Un déjeuner improvisé

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Assise sur mon canapé, je m'évertue à suivre un film dont j'ai raté le début. Je n'arrive pas à comprendre comment les héros en sont arrivés là, tout comme je ne comprend pas comment ma soirée a put finir ainsi ! J'observe à l'autre bout de l'assise, mon téléphone portable que j'ai volontairement abandonné. Son absence de réaction m'exaspère.

Le générique de fin défile sur mon écran. Je jette un dernier coup d'œil à mon portable pour constater l'heure tardive. Je soupire et le laisse retomber à sa place. Il est temps que je prenne ma douche avant d'aller me coucher. Je traine des pieds jusqu'à la salle de bains. Je rabats la porte avant de me dévêtir devant le miroir. Je défais les boutons de ma chemise un à un en me dévisageant. À quoi pensais-tu petite idiote ? Dimanche, il ne s'est pas enfui tout de suite par simple politesse. Et aujourd'hui encore, sa bienséance l'a conduit à t'inviter à diner. Je glisse mes bras en dehors des manches pour ensuite, passer mon débardeur par dessus ma tête. Mon pantalon enlevé, me voilà en sous-vêtements devant la glace. J'aurais eu l'air fine avec mon ensemble dépareillé, devant ce beau blond ! Ce que je ne comprend pas c'est toutes ses avances, ses baisers, si ce n'était au final que pour m'abandonner ! Je dégrafe mon soutien-gorge, avec un petit soulagement, et j'abandonne enfin ma petite culotte.

La jeune femme nue en face de moi m'observe perplexe. Je ne suis pas la plus belle, ni la plus sexy selon moi. Seul mes cheveux son vraiment beaux. Longs, bruns et lisses, ils viennent frôler mes petits seins. Je suis fine, presque trop maigre à mon goût. Au final je ne suis qu'une brune aux yeux bruns parmi tant d'autres. Je me détache de mon reflet pour passer les jambes par dessus la baignoire. La faïence froide me fait frissonner. Je me dépêche d'ouvrir le robinet d'eau chaude. Le pommeau de douche crachote avant de déverser sur mes épaules, un liquide brûlant, hérissant ma peau de chaire de poule. J'ajuste le réglage de la température avant de plonger ma tête sous le jet. Voilà qui fait du bien !

Ma frustration de la journée s'évapore peu à peu avec la vapeur d'eau qui envahit la pièce. Je force le jet massant pour le passer sur tous mes muscles. Ma main libre accompagne le massage en lissant ma peau après la morsure de la pression. Elle glisse de mon bras jusque sur mon ventre et remonte vers ma poitrine. Un souvenir me traverse ! Dimitri posant ses lèvres sur mes aréoles... Rien qu'a cette pensée, mes tétons durcissent, et mon désir se réveille. Je continu mon massage les yeux fermés, l'image du blond aux yeux bleus en tête. J'imagine sa main à la place de la mienne, éveillant mes sensations. Il tracerait son chemin le long de mes hanches vers mes jambes pour passer vers l'intérieur de mes cuisses... Je diminue un peu la pression pour la concentrer sur mon intimité. Je renverse la tête en arrière. L'eau malaxe délicieusement le centre de mon plaisir. Les ondes brûlantes s'étendent progressivement, jusqu'à m'emporter totalement !

Complètement détendue, je m'éponge les cheveux avant de les brosser. J'attrape le sèche-cheveux quand j'entend la sonnerie de mon portable. J'hésite un instant avant d'allumer l'appareil. Vu l'heure qu'il est, quelle que soit la personne qui m'envoie un message, elle peut bien attendre que mes cheveux soient sec. L'opération terminée, j'enfile une chemise de nuit confortable. Mon téléphone m'interpelle une seconde fois. Je retourne donc le chercher, avant de me glisser dans mes draps. Je déverrouille l'écran et découvre deux messages d'un numéro non enregistré. J'ouvre le premier : Léa, je vous prie de m'excuser de ne pas vous avoir raccompagné chez vous. Comme promis, je vous donne des nouvelles. Ma mère va bien. C'est une personne à la santé fragile, d'où mon empressement à la rejoindre. J'espère que vous voudrez bien me parler et me revoir à nouveau. Un homme absolument désolé. Dimitri.

Il a finalement tenu son engagement. Pourquoi ne m'a-t-il pas dit que sa mère était malade ? J'aurais compris, je ne suis pas égoïste ! Maintenant je culpabilise d'avoir pensé qu'il était un goujat poli. Sur le second message est écrit : Douce Léa, je regrette de ne pas avoir poursuivi cette soirée qui s'annonçait si belle. Je vous imagine endormie, bercée dans de doux rêves... Pourvu que j'en fasse partie ! Bonne nuit et si vous lisez ce message demain matin, passez une bonne journée. Dimitri.

C'est un sacré charmeur ! Avec un message pareil, il y a de bonnes chances pour que des yeux bleus me rendent visite cette nuit. J'ai envie de lui répondre, mais comme je suis encore un peu vexée, il patientera jusqu'à demain. Je tend la main pour éteindre la lumière, et m'enfonce dans mon oreiller.

La sonnerie de mon réveil m'intime de me lever. Cela fait quelques minutes que je suis déjà éveillée. J'écoute l'oiseau qui chante devant ma fenêtre. Il n'y a rien de mieux pour me mettre de bonne humeur le matin. J'éteins le braillement qui perturbe la mélodie de l'extérieur. Je m'étire lentement avant de poser mes pieds sur la moquette toute douce. Je savoure ce contact avant d'aller m'habiller et déjeuner. Machinalement, je fais suivre mon téléphone. Habillée d'un pantalon en toile noir et d'une chemise blanche, je décide devant le miroir de me faire un chignon. J'adoucis mon air stricte avec des boucles d'oreilles créoles en argent. Satisfaite du résultat, je vais prendre mon bol de café au lait.

Je suis assise dans un rayon de soleil à boire ma boisson douce amère. Chaque gorgée éclaircit un peu plus mes pensées. Celles-ci dérivent jusqu'à ma soirée d'hier. Je reprend mon portable pour relire le dernier message de Dimitri. Ses derniers mots m'arrachent un petit sourire. Je chuchote : bonne journée à vous aussi. Les dernières gouttes de café avalée, je dépose mon bol dans l'évier avant d'attraper veste, sac et clés pour franchir le pas de ma porte.

Lorsque j'arrive devant la bibliothèque, Marie est déjà là, qui ouvre les portes. Elle m'adresse un petit bonjour grognon. En voilà une qui n'a pas bu son café ce matin ! Alors je lui répond avec mon plus joyeux bonjour, et un grand sourire. Je suis de bonne humeur, pas question qu'elle me sape le moral. Une fois à l'intérieur, nous avons une demi-heure avant que le public n'arrive. Nous posons nos sacs dans la réserve et Marie se précipite pour mettre en marche la cafetière. Je retiens un petit rire avant d'allumer le bâtiment.

Ce matin je m'occupe de la facturation et des retards de prêts. La tâche n'est pas très passionnante mais essentielle. Pour tromper un peu mon ennui, j'ai pris mon portable à côté du clavier d'ordinateur. Je décide d'embêter ma meilleure amie en lui envoyant un petit message : Salut ! Devine quoi ? C'est le genre de message auquel elle ne peut pas résister. Un petit carillon m'informe qu'elle l'a bien reçu. En face de moi, ma collègue me jette un regard accusateur. Elle étiquette les nouveaux livres dans une humeur massacrante. Avant qu'une de ses remarques cinglantes sur mon assiduité au travail ne s'échappe de sa bouche, je me remet au boulot.

La matinée est bien entamée, et bizarrement, je n'ai pas de réponse de Caroline. Je décide donc d'écrire une réponse à Dimitri pendant que Marie recharge sa tasse en caféine. Cher Dimitri, je suis soulagée que votre mère aille bien, mais je regrette que vous ne m'ayez pas dit que sa santé était fragile. Me croyez vous sans cœur ?Malgré tout j'ai passée une bonne nuit même si celle-ci a manqué de chaleur...Bonne journée. Léa. Je relis rapidement puis j'envoie avec une légère excitation. L'accusé de réception me revient juste au moment où Marie apparait au bout du couloir. Mon regard retrouve immédiatement les lignes comptables.

Ca fait plusieurs minutes que je m'acharne sur le logiciel qui ne veut rien savoir. Je suis concentré sur les manipulation à effectuer quand la sonnerie de mon téléphone retentit ! La mauvaise humeur de ma collègue se manifeste par un raclement de gorge sonore. Je lève les yeux, et lui adresse un sourire crispé. Sur mon écran s'illumine le nom Dimitri. J'ouvre le message rapidement : Quel soulagement d'avoir une réponse de votre part ! J'ai cru que vous ne vouliez plus me parler. Je voudrais me faire pardonner. Accepteriez vous de partager votre pause déjeuner avec moi ?. Je considère sa proposition un instant. Mon regard va de Marie à mon téléphone, et sans plus réfléchir je réponds : Hum... Ok mais à condition que vous ne partiez pas comme un voleur. Rejoigniez moi à 12h10 à la bibliothèque. Sa réponse est immédiate : À vos ordres Mademoiselle !

À midi, Marie demande aux clients de sortir avant d'aller chercher ses affaires et enfin de se planter devant moi. Je lève les yeux de mon écran pour la regarder. Elle a des cernes sous les yeux en plus de son air agacé. Elle me demande :

  • Est-ce que tu m'accompagnes pour manger ?
  • Non. Pas aujourd'hui, m'excusais-je d'un air désolé. J'ai quelque chose de prévu.
  • Bien dans ce cas je rentre chez-moi. Tu viens que je ferme les portes ? s'impatiente t'elle.
  • Donne moi les clés, je fermerais. Je tends la main vers elle. Je veux juste finir cette facture avant d'y aller.

Je la vois hésiter un instant, comme si elle soupçonnait un complot, avant de déposer sèchement les clés dans ma main. Quand elle a tourné les talons je soupire. J'espère qu'elle va faire une petite sieste avant de revenir !

Après avoir terminé ce que j'avais entrepris, je mets en veille l'ordinateur et récupère mon téléphone pour regarder l'heure : 12h08. Il ne devrait pas tarder. Je m'éloigne du comptoir au moment ou la porte s'ouvre. Mon cœur fait un petit bond dans ma poitrine ! Dimitri s'approche de moi de son allure assurée avec son sourire charmeur. Il porte un sac de plat à emporter italien. Je ne peux m'empêcher de sourire en le voyant. Son allure est toujours impeccable. Comme la veille, il s'empare de ma main pour y déposer un léger baiser avant de prononcer de sa voix suave :

  • Bonjour Léa !

Je m'empourpre tout en lui répondant d'une voix timide :

  • Bonjour. Je vais chercher mes affaires et éteindre les lumières.

Il n'a pas lâché ma main. Je pivote vers la réserve et m'éloigne en faisant glisser mes doigts lentement des siens, l'invitant subtilement à me suivre. Devant le tableau électrique, j'abaisse les interrupteurs en lui demandant où il voulait manger.

  • Pourquoi pas ici ? demande t'il en s'appuyant au montant de la porte. J'ai tout ce qu'il nous faut. Et il me montre le sac en papier.
  • Ici ? m'étonnais-je de sa proposition.
  • Oui, c'est très intime, et j'ai toujours rêvé de pique-niquer dans une bibliothèque ! affirme t'il d'un ton espiègle.
  • D'accord, mais dans la réserve. Je reviens, je vais fermer les portes.

A mon retour dans la pièce du fond, Dimitri a enlevé sa veste pour n'être qu'en T-shirt noir moulant. Il fait jouer ses muscles pour disposer sur la table deux Pasta Box, des verres avec une bouteille de vin blanc, et une bougie. Il est adorable ! J'en profite pour le dévorer des yeux. Je m'approche et il me regarde à son tour. Je crois qu'il perçoit mon envie car son regard a changé. Il s'est fait plus sombre, parcourant ma silhouette avec une certaine lenteur. Il se rapproche pour me murmurer :

  • Dites moi que vous me pardonnez pour hier soir. Je vous expliquerai tout, mais plus tard, car c'est trop long pour un déjeuner. Peut-être ce soir ?

Doucement, il caresse ma joue, attendant ma réponse.

  • Vous êtes à moitié pardonné. Mon souffle s'accélère. Nous verrons à la fin du repas.

Son visage est tout prés du mien. Je laisse mes doigts effleurer son biceps. Comme si une décharge électrique nous traversait, nos lèvres se retrouvent collées dans un baiser passionné ! Nos langues se cherchent avidement alors que mes bras enlacent sa nuque. Nos corps répondent à une urgence que nous n'avions pu assouvir hier. Les mains de Dimitri remontent le long de mon dos pour atteindre l'agrafe de mon soutien-gorge, et d'une pression habile la défait. Mes doigts s'enfouissent dans la chevelure blonde tandis que mon amant glisse une main sous ma chemise pour exciter mon téton. Une décharge de désir traverse mon corps jusqu'à mon intimité ! Je presse mon corps contre lui. Je sens une bosse dure sur mon pelvis. Cette sensation achève de perdre ma raison dans les brumes du désir. Nos caresses sont rapides, avides du corps de l'autre. D'un geste rapide, j'enlève le T-shirt pour exposer le torse du bel apollon. Je n'ai pas le temps de l'admirer car je me fais surprendre par des doigts aventureux dans ma petite culotte. L'assaut érotique me coupe les jambes. Pour me soutenir, Dimitri me pousse contre un mur contre lequel je m'appuie. Mes mains sont sur ses hanches. Je cherche à tâtons, le bouton de son jean et sa braguette. Je libère alors sa virilité. J'ai à peine le temps de jouer avec, que mon pantalon finit au fond de mes chevilles avec ma petite culotte. Je tente de reprendre mon souffle alors que Dimitri sort de sa poche un préservatif. Il me concerte du regard, cherchant mon assentiment. Je m'empare de l'emballage pour revêtir sa verge du latex. Je dégage un de mes pieds de mes habits, avant de recommencer à l'embrasser. Toujours debout contre le mur, Dimitri soulève une de mes jambes et pénètre mon intimité. Nous grognons ensemble dans des vas et vient sauvage jusqu'à l'extase !

Nous finissons nos pâtes dans une légère précipitation. Je surveille l'heure. Je ne veux pas que Marie me surprenne avec mon géant blond. Je ne veux pas la rendre jalouse et encore moins ajouter ça à sa mauvaise humeur. Dimitri boit sa dernière gorgée de vin, puis me donne rendez-vous chez moi à 21h00. Il m'embrasse une dernière fois avant de franchir la porte.

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