin sa carte de police spéciale en lui ordonnant de sortir de la pièce.

Le médecin en colère.

- Mais je ne vous permets pas messieurs !!

Patrice lui ôte tout début d’objection en lui mettant également sa carte sous le nez.

- DST !! Sortez immédiatement, nous ne le répéterons pas une troisième fois !! Nous devons interroger immédiatement ce jeune homme.

Il s’adresse à « Alex ».

- Vous sentez-vous capable de répondre à nos questions ?

Alexie rassuré de voir Florian avec eux.

- Bien sûr !!

Dorian s’adresse une nouvelle fois au médecin.

- Vous voyez bien ? Maintenant sortez !! Prévenez le personnel de ne pas essayer de pénétrer dans cette chambre tant que mes collègues y seront.

Le toubib en rage de se voir expulser de cette façon plutôt indélicate.

- Cela ne se passera pas comme ça !! Vous outrepassez vos droits !! J’en référerais à vos supérieurs !! Soyez en sûr !!

- (Patrice) C’est votre droit, en attendant dehors !! Ou je vous fais arrêter pour entrave à injonction d’un agent de l’état.

Dorian et Patrice comme convenu accompagnent le médecin, puis restent en surveillance dans le couloir afin d’éviter que nous soyons dérangés.

Une fois la porte refermée derrière cet homme qui ne méritait vraiment pas d’être traité de la sorte mais comme tout moyen est bon pour arriver à ses fins, je ne me permets pas de juger le bien-fondé de la façon dont ça a été fait.

Ce qui compte c’est le résultat et je me retrouve libre de mettre en œuvre ce que j’ai en tête pour Marc et Alexie.

Je sors de la ceinture de mon pantalon la première seringue dans laquelle pour faire illusion à mes deux cerbères, j’ai mélangé avec ma salive quelques produits sans danger pour l’organisme.

J’approche de Marc en lui soulevant les paupières, ses yeux sont révulsés et le blanc a un aspect jaunâtre de mauvais augure.

Je détecte également les côtes fêlées ainsi que l’énorme hématome sur son abdomen, tout cela n’étant pas bon signe je m’empresse de lui injecter le produit de ma seringue via le tuyau en plastique de la poche qu’il a reçue en perfusion lente.

La substance bleutée par l’effet du colorant alimentaire que j’y ai rajouté, circule dans le tuyau et entre lentement dans le corps de mon ami.

Laissant à ma salive le temps de commencer à faire effet, je vais prendre des nouvelles d’Alexie qui se laisse ausculter en souriant.

- (Moqueur) Alors « docteur » ???

Je sors la deuxième seringue en riant.

- Tourne-toi c’est à ton tour, mais comme tu n’es pas perfusé il va me falloir la mettre en intramusculaire.

La vue de l’énorme seringue le raidit d’effroi.

- Tu déconnes « Flo » !! Tu ne vas pas me piquer le cul avec ça ???

- Flavien ! Sylvain ! J’ai besoin d’un coup de main, empêchez-le de bouger.

Alexie a un regard effrayé devant l’aiguille qui s’approche de ses fesses.

- Ne fais pas ça « Flo » ! Nous sommes amis, non ?

Je prends un certain plaisir sadique j’avoue à lui mettre l’énorme seringue sous les yeux.

- Justement !! C’est à cause de ça que je suis là figure toi, tenez-le bien les gars que l’aiguille ne casse pas s’il bouge.

J’attrape le haut du boxer puis le baisse, dévoilant ainsi à la vue de tous son mignon petit cul et je lui mets une bonne claque sur la fesse.

Pendant qu’il pousse un léger cri de douleur, j’enfonce l’aiguille dans le muscle et j’appuie sur le piston en revenant doucement en arrière afin de bien étaler le produit.

Je lui caresse un peu la fesse au passage, ne résistant pas à l’envie d’y porter la main.

- Voilà !! Maintenant repose-toi et nous te sortons d’ici avant ce soir. Fais attention quand même de ne pas paraître en trop grande forme, (rire) je n’ai pas encore déposé le brevet de ce que je t’ai injecté et n’oublies pas de penser à prévenir Marc quand il va se réveiller.

Sylvain quand même fortement étonné.

- Tu es sûr que ce sera efficace ? Parce que sinon nous risquons gros tu sais.

Avant de répondre je retourne vers Marc en lui soulevant la paupière, l’œil s’est remis correctement déjà et son teint commence lui aussi à reprendre des « couleurs ».

- (Amusé) Pas de soucis les gars, il va déjà mieux !! je pense que nous pourrons le faire sortir d’ici à demain.

- (Alexie suppliant) Arrangez-vous pour que je puisse rester cette nuit alors !! Il est hors de question que je le laisse seul ne serait-ce que quelques heures.

- D’accord mais faites attention à Gargamelle cette nuit Hi ! Hi !

1ere année août première partie : (13/15) (Marc et Alexie) (fin)

Nous quittons la chambre avec un sourire rassurer, dans le couloir nous récupérons au passage nos deux amis qui retiennent maintenant d’une façon aimable mais autoritaire plusieurs personnes qui manifestent leur désapprobation quant à notre présence imposée.

Dans le hall d’entrée nous sommes interpellés par des agents en uniformes appelés par la direction de l’hôpital, Flavien et Sylvain continuent leurs sorties, comme s’ils ne faisaient pas partie de notre groupe et miraculeusement ça marche.

Patrice montre ses papiers officiels et engage la conversation avec eux, Gérôme me voit et hausse les sourcils en venant rapidement à ma rencontre.

- Encore toi ? Décidément !!

Dorian lui présentant sa carte de police.

- Lieutenant Dorian Malherbe, DST !!

- Sergent Gérôme Lestat, police nationale !! Que fait ce garçon avec vous ?

Je décide de répondre, ne sachant pas exactement ce que Dorian va pouvoir inventer et ne tenant pas à le mettre plus qu’il ne l’est déjà en porte à faux vis-à-vis de la loi.

Je sors mon calepin et le lui tend à la page du croquis.

- Je suis venu voir comment vont mes amis et leurs montrer ceci, c’est le portrait que j’ai fait de mémoire et que m’ont déjà validé les personnes qui ont été témoins de l’agression.

Gérôme me prend le carnet des mains et regarde stupéfait les visages des quatre hommes que j’ai croqués précédemment.

- C’est toi qui as fait ça ?

- Oui sergent, vous pouvez garder la page ce n’est pas un problème. De toute façon je comptais bien vous l’apporter au commissariat.

Gérôme récupère avec soin le feuillet et le range précautionneusement dans son portefeuille, son regard revient alors vers Patrice et Dorian.

- Ça ne m’explique toujours pas votre présence, ni n’excuse la façon cavalière dont vous avez agi ?

Patrice le prend à part.

- Nous sommes deux amis de Florian.

Il se rapproche de Gérôme pour lui souffler à l’oreille.

- officiellement nous sommes chargés de le protéger.

Gérôme sursaute.

- comment ça le protégé ??

- je ne suis pas autorisé à vous en dire plus !!

- (Gérôme) Je sais qui est Florian, mais je ne pensais pas qu’il était surveillé d’aussi près.

- (Patrice surpris) Comment se fait-il que vous ayez été mis au courant pour ce garçon ?

- Une histoire de vol !! Ils ont été victimes d’une tentative de cambriolage il y a peu de temps et ils ont dû venir au commissariat pour y déposer leurs plaintes.

- (Patrice) Et vous avez voulu en savoir plus sur lui ?

- C’est un peu plus compliqué que ça, mais le fait est que nous avons appris qui il est et que vos services sont entrés aussitôt en relation avec le commissaire pour lui demander de ne pas commettre d’impairs à son encontre.

- (Patrice) Je comprends mieux maintenant, connaissez-vous les personnes du portrait-robot qu’il vous a fait ?

- Je pense que ça devrait bien nous aider, depuis le temps que nous cherchons des indices sur ses individus.

- Alors c’est très bien !! Pouvons-nous repartir ou voulez-vous que l’on vous suive jusqu’à vos bureaux ?

Gérôme en souriant amicalement.

- Non c’est bon !! Je vais essayer d’arranger le coup pour cette fois mais ne recommencez plus ce genre de western, ok ?

- (Patrice sourit) Bien Sheriff !! Si vous passez au camping venez prendre un verre, ce sera de bon cœur.

Gérôme en serrant la main au jeune lieutenant.

- Avec plaisir.

***/***

Il est deux heures du matin quand Alexie entend un bruit venant du lit prêt du sien, il allume aussitôt la veilleuse au-dessus de sa tête qui permet de distinguer les choses autour de lui et se tourne vers son ami qu’il trouve assis, le fixant sans comprendre comment il est arrivé ici.

- (Marc) Qu’est-ce qu’on fait là « Alex » ?

- Tu ne te rappelles pas ?

Marc après un moment.

- Si je crois !! Pourquoi ils ont fait ça ?

- Si seulement je le savais !! Tu te sens bien ?

Marc se palpe le visage et la poitrine, bougeant ensuite ses jambes et ses bras.

- Oui ça va, et toi ?

Alexie en riant, soulagé de voir que son ami se sent bien.

- Oui c’est cool, à part le cul.

Marc aussitôt paniqué.

- Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?

- Eux ?? rien mais c’est Florian avec son aiguille à vacciner les chevaux Hi ! Hi ! Je t’avoue que j’ai cent fois préféré sa crème pour le visage Hi ! Hi !

- Si tu m’expliquais tout depuis le début ? On dirait bien que j’ai raté un épisode là.

Alexie se lève et vient s’asseoir sur le lit près de son compagnon, pour ensuite en quelques phrases lui résumer les événements jusqu’à ce qu’il reprenne connaissance.

- J’étais si mal en point que ça ?

- C’est ce que le toubib a dit en tous les cas, d’ailleurs Florian a insisté sur le fait que tu devais faire semblant d’avoir toujours mal. Sinon imagine les questions que les médecins d’ici vont se poser ?

- Tu te rends compte des risques qu’il a pris pour nous ?

- Je sais et je ne suis pas près de l’oublier tu sais, maintenant c’est à la vie à la mort avec lui.

- (Marc) C’est vraiment un chic gamin, il fait tout ça par amitié sans jamais demander quoi que ce soit en retour.

Alexie fronce soudainement les sourcils en regardant Marc de plus près, puis il lève sa main et l’observe attentivement, un ricanement s’échappe alors de ses lèvres remplacer très vite par un rire phénoménal qui surprend Marc au plus haut point en se demandant ce qui arrive à son ami.

- (Alexie) Le salaud !! Je sais ce qu’il va me demander en retour moi !!

Il doit s’interrompre tellement son fou rire est énorme.

- Il va me demander pitié après ce que je vais lui faire subir. Gargamelle !!

- Gargamelle ??

- Je me demandais pourquoi il m’avait dit de faire attention à Gargamelle cette nuit !!

- (Marc) Mais de quoi tu parles enfin ?

- Regarde ta peau !!

Marc met sa main devant ses yeux et part lui aussi d’un énorme éclat de rire.

- L’enfoiré !! Il nous a transformés en schtroumfs !!!

1ere année août première partie : (14/15) (une approche peu académique)

Ce n’est que le surlendemain après-midi qu’ils ont eu l’autorisation de sortir, la couleur bleutée de leur peau ayant sérieusement inquiété les médecins et ce n’est que quand elle a entièrement disparu, qu’ils ont obtenu leurs droits de sorties.

Bien sûr toute la bande est passée voir le schtroumf « nonosse » et son schtroumf amoureux, les quolibets n’ont pas manqué surtout le premier jour où la couleur était encore bien visible au grand jour.

Florian s’est planqué derrière Flavien quand il est venu les voir et en voyant sa bouille aux yeux pétillants de malice, les deux garçons n’ont pas pu s’empêcher de rires aux éclats.

De retour au campement, Marc et Alexie se sont débarrassé des bandages qui leurs tenaient chauds, ils n’ont plus besoin maintenant qu’ils sont rentrés de feindre la souffrance au moindre geste.

Déjà que le médecin les regardait d’un drôle d’œil en les auscultant, quand il s’est aperçu que leur rétablissement se faisait beaucoup plus vite que la normale.

Ils n’ont pas de nouvelles de la police quant à l’arrestation des quatre agresseurs et en concluent donc qu’ils n’ont toujours pas été retrouvés.

Cela ne les empêche pas de reprendre leurs activités, simplement ils évitent de s’éloigner seul ou en couple trop loin des autres quand ils sont hors du camping.

***/***

Dorian ouvre la porte du mobile-home et sourit à son visiteur, Gérôme entre en lui donnant une solide poignée de mains.

Il est en short à carreaux et en chemisette à manches courte, ce qui indique clairement à Dorian qu’il n’est pas en service.

- C’est sympa d’être passé !! Surtout pendant ta période de repos, je t’offre quoi ?

- Quelque chose de frais sans alcool s’il te plaît, je me demandais si ça te plairait de venir piquer une tête à la plage avec moi.

- Jus de fruit ? Soda ? Oui pourquoi pas !! En plus j’y pensais aussi et je m’apprêtais à rejoindre les autres, si tu veux te joindre à nous c’est cool.

- Jus de fruit !! D’accord, quand tu dis les autres tu parles de tes collègues ou de Florian et sa troupe de potes ?

Dorian amène un verre de jus d’orange.

- Tiens !! Je parlais des deux, ce sont des amis maintenant et j’avoue que c’est le pied pour nous. Nous sommes payés à nous dorer la pilule et à surveiller des potes, qui dit mieux ?

Gérôme en souriant au jeune homme.

- Profites-en ça ne durera pas, mais au fait ? Tu es seul ? Tu attendais peut-être quelqu’un ?

Dorian lui rend son sourire.

- En fait, je suis une vraie gonzesse quand il s’agit de me préparer et les autres sont partis devant, d’ailleurs si cela ne te dérange pas je vais m’habiller pendant que tu bois ton verre.

- Vas y !! Ne te gêne pas pour moi.

Gérôme s’installe confortablement, son verre à la main et regarde Dorian qui entre dans la chambre en face de lui en commençant à se dévêtir sans en avoir refermé la porte.

Il voit ses fesses toutes bronzées et s’étonne de ne pas y voir de marques.

- Tiens !! Tu vas sur une plage naturiste ?

Dorian se retourne et expose son service trois pièces sans aucune pudeur, Gérôme peut voir un sexe assez long avec les deux testicules pendant légèrement derrière.

Le pubis entretenu ainsi que le ventre plat aux muscles doucement marqués démontrant l’aspect sportif du jeune homme.

- C’est en suivant Florian au tout début de notre arrivée, que nous avons découvert cette plage où les touristes ne viennent quasiment jamais et où les gens du coin en profitent pour faire un peu de bronzage intégral. Ça ne te gêne pas au moins ?

- Pas du tout !! Ça te va très bien en plus.

Dorian se retourne pour prendre un short qu’il enfile rapidement sans rien en dessous puis il enfile un tee-shirt qui moule parfaitement son torse et son abdomen musclé, une fois habillé il rejoint son invité et s’assoit près de lui.

- Je te plais ?

Gérôme sursaute à la question à laquelle il ne s’attendait pas, ses yeux se fixent sur ceux du jeune homme.

Deux magnifiques yeux verts qui brillent d’amusement dans l’attente de sa réponse.

- Comment ça ?

Dorian sourit au garçon, il s’amuse de l’ambiguïté de sa question qu’il a posée en toute connaissance de cause en observant le visage viril du jeune homme brun taillé assez court et aux yeux marrons toujours fixés dans les siens.

- Juste pour savoir, parce que toi tu me plais beaucoup.

1ere année août première partie : (15/15) (une plage pas si tranquille)

Gérôme se trouve soudainement très mal à l’aise, oui il lui plaît beaucoup aussi mais comme un ami et rien d’autre, il a peur de comprendre que Dorian le voit autrement.

C’est la première fois pour lui qu’il se trouve dans une telle situation, il ne sait honnêtement pas comment répondre sans mettre à mal le début d’amitié qu’il ressent envers Dorian.

- (La gorge sèche) Heu !! Je t’aime bien oui mais peut-être pas comme tu le voudrais, si ta question est purement amicale alors c’est un oui sans détour mais si c’est plus… disons sexuel, alors je suis désolé de te décevoir mais ce n’est pas du tout mon truc.

Dorian sans se départir de son sourire.

- Alors soyons amis Gérôme.

Il se lève.

- Tu viens ? On y va sinon les autres vont finir par se demander ce que je fais pour être aussi long.

Une fois sortis et la porte refermée, ils avancent d’un bon pas vers le parking pour prendre la voiture.

Gérôme ressasse dans sa tête leur conversation tout en regardant son nouvel ami, il n’a pas eu la réponse qu’il souhaitait aussi sa curiosité reste entière quant aux sentiments de Dorian à son sujet.

- Tu poses souvent ce genre de questions ?

- (Dorian) Quelles questions ? Ah ça !! Non, pourquoi ? c’est même la première fois.

- Pourquoi à moi alors ?

Dorian s’arrête et le regarde dans les yeux.

- Je te l’ai dit, tu me plais. Mais oublie ça, tu m’as donné ta réponse et je ne t’ennuierai plus avec ça, j’ai bien compris que tu voulais bien être ami avec moi et c’est déjà beaucoup.

- Tu es sûr ?

- Oui t’inquiète !!

- (Dorian amusé) En plus rien ne dis qu’un jour tu ne changeras pas d’avis.

- (Gérôme) Tu ferais mieux de te chercher quelqu’un d’autre si tu ne veux pas finir vieux garçon, parce que là tu risques d’attendre longtemps.

Dorian s’assoie prêt de lui sur le siège passager.

- Mais j’ai tout mon temps tu sais ? Et puis quand tu me connaîtras mieux tu t’apercevras que quand j’ai une idée derrière la tête, je ne l’ai pas ailleurs. Tu devrais être flatté qu’un beau gosse comme moi s’intéresse à toi à ce point, non ?

Gérôme fait démarrer la voiture et répond en riant.

- Si tu le dis, « beau gosse ».

***/***

Florian somnole sur la plage, allongé sur le dos avec « Tic » et « Tac » la tête posée sur son ventre qui ronronnent de plaisir.

Thomas les regarde et sourit tendrement devant le tableau qu’il a sous les yeux.

Leur nudité est maintenant toute dorée par le hâle et cela grâce à ce soleil d’été, du coup plus aucune trace ne délimite l’habituel emplacement du slip de bain sur leur corps.

Thomas a envie de bouger aussi décide-t-il d’aller faire un tour un peu plus loin et de ramener des glaces qui seront il en est certain, les bienvenues quand il les apportera.

Il se lève donc en partant d’un pas tranquille après avoir renfilé un vêtement, quand Florian s’en aperçoit et le regarde s’éloigner.

- « Tic » ! « Tac » !

Il leurs montre Thomas du doigt.

- Garde !!

Les deux félins se redressent aussitôt et partent à toute allure dans la direction qu’a prise le garçon.

Comme ils l’ont appris, ils restent suffisamment en retrait pour pouvoir le surveiller discrètement.

Thomas ne se rend compte de rien et continue son chemin d’un bon pas, il aperçoit au loin la jeune fille avec sa glacière qui passe lentement entre les personnes allongées sur la plage pour leurs proposer ses rafraîchissements.

***/***

Les quatre hommes le voient et se regardent l’air dégoûté avec une expression haineuse marquant leurs visages, ils l’ont vu avec le petit rouquin en train de s’embrasser et sont bien décidés à lui faire sa fête comme ils l’ont fait il y a quelques jours aux deux autres tapettes qui se croyaient tout permis sur leur plage.

***/***

Bien sûr Thomas ne pense pas qu’il puisse risquer quoi que ce soit et s’approche de la jeune fille pour y prendre les glaces dont il a envie, il se choisit un cône chocolat vanille pour lui et vanille pistache pour « Flo » puis après avoir réglé ses achats, il reprend le chemin inverse pour rejoindre son petit ami avant que le soleil ne les fasse fondre.

***/***

Les quatre hommes sont maintenant debout et attendent qu’il arrive dans la zone plus déserte qu’ils ont choisie pour y commettre leurs méfaits.

« Discussion entre eux quatre »

- On va lui arranger comme il faut sa petite gueule de minet à celui-là !!

- Mon avis qu’il va y regarder à deux fois avant de s’admirer dans une glace !!

- Surtout après qu’on se soit occupé de lui.

- T’as raison !! Il ne va plus longtemps jouer le play-boy après ce qu’on lui réserve.

- Il arrive les gars !!

- On lui fout une bonne rouste et on se casse !!

- Ouaih !! avant qu’il y ait trop de monde qui vienne à la rescousse.

***/***

Thomas n’est plus qu’à quelques mètres d’eux quand il les voit, il reconnaît aussitôt les visages que Florian a croqués d’une façon si réaliste.

Son cœur cogne très fort dans sa poitrine, une coulée de sueur lui couvre les yeux tant la peur lui embrume le cerveau.

Il lâche ses glaces qui tombent dans le sable puis commence à courir quand il les voit lui couper la route, il sait bien qu’il ne pourra leurs échapper.

Quand le premier arrive sur lui les poings levés, il tente de se protéger en mettant ses mains devant son visage.

L’homme a un rictus de satisfaction quand il le sent à sa merci, son poing est prêt à partir pour éclater la belle gueule du garçon quand il ressent dans son dos au niveau des reins un impact suivit d’une douleur terrible qui lui arrache un cri inhumain.

Fin du tome 2 (à suivre tome 3 « Marc Antoine »)

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