Chapitre Trois

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Le reste de la semaine se déroula à l'identique. Si Jules s'était déjà parfaitement intégré et citait des personnes en les surnommant« ses potes », Melody et Matt rencontraient plus de difficultés.

Les filles de la classe de Melody se montraient cordiales, mais semblaient réserver leur jugement la concernant, comme si elles la mettaient à l'épreuve. Melody se laissait faire, pour l'instant.

Matt, quand à lui, avait vite compris que sa dernière année serait solitaire. Polies, les filles de sa classe le saluaient tous les matins, avant de chuchoter entre elles. Les garçons se montraient plus amicaux que le premier jour, mais quelque chose dans leur attitude mettait Matt mal à l'aise, sans qu'il puisse dire de quoi il s'agissait. Au terme de la semaine, il avait retenu quelques prénoms et il se rendait d'une salle à l'autre en leur compagnie, mais il savait qu'ils ne seraient pas amis.


A la Nouvelle Orléans, Matt n'avait eu que peu d'amis proches, mais ils avaient fait toute leur scolarité ensembles. Ils se connaissaient depuis l'enfance.

Ici, on lui parlait de messe du dimanche et de règles à respecter ; à la Nouvelle Orléans ses professeurs leur donnaient parfois cours dehors, sur l'herbe. Tout était différent ici.


Pourtant, il voulait donner une chance à cette ville. Lorsqu'un dénommé Will lui proposa d'aller faire un tour avec d'autres élèves, il accepta, affichant un sourire forcé.



Danvers était une ville charmante


Matt avait adoré les colonnades des maisons de la Nouvelle Orléans, il tolérerait les briques rouges des vieilles maisons de Danvers. La ville manquait de modernité, mais il y avait une longue avenue où les commerces se serraient les uns contre les autres. À la Nouvelle Orléans, l'air embaumait les épices et les fleurs. Ici, l'odeur des pots d'échappements restait très présente.


En suivant les autres élèves, Matt tomba sur une devanture remplie de pâtisseries en tout genre. Une véritable explosion de couleurs. Mû par une impulsion subite, il poussa la porte. L'odeur entêtante du sucre cuit, du chocolat et des fraises lui fit prendre une profonde inspiration.

La pâtisserie,modeste de l'extérieur, était une mine d'or pour les amateurs de douceurs. Un imposant comptoir formait un U sur la moitié de la pièce. Derrière les vitres s'alignaient des gâteaux de toutes formes et aux milles couleurs, de la simple viennoiserie française aux entremets recouverts d'une épaisse couche de crème. En reconnaissant des beignets aux pommes, Matt sourit.


Il y avait du monde dans la boutique ; devant lui, une dame âgée se faisait servir, un couple se disputait sur le choix du dessert, et deux filles s'extasiaient devant des tartes aux fruits. Matt attendit que son tour arrive, acheta un beignet aux pommes et un assortiment de petits gâteaux pour sa famille, et fit demi-tour. Il percuta alors une des deux filles qui perdit l'équilibre. Mortifié, Matt s'agenouilla aussitôt.


« Je suis désolé ! Est-ce que ça va ? »


La fille repoussa ses cheveux, blonds et emmêlés, de son visage. Elle était plus jeune que Melody, peut-être douze ou treize ans. Son uniforme n'était pas celui de St John. Ses yeux gris papillotèrent un instant avant de se poser sur Matt.


« Est-ce que ça va ? » répéta-t-il.


Figée, la jeune fille le regardait avec stupeur.

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