Chapitre 2

6 minutes de lecture

La ville s’éveillait dans toute sa splendeur. L’odeur acre des relents de la Basse-Ville n’enlevaient rien à ce spectacle merveilleux.

De si bonne heure, un homme traversait les ruelles endormies du quartier du Printemps à marche forcée. Il avait une drôle d’allure, et quiconque de la Hauteville l’aurait vu se serait immédiatement moquer de lui. Mais ici, c’était lui qui faisait la loi, et on ne se moquait jamais de lui.

Il continua sa route sans perdre une seconde et rentra sur une grande place ensoleillé bordé d’arbres fleurissants, si rare dans cette Cité. L’astre ardent faisait luire son costume. Il portait une sorte de tenue de combat métallique d’où partait de nombreux câbles électriques reliant ainsi le tout du heaume à la pointe de ses bottes en cuir isolant. Par-dessus cette drôle d’armure grisâtre, une immense cape bleu océan lui recouvrait le corps de telle sorte qu’on ne puisse le voir totalement. Dans son dos, était accroché un grand fauchoir moderne, emplit d’une science à la pointe de la technologie dont le tranchant en faisait frémir plus d’un dans tous les quartiers de l’Eté.

Lord Blackout, car tel était son surnom, leva les yeux vers l’immense tour qui le surplombait tout en pensant qu’il serait temps de rafraichir les bannières qui tombait en lambeaux. A l’entrée, les mercenaires ne se firent pas prier pour annoncer l’arrivée de l’illustre invité. Tout en grimpant les marches, il consultait son écran intégré à son bras gauche. De celui-ci il pouvait communiquer avec l’ensembles des clans de son quartier et ainsi prévenir toute rixe. «Le Protecteur de l’Eté » s’était en effet donné pour mission de pacifier le secteur qui l’avait vu grandir et une fois chose faite, de permettre à ses habitants de vivre en paix.

L’ascension effectué, il se dirigea à travers les différents laboratoires vers une grande porte verte couverte d’une mousse phosphorescente. Il frappa durement sur le bois massif et une voix asséchée l’invita à entrer sans plus de formalité. Il pénétra donc dans la grande pièce et se retrouva face à un être plus étrange encore.

Il était habillé d’un smoking vert ordinaire par-dessous une blouse médicale blanche avec quelques outils dans les poches. Mais le plus étrange restait son visage et ses mains. Il portait en effet une sorte de masque circulaire noir d’où l’on ne voyait que son œil droit. L’autre œil était symbolisé par un trait horizontale rouge sang comme si la paupière était fermée. De plus, il n’avait pas de mains à proprement parler mais deux sortes de mains mécaniques reliées directement à son dos qu’il semblait contrôler par la pensée.

«Comment vont les Skyes ? lança l’homme assit derrière son bureau avec une voix effacé par le temps

-Ils te passe le bonjour mon frère ! Ah et Kara aussi ! lui répondit Blackout jovialement. »

L’homme en blouse se leva et sortit, d’un grand placard chromé, un petit écran pas plus grand que la main. L’allumant, il fit défiler des noms de projets avortés avant de s’arrêter sur le dernier d’entre eux : le Projet 5247-LX.

« Qu’est-ce que tu manigance encore, Sick ? demanda Blackout par-dessus son épaule.

-J’ai eu une révélation cette nuit. lui répondit celui qu’on surnommait aussi «L’Empoisonneur». »

Blackout prit alors un air très sérieux et s’assit sur une chaise en bois.

« Je crois qu’il est temps de former un groupe de combat pour détruire Banon et sa clique de monstres de la Hauteville reprit-il avec gravité.

-Et qui serai capable d’un tel exploit ? s’enquit Blackout avec circonspection

-En plus de nous deux, il nous faudrait quelqu’un capable de fédérer la Basse-Ville, un chef de guerre pour notre armée et un être d’exception qui parviendrait à mettre les Forces de Police hors de combat.

-D’accord mais où compte tu trouver ces gens ? Sur la place du marché du Purgatoire ?! lança son ami qui avait du mal à comprendre ce projet »

Avant qu’il ne puisse argumenter, Sick fut coupé par des coups brefs contre la porte. Un scientifique en blouse blanche rentra dans la pièce et interpella le propriétaire des lieux.

« Monsieur, nous avons eu vent d’une attaque contre la Horde ! Apparemment, les Sourieurs et les Elus du Mal vont peut-être s’allier pour attaquer conjointement Kalinka ! dit le scientifique qui avait bien du mal à garder son calme.

-Bien ! Préparez les miliciens et les scientifiques, nous allons vers l’Hiver pour parler aux Sourieurs, il faut que je teste mes nouveaux canons à acide ! lui répondit Sick non sans une pointe d’envie.

-Et bien moi je ne prendrais pas part à ce combat, l’Eté est neutre donc il n’y aura pas de transport de troupes par mes quartiers lança Blackout tout en se levant et en sortant. »

Il sortit sur une immense terrasse emplit de plantes exotiques qui laissait un panorama époustouflant sur toute la ville. Tout en se grillant une cigarette, il alluma son communicateur. L’engin vibra pendant plusieurs secondes avant qu’une voix autoritaire ne décroche.

«Ici le colonel Von Krieg, j’écoute ! émit alors le haut-parleur du minuscule engin

-Ici Blackout, ne perdons pas de temps avec des formalité inutiles, je t’appelle car dans moins de vingt-quatre heures, la Horde va être attaqué simultanément par les Sourieurs et les Elus du Mal. Hans, il faut que tu déploie tes hommes dans la zone pour protéger les civils.

-Hum… Il va falloir que je dépêche les CRESUS-III par la Portesuda, Blackout, il faudrait que tu fasses un appel radio pour prévenir les citoyens de rester chez eux sinon ils risquent de gêner la manœuvre.

-Entendu. Merci Hans lança-il tout en allant raccrocher son communicateur

-Attends ! l’interrompit le colonel

-Quoi ?

-Il y a autre chose que tu dois savoir. On recherche un jeune homme avec des yeux noirs qui s’est enfuit du DRD. SI tu l’aperçois ou que n’importe quelle rumeur te parviens aux oreilles, fais-m’en part. Merci.

-C’est qui ? Un criminel ? lui demanda Blackout

-C’est mon petit frère répondit sèchement Hans. »

*

Max Skyes vidait les caisses à poisson comme à son habitude lorsqu’il vit un reflet étrange scintiller au fond de l’eau. Il tendit le bras et sortit alors une grande lames noire et brillante qui était faite d’un matériau qui lui était inconnu. Intrigué, il décida de remonter les égouts pour trouver la cargaison d’où elle provenait afin d’en tirer tout les bénéfices possibles. Il se retrouva alors face à un monticule de déchets qui s’accumulaient là depuis des années. En effet, il était situé tout juste sous le conduit d’évacuation de la Hauteville.

Le jeune pécheur de Skrooks escalada agilement le monticule de plusieurs dizaines de mètres de haut et balaya du regard la décharge à la moindre trace de son eldorado. Son œil fut attiré vers un regroupement de charognard qui semblait forts intéressés par ce qui se trouvait en contrebas. Après avoir éloigné les oiseaux de mort, quelle ne fut pas sa surprise de tomber nez-à-nez avec un jeune homme qui paraissait être aux portes de l’au-delà.

Par altruisme ou par appât du gain sans doute, Max ausculta le rescapé à le recherche de blessures potentielles. Il fut surpris de constater qu’il n’avait que quelques lésions externes ainsi que le bras droit cassé. Il le chargea sur son dos et entreprit de le redescendre vers son bidonville.

Il traversa l’embarcadère assez rapidement pour rejoindre la cabane de son père, le chef de famille. Remontant le couloir de boue qui traversait les cabanes en tôle rongée par les années, il entra dans une maisonnette faite de briques de boue séchée, de tôle et de paille moisie comme isolant.

« Qu’est-ce que c’est qu’cho ?! lança Marina, sa mère, avec une expression faciale mêlant dégout et stupéfaction

-J’sais po, j’lau trouvette chur l’to des déchette lui répondit son fils avec un patois typique du bidonville

-Ti l’pose por lo et ti va l’dire à ti père lui ordonna sa mère »

Le jeune pécheur déposa son hôte de fortune sur une natte et traversa l’habitation de fortune pour rejoindre la porcherie qui juxtaposait la maison. Son père était en train de nourrir les imposantes bêtes de ferme avec une manne faite de restes de poissons pourri et d’eau croupi.

«Père, jo trouvette un chtio go chur l’to des déchette, il a po l’air bienne lança Max

-Fo qu’tul pose cho René lui répondit Salman son père

-Qui cho ça René ? l’interrogea son fils

-Bah metnant, i s’faut appeler Sick l’Empoisonneur et i crèche sur Horizona, allo cours chtio go et trouve le R’né lui dit Salman en lui indiquant la direction de la tour qui perçait le ciel du Printemps. »

Sans plus tarder, Max chargea l’inconnu et ses deux épées sur son dos et remonta vers le Printemps avec l’espoir de tirer de cet homme une jolie récompense.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Aurèle Grebel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0