Chapitre 5

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Larani continuait de s'approcher. Elle l'avait vu, Raphaëlle pouvait le sentir : Larani avançait vers elle tout doucement mais avec détermination. Plus elle se rapprochait, et plus Raphaëlle pouvait discerner les traits de son visage, et plus la colère montait en Raphaëlle. Elle ne prêta guère attention aux quelques domestiques qui l’accompagnait.

            L'idée même de fuir l'avait totalement quittée. Elle ne souhaitait plus qu'une seule chose : lui infliger la même douleur, aussi vive et intense que celle qu'elle avait ressentie lorsque la machine d’Alanet était entrée en contact avec sa tempe. Peu importe que cette machine lui permettait de parler de s’exprimer et de se faire comprendre : elle ne songeait qu’à la douleur que l’objet lui avait causé.

            Arrivée à quelques mètres de Raphaëlle, Larani brandit une de ses armes à énergie dans sa direction. Mais celle ne bougea pas, consciente du peu d'effet que pouvait avoir cette arme sur elle.

_Pousse toi Raphaëlle, lui dit Larani sur un ton autoritaire. Il est dangereux.

            Raphaëlle comprenait enfin Larani. La surprise la déstabilisa quelque peu. C'était si étrange, elle entendait toujours la même voix, mais elle comprenait ce qu’elle disait. Néanmoins, elle ne bougea pas, elle ne voulait pas obéir à Larani ni à qui que ce soit d'autre.

_Raphaëlle, je ne rigole pas. L'Ourk qui est derrière toi a blessé plusieurs domestiques d'Alanet en tentant de s'enfuir d'ici. Allez pousses toi s'il te plait! Répéta-t-elle. Mais bon sang le traducteur ne fonctionne pas ou quoi, s'énerva-t-elle.

            Raphaëlle fixa Larani et lui dit ces quelques mots:

_Si je te comprends, mais pourquoi devrais-je te faire confiance?

            Raphaëlle pu voir l'expression sur le visage de Larani changeait, et exprimer la surprise de manière évidente : les yeux de Larani n’avaient jamais parus aussi écarquillés. Raphaëlle comprit que Larani n’avait pas imaginé une seule seconde qu’elle était en train de prendre la fuite.

_Alors tu parles enfin notre langue! J'ai tellement de questions...

_Pourquoi je devrais te faire confiance, la coupa Raphaëlle en hurlant presque. Dis-moi qu'est-ce que je sais de, de … les gestes de Raphaëlle  étaient aussi hésitants et désordonnés que ses mots. Qu'est-ce que je sais de toi, de ce monde, de cet endroit, de ce que je fous ici. Dis-moi ce que je sais... Rien, rien de rien. Je ne sais rien du tout.

            Les mots s’étaient éteints.

            N'rof s'était redressé sur ses pattes arrières, et s'avançait aussi près que ses chaînes le lui permettaient de Raphaëlle. Larani le vit et pointa son arme vers lui. Mais la créature ne broncha pas, poussa juste un soupir plein de mépris pour la Noxum et posa une de ses pattes sur l'épaule de la minuscule humaine : sa pâte recouvrait sa frêle épaule. Raphaëlle tourna la tête dans sa direction et vit dans le regard de l'Ourk toute la sollicitude possible qu'un étranger pouvait lui accorder.

            Lui aussi n'était pas d'ici, lui aussi était un étranger.

_Baisse ton arme, la Noxum. Je ne lui ferais pas le moindre mal, il me reste encore de l'honneur contrairement aux tiens.

            En voyant l'Ourk réagir ainsi, Larani se sentit totalement décontenancée.

_Je, je … Je vais retourner chez Alanet. Rentre quand tu auras faim, un repas t'attendra.

_Mais enfin et si l’Ourk l’agresse demanda un des Noxums qui l’accompagnait un peu ébahie par la situation.

_Si il lui fait le moindre mal il découvrira que je ne manque pas non plus d’honneur…

            Raphaëlle fut surprise par sa réaction et resta là, à regarder la silhouette de Larani devenir  de plus en plus petite. Alors voilà c'était tout? La Noxum avait passé tant de jour à la surveiller, à la garder pour l'amener dans cet endroit.

_Tu devrais la suivre, tu es plus proche d'eux que de moi.

            La voix sourde et grave de N'rof résonna dans la tête de  Raphaëlle. Elle releva la tête et regarda le visage de l'Ourk et scruta ses yeux noirs humides, entourés de longs cils blancs. Elle crut percevoir dans son regard comme de la nostalgie. Au-dessus de l'Ourk, quelques rayons de soleils matinaux perçaient le feuillage épais de l'arbre.

            Elle se sentait minuscule par rapport à N'rof, à cet arbre, à Larani, au manoir familiale des Ethènes, à ce monde entier. Ce monde dont elle ignorait tout... Elle devait trouver un moyen de rentrer chez elle, dans son monde, le monde qu'elle connaissait et dont elle maîtrisait les règles. Et pour cela, fuir et vivre à nouveau dans les bois à moitié affamée n'était pas la meilleure des solutions.

            Son regard se tourna vers le chemin que Larani avait emprunté il y a quelques minutes. La demeure d'Alanet semblait l'appeler dans la douce lumière matinale.

_Je reviendrais, promis! Je réussirais à convaincre Alanet de vous délivrer. Ou alors je le ferais moi-même, je vous le promets.

            Les babines de l'Ourk s'étirèrent en dévoilant de longs crocs blancs. Il semblait lui sourire en la regardant partir.

            Les domestiques d’Alanet servirent la jeune Raphaëlle en silence. Elle mangea tout, aussi silencieusement que possible. Lorsqu'elle fut enfin rassasiée, l'arrivée de Larani accompagnée d'Alanet rompit cette atmosphère pesante. Ce fut Alanet qui commença à parler.

_Bonjour Raphaëlle, enchantée de te rencontrer  et heureux de pouvoir enfin m'adresser directement à toi.

            Malgré la situation des plus étranges, il ne pouvait s'empêcher de se montrer courtois et de se faire le meilleur hôte possible.

_J'espère que tu as apprécié ce repas. Alanet s'assit à côté d'elle et poursuivit. Je ne me suis pas correctement présenté: Je me nomme Alanet, je suis de la maison des Ethènes et maître de cette demeure.

_Oui, ça je l'avais bien compris, lui répondit Raphaëlle. Je m'appelle Raphaëlle, j'appartiens à la famille Roland, dit-elle en reprenant la tournure de phrase de son hôte. C'est vous qui l'avez construite cette machine, demanda-t-elle en posant l'engin sur sa tempe, encore marqué de sang coagulé.

_Non, c'est une vieille machine créée il y a des siècles pour faciliter les échanges diplomatiques. Bien sûr c'était avant que le Guilraen nedlor devienne la langue d'échange.

_Le Guilraen nedlor? Questionna Raphaëlle.

_Oui, Guilraen nedlor ou langage des anciens dieux... C'est une langue que l'on retrouve dans de vieux textes, elle a été choisie car elle n'est apparentée à aucun peuple. Mais nous ne sommes pas là pour discuter linguistique. Mais il est incroyable que cette machine fonctionne sur toi. Tout aussi incroyable que tes ressemblances avec nous.

            Raphaëlle ne put s'empêcher de rigoler.

_Et vous vous attendiez à quoi? Un petit bonhomme vert avec des antennes? Dit-elle en pensant à sa propre image d’une créature provenant d’un autre monde.

_Non, rien d'aussi extravagant. Mais tu viens d'un autre monde, non? Alors il est normal que mes attentes soient quelques peu différents, un peu moins familières...

_Je ne comprends pas vraiment comment je suis tombée ici. Mais je sais que je suis dans un autre monde qui n’a rien à voir avec le mien.

            Pendant ce temps-là, Larani restait en retrait, silencieuse, à regarder Alanet et la jeune créature discuter. Créature résonnait bizarrement à présent dans l'esprit de Larani. L'entendre parler, s'exprimer comme n'importe quel Noxum l'empêchait de la voir comme un animal. Mais le jeune Alik n'avait même pas eu besoin de ça pour comprendre qu'elle était égale à eux.

            Larani l'écouta raconter comment elle était arrivée ici. Elle devait se rendre chez son père et avait emprunté un engin qui ressemblait au transcontinental selon sa description. Elle s'était endormie durant le voyage et s'était réveillée ici. Elle avait été accueillie par les soldats chargés de veiller sur les passages. En voyant autant d'êtres débarquer d'un coup, ils avaient dû prendre la décision de les capturer de toute urgence et de les parquer.

            Alanet expliqua ensuite à Raphaëlle ce qu'il avait déjà raconté à Larani sur ces ouvertures entre les mondes. Alanet restait surpris qu’une humaine, car c’était le nom que l’on donnait à son espèce, aussi petite aie parvenu à s’enfuir face à des soldats.

_Honnêtement je crois que j'ai eu beaucoup de chance, ou alors c'est parce comme vous le dites je suis si petite. Et puis si ça se trouve je ne suis pas la seule à être parvenue à m’enfuir...

            Plus elle parlait, plus les mots venaient avec facilité. Après tout, elle avait passé un mois dans un mutisme forcé, elle compensait ce silence. Il était assez surprenant de s'entendre parler une nouvelle langue avec une telle facilité. Elle pensait dans sa langue d'origine et formulait ses phrases dans une toute autre langue sans la moindre difficulté, tout à fait naturellement sans réellement y songer. C'était si étrange comme sensation...

            Alanet la fit parler de chez elle, de son monde. Il semblait déborder de curiosité. Et Raphaëlle prenait un réel plaisir à évoquer son quotidien comme si le simple fait d'en parler le rendait plus proche.

_Tu dois certainement avoir envie de rentrer chez toi...

            Des mots avaient enfin franchis la barrière des lèvres de Larani. Il ne s'agissait pas d'une question mais plutôt d'une affirmation. Après tout quoi de plus logique que le désir de retourner vers les siens.

_Oui, j'aimerais bien... Mais je n'ai pas la moindre idée de comment faire... Il faudrait que je retrouve l'endroit où je suis arrivée. Raphaëlle marqua une pause, songeuse, avant de poursuivre : mais j'en serais parfaitement incapable, il faisait nuit, les gens fuyaient et il y avait tous ces Noxums en armures qui nous tiraient dessus. C'est drôle quand même, on était effrayé alors qu'en réalité, chacun de ses tirs n'étaient que du bluff...

_Je ne sais même pas si retrouver ces passages te serviraient à quelque chose... Je n'ai malheureusement pas beaucoup d'informations à te donner. J'ai participé financièrement à ce projet, mais au début je n'y voyais qu'une simple lubie des dirigeants. Ils avaient besoin d'argent, je pouvais leur en prêter et récupérer les intérêts par la suite. Puis peu à peu ma curiosité a été plus forte et j'ai tendue l'oreille, glanant des informations ici et là. J'ai appris pour ton arrivée grâce à mes relations à Rêmes...

            Raphaëlle lui coupa la parole:

_Rêmes?

_C'est tout simplement la capitale de tous les royaumes fédérés de ce continent. Comme tous les autres nobles je suis souvent convoqué pour siéger, enfin cela reste une excuse pour tous les nobles de se gargariser de leur supériorité par rapport au peuple... Et puis aussi de médire sur le voisin et de faire un excellent repas... Remarque lorsque j'y pense, un des premiers à avoir découvert le phénomène vit à Rêmes peut être pourra-t-il te renseigner bien mieux que moi.

            Raphaëlle resta silencieuse. Elle pensa à ce que lui disait Alanet et la perspective de pouvoir rentrer chez elle se faisait de plus en plus vivace dans son esprit. Mais une autre idée lui vint en tête...

_Et les autres humains comme moi? Vous savez où ils sont? Où ils ont été emmenés? Demanda-t-elle, songeant qu'elle n'avait pas vu des êtres semblables à elle depuis son arrivée.

_Honnêtement? Je n'en sais rien. Je sais juste qu'on les a placés ensemble sous surveillance. Alanet marqua une pause apparemment hésitant avant de poursuivre. Des rumeurs moins réjouissantes, et je suis navré de devoir te l'apprendre, suggèrent que l'on fait des tests sur eux pour comprend d'où leur viennent cette invulnérabilité à l'énergie. Tu as peut être eu plus de chances que tu ne le pense en réussissant à t'enfuir...

            La nuit était tombée sur la résidence des Ethènes. Une nuit noire, aucuns réverbères pour éclairer la rue de ses reflets orangés. Raphaëlle restait debout, devant la fenêtre de la chambre que lui avait laissée Alanet, en écartant de sa main les épais rideaux. Elle n'apercevait que le ciel noir, et quelques étoiles. Elle se souvint alors de ce que disait souvent son père quand petite en voiture elle lui demandait où étaient parties les étoiles: Elles sont là, mais elles se cachent juste derrière les nuages. Il pleuvra sûrement demain...

            Raphaëlle se jeta sur le lit dans lequel elle avait dormi la veille. Il lui semblait immense, comme toute cette demeure... ce monde...

            Elle se roula alors en boule et laissa glisser quelques larmes entre ses paupières. Elle se laissa aller aux sanglots, comme si toute la tension et la fatigue que son corps avait engrangé s'évacuer enfin. La veille elle était encore trop épuisée pour se laisser aller aux larmes. Pourtant, en repensant à son arrivée, elle n'avait jamais été dans une meilleure situation. La chambre que lui avait donnée Alanet, les repas, tout cela dépassait largement la protection d'Alik. Sans parler du moment où elle avait dû survivre dans les bois sans personne. Et puis, à présent elle comprenait et pouvait parler à ces créatures à la peau bleue.

            Et pourtant, elle se sentait incapable de réussir à rentrer chez elle. Elle se sentait si minuscule... elle ne savait même par quoi elle devrait commencer.

            Soudain elle entendit un bruit qui la fit sortir de ces tristes pensées. Raphaëlle se leva frotta ses yeux rougis par le sel de ses larmes et se tint aux aguets. Elle entendit quelqu'un frapper à la porte de sa chambre.

_C'est moi, Larani...

            Un silence... Et comme elle n'entendit aucune invitation à entrer:

_Je peux entrer, je te dérange peut être?

            Raphaëlle émit un faible oui, elle était peu habituée à tant de précaution.

            La porte s'ouvrit alors sur le visage de Larani faiblement éclairé par la lueur d'une lampe évoquant les lampes à huile du siècle dernier à ceci près que dans son centre se trouvait une petite pierre bleue projetant une lumière bleuté...

            En voyant la curiosité de Raphaëlle envers cette lampe, Larani prit la parole :

_Cette pierre s'appelle du Saulanith. C'est avec ça qu'on produit toute l'énergie qui fait fonctionner nos machines. En faisant chauffer un morceau un peu moins pur on peut simplement obtenir de la lumière.

            Pour étayer ses dires, elle souffla sur la pierre incandescente, celle-ci se mit à rougoyer encore plus fort comme lorsque l'on souffle sur des braises.

_Vos armes fonctionnent aussi avec ça?

_Oui...

            Raphaëlle la coupa net:

_Et elles ne me font rien.

_Oui, enfin je n'étais pas vraiment venue pour parler de ça... dit Larani apparemment embarrassée par la question. Je suis venue pour te ramener ça. 

            Elle lui tendit le sac à dos bleu, qui contenait tout ce qui restait à Raphaëlle de son monde.

_Les domestiques d'Alanet ont lavés tes anciens vêtements, ils les répareront dans la limite du possible, ils voulaient les jeter mais je me suis dit que tu souhaiterais les garder...

            Raphaëlle l'en remercia avant de laisser poursuivre la femme Noxum

_En attendant tu as peut être envie de récupérer tes autres affaires.

            Raphaëlle prit son sac, le posa sur son lit. Elle sortit tout ce qu'il contenait : quelques romans qu'elle avait pris pour tenir le temps du voyage, des stylos, son portefeuille contenant sa pièce d'identité et quelques photos, ainsi que de l'argent qui aujourd'hui ne lui servirait à rien, un téléphone portable à la batterie totalement déchargée, un baladeur mp3, et enfin le carnet en cuir bleu offert par Alik

            Larani regardait curieuse tous ses objets et tendit la main vers un livre de poche, qui paraissait plus ancien et abîmé que les autres. 

_Qu'est-ce que c'est? Ça ressemble à un livre mais il est diffèrent de ceux que j'ai l'habitude de voir,   demanda Larani curieuse par tout ce qui pouvait toucher sa protégée.

_C'est un livre de poche. C'est l'île au trésor de Stevenson. J'aime bien l'histoire, mais je tiens beaucoup à ce livre car c'est mon père qui me l'a offert.

            En disant cela, Raphaëlle songea à cette photo qui lui restait. Une des rares avec ses deux parents ensembles. Elle la chercha dans son portefeuille et la tendit à Larani.

_Lui là c'est mon père, lui dit-elle en pointant du doigt un homme brun souriant et tenant par la hanche une femme aux cheveux blonds. Et la femme, là, c'est ma mère...

_Tu dois avoir très envie de rentrer chez toi...

            Raphaëlle resta silencieuse en regardant la photo. Il était loin le temps où elle vivait heureuse avec ses deux parents. La petite fille sur la photo lui semblait presque une étrangère aujourd'hui. Comme si le temps en avait fait d'elle et de la petite fille qu'elle avait pu être deux étrangères. Ces parent également étaient devenus diffèrents. Comme on pouvait le voir sur cette photo aux coins abîmés par le temps ces parents s'étaient vraiment aimés. Raphaëlle se souvenait de ces jours où ils semblaient inséparables, où sa mère venait voir son père dans son bureau où il écrivait et qu'elle posait tendrement sa main sur sa nuque, où son père venait rejoindre sa mère sur la terrasse de leur maison quand elle fumait sa cigarette du soir et qu'il lui tenait la main en lui demandant de lui raconter sa journée. Cette époque où sa mère ne lui criait jamais dessus et où elle prenait de longue minutes à la coiffer, elle, la petite gamine sur la photo argentique, et où elle répondait patiemment à toutes les questions un peu idiote qu'une enfant de six ans peut poser. Cette même époque où son père quittait son ordinateur pour lui raconter des histoires avant de dormir, où il emmenait la jeune Raphaëlle à la librairie du coin et qu'il lui disait « vas-y, prends un livre qui plaît ».

            À présent sa mère ne voulait plus d'elle, et son père souriait de moins en moins.

            Voyant le silence de Raphaëlle, Larani proposa de la laisser seule.

_Oui, j'aimerais bien, on discutera demain...

            Larani montra à Raphaëlle comment se servir de sa lampe de chevet et la laissa seule à ses pensées.

            En plein milieu de la nuit, une douce lumière bleutée passait encore sous le pas de sa porte.

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