Journal de Raphaëlle Roland : 3 Août

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Quand je pense à ma situation actuelle par rapport à mon arrivée, je me dis que je n'ai pas tellement de raison de me plaindre à présent. Les jours de marche m'ont épuisée, mais j'avais à manger, et de la compagnie même si je ne comprends pas un traître mot de la langue des créatures comme Larani, les Noxums.

            Je me surprends toujours à penser qu'ils sont si ressemblants à des êtres humains. Même les Ourks, ces espèces de loups se dressant sur leurs pattes, leur ressemblent moins. Et comme les humains, je me rends compte que chaque Noxum est diffèrent.

            Larani, par exemple, semble volontaire, sûre d'elle, un peu autoritaire. Je suis sûre qu'elle sait se battre. Sinon pourquoi porterait-elle cette lame à sa ceinture? Et pourtant je crois que je ne pourrai jamais lui être aussi reconnaissante que je ne le suis envers Alik. Quand il m'a trouvé aux abords de son village, j'étais à peine reconnaissable. Forcément rien de ma vie dans mon monde ne m'avait préparé à ces jours passés en forêt, seule, sans la moindre nourriture, et sans savoir où j'étais.

            C'est dingue mais ces quelques jours en forêt m'ont permis de me rendre compte à quel point ma vie dans mon propre monde était confortable. Se retrouver ainsi perdue, sans rien ça permet de se rendre compte de l'essentiel. Avant tout,  j'ai appris ce qu'était vraiment la faim. Au bout de deux jours sans manger, la faim m'obnubilait. Au final je n'avais jamais connu que de petites fringales jusque-là. Mon corps n'était pas habitué à ça...

            Au bout de cinq jours, je me sentais faible. Les bois semblaient infinis, et j'étais certaine que j'allais y mourir. Les quelques bêtes sauvages que je croisais m’ignoraient totalement.  J'avais réussi à trouver un ruisseau où boire, et il m'inspirait bien plus confiance que les mares d'eau stagnantes. J'y ai bu comme une bête, la tête dans l'eau heureuse d'enfin pouvoir boire autant que je le souhaitais.

            La marche continua. Quand j'y pense, j'ai sûrement dû tourner en rond. Les jours et les nuits se succédaient. Les nuits m'angoissaient. Je n'avais jamais connu des nuits aussi noires sans lumières artificielles. Je regrettais presque de ne jamais avoir fait de camping. Je n'osais pas dormir à même le sol, les bêtes sauvages la nuit me terrifiaient, d'autant plus que je ne les reconnaissais pas. Pas de biches, ou de renard si familiers dans les forêts que je connaissais sur Terre.

            C'est au bout du sixième jour que je tombai sur le village d'Alik. La simple vue de plaines, de champs me réjouit. Et quand je vis le village avec ces habitants à la peau bleue, je n’osai pas m'en approcher plus, sauf de nuit. Toute la ville semblait être une exploitation agricole, et je n'avais pas besoin de m'approcher plus du centre-ville. En effet, leurs greniers regorgeaient de fruits mûrs de quoi me rassasier. Incapable de trouver ma propre nourriture en forêt, ici, il semblait suffire de se servir. Bien sûr, au début cela passa inaperçue. Mais je commençai à devenir plus aventureuse, comme ses animaux sauvages qui s'approchent des villes pour fouiller les poubelles.

            Et un jour un enfant me vit...

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